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16 août 2025
PAR Daniel Castillo Hidalgo
DOCKERS DU SÉNÉGAL, UNE HISTOIRE DU VINGTIÈME SIÈCLE
Au-delà de l'apogée commercial atteint dans les années 1970, Dakar a profité de sa position stratégique pour faire de son port un haut lieu d'évolution du statut de son personnel logistique, dont les dockers sont l'emblématique illustration
The Conversation |
Daniel Castillo Hidalgo |
Publication 21/06/2019
Plus de 90 % du commerce international se fait actuellement par voie maritime. Le rôle des ports dans la structure économique des pays est un des éléments stratégiques, expliquant l'attention accordée à la communauté portuaire (travailleurs, entreprises, institutions) par les autorités. Malgré la sophistication croissante du secteur – avec les processus de numérisation et de standardisation des cargaisons (conteneurs) –, induite par les transformations de la navigation internationale, le rôle des travailleurs portuaires (les dockers) demeure un facteur essentiel pour le développement du commerce et de l'activité générale du pays.
Les premiers jalons du statut juridique des dockers
Au Sénégal, le travail portuaire dit « formel » apparaît à partir de la construction du port de Dakar dans la deuxième moitié du XIXe siècle, du fait de la précarisation des conditions de travail. Les ouvriers du port étaient des chargeurs engagés au jour le jour sans contrat ni protection sociale. Ils venaient de l'intérieur du pays pour trouver un emploi à Dakar. Répartis en équipe de cinq ou six membres, ils étaient placés sous la supervision d'un chef, lequel exerçait une forme de contrôle social.
La pénurie de main-d'œuvre au Sénégal au cours des deux guerres mondiales et la création d'organisations syndicales transforma leurs conditions du travail. Le statut juridique des dockers, doté de caractéristiques spécifiques, constituait un élément important. L'émergence militaire du pays et l'importance du port de Dakar comme pilier de l'économie coloniale engendrèrent de nombreuses opérations de manutention des marchandises et la livraison de houille et de mazout.
Les premiers projets de codification du statut de docker furent explorés au cours des deux guerres mondiales, à l'instar de ce qui se passait dans la métropole. La mobilisation des syndicats et des partis politiques locaux renforça la position des travailleurs en vue de la reconnaissance de leurs droits essentiels. Néanmoins, ces derniers ne devaient obtenir le statut de dockers que dix ans après l'indépendance du Sénégal (en 1960).
1970, la consécration d'un statut
En février 1970, le décret 70-181 leur conférait le statut de docker et définissait les conditions spéciales du travail portuaire au Sénégal. Ce décret reflétait l'existence d'un collectif de travailleurs différencié qui permettait de protéger leurs droits sociaux, tout en leur assurant des conditions de manutention des marchandises correctes.
Ce décret donna aussi naissance au Bureau de manutention de la main-d'œuvre portuaire (BMOP) qui drainait les travailleurs vers les compagnies portuaires. Certes, des listes de travailleurs existaient depuis 1925, mais le BMOP permettait de réguler l'accès à différentes catégories professionnelles, et notamment à celle de docker professionnel permanent.
Le nombre des dockers professionnels tournait autour de 850 entre 1970 et 1990, renforcés par les dockers occasionnels et les journaliers engagés, selon les besoins. Tandis que les dockers professionnels étaient engagés prioritairement par les compagnies, les occasionnels et journaliers n'avaient pas de travail assuré.
À la fin XXe siècle, des changements institutionnels et des transformations technologiques majeures sont intervenus dans l'industrie maritime internationale. En 1994, dans le contexte des plans d'ajustement structurel mis en œuvre au Sénégal, le secteur de la manutention portuaire fut libéralisé. Au nom de la compétitivité, cette réforme (décret 98-814) réorganisa et libéralisa le secteur au détriment des droits acquis.
La loi supprimait ainsi le monopole de l'embauche du BMOP et donnait l'opportunité de créer d'autres bureaux privés administrés par les entrepreneurs. Ainsi, une autre structure, le Syndicat auxiliaire des transports du Sénégal, SATS fut créé.
Le docker à l'épreuve des mutations
À l'heure actuelle, il y a moins de 500 dockers (professionnels et occasionnels) à la disposition des compagnies portuaires au Sénégal. Selon les représentants du SATS, environ 2 000 journaliers cherchent un emploi à proximité du port de Dakar. Ce bureau compte 53 dockers permanents et 80 occasionnels, embauchant 1 600 journaliers chaque mois.
Le SATS s'occupe de la manutention des marchandises du trafic international (terminal conteneur inclus), tandis que le BMOP s'occupe des compagnies sénégalaises. La création des deux bureaux a divisé les syndicats à Dakar. Alors que les dockers du SATS ont rallié l'International Dockers Council (IDC) en tant que partie intégrante d'un syndicalisme corporatif, c'est-à-dire globalisé, le BMOP fait toujours de la résistance au Sénégal.
Au cours du XXe siècle, le secteur portuaire au Sénégal a donc connu des mutations profondes. Il a su s'adapter aux dynamiques globales. À cet égard, les conditions et l'organisation du travail, les stratégies économiques familiales des ouvriers, l'adaptation au nouvel environnement institutionnel ou la contribution des dockers aux mouvements sociaux mériteraient des études spécifiques et approfondies.
Daniel Castillo Hidalgo est Maître de conférences, Universidad De Las Palmas de Gran Canaria. Cette contribution est un extrait adapté de l'article : Castillo Hidalgo D. & Wélé, M. (2018), « Les dockers dakarois. L'organisation du travail dans un port ouest-africain, 1910-1990s », Canadian Journal of African Studies, 52 (2), pp. 183-203.
LETTRE R DU LEXIQUE DES SÉNÉGALAISERIES
Rapadier : manquer de respect, narguer la hiérarchie. Etymologie : de Rap’adio, groupe de rap sulfureux de la fin des années 90, formé de Keyti, Daddy Bibson, Iba et Makhtar-le-Kagoulard
Rapadier : manquer de respect, narguer la hiérarchie. Etymologie : de Rap’adio, groupe de rap sulfureux de la fin des années 90, formé de Keyti, Daddy Bibson, Iba et Makhtar-le-Kagoulard. Signe particulier : le talent. Un trio d’encagoulés qui a apporté un vent de fraîcheur dans le rap en lui insufflant la dose d’irrévérence indispensable au genre. Il a préfiguré l’émergence de groupes comme Keur Gui de Kaolack, fer de lance du mouvement de protestation Y En A Marre, devenu le porte-voix des classes défavorisées face aux abus des gouvernants.
Ex : Thiat et Kilifeu ont carrément rapadié Sa Rondeur Macky juste avant le début de la campagne avec leur titre « Saï-saï »…
Substantif : rapadioterie. Manque de respect.
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L'ÉGYPTE DÉBUTE PAR UNE VICTOIRE DANS LA DOULEUR FACE AU ZIMBABWE
Devant un public acquis à leur cause et en présence du président al-Sissi, Mohamed Salah et ses amis ont souffert avant d’assurer un succès précieux grâce à un but de Trezeguet (1-0)
Les Pharaons d’Egypte ont battu les Warriors du Zimbabwe en match d’ouverture de la CAN 2019 (1-0). Devant un public acquis à leur cause et en présence du président al-Sissi, Mohamed Salah et ses amis ont souffert avant d’assurer un succès précieux grâce à un but de Trezeguet.
L’avant-match avait commencé dans la musique, la danse, et le « no stress » pour les joueurs du Zimbabwe qui ont quitté leur hôtel en chantant et avec le sourire. Les Warriors avaient choisi leur façon de faire baisser la pression avant de défier le grand favori de la CAN, l’Egypte, soutenu par tout un peuple. Un peuple rouge représenté par les 74 000 spectateurs du stade international du Caire qui n’ont cessé de crier leur amour à leurs Pharaons.
Devant le président Abdel Fattah al-Sissi, qui a eu moins de succès à l’applaudimètre que la star Mohamed Salah, l’Egypte a assuré une victoire plus compliquée que prévue face à de valeureux Zimbabwéens qui ont longtemps contrarié leurs plans.
Le spectacle du match a été beaucoup moins réussie que celui de la cérémonie d’ouverture, enflammée et féérique. Sur la pelouse, les 22 acteurs ont disputé une partie serrée, sans grand rythme sans doute gênées par la chaleuret les 31° au coup d’envoi.
Dans son antre, l’Egypte a bien voulu emballer le match dès les premières secondes s’offrant deux belles occasions (10e et 13e) sous l’impulsion de Salah, mais El Said bute sur Sibanda une première fois et ne cadre pas son tir sur sa seconde tentative. Un peu trop dépendants de leur star de Liverpool, les Pharaons ont affiché un jeu stéréotypé qui a eaucoup penché sur le côté droit, celui de Salah. Dans la profondeur comme dans les pieds, le numéro 10 égyptien était régulièrement recherché.
Trezeguet éclipse Salah
Ce n’est pas un hasard que l’ouverture du score soit venue du côté gauche, le moins surveillé par la défense, sur une percée de Mahmoud Hassan. Celui qui est plus connu sous le nom de Trezeguet récupère donc le ballon sur le côté gauche égyptien, élimine un joueur, et après un relais avec Ashraf, ouvre son pied dans la surface pour battre Sibanda et inscrire le premier but de cette CAN (41e).
L’Egypte a marqué sur un de ses temps faibles, mais en face, les Warriors n’ont jamais pu profiter de leur trio d’attaquants, Billiat, Mushekwi, et Musona, pour vraiment contrarier les Pharaons. Les arabesques de Khama Billiat ont souvent donné le tournis aux défenseurs égyptiens, mais il a manqué plus d’efficacité aux Warriors. L’efficacité, Mohamed Salah l’a cherchée pendant toute la partie sans parvenir à la trouver pour marquer ce but qui aurait fait le bonheur de plus d’un supporter. Le récent champion d’Europe avec Liverpool, sans doute encore émoussé par une longue saison a manqué de réalisme, butant plusieurs fois sur l’excellent gardien Zimbabwéen, Edmore Sibanda.
Trezeguet, sorti à la 80ee minute, a été donc le héros de la soirée, offrant une victoire courte, mais précieuse aux Pharaons. L’Egypte fera face à la RDC pour son deuxième match le mercredi 26 juin à 20h (TU) au Caire. Salah sera une nouvelle fois très attendu…
LE RAMASSAGE DE SAMBA
CACOPHONIE !
Cette affaire du pétrole cache beaucoup de choses ! Je ne parle même pas du frère de Sherif. Son cas est réglé puisqu’il est cuit. Il s’agite juste ! Mais en son âme et conscience, il sait que sa liberté tient au mandat de son frère
Pétrole, pétrole ! Ca sent fort avant même qu’il ne soit foré ou exploité. Toujours est-il que c’est le débat de l’heure après la minutieuse enquête de notre consœur britannique de la BBC à la beauté foudroyante (C’est à débattre…) et d’une belle intelligence en plus de son professionnalisme. Bref, un job qui ne dérange que ceux que cela pourrait déranger. Pourquoi donc me fixez-vous ainsi ? Ben oui ! Cela ne me gêne pas de tisser des lauriers à une consœur, surtout d’avoir réussi à réaliser un travail qui secoue ce pauvre pays qui semble être la propriété d’un « clan » pour reprendre le mot du boss de l’Astre de Hann. Ceci, c’était quand il tirait sur la famille de la « Dynastie Faye-Sall ». Héééé !!! Comme l’histoire peut bégayer. Peut-être qu’il n’était pas encore de la famille des années de galère.
Bon, j’adore ce gars qui se prend pour un docte et qui s’agite comme un haricot dans une marmite. Ce pays est juste magique ! Il vient de s’attaquer au pauvre El Hadj Hamidou Kassé qui a été violemment « violé » par une journaliste de Tv5. Je serai certainement le seul à soutenir Kassé puisque je comprends sa réaction. Malgré tout, il reste un brillant intellectuel au vrai sens du mot. Pas un de circonstance comme l’autre qui se croit toujours dans une révolution. On m’apprend qu’il adore Che Guevara. Kassé donc, reste l’un des meilleurs intellectuels de ce pays. Il a produit des livres et a gagné un prestigieux prix.
Et l’autre ?
Le pêché de Kassé ! Quand on veut sauver quelqu’un du fond d’un puits de pétrole, forcément, on serait trempé. Donc, grand Kassé ! Stp, mets-toi à côté et prends tranquillement ton verre… N’est-ce pas Abdoul Mbaye ? Bois et bois encore ! Santé !
Cette affaire du pétrole cache beaucoup de choses ! On doit continuer à exiger une transparence. Je ne parle même pas du frère de Sherif. Il est déjà « dedans ». Son cas est réglé puisqu’il est cuit. Il s’agite juste ! Mais en son âme et conscience, il sait que sa liberté tient au mandat de son frère. Et encore, ses déplacements seront très limités. Mon problème, c’est Pierre Atépa Goudiaby ? Comment a-t-il connu cet homme d’affaires roumano-australien ? N’a-t-il pas fait des enquêtes de moralité sur sa personne ? Y a quelque chose de louche que je ne comprends pas du tout, même s’il nous dit n’avoir rien empoché dans cette affaire. Je pourrais penser que Atépa n’aime pas son pays et qu’il s’en fout de nos intérêts. Le minimum de rigueur serait que lorsqu’on est « conseiller » (sic) d’un président de la République, que tout soit clair. On ne présente pas à un président de la République un voyou. C’est exposer son peuple. Sonko savait-il que son allié, Pierre Atépa qui l’a soutenu lors de la dernière présidentielle, avait présenté ce bandit au président Sall ?
J’attends des réponses à mes questions…
PAR BOSSE NDOYE
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, VOTRE SIGNATURE N'A PAS LA MÊME PORTÉE QUE CELLE DE NDÈYE SECK
Quand la signature d'un homme peut lier tout un pays ou le libérer de quelque joug, l'enrichir ou le ruiner, celle-ci ne doit pas être apposée sur quelque papier que ce soit avec légèreté, ignorance ou inconscience
Venant d'un chef d'État - celui censé être l'homme le plus renseigné dans un pays -, ces propos (qu’aurait tenus M. Macky Sall[1]) ne peuvent susciter qu'inquiétude et désarroi. Ils sont d’autant plus légers que les responsabilités qui lui sont confiées sont lourdes et la fonction qui lui échoit complexe et difficile à exercer pour quelqu'un qui en est pleinement conscient.
En effet, quand la signature d'un homme peut lier tout un pays ou le libérer de quelque joug, l'enrichir ou le ruiner, y faire naître de l'espoir et de la joie ou entretenir des cauchemars, assombrir des destins, briser des carrières ou les rendre fulgurantes, faire libérer des personnes de prison ou y influencer leur maintien....celle-ci ne doit pas être apposée sur quelque papier que ce soit avec légèreté, ignorance ou inconscience. Car elle n'est plus qu'une simple signature : elle vaut de l'or. Mieux, elle engage des vies. D'autant que, dans notre pays, avec les pouvoirs démesurés du président, la majorité mécanique dont il dispose presque toujours à l’Assemblée nationale et l’esprit de parti obtus, elle on ne trouve pas en face d'elle ni contreseing encore moins de contre-pouvoir pouvant empêcher de rendre exécutoires les décisions qu'elle autorise. Dès lors, elle doit être utilisée avec justesse et justice, précaution et parcimonie.
N'est-ce pas pour une histoire de signature que le Sénégal est englué depuis dans la rocambolesque affaire Aliou Sall-Petrotim-BP qui secoue le pays depuis plusieurs jours et tient en haleine la population qui attend impatiemment son épilogue. Elle semble les figer tant elle occupe si amplement l'actualité et nombre de discussions que tout semble s'arrêter ou graviter autour d'elle.
Une petite signature présidentielle n'aurait-elle pas suffi pour mettre fin à plus de 70 ans d'asservissement monétaire à travers le franc Cfa, comme l'a si bien dit le professeur Nicolas Agbohou ?
Une signature n'a-t-elle pas engagé notre pays sur les chemins ruineux des APE dont quelques-unes des conséquences commencent à être vues et ressenties du fait de la présence contestable et très contestée des nombreux magasins Auchan. N-a-t'elle pas entraîné nombre de marches de protestations de plusieurs concitoyens et les signatures de pétitions dans le pays et dans la diaspora pour manifester leur mécontentement ?
L’acte ayant gracié Amadou Woury Diallo n'a t-il pas été à l'origine de la grève des pharmaciens et des propos malheureux tentant de le justifier ?
Par consequent, la signature du président est la somme de celles de toutes les personnes à la place et au nom desquelles il s'engage, c'est-à-dire de 15 millions de signatures. Aussi, à moins de servir de contre-feu permettant de détourner l'attention et les projecteurs qui sont braqués sur son frère pour les concentrer sur lui, les propos du président sont incompréhensibles sinon dévalorisants et irrespectueux de la fonction.
En définitive, comme Ousmane Sembene qui affirmait dans "Les bouts de bois de Dieu" que : " Quand on sait que la vie et le courage des autres dépendent de votre vie et de votre courage, on n'a plus le droit d'avoir peur", nous disons au président que : quand la "vie" du peuple, sa quiétude, sa prospérité, sa ruine, son courage et son espoir, ses inquiétudes... sont au bout de votre plume, vous n'avez pas le droit d'en user autrement qu'avec respect, raison et conscience. Car votre signature n'a pas la même portée que celle chantée par la diva de Thiès, Ndèye Seck.
Le consultant-vedette de Canal+ Sports, Habib Bèye, estime que le Sénégal n’est pas très loin de gagner la Can de football qui se dispute du 21 juin au 19 juillet 2019 en Egypte. Cet ancien international sénégalais, qui était l’invité de Canal+ Sénégal dans le cadre du lancement de la campagne « en route vers la Can », pense que les chances des Lions sont réelles et que Sadio Mané aussi est bien parti pour remporter le Ballon d’Or. Discussions autour de quatre questions d’actualité
Comment vous voyez cette équipe du Sénégal à la veille de la Can de football 2019 ?
Ce qui va être important pour Aliou Cissé, c’est d’essayer d’évaluer la condition physique de chacun car il y a des joueurs qui ont arrêté leur championnat il y a maintenant un bon moment. Je pense aux « Anglais » qui ont été au repos il y a plus d’un mois. Physiquement donc, ils n’ont pas rejoué de match de compétition. Mais il va y avoir une volonté de remettre tout le monde à niveau. Il y a des joueurs comme Sadio Mané qui vont arriver un peu fatigués, il faut évaluer tout cela. Mais il faut une unité au sein de ce groupe et la renforcer par un stage où les joueurs vont échanger sur leurs saisons respectives, sur l’ambition collective aussi du groupe ainsi que les objectifs qu’ils se sont fixés en commun. Quand vous arrivez dans une compétition, cela n’a rien à voir avec le monde extérieur, vous fermez vos portes et vous vous dites : « Ce que nous voulons aujourd’hui, ensemble, c’est arriver en finale, gagner le trophée ; et pour ça, il faut que nous soyons investis, disciplinés ». C’est la vie interne d’un groupe. Mais au vu des éléments que je tire des joueurs, pour l’instant, il y a énormément de confiance, surtout de sérénité parce que les résultats ont montré que le Sénégal était capable de bien figurer sur le continent et sans oublier que cette campagne des qualifications a été un point positif dans le travail qui a été mené.
Le statut de favori, est-ce une pression supplémentaire sur le Sénégal?
Que vous soyez favori ou pas, il y a forcément de la pression sur l’équipe, même si les gens ont l’habitude de dire que le Sénégal n’a pas gagné de titre. Mais je pense qu’il y a un vécu dans cette équipe, même s’il y a d’autres favoris comme le Ghana, le Maroc, le Cameroun. Il faut donc que le Sénégal assume ce statut de favori et surtout le démontrer. Parce que la force d’une équipe, c’est d’être capable de démontrer, match après match, qu’elle est très, très forte et cela sème le doute chez vos adversaires. Il faut le faire le plus vite possible et ne pas attendre les quarts de finales pour démontrer à toute l’Afrique que vous êtes un prétendant à la victoire finale. Si vous arrivez à mettre d’entrée cette suprématie, déjà les autres équipes vont vous craindre.
Mais le problème du Sénégal, c’est qu’à chaque Can, il est cité comme favori au vu de son parcours dans les éliminatoires, mais à l’arrivée, c’est la déception. Qu’est-ce qui manque à cette équipe ?
Vous venez de parler de quelque chose d’essentielle. Vous avez dit que ça se passe bien en phase de poule, mais dès qu’on arrive à la phase à élimination directe, avec la pression supplémentaire, on cale. Le football est fait d’émotion et de pression positive ou négative. On nous parle beaucoup de talents ; oui, mais je peux vous donner en fait plein d’éléments qui vont vous amener à penser que le foot n’est pas fait que de ça. Vous prenez Lionel Messi, il gagne largement la manche aller avec Barcelone contre Liverpool ; c’est le joueur le plus fort actuellement avec Cristiano Ronaldo. Mais il a sombré au retour comme les autres, et pourtant, c’est un joueur extraordinaire.
Tout était en sa défaveur, toutes les émotions étaient du côté de Liverpool qui avait construit quelque chose de positive autour de cette pression. Lorsque vous arrivez à des matches à élimination directe, il n’y a plus que le talent qui parle. Il y a cet aspect mental qui entre en jeu. Autre exemple, à la dernière Can, on n’a pas vu le même Sénégal en quarts que pendant les matches de poule. Parce qu’en phase de poule, le Sénégal a avancé avec énormément de sérénité, en ayant en tête que ce n’était pas un match couperet. Par contre, quand vous savez que le match nul n’est pas possible et que la défaite n’est pas acceptable et n’est même pas envisageable, la pression est beaucoup plus importante en éliminatoire directe. Si vous n’avez pas les épaules pour la supporter individuellement et collectivement, parfois vous avez des surprises.
Le Sénégal n’a pas été la seule surprise. Je pense qu’il a manqué ce leadership, ce mental qui fait la différence dans les grands matches. Et à l’image de Sadio Mané, quand on le voit fondre en larmes, on se dit qu’il y a cette tristesse, il y a aussi toute cette pression qu’il avait sur les épaules. En sport, il y a des gens qui vivent avec la pression comme Michael Jordan qui disait qu’il ne pouvait vivre sans pression. Elhadji Diouf était comme ça, plus vous lui mettez de l’adversité, plus il était bon. Mais je pense que le Sénégal n’est pas très loin de gagner cette Can, s’il se sert de ça. Vous regardez une équipe comme le Cameroun qui a gagné la dernière édition au Gabon ; il n’était pas favori au départ et on ne le voyait même pas au second tour ; mais à l’arrivée, il a remporté le trophée à la surprise générale. C’est parce que les joueurs avaient du caractère et du mental. Le Sénégal doit donc endosser ce statut de favori, parce qu‘il est premier au classement Fifa en Afrique et il a réalisé un parcours sans faute dans les éliminatoires. Il doit donc assumer cela.
Mais je crois qu’Aliou Cissé et ses joueurs ont tiré les enseignements de ces échecs. Une fois de plus, le Sénégal est un grand favori, mais il n’est pas supérieur au Maroc, à l’Egypte qui abrite cette Can et au Cameroun qui est détenteur du trophée. S’agissant du groupe C des Lions, je peux dire, c’est une poule homogène, le Sénégal doit se qualifier. Personne ne parle du Kenya et de la Tanzanie mais il faut faire attention à ces deux équipes. Finir premier du groupe n’est pas primordial. Mais je pense que la qualification devrait être à portée du Sénégal qui doit toutefois se méfier du Kenya et de la Tanzanie, sans faire de la première place du groupe une obsession. En effet, les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes seront qualifiés à l’issue de la phase de poule. Il faut donc y aller avec assurance.
Pour en revenir à Sadio Mané qui retient l’attention, pensez-vous qu’il pourra remporter le Ballon d’Or africain ou européen cette année ?
Je vois Sadio Mané dans les cinq premiers pour plusieurs raisons : l’année dernière, je n’avais pas compris pourquoi on l’a mis à la 23e place au vu de sa prestation. Car il a disputé la finale de la Ligue des champions avec Liverpool et a même marqué un but. Je n’ai pas compris pourquoi on lui a préféré des joueurs comme Aguero, Harry Kane, Kevin de Bruyne. Mais cette année, si l’on doit donner ce Ballon d’Or, je vois Sadio Mané dans les cinq premiers. Il a réussi une saison aboutie avec son club en se hissant en finale de la Ligue des champions ; il est co-meilleur buteur avec Aubameyang et Salah, champion d’Europe avec Liverpool. Cette Can 2019 va, sans nul doute, compter. Car Cristiano Ronaldo a déjà remporté la Ligue des Nations et la Série A mais il a été éliminé en Ligue des champions. Lionel Messi a remporté la Liga et a été éliminé avec un effondrement incroyable face à Liverpool. En aucun cas je mets Sadio Mané vainqueur aujourd’hui mais si l’on me dit qu’il ne fait pas partie des cinq premiers, je me pose une énorme question.
CHARLOTTE IDRAC, NOUVELLE CORRESPONDANTE DE RFI À DAKAR
La journaliste précédemment présentatrice de l'émission Afrique midi, prendra fonction au mois de septembre prochain
Rfi change sa représentation spéciale au Sénégal. Charlotte Idrac a été nommée nouvelle envoyée spéciale permanente à Dakar. La journaliste prendra fonction au mois de septembre prochain.
Diplômé de l’Institut d’étude politique et de l’institut français de Presse, Charlotte Idrac a intégré Rfi en 2006. De 2006 à 2011, c’est elle qui présentait les journaux et la Revue de presse pour la Rédaction Monde de Rfi. "Charlotte connait bien l’Afrique, parce qu’elle y a couvert sur le terrain, l’actualité en Libye, Côte d’Ivoire, Tchad, Mali et Rwanda", note le communiqué de RFI parcouru par emedia.sn.
Depuis 2015, elle assure la présentation d’Afrique midi et l’animation d’émission spéciale.
LES LIONS PARÉS POUR LA CAN
A l’exception de l’attaquant Sadio Mané suspendu pour cumul de cartons, Les 22 joueurs sélectionnés par Aliou Cissé pour la phase finale de la CAN 2019 sont prêts à fouler la pelouse pour l’entrée en lice du Sénégal devant la Tanzanie, dimanche
A l’exception de l’attaquant Sadio Mané suspendu pour cumul de cartons, Les 22 joueurs sélectionnés par Aliou Cissé pour la phase finale de la CAN 2019 sont prêts à fouler la pelouse pour l’entrée en lice du Sénégal devant la Tanzanie, dimanche, a appris l’APS de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Le défenseur Lamine Gassama qui a dû écourter sa séance d’entraînement en début de semaine pour des problèmes aux adducteurs a repris les séances collectives, selon des sources dérales.
Du côté de l’infirmerie, le gardien Alfred Gomis qui était ménagé, a repris les entraînements avec le préparateur gardiens et devait accélérer la cadence.
Ce match Sénégal-Tanzanie sera le premier entre les deux nations en phase finale de CAN.
Si les Lions joueront en Egypte leur 15-ème phase finale de CAN, cette 32-ème édition sera la deuxième pour les Taifa Stars qui n’avaient pris part qu’à l’édition de 1980 jouée au Nigeria.
En trois participations en phase finale de CAN, ce sera la deuxième fois que Sadio Mané ne jouera pas le premier match des Lions.
A Mongomo (Guinée Equatoriale) en 2015, il avait raté le premier match remporté par le Sénégal aux dépens du Ghana, 2-1, pour raisons de blessure.
Pas entièrement remis d’une blessure contractée en Premier league alors qu’il évoluait à Southampton, le staff technique dirigé à l’époque par Alain Giresse a préféré le préserver.
En 2017, il avait marqué sur penalty le premier but lors de la victoire, 2-0, des Lions aux dépens des Aigles de Carthage de la Tunisie.
CAN 2019, L'ÉGYPTE DE SALAH POUR OUVRIR LE BAL
Place au jeu : les Pharaons accueillent ce soir la plus grande CAN de l'histoire après des mois de tribulations autour de l'organisation de la compétition et d'inquiétudes nourries sur la sécurité du pays
Les Pharaons de Salah, plus vénéré que jamais au pays depuis sa victoire en Ligue des champions avec Liverpool, ouvrent le bal vendredi au Caire face au Zimbabwe (22h00/20h00 GMT) avec l'objectif de décrocher une 8e couronne record et de faire oublier un contexte national tendu.
Après les attentats récents ayant visé des touristes étrangers et la communauté copte orthodoxe, la mort lundi de Mohamed Morsi, l'ancien président affilié à l'organisation interdite des Frères musulmans, est venue rappeler la stabilité toute relative du pays depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak en 2011.
Huit années d'une période politique trouble pendant lesquelles l'Egypte n'avait pas encore accueilli la compétition reine du continent.
Le pays du maréchal Sissi n'était d'ailleurs pas supposé organiser le tournoi jusqu'à un changement précipité de pays hôte à sept mois de la compétition en novembre, quand l'Egypte a remplacé au pied levé le Cameroun pour cause d'accumulation de retards.
"Tous les feux sont au vert pour que ce soit une réussite totale", a pourtant assuré jeudi le président malgache de la Confédération africaine de football (CAF) Ahmad Ahmad, interpellé début juin à Paris pour des soupçons de corruption.
Un épisode qui a écorné l'image de l'institution déjà ternie par le scandale autour de la finale retour de la Ligue des champions d'Afrique --à rejouer-- et qui n'est pas étranger à la nomination jeudi matin de la N.2 de la Fifa, Fatma Samoura, pour évaluer le fonctionnement de la CAF durant six mois à partir du 1er août.
- Salah vs Mané -
Mais vendredi le terrain reprendra ses droits avec une CAN dans un format inédit à 24 équipes et surtout deux superstars épiées: l'Egyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané, favoris au trône.
Vainqueur de la C1 le 1er juin avec Liverpool et même buteur sur penalty lors de la finale, Salah, l'enfant de Nagrig, dans le delta du Nil, vise son premier trophée en sélection, à domicile."J'espère (...) que je remporterai la CAN", a déclaré l'attaquant âgé de 27 ans.
La sélection entraînée par le Mexicain Javier Aguirre démarre en grande favorite le tournoi, portée par ses bouillants supporters, qui l'ont déjà poussée vers le sacre lors de trois des quatre éditions organisées à domicile, la dernière en 2006.
Face au pays hôte, le Sénégal de Sadio Mané, coéquipier de Salah chez les Reds, fait figure d'adversaire le plus redoutable.
En plus de leur attaquant sacré co-meilleur buteur de Premier League avec 22 buts (comme Salah), les Lions de la Teranga peuvent compter sur leurs rocs en défense Kalidou Koulibaly et dans les cages Edouard Mendy.
Même si le tenant du titre, le Cameroun, aura aussi son mot à dire.Surtout si son portier André Onana se montre aussi décisif qu'avec l'Ajax Amsterdam, invité surprise en demi-finale de Ligue des champions au printemps.
Mais les Lions indomptables ont déjà remis au goût du jour un grand classique parmi les sélections africaines à l'orée d'un tournoi: un conflit autour de leurs primes.Ils ont pour cette raison refusé d'embarquer jeudi soir depuis Yaoundé.Le Cameroun entre en lice mardi, contre la Guinée-Buissau.
Avec le Nigeria d'Alex Iwobi, le Maroc du sélectionneur français Hervé Renard, vainqueur deux fois du trophée, complète la liste des sérieux prétendants rêvant de faire chuter l'Egypte chez elle.Une seule équipe y est parvenue en quatre éditions chez les Pharaons: le Zaïre (devenu RDC) en 1974.
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DIRECT DE LA PLACE DE L'OBELISQUE
Des centaines de personnes ont bravé le chaud soleil pour assister à cette manifestation pacifique, initiée par la plateforme " Aar Li Nu Bokk" et autorisée, par le préfet de Dakar.
Les heures passent et la foule devient de plus en plus compacte. La mobilisation, plus forte. La place est noire de monde. Sur place, Fou Malade, membre de Yen a marre demande aux manifestants de serrer les rangs. " Le pétrole nous appartient et cette mobilisation atteste que les Sénégalais tiennent à leurs ressources naturelles", a soutient le rappeur qui rappelle que le combat pour la transparence sur les ressources pétrolières doit être celui de tous les Sénégalais.