La Dic les auditions, la Sr le volet technique
«Les dispositions de l’art 223 du Code Pénal seront appliquées si nous parvenons à identifier l’auteur de cette publication illégale», avait averti le Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, lors de sa conférence de presse, au sujet du rapport de l’Ige. Ce document qui date de 2012 est sur tous les réseaux sociaux alors que le Président Macky Sall n’en aurait pas eu connaissance. Suffisant pour que le maître des poursuites actionne ses leviers pour traquer les auteurs de la fuite. Sur ce point, la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane a été instruite pour investiguer. Il faut relever que contrairement à la Division des investigations criminelles (Dic) qui va procéder à des auditions, le commandant Mbengue et ses hommes vont gérer le volet technique et ce ne sera pas une mince affaire…
Macky Sall à Bruxelles
Le chef de l’Etat reprend les airs ce matin. Macky Sall est attendu à Bruxelles (Belgique) où il prendra part aux journées européennes. Son retour à Dakar est prévu après-demain, mercredi, avant de présider le Conseil des Ministres et de reprendre l’avion pour le Japon.
Macky Sall visite les chantiers du TER
Quatre mois après la réception du Train Express régional (TER), le Président Macky Sall est retourné samedi aux chantiers. Il a visité les chantiers en compagnie du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Me Oumar Youm, du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, du Secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire, Mayacine Camara, du Directeur général de l’Apix, Mountaga Sy etc. Le Président Macky Sall est reparti satisfait de la visite, puisque, dit-il, toutes les conditions sont réunies pour la mise en service prochaine du TER en respect des normes requises.
Gare de Dakar, Colobane et Keur Massar
A la fin de sa visite au pas de charge, Macky Sall a indiqué que le TERest une infrastructure majeure qui prépare le Sénégal de demain moderne dans les transports de masse. Il permettra aussi de transporter des millions d’habitants et effectuera des milliards de déplacements. La visite du Président a débuté à la gare de Dakar, édifice centenaire. Celle-ci a été restaurée et modernisée pour accueillir plus de 3000 voyageurs en heure de pointe.
Gare de Dakar, Colobane et Keur Massar (bis)
La visite a démarré par des sites fonctionnels comme : Le parc de matériels roulants, la plateforme de services de gares, les ouvrages de franchissement et hydrauliques et la sous station de traction électrique. Ainsi, le Président Macky Sall a indiqué que la gare de Dakar peut abriter un restaurant panoramique au dernier niveau avec une vue imprenable sur le port de Dakar! La visite s’est poursuivie au niveau du Site de Maintenance du matériel roulant (SMR) où le chef de l’Etat a pu constater la réception des huit(8) trains Alstoms qui effectuent chaque jour des marches d’essais. Il s’est par la suite déplacé sur le pont de Keur Massar qui constitue un des ouvrages de 2x2 voies de franchissement routier mis en service à la circulation de véhicules depuis le 14 janvier 2019. Ainsi, il a pu constater l’achèvement du réseau hydraulique du TERet de la requalification de la gestion intelligente des versants hydrauliques vers la mer et vers des bassins appropriés. La visite s’est achevée à Keur Mbaye Fall, au niveau de la station électrique exclusivement dédiée au TER et bientôt opérationnelle.
Le Dialogue politique délocalisé à Ngor Diarama
Aly Ngouille est vraiment fair-play avec l’opposition. Le ministère de l’Intérieur a encore fait des concessions en accédant à l’exigence de l’opposition qui avait demandé que les rencontres de la Commission politique du dialogue national dirigée par le général Niang assisté par les Professeurs Aliou Sall et Babacar Kanté et Mazide Ndiaye de la société civile, se tienne dans un lieu neutre. C’est désormais chose faite. Depuis vendredi, l’hôtelNgor Diarama va abriter les rencontres qui se tiennent désormais les mardi et jeudi de chaque semaine. En clair la rencontre est délocalisée à l’hôtel Ngor Diarama. Il faut dire que vendredi, la commission a adopté le code de conduite. Elle devrait ouvrir la page des termes de référence ce mardi au plus tôt.
Des morceaux de lames dans le pain des étudiants de l'Ugb
L’appel du Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires et sociales (Crous), de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Pape Ibrahima Faye pour l’abandon des «Journées sans tickets» est loin d’être entendu. Les pensionnaires de l’Ugb sont très remontés contre les autorités universitaires depuis qu’ils ont découvert des débris de lames dans du pain servi au campus. La découverte a été faite par l’étudiant Moustapha Diop. Cela a irrité les Etudiants qui ont décrété un mouvement d’humeur de 96 heures de «Journées sans tickets» à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb).
Des morceaux de lames dans le pain des étudiants de l'Ugb (bis)
Le porte-parole de la Coordination des étudiants de Saint-Louis Bara Kane soutient que c’est vers 21 h que l’étudiant Moustapha Diop s’est rendu au niveau du restaurant n°2 pour y dîner. A sa grande surprise, en mâchant le pain, il est tombé sur des corps étrangers. Après vérification, il s’est rendu compte que c’était des morceaux de lames. Il a pris des photos et des vidéos qu’il a partagées avec ses camarades. Selon Bara Kane, certaines défaillances dans les restaurants ne sauraient être tolérées. C’est pourquoi, il demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire sinon le mouvement d’humeur sera poursuivi.
Le silence intrigant de Gakou sur le pétrole
Mais où est donc Maclik Gakou ? Devenu peu bavard depuis qu’il a été recalé par le parrainage, Malick Gakou et son parti d’habitude virulents sur les questions économiques, sont subitement devenus aphones sur la question du pétrole qui éclabousse le frère du Président dans le cadre du contrat attribué à Frank Timis. Est-il déçu par la réélection de Macky Sall au dépens de son candidat Idrissa Seck lui aussi devenu aphone ? Quoi qu’il en soit, l’ancien ministre des Sports n’est pas apparu en public depuis la diffusion de l’enquête de la Bbc.
Les leaders de Benno affinent leurs positions
Dire que Aminata Touré est revenue en force dans le giron présidentiel relève d’un euphémisme. Samedi dernier, pendant que le chef de l’Etat était en visite de chantier, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) présidait la rencontre des leaders de Benno Bokk Yakkar dans leur ensemble au King Fahd. Pendant toute la journée, l’Apr et ses alliés ont échangé sur la position commune à adopter devant l’opposition. En l’absence de Moustapha Niass et Ousmane Tanor Dieng, tous deux à Paris, et représentés par Aminata Mbengue Ndiaye et Bouna Mouhamed Seck, Aminata Touré a échangé avec les alliés. Il a été retenu que pour ce qui est du report des locales, la majorité devait s’en tenir à la proposition de l’opposition. Toujours est-il que techniquement, le respect du calendrier républicain semble impossible.
Grève des commerçants mardi
Les commerçants décrètent une grève de 24 heures pour protester contre la hausse des tarifs douaniers. Ils ont annoncé au cours une conférence de presse leur décision d’aller en grève pour une durée de 24 heures ce mardi. Selon leur porte-parole du jour Djily Fall, cette décision de la Douane est unilatérale. Ainsi pour protester contre cette mesure qu’ils jugent «pire qu’une dévaluation», M Fall et ses amis ont décidé de décréter une grève qu’ils dénomment «Sénégal, pays mort». Ils entendent fermer les commerces et magasins dans tout le territoire national pour pousser les autorités à revenir sur leurs décisions. Car pour les commerçants, ceci ne fait que les affaiblir et encourager la concurrence déloyale.
Reprise de l’épreuve Maths du Concours général
Le ministre de l’Education, Mamadou Talla a accédé à la demande l’association des parents d’élèves et le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye. Le ministre Mamadou Talla a pris un arrêté pour autoriser la reprise de l’épreuve de Mathématiques au Concours général. Le ministre de l’Education nationale reconnaît les dysfonctionnements notés par les parents d’élèves. Ainsi pour préserver la crédibilité du concours et assurer l’égalité de chance aux candidats, il demande la reprise de l’épreuve jeudi prochain dans les 12 académies qui avaient présentés des candidats.
Aliou Sarr ministre du Tourisme et des Transports aériens
Les promotions de 2014 à 2018 des écoles de formation en hôtellerie et tourisme ont reçu leurs parchemins vendredi des mains du ministre du Tourisme et des Transports Aériens, Alioune Sarr et Moussa Thior, Directeur de l’Ecole Nationale de Formation Hôtelière et Touristique (ENFHT). Le Alioune Sarr a souligné que la qualité des ressources humaines est un gage de compétitivité et donc d’employabilité. A l’en croire, ce n’est pas par hasard que le chef de l’Etat a retenu le capital humain comme axe 2 du Plan Sénégal émergent (PSE). Il a rappelé à l’endroit des professionnels du secteur touristique, des transports aériens et hôteliers que s’ils veulent redonner à l’offre touristique une notoriété internationale et une grande attractivité, il faut miser sur la recherche permanente de l’excellence. Le ministre Aliou Sarr a relevé la nécessité d’adapter les profils des apprenants aux normes et standards internationaux afin de les ouvrir à un environnement technique, scientifique et professionnel sans cesse renouvelé.
Boubacar Camara
A l’instar de tous les leaders de partis de l'opposition, Boubacar Camara, président du Parti de la construction et de la Solidarité /Jengou-Tabax (PCS/JT), s'est prononcé samedi sur l'affaire Petrotim impliquant Aliou Sall. Par la voix du Secrétaire national en charge des questions politiques, Mor Mbaye, le PCS/Jengou Tabax s'est dit être du côté du peuple. C'est pourquoi après avoir regretté cette situation comme tout citoyen, le parti réclame toute la lumière. Membre du Front de Résistance Nationale, le parti de Boubacar Camara veut que cette affaire soit tirée au clair pour que le pays puisse retrouver sa stabilité politique.
Babacar Gaye sur Rfm
Chacun y va de ses révélations sur les contrats de Petro-tim et l’implication de Aliou Sall. L’exporte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds) soutient qu’il y a un délit d’initié dans cette affaire. Selon Babacar Gaye, le maire de Guédiawaye a commencé à travailler avec Frank Timis en juillet 2012, c’est-à-dire bien après la signature des décrets en faveur de Petro-Tim. Ce qui est contraire aux dires de Aliou Sall qui avait soutenu collaborer avec Frank Timis en 2011. A l’en croire, Aliou Sall ne travaillait pas avec les partenaires de Frank Timis jusqu’au 6 mars 2012. Poussant le bouchon plus loin, Babacar Gaye a soutenu sur les ondes de la Rfm que l’implication d’Aliou Sall dans l’affaire Petro-Tim est liée à l’accession de son frère Macky Sall à la magistrature suprême. Il fait savoir que les relations entre Aliou Sall et Frank Timis datent d’après l’avènement de Macky Sall au pouvoir. Il révèle aussi que Aliou Sall s’était attaché des services de Amadou Kanouté, ancien Directeur général de Petrosen dans le cadre de ces contrats et pour la gestion de Petro-Tim Sénégal.
Condoléances de la Ld à la presse
La ligue démocratique (Ld) présente ses condoléances à la presse sénégalaise suite à la disparition de Serigne Saliou Samb. Le secrétaire général des jallarbistes, Nicolas Ndiaye, dit avoir appris avec tristesse le décès de l’ancien directeur de publication de «Rewmi quotidien» et ancien directeur de la rédaction de «L’'Observateur». A l’en croire, Serigne Saliou Samb a contribué du mieux qu'il a pu à la consolidation de la liberté de la presse et au-delà, des acquis démocratiques. Selon Nicolas Ndiaye, par ses analyses sur la situation nationale et internationale, Serigne Saliou Samb a participé à la formation de la conscience politique de nos concitoyens.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
ALIOU SALL OU LE SYNDROME KARIMIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky ne semble pas avoir assimilé la leçon apprise par Wade - Lui qui a permis à son frère de cumuler postes électifs et nominatifs en sus des affaires privées
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 16/06/2019
Sous le magistère d’Abdoulaye Wade, les Sénégalais ont réprouvé et combattu la dévolution monarchique du pouvoir. Ils ont systématiquement et tenacement combattu l’intrusion de la famille présidentielle dans les affaires de l’Etat. Si Karim Wade a eu le privilège de gérer concomitamment quatre ministères et non des moindres, c’est parce que son père avait le pouvoir constitutionnel de nommer aux emplois civils et militaires. Mais Abdoulaye Wade l’a appris à ses dépens quand il a mis son fils au cœur des affaires de l’Etat en lui accordant la part belle dans la gestion d’une pluralité de ministères. Macky Sall, son successeur à la tête de l’Etat, ne semble pas avoir assimilé la leçon, lui qui a permis à son frère Aliou Sall de cumuler postes électifs et nominatifs en sus des affaires privées qu’il développe avec des affairistes à la moralité douteuse.
Si Abdoulaye Wade a perdu la présidentielle en 2012, c’est à cause surtout de son projet de transmission monarchique du pouvoir qui a été à l’origine de la journée historique du 23 juin 2011. En effet l’omnipotence et l’omniprésence de Karim Wade dans tous les secteurs de la vie économique laissaient croire à un être surdoué aux capacités managériales incomparables et inégalables sur terre. Le patron d’alors de la Génération du concret, au cœur de la sphère étatique, gérait à lui-seul des centaines de milliards.
Karim superpuissant
En mars 2009, son père veut l’introniser à la tête de la mairie de Dakar. Pape Diop, nonobstant un bilan reluisant, n’aura pas eu l’onction du président Wade pour rempiler à la tête de la municipalité de la capitale. Malheureusement un tel projet, qui laisse entrevoir les prodromes de la dévolution monarchique du pouvoir, balise le terrain du sacre à Khalifa Sall à la mairie de Dakar. Rejeté par les habitants de la capitale, Abdoulaye Wade ne démord pas de voir son fils jouer les premiers rôles au sein de l’Etat. Aussi nomme-t-il le fils bien-aimé à des postes stratégiques : au ministère de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures, de l’Aménagement du territoire et de l’Énergie. C’est cette flopée de ministères entre les mains d’un seul individu qui a valu légendairement à Karim Wade le sobriquet de «ministre du Ciel et de la Terre».
Rien que pour organiser la Conférence islamique, en mars 2008, plus de 205 milliards sont dépensés dans la plus grande opacité par le président de l’Anoci, Karim Wade. C’est ainsi que le plan Takkal qu’il a initié pour améliorer la fourniture en électricité des ménages et entreprises a mobilisé un financement de 650 milliards de F CFA. Ce qui est surtout dénoncé dans l’exécution de ce fameux plan Takkal, c’est « le leundeum-leundeum » (traduisez totale opacité) dans la passation des marchés afférents. Pour permettre à Karim de passer ses marchés de gré à gré, son président de père a modifié l’article 3 du code des marchés publics par un décret, sans en avertir l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). L’acquisition du combustible, et la maintenance d’installations destinées à produire de l’énergie électrique échappaient ainsi aux rigueurs du code des marchés publics. Et en six mois, des marchés de gré à gré d’achat de produits pétroliers pour un montant de 115 milliards F CFA ont été passés.
A cela s’ajoute la construction du nouvel aéroport Blaise Diagne et de l’autoroute à péage. Les conditions du montage financier de ces deux infrastructures demeurent littéralement nébuleuses à ce jour. Parallèlement, le fils du président a été accusé d’avoir reçu 13 milliards du Qatar pour le compte de son père dans l’optique de parrainer la chute du président libyen Mouammar Kadhafi.
Autant de choses cumulées qui ont fini par créer un effet repoussoir chez la plupart des Sénégalais. C’est partant de cette patrimonialisation du pouvoir et sa tentative de cession monarchique que tous les opposants du président Wade à la présidentielle de 2012 ont accordé dans leur programme de campagne une place primordiale à l’exclusion de la famille présidentielle dans les affaires de l’Etat. Par ailleurs, la Charte de bonne gouvernance des Assises nationales dont Macky est signataire stipule à cet effet qu’« aucun membre de la famille du président de la République (ascendant, descendant et allié au premier degré, conjoint) ne peut lui succéder directement ».
D’ailleurs, interrogé par Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique, sur l’implication des familles présidentielles africaines dans la gestion des affaires publiques, le président Sall a répondu ceci : « Je ne mêle jamais ma famille à la gestion du pays. Si mon frère a été amené à être cité dans des affaires de sociétés privées, c’est parce que je lui avais justement indiqué très clairement, dès ma prise de fonctions, qu’il ne bénéficierait jamais de ma part d’un décret de nomination, notamment en raison de l’histoire récente du Sénégal (Wade père et fils) et parce que je ne voulais pas être accusé de népotisme ». Mais la realpolitik aura démontré par la suite le contraire.
Aliou Sall surclasse Karim
Autre temps, autres mœurs ! Le journaliste Aliou Sall, sous la deuxième alternance, est élu maire de Guédiawaye (un endroit où il n’a jamais résidé), élu président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), avant d’être nommé directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) grâce à l’influence et au décret de son frère de président de la République. Beaucoup de Sénégalais n’ont pas manqué de comparer Aliou Sall à Karim Wade avec toutes les responsabilités à sa charge. Si le plan Takkal échappait au contrôle de l’ARMP par l’effet d’un décret, il en est de même pour la CDC dirigée par Aliou Sall qui, grâce à la loi n°2017-32 du 15 juin 2017 fixant ses règles d’organisation et de fonctionnement, n’est pas soumise au contrôle de l’Autorité de régulation des marchés publics.
Il faut rappeler que l’Assemblée a adopté, en procédure d’urgence, la loi n°2017-32 du 15 juin 2017 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la Caisse des dépôts et consignation. L’alinéa 1 de l’article 34 de ladite loi extirpe la CDC du champ du Code des marchés publics. Et cela est intervenu à trois mois de la nomination d’Aliou Sall à la tête de la CDC. Comme si le frère lui balisait le terrain du gré à gré.
L’affaire Pétrotim, société dont Aliou Sall était le gérant et représentant, constitue l’une des taches noires de la gouvernance mackyste. Pétro-Tim a été créée le 19 janvier 2012 tandis que la société mère PétroAsia a été le 6 mars 2012. Le 19 juin 2012, au Conseil des ministres, le président de la République signe les décrets N°2012-596 et 2012-597 attribuant les blocs de Kayar offshore profond et de Saint-Louis offshore profond à Pétrotim Ltd dont l’actionnaire unique est Wong Joon Kwang.
D’abord le 3 juillet 2014, Pétro-Tim Ltd a transféré à Timis Corporation de Franck Timis ses 90 %. Ce transfert total des actions ouvre la voie à la vente par Timis Corporation de 60% desdits droits à Kosmos Energy le mois suivant, c’est-à-dire en août 2014. C’est ce qui explique la dissolution en 2016 de la société écran Pétro-Asia qui n’avait plus aucune mission à remplir dans ces transactions nébuleuses. Il faut retenir que Pétro-Tim Sénégal, Pétro-Tim Limited, Timis Corporation, c’est en réalité la même personne Franck Timis, l’ami d’Aliou Sall.
Ensuite, le 19 août 2014, Timis Corporation Ltd cède à Kosmos Energy 60 % des actions qu’il avait acquises de Pétro-Tim Limited. Enfin, en 2017, Timis corporation cède les 30% restants à BP. Par conséquent, il y a eu trois opérations : Pétro-Tim Limited a transféré 90 % des parts à Timis Corporation avant que cette dernière ne cède successivement les 60% à Kosmos et les 30% restants à BP. Et dans ces transactions, indépendamment de l’exercice de son droit de préemption, l’Etat sénégalais n’a perçu aucune taxe. Comme l’a révélé l’enquête de BBC, seuls Aliou Sall et Timis et quelques personnes tapies au sein de l’Etat ont bénéficié de ces transactions nébuleuses.
En sus de ses activités opaques dans le pétrole et le gaz, le frère du président Sall est Directeur général de la Caisse de dépôt et de consignation (CDC), Administrateur de la Banque de Dakar (BDK), président de l’Assemblée générale de l’Agence de développement municipale (ADM), président de l’Association des maires du Sénégal (AMS). On a toujours réclamé son départ de la tête de l’AMS pour éviter les conflits d’intérêts mais le frère du président Sall dit à qui veut l’entendre qu’il restera à la tête de cette structure jusqu’à la fin de son mandat.
Ce conflit d’intérêt est réel avec la compagnie aérienne « Sahel aviation » créée le 20 juin 2012 par Aliou Sall et le médecin Patrick Corréa. Le frangin du président a mis en place cette société en partenariat avec la société de droit américain « Aéromaritime Inc », immatriculée sous le numéro 030168158.3635610. Le capital de la société est réparti comme suit : Aéromaritime Inc 49%, Aliou Sall 26% et Patrick Corréa 25%.
D’ailleurs, le journal Dakartimes souligne qu’« en créant cette compagnie, l'actuel directeur général de la caisse de dépôt et de consignation (CDC), et en même temps gérant de Pétro Tim, espérait gagner les marchés de transports de produits et de personnels des villes sénégalaises vers les plateformes en haute-mer. Cette société aérienne a été créée au moment où l'Etat du Sénégal n'avait pas une compagnie nationale. Ce qui constitue un réel conflit d'intérêt, dans la mesure où les marchés qu'il gagnerait lui seraient octroyés par pur favoritisme ».
Quant à ses ambitions politiques, Aliou Sall ne manifeste pas une quelconque envie de succéder à son frère à la tête de l’APR et de l’Etat ; il déclare sans surprise dans Jeune Afrique : « Certains me l'ont suggéré en privé. J'affirme ici que cela ne m'intéresse pas et que je n'y songe pas. » Mais au sein de l’APR, beaucoup de militants sont convaincus que l’édile de Guédiawaye se prépare aux hautes responsabilités en cas de fin de mandat de son frangin. « Qui guette ne tousse pas », dit l’adage et Aliou est fin comme un renard. Et contrairement à certains qui clament leurs ambitions présidentielles après Macky, stratégiquement, Aliou y va piano et sano sans avoir l’air d’y penser.
Il est manifeste que le journaliste Aliou Sall n’aurait jamais été au-devant de la scène et cumulé la fonction de maire de Guédiawaye, la présidence de l’AMS, la gérance de Pétrotim Sénégal, la direction générale de la CDC, l’administration de la Banque de Dakar (BDK), la présidence de l’Assemblée générale de l’Agence de développement municipale (ADM) et la propriété de la compagnie Sahel Aviation si son frère Macky Sall n’était pas élu président de la République du Sénégal. Aujourd’hui les Sénégalais, détestant la patrimonialisation du pouvoir, éprouvent des sentiments plus répulsifs que ceux qu’ils avaient à l’endroit de Karim Wade entre 2004 et 2012. Aussi subit-il avec l’enquête réalisée par BBC et les réactions subséquentes, les contrecoups de cette hypertrophie de responsabilités acquises grâce à son frère président.
Journaliste, communicant, Docteur en Relations Internationales, consultant et enseignant, sa passion était dans la sacralité des faits, la recherche de la vérité scientifique et la vénération du sacré
Et ici-bas, Serigne Saliou Sambe aura été un passant humble mais considérable. Journaliste, communicant, Docteur en Relations Internationales, consultant et enseignant, sa passion était dans la sacralité des faits, la recherche de la vérité scientifique et la vénération du Sacré.
Serigne Saliou Sambe, aujourd'hui grande est ma peine, je suis à la fois sécoué, déchiré et dévasté. Me revient à l'esprit notre dernier rendez-vous. Je ne savais pas qu'en y allant, nous vivions notre dernière rencontre. Tu m'avais invité à la présentation de ton dernier ouvrage sur les relations entre le Maroc et le Sénégal à la faculté de droit de l'Université Cheikh Anta Diop. Et comme tu le sais partout où l'on célèbre la pensée, je réponds présent. J'y étais donc à côté des collègues professeurs, des confrères et des étudiants. Mais mon cher, je ne savais pas que tu apposais ta dernière signature sur l'ouvrage que tu me dédicaçais.
Serigne Saliou ensemble, nous avons partagé les joies et subi les coups et contrecoups de notre engagement dans des aventures éditoriales. Ensemble, nous avons traversé notre enfer journalistique avant de [re]vivre notre paradis professionnel.
Ensemble, nous avons reçu notre consécration universitaire et intellectuelle.
Mais ce matin du 16 juin 2019, tu t'es assoupi. Assoupi ce jour pour toujours. Préférant subrepticement nous devancer au rendez-vous le plus inévitable, le plus démocratique et le plus douloureux.
Serigne Saliou, tu as été d'une sobriété heureuse. Père de famille aimant, journaliste à l'écriture sans tâche, universitaire curieux et passionné, tu étais d'une piété sincère et d'une grande pudeur sociale.
A tes épouses et enfants, tes parents et amis, tes frères et confrères, nous présentons nos condoléances les plus attristées. Prions pour Serigne Saliou Sambe.