Une enquête de la BBC révèle les dessous des "contrats nébuleux" impliquant le géant de l'énergie BP, Frank Timis, Aliou Sall et l'Etat, à propos de l'exploitation du gisement gazier au large des côtes du Sénégal
BP, le géant de l'énergie, a accepté de payer près de dix milliards de dollars à un homme d'affaires impliqué dans un contrat pétrolier controversé, d’après une enquête de la BBC.
BP avait acheté les actions de Frank Timis dans un gisement de gaz au large des côtes du Sénégal pour 250 millions de dollars en 2017. Mais les documents obtenus par BBC Panorama et Africa Eye révèlent que BP versera également à sa société entre neuf et douze milliards de dollars en redevances.
BP et M. Timis ont tous deux nié tout acte répréhensible dans cette affaire.
DU "TABAC" DANS LE SEXE, UNE PRATIQUE DANGEREUSE POUR LES FEMMES
Dans le sud du pays, des habitantes utilisent un produit aux vertus supposées médicinales
Le Monde Afrique |
Chloé Lauvergnier et Seydou Tamba Cissé |
Publication 02/06/2019
Assise dans la cour d’une grande maison, Fatou* ouvre délicatement un sac en plastique. A l’intérieur, des dizaines de sachets laissent s’échapper une forte odeur de tabac. Chacun contient quelques grammes d’un produit semblable à du terreau. « Vous sentez cette odeur ? Elle n’a pas changé depuis une semaine : c’est le signe que le produit est de bonne qualité », affirme cette habitante de Sédhiou, une petite ville de Casamance, dans le sud du Sénégal.
Depuis quelques années, de plus en plus de femmes de la région consomment ce produit, qu’elles surnomment « tabac » en raison de sa composition. « Il m’a permis de soulager mes maux de ventre. Mais il sert aussi à traiter les douleurs aux articulations et l’anémie, à lutter contre la fatigue et à faciliter l’accouchement », assure Fatou, qui le vend à d’autres habitantes de Sédhiou. D’après elle, le produit permettrait même de soigner l’infertilité :
« Je connais une femme qui n’a jamais réussi à avoir d’enfants durant dix ans. Elle est tombée enceinte après avoir commencé à le consommer. »
C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé Rokhaya*, la quarantaine, à tester le produit. « Des gens m’ont dit que ça allait m’aider à avoir des enfants », confie-t-elle à l’intérieur de sa maison, à la nuit tombée. Mais le produit est loin d’avoir eu l’effet escompté :
« J’en ai mis une petite quantité sur les lèvres du sexe, car les femmes l’utilisent comme ça généralement. Mais au bout de cinq minutes, j’ai commencé à vomir et à avoir des vertiges : j’ai cru que j’allais mourir ! Depuis, je ne l’ai plus jamais remis dans mon sexe. »
Rokhaya raconte qu’elle continue pourtant à utiliser le « tabac » lorsqu’elle a des crampes aux pieds, en le mélangeant avec du beurre de karité, ou encore pour nettoyer des plaies.
« C’est comme une drogue »
A Sédhiou, d’autres femmes décrivent des effets secondaires semblables : vomissements, étourdissements, diarrhée… L’une d’elles confie avoir fait une « nuit blanche » après avoir consommé le produit, qu’elle décrit comme « chaud et piquant ». « Ma langue est devenue lourde, j’ai eu le corps abattu, comme si j’étais anesthésiée : c’était comme une drogue », se souvient cette femme. Même son de cloche du côté de Rokhaya :
« C’est comme la cigarette : certaines femmes ne peuvent plus s’en passer. »
Plusieurs femmes de l’entourage de Rokhaya utilisent ce produit. L’une d’elles s’approvisionne auprès de trois fabricantes qui vivent dans un village voisin et viennent le vendre à Sédhiou. Elles ont commencé à fabriquer le produit trois ans plus tôt, après l’avoir découvert à Kandiénou, un petit village proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, d’où il serait originaire.
« Pour le produire, il faut piler des feuilles de tabac et deux autres plantes, lekankouran mano et le koundinding, jusqu’à obtenir une poudre. Ensuite il faut mélanger le tout, rajouter un peu d’eau et laisser reposer. Puis nous mettons le produit dans des petits sachets en plastique : c’est très rapide », détaille l’une d’elles. D’autres disent que de la soude serait aussi ajoutée.
L’activité est très rentable. Le coût de production est faible, puisqu’elles achètent uniquement les feuilles de tabac et les sachets en plastique. Ensuite, chaque sachet est vendu 50 francs CFA (0,08 euro) à des consommatrices ou à des vendeuses, qui le revendent ensuite 100 francs CFA.
Selon les trois fabricantes, au-delà de ses supposées vertus médicinales, leur produit serait aphrodisiaque, puisqu’il permettrait aux femmes de se procurer un certain bien-être lorsqu’elles sont seules. « Quand elles l’utilisent, c’est comme si elles faisaient l’amour avec un homme. Donc après, elles n’ont plus envie d’avoir de rapports sexuels avec leurs maris », racontent-elles en gloussant, avant d’ajouter : « Cela a d’ailleurs fragilisé beaucoup de couples. »
Menaces de répudiation
Plusieurs habitants confirment des tensions dans les ménages. C’est le cas de Boubacar Faty, secrétaire général du lycée Ibou-Diallo :
« Certaines femmes n’ont plus de contact physique avec leur mari, ce qui crée des frustrations. Un jour, j’ai entendu une femme dire à son mari : “Ce que le tabac me procure comme plaisir, tu ne m’en procures même pas la moitié !” »
Maïmouna Camara, ex-assistante sociale à l’hôpital de Sédhiou, assure que « certains hommes menacent de répudier leurs femmes s’ils découvrent qu’elles consomment le produit ». Celui-ci est donc vendu en cachette : les rencontres entre fabricantes, vendeuses et clientes ont systématiquement lieu dans les foyers, pour éviter d’attirer l’attention des hommes ou des autorités.
Mais au-delà des problèmes conjugaux causés par le produit, c’est surtout son impact sur la santé des femmes qui inquiète. Ngima Coly, une sage-femme de Sédhiou, estime que la consommation du « tabac » s’est considérablement développée depuis qu’elle l’a découvert, en 2010 :
« Quand j’examine des femmes qui l’utilisent, je vois un produit noirâtre accolé à leurs parois vaginales. Je constate cela presque tous les jours, y compris chez les jeunes, alors qu’auparavant c’étaient surtout des femmes assez âgées qui consommaient ce produit. »
Et même si elle reconnaît en ignorer les effets précis à long terme, elle martèle qu’« il ne faut pas l’utiliser », car elle estime qu’il pourrait entraîner des cancers du col de l’utérus : « Actuellement, j’en dépiste au moins cinq cas chaque année. »
De son côté, Ndèye Sarr, infirmière au poste de santé de Karantaba, une petite ville voisine, souligne l’addiction au produit :
« Quand on dit aux femmes d’arrêter de le consommer, elles sont d’accord mais elles continuent malgré tout. »
Risque de cancer du vagin
Le « tabac » est désormais arrivé à Dakar, où il a attiré l’attention de Cheikh Ameth Tidiane Diarra, un gynécologue-cancérologue de l’Institut Curie. L’utilisation de ce produit reste toutefois beaucoup plus marginale dans la capitale, puisque ce sont essentiellement des femmes originaires de Casamance qui l’achètent ou le vendent. Le docteur Diarra explique qu’il pourrait exister une corrélation entre l’utilisation de ce produit et les cancers du vagin :
« J’ai fait une dizaine d’années en gynécologie, durant lesquelles je n’ai jamais vu de cancer du vagin. Mais depuis deux ans, j’ai été confronté à treize cas. C’est peut-être lié au fait que je fais beaucoup plus de cancérologie actuellement, mais ce qui est sûr, c’est que letabagisme favorise le développement de cancers. Donc si les femmes mettent un produit à base de tabac dans leur sexe, cela peut augmenter le risque de cancer du vagin. De plus, mettre ce genre de produit dans le sexe peut provoquer des infections et affecter la fertilité. »
oncernant les effets bénéfiques supposés du produit, le docteur Diarra reconnaît qu’il existe probablement un « effet placebo » et que sa composition à base de tabac peut amener ses utilisatrices à avoir « des sensations pouvant être confondues avec de l’excitation ». Il espère présenter les premières conclusions de son étude d’ici à 2020. En attendant, lui aussi exhorte les femmes « à ne pas mettre n’importe quoi dans leur vagin ». De son côté, le ministère de la santé dit avoir connaissance du produit mais n’a entrepris aucune étude à ce sujet.
Au-delà du Sénégal, le « tabac » serait désormais exporté en France et dans certains pays frontaliers, si l’on en croit plusieurs habitants de Sédhiou. Une salariée de l’Unesco, qui a travaillé à Dakar durant plusieurs années, assure qu’il serait notamment vendu à Bordeaux.
* Les prénoms ont été changés.
par Mame Birame Wathie
AUX CONFINS DE L'INOPPORTUN DIALOGUE
Que ceux qui aiment les discussions et chérissent les longues palabres prennent leur pied - Ce mandat qui débute dans le bavardage va, à n’en pas douter, se terminer dans la grande confusion
Au pays de la « terranga », il est impossible de refuser le dialogue sans être taxé de suppôt de Satan. Les pourparlers aussi affectionnés que l’ombre de l’arbre à palabre, ceux qui s’en écartent, se mettent directement au ban de l’opinion. Mais, avec Macky Sall, qui a démoli la démocratie sénégalaise en sapant ses fondements, ces considérations deviennent de plus en plus surannées. Ceux qui ont décliné son insincère appel vont bientôt s’assurer de la justesse de leur position. Car, en vérité, l’inopportun dialogue, tardif et impertinent, va déboucher sur des compromis devant baliser le sinueux chemin que le leader de l’APR s’efforce à arpenter.
Il était plus indiqué d‘attendre que le dialogue dit national démarre pour mieux appréhender la nouvelle espièglerie que Macky Sall peaufine. Si là où il va parait clair, le comment il compte s’y rendre l’était moins. Avec ce dialogue, le troisième du genre, après ceux de 2016 et de 2017, il lève un coin du voile sur sa stratégie. Que ceux qui aiment les discussions et chérissent les longues palabres prennent leur pied. Ce mandat qui débute dans le bavardage va, à n’en pas douter, se terminer dans la grande confusion.
« Jamais deux sans trois »
Quand, au mois de mai 2016, le président Sall lançait l’idée d’un dialogue national, nous écrivions : « Il a été dit que l’emprisonnement de Karim Meissa Wade était une demande sociale. Faut-il maintenant un dialogue national pour décider de son élargissement, voire de son blanchiment ? Me El Hadji Diouf, qui n’est pas loin de porter la parole officieuse de Macky Sall, a déjà campé le décor en ces termes : «Un président doit avoir le culte du pardon. Monsieur le président, on vous assure que vous êtes le roi des arènes, vous êtes le plus puissant. Le procès de Karim est fini. Donc, je vous demande de le gracier. Ceux qui vous disent que quand il sortira, il va vous créer des problèmes, se trompent. Karim est un Sénégalais comme les autres centaines de Sénégalais que vous avez graciés. De deux, il est un fils unique d’un couple de vieillards, sa femme est décédée et n’a que des gamins comme enfants. Je vous demande de le gracier». Moins d’un mois après cette retentissante plaidoirie de Me El Hadji Diouf, le 19 mai 2016, les portes de la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss s’ouvraient miraculeusement derrière Karim Wade. Et, le dialogue dit national définitivement clos sans autre forme de commentaire.
Malgré ce premier coup porté à l’intelligence des Sénégalais, Macky Sall récidive un an plus tard. D’abord désignées « dialogue», pour sans doute décourager ceux qui n’avaient vu que du feu au premier du nom, ensuite « concertations sur le processus électoral », des rencontres, présidées par Seydou Nourou Ba, vont réunir des partis politiques parmi les moins représentatifs qui, avec l’APR et ses alliés, mirent au monde la monstruosité démocratique qu’est le système de parrainage. La suite est connue. Le dialogue finit en eau de boudin.
On oublie tout et on recommence
Pour ce troisième coup de Jarnac, Macky Sall a mis les formes. Pour le crédibiliser, il s’en est allé tirer Famara Ibrahima Sagna, comme il l’avait jadis fait avec Amadou Makhtar Mbow, de sa paisible retraite. Tout comme le Général Mamadou Niang dont les faits d’armes remontent du temps où Macky Sall était au collège. « Aujourd’hui nous devons scruter l’avenir immédiat, mais aussi voir loin pour anticiper et prévenir les nuages dévastateurs que portent, avec elles les effilures du pétrole et du gaz. C’est de cela qu’il s’agit. Sauver notre pays des effets néfastes de la dévastation de la division. Avec l’équipe qui m’accompagne, nous sommes des facilitateurs. À la sirène de l’aventure et de la division, demain sera lumineux et rayonnant si nous restons unis», a claironné le général à sa prise de fonction en tant que président de la Commission pour le Dialogue politique.
Toutefois, l’enthousiasme du général va finir par donner naissance à l’amertume. Car, s’il est lui dans le vrai, Macky Sall, qui est à la base de tout cela, est dans l’enfumage. Le dialogue qu’il a lancé poursuit trois objectifs fondamentaux :
Premièrement, occuper les forces vives de la Nation et ainsi s’éviter le syndrome Wade et les Assises nationales de 2008. Aujourd’hui que les préoccupations sont vives, les angoisses aigues exacerbées par des morts en série, à défaut d’un « ndeup » (rituel d’exorcisme) national, des réponses, que le régime est incapable de donner, sont attendues. Abdoulaye Wade avait prêté le flanc en 2008, après avoir pourtant « empêché» l’opposition de siéger à l’Assemblée nationale. Celle-ci, dans un sursaut instinctif, avait lancé les Assises nationales qui allaient compliquer sa gouvernance alors très mise en mal par les émeutes de la faim. Deuxièmement, diviser davantage l’opposition. La conférence de presse d’Ousmane Sonko est, à ce sujet, illustrative. Troisièmement, et c’est la raison la plus significative, gracier Khalifa Sall et lancer le processus d’amnistie pour Karim Wade. A ce propos, il est à noter le piège dans lequel les partisans de Khalifa Sall sont en train de mener leur mentor. En s’acharnant à demander une éventuelle grâce à accorder à l’ancien maire de Dakar, ils culpabilisent celui-ci. Pis, si Khalifa Sall obtient une grâce et Karim Wade, une amnistie, le premier demeurait toujours inéligible contrairement au fils du SG du PDS qui serait plus blanc que neige. C’est à ce traquenard que Me Wade, qui traîne un lourd passif de complotiste depuis la dernière présidentielle, évite d’être mêlé en refusant de prendre part au dialogue. Une amnistie sera certes exigée pour Karim Wade mais par Oumar Sarr et Mamadou Diop Decroix, notamment, qui ne parleront pas au nom du PDS.
En définitive, le dialogue réussira à déconstruire tout ce que la Justice a érigé durant le premier mandat de Macky Sall partagé entre trois ans de poursuites judiciaires contre Karim Wade et deux contre l’ancien maire de Dakar. Une énorme responsabilité que le président Sall refuse d’endosser seul. Même s’il se dit prêt à appliquer tout consensus issu des discussions. Et comme, il l’a soutenu à l’ouverture du dialogue, le 28 mai dernier, Macky Sall, mis en accusation, pourrait toujours rétorquer : je l’avais dit au début, «Le président de la République a une mission, il ne fait pas la Justice surtout dans un pays démocratique».
Toutes ces manœuvres font que quand Macky Sall lance, comme il l’a dernièrement fait : « Je ne suis plus dans les affaires de ndiouthie ndiathie (combines) », seuls les coqs y croient, comme dirait l’autre.
PAR Aboubacar Demba Cissokho
QUAND SAMORY TOURÉ DÉCÉDAIT
Le 2 juin 1900, s’éteignait à l’âge de 70 ans à Ndjolé, au Gabon, le fondateur de l’empire du Wassoulou, grande figure de la résistance à la pénétration coloniale française en Afrique de l’Ouest
Touré avait été déporté sur l’île de Ndjolé après son arrestation le 29 septembre 1898, dans son camp de Guélémou. Samory Touré est né en 1830 à Miniambaladougou, sur le territoire de l’actuelle République de Guinée. Fils de marchands, il devient un chef politique dont l’empire, le Wassoulou, s’étendait en 1881, de la Guinée à la Côte d’Ivoire, en passant par le Mali, le Liberia et la Sierra Leone.
Il se proclame ‘’Faama’’ (chef en mandingue) de son empire et fit de Bissandougou la capitale de celui-ci. C’est en 1882 que se déroule le premier affrontement important entre une colonne française et une des armées de Samory, qui réussit à repousser les Français. En 1886, eut lieu la signature du traité de Kéniéba-Koura, aux termes duquel Samory Touré cédait la rive gauche du fleuve Niger à la France. La pièce de théâtre Une hyène à jeun de l’écrivain malien Massa Makan Diabaté (1938-1988) est inspirée de cet épisode.
Après la défaite de Babemba Traoré, roi de Sikasso (mai 1898), l’armée coloniale lance une offensive sur celle de Samory Touré. L’empereur du Wassoulou fut arrêté le 29 septembre 1898. Il sera exilé au Gabon où il décède le 2 juin 1900 d’une pneumonie.
Samory Touré a incarné les vertus que proclamait l’hymne du Wassoulou : « …Organiser, diriger et défendre le pays de ses pères ; Dire la vérité en tout lieu et en tout temps ; Etre impartial ; Protéger le faible et braver l’ennemi ; Exprimer courageusement ses pensées… ». Toutes choses que la jeunesse africaine, désorientée et en mal de références politiques fortes cherche.
« Ni’ibi bang a fi’ite » (Quand on refuse, on dit non), disait-il. A l’heure où la souveraineté de nos pays est mise à rude épreuve, il est bon de s’inspirer de la lutte de ce géant de notre histoire politique pour préserver notre dignité et réaliser le progrès de nos peuples.
Le Bembeya Jazz National, l’orchestre le plus célèbre de l’histoire de la musique guinéenne, a immortalisé son épopée dans un disque-culte intitulé Regard sur le passé, dont la réalisation et la production ont été conduites et supervisées par le président Sékou Touré (1922-1984) en personne.
"SADIO MANÉ EST UN EXEMPLE EXTRAORDINAIRE DE VALEURS"
Comme après plusieurs matchs de cette saison européenne, Didier Domi livre son analyse de la victoire de Liverpool en finale de Ligue des champions face à Tottenham
Au coup d'envoi, Tottenham aligne un 4-2-3-1 avec notamment la paire Sissoko-Winks au milieu face à un 4-3-3 plus traditionnel de Liverpool. Qu’est-ce que tu en as pensé ?
Liverpool a eu une approche assez conservatrice. Je me demandais vraiment comment Mauricio Pochettino allait jouer car il a vraiment une palette de choix très importante : il pouvait jouer en 4-4-2 losange comme face à City au retour, à 3 derrière comme face à l’Ajax... Et le fait qu’il associe Winks à Sissoko, ça démontrait son envie de vouloir ressortir le ballon.
« Malheureusement pour Tottenham, ce qu’ils faisaient était trop pauvre techniquement. Dans l’analyse des situations, dans l’exécution, dans la justesse technique... Le niveau était assez pauvre. »
À la 35e minute, ils avaient d’ailleurs 65-66% de possession de balle. Malheureusement pour lui, possession ne veut pas dire efficacité. Lors du premier quart d’heure, on a pu voir beaucoup de longs ballons en profondeur vers Son ou Mané notamment. Pourquoi ? Car il y avait deux triangles qui se calquaient l’un sur l’autre, ce qui est d’une part logique lorsqu'un 4-2-3-1 se dresse face à un 4-3-3. Ce sont deux triangles à l’envers : Dele Alli (pointe haute) sur Fabinho (pointe basse) et la paire Winks-Sissoko sur Henderson et Wijnaldum. C’était donc fermé au milieu, d’où les longs ballons. Ensuite, Winks et Sissoko sont redescendus un peu plus bas, et là, Henderson et Wijnaldum les ont moins suivis ce qui ouvrait alors la possibilité de passer davantage par le milieu.
Qu'est-ce qui a péché du côté des Spurs ?
Malheureusement pour Tottenham, ce qu’ils faisaient était trop pauvre techniquement. Dans l’analyse des situations, dans l’exécution, dans la justesse technique... Le niveau était assez pauvre. Même si, encore une fois sur le premier but, il y a une statistique qui est quand même révélatrice sur l’une des faille de Tottenham en Ligue des champions cette année. Sur les dix-sept buts qu’ils ont encaissés lors de cette campagne avant la finale, ce qui est un total élevé, sept l’ont été dans le premier quart d’heure. C’est énorme. Tottenham avait déjà ces problèmes de concentration depuis le début de la compétition. En face, tu joues contre un Liverpool conservateur, meilleur défense de Premier League, avec des morts de faim au milieu de terrain. Tu te mets dans une situation compliquée.
Pour illustrer ce déchet technique, Dele Alli est notamment passé à côté de sa première période.
Il y a deux joueurs qui ont énormément manqué de justesse technique : Dele Alli et Moussa Sissoko. Alli a été trop lent, trop pauvre et même Kane a eu du mal à bouger en première période pour se sortir du marquage des centraux. Et quand tu as deux de tes meilleures éléments offensifs qui sont hors du coup, tu es trop pénalisé.
L’ouverture du score d’entrée de jeu a-t-elle trop affecté la rencontre ?
Ça a peut-être plus changé les plans de Liverpool, dans le sens où ils auraient été forcément un peu plus « joueurs » sans ce penalty précoce. Quand tu marques très tôt et que tu as l’expérience de l’année dernière, forcément, tu fais plus attention. Ils ont appris de leurs erreurs. Liverpool n’avait pas envie de prendre trop de risques, et il n’y a qu’à voir les bases du premier but. Tu la vois tout le temps en Premier League, cette transversale de Van Dijk sur Mané. Mané, c’est un diable.
« Mané, même lorsque Liverpool ne fait pas un bon match, il est toujours efficace. Le penalty, c’est lui. La frappe de Milner qui frôle le montant en deuxième période, c’est encore lui. Mané, c’est l’explosion. »
Parlons de Mané, justement. C’est le joueur qu’il faut ressortir de cette finale ?
Oui, avec Van Dijk. Mané, même lorsque Liverpool ne fait pas un bon match, il est toujours efficace. Le penalty, c’est lui. La frappe de Milner qui frôle le montant en deuxième période, c’est encore lui. Mané, c’est l’explosion, et c’est ce qui a manqué à Tottenham ce soir. Il court au bon endroit, au bon moment. Quand Salah est parfois brouillon dans ses choix, lui est toujours « clinical » comme disent les Anglais. Et en plus, en deuxième mi-temps lorsque Klopp a fait entrer Milner, Liverpool est plus passé en 4-4-2 et il a occupé à merveille le côté gauche. C’est quelqu’un qui fait les efforts défensifs, c’est un exemple extraordinaire de valeurs.
Du côté de Tottenham, il y a eu très peu de situations en première période. Contrairement en seconde où, dès que Kane a commencé à décrocher, les occasions sont arrivées.
Dès qu’il a commencé à décrocher, ils se sont retrouvés plus haut sur le terrain. Quand Kane est redescendu plus souvent, mais aussi lorsque Lucas est rentré et surtout lorsque Son revenait plus à l’intérieur. Tu avais enfin davantage de passes qui cassaient des lignes, et surtout, des combinaisons dans l’axe entre Kane, Alli, Son, Lucas alors que les couloirs étaient vraiment laissés à Trippier et Rose. Tu avais donc cette supériorité numérique au milieu, et les frappes de Son, un petit peu Lucas, sont enfin arrivées. Mais trop tard.
Ce qui a manqué à Tottenham, c’est donc vraiment au niveau de la finition et de la technique.
Tout le monde a déjà entendu ce poncif où on rabâche que c’est dans le dernier tiers du terrain où les gestes techniques doivent être parfait, où il faut être précis, tueur. Dans les trente derniers mètres, il faut avoir cette fraîcheur pour être appliqué et surtout analyser les situations. Sur cette rencontre, ils ont trop mal analysé les différentes opportunités qui s’offraient à eux.
Pour terminer, un mot sur les coachs : Klopp a plus gagné cette finale que Pochettino ne l’a perdue ?
« Klopp restait sur six finales perdues, et tu as senti qu’il était beaucoup plus conservateur pour aller la gagner. »
Tottenham a été égal à lui-même, mais ils ont été inoffensifs. Lorsque les premières occasions arrivent à dix minutes du terme, c’est trop tard. Et côté Liverpool, le premier but les a aidé. Quand tu as l’un des meilleurs centraux du monde avec Van Dijk, et un des meilleurs gardiens avec Alisson, c’est plus simple. Pour le suspense, il n’aurait pas fallu que Liverpool marque en premier. Klopp s’est quand même servi de l’expérience dans cette compétition dans l’approche de son match. Un peu comme Deschamps, lorsqu'il disait qu’à l’Euro 2016 que ses joueurs étaient bien concentrés, mais un tout petit peu stressés. C’est pour ça qu’en 2018, il s’est attelé à avoir un groupe plus relaxé et il s’est passé la même chose avec Liverpool. Même s’ils ont joué plus défensif, lorsque tu joues libéré, tu es beaucoup plus serein quelque soit la situation qui se présente face à toi. Klopp restait sur six finales perdues, et tu as senti qu’il était beaucoup plus conservateur pour aller la gagner. Il fait d'ailleurs deux changements très tôt dans le match, avec Origi qui entre à la place de Firmino et Milner pour Wijnaldum afin d'avoir ses deux lignes de 4 dès l’heure de jeu. Ce n'est pas anodin.
C’est un signe de maturité, cette gestion de Klopp ?
Exactement. C’est un signe de maturité, et certaines fois aussi, il te faut faire les bons choix dans ta qualité de joueurs. Que tu aies l’argent, ou pas. Quand tu mets 80 millions sur Van Dijk, ou 65 millions sur Alisson, Pochettino n’a pas pu le faire ! (Rires.) Mais ces deux-là ont été déterminants pour apporter cette sérénité. Le retour de Van Dijk sur Son à quinze minutes de la fin, alors que tout le monde pensait que l’attaquant partait seul au but, en est l’exemple même. Alisson, il a fait une erreur à Leicester en début de saison, et depuis c’est parfait. Le fait d’avoir eu un board qui a accepté ce choix est essentiel. Car que tu t’appelles Guardiola ou n’importe quel autre entraîneur défensif, la base d’une équipe c’est ton gardien, tes deux centraux et ton/tes numéros six. C’est la véritable colonne vertébrale, et à Liverpool, ça se sent qu’il y a eu une bonne concertation là-dessus.
LE SACRE DE LIVERPOOL, UNE BONNE PUB POUR LE FOOT AFRICAIN
Un Sénégalais qui provoque un penalty décisif - Un Égyptien qui le transforme, en finale - Et un Camerounais qui s’assure que l’équipe adverse ne marque pas - Les trois africains des Reds ont grandement contribué à l'épilogue de cette C1
Liverpool a remporté la prestigieuse coupe d’Europe des clubs de football (Ligue des champions UEFA) pour la sixième fois. Un sacre en Ligue des champions, face à Tottenham (2-0), que les « Reds » doivent en bonne partie à leurs joueurs africains, Mohamed Salah et Sadio Mané en tête.
Un Sénégalais qui provoque un penalty décisif. Un Égyptien qui le transforme, en finale. Et un Camerounais qui s’assure que l’équipe adverse ne marque pas. Les sacres de Sadio Mané, Mohamed Salah et Joël Matip face à Tottenham ont été une excellente publicité pour le football africain.
Si Liverpool a décroché sa sixième victoire en Ligue des champions européenne, ce 1er juin 2019 à Madrid, le club anglais le doit en bonne partie à ces trois-là.
Après avoir été le héros du huitième de finale face au Bayern Munich, Mané a fait basculer le match en obtenant une faute de main du Français Moussa Sissoko. Salah, lui, n’a pas tremblé au moment d’ajuster le gardien de but adverse, Hugo Lloris. Enfin, Matip a peut-être réussi son meilleur match depuis son arrivée en juillet 2016. Le « Lion indomptable » s’est montré intransigeant en défense centrale.
Comme le Chelsea de 2012
En 2012, Chelsea avait été sacré avec le Nigérian John Obi Mikel, le Ghanéen Michael Essien, ainsi que les Ivoiriens Salomon Kalou et Didier Drogba,dans ses rangs. En 2019, Liverpool a fait aussi bien avec Mané, Matip, Salah et le Guinéen Naby Keita (forfait pour cette finale).
Tous les quatre ont été recrutés à la demande de Jürgen Klopp, le coach des « Reds ». Certains l’ont été au prix fort : 42 millions d’euros pour Salah, 41 pour Mané et 65 millions pour Keita. Matip, lui, s’était engagé librement à Liverpool. Tous les quatre ont justifié à un moment ou à un autre la confiance du technicien allemand, cette saison.
Leurs prestations sont aussi une bonne promotion pour le foot en Afrique. En effet, Keita, Mané et Salah ont été formés sur le continent, contrairement à un Drogba par exemple. Leur présence à la Coupe d’Afrique des nations 2019 en Égypte (21 juin-19 juillet) pourrait intéresser un nouveau public à cette compétition, qui se jouera pour la première fois en juin/juillet et avec 24 équipes.
ne grande première pour l’Égypte et la Guinée
Mohamed Salah et Naby Keita sont devenus respectivement le premier international égyptien et le premier international guinéen à remporter la Ligue des champions, dans sa version modernisée en 1992. Sadio Mané est le deuxième international sénégalais après Salif Diao, comme l’indique la confédération européenne de football dans son UEFA CHAMPIONS LEAGUE STATISTICS HANDBOOK 2018/19, même si Diao a joué un rôle extrêmement mineur dans le sacre du Liverpool version 2005. Enfin, Matip est le troisième Camerounais champion d’Europe des clubs depuis 27 ans, après Samuel Eto’o et Geremi Njitap. À noter que les « Black Stars » du Ghana sont les mieux représentés parmi les vainqueurs africains de la nouvelle C1, avec Abédi Pelé (Marseille 1993), Ibrahim Tanko (Borussia Dortmund 1997), Samuel Kuffour (Bayern Munich 2001), Sulley Muntari (Inter Milan 2010) et Michael Essien (Chelsea 2012).
POUR OBTENIR UN VISA AMÉRICAIN, IL FAUDRA RENONCER À L'ANONYMAT EN LIGNE
Le département d'État américain exige maintenant que presque tous les demandeurs de visas soumettent leurs noms d'utilisateur sur les médias sociaux, leurs adresses courriel et leurs numéros de téléphone
Le département d'État américain exige maintenant que presque tous les demandeurs de visas soumettent leurs noms d'utilisateur sur les médias sociaux, leurs adresses courriel et leurs numéros de téléphone.
La modification, qui a été proposée en mars 2018, devrait toucher les quelque 15 millions de personnes qui font une demande de visa pour entrer sur le territoire américain chaque année.
« La sécurité nationale est notre priorité absolue lors de l'attribution des visas, et tous les voyageurs et les immigrants qui souhaitent se rendre aux États-Unis font l'objet d'un contrôle de sécurité approfondi », a précisé le département. « Nous travaillons constamment à trouver des mécanismes pour améliorer nos processus de filtrage afin de protéger les citoyens américains. »
Les identifiants de médias sociaux, les courriels et l'historique des numéros de téléphone n'avaient auparavant été réclamés qu'aux candidats identifiés comme des personnes voyageant dans des régions contrôlées par des organisations terroristes.
On estime à 65 000 le nombre de demandeurs qui tombent dans cette catégorie chaque année.
En plus de leurs antécédents dans les médias sociaux, les demandeurs de visa doivent maintenant fournir tous les numéros de téléphone et adresses électroniques qu'ils ont utilisés au cours des cinq dernières années.
Lors de l'annonce des changements, en mars, l'organisation de défense des droits de la personne Americain Civil Liberties Union avait soutenu qu'il n'existait « aucune preuve qu'une telle surveillance des médias sociaux soit efficace ou juste », en plus d'affirmer que cela pousserait les gens à s'autocensurer en ligne.
L'AFRIQUE SUR ORBITE DU MONDIAL DE FOOT FÉMININ
Trois équipes africaines sont qualifiées pour la Coupe du monde féminine de football en France : le Nigeria, le Cameroun et l'Afrique du Sud - Revue des troupes
Déjà sur le toit du football continental avec leur onzième victoire lors de la Coupe d'Afrique des nations féminine 2018, les Super Falcons du Nigeria sont l'équipe la plus titrée et la plus attendue d'Afrique pour ce Mondial. Car les Super Falcons ont bataillé dur pour décrocher le dernier titre continental et s'envoler pour une nouvelle qualification.
Des Nigérianes en mode conquête
Après avoir terminé deuxièmes de leur poule derrière l'Afrique du Sud, elles ont dû passer deux fois par la séance des tirs au but. Tout d'abord en demi-finale contre le Cameroun, puis en finale contre les Sud-Africaines, deux adversaires qui seront également présentes en France cet été. Mais elles ont de bonnes raisons d'y croire. Il faut savoir que les Super Falcons (un surnom qui rappelle celui des Super Eagles du Ghana, leurs concurrentes de toujours, NDLR) ont participé à toutes les Coupes du monde depuis la première édition en 1991, mais n'ont dépassé le premier tour qu'une seule fois pour atteindre les quarts de finale en 1999. Le tournoi qui s'ouvrira vendredi 7 juin en France marquera donc leur huitième participation à la plus prestigieuse compétition de football féminin au monde. La NFF (Fédération de football nigériane) espère maintenant que les Super Falcons pourront transférer leur succès continental sur la scène mondiale et au moins sortir de la phase de groupes. Les dames de l'entraîneur suédois Thomas Dennerby affronteront la France, favorite, la Norvège et la Corée du Sud dans le groupe A.
Et, s'il y avait un nom à retenir dans cette superbe équipe désormais de plus en plus soudée, ce serait celui d'Asisat Oshoala. Après avoir remporté le ballon d'or et le ballon d'or Fifa U20 en 2014, Asisat a ajouté trois trophées de footballeuse africaine de l'année, a joué pour Liverpool, Arsenal, pour enfin atterrir à Barcelone ! Asisat Oshoala a inscrit sept buts en sept matches de championnat pour Barcelone, devenant ainsi la première Africaine et Nigériane à marquer dans une finale de la Ligue des champions féminine. Elle est également la première joueuse africaine et nigériane à figurer en finale de la Ligue des champions féminine de l'UEFA. À ses côtés figure en place la joueuse Onome Ebi. À 36 ans, c'est sa cinquième Coupe du monde en tant que défenseuse.
Quatre ans après, revoilà les Lionnes en Coupe du monde
Pour la première fois de son histoire, l'équipe nationale féminine de football camerounaise s'est qualifiée pour la Coupe du monde de la Fifa en 2015 au Canada. Les joueuses avaient créé la surprise en battant la Suisse en phase de groupes et avaient constitué la deuxième équipe africaine à atteindre les huitièmes de finale. Malheureusement, l'aventure de l'équipe s'est terminée au deuxième tour après sa défaite face à la Chine. Cette fois-ci, les Lionnes « blessées » espérent surpasser leur record face au Canada, aux Pays-Bas et à la Nouvelle-Zélande dans le groupe E. « J'étais très fière de participer à cette Coupe du monde parce que c'était une première. C'est le rêve pour tout footballeur. Ça a été positif pour le Cameroun, pour l'Afrique en général et pour moi en particulier », souligne l'attaquante Gaëlle Enganamouit au micro de Fifa.com. « Nous serons attendues et tout le monde voudra nous battre. Nous devrons être au top physiquement et tactiquement. Nous voulons faire mieux ou au moins aussi bien qu'il y a quatre ans. J'espère que notre préparation commencera le plus tôt possible, car l'exigence de résultat sera là, de toute façon. Et, si nous ne sommes pas performantes, les supporteurs jugeront sans chercher à connaître les raisons. « Dans tous les cas, le retour du Cameroun, qui s'est qualifié pour la France après avoir battu le Mali dans le match pour la troisième place de la Coupe d'Afrique des nations féminine au Ghana, renforce son ancrage dans le football international. Le pays s'est même qualifié pour chacune des deux dernières Coupes du monde des moins de 17 ans ! Sur les 13 joueurs qui ont passé du temps sur le terrain lors de la huitième de finale perdue contre la Chine en 2015, 12 font partie de la formation 4 ans plus tard.
Gabrielle Onguéné est la joueuse à suivre dans cette équipe. Remarquée lors de la dernière Coupe du monde, elle est aussi l'un des meilleurs buteurs du championnat russe ces dernières années. Plus récemment, elle a marqué le but vainqueur du match contre le Mali, qui a permis la qualification pour la Coupe du monde grâce à une superbe frappe au-delà de 20 mètres.
Premier test pour les footballeuses sud-africaines
Les Banyana Banyana se sont qualifiées pour leur première Coupe du monde après une excellente performance à la Coupe d'Afrique des nations 2018, où elles sont arrivées deuxièmes après les Super Falcons du Nigeria. Cependant, la phase de groupes s'annonce très difficile, d'autant plus qu'elles devront affronter les favoris du tournoi, l'Allemagne, la Chine et l'Espagne, dans le groupe B de la mort. Les joueuses emmenées par la capitaine Desiree Ellis, 56 ans, devront miser sur Thembi Kgatlana, l'une des footballeuses africaines les plus talentueuses tenante en 2018 du prestigieux prix de footballeur africain de l'année après avoir terminé meilleure buteuse de la CAN 2018. Actuellement à Beijing avec BG Phoenix en Chine, la joueuse, âgée de 22 ans, compte déjà plus de 50 sélections pour son pays et entend bien faire du rendez-vous français un tremplin pour briller sur la scène mondiale.
Les footballeuses de l'équipe nationale d'Afrique du Sud qualifiée pour le Mondial 2019 ont déjà gagné un premier match, celui des primes. Puisqu'elles recevront des bonus « quasiment équivalents » à ceux de leurs collègues masculins qui participeront à la Coupe d'Afrique des nations en Égypte cet été. « Les primes pour la participation à la Coupe du monde dames sont quasiment les mêmes que les bonus des Bafana Bafana (l'équipe nationale masculine) » à la CAN, a déclaré le porte-parole de la Fédération sud-africaine de football, Dominic Chimhavi. Une décision prise au moment où le combat pour l'égalité salariale est très vif au sein de certaines fédérations de football.
Les joueuses des Banyana Banyana percevront une prime individuelle de 320 000 rands (20 000 euros) si elles passent le premier tour, de 420 000 rands (26 000 euros) en cas de qualification pour les demi-finales et de 670 000 rands (42 000 euros) si elles parviennent en finale, a-t-il précisé. En cas de sacre, la prime sera de 950 000 rands (59 000 euros). Interrogé sur les raisons de cette quasi-parité financière, Dominic Chimhavi a répondu : « C'est la première fois que les Banyana Banyana sont qualifiées pour une Coupe du monde. Du coup, ça a généré de l'argent » de la part des sponsors.