Mais les Mgf sont un mal dont des Africaines sont les victimes. Jaha Dukureh en est une et se fait le porte-voix de toutes les victimes. Elle n’est pas belle et bête. Loin de là.
“Je suis la première personne à être titulaire d’un Master, dans ma famille, et je suis loin d’être l’ainée. Je suis la plus jeune nominée en Afrique au prix Nobel de la paix. Je crois que les jeunes Africains peuvent s’inspirer de mon vécu et se dire qu’ils sont en mesure de réussir des choses, comme moi où même faire mieux que moi”, sourit Jaha Dukureh. Elle ne se vante pas, ni ne se glorifie, sinon elle ajouterait qu’elle faisait partie, en 2016, alors qu’elle n’avait que 26 ans, des personnalités les plus influentes du monde, suivant le classement du “Time 100”.
Comprenez donc qu’elle est juste ambitieuse et optimiste. Elle veut que l’Afrique se développe, que ses fils prennent le destin de ce continent en main et elle croit dur que c’est possible. Pour cela, il faut une bonne dose d’audace, de témérité et un soupçon d’outrecuidance. En tout cas, cette recette a bien réussi à Jaha. Elle dont rien ne prédestinait le vécu de Girl Power qu’elle mène actuellement. Cette Gambienne, naturalisée américaine en 2015, est la présidente de l’Ong Safe Hands for Girls mise sur pied en 2013 aux Usa. Une organisation née pour lutter contre les mutilations génitales féminines (Mgf) et les mariages précoces. Elle fait partie des victimes de ces deux maux, comme bon nombre d’autres Africaines vivant sur le continent ou ailleurs. “Mon histoire a démarré quand j’avais une semaine. C’est à ce moment que j’ai été soumise à la pratique des mutilations génitales féminines. Je n’ai aucun souvenir de la procédure et je n’en avais pas conscience jusqu’à l’âge de 15 ans, quand on m’a forcée à me marier”, racontait-elle dans une interview. Cela résume bien sa vie.
Issue d’une famille sarakholé, elle affirme que ces deux pratiques sont ancrées dans leur culture. Donc, elle n’a pu y échapper. Et c’est pour rejoindre son mari qu’elle s’est retrouvée aux Usa, en 2004. Ce qu’elle y a vécu, elle ne veut y revenir. “Ce que j’ai personnellement enduré, j’en ai que trop parlé dans des interviews que vous pourrez retrouver sur Internet. Aujourd’hui, je ne veux plus revenir là-dessus. C’est très difficile pour moi d’en reparler”, oppose-t-elle. Cependant, sa plaidoirie laisse imaginer son calvaire. “Je ne peux être d’accord avec le mariage précoce, parce que, pour moi, quand on oblige une enfant à lier son destin à celui d’un homme, on donne le droit à ce dernier de la violer tous les jours. Je ne saurais donc être d’accord avec cette pratique. Pour moi, un enfant ne peut-être consentant pour un rapport sexuel”, défend-elle.
Jaha Dukureh s’inspire peut-être de sa propre réalité, puisqu’elle assure que c’est son vécu qui l’a poussée à engager cette lutte. Aussi, elle trouvait regrettable que ça soit des Blancs qui viennent en Afrique pour essayer de résoudre les problèmes des Africains. Elle est d’avis que c’est ceux qui vivent les difficultés qui sont à même d’en parler. “On connaît mieux que les Blancs nos problèmes. On connait mieux nos us et coutumes ainsi que notre religion (Ndlr : elle fait ici référence à l’islam). S’il y a des choses à bannir, on sait comment le faire, sans risque de heurter qui que ce soit”, revendique-t-elle. Elle s’emploie à cela depuis 2013, et est en passe de réussir.
“Quand j’ai vu Jammeh…”
Quand j’ai vu Jammeh…” “Je suis fille issue d’une famille sarakholé. Le mariage précoce est une coutume, chez nous. Aujourd’hui, je suis très proche de mon père et je l’aime beaucoup. Je sais que quand il me donnait en mariage, il pensait bien faire. Seulement, ce n’était pas le cas. J’essaie d’expliquer à ma communauté les méfaits d’une telle pratique. Pour les Mgf, je dis souvent que c’est Dieu qui a créé les femmes comme il le souhaite. Pourquoi devrait-on changer cela ? Dieu lui-même dit dans le Coran que nul ne doit changer, ôter ou rajouter quelque chose à son physique. Il faut donc respecter la femme. J’explique à ceux que j’ai la chance de rencontrer que ce qu’ils font affecte dangereusement les femmes”, partage-t-elle. Au début, quand elle arrivait dans des patelins ou même des villes, elle était chassée. Cela ne la décourageait pas, pour autant. “Ce que je fais, je le fais avec le cœur, parce que ce sont des choses que j’ai vécues”, affirme-t-elle. Quand on pense ainsi, de maladroits renvois ou d’agressives expulsions ne peuvent vous toucher. Ce fut le cas de Jaha Dukureh. Aujourd’hui, ces étapes sont devenues des souvenirs. Elle indique être écoutée et il y a même des familles qui font adhérer leurs filles au combat. Qu’est-ce qu’on disait ? Pour arriver là où elle en est aujourd’hui, il faut de l’outrecuidance. Mais il faut également une forte dose d’impertinence et de courage. Car si elle a cette reconnaissance en Gambie, c’est qu’à un moment, elle a su faire face à un homme que nul n’osait affronter. Au moment où prononcer même le nom de l’ancien président Yahya Jammeh était devenu dangereux, elle s’est invitée dans sa caravane politique. “Je le suivais partout où il allait en Gambie. Les membres de la garde présidentielle ont tenté de m’intimider au début. Ils étaient ébahis devant mon audace.
Téméraire, j’ai tenu et leur a assuré que je ne lâcherai pas avant de le voir. Finalement, ils sont devenus mes amis et m’ont même facilité mon entrevue avec l’ancien président”, se rappelle-t-elle, sourire aux lèvres. Elle n’avait alors que 24 ans. “Quand j’ai vu Jammeh, je lui ai dit que je voulais qu’il interdise les mutilations génitales féminines. Je lui ai expliqué les dangers liés à cette pratique. On a échangé et je suis arrivée à le convaincre. Il a fait une conférence de presse à laquelle il m’a invitée pour annoncer la loi interdisant les Mgf”, se rappelle-t-elle. En voilà une lutte de gagner, de quoi satisfaire cette jeune activiste. Seulement, elle ne veut s’en tenir à cela. Son ambition est plus grande. Ambassadrice de l’Onu Femmes pour l’Afrique, elle veut que son organisation grandisse et c’est en bonne voie. Des Usa, Jaha Dukureh est venue s’installer en Gambie où elle a ouvert des bureaux. Aujourd’hui, Hands Safe for Girls étend ses tentacules jusqu’au Sénégal et en Sierra Leone, en attendant de toucher toute l’Afrique. “Nous avons choisi ces deux pays, parce que les phénomènes que nous combattons y existent et sont réels. Mais notre ambition est d’être présente partout en Afrique”, fait savoir Jaha Dukureh.
Sommet de Dakar
Cela pourrait débuter avec ce sommet africain qu’elle organise les 15, 16 et 17 de ce mois à Dakar. “Depuis des années, je voulais organiser un sommet, ici en Afrique. Quand j’en parlais, les gens n’y croyaient pas trop. Ils pensaient que j’étais trop jeune pour faire cela. Pour moi, le réveil de l’Afrique devra passer par une telle manifestation. Cette fois, on ne nous invite pas à venir écouter, mais c’est nous qui invitons les autres à venir nous écouter”, s’enthousiasme-t-elle. Vingt-cinq pays sont attendus à cette rencontre. Pourtant, ils étaient partis pour en faire participer seulement 15. Mais dès que les premières invitations ont été envoyées, des Etats ont manifesté leur désir de participer. Ce qui ravit son initiatrice. “Ce sommet est ponctuel. On a des choses à dire. Si après la première édition, la demande d’en organiser une nouvelle édition s’impose, on le fera. Mais, pour l’instant, on s’en tient à ce sommet de Dakar”, indique-t-elle. “Moi, je préfère plus être dans l’action que dans la théorie”, déclare ce bout de femme au teint clair, assez joli minois. D’ailleurs, sa lutte ne se résume pas à des discours. “Quand on vient travailler au sein d’une communauté, on les écoute pour savoir comment on peut les aider. Si les femmes nous disent qu’elles veulent faire dans le micro entrepreneuriat, on leur donne les moyens pour cela”, informe Jaha Dukureh.
Mariée et mère de trois enfants, elle croit fermement à l’indépendance financière des femmes. Pour elle, c’est le moyen le plus facile de les rendre autonomes. Elle est d’avis que les femmes peuvent réussir au même titre que les hommes. Elle essaie même d’en convaincre les autres partout où elle passe. “Mon père sait aujourd’hui qu’il peut compter sur moi autant qu’il peut compter sur ses fils. J’explique aux communautés qui me reçoivent que les filles peuvent réussir de grandes choses, si on les laisse terminer leurs études”, dit-elle. Elle leur offre son propre exemple pour étayer ses propos. Jaha Dukureh est devenue ce qu’elle est, parce qu’elle a compris très tôt que pour changer les choses, il lui fallait se battre. Elle ne pouvait trouver les armes qu’il lui faut qu’à l’école. “Je me suis concentrée sur mes études pour pouvoir avoir une assise financière et intellectuelle. J’ai fait de longues études et je me suis donnée à fond pour réussir. J’ai un Master en comptabilité, j’ai fait des études en commerce ainsi qu’en administration publique”, souligne-t-elle.
« AUCUN CITOYEN N’A LE DROIT DE BRULER CE PAYS »
Le khalife général de Ndiassane, par la voix de son porte-parole Serigne Pape Abdourahmane Kounta, s'est invité avant-hier dans le débat sur le pétrole et le gaz enflammé depuis le début du mois de juin.
Cela, suite aux révélations de la chaine britannique Bbc sur un scandale à 10milliards de dollars. Serigne Bécaye Kounta rappelle à tous qu”'aucun citoyen n'ale droit peut brûler ce pays”.
“Faites très attention ! Le pétrole est déjà source de conflits dans beaucoup de pays dans le monde. Au Sénégal, aucun citoyen n'a le droit de brûler ce pays”. Voilà la position de Ndiassane sur le débat autour des ressources naturelles du pays. Agité au début du mois de juin et principal sujet d'échanges des Sénégalais, suite aux révélations de la Bbc sur un scandale à 10 milliards de dollars, le débat sur le pétrole et le gaz intéresse toute l'opinion sénégalaise. Après la conférence épiscopale, c'est au tour de Ndiassane de s'inviter au débat. Le khalife général de la communauté khadre du Sénégal a appelé, avant-hier, pouvoir et opposition à mettre de côté ces “débats stériles” pouvant conduire le pays vers des lendemains incertains.
D'après lui, nul n'a le droit de mettre le feu dans ce Sénégal si cher aux citoyens. “Le khalife général de la tarikha khadriya de Ndiassane, Serigne Bécaye Kounta, m'a envoyé vous délivrer ce message. Il dit que chaque citoyen se doit de faire très attention en communiquant sur un sujet tel que le pétrole. Le Sénégal est un pays de paix et de valeurs. Sur la polémique sur le pétrole qui alimente le pays, depuis ces temps-ci, le khalife lance un appel afin que tout le monde se calme. Il faut que les gens de l'opposition qui parlent et ceux qui gèrent le pays savent que si les débats suscités autour du pétrole ne sont pas gérés dans la paix et pour l'intérêt du pays, cela peut entrainer des répercussions dangereuses sur le Sénégal”, a prêché le successeur de Mame Bouh Kounta, par la voix de son porte-parole.
Le marabout, qui a livré ce message à l'occasion de la Ziarra de la communauté khadre, a indiqué que le pétrole est, certes, une bénédiction. Mais il a rappelé que celui-ci a déjà mis le feu dans beaucoup de pays et ne souhaite pas que cela arrive au Sénégal. “Nous ne devons pas accepter qu'une telle situation se produise au Sénégal. Car ce n'est du tout bon pour le pays et pour les citoyens”, poursuit-il. Dans cette logique, il appelle ainsi pouvoir et opposition à travailler ensemble pour l'intérêt des citoyens. “Il faut qu'ils sachent que le pays et ses ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. Donc, il n'est pas question que cette polémique entre pouvoir et opposition vire au drame pour mettre le feu dans ce pays. Car cela n'a aucun intérêt. Aucun citoyen n'a le droit de brûler ce pays”, insiste-t-il. A travers la voix de Serigne Pape Abdourahmane Kounta, le khalife général de Ndiassane invite le gouvernement et l'opposition sénégalaise à se mettre autour d'une table, à dérouler des stratégies efficaces, et le tout dans l'intérêt général du peuple sénégalais. Car, dit-il, le Sénégal est un pays de paix, de valeurs et de tolérance. Poursuivant son sermon exclusivement destiné à la classe politique sénégalaise, le khalife général de Ndiassane demande aux uns et aux autres de cultiver davantage le pardon, symbole d'une nation paisible ;
LA FLSH CELEBRE L’EXCELLENCE
Pour la première fois, sous l’initiative de l’Amicale de la faculté des Lettres et sciences humaines (Flsh), les 15 meilleurs étudiants ont été récompensés. Ils ont reçu plusieurs documents pédagogiques nécessaires à leur parcours universitaire.
Dans une ambiance festive, les littéraires de l’université Cheikh Anta Diop ont magnifié, samedi dernier, l’excellence. Une manière pour eux de dire que la réussite est bien possible, malgré des conditions difficiles de travail. Les 15 lauréats issus de tous les départements de la faculté (Lettres modernes, Histoire, Géographie, Lettres classiques, Linguistique, Philosophie…) ont obtenu entre 12 et 16 de moyenne, lors des partiels de l’année académique 2018-2019. Ces meilleurs étudiants évoluant tous au premier cycle ont, en présence de leurs professeurs, parents et amis, promis de maintenir le cap. Encourageant l’ensemble des étudiants, le doyen de la faculté des Lettres et sciences humaines, Pierre Faye, pense que “l’excellence n’a jamais fait défaut à la Flsh et qu’aujourd’hui encore, d’excellents étudiants sont dans cette faculté. La raison d’être de l’étudiant, la seule, c’est d’étudier, de réussir et de partir. La vocation de l’étudiant, votre vocation, n’est pas d’élire domicile dans cette faculté’’. Un message on ne peut plus clair, si l’on prend en compte ces étudiants qui trouvent le moyen de s’éterniser sur le campus, pour bénéficier de quelques avantages (bourse, logement, repas…). Cette toute première édition de la Journée de l’excellence est l’initiative de l’Amicale de la faculté des Lettres et sciences humaines qui s’engage à la pérenniser. “L’excellence et le mérite ne sont pas de vains mots, mais un comportement de responsabilité, de courage et d’abnégation, suite à d’énormes sacrifices consentis dans les amphis et autres salles d’études avec de longues heures de révision’’, a affirmé Moustapha Ba, Président de l’Amicale de la Flsh. Lui-même étudiant en Master 2 de géographie, il encourage : “Recevez nos vives félicitations. Vous êtes au sommet, maintenez-vous y. A nous autres, travaillons à y accéder, car il n’y a point de secret et seul le travail paie.’
La Flsh veut changer sa réputation
De coutume, en plus de son effectif (40 000 étudiants, le plus élevé de toutes les facultés de Dakar) la faculté des Lettres et sciences humaines est réputée être une “Fac à problèmes’’. Elle a, en effet, été durant plusieurs années le centre de toutes les tensions et mouvements estudiantins, combiné à son habituel retard par rapport au calendrier universitaire. Aujourd’hui, ou du moins cette année, elle a réussi à le respecter. Un fait à saluer, selon le recteur de l’Ucad, Ibrahima Thioub, qui s’est aussi réjoui de zéro perturbation observée courant 2018-2019. “Cela, vous l’avez réussi dans la cohésion, l’inclusion. En écoutant tous les acteurs dire leurs plaintes, dire leurs besoins, dire leurs projets. Permettre que l’année universitaire se termine au mois de juillet, c’est un service de salut public’’, a-t-il ajouté. De son point de vue, c’est surtout l’inclusion de la composante étudiante dans cette maitrise du calendrier qui a facilité sa concrétisation. Il en a profité pour féliciter l’amicale qui, selon lui, est exemplaire en matière de leadership et de management. “Il faut être très solide pour diriger 40 000 étudiants et les représenter auprès des autorités. Quand vous leur dites ne manifestons pas, ils vous taxent de corrompus’’ a-t-il renchéri. Par ailleurs, c’était aussi l’occasion de mettre sur la table les dysfonctionnements très souvent source de conflits entre les étudiants et leurs professeurs. Et le président de l’amicale d’expliquer : “Il nous arrive très souvent de recevoir des remontées de camarades désorientés, amers et presque dans le désespoir, du fait de certains comportements pouvant venir de gens qui devaient incarner la sérénité et l’assurance.’’ Fort de ce constat, il invite le corps professoral au respect des textes qui régissent le fonctionnement de l’université. Non sans espérer d’eux de la compréhension, la disponibilité, l’accueil et l’écoute dans le respect et la considération. Cependant, conscient que l’étudiant est lui aussi responsable du climat délétère qui peut régner à la Fac, il a insisté pour que ses camarades fassent preuve de responsabilité et de discipline, tout en respectant les règlements.
La Flsh d’hier à aujourd’hui
La faculté des Lettres et sciences humaines a une histoire plutôt mouvementée. A sa création, en 1958, c’est au pavillon A qu’elle a été logée jusqu’en 1960. Pendant trois ans, elle a séjourné à la maison de l’université. De 1963 à 1965, elle a partagé les mêmes locaux que les étudiants de la faculté de Droit et sciences économiques. C’est enfin en 1965 que lui est dédié un site spécifique qu’elle occupe encore. En plus de ces sept ans pour trouver un site stable, elle présente une particularité non négligeable. Pendant que dans les autres facultés et établissements de l’Ucad la sélection était de mise, la Flsh recevait tous les autres étudiants. Une sorte de faculté “poubelle’’, selon André Bailleul dans sa thèse “L’université de Dakar, institutions et fonctionnements : 1954-1984’’. Aujourd’hui, il semble que le cadre de vie soit plus propice aux études. Des amphithéâtres ont fait leur apparition ou ont été réfectionnés et le personnel a bénéficié d’un renforcement de capacités par des séries de formation. En outre, les étudiants, par leur amicale, se sont inscrits dans cette dynamique. Et leur doyen, Pierre Faye, a salué deux initiatives fortes : “L’organisation de la conférence sur la pacification de l’espace universitaire et cette journée d’excellence.’’ Si ces efforts persistent, sa réputation de “Fac rebelle’’ pourrait bien disparaitre.
LES LEADERS DE L’ACTIVISME POLITIQUE N’ETAIENT VENUS QUE POUR SE LIVRER GRATUITEMENT A LA POLICE
Selon le rappeur établi au Canada après les Usa, Macky Sall risque d’être le premier président sénégalais à être poursuivi pour haute trahison.
Ayant participé à la marche de protestation sur le scandale pétro-gazier, l’activiste Mollah Morgun, ex-membre du groupe de rap Keur Gui, déplore la méthode adoptée par les activistes de la société civile qui ont manifesté à coté de l’opposition. Selon lui, ces jeunes qui devaient se positionner en fer de lance dans le combat contre le régime de Macky Sall qu’il juge corrompu, n’appliquent plus la même stratégie qui a fait vaciller le pouvoir de Wade. Se présentant comme un « révolutionnaire convaincu », Mollah Morgun estime que les jeunes activistes ont tout fait ce vendredi pour se livrer à la police afin d’ être protégés contre les tirs de grenades lacrymogènes. Dans un court entretien accordé au « Témoin », ce Mollah du rap invite ses camarades à redoubler de courage pour imposer un bras de fer décisif au pouvoir en place que, selon l’heureuse formule de Yakham Mbaye, il qualifie de « dynastie Faye-Sall ».
Le Témoin – Mollah, votre combat contre le régime du président Macky Sall est connu de tous et actuellement, l’actualité est dominée par le scandale petro-gazier révélé par la BBC. Quelle lecture faite vous de cet engouement populaire autour des questions de transparence sur l’exploitation de nos hydrocarbures ?
Mollah Morgun - cet engouement est un signal fort. car, les Sénégalais ont toujours eu cette soif de transparence dans la gestion de nos ressources naturelles qui ne se limitent pas au seul cadre pétro-gazier, mais va jusqu’à l’exploitation des ressources minières comme l’or de Sabodola, le zircon de la Grande côte ou de Casamance etc. cependant, la donne pétro-gazière constitue un facteur plus que symbolique mais surtout, cette ressource constitue un volet éminemment stratégique pour la bonne marche du pays ainsi que pour les générations futures. donc, c’est dire combien ce sursaut autour du scandale sur les contrats pétroliers et gaziers conditionne notre survie collective. et c’est pourquoi, venu du canada où je suis basé depuis un certain temps, j’avais jugé nécessaire de participer à la marche pour fustiger les « deals » obscurs entre Frank Timis, Aliou Sall et le président Macky Sall, sur le dos du peuple censé être souverain.
Au cours de cette marche non autorisée et réprimée par les forces de l’ordre, plusieurs activistes et jeunes de l’opposition ont été neutralisés par la police avec, comme effet, le repli rapide des participants. Il semble que contrairement à ce qui se passait du temps de Wade, depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir, le terrain n’est plus propice aux activistes et contestataires dans l’exercice de leur droit de manifester publiquement. Qu’en pensez-vous ?
Beaucoup d’activistes n’étaient pas venus vendredi dans l’intention de faire face au régime corrompu de Macky Sall et sa dynastie. Mais plutôt, ils étaient venus se livrer en toute douceur pour finalement être en sécurité dans les fourgonnettes de la police et mieux, se protéger contre les grenades lacrymogènes. et malheureusement, avec cette démarche, je ne trouve pas que le combat pourrait être gagné un jour. Sous l’ère Wade, il y avait beaucoup plus d’organisations. un tel engagement a été déterminant dans la contestation. Je suis désolé de le rappeler, mais il faut noter que si Abdoulaye Wade a battu en retraite en 2011 sur son projet de dévolution monarchique du pouvoir, c’était dû en grande partie à la violence inouïe des manifestants dans les rues de Dakar. Et pourtant, les choses sont pires aujourd’hui puisqu’ on fait face à une dynastie Faye Sall. Quasiment toute la famille du président Macky Sall est impliquée dans des scandales. le plus illustratif avant celui petro-gazier où son frère Aliou Sall est trempé, il y a le cas de son beau-frère, Mansour Faye, ministre de l’hydraulique, attributaire d’un marché de gré à gré à l’entreprise Suez au détriment de la Sde. Concernant les activistes, je me demande même où est l’intérêt d’appeler à venir à la place de l’obélisque tout en sachant que c’est juste pour se livrer aux forces de l’ordre. dans ces conditions, et si c’est pour cela, pourquoi ne pas aller directement au commissariat le plus près et se présenter ? Pour dire que cette stratégie de protestation n’est pas la bonne et elle ne fera jamais bouger le président Macky Sall ne serait-ce que d’un seul iota. car, seul un rapport de forces résolu peut ébranler l’actuel président. D’ailleurs, lui-même, à l’époque dans l’opposition, il usait de la violence pour se faire entendre et donc, de toute évidence, c’est ce qu’il attend de ses opposants pour réagir et faire éclater la vérité sur le scandale petro-gazier.
Actuellement, une frange de l’opposition estime que le président Macky Sall et tous les fonctionnaires impliqués dans la signature des contrats petro-gaziers avec l’entreprise Petro Tim doivent être poursuivis pour haute trahison. Partagez vous cette opinion ?
Absolument. Macky Sall risque d’être le premier président de l’histoire du Sénégal à être poursuivi pour haute trahison. Mais il est évident que cela ne pourra avoir lieu qu’après son règne dans la mesure où, actuellement, toute la justice est soumise à son diktat. au Sénégal, la justice n’est pas indépendante et c’est un secret de Polichinelle. d’ailleurs c’est pourquoi, je n’attends rien du soit disant procureur de la république Bassirou Guèye. Sur ce scandale petro-gazier, tout le monde doit savoir que ce régime n’est pas prêt à faire la lumière car sachant que plusieurs personnalités dont le frère du président, le ministre de l’intérieur, aly ngouye ndiaye et même le président Macky Sall sont tous impliqués.
MIMI TOURÉ PROPOSE LA MOBILISATION DE TOUTES LES FORCES SOCIALES POUR ERADIQUER LES MUTILATIONS FÉMININES
Selon la présidente du CESE, nous sommes en face de pratiques génératrices de souffrances individuelles, familiales et, « peut-être communautaires, qui impactent inéluctablement sur la qualité de vie et l’expression citoyenne des victimes
Présidant dans la matinée d’hier dimanche 16 juin 2019 le premier sommet africain sur les mutilations féminines et les mariages d’enfants, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a haussé le ton. Mme Aminata Touré a, en effet, proposé aux gouvernants africains la construction et la mise en œuvre d’un plan d’action « qui soit, à la fois, volontariste et lucide parce que réaliste et réalisable sur des échéances permettant d’atteindre les déterminants structurels des deux fléaux en vue de les éradiquer ». Le thème de cette année est : « Renforcer le pont entre l’Afrique et le reste du monde pour accélérer la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines et au mariage d’enfants.»
Venue représenter le président de la république Macky Sall au premier sommet sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants, la présidente du conseil économique, social et environnemental à d’emblée exprimé aux différents participants toute la fierté de l’état du Sénégal et de son peuple à accueillir cette rencontre. Celle-ci est une initiative conjointe avec la république de Gambie, en partenariat avec l’organisation non gouvernementale Safe hands for girls. ce premier sommet africain sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants s’inscrit, selon Mme Aminata Touré, dans la perspective de l’agenda de développement universel à l’horizon 2030 et de l’agenda afrique 2063. « Il se tient après l’adoption, en 2015, d’une position commune africaine assortie d’une campagne pour mettre fin aux mariages d’enfants et après la décision des chefs d’Etat prise en 2019 de renforcer l’engagement politique pour l’élimination des mutilations génitales féminines en Afrique. Ces importantes résolutions, prises au niveau de l’Union Africaine, ont régulièrement reçu l’appui des Premières Dames du continent, dans le cadre de leur dynamique de soutien aux communautés et aux groupes vulnérables. Il apparaît, dès lors, que la réunion de Dakar adresse deux problématiques au cœur de l’agenda de développement du continent et qui ont, en commun, de constituer des violations de droits consacrés par les différents instruments juridiques, sans compter les douleurs physiques et sociales qu’elles impliquent pour les victimes », a longuement expliqué la présidente du conseil économique social et environnemental.
Selon Mme Aminata Touré, nous sommes en face de pratiques génératrices de souffrances individuelles, familiales et, « peut-être communautaires, qui impactent inéluctablement sur la qualité de vie et l’expression citoyenne des victimes qui se trouvent ainsi, totalement ou partiellement, handicapées dans leur épanouissement individuel et dans leur contribution au développement de leur pays ». a partir du moment où le constat est établi et les résolutions prises, la présidente du cese pense que le challenge réside désormais dans la construction et la mise en œuvre d’un plan d’action qui soit, à la fois, volontariste et lucide « parce que réaliste et réalisable sur des échéances permettant d’atteindre les déterminants structurels des deux fléaux en vue de les éradiquer ».
Interpelant l’assistance composée de militants des causes de la femme et de la lutte contre les violences et mutilations faites à cette couche de la population, Mme Aminata Touré leur a indiqué que « dans cette perspective, vous comprendrez bien que sous le fondement constitutionnel de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’Unité africaine, le Sénégal sera fier d’être le point de départ de la nouvelle grande conquête. De ce point de vue, je rappelle que c’est ici, à Dakar, en 1994, lors de la cinquième Conférence régionale que les femmes africaines avaient adopté une position commune vers la Conférence mondiale des femmes de Beijing de 1995, mère de la plateforme d’actions en 12 domaines prioritaires qui constitue encore le référentiel historique de l’agenda mondial de la femme ». l’autre dimension symbolique qui s’attache à la présente réunion est, selon Mme la présidente du Cese, « calendaire, par la date du 16 juin, consacrée Journée de l’Enfant Africain, en commémoration du massacre des enfants de Soweto, reconnu comme moment fort d’accélération du processus de destruction du système inique de l’apartheid ».
« Parmi les priorités du 2ème Plan d’Actions Prioritaires du Pse couvrant la période 2019-2024, l’amélioration de la condition féminine et la protection des enfants sont des enjeux de premier ordre »
Pour mener à des changements durables et en profondeur, Mme Aminata Touré croit surtout à la force et à la puissance de l’éducation « qui éveille les consciences et élargit le champ des compétences accessibles aux individus et aux communautés ». en parlant d’éducation, la présidente du Cese confie que sa vision transcende bien la scolarisation, « au demeurant incontournable, pour embrasser aussi le rôle dévolu à la famille et aux organisations de femmes en plus d’un accès à la technologie reconnue comme vecteur d’accélération de tous les processus de rattrapage ». « D’ailleurs, c’est pour cette raison que le président de la République Macky Sall estime qu’une tentative d’isolement de la pratique des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants, comme une question à part et sans lien avec les autres préoccupations, peut aussi être vaine et sans lendemain. Nous savons bien, en effet, que les communautés qui les pratiquent ont des motivations profondes et cherchent à donner une solution à un ou des problèmes ; avec hélas de fausses réponses. De ce fait, toutes les approches par l’interdiction ou par la coercition simple conduisent souvent au développement de stratégies de contournement par des voies et procédés qui pourraient être en avance sur les censeurs », explique Mme Touré qui, « sous la très haute autorité de Monsieur le Président de la République ». la présidente du Cese a marqué l’engagement d’avance du Sénégal à s’inscrire dans les perspectives qui seront issues de ces trois journées de travaux qui ont débuté hier. Selon l’ancienne directrice au Fnuap, il est important de noter que, dans la phase 2 du Pse, l’amélioration de la condition féminine et la protection des enfants « sont des enjeux de premier ordre, l’autonomisation de la femme et de la fille, un objectif transversal, tandis que la sensibilité au genre est érigée en critère d’éligibilité des projets et programmes à inscrire parmi les priorités du 2ème Plan d’Actions Prioritaires couvrant la période 2019-2024 qui coïncide aussi avec un mandat du Président Macky Sall dédié à la femme et à la jeune fille ». Après quoi, Mme Touré a déclaré ouvert le 1er sommet africain sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants tout en lançant officiellement la 29ème édition de la Journée de l’enfant africain (Jea) et la 31ème édition de la semaine nationale de l’enfance.
« LA MAUVAISE POLITIQUE DU TOURISME EXPLIQUE L’ECHEC DANS L’EMPLOI DES JEUNES NOTAMMENT DES DIPLÔMÉS DU SECTEUR»
Doudou Gnagna Diop revient sur « la crise de l’emploi des jeunes, surtout des diplômés », et « la mauvaise politique touristique du gouvernement ».
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 17/06/2019
« Il y a un facteur institutionnel qui contribue beaucoup à freiner le développement du tourisme dans notre pays. Au Sénégal on n’a pas besoin d’un ministère du Tourisme mais plutôt d’un secrétariat d’Etat au Tourisme, pour combattre une certaine carence ». Telle est la position du président du Front Social du Tourisme. A la faveur d’une conférence de presse, Doudou Gnagna Diop est largement revenu sur « la crise de l’emploi des jeunes, surtout des diplômés », et « la mauvaise politique touristique du gouvernement ».
Le professionnel du tourisme, par ailleurs secrétaire général de la coordination du Parti socialiste de Thiès-ouest, a alerté sur « le chômage aigu des jeunes, surtout diplômés » avant de sensibiliser sur « le devenir des jeunes, les mauvaises politiques du gouvernement en matière d’emploi, l’irresponsabilité des entreprises devant créer des emplois, ‘’l’injustice économique’’ qui sévit dans la société sénégalaise ». Sur la nomination du maire de Notto Diobass, M. Alioune Sarr, comme nouveau ministre du tourisme, le président du front Social du tourisme (fSt) aurait sincèrement souhaité qu’« on mette l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». ce d’autant plus que, dit-il, « c’est un secteur qui n’est pas trop philosophique. On a tendance à penser que c’est seulement du commerce, c’est-à-dire aller chercher des clients dans les pays émetteurs et les amener dans notre pays, alors que le tourisme est un secteur ‘’hautement technique’’. Il faut donc un homme du sérail pour gérer ce secteur». Puisque, souligne M. Diop, « le sentimentalisme n’existe pas dans le tourisme qui est un secteur où compte exclusivement le donnant donnant, où seuls les résultats comptent ». a en croire le président du front Social du tourisme, « aujourd’hui les paramètres qui ont bloqué ce secteur, on n’y touche pas ». Il s’agit surtout, explique-t-il, de « la nécessité de décentraliser le tourisme dans le cadre des compétences transférées, d’enlever les barrières d’exonérations qui sont ‘’injustes’’ entre les investisseurs étrangers et nationaux ».
Surtout le promoteur touristique insiste sur un « autre facteur qui est institutionnel », relatif au fait qu’« au Sénégal on n’a pas besoin d’un ministère du Tourisme, mais plutôt d’un Secrétariat du Tourisme, pour combattre une certaine carence ». et de déplorer la « léthargie dans notre activité économique, surtout concernant le tourisme dont on dit qu’il est le poumon du Sénégal mais qui est malheureusement laissé dans un état végétatif ». Doudou Gnagna Diop pense, en tant qu’investisseur national qui se bat sur le terrain jusqu’à l’étranger, qu’« il doit y avoir des solutions parce que tout n’est pas insoluble. On a buté sur un problème. Il y a des cas négatifs pour la promotion, le développement du tourisme sénégalais. Dans ce cas, on n’a qu’a faire appel aux Sénégalais de souche qui ont une expertise avérée dans ce domaine et savent comment faire pour ressusciter le secteur ».
« La gravité de l’heure » selon Doudou Gnagna Diop
Doudou Gnagna Diop attire l’attention sur la « gravité de l’heure », du fait que « le Sénégal a une frange de jeunes coincée dans un positionnement alarmant. Des jeunes qui, souvent, avec un Bac + 6 ou 7 ne parviennent pas trouver un emploi décent, et qui, dans l’oisiveté, peuvent même oublier tout ce qu’ils avaient appris à l’école ». dans le domaine du tourisme, il se désole du fait que « nombreux sont les jeunes sortis de grandes écoles européennes spécialisées en la matière et se sont retrouvés dans la rue » et ne manque pas d’indexer l’état par rapport à « sa mauvaise politique touristique ». a en croire le responsable du Parti socialiste, « le dumping social dans la Petite Côte favorise le chômage des jeunes diplômés ». Selon lui, « de grands hôtels, plutôt que de recruter des jeunes qualifiés, préfèrent se rabattre sur des garçons issus du milieu rural, en provenance des communes situées dans les alentours, sans aucune qualification et qui sont sous-payés ».
Un état de fait qui, s’offusque-t-il, « provoque un impact négatif sur la fréquentation des infrastructures touristiques, du fait de très mauvaises prestations ». Doudou Gnagna Diop fustige aussi « l’anarchie et le manque d’hygiène et de propreté qui, dans le permettre communal thiessois, chassent les touristes de ce terroir ». il a profité de l’occasion de sa conférence pour évoquer « la crise de l’emploi au niveau des jeunes, à Thiès, où il n y a plus d’entreprises créatrices d’emplois ». Selon lui, « les jeunes, dont certains sont responsables de leur sort parce que ne voulant plus travailler, n’ont aucun moyen pour se lancer dans les petites et moyennes entreprises ». en effet, déplore le président du forum social du tourisme, « à Thiès, malgré les nombreuses grandes écoles de formation, il n y a pas de possibilité de création d’entreprises, puisque les Thiessois sortis de ces structures, qui sont d’ailleurs dans la politique économique, préfèrent fuir leur terroir pour aller créer des sociétés ailleurs, à Dakar par exemple ».
Interpellant ceux-là, Doudou Gnagna Diop demande : « pourquoi on n’investit pas à Thiès ? Pourquoi ne favorise-t-on pas l’entrepreneuriat et le développement local ? Pourquoi ce manque de volonté des autorités locales (maires, membres du Conseil départemental) et aussi administratives (gouvernance), dans la création de petites et moyennes entreprises, pour redynamiser l’économie locale ? » le secrétaire général de la coordination du Parti socialiste de Thiès-ouest, selon qui « le chômage des jeunes a un impact très négatif sur le développement économique de nos villes », surtout sur « le social », invite les autorités locales à réfléchir, sur le plan touristique, aux « voies et moyens susceptibles de cultiver certaines perspectives de développement ». le promoteur touristique est aussi revenu sur « le profit que pourrait tirer le peuple sénégalais avec les produits locaux » et « les énormes dont disposerait le Sénégal s’il parvenait à avoir son propre Tour-opérateur (TO) dans les marchés émetteurs ».
MACKY N’AIDE PAS LES EMPLOYEURS
Le président de la République estime être en mesure de trouver de l’emploi à 1 million de jeunes Sénégalais d’ici 5 ans, en particulier grâce à l’agriculture.
Le président de la République estime être en mesure de trouver de l’emploi à 1 million de jeunes Sénégalais d’ici 5 ans, en particulier grâce à l’agriculture. Or les producteurs de l’agro-industrie, qui produisent une bonne part de la valeur ajoutée du secteur, se plaignent d’être laissés à eux-mêmes face à la contrebande des produits frauduleux. De plus, beaucoup ne peuvent s’étendre par manque de terres disponibles.
Dès sa prestation de serment, le chef de l’Etat Macky Sall a pris l’engagement de porter le niveau de création d’emplois à 1 million durant son mandat actuel. Et le secteur susceptible de lui faire atteindre son objectif est, bien naturellement, celui de l’agriculture, bien loin devant celui des hydrocarbures. Le Sénégal a un potentiel agricole non négligeable, et qui est loin d’avoir donné la pleine mesure de ses capacités. Et un tissu agro-industriel assez important existe, qui produit et exploite ces ressources.
Ainsi, dans la vallée du fleuve Sénégal, des agro-industries produisent du sucre, de la tomate concentrée, du lait frais et du yaourt, du riz, sans parler de la patate douce, du maïs, de la mangue, ainsi que d’autres produits destinés à l’exportation. Vaille que vaille, en dépit d’un environnement socio-économique difficile, elles essaient de tirer leur épingle du jeu. Dans la Vallée du fleuve Sénégal, sept des plus importantes ont mis en place l’Association des agro-industriels de la Vallée du fleuve Sénégal (Vallagri) qui, prise de manière globale, est le plus important producteur et exportateur horticole du pays. Néanmoins, ses membres sont en butte à des contraintes tenant lieu à la disponibilité des terres, et surtout à la concurrence déloyale.
Les producteurs de tomate en rade Mais déjà, les agro-industriels ont fortement contribué à l’amélioration du pouvoir d’achat des populations qui les entourent. Les femmes qui travaillent dans les champs ou dans les magasins de triage des légumes ne perçoivent pas moins de 130 mille francs Cfa en moyenne. Cela a permis àl’un des administrateurs des Grands domaines du Sénégal(Gds) de déclarer, en montrant les femmes occupées à assembler les cartons des tomates cerises destinées à l’exportation : «Aucune de ces dames ne veut plus travailler comme ménagère. Celui qui veut une bonne dans la zone sait qu’il va de voir casquer fort, parce que le travail à l’usine de production a rendu ces femmes ambitieuses.»
Ce niveau de rémunération s’explique aussi par la rentabilité du business et la nécessité de s’entourer des équipes plus ou moins bien formées. Hormis la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) qui a le monopole de la production du sucre au Sénégal, ainsi que la Laiterie du Berger qui produit du lait frais à partir du lait acheté auprès des éleveurs de la région, et dont le produit phare est le lait caillé et le yaourt commercialisé sous le label «Dolima», les cinq autres entreprises membres de Vallagri travaillent essentiellement pour l’exportation. Ainsi, la Société des cultures légumineuses (Scl), les Grands domaines du Sénégal (Gds), West african farm (Waf), et Safina font toutes de l’horticulture sous serre et exportent l’essentiel de leur production. Seuls les surplus sont vendus sur le marché local, et à des doses assez faibles. Ce qui d’ailleurs contribue fortement à préserver leur relative discrétion.
Dans le même cas se trouve aussi la société des Salins du Saloum qui produit et exporte du sel, essentiellement marin,
dans la zone du Saloum, et qui voudrait étendre encore ses activités dans la partie nord du pays. L’autre exception dans le domaine agricole est la société Socas qui produit de la tomate concentrée à partir de la production locale, payée auprès des producteurs locaux. Pendant des années, une situation de monopole lui avait permis de se développer grandement, en contractualisant les paysans qui lui fournissaient la matière première. Mais il y a environ dix ans, l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur, suite à une libéralisation mal conduite, a cassé la fragile filière tomate qui se mettait en place. Les nouveaux acteurs, plus attirés par l’appât du gain, ont préféré se fournir en double concentré de tomates en Chine, qu’ils se contentent de transformer en triple concentré au Sénégal. En conséquence, le paysan n’a même plus la rémunération que lui garantissait la Socas, et a moins le souci de la qualité de la marchandise qu’il met en vente. En conséquence, la Socas, qui avait deux usines de transformations dans la Vallée, en a fermé une et s’est
également mise à importer du double concentré de tomate, achevant de tuer la production locale. Comme disent les producteurs de tomate de la région, «avec le monopole de la Socas, on écoulait très facilement 80 mille tonnes de
tomates fraîches. Aujourd’hui, avec 3 industriels sur le terrain, les producteurs ne parviennent pas à écouler 40 mille
tonnes de tomates. Où se trouve l’erreur» ?
La terre, objet de toutes les convoitises
Nonobstant les désagréments de l’un de leurs membres, les agro-industriels de la Vallée souhaiteraient avoir la possibilité de développer encore plus leurs activités. Et pour ce faire, ils demandent des terres. Montrant les limites de ses terres dans la région de Diama, Michael Laurent, le Pdg de la Scl et accessoirement président de Vallagri, a voulu exprimer le sentiment de tous en indiquant que l’accès à la terre est devenu un véritable casse-tête pour tous les investisseurs dans la région. Il a même indiqué que «la question foncière demeure le nœud gordien de l’investissement agricole au Sénégal. Et la pression sur la terre s’accentue avec le développement du pays. L’impasse des initiatives réglementaires destinées à créer un nouveau cadre juridique et la diversité des acteurs et des pratiques observées jusque-là conforte le sentiment que les solutions sont à rechercher dans des approches nouvelles basées sur des compromis et des partenariats forts avec tous les acteurs, en particulier avec les populations concernées et leurs représentants». Dans le cas de la Scl qui a voulu des terres pour son expansion, il a fallu s’adresser directement aux populations autochtones pour obtenir ce qui était recherché. Michael Laurent, qui ne veut surtout pas entendre parler d’accaparement de terres, affirme que «les communautés de base sont heureuses de nous céder une partie de leur terroir».
Sans vouloir préciser de quelle manière, il assure que sa société a acquis 1 500 ha supplémentaires dans la zone de
Diama pour faire pousser des mangues et d’autres cultures sous serre, et «accordé de nombreuses facilités aux
populations locales, en plus de garantir de l’emploi à des jeunes gens des villages, surtout ceux qui n’ont pas une scolarité très avancée, et qui pourraient difficilement trouver une mp loi rémunéré en dehors de l’agriculture par exemple».Par cette méthode, il déclare avec force que les populations ne «se sentent pas dépossédées, et même participent au développement de leur terroir. Les investisseurs leur réservent une part des retombées de l’investissement sous forme de revenus», assure-t-il.
Mais tous les acteurs n’ont pas des partenaires aussi compréhensifs. La Css, qui a éprouvé de nombreuses difficultés pour mettre en œuvre son programme KT150, qui a permis de passer à 150 mille tonnes de sucre, a dû renoncer à porter ce chiffre à 250 mille tonnes, faute de réserve foncière disponible. Et les autorités locales ne l’ont pas aidée dans ce besoin, malgré les garanties du chef de l’Etat.
La promesse oubliée de Macky
On se rappelle que, de passage à Richard Toll en février dernier, en pleine campagne électorale, le Président Macky
Sall avait crié devant le monde entier qu’une fois réélu, il allai taider la Compagnie sucrière sénégalaise, non seulement à sécuriser sa production, mais en plus, à l’écouler sans difficulté. A cette période, du fait des produits entrés en contrebande au pays, la Css avait un stock d’invendus d’environ 80mille tonnes. Depuis lors, la situation ne s’est pas vraiment améliorée et la compagnie est toujours maintenue sous perfusion financière par son propriétaire, Jean Claude Mimran. Les difficultés des secteurs du lait, du sucre et de la tomate concentrée peuvent se note régalement dans le secteur du riz. Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le Président Macky Sall a fait de l’autosuffisance en riz l’un de ses principaux chevaux de bataille dans le domaine de l’agriculture. Son ancien ministre de l’agriculture, Papa Abdoulaye Seck, un spécialiste mondial de cettedenrée, l’avait même convaincu de lancer le Pro gramme national d’autosuffisance en riz(Pnar) qui a absorbé près de 90milliards de Cfa.
Si effectivement la production rizicole a connu un certain regain dans le pays, les importations ont néanmoins été encore plus importantes. Ce qui a quelque part annihilé les efforts de l’Etat et des producteurs. Face à ces nombreux défis, des voix s’élèvent pour demander à l’Etat d’infléchir sa politique et son ordre des priorités.
Un industriel estime que l’on ne peut penser réaliser l’autosuffisance alimentaire du Sénégal tout en s’arrangeant pour qu’il soit «plus rentable d’importer que de produire. Pendant que les importateurs de riz ne payent pas la Tva pour le riz importé, le producteur local paye la Tva sur l’énergie et le matériel d’exploitation, sans pouvoir le récupérer. Il faut de la cohérence quand il s’agit de piloter l’économie d’un pays». Il indique que même la Sonacos, portée à bout de bras par l’Etat, connaît les mêmes problèmes de mévente du fait de l’entrée incontrôlée de l’huile étrangère au Sénégal.
LES CLASSES DE TERMINALE VONT REPRENDRE L’ÉPREUVE DE MATHS
Alors que l’année, une histoire de fuites avait révulsé les autres lycées.
Bis répétita! Après l’année dernière, les épreuves de mathématiques du Concours général des élèves de Terminale seront reprises encore cette année «suite à des dysfonctionnements».
Alors que l’année, une histoire de fuites avait révulsé les autres lycées. «Pour conserver la crédibilité du concours et assurer les mêmes chances aux candidats, j’ai décidé de faire reprendre l’épreuve le jeudi 20 juin dans toutes les douze académies qui avaient présenté des candidats dans cette discipline et pour ce niveau», indique le ministère de l’Education nationale dans un communiqué.
Sans les citer, les dysfonctionnements sont liés au libelledes exercices qui sont impossibles à résoudre. En plus, une partie des épreuves avait été raitée par des élèves de certains établissements. Cette situation avait poussé certains parents d’élèves à demander la reprise du Concours général au «nom de l’équité».
MamadouTalla a donné suite à ces revendications, en assurant que l’office du Bac mettra à la disposition des candidats «les informations relatives aux modalités pratiques». Ce nouvel impair risque de délester à ce concours son prestige si des soupçons entourent chaque année son déroulement.
«C’EST ALIOU SALL LUI-MEME QUI A FACILITE LA SIGNATURE DES FAMEUX DECRETS PAR MACKY SALL»
Au micro de notre confrère Babacar Fall, Babacar Gaye invitant le frère du président Sall à la «démission pour libérer la justice» explique qu’«il y a une collaboration qui a existé entre Amadou Kanouté et Aliou Sall pour une même cause».
Invité de l’émission Grand Jury de la Rfm (privée), Babacar Gaye, ancien porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds) situe la collaboration entre Aliou Sall et Frank Timis, tous deux incriminés dans une affaire de corruption supposée sur les contrats pétroliers au Sénégal à la période post deuxième alternance politique.
Au micro de notre confrère Babacar Fall, Babacar Gaye invitant le frère du président Sall à la «démission pour libérer la justice» explique qu’«il y a une collaboration qui a existé entre Amadou Kanouté et Aliou Sall pour une même cause». Poursuivant son explication, il ajoutera : «Quand Macky Sall a été élu en 2012, des personnalités de Petro-Tim rencontraient, trois mois après, Aliou Sall dans une suite du Terrou-Bi. C’est Aliou Sall lui-même qui a facilité la signature des fameux décrets par Macky Sall».
Se démarquant de ce qui a été jusqu’ici dit au sujet de la période où Aliou Sall et Frank Timis se sont rencontrés, le responsable libéral affirme avec force que «l’implication d’Aliou Sall dans l’affaire Petro-Tim est liée à l’accession de son frère Macky Sall à la présidence de la République du Sénégal. « En clair, les relations entre Aliou Sall et Frank Timis datent d’après l’avènement de Macky Sall au pouvoir. Il a été conseillé par Amadou Kanouté, ancien Dg de Petrosen dans le cadre de ces contrats, pour gérer Petro-Tim Sénégal. Aliou Sall a commencé à travailler avec Frank Timis en juillet 2012, après la signature des décrets en faveur de Petro-Tim.
Et non en 2011, comme a eu à le dire. Les partenaires de Frank Timis, jusqu’au 6 mars 2012, n’étaient pas Aliou Sall», a insisté Babacar Gaye. Avant d’ajouter : «Toutes les sociétés impliquées dans l’affaire Petro-Tim ont été créées entre janvier et juillet 2012 : Petro-Tim Limited le 19 janvier 2012, Petro-Asia supposée être la maison mère de Petro-Tim le 6 mars 2012, African Petroleum d’Amadou Kanouté et Petro-Tim Sénégal ont été créés en 2012 dans un même siège social situé dans un même immeuble sis sur la route du Méridien. Le 23 mai 2012, Aliou Sall entre en possession des pouvoirs que lui confèrent la société Petro-Tim Limited».
CHEIKH TIDIANE DIEYE NE MENAGE PAS LE «MACKY»
Dr Cheikh Tidiane Dièye, membre fondateur du mouvement «Aar Li nu Bokk», initiateur du rassemblement pacifique mais interdit et réprimé par la Police, annonce la poursuite de leur mouvement jusqu’à ce que toute la lumière jaillisse sur les contrats pétrol
Le docteur Cheikh Tidiane Dièye, membre fondateur du mouvement citoyen «Aar Li nu Bokk», initiateur du rassemblement pacifique mais interdit et réprimé par la Police, le vendredi 14 juin à la place de la Nation, annonce la poursuite de leur mouvement jusqu’à ce que toute la lumière jaillisse sur les contrats pétroliers. Invité hier, dimanche 16 juin, à l’émission Objection de la radio Sud Fm (privée), Cheikh Tidiane Dièye a tiré un bilan très satisfaisant de ce rassemblement, tout en exprimant ses réserves quant à la volonté du Procureur de la République de faire jaillir la lumière sur cette affaire.
Que le régime en place se le tienne pour dit : la lutte pour exiger plus de transparence dans la gestion du pétrole ne fait que commencer. L’assurance est du docteur Cheikh Tidiane Dièye, membre fondateur du mouvement citoyen «Aar Li nu Bokk», initiateur du rassemblement pacifique interdit et réprimé par la Police, le vendredi 14 juin, à la place de la Nation. Invité du jour de Baye Oumar Gueye à l’émission Objection de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 16 juin, Cheikh Tidiane Dieye a tiré un bilan très satisfaisant du rassemblement nonobstant des affrontements notés entre les jeunes venus répondre à l’appel de «Aar Li nu Bokk» et les éléments du Gmi. «Nous avons lancé un appel qui n’était pas évident. Les sénégalais sont sortis en dépit de la mesure d’interdiction de ce rassemblement. Ils ont bravé la rue, ils ont montré que la République ne peut pas être privatisée, aucun espace de la République ne doit leur être interdit. Lorsqu’on porte un mouvement qui est comme ça et que le peuple réponde d’une manière ou d’une autre, on peut seulement se sentir renforcer. C’est ce que nous avons constaté le vendredi dernier après avoir posé cet acte», a affirmé le docteur Chiekh Tidiane Dièye.
Poursuivant son propos, le coordonnateur de la Plateforme Avenir « Senegaal bi ñu bëgg» a martelé que «ce que la Constitution nous donne, un préfet ne peut pas nous l’interdire», tout en annonçant dans la foulée la poursuite du combat jusque ce que toute la vérité autour de cette affaire des contrats pétroliers «jaillisse». «Nous avons décidé de continuer ce combat qui sera certainement long », a-t-il assuré avant d’annoncer la mise en place d’une nouvelle stratégie afin de maintenir la pression sur cette affaire. «Nous allons mettre en place une nouvelle stratégie, nous allons continuer ces demandes légitimes et impérieuses jusqu’à ce que la vérité jaillisse parce que c’est pour l’intérêt de notre peuple que nous le faisons. Si nous avons décidé de mener ce combat aujourd’hui, c’est pour que nos enfants n’aient pas à le mener demain».
Par ailleurs, interpellé sur la sortie du Procureur de la République et son appel à témoin, il n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer ses réserves quant à la volonté du maitre des poursuites à faire jaillir la lumière sur cette affaire. En effet, affirmant rester dubitatif face aux actes posés par Serigne Bassirou Guèye, Cheikh Tidiane Dieye dit craindre une stratégie visant à noyer cette affaire. «Le fait que le Procureur de la République ait décidé, lors de sa conférence qui devait être entièrement consacrée à cette affaire sur les contrats pétroliers, d’évoquer d’autres affaires qui n’avaient pourtant aucun rapport avec le pétrole comme la mort de l’Étudiant Fallou Sène ou encore l’affaire du Coud, renseigne à suffisance sur ses intentions de chercher à noyer cette affaire. En effet, depuis plus d’un an que les étudiants réclament la lumière sur la mort de leur camarade, il n’a jamais donné suite à leur demande. Il y a aussi l’affaire du Coud qu’il avait pourtant fini de classer sans suite lors de sa sortie médiatique la veille de l’arrestation de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall», a-t-il souligné avant de prévenir que le peuple restera débout et que le Procureur Serigne Bassirou Guèye doit savoir qu’il n’est pas pour des intérêts particuliers mais pour la République.