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15 août 2025
PAR Gilles Olakounlé Yabi
TROIS RÉPONSES IMMÉDIATES AUX DÉSASTRES RÉCURRENTS AU MALI ET BURKINA
Il faut en finir au plus tôt avec les analyses en termes de violences « intercommunautaires » qui diluent les responsabilités individuelles des criminels et font penser que ce sont des communautés ethniques qui s’affrontent
Face à l'ampleur et la récurrence des massacres de civils dans le centre du Mali et dans le nord du Burkina Faso, les urgences sont multiples : apporter une réponse sécuritaire et judiciaire à la fois ferme et ciblée, repenser le dispositif sécuritaire et contrer l’entreprise de démolition du vivre ensemble menée par les jihadistes et autres entrepreneurs du chaos.
Proclamer que des Maliens ou des Burkinabè ne peuvent pas, ou ne pouvaient pas il y a encore quelques années, infliger ce genre de violences à des concitoyens ne change rien à la situation et n’aide point à trouver des réponses. Aujourd’hui, que cette violence soit alimentée par des acteurs étrangers à ces deux pays ou pas, qu’elle soit manipulée par d’odieuses mains invisibles ou pas, tout cela ne change rien au fait que le Mali, le Burkina Faso et toute la région ouest-africaine, sont en danger.
Alors, au-delà des critiques virulentes justifiées que l’on peut faire sur l’extrême faiblesse de ces deux États et la responsabilité écrasante de leurs dirigeants actuels et passés, que peut-on faire ? Que doit-on faire à court terme ?
Nécessité d’une réponse sécuritaire et judiciaire vigoureuse et ciblée
La première urgence est à la fois sécuritaire, politique et judiciaire. Elle doit consister en une réponse musclée sur le terrain, dans les zones concernées par les pires attaques de populations civiles au Mali et au Burkina Faso.
Il faut être extrêmement clair sur le fait que les auteurs et complices des attaques comme celles de Sobane, d’Ogossagou, de Kolougon au Mali, de Yirgou ou d’Arbinda au Burkina Faso, au moins quelques-uns d’entre eux, doivent être recherchés, arrêtés en vue d’être jugés…, ou « neutralisés » s’il n’y a pas d’autre option, pour reprendre la formule diplomatique des militaires. Dans un environnement aussi dangereux, le travail de la justice ne peut évidemment pas se faire sans l’accompagnement de forces de sécurité armées.
Cette réponse sécuritaire vigoureuse ciblée sur les auteurs présumés des tueries de civils requiert un renforcement considérable des moyens militaires et civils déployés et une détermination des plus hautes autorités politiques, militaires et judiciaires qui doit être perceptible par les populations. Il faut en finir au plus tôt avec le discours et les analyses en termes de violences « intercommunautaires » qui diluent les responsabilités individuelles des criminels et font penser que ce sont des communautés ethniques entières dont les rivalités seraient ancestrales qui s’affrontent.
Le risque d’une banalisation des pires crimes de masse
Ceux qui ont planifié, exécuté ou facilité les massacres des derniers mois ne sont pas les représentants légitimes d’une communauté ethnique qu’il faudrait apaiser par des dialogues intercommunautaires. Ce sont des criminels qui doivent être traités comme tels, qu’ils soient membres de groupes armés djihadistes ou de milices armées d’auto-défense.
On ne défend pas sa communauté en réduisant en cendres des villages entiers habités par des hommes, des femmes, des enfants, des personnes âgées, de communautés avec lesquelles on cohabite depuis des décennies. Si ce message n’est pas rapidement véhiculé par la fin de l’impunité, ces régions du Mali et du Burkina Faso courent le risque d’une banalisation durable des pires crimes de masse, à l’instar des décennies de violences des groupes armés en République démocratique du Congo.
Au-delà de l’exigence de justice pour les victimes, toute ambiguïté dans le discours et dans les actes des gouvernements malien et burkinabè ne peut qu’entretenir des amalgames explosifs en noyant les responsabilités de quelques dizaines d’assassins dans une responsabilité collective des communautés ethniques dont ils sont issus.
À chacune des attaques meurtrières est associé un groupe de personnes qui l’ont imaginée, orchestrée, préparée minutieusement et exécutée froidement. Ces gens, qu’ils soient Peuls, Dogons, Mossi, Maliens, Burkinabè ou des mercenaires étrangers du jihad ou du banditisme, ne représentent aucune communauté.
Déployer dans ces zones du centre du Mali et du nord et de l’est du Burkina Faso de manière encore plus importante les forces de sécurité les mieux formées et les mieux équipées, notamment en moyens de mobilité, de renseignement et de communication, quitte à dégarnir – un peu – d’autres fronts, est absolument nécessaire. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a évoqué dans sa réaction au dernier drame un enjeu de survie pour son pays. C’est bien de cela qu’il s’agit.
Identifier clairement quelques-uns des individus responsables des épisodes sanglants de ces derniers mois au Mali comme au Burkina Faso devrait être une obsession tout comme la mise en place d’un dispositif permettant de prévenir ou d’intervenir vigoureusement pendant, et pas après la commission de massacres pour faire le décompte macabre des cadavres calcinés.
Le gouvernement malien peut au moins faire un suivi sérieux du massacre de Koulogon du 1er janvier 2019 et le faire savoir au grand public. La mission des Nations unies pour le Mali a publié en mai un rapport circonstancié sur cette attaque qui avait fait 39 morts.
Ce document mentionne que la justice malienne avait procédé à des arrestations et que quatre suspects étaient en détention et huit sous contrôle judiciaire à la date du rapport. C’est peu, lorsque l’on sait qu’une centaine de personnes, au moins, ont participé selon les enquêtes à ce massacre.
Pragmatisme, autonomie et créativité
Autant le dire clairement : il n’y a certes pas de solution durable militaire à l’insécurité multiforme dans ces deux pays du Sahel, mais la dislocation des États et du tissu social se poursuivra tant que les forces de défense et de sécurité de ces pays n’auront pas regagné en crédibilité par leur efficacité opérationnelle et par leur capacité à neutraliser les véritables ennemis. Et non pas, par leur aptitude à martyriser les populations civiles soupçonnées, de par leur seule appartenance ethnique, d’être des alliées des terroristes.
L’approche sécuritaire doit, avec comme maître-mot le pragmatisme, être orientée vers des résultats rapides et probants. Il ne faut pas s’attendre à ce que les forces extérieures, notamment françaises et américaines solidement équipées, prennent en charge la sécurité du centre du Mali ou du nord du Burkina Faso. Cela n’est ni souhaitable ni réaliste.
Elles définissent en toute autonomie leurs priorités et n’exposeront pas davantage la vie de leurs forces spéciales pour protéger des populations rurales sahéliennes. Ceci n’est pas tout en haut de leur liste de priorités stratégiques et il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement. Et l’on achèverait en outre ainsi de faire de notre région le champ de bataille entre les grandes et moyennes puissances de la planète et tous leurs ennemis.
Quant aux casques bleus, ils peuvent aider bien sûr à occuper un peu plus le terrain dans les zones du centre du Mali, mais leurs limites à protéger les civils tout en se protégeant eux-mêmes dans des contextes aussi volatiles sont connues.
Lorsque l’on ne dispose pas de moyens extraordinaires et qu’on fait face à un défi de l’ordre de la survie de sa nation, le seul impératif est de mobiliser l’intelligence collective de ses citoyens, résidents ou non, pour trouver des modes d’action qui puissent être efficaces malgré les moyens très limités.
En fait, les forces maliennes et burkinabè doivent s’inspirer de la capacité d’adaptation et d’innovation des groupes armés qu’elles doivent combattre. Je ne sais pas comment on fait cela, mais d’autres le savent certainement, ou ont quelques idées qui mériteraient d’être entendues et creusées.
Contrer l’entreprise de démolition du vivre ensemble
La deuxième réponse immédiate à la flambée de violences susceptibles de dégénérer en guerre civile dans les deux pays, – un objectif vraisemblablement recherché par les groupes armés djihadistes et, peut-être, par d’autres -, doit consister en une campagne de communication massive organisée par les gouvernements du Mali et du Burkina Faso pour sensibiliser les populations autant rurales qu’urbaines sur l’importance absolue de combattre les amalgames entre les individus responsables des crimes survenus dans les deux pays et les communautés ethniques dont ils sont issus ou se réclament.
Il ne faut point sous-estimer la fragilité des relations interethniques dans ces deux pays aujourd’hui. Il est déprimant d’entendre dans des conversations privées des propos tendancieux, voire clairement malveillants, de la part de Maliens, de Burkinabè et d’autres ressortissants ouest-africains, ciblant une communauté ethnique spécifique dans sa globalité.
L’entreprise consciente de démolition du vivre ensemble par les groupes armés est trop aisée. Pour les stratèges jihadistes et pour les autres entrepreneurs du chaos, le terreau sahélien est, pourrait-on dire maladroitement, du pain béni.
Enfin, et c’est la troisième urgence, la campagne massive de sensibilisation à mener devrait être répliquée à l’échelle de toute la région ouest-africaine, en étant portée par les organisations régionales pour mener pour une fois une action commune qui serait intelligible pour les populations.
Une campagne régionale de célébration du vivre ensemble pourrait être portée par la CEDEAO, le G5 Sahel et le Conseil de l’Entente, contribuant à freiner l’absurde déconnexion des États ouest-africains du Sahel de leurs pays voisins côtiers qui ne sont aucunement préservés des lourdes menaces d’insécurité et de délitement de l’unité nationale.
LE CRD VA INTENSIFIER LA PRESSION DANS L'AFFAIRE PETROTIM
Le Congrès de la Renaissance Démocratique découvre une stratégie mal réfléchie, idiote et inintelligente, qui consiste à diaboliser et à discréditer les leaders de l’opposition et les membres de la Plateforme Aar Li Nu Bokk - DÉCLARATION DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de presse de la conférence des leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique (RCD), datée du 20 juin 2019, relative aux développements de l’affaire Petrotim.
« La Conférence des leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique, évaluant le rassemblement d’information et de sensibilisation sur la gouvernance des ressources naturelles avec les forces vives de la Nation, à l’initiative de la Plateforme citoyenne AAR LII NU BOKK, à la Place de l’Obélisque le vendredi 14 juin 2019, exprime ses félicitations et ses encouragements aux organisateurs et aux nombreux concitoyens sortis massivement pour exiger lumière et justice sur « l’affaire PetroTim, un scandale à 10 milliards de dollars.
Aussi, la Conférence des leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique exprime une grande satisfaction d’observer que le peuple sénégalais est véritablement debout pour désormais exiger de ceux qui le gouvernent une reddition effective des comptes, notamment dans le cas des ressources pétrolières et gazières.
En face, alors que sous d‘autres cieux ou dans d’autres circonstances, Aliou Sall, le petit frère serait déjà en prison pour faits avérés de corruption, et Macky Sall, le grand frère, en procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice, pour haute trahison, le Congrès de la Renaissance Démocratique découvre une stratégie mal réfléchie, idiote et inintelligente, qui consiste :
à diaboliser et à discréditer les leaders de l’opposition : Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, Ousmane Sonko et les membres de la Plateforme AAR LI NU BOKK ; à cet égard, le Congrès de la Renaissance Démocratique dénonce énergiquement les accusations fallacieuses et le procès injustement intenté au président Abdoul Mbaye et lui témoigne son soutien et sa solidarité indéfectibles ;
à instrumentaliser le Procureur de la République et les services de police judiciaire, notamment la Section de recherche de la Gendarmerie nationale et la Division des Investigations criminelles ; espérant par ailleurs profiter de la Coupe d’Afrique des Nations de Football pour gagner du temps ;
à chercher à neutraliser des guides religieux, coutumiers et spirituels au sujet d’une fausse et pathétique propagande, honteuse et mensongère de dernier repli : « la déstabilisation du pays » pour obtenir de certains d’entre eux des déclarations de soutien favorables à une funeste et criminelle entreprise heureusement démasquée, ou alors à défaut, pour juste se contenter de messages d’apaisement, d’appel à unité et de concorde nationale ;
à mobiliser tous les moyens et l’appareil de l’Etat pour protéger un individu particulier : le sieur Aliou Sall, frère du Président de la République Macky Sall ; c’est assurément le lieu et le moment d’appeler les autorités judiciaires et administratives, en proie à une instrumentalisation manifeste que tout observateur sérieux et averti peut constater, à se ressaisir et à penser au pays, à son présent et à son avenir ; à leurs convictions religieuses ou tout simplement morales, alors que le Peuple sénégalais et le monde entier les observent ;
à viser et à combattre systématiquement pour les liquider tous les cadres entrés en politique, hors du champ du pouvoir en vue de décourager l’engagement militant et d’éloigner tous ceux qui dérangent pour qu’une minorité, en l’espèce, une seule famille, celle du président Macky Sall et ses amis les plus proches, continuent nébuleusement, hors la loi, sans éthique et sans morale aucune, à s’accaparer dans une totale impunité des ressources du pays et de la Nation qui appartiennent aux sénégalaises et aux sénégalais.
Toutefois, la Conférence des leaders du Congrès de la Renaissance Démocratique considère qu’une telle perspective est totalement inacceptable et qu’il appartient aussi au peuple sénégalais de défendre ses défenseurs.
Pour sa part, le Congrès de la Renaissance Démocratique, plus que jamais convaincu de l’existence de faits massifs et avérés de haute trahison, de corruption et d’enrichissement illicite dans ce gigantesque scandale, loin d’abdiquer, poursuivra au contraire, avec constance et détermination, toutes ses initiatives, sans faiblesse aucune, pour contribuer à la construction d’une forte et dynamique synergie d’action, concertée et durable, de tous les acteurs des fronts politique, social et économique, pour la manifestation de la vérité dans l’intérêt supérieur de la Nation sénégalaise. »
SYNDICALISTES ET TRAVAILLEURS EN ORDRE DE BATAILLE
Les employés de la multinationale Ibex menacent de tenir un sit-in suivi d’une marche. Ils protestent contre le licenciement abusif de 42 de leurs collègues. L’Union régionale des syndicats de Dakar les soutient dans ce combat.
Trente-huit travailleurs d’Ibex, un centre d’appels, filiale d’une multinationale étrangère, ont été licenciés. La direction évoque un motif économique pour justifier ce licenciement. Mais les travailleurs n’entendent pas se laisser faire. Dans ce combat, ils peuvent compter sur l’Union régionale des syndicats de Dakar qui a tenu, hier, une conférence de presse, à la Bourse du travail, pour fustiger cette décision considérée comme abusive. Lamine Fall, Secrétaire général de l’union, accompagné d’autres représentants de syndicats (éducation, sécurité, finances et pêche) leur à assurer le concours des syndicats dans ce combat pour le rétablissement de leurs droits.
Le syndicaliste soutient que ces travailleurs ont été renvoyés parce que, tout simplement, ils se sont affiliés à un syndicat. En effet, même si la direction d’Ibex évoque comme motif de renvoi les difficultés économiques de la société, il demeure que le 2 mai dernier, elle avait sorti une note promettant de meilleures conditions de travail, parce qu’elle venait de signer avec un gros client. Cette promesse était assujettie à une condition : que les travailleurs n’adhérent à aucun syndicat, alors qu’aux yeux de Lamine Fall, c’est le droit le plus absolu de tout employé. C’est pourquoi les 294 employés de la société Ibex se sont tous affiliés à la Cnts, le 22 mai 2019.
En représailles, la direction a renvoyé 42 personnes, sans motif valable, le 7 juin. El Hadj Seydou Diop, le délégué du personnel d’Ibex, explique : ‘’On nous a juste présenté une liste de 36 personnes qui ont été licenciées, sans nous aviser. Il y a aussi vice de forme, parce que le délégué devait être en possession de la liste, au moins une semaine avant, pour pouvoir faire des suggestions par rapport au critère de licenciement, par ordre de priorité, comme le stipule l’article 62 alinéa 1. On s’est réuni pour nous battre au moins pour nos collègues qui y sont encore.
Pis, une autre liste de 6 personnes s’en est suivie sans préavis.’’ Face à ce qu’ils considèrent comme un abus, syndicalistes et travailleurs sont en ordre de bataille. ‘’Ce point de presse est le lancement d’un plan d’action que nous allons dérouler pour infléchir cette position de certaines multinationales qui pensent qu’elles sont en territoire conquis et qu’elles peuvent tout se permettre’’, prévient le syndicaliste. Qui souligne la situation dramatique dans laquelle vivent les employés, depuis ce jour-là.
Leur avenir, dit-il, est sur le bout d’un fil. Lamine Fall lance un appel au ministre chargé du Travail pour que ces travailleurs perçoivent leurs droits sans délai.
Déterminés, l’Union régionale des syndicats ainsi que les ex-employés de la multinationale Ibex menacent de faire un sit-in suivi d’une marche. Et ‘’ce ne sera que le début’’, conclut Lamine Fall.
PARLEZ HIP HOP AVEC PR. MAMADOU DRAME
Après ‘’Etude linguistique et sociolinguistique de l’argot dans les textes de rap au Sénégal’’, sorti en 2010, Pr. Mamadou Dramé revient en librairie avec ‘’Parlez-vous hip hop ?’’.
Dans la pratique journalistique, il est fortement déconseillé de faire des titres sous forme interrogative. Heureusement que Pr. Mamadou Dramé, auteur du livre ‘’Parlez-vous hip hop ?’’, publié pour la première fois, cette année, par les éditions Afroquebec, n’est pas journaliste. Il serait dommage qu’il tente de chercher un autre titre. ‘’Parlez-vous hip hop ?’’ sonne comme une interpellation et peut pousser sur le champ à se poser diverses questions et la principale, pour la plupart, serait sans nul doute : le hip hop a-t-il une langue particulière ou, dans ce livre, serait-il question plutôt de langage ?
En journalisme, on aurait dit que ce titre choisi par l’auteur est incitatif. Il donne envie de découvrir le contenu. Pr. Dramé a tout de même précisé, sur la page de couverture, de quoi il parle dans son ouvrage. ‘’Langage de la rue et transgression langagière’’, voilà de quoi il s’agit, dans ce deuxième ouvrage de Mamadou Dramé consacré au hip hop, après la publication de ‘’Etude linguistique et sociolinguistique de l’argot dans les textes de rap au Sénégal’’. C’est dire donc que ce titulaire d’une thèse de troisième cycle et d’une thèse d’Etat en sciences du langage est en terrain connu. Ce qui se sent d’ailleurs à travers ses écrits, même si, entre les lignes, on mesure toute la sueur versée. Il a dû écouter 36 Cd et cassettes pour illustrer ses propos. Il a cité beaucoup d’auteurs d’ici et d’ailleurs pour argumenter certaines des thèses développées dans cet ouvrage de 220 pages. La variété de ses sources ne signifie pas ici qu’il analyse des textes de hip-hoppeurs au niveau mondial. Il s’intéresse essentiellement à ce qui se fait au Sénégal, de 1988 à disons 2010.
Le Pr. Dramé s’est essentiellement intéressé à des textes d’albums sortis entre 1995 et 2000. La photo de couverture, sans ses tons mauves et bleus sur ces baskets peints, que dis-je, costumisés avec sûrement une bombe aérosol, renseignerait bien sur l’espace géographique concernée. L’auteur a pris la peine, dès les premières pages, de préciser que son analyse ne concerne que le Sénégal. ‘’Le rap qui nous intéresse, c’est celui qui se développe au Sénégal, depuis 1988, et qui intéresse toutes les franges de la population’’, explique le Pr. Dramé dans son avant-propos. Il y explique également son procédé. ‘’Dans un premier temps, il est utile de donner un aperçu des considérations théoriques qui sous-tendront l’analyse que nous devrons faire. Ensuite, les données préliminaires permettront d’ancrer le sujet de la recherche dans son contexte et, enfin, nous procéderons à l’analyse de notre corpus’’, précise-t-il. C’est ainsi qu’après avoir donné quelques informations sur la situation sociodémographique du Sénégal, Pr. Dramé plonge son lecteur dans l’univers du hip hop. Si, dans l’avant-propos, un avant-goût est donné, dans cette partie, il va du général, en retraçant les origines du hip hop né aux Usa, à son arrivée au Sénégal. ‘’Le rap n’a pas connu de difficultés majeures pour s’imposer au Sénégal. Cela s’explique par le fait que cette musique n’est pas apparue en terrain vierge.
En effet, le rap présente des ressemblances avec certains genres musicaux du pays. Plusieurs genres qui lui seraient apparentés existent depuis plusieurs générations. Parmi ceuxci, il y a, entre autres, le ’taasu’, le ’xaxar’ ou le ’bakk’, explique Mamadou Dramé à la page 17 de l’ouvrage. Une thèse que réfutent beaucoup de rappeurs. Ils n’ont pas tout à fait tort, semble dire le Pr. Dramé, qui cite le batteur de Baba Maal, Alioune Diouf, qui explique que ‘’le ‘tassu’ est basé sur un rythme ternaire, contrairement au rap qui fonctionne sur un rythme quaternaire’’. Aussi, ceux qui font du ‘’tassu’’ n’ont pas les mêmes préoccupations artistiques que les rappeurs. ‘’Le rappeur critique et interpelle les consciences’’, lit-on à la page 19. ‘’Il est dit que l’objectif du rap est de dénoncer tout ce qui est susceptible d’être dénoncé’’, ajoute-t-il à la page 28. Il ne le fait pas tendrement. Il use et passe par diverses techniques langagières qu’analyse dans ‘’Parlez-vous hip hop ?’’ le Pr. Mamadou Dramé, et cela qu’on fasse du rap cool ou du rap hardcore, les deux groupes identifiés au Sénégal par l’auteur. Dans son travail, le Pr. Dramé soutient que les rappeurs usent de différentes figures de style, ce qui donnerait raison à ceux qui disent que le rap date des années 1950, avec des poètes, comme le reprend l’auteur. Il démontre, à travers des vers ou partitions empruntées à des textes de rap, l’usage de certains procédés. Il est question, dans ce qu’il propose, d’emprunts, de verlanisation, de références empruntées soit à des films ou à des évènements. Il analyse le vocatif, décèle et expose des néologies et de la créativité langagière. Les rappeurs puisent également dans le wolof ancien, comme dans des discours ou textes déjà existants ou utilisent des proverbes. Ils n’hésitent pas, par ailleurs, à faire de l’ironie (Xuman serait le maitre dans ce genre, selon Pr. Dramé) ou même de la théâtralisation.
Les obscénités et gros mots sont également présents dans les textes de rap. Ils font parler leur imagination et se créent des fois des espaces ou personnages. Ce que l’auteur appel l’imaginaire linguistique. Il évoque d’autres procédés linguistiques intéressants qui valent le coup d’acheter le livre pour les découvrir et connaître les code de ce ‘’langage de la rue’’. ‘’Il est reconnu qu’aucun type de langage ne se crée ex-nihilo, mais que tous les langages obéissent à des motivations propres aux locuteurs qui en font usage’’, explique à cet effet l’auteur à la page 201.
Vous pourrez donc aisément comprendre peut-être, après lecture, les injures ou gros mots utilisés dans les textes de rap ou encore ce que Mamadou Dramé appelle le paradoxe noté dans le comportement des rappeurs face aux religieux. Il rappent, en usant des langues nationales sénégalaises, du français et de l’anglais. Les thématiques sont tout autant diversifiées. Parlez-vous hip hop ?, Parlez-vous rap ?, avait-on envie de dire, après avoir lu la dernière ligne du livre. Certains voient à travers le hip hop plus que le rap et dans ce livre, même si Pr. Dramé défend que le rap est le hip hop, certains pourraient lui opposer des arguments contradictoires.
Par CHEIKH NDIAYE
LA MACHINATION À L’ÉPREUVE DE LA RAISON
Ceci est une mise en garde pour les sénégalais qui mastiquent à pleines dents, sans remise en question, les informations de toutes sortes relatives au dossier Petrotim, faute de connaissances
“Seule l’expérience produit la connaissance, tout le reste n’est qu’information” (Albert EINSTEIN) “Seule la connaissance directe peut vous libérer. Formez-vous, armez-vous de sciences jusqu’aux dents et arrachez votre patrimoine culturel” (Cheikh Anta). Ces citations de hautes figures scientifiques montrent clairement que :
- L’information produite par l’expérience est de valeur ex-post. Elle est certaine. C’est de la connaissance. - L’information produite par un tiers est de valeur ex-ante. Elle n’est pas certaine. Ce n’est pas de la connaissance.
- La manipulation est probable et opérante. Le problème aujourd’hui est que, les médias produisent de l’information pour des consommateurs qui prennent systématiquement l’information pour de la connaissance. Ce n’est ni plus ni moins que de la manipulation. Toutefois, la manipulation peut être programmée ou pas. L’information n’est pas de la connaissance. Or, la décision doit être fondée sur la connaissance, synonyme de réalité, et non sur l’information.
La question, maintenant, c’est comment accéder à la connaissance dans cette flore de médias souvent motivées pour une raison ou pour une autre ? Pour éviter la manipulation, il faut transformer l’information en connaissance - ce que font les professionnels sérieux de la communication. Toutefois, cette transformation est hors de portée pour le commun des sénégalais à cause de ses moyens limités. Ceci est d’autant plus difficile que la transformation est moins rapide que l’évolution de l’actualité avec laquelle il faut être en phase. Même le professionnel consciencieux peut se complaire dans la facilité pour rester dans la bulle de l’actualité au risque d’être dépassé. Un fait également important est que nombreux sont ceux qui saisissent l’information comme un prétexte, une opportunité pour leur affaire personnelle. Ils restent scotcher à l’information dès que cette dernière se présente comme ils souhaitent que cela soit. Compte tenu de tout cela, l’intellectuel rigoureux est obligé de s’enfermer dans ce qu’on peut qualifier de doute cartésien acceptant et rejetant tout à priori. Ce repli cartésien peut permettre de voir clair mais, il est susceptible de réduire à un long silence préjudiciable pour le citoyen qui doit être dans le temps de l’actualité.
Le constat est que la manipulation est un fait nécessairement lié à la société moderne. Le jeu des multiples contingences modernes en a décidé ainsi. Ailleurs, je déplore la mystification et même la mythification de certaines catégories sociétales. Les collisions d’intérêts sont telles que, très rares sont les entités médiatiques qui ont gardé une déontologie intégrale exempte d’impartialité, d’asymétrie ou de déséquilibre informationnel. La perversion, les calculs opportunistes, la machination, l’imposture, etc. sont devenus des recettes de survie pour la quasi-totalité des personnes physiques et morales. Ainsi, le moule de l’opinion publique étant fortement déformé, le fossé entre cette dernière et la réalité des choses continue de se creuser et du coup le malentendu se renforce. C’est regrettable ! Tous les professionnels de l’information ne sont pas récusables mais, la presse, globalement considérée, déconstruit plus qu’elle ne construit. Ceci est une mise en garde pour les sénégalais qui mastiquent à pleines dents, sans remise en question, les informations de toutes sortes relatives au dossier Petrotim, faute de connaissances, je doute de tout ce qui se dit relativement à l’affaire “Petro-tim” pour éviter d’être broyé par la machinerie de la manipulation. Quand on est aveugle on ne donne pas son bâton de guidage à n’importe qui.
Que dire du reportage BBC ?
Du repli cartésien, j’observe quelques segments de passage de l’élément télévisuel qui laissent perplexe :
• Le fil logique images / commentaires
L’élément télévisuel soufre de cohérence images/commentaire. On constate souvent un décrochage image/ commentaire qui laisse flotter par moment le téléspectateur détaché et de l’image et du commentaire. Une image hors sujet s’est même invitée dans l’élément.
• Les éléments de preuve
BBC n’a rien ajouté à ce que les opposants acharnés contre le Président Macky SALL ont toujours rabâché. L’unique rajout est le label BBC. Sommes-nous des complexés par rapport à l’exotique ? Quelques fois un cachet et une signature sont montrés dans un vertige dû à une grande vitesse de défilement d’images. Pas une seule fois le corps entier d’un texte n’est montré avec des surlignages nets comme le font les institutions de la voilure de BBC
• L’interviewé
Il est manifeste que les intervenants étaient tous du même bord politique. C’est-à-dire des opposants. C’était bien déséquilibré en termes de faciès de l’interviewé
• Le contexte de publication
L’élément est diffusé à un moment où le président Macky SALL, en bon démocrate, a réussi la construction d’un consensus national inédit pour un dialogue ouvert et inclusif à tous. Dialogue en passe d’enterrer définitivement, sur le plan politique, les marginaux qui ont refusé l’invite au dialogue. Ceux-là même qu’une victoire fulgurante du Président SALL à l’élection présidentielle avait déjà précipités au fond du trou de la désillusion et de la déception.
Et si cette affaire Petro-tim était remuée pour éviter le sort tragique du suicide politique collectif ?
Et s’il s’agissait d’un subterfuge pour rattraper du peloton citoyen engagé à la construction décisive du Sénégal dans le cadre du dialogue national ?
Au citoyen commun sénégalais, je dis ceci !
Le Sénégal c’est nous tous aujourd’hui et les futures générations en puissance dont l’avenir dépend de ce que nous leur léguons demain- le meilleur lègue étant certainement la paix.
Evitons que le pétrole nous inflige des blessures que notre histoire portera pour toujours. La responsabilité de chacun est interpellée en urgence.
La malédiction du pétrole est mal appréhendée même par les dits intellectuels qui, parfois pour intimider, en parlent avec insistance.
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’argent n’a jamais fait l’essentiel de la malédiction du pétrole. Il n’en est qu’une cause partielle. La malédiction du pétrole commence avec les tiraillements politiciens ayant pour conséquence la polarisation de la société en deux camps antagonistes
– le camp dit des “intégrés” du pétrole et le camp dit des “ségrégés” du pétrole, pour finir par l’environnement avec le cortège d’effets externes de la production pétrolière.
Le danger est que le camp dit des “ségrégés” du pétrole, s’estimant injustement lésé, développe l’autovictimisation et se retranche dans une sorte de sectarisme sanctuarisé aux allures messianiques. Sectarisme, souvent violent, porté par des personnages dont le but principal est de cristalliser l’héroïsme populiste autour d’eux au profit de leur propre dessein. Piété au pauvre sans défense !
L’exemple du pays Ogoni au Nigéria est illustratif (explosion terroristes d’oléoducs, perçage d’oléoducs pour vol de carburant, guerres claniques, sabotage d’installations, terres, lacs et marres pollués, asséchés, pêche artisanale compromise, agriculture à l’abandon, etc.)
Avec les engagements contractuels, la réversibilité des choses est un moyen pour corriger et se rattraper par rapport à un manque financier lié à un calcul ou une estimation inefficace de départ. Tandis qu’avec les troubles sociopolitiques et la rupture environnementale l’irréversibilité et l’incertitude des choses contraignent à subir impuissamment les impacts physiques néfastes du pétrole. Tout cela pour dire que la malédiction du pétrole est plus ailleurs que dans les contrats.
N’appréhender le pétrole que sous l’angle pécuniaire est une vision incomplète. Pour la durabilité économique, le pétrole est pour un tiers (1/3) financier et pour deux tiers (2/3) écologique- pour fixer l’idée. Pour du présentisme égocentrique, c’est l’inverse.
Les politiques sénégalais ne font jamais allusion à ces aspects critiques du pétrole. Cela montre qu’ils se préoccupent plus d’adversité politique que d’autre chose.
La plupart de ceux qui parlent du pétrole ne sont sûrs de rien. Il se trouve simplement que la situation les arrange et ils ne souhaitent pas voir la vague de l’actualité pétrole s’écrêter pour s’estomper avant que leur objectif ne se réalise. Certains exercent même des exigences sur la justice et particulièrement sur le procureur de la république- une autorité que tout le monde se doit de respecter parce qu’investi d’une mission difficile devant scrupuleusement observer l’objectivité et l’équidistance absolues. C’est ignorer tout de la chose publique administrative.
La chose publique administrative est solennelle et responsable parce que liée par la délégation de pouvoir public, parce que liée par la technicité et les contingences du travail, parce que liée par le contrat social et moral à l’égard du peuple.
On ne peut pas arrêter toute une économie à cause du pétrole, d’ailleurs, en gestation dont la date et les circonstances de la délivrance restent incertaines.
Il faut se poser les questions essentielles pour l’exploitation du pétrole. Le pétrole c’est du sérieux. Ce n’est pas du tiraillement encore moins du bavardage. Avec les meilleurs contrats qui soient, financièrement parlant, on peut avoir les pires problèmes qui soient en occultant certains aspects importants du pétrole.
Qui des politiques se préoccupe du toilettage et de la mise en cohérence des différents textes réglementaires nationaux comme internationaux relatifs au pétrole (codes minier, code pétrolier, code de l’environnement, code de l’eau, code forestier, convention internationale MARPOL, etc.) ?
La convention MARPOL, avec son annexe 6, devenue très exigeante en matière de pollution marine au soufre, intéresse les futurs armateurs pétroliers donc la rentabilité du port de Dakar et l’avenir de tous les acteurs connexes (manutentionnaires, transporteurs, etc.)
Qui des politiques, réfléchit déjà à un scénario optimal d’exploitation du pétrole ? C’est à dire à un sentier d’exploitation durable du pétrole pour préserver l’équité intergénérationnelle? Écologiquement parlant, on n’exploite pas une ressource naturelle n’importe comment.
Il y ’a toujours une courbe durable d’exploitation sur laquelle il faut absolument être pour garantir aux générations futures leur part et des courbes moins durables sur lesquelles il ne faut pas être, de peur de léguer des ruines aux générations à venir.
Cet arbitrage stratégique se calcule et se mesure. C’est une question majeure pour l’écologue ! N’est-ce pas plus important qu’un contrat “supposé” bien négocié ?
Tant qu’on raisonne en termes de contrats, on est sur la mauvaise piste. Il faut surtout raisonner en termes d’avantages transversaux futurs.
L’histoire de la Radio/Télévision des mille collines nous hante jusqu'à présent. L’information doit rester un outil de travail, une solution de confort intellectuel et non un instrument de lutte politique - lutte dont les seules armes qui vaillent sont l’argument et le charisme. Si une nation veut survivre à l’économie pétrolière, elle doit être consciente du nouveau genre de danger relatif au pétrole qui la guette, resserrer ses rangs, taire les querelles internes, former un seul bloc pour faire face aux immanquables sabotages et complots fomentés depuis l’extérieur. Un futur pays pétrolier doit regarder dans tous les sens avec une bonne acuité visuelle pour juguler les potentiels risques de crise qui s’agrègent avec les enjeux. Les œillères de la politique politicienne ne le lui permettent pas. Ôtons-les !
Cheikh Ndiaye est DG CICES et maire de Lambay
ALIOU SALL MET L’APR EN EAUX TROUBLES
Le parti présidentiel est depuis quelques jours plongé dans une crise interne provoquée par la fameuse enquête de la BBC intitulée « un scandale à 10 milliards de dollars » avec le frère du président de la République dans le rôle du principal accusé
Le scandale sur le pétrole et le gaz révélé par la Bbc divise le camp présidentiel. Après Moustapha Diakhaté, ancien ministre chef de cabinet du président de la République, qui a demandé le limogeage de Aliou Sall, El Hadj Hamidou Kassé, conseiller en communication du président Macky Sall, a confirmé que le frère de ce dernier a bien reçu une somme de 250 mille dollars alors que Aliou Sall avait démenti jusque-là avoir reçu un seul centime de la part de l’homme d’affaires australien Frank Timis. Suffisant pour que l’ancien ministre Yakham Mbaye, actuel directeur du quotidien gouvernemental « Le Soleil » monte au créneau pour recadrer le ministre conseiller à la présidence. Poussant Pape Mahawa Diouf, chargé de la cellule de communication de Benno Bokk Yaakar, d’entrera à son tour dans la danse pour sauver son « grand » Kassé et calmer l’ardeur de directeur général du Soleil. Une atmosphère de « Sabar bou tass » dans le camp présidentiel…
Si l’alliance pour la république (apr) n’a pas volé en éclats, il est en tout cas dans tous ses états. C’est le moins que l’on puisse dire ! le parti présidentiel est depuis quelques jours plongé dans une crise interne provoquée par la fameuse enquête de la Bbc intitulée « un scandale à 10 milliards de dollars » avec Aliou Sall, frère du président de la république, dans le rôle du principal accusé. Le premier à mettre son parti dans une position « inconfortable » est Moustapha Diakhaté. L’ancien président du groupe parlementaire de la majorité s’était publiquement opposé à la position des responsables de la majorité qui encouragent fortement Aliou Sall à ne pas démissionner de ses nombreuses fonctions malgré les graves accusations portées contre lui à propos du contrat pétrolier et gazier liant Petro-Tim à l’état du Sénégal. Moustapha Diakhaté, qui avait invité le directeur général de la caisse des dépôts et consignations (cdc) à rendre le tablier pour mettre à l’aise son président de la république de frère dans cette affaire, était allé plus loin en demandant à Macky Sall de le limoger s’il ne démissionnait pas. c’était le 12 juin dernier. sept jours après cette sortie, el Hadj Hamidou Kassé a torpillé, pour ne pas dire cassé, les nombreuses et laborieuses tentatives de son camp visant à sauver le soldat Aliou Sall. sur le plateau de tv5 Monde, il a confirmé la journaliste de Bbc Maheni Jones sur un point important de son documentaire à charge. le ministre conseiller chargé de la communication de la présidence de la république a confirmé en effet que Aliou Sall a bel bien reçu un virement bancaire de 250 000 dollars en rémunération d’activités de consultance dans le domaine de l’agriculture. de l’argent viré, d’après la journaliste de la Bbc, dans le compte bancaire de la société Agritrans, créée par Aliou Sall et gérée par le propre oncle du président de la république, Abdoulaye Timbo. Une confirmation qui faisait d’autant plus désordre qu’ Aliou sall avait juré ses grands dieux jusque-là n’avoir jamais reçu un virement de ce type ! des interventions désordonnées et maladroites suffisantes pour que le « cheval » marron se cabre.
Yakham Mbaye dément El Hadj Hamidou Kassé
Les réactions ont fusé de partout à la suite de cette déclaration-boomerang du journaliste, philosophe et écrivain. la plus surprenante est celle du directeur du quotidien national « le soleil », qui, plutôt que de voler au secours de son lointain prédécesseur à ce poste, est monté au créneau pour démentir de manière formelle le pauvre el Hadj Hamidou Kassé. « Ce qu’a dit El Hadj Kassé n’est pas conforme à la réalité ». a en croire à Yakham Mbaye, les déclarations du chargé de la communication du président de la république, loin d’être conformes avec la réalité, ont encore crée la confusion dans la tête des sénégalais. « El Hadji Kassé est un collaborateur du président de la République. Il devrait mesurer les conséquences de ses propos. En plus, le président de la République n’était pas au courant de sa sortie sur TV5. C’est lui qui est allé voir Aliou Sall pour lui proposer son aide dans la communication de cette affaire. Aliou Sall lui a fait confiance et lui a fait des confidences sur les transactions. Il ne peut pas prouver ce qu’il a dit. Ce qu’il a dit est faux et il a trahi le président de la République », a déclaré Yakham Mbaye. a en croire l’ancien secrétaire d’etat à la communication, ceux qui sont avec le président de la république devraient le défendre plutôt que de ternir son image. Mieux, Yakham Mbaye pense que la sortie d’el Hadji Hamidou Kassé a des non-dits. « Il n’a pas été invité par TV5. Il a cherché à parler là-bas. Il ne peut pas être avec le président de la République et tenir des propos qui nuisent à ce dernier. Tout ce qu’il a dit est faux et cela ne l’honore pas. Ce n’est pas normal. Ce qu’il a fait est une preuve de déloyauté », dénonce Yakham Mbaye ;
Pape Mahawa Diouf répond à Yakham
Et Pape Mahawa Diouf entra dans la danse ! Contrairement à Yakham Mbaye qui s’est défoulé sur el Hadj Hamidou Kassé, pape Mahawa Diouf, le chargé de la communication de la coalition Benno Bokk Yaakaar, lui, a apporté son soutien au ministre conseiller à la présidence. pape Mahawa Diouf considère en effet qu’el Hadj Kassé s’est trompé de bonne foi et c’est à lui d’apporter des preuves ou de rétablir la vérité sur cette affaire. « Pour l’essentiel, El Hadj Kassé défend le camarade Aliou Sall et défend les politiques du gouvernement comme il a l’habitude de le faire. Maintenant, il a parlé de son niveau d’information, semble-t-il. Ça veut dire qu’il est de bonne foi. Il dit que cette somme aurait été donnée pour des activités agricoles. En tout état de cause, ça ne peut pas justifier ce tollé général. Je pense que les gens doivent revenir à plus de sérénité », tempère Mahawa Diouf. le chargé de com de la coalition Bby ajoute : « Les accusations qui sont portées contre Aliou Sall, comme toutes les accusations portées contre le chef de l’Etat et la majorité, sont totalement fausses.
El Hadj Kassé peut, sur la forme de la déclaration, puisqu’il parlait de son niveau d’information, se tromper de bonne foi. Dans son discours, on sent que sa volonté n’était pas d’aller à contre-courant du discours de la majorité sur ce sujet ». selon toujours le secrétaire général de l’aéroport international Blaise Diagne, ce qui est important et constant, c’est que la république ne se gère pas dans la rue. il considère que « gérer les affaires de 16 millions de Sénégalais appelle à beaucoup de responsabilité de la part de tous les acteurs. Ce qu’il faut saluer, c’est que, désormais, à la limite, il est hors de propos, dans une République démocratique, de parler de tous ces dossiers-là, alors même qu’une enquête judiciaire est ouverte ». le chargé de communication de la majorité présidentielle demande ainsi à tous ceux qui ont des informations ou des éléments de preuves de se rendre au niveau du procureur et de la dic pour les remettre. les nombreux rebondissements de cette affaire dite de aliou sall continuent de secouer le cœur même de la république. Macky va-t-il continuer à laisser son frère mettre du sable dans son quinquennat ou va-t-il le sacrifier pour pouvoir mieux se concentrer sur son mandat ? il est temps en tout cas qu’il édifie les sénégalais !
PAR MAMADOU MBAKHÉ NDIAYE
LAXISMES AU SOMMET DE L'ÉTAT
Interpellés tour à tour sur la grâce présidentielle accordée à Amadou Woury Diallo et les contrats pétroliers, Macky et Abdoul Mbaye disent avoir été trompés - Cela renseigne tout de même sur la désinvolture avec laquelle le pays est géré
Les sénégalais auraient t-ils du souci à se faire ? Manifestement la réponse semble pencher vers l’affirmative, eu égard aux aveux du président Macky Sall et de son ex-Premier ministre Abdoul Mbaye. Interpellés sur la grâce présidentielle accordée à Amadou Woury Diallo et les contrats pétroliers, le chef de l’Etat et l’ancien Premier ministre, pour se dédouaner, disent avoir été trompés. Même si ce n’est pas impossible dans l’absolu, cela renseigne tout de même sur la désinvolture avec laquelle le pays est géré.
La sécurité précède le développement, affirmait le savant Cheikh Anta Diop. Une responsabilité qui incombe au premier chef au président de la Répu- blique, dont la signature engage tout un pays. Et l’aveu du chef de l’Etat, lorsque qu’il recevait les pharmaciens, est tout sauf rassurant. Lors de cette audience avec l’Ordre des pharmaciens, le président de la République s’est livré à des révélations fracassantes. A l’en croire, en effet, le nom d’Amadou Oury Diallo a été glissé sur la liste des personnes à gracier, sur laquelle il ne fait qu’apposer sa signature. Très remonté, le président Macky Sall ajoute : «cette affaire est d’autant plus scandaleuse que je n’ai été informé de l’identité de la personne graciée que quand il y a eu le tollé». Ainsi, même s’il promet des sanctions contre les personnes qui ont glissé le nom de ce faussaire condamné à 5 ans de prison dans l’affaire des faux médicaments de Touba Béléle, le président Macky Sall donne une idée sur la gestion de son pouvoir. Et même si dans les faits, il peut être trompé, force est de dire que sur cette affaire sa responsabilité régalienne est engagée. En effet c’est lui qui nomme aux emplois civils et militaires ; et choisir des collaborateurs fia- bles et dignes de confiance fait partie de ses responsabilités. Le peuple a élu un président pour qu’il prenne en charge la sécurité du pays dans tous ses aspects ; et tout le reste lui incombe. Par ailleurs, à la lumière de toute la confusion qui existe autour de l’affaire Petro- tim-Aliou Sall, la responsabilité du président dans la gestion des ressources humaines qui l’entourent est manifestement entamée. Les Sénégalais découvrent avec stupéfaction qu’il existe une vraie armée mexicaine derrière lui.
En outre, l’écart de gestion d’un président de la République peut en cacher un autre, en l’occurrence celui d’un ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Ce dernier qui, ces temps ci, trépigne d’impatience pour faire face à la justice en vue de révéler ce qu’il sait dans cette affaire rocambolesque du pé- trole, était pourtant au cœur de l’Etat quand le président signait le contrat liant l’état du Sénégal avec la société de Frank Timis. Voulant se dédouaner de sa responsabilité, lui aussi soutient qu’un décret présidentiel est une décision (ordre) du président. Or, quand ce décret est adopté en Conseil des ministres, le contreseing du PM signifie un engagement à exécuter cette décision au nom de tout le gouvernement. Et même s’il estime qu’à l’époque il avait dit au président que le décret était faux, et aussi qu’il s’est rendu compte qu’il y’avait mensonge après avoir quitté le pouvoir, sa responsabilité politique, comme le souligne l’ancien ministre de la culture Abdou Latif Coulibaly, se trouve forcément engagée dans cette histoire. Mieux, comme le notent les observateurs avertis, il pouvait avoir la même posture que son père qui a démissionné d’une cour juridictionnelle pour être en phase avec ses convictions. Ou encore plus récemment, le ministre Thierno Alassane Sall qui a été défenestré pour avoir refusé de signer un contrat qu’il avait jugé en porte-à-faux avec les intérêts du Sénégal.
Tout compte fait, dans un contexte de délitement des frontières et de la présence de l’extrémisme dans les pays frontaliers du pays, la rigueur doit être le maître mot au plus haut sommet de l’Etat. Ce qui assurément est hélas loin d’être le cas.
VERS UNE HAUSSE DE 75 FRANCS PAR LITRE
La volonté du gouvernement d’appliquer une certaine vérité des prix dans le secteur des hydrocarbures et de l’électricité a été confirmée à la suite des débats qui ont eu lieu au cours du dernier Con seil des ministres du mercredi.
La volonté du gouvernement d’appliquer une certaine vérité des prix dans le secteur des hydrocarbures et de l’électricité a été confirmée à la suite des débats qui ont eu lieu au cours du dernier Con seil des ministres du mercredi. Le gouvernement en est juste à chercher le meilleur mo ment pour rendre publique sa décision de laisser les prix de l’essence et du gazole augmenter de 75 francs par litre.
La nouvelle était attendue avec appréhension depuis plusieurs mois. Tout le monde savait que cela ne pouvait pas continuer encore longtemps. Le Conseil des ministres d’avant-hier mercredi en a débattu et fini par s’accorder sur une hausse de 75 francs sur le litre de gazole et d’essence super à la pompe. La nouvelle n’est pas encore publique, mais on peut s’attendre à ce que les services du ministère du Pétrole et de l’énergie la livrent après la rencontre d’information que Mouhamadou Makhtar Cissé devrait avoir aujourd’hui avec les différents acteurs sociaux professionnels, et avec les différentes catégories qui interviennent dans le secteur. Le gouvernement aura tenu longtemps avant de se résigner à cette hausse. On sait que les prix de l’énergie ainsi que le tarif de l’électricité ont été bloqués au Sénégal depuis plus d’une année. Le chef de l’Etat, pour soigner sa réputation de «Président du pouvoir d’achat», avait décrété le gel des prix à la pompe, ainsi que la réduction des tarifs de l’électricité.
Au moment où cette décision se prenait, le monde vivait une intense période de baisse que l’Etat avait également rechigné pendant longtemps à faire bénéficier aux consommateurs. Malheureusement pour lui, au moment où il s’est décidé à le faire, la machine s’est emballée. En voulant éviter une hausse qui pourrait avoir pour conséquence une belle dérive des prix, le gouvernement s’est retrouvé avec une facture cumulée de 257 milliards de francs, du fait des subventions du carburant (107 milliards) et de l’électricité (150 milliards). Cela aurait pu continuer à être supporté si le pays n’était pas en pleine disette financière. Or, malgré les belles assurances du ministère des Finances, tous les secteurs économiques vivent des fins de mois difficiles, et l’Etat n’y échappe pas.
Les partenaires économiques et financiers, en tête desquels le Fonds monétaire international, ont crié pendant longtemps pour faire comprendre au chef de l’Etat que cette politique de subventions du secteur énergétique n’était pas viable à long terme. Macky Sall a bloqué pendant longtemps parce qu’il en mesure les conséquences. Il ne faudrait pas s’étonner, une fois la hausse rendue publique, que par effet domino, l’on annonce également des hausses dans des secteurs comme les transports et l’industrie alimentaire, pour ne parler que de ceux-là.
Par François Goudia GUEYE
LES RUFISQUOIS RAPPELLENT L’AUDIT DU FONCIER DU DEPARTEMENT DE RUFISQUE
En contrepartie de leur engagement à la réélection du président Macky Sall avec 54% des suffrages exprimés à Rufisque, les Lébous réclament un audit approfondi du foncier dans le département de Rufisque
On attendait du président Macky Sall, après notre participation éclatante à sa réélection, un poste de Ministre ou de directeur général d’une société nationale ou autres agences pour nos cadres afin qu’il s’attèle à la reconstruction de notre ville. du moment que toutes nos attentes allant dans ce sens de l’audit ne se sont pas réalisées, nous demandons encore une fois un examen approfondi du foncier dans Rufisque et département. le climat de paix, de sérénité et de transparence qui avait prévalu à Rufisque pendant les élections présidentielles, était exceptionnel. les rufisquois sont donc en droit d’attendre du président Macky Sall encore une fois, une contrepartie à la dimension de leur engagement pour sa réélection. Pour ce faire, des postes de responsabilités pourraient être confiés à un certain nombre de cadres issus de la ville. il faut aussi convenir, que Rufisque reste la ville la plus sale du Sénégal, et rien pour l’instant ne vient pour mettre un terme définitif à cette situation.
D’autant que nous détenons les dernières réserves foncières de la région de Dakar. et nous pouvons même affirmer que les ¾ de ces terres, ont été dilapidées par un certain nombre de fonctionnaires et d’élus locaux aux antipodes des missions qui leur sont assignées. nous savons également que la plupart des fonctionnaires en service à Rufisque avant ou après leur départ ont tendance à créer un parti politique ou un mouvement du même genre, pour ne pas être inquiétés des pratiques peu orthodoxes qu’ils ont eu à mener le temps de leur séjour dans le département de Rufisque. Je tiens aussi à attirer l’attention des autorités sur le cas du titre foncier 5065/r sis à Yenne qui a été morcelé en 35 ilots et partagés entre des individus d’origine libanaise, indienne et à des sénégalais nantis sans aucune fibre patriotique. il est aussi question des tf 8456, 8457, 8459 et 8460 sis à Diamniadio, qui ont été aussi morcelés, sans pour autant qu’aucun équipement ne soit prévu sur ces sites. nous savons aussi que 18 Tf d’état ont été attribués à Sococim industries, alors que les populations du littoral sont dans le plus grand désarroi avec l’avancée quotidienne de la mer.
Il s’agit également du tf n° 10303 sis à la Zac de Kounoune attribué aux populations de Diokoul et de Thiawlène menacées par l’avancée de la mer, qu’un certain nombre d’élus et de fonctionnaires véreux auraient vendu à la BHs. dans cette même zone, la famille Déthié Thioune détenait 20 ha et les populations de Diokoul et de Thiawlène étaient attributaires de 10 ha qui relèvent d’un décret présidentiel.
Les Tf 1975 d’une superficie de 323 ha et Tf 8460 d’une superficie de 376 ha 70 a 67 ca ont subi le même sort que les autres tf dont il est question car il a été dilapidé et vendu par des élus et fonctionnaires qui excellent dans l’art de la spoliation foncière. nous nous félicitons aussi de la nomination de Mame Boye Diao comme nouveau directeur des domaines, et nous lui conseillons de ne pas suivre les pas de son prédécesseur, qui est cité dans plusieurs scandales fonciers, particulièrement dans le département de Rufisque. le département de Rufisque ne s’est pas encore remis des problèmes fonciers qui datent, de l’époque où le prédécesseur de l’actuel directeur des domaines était le préposé aux fonctions de receveur des domaines de Rufisque. nous ne pouvons aussi manquer d’attirer l’attention des autorités, sur le cas de nos cimetières qui accusent le trop plein depuis longtemps et nous n’avons même plus où enterrer nos morts.
Pourtant, derrière le cimetière de Dangou nord, il y a un Tf de 2 hectares appartenant à la famille de feu Hady Niang et nous demandons à la première dame Marième Faye Sall présidente de la fondation servir le Sénégal, de bien vouloir acheter ce terrain qui pourra nous permettre de pallier à cette situation qui reste l’une des préoccupations majeures, des populations Rufisquoises. excellence, Monsieur le président de la république, il nous faut encore attirer votre attention, par rapport aux agissements d’un ancien receveur des domaines de Rufisque, qui a un grand contentieux avec les populations du département. la boulimie foncière à laquelle s’est adonnée ce fonctionnaire en question pendant tout le temps qu’a duré son séjour dans la vieille ville, est à l’origine de la journée ville morte que nous comptons mettre en œuvre pour protester de la spoliation foncière dont nous avons été victimes. les populations de Yenne, Rufisque en passant par Diamniadio, Sangalkam jusqu’à Bambilor et Sébikotane, sont confrontées à de graves problèmes relevant du foncier d’une telle ampleur, que Monsieur le président de la république, vous ne pouvez soupçonner. nous avons aussi à la tête de nos trois communes de Rufisque, des Maires qui n’ont que pour seuls objectifs, la cantinisation de tout leur espace communal allant même jusqu’à dilapider les quelques rares sites qui pouvaient abriter des centres de formation et autres terrains de basket, hand-ball, volley-ball, etc...
Nous comptons aussi porter le plaidoyer des sportifs rufisquois auprès de Sococim industries, du groupe Fauzie/Layousse, mais également Eiffage et Valdafrique, pour sponsoriser toutes les entités sportives de Rufisque, qui sont confrontées à de nombreux problèmes. nous avons aussi pour exigence la clarification de tous les fonds de concours reçus par les différentes mairies de Rufisque de 2012 à nos jours. concernant la grande Mosquée de Keury-souf, par deux fois une entreprise avait été engagée pour les travaux afférents à sa réfection, mais jusqu’à présent rien n’a été fait.
A bon entendeur, salut.
François Goudia GUEYE
Président de la Convention des Lébous de Souche du Département de Rufisque
«C’EST PARCE QUE LE PRÉSIDENT A ÉTÉ MIS DOS AU MUR QU'IL A NOMMÉ ALIOU SALL »
Après l’affirmation du versement des 250 000 dollars dans le compte de la société Agritrans de Aliou Sall, qui fait grand bruit, El Hadj Hamidou Kassé a lâché ce qui pourrait être qualifié d’une autre bourde
C’était sans doute une campagne de démentis, précisions, mises au point, sur les révélations ou accusations de la Bbc. En plus de Tv5, le ministre-conseiller du président de la République chargé de la Communication était aussi l’invité de Africa Radio.
Et ça n’a pas non plus été simple pour lui. Après l’affirmation du versement des 250 000 dollars dans le compte de la société Agritrans de Aliou Sall, qui fait grand bruit, El Hadj Hamidou Kassé a lâché ce qui pourrait être qualifié d’une autre bourde. «Dans cette procédure judiciaire est-ce qu’il vous semble logique finalement que Aliou Sall soit entendu ?», lui demande la journaliste Stépha - nie Hartmann. «Mais tout le monde sera entendu», assuret-il. Mais lorsqu’elle lui rappelle qu’en 2016, Macky Sall avait déclaré qu’il ne nommerait jamais par décret un membre de sa famille, si finalement «ce n’était pas une erreur politique» d’avoir mis Aliou Sall à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, M. Kassé peine à trouver les mots. Il y va quand même.
«Ce qui s’est passé c’est qu’il y a eu beaucoup de bruit autour de Aliou Sall. Ce n’est pas notre philosophie de ‘’claniser’’ l’Etat. C’est parce que le Président a été mis dos au mur qu’il a décidé finalement de confier à Aliou Sall une direction (Ndlr : La Cdc)», soutient-il au micro de cette radio installée à Paris, dans le quartier de la Bastille, et à Abidjan dans le quartier de Cocody. Alors un Président «mis dos au mur», suggèrerait-il qu’il a dû faire face à des pressions ? C’est quand même une petite phrase qui suscite la curiosité et, par conséquent, ne peut laisser indifférent. Même si, poursuit-il, «Aliou Sall est un haut fonctionnaire qui a fait l’Ena, qui a eu des contacts permanents avec des investisseurs, et qui, parfaitement, a le profil pour diriger une telle institution».