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15 août 2025
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
LA DÉSINVOLTURE DE SERIGNE BASSIROU GUEYE
Le principe même de l'appel à témoin trahit l'intention à banaliser une affaire qui dans tous les cas, ne peut plus être étouffée - Ce procureur ne rend pas service au besoin de transparence pourtant clamé par le président de la République
Dis moi quel procureur tu as, je te dirais quel justice tu rendras !
C’est clair : dans sa mémorable conférence de presse du mardi 11 juin, le maitre des poursuites étaient dans une opération de banalisation de ce qui tient lieu de « scandale » économique dans notre pays.
Le procureur aux manettes, pour ne pas dire aux ordres, ne rend pas service à la Justice sénégalaise encore sur la sellette pour son inféodation à l’exécutif.
Même pas crédible le proc, et c’est le moins que l’on puisse.
Dans la tentative d’étouffer une affaire pour ne pas répondre à l’exigence de transparence et de vérité, on ferait difficilement mieux ou pire.
Dans son exercice de style, le Procureur n’a même pas pu lever les yeux pour fixer les caméras pour les 15 millions de sénégalais que nous sommes pour nous convaincre qu’il agissait pour nos intérêts.
De toute façon, qui peut le croire ? Qui peut le croire ?
Le déni de faire la lumière est flagrant, le dédain est manifeste pour tous ceux qui ont eu le toupet de vouloir éclaircir les zones d’ombre de cette affaire.
Dans l’absolu, honnêtement, on a vraiment dépassé l’étape où on se dit qu’on cherche les indices pour nécessiter l’ouverture d’une enquête.
Il faut vraiment être aveugle et sourd pour ne pas sentir le besoin de se saisir de cette affaire.
Et quand on dit se saisir, ce n’est pas lancer un appel à témoin.
Le principe même d’un appel à témoin trahi l’intention du procureur à banaliser une affaire qui dans tous les cas, ne peut plus être étouffée.
En matière criminelle, ce n’est jamais de gaieté de cœur que la police qui mène une enquête lance un appel à témoin. Cela n’arrive que quand les éléments matériels ne permettent pas de faire évoluer l’enquête.
En l’espèce, est-ce que c’est sorcier pour le procureur d’éplucher les comptes bancaires de la société Agritrans, sensé appartenir à Aliou Sall, et qui aurait capté les redevances dues à l’état dans la transaction.
Ce n’est quand même pas difficile de remonter cette filière pour nous dire si c’est vrai ou si c’est faux. C’est tout ce qu’on demande.
Qui mieux que le procureur pour enquêter sur le rapport de présentation de Petrotim ? Rapport exposé en conseil des ministres par le ministre de l’énergie de l’époque Aly ngouille ndiaye.
Faux ou vrai rapport ? C’est tout ce qu’on lui demande au procureur.
Il n’y a aucun besoin de sophistiquer une affaire pourtant toute simple.
Il n’y a que le procureur qui semble ne pas avoir compris de quoi on parle.
Il se peut d’ailleurs qu’il n’ait vraiment pas compris vu le mépris avec lequel le même procureur veut prendre son temps pour éplucher « l’affaire des 94 milliards », subsidiairement évoquée.
Le procureur veut prendre son temps, juste parce que le dénonciateur, le Pastef a mis 8 mois pour corser son dossier de lanceur d’alerte. Donc, lui aussi procureur, avec tous les moyens dont il dispose, il veut pantoufler sur ce dossier. Sacré Proc !
C’est tout aussi incroyable que le procureur mette au même niveau, le besoin de clarifier cette affaire avec la nécessité de trouver la gorge profonde qui a craché le rapport de l’IGE.
Dans le niveau de scandale dont on parle, ce serait presque dérisoire de consacrer un seul kopeck à chercher qui a fuité le rapport dont les destinataires ne se sont jamais préoccupés qu’ils leur soient transmis.
Et vraiment, nous ne saurons le dire autrement qu’avec notre ainé Mamadou Oumar Ndiaye : c’est du foutage de gueule, Monsieur le Procureur !
Ce procureur là ne rend service à personne, et surtout pas à la justice encore moins au besoin de transparence pourtant clamé par le président de la république.
M. Le procureur, l’humanité toute entière s’est réjouie de la révélation du Watergate, Deepthroat ou la gorge profonde a intéressé l’enquête mais n’a jamais été traquée comme vous prévoyez de le faire sur la fuite de ce rapport de l’IGE.
Mark Felt a vécu tellement tranquillement que ce n’est que très récemment à la fin de sa vie que lui s’est révélé au grand public comme étant l’informateur des journalistes qui ont révélé l’affaire. Cela dit-il, pour soulager sa conscience. Respect, Mister Felt !
Vous vous imaginez Monsieur le Procureur, avec vous, Jullian Assange et les câbles wikileaks n’auraient jamais existé : quel dommage !
Vous avez décidé de vous compromettre, c’est votre choix Monsieur le procureur. L’histoire ne vous retiendra pas comme ayant été un grand juge.
Un mauvais juge ? Vous avez encore le temps de vous rattraper.
A espérer qu’on peut encore titiller votre corde sensible de magistrat ayant prêté serment. On vous évoquera ces mots de votre prédécesseur.
En vous passant le témoin, le Procureur Ousmane Diagne vous a regardé, le port altier et avec fière allure pour vous enjoindre de ne jamais être autre chose qu’un procureur de la République, et de ne surtout pas être un procureur du gouvernement".
Rien que pour çà, le juge Ousmane Diagne a honoré la magistrature.
Votre prédécesseur a, à jamais la reconnaissance des siens et de son peuple, pensez-y M. le procureur.
Pensez-y !
par Aliou Tine
SOUTENONS LE BÉNIN
La volonté du président béninois de neutraliser par tous les moyens son prédécesseur Yayi Boni, confiné dans son domicile par la police et faisant l'objet d'un harcèlement juridique doit immédiatement cesser
La situation des droits de l'Homme, avec une répression sans précédent depuis l'indépendance de ce pays avec, des morts, des arrestations et des détentions arbitraires ne mobilisent paradoxalement ni les ONG africaines des droits de l'homme, ni suffisamment la toile. Pire, les chefs d'États et de gouvernement de la CEDEAO avec en tête le président en exercice et le président de la Commission, n'arrivent pas à trouver les réponses appropriées à une grave crise politique qui à terme menace le pays d'effondrement.
La volonté du président béninois de neutraliser par tous les moyens le président Yayi Boni, confiné dans son domicile par la police et faisant l'objet d'un harcèlement juridique doit imlédiatement cesser.
Les organisations africaines des droits de l'homme doivent mettre la pression sur l'UA et la CEDEAO pour une action d'urgence pour éviter l'effondrement de la démocratie, de la République et des institutions au Bénin. N'abandonnons pas les béninois seuls à leur sort. Nous devons au Benin, l'invention de la Conférence natiinale qui a été le modèle et la réference des transitions démocratiques en Afrique.
par Anta Dieye
J'AI CHOISI L'ESPOIR
Aujourd'hui, en mettant entre parenthèse les 12 ans de la politique du président Wade, l’AFP dans le Benno Bokk Yaakar avec Macky Sall est en train de participer à un changement positif de notre façon de faire la politique et le développement
Cette déclaration du 16 juin 1999 a résonné dans l’oreille de plus d’un.
J’ai choisi l’espoir s’est projeté sur tous les segments de la population, d’abord la jeunesse et l’emploi, les femmes, les personnes du 3ièm âge, le monde du travail, sans oublier les acteurs du monde rural. J’ai quitté la Gambie en avril 1999 pour retourner au pays de la Téranga et deux mois plus tard, le 16 Juin 1999, j’ai entendu ce fameux discours : ’’J’ai choisi l’espoir’’.
Un espoir exprimé par :
Un homme de conviction, Croyant, Intègre, Patriote....
Un homme qui a su montrer sa vision positive de la politique. Un homme qui a su transformer mes faiblesses en forces et me donner le goût du challenge et du travail bien fait. Merci d'avoir été mon inspira- tion durant ces 20 longues années.
J'ai trouvé en vous un papa, une référence, un mentor, une personne qui a su me guider dans l’acquisition de mes compétences, dans les décisions à prendre, dans l'éthique politique, dans la façon d'être humain dans un univers qui ne l'est pas toujours : la politique. Vous m’avez inculquée la notion de qualité et d’excellence car au milieu du siècle présent, on évaluera plus la jeunesse sénégalaise à la somme arithmétique des individus qui la composent mais à la quintessence des consciences individuelles.
Papa vous n’avez jamais hésité à répondre aux sollicitations, vous nous aidez de manière désintéressée. Merci M. le président Moustapha Niasse pour vos conseils, votre aide et votre humanité. Vous êtes une source de motivation par votre mode de gestion participative.
Au fil du temps, vous avez développé un climat de confiance avec les militants de notre Parti qu’est l’AFP. Vous êtes à l'écoute de tout le monde et en toute transparence. On retrouve à l’AFP une culture Politique positive, collaboratrice, stimulante et agréable, qui laisse place à la créativité et où chacun se sent impliqué et respecté.
L’Alliance des Forces de Progrès a accompli un parcours qui l’a placée au centre des grands tournants de l’histoire politique récente de notre pays.
Elle demeure un parti jeune, dynamique, responsable et qui pèse dans l’échiquier national. Aujourd'hui, en mettant entre parenthèse les 12 ans de la politique du président Wade, l’AFP dans le Benno Bokk Yaakar avec le président Macky Sall est en train de participer à un changement positif de notre façon de faire la politique et le développement.
AFP : Un parti Responsable, avec un Homme de conviction pour un Sénégal debout
A tout seigneur, tout honneur,
Merci président Moustapha Niasse.
Joyeux Anniversaire à toutes et à tous les militants et sympathisants de l’AFP.
Anta Dieye est ingénieur informaticienne, Progressiste
«SI ON EXERCE LA VIOLENCE A L’UNIVERSITÉ, ON Y INVITE LA POLICE DE L’ÉTAT…»
Le recteur de l’UCAD, Ibrahima Thioub, sermonne les apprenants en leur rappelant que la réussite est au bout de l'effort et qu'il est impératif de se départir de la violence pour arriver au succès
La Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a fêté l'excellence, ce samedi, en primant 15 de ses meilleurs étudiants. Une occasion pour le recteur de l’UCAD de sermonner les apprenants en leur rappelant que la réussite est au bout de l'effort et qu'il est impératif de se départir de la violence pour arriver au succès.
«Tous les gens qui protestent dans un pays doivent adresser leurs protestations à l’université, peut-être pas à l’autorité politique. Les problèmes qui se posent aujourd’hui dans ce pays, c’est à l’université qu’ils peuvent avoir des solutions». Voilà la conviction du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le Pr Ibrahima Thioub. Un point de vue qu’il a étalé, samedi, lors de la fête de l’excellence de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) qui a primé 15 de ses meilleurs étudiants.
«La seule raison d’être de l’étudiant, c’est d’étudier, de réussir et de partir»
L'historien ainsi indique : «Nous devons continuer à mener des actions pour maîtriser le calendrier universitaire. Parce que, quand l’année se prolonge en période de la saison des pluies, non seulement cela atteint les corps, mais aussi les cerveaux. Et les enseignants et les étudiants n’ont plus le temps de se reposer, de se renouveler, cela est nuisible. Si nous traitons bien nos étudiants, il n’y aura aucune perturbation». Ainsi, le président de l'assemblée de l'université souligne : «Cet espace est un lieu de discussions et d’échanges sans violence. Puisque, si on exerce la violence à l’université, on y invite la police de l’Etat. Alors que cette dernière ne devrait pas intervenir à l’intérieur de l’université. Car, l’université a sa propre police qui est le débat d’idées, la contradiction, sans être sanctionné».
«L’université a sa propre police qui est le débat d’idées, la contradiction, sans être sanctionné»
«Il nous faut continuer à transmettre cette flamme qui installe la paix dans l’espace universitaire et qui permet d’étudier dans de bonnes conditions de réussir aux examens. Nous devons cultiver l’excellence. Parce que c’est dans ces conditions difficiles de travail que nous devons compétir avec les autres universités du monde», a-t-il ajouté. Sur la même lancée, Pierre Sarr, Doyen de la FLSH, a noté : «Auparavant, certains parlaient de Faculté poubelle. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et d’année en année, l’image de la Faculté n’a cessé de s’améliorer, surtout dans cette dernière décennie. Le cadre de vie est plus propice aux études. Le renforcement de la capacité du personnel s’est accentué par desséries de formations. Des efforts constants ont été consentis». Aussi, a-t-il martelé : «La seule raison aussi d’être de l’étudiant, c’est d’étudier, de réussir et de partir.
La vocation de l’étudiant n’est pas d’élire domicile dans cette Faculté. Aujourd’hui, là où 15 étudiants ont pu faire ces résultats, cela veut les autres étudiants peuvent le faire. La réussite n’est pas réservée à une élite». Pour sa part, le président de l'Amicale des étudiants de la FLSH, Moustapha Ba, avait, auparavant, lancé un appel à l'endroit du corps professoral : «Nous vous convions à plus de rigueur et à un respect des textes qui régissent le fonctionnement de nos universités. Nous vous invitions à accompagner davantage nos camarades qui parfois ont besoin d'écoute, de compréhension et de disponibilité par rapport à leurs innombrables préoccupations. C'est ce que nous souhaitons, car cela fait parfois défaut».
par Madiambal Diagne
SI TOUT LE MONDE DISAIT CE QU'IL PRÉTEND SAVOIR
Serait-il acceptable que d’anciens ministres ou Premiers ministres mènent le combat politique en utilisant des informations obtenues grâce aux positions qu’ils détenaient dans l’appareil gouvernemental ou administratif ?
On peut être amené à rire de la sortie du député Farba Ngom sur le plateau de l’émission «Face2Face» de la Télévision futurs médias (Tfm), animée par Mme Aïssatou Diop Fall, hier dimanche 16 juin 2019. Tant le député, maire de Agnam et qui se présente comme le griot du président Macky Sall, a été en verve et d’attaque pour traîner dans la boue les opposants Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo ou Thierno Alassane Sall. Quelques personnes ont eu à s’émouvoir de certains propos de Farba Ngom. Seulement, à y regarder de près, ne pourrait-on pas être indulgent à l’égard du tonitruant Farba Ngom ? En effet, Farba Ngom a utilisé les mêmes armes que les détracteurs du régime qu’il prétend défendre. Aussi, sur ce registre, ne pourrait-on pas passer plus facilement de pareilles incartades à un Farba Ngom qu’à un ancien Premier ministre ou un ministre qui utilise des informations tirées de l’exercice de ses fonctions gouvernementales passées pour en faire des armes politiques peu conventionnelles ? Farba Ngom a eu à porter de graves accusations. D’aucuns diront qu’il n’en apporte point la preuve formelle.
La sortie ou le déballage de Farba Ngom peut avoir certaines faiblesses, car il ne manque pas d’avouer quelque part que le système fonctionnerait ainsi, qu’à chaque opportunité il fallait se servir. Aussi, dans des contextes de guerre politique, tout propos pourrait être rangé à l’étagère des invectives gratuites et malsaines. Farba Ngom a sans doute bien réfléchi sur sa sortie, mais on ne peut pas ne pas relever qu’il ferait désormais peur à toute personne qui l’aurait fréquenté et qui aurait engagé des activités peu avouables. Il n’a pas hésité, dans une émission publique, à balancer des personnes qui se trouvent dans une nouvelle situation de désaccord politique avec lui. Farba Ngom peut bien être «en service commandé», mais il reste que c’est de bonne guerre. Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo ont aussi eu à porter de graves accusations de corruption contre le Président Macky Sall, le ministre Aly Ngouille Ndiaye et Aliou Sall, sans en apporter la moindre preuve. Par contre, Farba Ngom s’est donné une posture doublement avantageuse. Il défie ses «souffre-douleurs» en leur disant que s’ils s’aventuraient à lui répondre, il irait davantage dans le détail et dans les précisions.
Aussi Farba Ngom, dans de faux airs d’un ignorant et d’un naïf, souligne dans la foulée que Thierno Alassane Sall ou Abdoul Mbaye avaient des postures et positions différentes sur le sujet des concessions pétrolières et gazières accordées à l’homme d’affaires Frank Timis. Farba Ngom a rappelé que Thierno Alassane Sall, alors ministre en charge de l’Energie, s’en prenait, dans des vidéos qu’il a tenues à montrer dans l’émission, à Abdoul Mbaye dont il épouse aujourd’hui le discours accusateur contre le régime de Macky Sall. Thierno Alassane Sall, jadis le grand défenseur de la licéité des concessions accordées à Frank Timis, et qui s’en prenait vertement aux opposants qui cherchaient à y voir des irrégularités, peut-il maintenant revenir, avec aplomb, dénoncer de telles concessions ? Une telle posture pose problème. Comme aussi un Abdoul Mbaye, Premier ministre qui a contresigné les décrets d’approbation des concessions, peut-il se mettre à dénoncer l’illégalité de ce qu’il avait signé, librement et en toute connaissance de cause ?
L’argument selon lequel il avait été induit en erreur ne saurait prospérer, car il serait bien commode, après avoir fini d’exercer des responsabilités gouvernementales, de se dédouaner de mauvais actes en invoquant une tromperie de la part de ses collaborateurs. Est-il aussi besoin de rappeler que les décrets d’approbation avaient été transmis le 5 juin 2012 aux services du Premier ministre Abdoul Mbaye qui avaient toute la latitude de procéder aux vérifications nécessaires et pertinentes, avant le contreseing le 19 juin 2012. Avant de signer, Abdoul Mbaye, d’après ce qu’il en a dit par la suite, aurait suggéré au Président Sall de ne pas signer les approbations des concessions. Soit ! Seulement, tant est qu’il était convaincu de l’irrégularité, pourquoi avait-il apposé sa signature ? Pourquoi attendre plusieurs années après son limogeage du gouvernement pour dire qu’il avait été trompé ? Thierno Alassane Sall pourrait lui aussi dire qu’il défendait avec véhémence les concessions accordées à Frank Timis parce qu’il était trompé lui aussi par on ne sait qui… Le sinistre et cynique Adolf Hitler disait : «Si vous désirez la sympathie des masses, il faut leur dire les choses les plus stupides et les plus crues.»
Au demeurant, serait-il acceptable que d’anciens ministres ou Premiers ministres mènent le combat politique en utilisant des informations obtenues grâce aux positions qu’ils détenaient dans l’appareil gouvernemental ou administratif ? Une telle attitude est condamnable, car les exigences d’éthique l’empêcheraient à d’autres. Dans quelle situation se trouverait-on si «tout le monde disait ce qu’il savait», pour reprendre le mot de l’actuel ministre des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé, dans un entretien accordé la semaine dernière au journal Le Soleil. Qui ne se rappelle pas la guerre féroce que se livraient Djibo Leyti Kâ et Ousmane Tanor Dieng pour le contrôle du pouvoir durant les dernières années du régime de Abdou Diouf ? Pourtant, jamais des secrets d’Etat n’avaient été livrés au public pour affaiblir l’adversaire.
En France, on sait le degré d’adversité entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, mais jamais on n’a entendu les équipes du Président Hollande sortir dans les médias les turpitudes des gouvernements de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Il en était par exemple de même de l’attitude des équipes de Jacques Chirac vis-à-vis de la gestion de François Mitterrand. Avec toute la frénésie de ses «tweets», jamais un Donald Trump n’a eu à livrer des turpitudes commises par l’équipe de son prédécesseur à la Maison Blanche, Barak Obama. Le général d’Armée Philippe de Villiers aborde dans ses Lettres à un jeune engagé le devoir de réserve et la nécessité de l’exemplarité, surtout pour des gens ayant occupé de grandes positions. Il soutient : «On n’a jamais rien trouvé de plus efficace que l’exemplarité comme fondement d’un commandement réussi. L’exemple commande. Il parlera toujours plus fort que la voix. Il s’agit moins pour le chef de ‘’faire un exemple’’». Les lignes du général de Villiers pourraient faire du bien à nos acteurs politiques.
Vu donc sous ce registre, Farba Ngom qui n’a pas été à des positions gouvernementales ou administratives bénéficie bien plus de circonstances atténuantes que Abdoul Mbaye ou Thierno Alassane Sall ou Ousmane Sonko. Au sujet de Ousmane Sonko, Farba Ngom, courtier foncier et immobilier de son état, s’est montré plus précis, quand il a révélé comment Ousmane Sonko utilisait sa position au niveau du Syndicat des impôts et domaines pour obtenir des terrains qu’il faisait revendre. Le Quotidien avait fini de dire la même chose concernant d’autres terrains obtenus dans les mêmes circonstances par Ousmane Sonko. Comme quoi…
Quand vont-ils s’interdire d’interdire les marches de l’opposition ?
Quelle est l’idée d’interdire des rassemblements de l’opposition pour protester contre des concessions pétrolières et gazières accordées à l’homme d’affaires Franck Timis ? Les services du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, ont donné un plus grand retentissement aux manifestations organisées vendredi dernier dans certaines localités du Sénégal. Les décisions d’interdiction des marches ont provoqué des situations d’affrontements entre forces de sécurité et des manifestants. On peut considérer que si les médias s’étaient assez intéressés à ces événements, c’est surtout du fait des tumultes provoqués. En effet, presque personne n’a parlé de la marche tenue à Saint-Louis pour les mêmes objectifs, et qui avait été autorisée par les autorités administratives. Tout s’était bien passé et les observateurs ont pu mesurer la faiblesse de la mobilisation. En revanche, à Dakar ou Ziguinchor où les marches avaient été interdites, les radios et télés et autres supports médiatiques ont fait leurs choux gras des échauffourées. Le gouvernement de Macky Sall ne semble pas apprendre de ses erreurs, car chaque fois, c’est la répression qui donne du succès aux marches de l’opposition. Comment peut-on toujours prétendre ne pas disposer de forces pour sécuriser une marche et toujours trouver assez de troupes pour la disperser, pour réprimer les marcheurs ?
Chaque fois, des leaders sont arrêtés, gardés à vue pendant plusieurs heures, avant d’être relâchés sans aucune autre forme de procès. Une telle façon de faire est attentatoire aux libertés publiques. Il s’y ajoute que les interdictions des marches contre les concessions accordées à Frank Timis, faites par les services d’un ministre de l’Intérieur nommé Aly Ngouille Ndiaye, ne peuvent pas manquer de gêner. L’actuel ministre de l’Intérieur est dans le viseur de ceux qui fustigent les contrats signés avec Timis corporation, du fait qu’il en était le maître d’œuvre du temps où il était en charge du ministère des Energies. Quelque part, en faisant interdire les marches, le ministre de l’Intérieur agirait pour ses propres intérêts.
On devra aussi retenir que les interdictions répétées des marches de l’opposition donnent l’impression d’une certaine phobie du pouvoir et présente le Sénégal sous une image peu reluisante. En outre, les déchaînements de violence de la part des forces de sécurité peuvent donner lieu à des bavures graves. On tremble encore devant cette image, figée par les caméras des télévisions et des photographes, d’un policier qui a dégainé son arme en direction du convoi de Ousmane Sonko. Quelles seraient les conséquences si ce policier en était arrivé à ouvrir le feu ? On ose espérer qu’une enquête administrative serait ouverte sur cette situation pour situer les responsabilités, car ce serait jouer avec le feu que de donner l’impression aux policiers qu’ils pourraient dégainer impunément contre des manifestants pacifiques qui ne les menaceraient guère.
DE VICTIME À HÉROÏNE
Si les mutilations génitales féminines étaient une marque, Jaha Dukureh en serait sans nul doute l’égérie. Elle en a la carrure et l’allure
Mais les Mgf sont un mal dont des Africaines sont les victimes. Jaha Dukureh en est une et se fait le porte-voix de toutes les victimes. Elle n’est pas belle et bête. Loin de là.
“Je suis la première personne à être titulaire d’un Master, dans ma famille, et je suis loin d’être l’ainée. Je suis la plus jeune nominée en Afrique au prix Nobel de la paix. Je crois que les jeunes Africains peuvent s’inspirer de mon vécu et se dire qu’ils sont en mesure de réussir des choses, comme moi où même faire mieux que moi”, sourit Jaha Dukureh. Elle ne se vante pas, ni ne se glorifie, sinon elle ajouterait qu’elle faisait partie, en 2016, alors qu’elle n’avait que 26 ans, des personnalités les plus influentes du monde, suivant le classement du “Time 100”.
Comprenez donc qu’elle est juste ambitieuse et optimiste. Elle veut que l’Afrique se développe, que ses fils prennent le destin de ce continent en main et elle croit dur que c’est possible. Pour cela, il faut une bonne dose d’audace, de témérité et un soupçon d’outrecuidance. En tout cas, cette recette a bien réussi à Jaha. Elle dont rien ne prédestinait le vécu de Girl Power qu’elle mène actuellement. Cette Gambienne, naturalisée américaine en 2015, est la présidente de l’Ong Safe Hands for Girls mise sur pied en 2013 aux Usa. Une organisation née pour lutter contre les mutilations génitales féminines (Mgf) et les mariages précoces. Elle fait partie des victimes de ces deux maux, comme bon nombre d’autres Africaines vivant sur le continent ou ailleurs. “Mon histoire a démarré quand j’avais une semaine. C’est à ce moment que j’ai été soumise à la pratique des mutilations génitales féminines. Je n’ai aucun souvenir de la procédure et je n’en avais pas conscience jusqu’à l’âge de 15 ans, quand on m’a forcée à me marier”, racontait-elle dans une interview. Cela résume bien sa vie.
Issue d’une famille sarakholé, elle affirme que ces deux pratiques sont ancrées dans leur culture. Donc, elle n’a pu y échapper. Et c’est pour rejoindre son mari qu’elle s’est retrouvée aux Usa, en 2004. Ce qu’elle y a vécu, elle ne veut y revenir. “Ce que j’ai personnellement enduré, j’en ai que trop parlé dans des interviews que vous pourrez retrouver sur Internet. Aujourd’hui, je ne veux plus revenir là-dessus. C’est très difficile pour moi d’en reparler”, oppose-t-elle. Cependant, sa plaidoirie laisse imaginer son calvaire. “Je ne peux être d’accord avec le mariage précoce, parce que, pour moi, quand on oblige une enfant à lier son destin à celui d’un homme, on donne le droit à ce dernier de la violer tous les jours. Je ne saurais donc être d’accord avec cette pratique. Pour moi, un enfant ne peut-être consentant pour un rapport sexuel”, défend-elle.
Jaha Dukureh s’inspire peut-être de sa propre réalité, puisqu’elle assure que c’est son vécu qui l’a poussée à engager cette lutte. Aussi, elle trouvait regrettable que ça soit des Blancs qui viennent en Afrique pour essayer de résoudre les problèmes des Africains. Elle est d’avis que c’est ceux qui vivent les difficultés qui sont à même d’en parler. “On connaît mieux que les Blancs nos problèmes. On connait mieux nos us et coutumes ainsi que notre religion (Ndlr : elle fait ici référence à l’islam). S’il y a des choses à bannir, on sait comment le faire, sans risque de heurter qui que ce soit”, revendique-t-elle. Elle s’emploie à cela depuis 2013, et est en passe de réussir.
“Quand j’ai vu Jammeh…”
Quand j’ai vu Jammeh…” “Je suis fille issue d’une famille sarakholé. Le mariage précoce est une coutume, chez nous. Aujourd’hui, je suis très proche de mon père et je l’aime beaucoup. Je sais que quand il me donnait en mariage, il pensait bien faire. Seulement, ce n’était pas le cas. J’essaie d’expliquer à ma communauté les méfaits d’une telle pratique. Pour les Mgf, je dis souvent que c’est Dieu qui a créé les femmes comme il le souhaite. Pourquoi devrait-on changer cela ? Dieu lui-même dit dans le Coran que nul ne doit changer, ôter ou rajouter quelque chose à son physique. Il faut donc respecter la femme. J’explique à ceux que j’ai la chance de rencontrer que ce qu’ils font affecte dangereusement les femmes”, partage-t-elle. Au début, quand elle arrivait dans des patelins ou même des villes, elle était chassée. Cela ne la décourageait pas, pour autant. “Ce que je fais, je le fais avec le cœur, parce que ce sont des choses que j’ai vécues”, affirme-t-elle. Quand on pense ainsi, de maladroits renvois ou d’agressives expulsions ne peuvent vous toucher. Ce fut le cas de Jaha Dukureh. Aujourd’hui, ces étapes sont devenues des souvenirs. Elle indique être écoutée et il y a même des familles qui font adhérer leurs filles au combat. Qu’est-ce qu’on disait ? Pour arriver là où elle en est aujourd’hui, il faut de l’outrecuidance. Mais il faut également une forte dose d’impertinence et de courage. Car si elle a cette reconnaissance en Gambie, c’est qu’à un moment, elle a su faire face à un homme que nul n’osait affronter. Au moment où prononcer même le nom de l’ancien président Yahya Jammeh était devenu dangereux, elle s’est invitée dans sa caravane politique. “Je le suivais partout où il allait en Gambie. Les membres de la garde présidentielle ont tenté de m’intimider au début. Ils étaient ébahis devant mon audace.
Téméraire, j’ai tenu et leur a assuré que je ne lâcherai pas avant de le voir. Finalement, ils sont devenus mes amis et m’ont même facilité mon entrevue avec l’ancien président”, se rappelle-t-elle, sourire aux lèvres. Elle n’avait alors que 24 ans. “Quand j’ai vu Jammeh, je lui ai dit que je voulais qu’il interdise les mutilations génitales féminines. Je lui ai expliqué les dangers liés à cette pratique. On a échangé et je suis arrivée à le convaincre. Il a fait une conférence de presse à laquelle il m’a invitée pour annoncer la loi interdisant les Mgf”, se rappelle-t-elle. En voilà une lutte de gagner, de quoi satisfaire cette jeune activiste. Seulement, elle ne veut s’en tenir à cela. Son ambition est plus grande. Ambassadrice de l’Onu Femmes pour l’Afrique, elle veut que son organisation grandisse et c’est en bonne voie. Des Usa, Jaha Dukureh est venue s’installer en Gambie où elle a ouvert des bureaux. Aujourd’hui, Hands Safe for Girls étend ses tentacules jusqu’au Sénégal et en Sierra Leone, en attendant de toucher toute l’Afrique. “Nous avons choisi ces deux pays, parce que les phénomènes que nous combattons y existent et sont réels. Mais notre ambition est d’être présente partout en Afrique”, fait savoir Jaha Dukureh.
Sommet de Dakar
Cela pourrait débuter avec ce sommet africain qu’elle organise les 15, 16 et 17 de ce mois à Dakar. “Depuis des années, je voulais organiser un sommet, ici en Afrique. Quand j’en parlais, les gens n’y croyaient pas trop. Ils pensaient que j’étais trop jeune pour faire cela. Pour moi, le réveil de l’Afrique devra passer par une telle manifestation. Cette fois, on ne nous invite pas à venir écouter, mais c’est nous qui invitons les autres à venir nous écouter”, s’enthousiasme-t-elle. Vingt-cinq pays sont attendus à cette rencontre. Pourtant, ils étaient partis pour en faire participer seulement 15. Mais dès que les premières invitations ont été envoyées, des Etats ont manifesté leur désir de participer. Ce qui ravit son initiatrice. “Ce sommet est ponctuel. On a des choses à dire. Si après la première édition, la demande d’en organiser une nouvelle édition s’impose, on le fera. Mais, pour l’instant, on s’en tient à ce sommet de Dakar”, indique-t-elle. “Moi, je préfère plus être dans l’action que dans la théorie”, déclare ce bout de femme au teint clair, assez joli minois. D’ailleurs, sa lutte ne se résume pas à des discours. “Quand on vient travailler au sein d’une communauté, on les écoute pour savoir comment on peut les aider. Si les femmes nous disent qu’elles veulent faire dans le micro entrepreneuriat, on leur donne les moyens pour cela”, informe Jaha Dukureh.
Mariée et mère de trois enfants, elle croit fermement à l’indépendance financière des femmes. Pour elle, c’est le moyen le plus facile de les rendre autonomes. Elle est d’avis que les femmes peuvent réussir au même titre que les hommes. Elle essaie même d’en convaincre les autres partout où elle passe. “Mon père sait aujourd’hui qu’il peut compter sur moi autant qu’il peut compter sur ses fils. J’explique aux communautés qui me reçoivent que les filles peuvent réussir de grandes choses, si on les laisse terminer leurs études”, dit-elle. Elle leur offre son propre exemple pour étayer ses propos. Jaha Dukureh est devenue ce qu’elle est, parce qu’elle a compris très tôt que pour changer les choses, il lui fallait se battre. Elle ne pouvait trouver les armes qu’il lui faut qu’à l’école. “Je me suis concentrée sur mes études pour pouvoir avoir une assise financière et intellectuelle. J’ai fait de longues études et je me suis donnée à fond pour réussir. J’ai un Master en comptabilité, j’ai fait des études en commerce ainsi qu’en administration publique”, souligne-t-elle.
« AUCUN CITOYEN N’A LE DROIT DE BRULER CE PAYS »
Le khalife général de Ndiassane, par la voix de son porte-parole Serigne Pape Abdourahmane Kounta, s'est invité avant-hier dans le débat sur le pétrole et le gaz enflammé depuis le début du mois de juin.
Cela, suite aux révélations de la chaine britannique Bbc sur un scandale à 10milliards de dollars. Serigne Bécaye Kounta rappelle à tous qu”'aucun citoyen n'ale droit peut brûler ce pays”.
“Faites très attention ! Le pétrole est déjà source de conflits dans beaucoup de pays dans le monde. Au Sénégal, aucun citoyen n'a le droit de brûler ce pays”. Voilà la position de Ndiassane sur le débat autour des ressources naturelles du pays. Agité au début du mois de juin et principal sujet d'échanges des Sénégalais, suite aux révélations de la Bbc sur un scandale à 10 milliards de dollars, le débat sur le pétrole et le gaz intéresse toute l'opinion sénégalaise. Après la conférence épiscopale, c'est au tour de Ndiassane de s'inviter au débat. Le khalife général de la communauté khadre du Sénégal a appelé, avant-hier, pouvoir et opposition à mettre de côté ces “débats stériles” pouvant conduire le pays vers des lendemains incertains.
D'après lui, nul n'a le droit de mettre le feu dans ce Sénégal si cher aux citoyens. “Le khalife général de la tarikha khadriya de Ndiassane, Serigne Bécaye Kounta, m'a envoyé vous délivrer ce message. Il dit que chaque citoyen se doit de faire très attention en communiquant sur un sujet tel que le pétrole. Le Sénégal est un pays de paix et de valeurs. Sur la polémique sur le pétrole qui alimente le pays, depuis ces temps-ci, le khalife lance un appel afin que tout le monde se calme. Il faut que les gens de l'opposition qui parlent et ceux qui gèrent le pays savent que si les débats suscités autour du pétrole ne sont pas gérés dans la paix et pour l'intérêt du pays, cela peut entrainer des répercussions dangereuses sur le Sénégal”, a prêché le successeur de Mame Bouh Kounta, par la voix de son porte-parole.
Le marabout, qui a livré ce message à l'occasion de la Ziarra de la communauté khadre, a indiqué que le pétrole est, certes, une bénédiction. Mais il a rappelé que celui-ci a déjà mis le feu dans beaucoup de pays et ne souhaite pas que cela arrive au Sénégal. “Nous ne devons pas accepter qu'une telle situation se produise au Sénégal. Car ce n'est du tout bon pour le pays et pour les citoyens”, poursuit-il. Dans cette logique, il appelle ainsi pouvoir et opposition à travailler ensemble pour l'intérêt des citoyens. “Il faut qu'ils sachent que le pays et ses ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. Donc, il n'est pas question que cette polémique entre pouvoir et opposition vire au drame pour mettre le feu dans ce pays. Car cela n'a aucun intérêt. Aucun citoyen n'a le droit de brûler ce pays”, insiste-t-il. A travers la voix de Serigne Pape Abdourahmane Kounta, le khalife général de Ndiassane invite le gouvernement et l'opposition sénégalaise à se mettre autour d'une table, à dérouler des stratégies efficaces, et le tout dans l'intérêt général du peuple sénégalais. Car, dit-il, le Sénégal est un pays de paix, de valeurs et de tolérance. Poursuivant son sermon exclusivement destiné à la classe politique sénégalaise, le khalife général de Ndiassane demande aux uns et aux autres de cultiver davantage le pardon, symbole d'une nation paisible ;
LA FLSH CELEBRE L’EXCELLENCE
Pour la première fois, sous l’initiative de l’Amicale de la faculté des Lettres et sciences humaines (Flsh), les 15 meilleurs étudiants ont été récompensés. Ils ont reçu plusieurs documents pédagogiques nécessaires à leur parcours universitaire.
Dans une ambiance festive, les littéraires de l’université Cheikh Anta Diop ont magnifié, samedi dernier, l’excellence. Une manière pour eux de dire que la réussite est bien possible, malgré des conditions difficiles de travail. Les 15 lauréats issus de tous les départements de la faculté (Lettres modernes, Histoire, Géographie, Lettres classiques, Linguistique, Philosophie…) ont obtenu entre 12 et 16 de moyenne, lors des partiels de l’année académique 2018-2019. Ces meilleurs étudiants évoluant tous au premier cycle ont, en présence de leurs professeurs, parents et amis, promis de maintenir le cap. Encourageant l’ensemble des étudiants, le doyen de la faculté des Lettres et sciences humaines, Pierre Faye, pense que “l’excellence n’a jamais fait défaut à la Flsh et qu’aujourd’hui encore, d’excellents étudiants sont dans cette faculté. La raison d’être de l’étudiant, la seule, c’est d’étudier, de réussir et de partir. La vocation de l’étudiant, votre vocation, n’est pas d’élire domicile dans cette faculté’’. Un message on ne peut plus clair, si l’on prend en compte ces étudiants qui trouvent le moyen de s’éterniser sur le campus, pour bénéficier de quelques avantages (bourse, logement, repas…). Cette toute première édition de la Journée de l’excellence est l’initiative de l’Amicale de la faculté des Lettres et sciences humaines qui s’engage à la pérenniser. “L’excellence et le mérite ne sont pas de vains mots, mais un comportement de responsabilité, de courage et d’abnégation, suite à d’énormes sacrifices consentis dans les amphis et autres salles d’études avec de longues heures de révision’’, a affirmé Moustapha Ba, Président de l’Amicale de la Flsh. Lui-même étudiant en Master 2 de géographie, il encourage : “Recevez nos vives félicitations. Vous êtes au sommet, maintenez-vous y. A nous autres, travaillons à y accéder, car il n’y a point de secret et seul le travail paie.’
La Flsh veut changer sa réputation
De coutume, en plus de son effectif (40 000 étudiants, le plus élevé de toutes les facultés de Dakar) la faculté des Lettres et sciences humaines est réputée être une “Fac à problèmes’’. Elle a, en effet, été durant plusieurs années le centre de toutes les tensions et mouvements estudiantins, combiné à son habituel retard par rapport au calendrier universitaire. Aujourd’hui, ou du moins cette année, elle a réussi à le respecter. Un fait à saluer, selon le recteur de l’Ucad, Ibrahima Thioub, qui s’est aussi réjoui de zéro perturbation observée courant 2018-2019. “Cela, vous l’avez réussi dans la cohésion, l’inclusion. En écoutant tous les acteurs dire leurs plaintes, dire leurs besoins, dire leurs projets. Permettre que l’année universitaire se termine au mois de juillet, c’est un service de salut public’’, a-t-il ajouté. De son point de vue, c’est surtout l’inclusion de la composante étudiante dans cette maitrise du calendrier qui a facilité sa concrétisation. Il en a profité pour féliciter l’amicale qui, selon lui, est exemplaire en matière de leadership et de management. “Il faut être très solide pour diriger 40 000 étudiants et les représenter auprès des autorités. Quand vous leur dites ne manifestons pas, ils vous taxent de corrompus’’ a-t-il renchéri. Par ailleurs, c’était aussi l’occasion de mettre sur la table les dysfonctionnements très souvent source de conflits entre les étudiants et leurs professeurs. Et le président de l’amicale d’expliquer : “Il nous arrive très souvent de recevoir des remontées de camarades désorientés, amers et presque dans le désespoir, du fait de certains comportements pouvant venir de gens qui devaient incarner la sérénité et l’assurance.’’ Fort de ce constat, il invite le corps professoral au respect des textes qui régissent le fonctionnement de l’université. Non sans espérer d’eux de la compréhension, la disponibilité, l’accueil et l’écoute dans le respect et la considération. Cependant, conscient que l’étudiant est lui aussi responsable du climat délétère qui peut régner à la Fac, il a insisté pour que ses camarades fassent preuve de responsabilité et de discipline, tout en respectant les règlements.
La Flsh d’hier à aujourd’hui
La faculté des Lettres et sciences humaines a une histoire plutôt mouvementée. A sa création, en 1958, c’est au pavillon A qu’elle a été logée jusqu’en 1960. Pendant trois ans, elle a séjourné à la maison de l’université. De 1963 à 1965, elle a partagé les mêmes locaux que les étudiants de la faculté de Droit et sciences économiques. C’est enfin en 1965 que lui est dédié un site spécifique qu’elle occupe encore. En plus de ces sept ans pour trouver un site stable, elle présente une particularité non négligeable. Pendant que dans les autres facultés et établissements de l’Ucad la sélection était de mise, la Flsh recevait tous les autres étudiants. Une sorte de faculté “poubelle’’, selon André Bailleul dans sa thèse “L’université de Dakar, institutions et fonctionnements : 1954-1984’’. Aujourd’hui, il semble que le cadre de vie soit plus propice aux études. Des amphithéâtres ont fait leur apparition ou ont été réfectionnés et le personnel a bénéficié d’un renforcement de capacités par des séries de formation. En outre, les étudiants, par leur amicale, se sont inscrits dans cette dynamique. Et leur doyen, Pierre Faye, a salué deux initiatives fortes : “L’organisation de la conférence sur la pacification de l’espace universitaire et cette journée d’excellence.’’ Si ces efforts persistent, sa réputation de “Fac rebelle’’ pourrait bien disparaitre.
LES LEADERS DE L’ACTIVISME POLITIQUE N’ETAIENT VENUS QUE POUR SE LIVRER GRATUITEMENT A LA POLICE
Selon le rappeur établi au Canada après les Usa, Macky Sall risque d’être le premier président sénégalais à être poursuivi pour haute trahison.
Ayant participé à la marche de protestation sur le scandale pétro-gazier, l’activiste Mollah Morgun, ex-membre du groupe de rap Keur Gui, déplore la méthode adoptée par les activistes de la société civile qui ont manifesté à coté de l’opposition. Selon lui, ces jeunes qui devaient se positionner en fer de lance dans le combat contre le régime de Macky Sall qu’il juge corrompu, n’appliquent plus la même stratégie qui a fait vaciller le pouvoir de Wade. Se présentant comme un « révolutionnaire convaincu », Mollah Morgun estime que les jeunes activistes ont tout fait ce vendredi pour se livrer à la police afin d’ être protégés contre les tirs de grenades lacrymogènes. Dans un court entretien accordé au « Témoin », ce Mollah du rap invite ses camarades à redoubler de courage pour imposer un bras de fer décisif au pouvoir en place que, selon l’heureuse formule de Yakham Mbaye, il qualifie de « dynastie Faye-Sall ».
Le Témoin – Mollah, votre combat contre le régime du président Macky Sall est connu de tous et actuellement, l’actualité est dominée par le scandale petro-gazier révélé par la BBC. Quelle lecture faite vous de cet engouement populaire autour des questions de transparence sur l’exploitation de nos hydrocarbures ?
Mollah Morgun - cet engouement est un signal fort. car, les Sénégalais ont toujours eu cette soif de transparence dans la gestion de nos ressources naturelles qui ne se limitent pas au seul cadre pétro-gazier, mais va jusqu’à l’exploitation des ressources minières comme l’or de Sabodola, le zircon de la Grande côte ou de Casamance etc. cependant, la donne pétro-gazière constitue un facteur plus que symbolique mais surtout, cette ressource constitue un volet éminemment stratégique pour la bonne marche du pays ainsi que pour les générations futures. donc, c’est dire combien ce sursaut autour du scandale sur les contrats pétroliers et gaziers conditionne notre survie collective. et c’est pourquoi, venu du canada où je suis basé depuis un certain temps, j’avais jugé nécessaire de participer à la marche pour fustiger les « deals » obscurs entre Frank Timis, Aliou Sall et le président Macky Sall, sur le dos du peuple censé être souverain.
Au cours de cette marche non autorisée et réprimée par les forces de l’ordre, plusieurs activistes et jeunes de l’opposition ont été neutralisés par la police avec, comme effet, le repli rapide des participants. Il semble que contrairement à ce qui se passait du temps de Wade, depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir, le terrain n’est plus propice aux activistes et contestataires dans l’exercice de leur droit de manifester publiquement. Qu’en pensez-vous ?
Beaucoup d’activistes n’étaient pas venus vendredi dans l’intention de faire face au régime corrompu de Macky Sall et sa dynastie. Mais plutôt, ils étaient venus se livrer en toute douceur pour finalement être en sécurité dans les fourgonnettes de la police et mieux, se protéger contre les grenades lacrymogènes. et malheureusement, avec cette démarche, je ne trouve pas que le combat pourrait être gagné un jour. Sous l’ère Wade, il y avait beaucoup plus d’organisations. un tel engagement a été déterminant dans la contestation. Je suis désolé de le rappeler, mais il faut noter que si Abdoulaye Wade a battu en retraite en 2011 sur son projet de dévolution monarchique du pouvoir, c’était dû en grande partie à la violence inouïe des manifestants dans les rues de Dakar. Et pourtant, les choses sont pires aujourd’hui puisqu’ on fait face à une dynastie Faye Sall. Quasiment toute la famille du président Macky Sall est impliquée dans des scandales. le plus illustratif avant celui petro-gazier où son frère Aliou Sall est trempé, il y a le cas de son beau-frère, Mansour Faye, ministre de l’hydraulique, attributaire d’un marché de gré à gré à l’entreprise Suez au détriment de la Sde. Concernant les activistes, je me demande même où est l’intérêt d’appeler à venir à la place de l’obélisque tout en sachant que c’est juste pour se livrer aux forces de l’ordre. dans ces conditions, et si c’est pour cela, pourquoi ne pas aller directement au commissariat le plus près et se présenter ? Pour dire que cette stratégie de protestation n’est pas la bonne et elle ne fera jamais bouger le président Macky Sall ne serait-ce que d’un seul iota. car, seul un rapport de forces résolu peut ébranler l’actuel président. D’ailleurs, lui-même, à l’époque dans l’opposition, il usait de la violence pour se faire entendre et donc, de toute évidence, c’est ce qu’il attend de ses opposants pour réagir et faire éclater la vérité sur le scandale petro-gazier.
Actuellement, une frange de l’opposition estime que le président Macky Sall et tous les fonctionnaires impliqués dans la signature des contrats petro-gaziers avec l’entreprise Petro Tim doivent être poursuivis pour haute trahison. Partagez vous cette opinion ?
Absolument. Macky Sall risque d’être le premier président de l’histoire du Sénégal à être poursuivi pour haute trahison. Mais il est évident que cela ne pourra avoir lieu qu’après son règne dans la mesure où, actuellement, toute la justice est soumise à son diktat. au Sénégal, la justice n’est pas indépendante et c’est un secret de Polichinelle. d’ailleurs c’est pourquoi, je n’attends rien du soit disant procureur de la république Bassirou Guèye. Sur ce scandale petro-gazier, tout le monde doit savoir que ce régime n’est pas prêt à faire la lumière car sachant que plusieurs personnalités dont le frère du président, le ministre de l’intérieur, aly ngouye ndiaye et même le président Macky Sall sont tous impliqués.
MIMI TOURÉ PROPOSE LA MOBILISATION DE TOUTES LES FORCES SOCIALES POUR ERADIQUER LES MUTILATIONS FÉMININES
Selon la présidente du CESE, nous sommes en face de pratiques génératrices de souffrances individuelles, familiales et, « peut-être communautaires, qui impactent inéluctablement sur la qualité de vie et l’expression citoyenne des victimes
Présidant dans la matinée d’hier dimanche 16 juin 2019 le premier sommet africain sur les mutilations féminines et les mariages d’enfants, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a haussé le ton. Mme Aminata Touré a, en effet, proposé aux gouvernants africains la construction et la mise en œuvre d’un plan d’action « qui soit, à la fois, volontariste et lucide parce que réaliste et réalisable sur des échéances permettant d’atteindre les déterminants structurels des deux fléaux en vue de les éradiquer ». Le thème de cette année est : « Renforcer le pont entre l’Afrique et le reste du monde pour accélérer la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines et au mariage d’enfants.»
Venue représenter le président de la république Macky Sall au premier sommet sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants, la présidente du conseil économique, social et environnemental à d’emblée exprimé aux différents participants toute la fierté de l’état du Sénégal et de son peuple à accueillir cette rencontre. Celle-ci est une initiative conjointe avec la république de Gambie, en partenariat avec l’organisation non gouvernementale Safe hands for girls. ce premier sommet africain sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants s’inscrit, selon Mme Aminata Touré, dans la perspective de l’agenda de développement universel à l’horizon 2030 et de l’agenda afrique 2063. « Il se tient après l’adoption, en 2015, d’une position commune africaine assortie d’une campagne pour mettre fin aux mariages d’enfants et après la décision des chefs d’Etat prise en 2019 de renforcer l’engagement politique pour l’élimination des mutilations génitales féminines en Afrique. Ces importantes résolutions, prises au niveau de l’Union Africaine, ont régulièrement reçu l’appui des Premières Dames du continent, dans le cadre de leur dynamique de soutien aux communautés et aux groupes vulnérables. Il apparaît, dès lors, que la réunion de Dakar adresse deux problématiques au cœur de l’agenda de développement du continent et qui ont, en commun, de constituer des violations de droits consacrés par les différents instruments juridiques, sans compter les douleurs physiques et sociales qu’elles impliquent pour les victimes », a longuement expliqué la présidente du conseil économique social et environnemental.
Selon Mme Aminata Touré, nous sommes en face de pratiques génératrices de souffrances individuelles, familiales et, « peut-être communautaires, qui impactent inéluctablement sur la qualité de vie et l’expression citoyenne des victimes qui se trouvent ainsi, totalement ou partiellement, handicapées dans leur épanouissement individuel et dans leur contribution au développement de leur pays ». a partir du moment où le constat est établi et les résolutions prises, la présidente du cese pense que le challenge réside désormais dans la construction et la mise en œuvre d’un plan d’action qui soit, à la fois, volontariste et lucide « parce que réaliste et réalisable sur des échéances permettant d’atteindre les déterminants structurels des deux fléaux en vue de les éradiquer ».
Interpelant l’assistance composée de militants des causes de la femme et de la lutte contre les violences et mutilations faites à cette couche de la population, Mme Aminata Touré leur a indiqué que « dans cette perspective, vous comprendrez bien que sous le fondement constitutionnel de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’Unité africaine, le Sénégal sera fier d’être le point de départ de la nouvelle grande conquête. De ce point de vue, je rappelle que c’est ici, à Dakar, en 1994, lors de la cinquième Conférence régionale que les femmes africaines avaient adopté une position commune vers la Conférence mondiale des femmes de Beijing de 1995, mère de la plateforme d’actions en 12 domaines prioritaires qui constitue encore le référentiel historique de l’agenda mondial de la femme ». l’autre dimension symbolique qui s’attache à la présente réunion est, selon Mme la présidente du Cese, « calendaire, par la date du 16 juin, consacrée Journée de l’Enfant Africain, en commémoration du massacre des enfants de Soweto, reconnu comme moment fort d’accélération du processus de destruction du système inique de l’apartheid ».
« Parmi les priorités du 2ème Plan d’Actions Prioritaires du Pse couvrant la période 2019-2024, l’amélioration de la condition féminine et la protection des enfants sont des enjeux de premier ordre »
Pour mener à des changements durables et en profondeur, Mme Aminata Touré croit surtout à la force et à la puissance de l’éducation « qui éveille les consciences et élargit le champ des compétences accessibles aux individus et aux communautés ». en parlant d’éducation, la présidente du Cese confie que sa vision transcende bien la scolarisation, « au demeurant incontournable, pour embrasser aussi le rôle dévolu à la famille et aux organisations de femmes en plus d’un accès à la technologie reconnue comme vecteur d’accélération de tous les processus de rattrapage ». « D’ailleurs, c’est pour cette raison que le président de la République Macky Sall estime qu’une tentative d’isolement de la pratique des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants, comme une question à part et sans lien avec les autres préoccupations, peut aussi être vaine et sans lendemain. Nous savons bien, en effet, que les communautés qui les pratiquent ont des motivations profondes et cherchent à donner une solution à un ou des problèmes ; avec hélas de fausses réponses. De ce fait, toutes les approches par l’interdiction ou par la coercition simple conduisent souvent au développement de stratégies de contournement par des voies et procédés qui pourraient être en avance sur les censeurs », explique Mme Touré qui, « sous la très haute autorité de Monsieur le Président de la République ». la présidente du Cese a marqué l’engagement d’avance du Sénégal à s’inscrire dans les perspectives qui seront issues de ces trois journées de travaux qui ont débuté hier. Selon l’ancienne directrice au Fnuap, il est important de noter que, dans la phase 2 du Pse, l’amélioration de la condition féminine et la protection des enfants « sont des enjeux de premier ordre, l’autonomisation de la femme et de la fille, un objectif transversal, tandis que la sensibilité au genre est érigée en critère d’éligibilité des projets et programmes à inscrire parmi les priorités du 2ème Plan d’Actions Prioritaires couvrant la période 2019-2024 qui coïncide aussi avec un mandat du Président Macky Sall dédié à la femme et à la jeune fille ». Après quoi, Mme Touré a déclaré ouvert le 1er sommet africain sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants tout en lançant officiellement la 29ème édition de la Journée de l’enfant africain (Jea) et la 31ème édition de la semaine nationale de l’enfance.