Le commandant de la branche armée du MFDC a décidé de braver l’interdiction des autorités à propos de sa comunication ce samedi sur le processus de paix à Diouloulou
Salif Sadio et ses hommes ne comptent pas respecter l’interdiction faite par l’Etat d’organiser ce samedi 22 juin 19 à Diouloulou, dans le département de Bignona, une rencontre populaire pour une autre communication dans le processus de paix. Le commandant en chef de «Atika», la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) a décidé de braver l’interdit. Pour lui barrer la route, l’Etat a envoyé un renfort de soldats sur les lieux.
Après s’être félicité des deux rencontres précédentes tenues à Koudiounghor, Thionk-Essyl, Sadio est plus que jamais décidé à organiser ce samedi matin sa troisième rencontre avec les populations, à la place publique de Diouloulou. Dans un communiqué rendu public ce vendredi, il déclare : «suivant nos accords de Rome du 22 février 2014 au 26 octobre 2017, dans le processus de négociations en cours entre le Gouvernement du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, après les rencontres de Thionk-Essyl et de Koudiounghor, le MFDC organise une nouvelle rencontre populaire d’informations et d’explications dans la commune de Diouloulou ce samedi 22 juin 19 ».
« A cette occasion, le MFDC invite les populations casamançaises, les sympathisants du MFDC et tous ceux qui s’intéressent à la question à venir massivement assister à cette rencontre», poursuit le communiqué signé par Salif Sadio.
Les militaires quadrillent Diouloulou
Pour empêcher Salif Sadio de tenir ce rassemblement, le commandement militaire a envoyé du renfort dans la zone. «Cette rencontre est interdite par l’Etat. Salif Sadio n’a pas le droit d’organiser cette manifestation car il n’a déposé aucune demande d’autorisation», a soutenu une autorité. Dans la commune de Diouloulou, les populations craignent le pire. Elles se sont retirées ce vendredi dans les mosquées, les églises et autres lieux de cultes pour prier afin que cette journée du samedi se passe sans anicroche.
PAR Daniel Castillo Hidalgo
DOCKERS DU SÉNÉGAL, UNE HISTOIRE DU VINGTIÈME SIÈCLE
Au-delà de l'apogée commercial atteint dans les années 1970, Dakar a profité de sa position stratégique pour faire de son port un haut lieu d'évolution du statut de son personnel logistique, dont les dockers sont l'emblématique illustration
The Conversation |
Daniel Castillo Hidalgo |
Publication 21/06/2019
Plus de 90 % du commerce international se fait actuellement par voie maritime. Le rôle des ports dans la structure économique des pays est un des éléments stratégiques, expliquant l'attention accordée à la communauté portuaire (travailleurs, entreprises, institutions) par les autorités. Malgré la sophistication croissante du secteur – avec les processus de numérisation et de standardisation des cargaisons (conteneurs) –, induite par les transformations de la navigation internationale, le rôle des travailleurs portuaires (les dockers) demeure un facteur essentiel pour le développement du commerce et de l'activité générale du pays.
Les premiers jalons du statut juridique des dockers
Au Sénégal, le travail portuaire dit « formel » apparaît à partir de la construction du port de Dakar dans la deuxième moitié du XIXe siècle, du fait de la précarisation des conditions de travail. Les ouvriers du port étaient des chargeurs engagés au jour le jour sans contrat ni protection sociale. Ils venaient de l'intérieur du pays pour trouver un emploi à Dakar. Répartis en équipe de cinq ou six membres, ils étaient placés sous la supervision d'un chef, lequel exerçait une forme de contrôle social.
La pénurie de main-d'œuvre au Sénégal au cours des deux guerres mondiales et la création d'organisations syndicales transforma leurs conditions du travail. Le statut juridique des dockers, doté de caractéristiques spécifiques, constituait un élément important. L'émergence militaire du pays et l'importance du port de Dakar comme pilier de l'économie coloniale engendrèrent de nombreuses opérations de manutention des marchandises et la livraison de houille et de mazout.
Les premiers projets de codification du statut de docker furent explorés au cours des deux guerres mondiales, à l'instar de ce qui se passait dans la métropole. La mobilisation des syndicats et des partis politiques locaux renforça la position des travailleurs en vue de la reconnaissance de leurs droits essentiels. Néanmoins, ces derniers ne devaient obtenir le statut de dockers que dix ans après l'indépendance du Sénégal (en 1960).
1970, la consécration d'un statut
En février 1970, le décret 70-181 leur conférait le statut de docker et définissait les conditions spéciales du travail portuaire au Sénégal. Ce décret reflétait l'existence d'un collectif de travailleurs différencié qui permettait de protéger leurs droits sociaux, tout en leur assurant des conditions de manutention des marchandises correctes.
Ce décret donna aussi naissance au Bureau de manutention de la main-d'œuvre portuaire (BMOP) qui drainait les travailleurs vers les compagnies portuaires. Certes, des listes de travailleurs existaient depuis 1925, mais le BMOP permettait de réguler l'accès à différentes catégories professionnelles, et notamment à celle de docker professionnel permanent.
Le nombre des dockers professionnels tournait autour de 850 entre 1970 et 1990, renforcés par les dockers occasionnels et les journaliers engagés, selon les besoins. Tandis que les dockers professionnels étaient engagés prioritairement par les compagnies, les occasionnels et journaliers n'avaient pas de travail assuré.
À la fin XXe siècle, des changements institutionnels et des transformations technologiques majeures sont intervenus dans l'industrie maritime internationale. En 1994, dans le contexte des plans d'ajustement structurel mis en œuvre au Sénégal, le secteur de la manutention portuaire fut libéralisé. Au nom de la compétitivité, cette réforme (décret 98-814) réorganisa et libéralisa le secteur au détriment des droits acquis.
La loi supprimait ainsi le monopole de l'embauche du BMOP et donnait l'opportunité de créer d'autres bureaux privés administrés par les entrepreneurs. Ainsi, une autre structure, le Syndicat auxiliaire des transports du Sénégal, SATS fut créé.
Le docker à l'épreuve des mutations
À l'heure actuelle, il y a moins de 500 dockers (professionnels et occasionnels) à la disposition des compagnies portuaires au Sénégal. Selon les représentants du SATS, environ 2 000 journaliers cherchent un emploi à proximité du port de Dakar. Ce bureau compte 53 dockers permanents et 80 occasionnels, embauchant 1 600 journaliers chaque mois.
Le SATS s'occupe de la manutention des marchandises du trafic international (terminal conteneur inclus), tandis que le BMOP s'occupe des compagnies sénégalaises. La création des deux bureaux a divisé les syndicats à Dakar. Alors que les dockers du SATS ont rallié l'International Dockers Council (IDC) en tant que partie intégrante d'un syndicalisme corporatif, c'est-à-dire globalisé, le BMOP fait toujours de la résistance au Sénégal.
Au cours du XXe siècle, le secteur portuaire au Sénégal a donc connu des mutations profondes. Il a su s'adapter aux dynamiques globales. À cet égard, les conditions et l'organisation du travail, les stratégies économiques familiales des ouvriers, l'adaptation au nouvel environnement institutionnel ou la contribution des dockers aux mouvements sociaux mériteraient des études spécifiques et approfondies.
Daniel Castillo Hidalgo est Maître de conférences, Universidad De Las Palmas de Gran Canaria. Cette contribution est un extrait adapté de l'article : Castillo Hidalgo D. & Wélé, M. (2018), « Les dockers dakarois. L'organisation du travail dans un port ouest-africain, 1910-1990s », Canadian Journal of African Studies, 52 (2), pp. 183-203.
LETTRE R DU LEXIQUE DES SÉNÉGALAISERIES
Rapadier : manquer de respect, narguer la hiérarchie. Etymologie : de Rap’adio, groupe de rap sulfureux de la fin des années 90, formé de Keyti, Daddy Bibson, Iba et Makhtar-le-Kagoulard
Rapadier : manquer de respect, narguer la hiérarchie. Etymologie : de Rap’adio, groupe de rap sulfureux de la fin des années 90, formé de Keyti, Daddy Bibson, Iba et Makhtar-le-Kagoulard. Signe particulier : le talent. Un trio d’encagoulés qui a apporté un vent de fraîcheur dans le rap en lui insufflant la dose d’irrévérence indispensable au genre. Il a préfiguré l’émergence de groupes comme Keur Gui de Kaolack, fer de lance du mouvement de protestation Y En A Marre, devenu le porte-voix des classes défavorisées face aux abus des gouvernants.
Ex : Thiat et Kilifeu ont carrément rapadié Sa Rondeur Macky juste avant le début de la campagne avec leur titre « Saï-saï »…
Substantif : rapadioterie. Manque de respect.
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L'ÉGYPTE DÉBUTE PAR UNE VICTOIRE DANS LA DOULEUR FACE AU ZIMBABWE
Devant un public acquis à leur cause et en présence du président al-Sissi, Mohamed Salah et ses amis ont souffert avant d’assurer un succès précieux grâce à un but de Trezeguet (1-0)
Les Pharaons d’Egypte ont battu les Warriors du Zimbabwe en match d’ouverture de la CAN 2019 (1-0). Devant un public acquis à leur cause et en présence du président al-Sissi, Mohamed Salah et ses amis ont souffert avant d’assurer un succès précieux grâce à un but de Trezeguet.
L’avant-match avait commencé dans la musique, la danse, et le « no stress » pour les joueurs du Zimbabwe qui ont quitté leur hôtel en chantant et avec le sourire. Les Warriors avaient choisi leur façon de faire baisser la pression avant de défier le grand favori de la CAN, l’Egypte, soutenu par tout un peuple. Un peuple rouge représenté par les 74 000 spectateurs du stade international du Caire qui n’ont cessé de crier leur amour à leurs Pharaons.
Devant le président Abdel Fattah al-Sissi, qui a eu moins de succès à l’applaudimètre que la star Mohamed Salah, l’Egypte a assuré une victoire plus compliquée que prévue face à de valeureux Zimbabwéens qui ont longtemps contrarié leurs plans.
Le spectacle du match a été beaucoup moins réussie que celui de la cérémonie d’ouverture, enflammée et féérique. Sur la pelouse, les 22 acteurs ont disputé une partie serrée, sans grand rythme sans doute gênées par la chaleuret les 31° au coup d’envoi.
Dans son antre, l’Egypte a bien voulu emballer le match dès les premières secondes s’offrant deux belles occasions (10e et 13e) sous l’impulsion de Salah, mais El Said bute sur Sibanda une première fois et ne cadre pas son tir sur sa seconde tentative. Un peu trop dépendants de leur star de Liverpool, les Pharaons ont affiché un jeu stéréotypé qui a eaucoup penché sur le côté droit, celui de Salah. Dans la profondeur comme dans les pieds, le numéro 10 égyptien était régulièrement recherché.
Trezeguet éclipse Salah
Ce n’est pas un hasard que l’ouverture du score soit venue du côté gauche, le moins surveillé par la défense, sur une percée de Mahmoud Hassan. Celui qui est plus connu sous le nom de Trezeguet récupère donc le ballon sur le côté gauche égyptien, élimine un joueur, et après un relais avec Ashraf, ouvre son pied dans la surface pour battre Sibanda et inscrire le premier but de cette CAN (41e).
L’Egypte a marqué sur un de ses temps faibles, mais en face, les Warriors n’ont jamais pu profiter de leur trio d’attaquants, Billiat, Mushekwi, et Musona, pour vraiment contrarier les Pharaons. Les arabesques de Khama Billiat ont souvent donné le tournis aux défenseurs égyptiens, mais il a manqué plus d’efficacité aux Warriors. L’efficacité, Mohamed Salah l’a cherchée pendant toute la partie sans parvenir à la trouver pour marquer ce but qui aurait fait le bonheur de plus d’un supporter. Le récent champion d’Europe avec Liverpool, sans doute encore émoussé par une longue saison a manqué de réalisme, butant plusieurs fois sur l’excellent gardien Zimbabwéen, Edmore Sibanda.
Trezeguet, sorti à la 80ee minute, a été donc le héros de la soirée, offrant une victoire courte, mais précieuse aux Pharaons. L’Egypte fera face à la RDC pour son deuxième match le mercredi 26 juin à 20h (TU) au Caire. Salah sera une nouvelle fois très attendu…
LE RAMASSAGE DE SAMBA
CACOPHONIE !
Cette affaire du pétrole cache beaucoup de choses ! Je ne parle même pas du frère de Sherif. Son cas est réglé puisqu’il est cuit. Il s’agite juste ! Mais en son âme et conscience, il sait que sa liberté tient au mandat de son frère
Pétrole, pétrole ! Ca sent fort avant même qu’il ne soit foré ou exploité. Toujours est-il que c’est le débat de l’heure après la minutieuse enquête de notre consœur britannique de la BBC à la beauté foudroyante (C’est à débattre…) et d’une belle intelligence en plus de son professionnalisme. Bref, un job qui ne dérange que ceux que cela pourrait déranger. Pourquoi donc me fixez-vous ainsi ? Ben oui ! Cela ne me gêne pas de tisser des lauriers à une consœur, surtout d’avoir réussi à réaliser un travail qui secoue ce pauvre pays qui semble être la propriété d’un « clan » pour reprendre le mot du boss de l’Astre de Hann. Ceci, c’était quand il tirait sur la famille de la « Dynastie Faye-Sall ». Héééé !!! Comme l’histoire peut bégayer. Peut-être qu’il n’était pas encore de la famille des années de galère.
Bon, j’adore ce gars qui se prend pour un docte et qui s’agite comme un haricot dans une marmite. Ce pays est juste magique ! Il vient de s’attaquer au pauvre El Hadj Hamidou Kassé qui a été violemment « violé » par une journaliste de Tv5. Je serai certainement le seul à soutenir Kassé puisque je comprends sa réaction. Malgré tout, il reste un brillant intellectuel au vrai sens du mot. Pas un de circonstance comme l’autre qui se croit toujours dans une révolution. On m’apprend qu’il adore Che Guevara. Kassé donc, reste l’un des meilleurs intellectuels de ce pays. Il a produit des livres et a gagné un prestigieux prix.
Et l’autre ?
Le pêché de Kassé ! Quand on veut sauver quelqu’un du fond d’un puits de pétrole, forcément, on serait trempé. Donc, grand Kassé ! Stp, mets-toi à côté et prends tranquillement ton verre… N’est-ce pas Abdoul Mbaye ? Bois et bois encore ! Santé !
Cette affaire du pétrole cache beaucoup de choses ! On doit continuer à exiger une transparence. Je ne parle même pas du frère de Sherif. Il est déjà « dedans ». Son cas est réglé puisqu’il est cuit. Il s’agite juste ! Mais en son âme et conscience, il sait que sa liberté tient au mandat de son frère. Et encore, ses déplacements seront très limités. Mon problème, c’est Pierre Atépa Goudiaby ? Comment a-t-il connu cet homme d’affaires roumano-australien ? N’a-t-il pas fait des enquêtes de moralité sur sa personne ? Y a quelque chose de louche que je ne comprends pas du tout, même s’il nous dit n’avoir rien empoché dans cette affaire. Je pourrais penser que Atépa n’aime pas son pays et qu’il s’en fout de nos intérêts. Le minimum de rigueur serait que lorsqu’on est « conseiller » (sic) d’un président de la République, que tout soit clair. On ne présente pas à un président de la République un voyou. C’est exposer son peuple. Sonko savait-il que son allié, Pierre Atépa qui l’a soutenu lors de la dernière présidentielle, avait présenté ce bandit au président Sall ?