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9 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
DIALOGUE NATIONAL, UN DEAL ENTRE ÉLITES
EXCLUSIF SENEPLUS - Outrage à la démocratie que cet aéropage de vieux hommes qui prétend refonder le pays sans les femmes et les jeunes ! Qu’est-ce que ce raout peut bien apporter qui n’ait été déjà dit ?
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 02/06/2019
Il a gagné l’élection par un coup KO, comme on dit. Avec 58.2% des suffrages. Après avoir éliminé ceux qui apparaissaient alors comme ses deux principaux challengers. L’un, Karim Wade contraint à l’exil au Qatar dans des circonstances encore nébuleuses, pour un bail indéterminé. L’autre Khalifa Sall, à la prison sur une accusation dont le fondement et la procédure ont été contestés jusque par la cour de justice de la CEDEAO.
Puis, à quelques mois de l’élection, on a mis en place, sans concertation avec l’opposition, une loi dite sur le parrainage qui a permis de ne retenir que quatre candidats face au président de la République. Entre temps, on a rigoureusement encadré, si ce n’est interdit et le cas échéant, réprimé violemment les manifestations publiques des partis politiques.
On a ensuite mené une campagne électorale, sans aucun contrôle ni du montant des budgets des candidats, ni de l’origine de l’argent. Le président sortant a pu ainsi bénéficier d’un budget de campagne pratiquement illimité, qui a permis de distribuer des pagnes et autres goodies au bon peuple à travers tout le pays et d’acheter carrément leurs votes à 5.000 ou 10.000 fcfa l’unité.
Les grands électeurs, entrepreneurs du politique, chefs traditionnels et religieux et autres « grands griots » ont, quant à eux, eu droit à des « récompenses » autrement plus consistantes. Dans le même temps, ainsi que les observateurs nationaux et internationaux, dont ceux de l’Union Européenne, l’ont noté, on s’est assuré de la complicité d’un contingent important de la presse.
Une fois la victoire déclarée, on s’est attelé immédiatement à la suppression du poste de Premier ministre du Sénégal, ce dont on n’avait soufflé mot pendant toute la campagne électorale. Et cela, sans aucune concertation, ni avec l’opposition, ni même avec les « partenaires sociaux » ou même les « chefs traditionnels et religieux ».
Et voilà qu’on appelle à « une réflexion commune » pour « améliorer la marche du Sénégal, sur «… le processus électoral, l’économie, l’exploitation pétrolière et gazière en perspective… » Ces questions à l’ordre du jour du « dialogue national » ont pourtant toutes été discutées, en long et en large lors de la campagne électorale.
Le programme de gouvernement proposé par le candidat Macky Sall a traité de toutes ces questions et proposé des solutions à chacune d’entre elle dans le cadre de la Phase II de son Programme pour un Sénégal Emergent (PSE). N’est-ce donc pas ce programme du président candidat qui a été plébiscité à l’issue de la présidentielle de Février 2019 ? Que s’est-il donc passé, seulement trois mois après ?
Aucune catastrophe naturelle en tous cas ! Aucune crise économique ou financière puisqu’on déclare un taux de croissance de 6,6% en 2018 et une projection de 6,8% en 2019 !
On nous assure que la dette publique du pays ne représente que 49% de son PIB, se situant donc bien en dessous des 70% convenus dans le cadre du pacte de convergence de l’UEMOA. Que le budget 2019 est établi à 4.000 milliards FCFA en augmentation de plus de 7.2% par rapport à celui de 2018.
On nous assure que le déficit budgétaire, évoqué par l’opposition notamment par M. Mamadou Lamine Diallo, président du parti Teki et économiste de son état, en décembre 2018 déjà et encore récemment par M. Ousmane Sonko, n’est que « tension de trésorerie » ! Serait-ce donc la situation politique, si ce n’est l’état de l’économie, qui motive la convocation de ce « dialogue national » ?
Macky Sall, réaliste en politique s’il en est, soucieux de sa sortie du pouvoir, voulant se prémunir du sort qu’il a réservé à Karim Wade puis à Khalifa Sall, chercherait-il à se construire une base autrement plus prégnante que celle de Benno Bokk Yakkar ? Une base qui lui permettra de bénéficier au cours des cinq années de son dernier mandat d’un consensus mou, avec une classe politique et une société civile compromises puisqu’impliquées dans le gouvernement et l’administration. Dans le même temps, un dauphin sera identifié, initié et lancé avec toutes les garanties pour s’imposer.
Le dialogue national aura servi ainsi à mettre en place un « nouveau deal » politique pour coopter l’élite du pays qui se partageait jusqu’alors entre les partis d’opposition et les « organisations de la société civile ». L’opération bénie par les « autorités traditionnelles et religieuses », scellée sous le fronton de la République, n’aura pas l’air d’une vulgaire « transhumance ».
On transfusera Benno Bokk Yakkar que ses vieux cornaques, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, n’arrivent décidemment pas à mettre en ordre de marche, hors les élections et les « khawarés ». Puis on fera de la place dans l’attelage d’un « gouvernement d’union national », dans les agences et dans les entreprises publiques aux nouvelles recrues.
Ce projet est une atteinte grave à la démocratie ! Pour deux raisons au moins. La première, c’est qu’on aura substitué au programme présenté aux Sénégalais lors de l’élection présidentielle un autre élaboré à l’issue d’un « deal » entre élites. Ce qui enlève tout son sens à l’élection présidentielle.
Le projet est antidémocratique aussi par ce que ceux qui ont engagé ce « dialogue national » ne représentent au mieux qu’une catégorie des élites de ce pays. Pour la plupart des hommes du troisième âge, vieux chevaux de retour, de la politique et de la « société civile ».
Outrage à la démocratie en effet que cet aéropage de vieux hommes qui prétend refonder le pays, sans les femmes et sans les jeunes ! Dans un pays où les femmes représentent 50.2% de la population et les jeunes âgés de 15 à 35 ans, 34% !
Enfin, qu’est-ce que ce raout peut bien apporter qui n’ait été dit par la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, la Concertation nationale sur la Santé et l'Action sociale, les Assises de l’éducation nationale, la Conférence sur le dialogue social, les consultations citoyennes pour les réformes institutionnelles, les concertations autour de l’Acte 3 de la décentralisation, le processus inclusif autour de la Réforme du foncier, le Forum sur l’administration, les concertations sur le pétrole et le gaz et j’en passe ?
Et vérité si le président Macky Sall était véritablement préoccupé de réformer en profondeur ce pays, il prendrait son courage à deux mains et ressortirait simplement de ses tiroirs la Charte de Gouvernance Démocratique et les recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions promulguées par les Assises Nationales.
Avec la charge de l’infamie, le racisme maghrébin se déshonore d’une tare supplémentaire, tenant d’une pratique culturelle, ancrée dans les mœurs, que les générations perpétuent comme seuls legs aux enfants
« …car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse » Aimé Cesaire.
Quel habit porte le crime raciste ?
La tunique macabre d’un policier blanc de Ferguson, enivré par des siècles de nostalgie et de séquelles du KKK, qui tire, sur un jeune de 18 ans, avec la délectation de l’assassin qui joue avec sa gâchette. 6 balles fraîches. Etalées sur le corps et la tête d’un garçon désarmé et pacifique. La cible donc, un jeune, à la fleur de l’âge, mort d’être noir ; une famille, une communauté, éplorées. Et pourtant, l’indigence et la grossièreté se réinventent dans cette Amérique qui ne tarde jamais à offrir ses plaies en vitrine ; pic d’indécence en effet, une communauté blanche, prompte à afficher sans pudeur ni états d’âmes son soutien et son amour au bourreau. Michael Brown allonge la liste : pour sa mémoire, quelques émeutes, et l’inexorable victoire du quotidien qui absout tout, et la défaite de la justice qui autorise la récidive. Rideau.
Ou encore, le manteau de l’ignominie. Celle qui prend source dans le lointain esclavage arabo-musulman, qui fît escale pour se régénérer dans les geôles et désert de Kadhafi. Ce crime qui a pignon sur rue, dont s’accommode, presqu’avec fierté, un Maghreb où l’on peut égorger un jeune Sénégalais, sans que l’émotion, ni même l’humanité n’irriguent les cœurs. Le quotidien reprend son cours les lendemains de drames, on nettoie les litres de sang de Charles Ndour, on prend le jeune cadavre presque décapité, on l’envoie dans le premier avion vers Dakar, et Tanger renoue avec sa vie. Sauvagerie maghrébine, et comme souvent, caution passive islamique. La Oumma excelle dans le silence. Avant d’amonceler des charniers humains sous l’effet d’un islamisme tueur, le Sahara éventrait des noirs, malheureux migrants, que tous les gouvernements et passeurs ensevelissaient dans l’oubli du désert et la commodité d’entre deux eaux. Avec la charge de l’infamie, le racisme maghrébin se déshonore d’une tare supplémentaire, tenant d’une pratique culturelle, ancrée dans les mœurs, que les générations perpétuent comme seuls legs aux enfants : la presse, les familles, proclament le fameux Péril Noir, et visa est ainsi donné à tous les racismes : ceux bénins mais si dégradants du quotidien et ceux meurtriers. Rideau, malgré les tombeaux qui vrombissent.
Si bien lancé, nul besoin d’arrêter le crime raciste, il se drape des oripeaux des pogroms, des expéditions hostiles, de l’univers du confinement, le refus de certains droits au seul motif d’être noir. Où sommes-nous, dans un lointain passé bien sûr? Non monsieur, à Tel-Aviv. Le peuple élu, ensuite martyr, tend à être bourreau. En Israël, les communautés noires vivent le racisme presqu’institutionnalisé d’une droite glaciale qui, par le devoir annoncé de se protéger, bascule dans le harcèlement, la vindicte, la stérilisation d’une ethnie ; ce, dans une étonnante banalité, pour essayer de garder une pureté, oserai-je de race. Ca sonne le vacarme terrible du passé, le couperet en boomerang d’une histoire, celle qui malgré la bienveillance de Frantz Fanon, ne sert jamais ni de leçon, ni de jurisprudence. Des victimes aux bourreaux, c’est une question de temps pour l’inversion des statuts. La roue de l’histoire tourne et ils permutent. Rideau sur les ricanements et pieds-de-nez de l’histoire et quand bien même ils ne sont pas drôles.
Le tissu indien se joint à la macabre fête et se presse devant l’actualité pour contribuer. Autre mouture, c’est la variation de mélanine. Les pigments foncés élisent pour la haine. Des jeunes africains, il y a trois jours, se font molester dans les rues, devant une foule en délire, hystérique. La violence heureuse, rigolarde, une police complice. En Inde, chez Gandhi, on frappe des étudiants pour leur couleur de peau. En Inde, il est question de négreur, l’échelle sociale tient sa hiérarchie de la couleur de la peau. Et je me remémore, cette scène presqu’attendrissante d’une maman pakistanaise qui court derrière ses enfants dans les rues de Lyon un mois d’août, pour leur interdire de jouer au soleil, parce que se bronzer la peau, à la veille d’un voyage au Pakistan, c’est le signe de déclassement social. Elle s’épuise derrière ses gamins, finit par les maîtriser. On en rirait presque.
Et la vieille Europe civilisatrice ? Faut-il lui accorder une halte ? Elle qui s’ingéniait tant à sophistiquer le crime. Elle qui asservît et affranchît. Mal à l’aise avec une histoire, elle se rabat dans la perfidie d’un racisme au compte-goutte. Le racisme versé dans le quotidien, qui quitte, du reste, de plus en plus les périphéries et les antichambres. Il s’installe dans une rance Europe, où les foyers identitaires émergent, fiers et promis au plus radieux avenir. C’est assorti de crimes bénins et journaliers, de mépris, face auxquels la seule solution donnée aux victimes est la résignation et la mansuétude ; jugez du choix. Si le racisme perd de ses accents de crime, quand bien même en Russie et ailleurs, on y tue encore goulûment les nègres, le racisme européen a quitté, arithmétiquement l’horreur frontale pour se réfugier dans autre chose de plus pernicieux : l’hypocrisie et le racisme économique. Faut-il ici, convoquer le malheur brut, en invoquant les milliers de cadavres des rivages italiens espagnols, tués, pour la gaité des plages ?
Un seul constat : dans le racisme, sans en être les victimes exclusives, les noirs restent la cible de choix. Pas une parcelle de terre, dans toute la planète, n’est épargnée par le racisme négrophobe. Y a –t-il encore franchement, le temps de s’en émouvoir ? C’est tellement admis que l’émotion ne s’y attarde plus. La couleur noire, partout, reste frappée, du sceau de l’infériorité. Adossé au malheur d’un continent qui meurt, impuissant, siège de toutes les maladies, ce racisme a du chemin, de longs sentiers dégagés. Au Brésil, au Japon, en Chine, partout, le mépris de race frappe et s’ancre davantage. Devant un tel consensus, la tentation est forte, voire réelle, au sein des entités noires elles-mêmes, au racisme. En Mauritanie, au Soudan et ailleurs, l’esclavage suit son cours. Les femmes s’éclaircissement la peau, les communautés se toisent et finissent par se haïr, s’entretuer….
Que d’exemples, que d’exemples !
Installé dans les consciences, il y a une condition noire savamment distillée par des siècles d’usure et d’acceptation, difficile à désinstaller. Mais il ne faut jamais démissionner dans l’obligation de le combattre. Tout déficit d’alerte est une capitulation devant l’inadmissible. Le racisme n’est pas bénin. Il n’est pas drôle. Il n’est pas pardonnable. Il n’est pas justifiable.
Tous les accommodements, les pédagogies annexes qui essaient de l’expliquer, par des facteurs conjoncturels, démographiques, économiques, par l’enfumage du communautarisme, ou encore par le formidable tournemain de faire revêtir la responsabilité aux victimes, sont un souffle offert à la pérennité d’un crime. L’abus de langue, de formules, d’atténuations langagières qui viennent parler de racismes évidents en les qualifiant de dérapages, sont l’autre nid du mal ; celui de la banalisation, celui de la préparation des esprits à avaler docilement ce qu’ils auront vendu comme un fait divers bénin. Je désigne ici la presse et sa complice connivence. Je ne vais me répandre en parole tiède et bienveillante sur l’unité des Hommes. Ni opérer des généralisations douteuses qui procèdent sans distinction, mais il y a une urgence à combattre le racisme dans le dur. Il y a une brève tentation, faut-il l’avouer, de se radicaliser, face à la sale souillure qu’appose le racisme. S’il faut souhaiter en toute circonstance la mesure, il y a un besoin, une urgence de clarté, de responsabilité mais surtout de vérité. C’est assez dommage que seuls les extrémistes revanchards semblent avoir la cohérence entre le constat et la lutte. J’ai vécu les épisodes de ces derniers jours, dissous dans le flot des actualités, comme une blessure et surtout le rappel à une constante lucidité.
Cette lucidité, c’est défi culturel et économique, le seul qui affranchit.
Texte initialement publié dans L'Afrique des Idées, en 2014.
Par Papa Adama Touré
INTELLIGENCES MAGAZINE, VOS 50 JEUNES NE FONT PAS BOUGER LE SÉNÉGAL !
Le top 50 d'Amy Sarr Fall prête à 100 polémiques et pose de nombreuses énigmes - Le minimum serait de définir le baromètre d’appréciation ayant conduit à sélectionner un tel au lieu d’un tel autre
« Il ne faut pas que nous soyons des citoyens spectateurs, mais des citoyens acteurs de développement », écrit Amy Sarr Fall, directrice d’Intelligences Magazine, sur sa page Facebook. Dans un style très « Jeune Afrique », le mensuel sénégalais (numéro 88 de mai 2019), a publié un Top 50 des « Jeunes Sénégalais qui font bouger le pays ».
Un classement qui - fallait s’y attendre - fait jaser sur la toile. Vous prenant au mot, nous quittons notre siège de spectateur pour celui d’acteur. Cette liste a eu le mérite de nous réveiller de notre torpeur tant elle prête à équivoque. Rester indifférent face à la diffusion de certaines informations ne sied pas à notre vision de citoyen. Loin de nous toute idée de parti pris. Mais, pour un palmarès aussi important concernant toute la Nation, il faut un peu plus de rigueur. Parlons-en, quitte à fâcher des milliers de groupies.
Sans verser dans la jalousie ni chercher à personnaliser le débat, nous n’avons rien contre les 50 choisis. Au contraire, nombre d’entre eux forcent l’admiration et le respect.
En effet, de la géniale styliste Selly Raby Kane (SRK) qui séduisit Beyoncé, à l’inclassable Fary Ndao (artiste-essayiste-géologue-activiste), la liste compte des profils intéressants. Nous avons de l’admiration pour le caractère du bon manager et la simplicité de Birane Ndour. Nous flashons sur les portraits d’Omar Victor Diop dont le clic porte la photographie sénégalaise vers les sommets. Nous avons beaucoup de respect pour Maimouna Ndour Faye dont la carrière est celle d’une vraie battante dans un milieu pas toujours facile pour les femmes etc.
Oui, oui et oui tous les jeunes pris dans votre Top 50 ont du mérite. Ils ont réussi et leur position au sommet de prestigieuses entreprises, nous réconforte d’une alternance générationnelle longtemps espérée. Votre classement nous donne l’occasion de saluer les centaines de jeunes Sénégalais dont la brillante carrière fait la réputation et l’honneur de notre nation.
Mais, c’est le lieu aussi de nous demander pourquoi tous ces jeunes -disséminés à travers le monde, ne sont pas pris en compte dans votre sélection. Evidemment, tout le monde ne peut pas être sur la liste car il n’y a que cinquante places réservées pour le gala prochain (la date sera communiquée ultérieurement). Cela aurait pu être un Top 5 ou 3, c’est à l’appréciation des initiateurs.
Seulement, la transparence voudrait qu’on informe le public sur les critères de sélection. Qui d’autres étaient en compétition ? Qu’est-ce qui les a départagés ? Comment se sont opérées la présélection et la sélection (s’il y en a eu) ? Qu’est-ce qui a rendu les lauréats plus spéciaux pour cette édition ? Ce sont autant d’interrogations qui nous laissent sur notre faim et rendent ce Top 50 bizarre.
Quels critères de sélection ?
Dans le classement d’Amy Sarr Fall, aucune information sur la méthodologie de sélection de « ses 50 jeunes ». Le journal ne dit non plus en quoi et comment « ils font bouger le pays ». Abus de langage sans doute ? Si la tendance des magazines un peu partout est aux classements des « plus influents », « plus riches », « plus titrés »… ; le minimum serait de définir le baromètre d’appréciation ayant conduit à sélectionner un tel au lieu d’un tel autre. Les deux seuls critères visibles semblent être :
Avoir moins de 40 ans - critère peu fiable sur plusieurs choisis - si l’on en juge par la sortie d’Aisha Dème. Madame s’est fendue d’un tweet précisant qu’elle a quatre années de plus sur le critère prédéfini, annulant de facto et poliment, sa nomination. Elle n’a pas manqué de suggérer à « Intelligences » d’approcher au moins les pressentis avant de leur accorder un tel privilège. Cocasse non ? Nous nous retrouvons donc avec un Top 49.
En parcourant le journal, il n’y a que six portraits qui renseignent sur l’âge. Ce sont : Fary Ndao 30 ans, Aminata Kane Ndiaye 33 ans, Kalidou Koulibaly 28 ans, Cheikh Fall 35 ans, Sobel Ngom 28 ans et Mohamed Mbougar Sarr 29 ans. Du moins, selon « Intelligences magazine ». Pour le reste, allez savoir…
Ironie de l’histoire, dans les articles qui complètent ce numéro 88, l’on tombe sur une interview du journaliste indépendant Moussa Ngom dont le titre n’est rien d’autre que : « La base du journalisme, c’est la vérification des faits » (voir page 46 ndlr).
Le second et dernier critère, si l’on se fie à la conférence de presse du 16 mai 2019 donnée par la directrice du magazine et son équipe, c’est d’être sélectionné par « toute…une rédaction ». Quel est l’effectif de « Intelligences magazine » ? La question nous paraît importante puisque pour ces genres de sélection sur « des jeunes qui font bouger tout un pays », l’on a coutume de voir ailleurs des jurys, comités par secteur, sondages, votes, etc.
Habitué des palmarès, le Journal du dimanche (JDD) en France par exemple, prend à chaque sélection, le soin de mettre en encadré sa méthodologie qui s’appuie sur des enquêtes commandées auprès d’instituts de sondage rigoureux, des méthodes d’échantillonnage par quotas, des questionnaires auto administrés en ligne etc.
Bref, nous voulons faire comme les autres mais nous ne nous donnons pas la peine et les moyens d’un tel exercice. Résultat, le Top 50 de Mme Amy Sarr Fall prête à 100 polémiques et pose de nombreuses énigmes.
Aussi, trois aspects - à notre sens - rendent le classement très décevant :
D’abord, que cache le vocable « faire bouger » ? S’agit-il ici de l’impact économique, social ou politique dans la marche ou le développement du pays ? Dans ce cas, des statistiques - que l’on ne voit nulle part - auraient pu mieux nous rassurer. Nous parle-t-on peut-être de l’influence de ces jeunes ? Il n’y a aucune précision.
- Ensuite, ce sacré Top 50 ne donne aucun détail sur la période concernée : hebdomadaire, mensuelle, annuelle, biannuelle, décennale, etc. ? Le paysage médiatique nous ayant plus habitués à des décorations de personnalités de l’année, le brouillard et l’ambiance fêtarde de décembre, auraient pu dissimuler certaines lacunes.
- Et enfin, le classement ne nous éclaire en rien sur le périmètre géographique en question. Les 50 jeunes d’Amy et qui feraient bouger le Sénégal évoluent tous ou presque à Dakar et hors de nos frontières : France, Italie, Angleterre, Etats-unis et même Sierra Léone ! Etonnant encore.
Injustices d’un palmarès
Sans entrer dans le jeu de comparaison, sans être l’avocat de qui que ce soit, sans juger de qui est bon ou qui est mauvais, nous estimons qu’il y a plein de jeunes - de moins de 40 ans pour rester dans vos canons - qui font bouger le pays et qui mériteraient un peu plus de respect. Au moins, qu’on nous dise qu’ils sont éligibles et qu’ils ont figuré dans une pré-liste.
Entre autres centaines : Amadou Fall Ba d’Africulturban dont l’évolution de la carrière nous rappelle celle d’un Russel Simmons aux États-Unis. Le musicien Sahad Sarr, seul Tanit d’Or sénégalais lors des Journées musicales de Carthage (JMC) en 2016 et qui continue à représenter le pays aux quatre coins du monde. Mamy Tall et Carole Diop, valeurs sûres de l’architecture. Hamidou Anne très jeune diplomate et écrivain prolixe qui vient de sortir le livre « Amadou Mahtar Mbow, une vie, des combats ». Bamba Kassé journaliste pointu et sans doute plus jeune Secrétaire général depuis l’existence du Synpics. Simon Kouka rentré au pays avec 99 projets dans la tête en plus d’être toujours au front. Tiaat du groupe Keur Gui pour son engagement, son amour de Dakar, Kaolack et du Sénégal. Ken Aicha Sy pour ses campagnes contre la dépigmentation et sa promotion de la culture. Dip Doundou Guiss, le très populaire rappeur, adulé par des milliers de jeunes. Amy Mbengue dont la société Ecobag Sénégal, collecte et transforme le plastique en matière première réutilisable. Youssou Ndiaye et partenaires dont le « Oui Carry » bouge dans toutes les villes du pays. Mbaye Diagne, le sociétaire de Galatasaray deuxième meilleur buteur européen cette saison derrière un certain Lionel Messi. La jeune Dieynaba Badiane, basée en Casamance et que l’on surnomme « la Dame aux champignons ». Aissatou Ndeye Aida Diop, une passionnée qui ne respire que de 7e art qu’elle promeut à travers le centre Yennenga. Maguette Gueye dont les scooters style car-rapide rajoutent de la couleur à Dakar…Et tant d’autres et d’autres aux parcours inspirants qui mériteraient – EUX - plus de visibilité. Evidemment, si tel est vraiment le but du jeu.
En plus, l’on se demande : en quoi un Sadio Mané ou Kalidou Koulibaly qui sont cités dans tous les Top 50 du football mondial, un Birane Ndour qui est à la tête du plus grand groupe de presse du pays, une Maimouna Ndour Faye qui a sa télévision et dont des dizaines de portraits sont disponibles au moindre clic, un Serigne Diagne de Dakar actu que beaucoup de sites ayant repris l’info présentent comme un journaliste, un Wally Seck que tous les mômes du pays chantonnent à tue-tête...ont-ils besoin de « plus de visibilité » ?
Organiser un « Sargal » en leur honneur, nous paraît plus acceptable. Vous tiendrez votre gala et nous applaudirons en spectateurs avisés. Un classement fusse-t-il celui des plus grands truands, obéit à un minimum de règles et mérite un peu plus de sérieux. Ce n’est ni de la loterie encore moins un exercice de complaisance.
Combien de temps allons-nous encore supporter ces « palmarès » sortis de nulle part sans donner de détails et réalisés par des personnes non qualifiées en la matière pour juger si telle ou telle personnalité est « bien » ou « peut mieux faire » ? C'est scandaleux et cela a un effet néfaste sur un public qui : gobe tout sans rien y comprendre, rejette en bloc, injurie au lieu de commenter ou n’a juste plus confiance aux journalistes à cause de ces classements destinés à vendre du papier et des patrons. Le journalisme étant devenu un effet de mode, des dizaines de site web ont repris votre liste in extenso en y rajoutant quelques fois un « voici LES 50 jeunes qui font bouger le pays ».
En plus de répandre une fausse information, cela nourrit l'idée qu'il y aurait Dakar la capitale où les jeunes peuvent devenir des « starlettes » et la brousse où il n'y aurait que des tâcherons qui ne comptent pas. Et bonjour les frustrations, les complexes d’infériorité et les inégalités sociales. Cela n’expliquerait-il pas en partie le fait que des enseignants, médecins et autres fonctionnaires se cassent la tête pour retourner à Dakar ? A la recherche de Prix et de…reconnaissance.
« Cauris d’or », « Guerté d’or », « Calebasse de l’excellence »…peut-être prochainement les « Baobabs de l’émergence » ; chaque année les forgerons de concepts nous sortent leurs listes célébrées autour de galas bien arrosés.
Du moment où ces fêtes mondaines se passent entre affairistes qui ont besoin d’un coup pub ou qui sont complices dès le départ, cela ne choque personne. Ici, il est question d’une sélection sur la jeunesse sénégalaise, sur les décideurs de demain, sur l’avenir du pays. Les jeunes qui font bouger le pays ne sont définitivement pas ceux que « Intelligences Magazine » nous présente.
Certes, personne ne s’attendait à ce que votre casting fasse l’unanimité, le propre des palmarès même les plus aboutis, étant leur caractère aléatoire sinon subjectif. N’empêche, il y a toujours des critères pour valider et/ou justifier tout cela. Il n’est donc pas trop vous demander comment vous en êtes arrivés à ce résultat. C’est une question de transparence, d’équilibre et de mérite. A défaut d’être juste.
par lamine niang
SONKO, MACKY ET LE DIALOGUE
Dans quel pays sérieux au monde a-t-on déjà vu un président de la république, convaincu de l’adhésion du peuple à son projet politique, se réveiller le lendemain d’une élection supposée transparente pour proposer un dialogue national ?
Tel un éléphant dans un magasin de porcelaines, Ousmane Sonko, par sa dernière sortie médiatique, est venu très certainement mettre à nu le plan de divertissement national savamment conceptualisé et peaufiné dans les officines du palais présidentiel. Les éléments de saupoudrage du subterfuge politique étaient pourtant bien identifiés et le peuple devait naïvement embarquer dans ce nouveau projet pompeusement nommé dialogue national. Du recrutement de tronches sorties de nulle part, affublées du titre de «non alignés», à la ridicule figuration de politiciens corvéables et malléables à souhait, en passant par la caution morale assurée par une certaine autorité religieuse et coutumière, aucun détail n’était de trop pour que le citoyen confortablement assis devant son écran soit subtilement berné par cette mascarade mise en scène à la salle des banquets. Le choix de personnalités dits neutres et crédibles pour en assurer le suivi serait l’onction suprême pour parachever la manœuvre.
À l’attention d’une population très souvent sensible aux épanchements émotifs quelle que soit l’ampleur de la déception, et placés subtilement pendant un mois de ramadan propice au pardon, les ingrédients du dialogue étaient ainsi réunis pour une adhésion populaire à l’entreprise. Les communicants du palais, avec la complicité des journalistes, naïvement ou délibérément, feront le reste pour vendre ce cadeau empoisonné et vouer aux gémonies toute personne surprise à en discréditer la qualité et la pertinence.
Instigateur principal de cette nouvelle lubie, le président Macky Sall s’attend donc, comme d’habitude, à récolter les fruits de sa nouvelle trouvaille après avoir honteusement fomenté sa confiscation du pouvoir. Se refaire ainsi une image de samaritain et de guide éclairé après avoir organisé une compétition présidentielle dont les multiples irrégularités ne faisaient l’ombre d’aucun doute.
En effet, puisque le peuple amnésique se rappelle rarement de son dernier diner, il fallait d’abord créer les conditions nébuleuses d’une participation à l’élection présidentielle afin d’en écarter le plus de candidats possibles, surchauffer les nerfs pour installer la hantise d’une instabilité sociale et s’assurer de la collaboration des forces de sécurité lorsque la légitimation juridique du crime ne passera pas aux yeux de l’opinion publique.
Son coup réussi, mais certainement habité par la mauvaise conscience du vol commis et par son incapacité à sortir le Sénégal du gouffre ces cinq prochaines années, il nous revient dans les habits préfabriqués d’un président épris de la concorde nationale et de la pacification de l’espace politique. «Je vous vole votre bien, le revends plus cher et avec les bénéfices récoltés, j’achète un autre et vous le retourne avec, en prime, un emballage scintillant et multicolore. Vous devrez alors oublier le préjudice causé et vous satisfaire de ma bonne foi à travers le bel emballage dont je l’ai couvert.» Ce stratagème a malheureusement fonctionné auprès d’une bonne partie de la population.
Faisant table rase d’un passé récent parsemé de reniements de la parole donnée, d’une utilisation abusive de son pouvoir pour humilier et écraser des adversaires politiques et d’une gestion clanique et prédatrice de nos ressources, on veut nous obliger à croire cette fois-ci à sa bonne foi, à la métamorphose d’un homme, devenu subitement honnête et sincère. On nous conseille en effet de passer par pertes et profits les années d’emprisonnement injuste de Khalifa Sall, de fermer les yeux sur l’exil forcé de Karim Wade et d’oublier candidement toutes les bassesses exécutées pendant sept ans pour «réduire l’opposition à sa plus simple expression», l’entreprise de corruption et de partage du gâteau ayant failli devant certaines fortes têtes.
C’est certainement fort de tout cela que le président du parti Pastef a décliné l’invitation à participer à ce passe-temps cynique. L’abus du pouvoir se nourrit souvent de la naïveté des populations.
La tête sur les épaules et ferme dans ses convictions, comme d’autres chefs de partis, Ousmane Sonko a vraisemblablement raison de ne pas céder devant la pression populaire ambiante. Il est normal que sa dernière sortie provoque une levée de boucliers, car il incarne dans sa posture l’antithèse de notre attitude culturelle commune dont les politiciens classiques en sont les reflets les plus visibles : le renoncement aux principes lorsque la tentation des privilèges indus pointe le nez ; la culture de la compromission pour céder à la volonté du plus grand nombre ; l’illusion finement entretenue d’être à la recherche du bien collectif pour mieux assurer la défense de ses petits intérêts personnels et, finalement, le sacrifice du fond des arguments et des idées au profit de la complaisance de la forme.
Dans quel pays sérieux au monde a-t-on déjà vu un président de la république, convaincu de l’adhésion du peuple à son projet politique, se réveiller le lendemain d’une élection supposée transparente pour proposer un dialogue national ? Comme si le pays était au bord de l’implosion ! Comme si les germes d’une instabilité sociale et économique étaient semés ! Il y a probablement anguille sous roche et Famara Ibrahima Sagna, appelé en sauveur et potentiel bouc-émissaire en cas d’échec du projet, ne le dédouanera pas de sa responsabilité pleine et entière devant le destin de ce simulacre de dialogue.
Si le président Macky Sall est suffisamment assuré d’être le choix sans équivoque de la large majorité des Sénégalais, qu’il déroule et applique ce pour quoi il a été élu sans tambour ni trompette. Sortir la population de la pauvreté et rendre le Sénégal sûr et prospère ! Dans le domaine politique, la meilleure garantie qu’il puisse donner de sa nouvelle bonne volonté est l’instauration d’un environnement où l’opposition se sent protégée dans son rôle, ainsi que la mise en place de conditions favorables à l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes. Nul besoin de tout ce tintamarre de dialogue national pour y arriver.
PAR Amdy Moustapha Niang
HALTE AU CHAUVINISME CONFRÉRIQUE !
Que chacun vante et exhibe les dons spirituels de son guide dans la foi, mais dans le respect des convictions de l'autre - Quand une société est tenaillée par les chaînes de la violence, celle-ci est vouée aux gémonies
Faisant partie des pratiques langagières, la violence verbale se définit comme acte menaçant et blessant qui se manifeste lors des interactions entre des individus cherchant à marquer leur territoire, leur appartenance.
Sur le plan purement linguistique, les formes de la violence verbale sont diverses et variées. Elles se manifestent par des insultes, des injures, des invectives, des jurons, des blasphèmes, des marques de mépris, etc. Le niveau de langue utilisé est marqué par un écart par rapport aux normes de la bienséance. Par un glissement discursif sur le terrain de la violence verbale, un diagnostic empirique est nécessaire.
Ces derniers jours, on note le discours de la haine et de l'intolérance s'intensifier et se propager. Par un coup de mouvement de célérité de la violence verbale, dû à la magie de la technologique, le mal du verbe se ramifie et fera ses dégâts si on y prend pas garde. Cela inquiète plus d'un. Considérant les mots comme un début d'action, un mobile expressif de son for intérieur, le discours actuel, aussi bien sûr le plan politique que religieux, n'augure rien de beau. Les baromètres de quantification de la violence renseignent sur un déplacement d'enjeu et de contexte exacerbé par l'affaissement des piliers fondamentaux de la sociabilité sénégalaise.
Après une exégèse des comportements et pratiques langagières, il est très lisible, sur le cliché psycho-sociologique que nous renvoie le reflet de notre société virtuelle, artefact de notre monde réel, , que les signaux sont au rouge. Le chauvinisme confrérique ponctué par une supposée prédominance d'une communauté sur une autre est le continuum de l'intolérance.
Que chacun vante et exhibe si vous voulez les dons spirituels de son guide dans la foi, mais dans le respect des convictions de l'autre. Quand une société est tenaillée par les chaînes de la violence dans ses diverses formes, celle-ci est vouée aux gémonies. Comme disait l'autre "ce n'est pas la violence qui triomphe le mieux de la haine, ni la vengeance qui guérit le mieux le mal".
Cette religion de la haine annihilera tous nos acquis sociaux et moraux. Le mal ne guérissant pas le mal, l'ablation, pour emprunter le jargon chirurgical, de la gangrène politique dans l'organe religieux est d'un impératif catégorique. Évitons de sombrer dans l'autoflagellation confrérique dont certains font hideusement montre. Resaisissons-nous, chers compatriques, et condisciples de tout bord. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise.
Sachons marquer la nette dichotomie entre le sol marécageux de la politique et le terrain glissant et sensible de la religion (surtout confrérique).
"...la paix est avec celui qui suit le droit chemin."
"ON M'ACCUSE DE VIOL, C'EST UN GROS MOT"
La star du PSG a contre-attaqué dimanche après la plainte pour viol déposée par une jeune femme à Sao Paulo à propos de faits présumés survenus à Paris, clamant son innocence et dénonçant un « piège »
Le footballeur brésilien Neymar, star du Paris-Saint-Germain et de la Seleçao, a contre-attaqué dimanche 2 juin après la plainte pour viol déposée par une jeune femme à Sao Paulo à propos de faits présumés survenus à Paris, clamant son innocence et dénonçant un « piège ».
Le dépôt de plainte, confirmé à l’AFP par le secrétariat à la sécurité, a été révélé samedi sur un site brésilien, Uol. La plaignante, dont l’anonymat est jusqu’ici préservé, accuse le no 10 du Brésil de s’être montré « agressif » et d’avoir « fait usage de violence pour avoir une relation sexuelle (…) sans son consentement »mi-mai.
Echanges publiés
« On m’accuse de viol, c’est un gros mot, c’est très fort, mais c’est ce qui se passe », a regretté Neymar dans une vidéo de sept minutes publiée sur Instagram. « Cela m’a surpris, c’était quelque chose de très moche, de très triste, car qui me connaît sait quel genre de personne je suis, sait que je ne ferais jamais une chose pareille », a-t-il poursuivi.
Dans cette réponse, Neymar a ensuite fait défiler, pour se disculper, le long échange de messages qu’il a eu avec la jeune femme entre mars et mai sur la messagerie WhatsApp, y compris les photos dénudées qu’il a reçues, tout en floutant le nom de l’intéressée. « Ce sont des moments intimes, a-t-il reconnu, mais il est nécessaire de les exposer pour prouver que rien ne s’est réellement passé », a insisté le joueur.
D’après le site Uol, la victime présumée aurait séjourné trois jours à Paris, du 15 au 17 mai, mais n’a porté plainte qu’une fois de retour au Brésil, parce qu’elle se sentait « émotionnellement secouée ».
« Tentative d’extorsion »
La réalité des faits, a plaidé Neymar Jr dans sa publication, l’air grave, est « totalement à l’opposé » des accusations. « Il y a quelques jours, Neymar a été victime d’une tentative d’extorsion pratiquée par un avocat de Sao Paulo qui, selon sa version, défendait les intérêts de la victime présumée », a par ailleurs déclaré l’avocat du meneur de jeu dans un communiqué.
« C’était un piège et j’ai fini par y tomber. J’espère que cela servira de leçon pour l’avenir », a encore affirmé Neymar. Le joueur avait, selon la presse brésilienne, fait payer par un assistant les billets d’avion et l’hôtel de la plaignante, qui serait entrée en contact avec lui sur Instagram.
Le joueur, à qui le sélectionneur vient de retirer le brassard de capitaine de la Seleçao pour une tout autre affaire, celle d’un coup asséné à un spectateur après la finale de la Coupe de France, est au Brésil pour la préparation de la Copa America qui se déroulera dans son pays (14 juin au 7 juillet).
Ce n’est pas la première fois qu’un scandale sexuel secoue le football brésilien. En 2008, l’attaquant Ronaldo avait fini une soirée dans un hôtel de Rio avec trois travestis et terminé au poste de police car il avait refusé de les payer.
PAR BOUBACAR BADJI
POURQUOI PAS MARIÈME ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky Sall a déjà choisit son successeur - L’implication de Marième Faye Sall dans la marche de l’Etat n’est plus à démontrer - Il faut reconnaître qu’en plus d’avoir du talent, elle maitrise l'art politique
Boubacar Badji de SenePlus |
Publication 02/06/2019
Après la réélection du président Macky Sall dès le premier tour du scrutin du 24 février, j’attendais impatiemment l’arrivée de mars. Ah ! Que dis-je, mars ! Non. Je prêtais déjà mes oreilles aux échos du 8 mars. La journée mondiale des droits de la femme. Je pensais que pour une fois dans le discours de ces dames symboles d’une lutte noble, usée par la résistance impitoyable face à un égoïsme masculin enrobé d’un chauvinisme culturel, j’entendrais quelque chose de nouveau. Une aspiration féminine plus élevée. Une projection pour prendre possession des instances qu’elles dénigrent chaque année à la même date. Malheureusement pour moi, les discours n’ont pas changé. Seules les formulations des thèmes ont pris un coup de maquillage, selon les goûts et la puissance séductrice de celles qui les ont prononcé. La cible n’a pas changée non plus.
Assis sur mon tabouret, le doigt sur l’écran de mon téléphone portable, je défilais de la page www.com à www.sn en cliquant au passage sur www.net. Rien n’a changé ? Oh que si ! Les tissus de cette année ont éré plus classes, plus brillants et plus chers que ceux de l’année dernière. Celles qui les ont porté ont augmenté en corpulence. Toujours le même plaidoyer sur les droits de la femme en pointant du doigt un Homme qui manque toujours à l’appel. A la télé, c’était aussi le même défilé. De belles driankés plus préoccupées par leurs apparences. Le contenu du message ne les intéresse pas trop. À force d’écouter le même refrain, on finit par chanter en chœur avec l’artiste même si on ne parle pas sa langue. Je continuais mon zapping télé. Sorti du cercle des privés, je tombe publiquement sur le président de la République Macky Sall, entouré d’une centaine de femmes sur la RTS1. Le président réélu peut bien se permettre de fêter la Femme. Et là, je me pose cette question : si c’était une femme à la place de Macky, ce serait qui ? Je préfère économiser mon encre en omettant l’écrasante majorité de l’électorat féminin du fichier électoral. Cependant, je ne peux occulter le fait qu’aucune femme n’était candidate à la présidentielle du 24 février parce que les sénégalais ne le voulaient pas. Ou devrais-je dire, la Femme sénégalaise ne le voulait pas. Pourtant, il y avait cinq candidates à ce scrutin, toutes recalées.
La réélection de Macky est accompagnée d’un nouveau fait. En effet, pour la première de l’histoire politique nationale, le président de la République ne participera pas à la prochaine présidentielle. Une situation inédite qui fait qu’au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar, les partis alliés attendent une redistribution des cartes tout en affichant ouvertement leurs ambitions. L’appel de Tanor entre dans ce cadre. Mais la vérité est que tous ces partis gagneraient à s’encrer d’avantage dans cette coalition pour deux raisons. La première est liée au fait que les leaders de ces partis n’ont pas une culture de renouvellement au sein de leurs instances. Par conséquent, pour eux, il est plus judicieux de rester dans Benno et continuer à bénéficier des avantages qu’offre la coalition au pouvoir. La deuxième raison concerne la fracture à l’intérieur des partis comme le PS, l’AFP, La LD, est tellement profonde que leurs bases réelles n’accepteront pas de continuer à être dirigées par des transhumants drapés dans des costumes d’alliés de classe VIP et couverts de privilèges dans le vol business politique de Benno. Même avec l’aspiration d’atterrir ensemble en 2035. Ah j’ai failli oublié les autres passagers de ce vol. Souleymane Ndéné Ndiaye, Abdoulaye Baldé, Aissata Tall Sall, Mamadou Diagne Fada et autres n’oseraient plus centraliser un rêve de conquête du pouvoir dans leurs têtes de transhumants.
Par contre, au sein de l’Alliance pour la République, les lieutenants de Macky fourbissent bien leurs mines en attendant le bon moment pour les faire sauter. Ces cadres de l’Apr ont bien raison de taire leurs ambitions. Parce qu’en face il y a un ingénieur en politique ‘’Es yakk carrière’’. Sur sa liste noire, sont inscrits en gros caractères des noms comme : Idrissa Seck, Karim Wade, Khalifa Sall, Abdoul Mbaye, Alioune Badara Cissé, Aminata Touré, entre autres. Aussi, la mise en place du nouveau gouvernement marqué par le processus d’étouffement des ambitions de l’ancien ministre des finances Amadou Ba devenu ministre des affaires étrangères, ne peut être considéré comme un dossier à classer dans les tiroirs du Fast-track. Comme Aminata, Amadou risque de devenir un étranger de la scène politique aux yeux du citoyen sénégalais. Et on le sait tous, le sénégalais ne votent pas pour un ‘’étranger’’. La suppression du poste de premier ministre vient conforter l’idée pour Macky de ne pas être confronté à la même situation que son prédécesseur.
Les duels entre Wade le père et son fils adoptif Idrissa Seck et l’autre entre Wade le maitre et son élève Macky, restent toujours frais dans nos mémoires. Macky a tiré les enseignements de ces deux cas précédents sur la question de sa succession. Wade après avoir liquidé Idy avait nommé Macky. Avec ce dernier, il s’était encore confronté à la montée en puissance d’un Premier ministre considéré par le ‘’peuple’’ comme son potentiel successeur. Comme le président Wade, Macky Sall a déjà choisit son successeur. La suppression du poste de premier ministre et l’enclenchement de la machine d’étouffement des ambitions de son ancien ministre de l’économie et des finances, en témoignent. Macky a un autre élu différent de Mahammad Boun Abdallah Dionne et Amadou Ba pour le succéder. Les propos de son frère cadet Alioune Sall au Grand Jury de la RFM rapportés par Dakaractu, sont sans appel. Je le cite : ‘’ Il ne faut pas perdre son temps. Les gens sont libres d'avoir des ambitions. Ils vont les assumer. Moi, si j'avais des ambitions présidentielles, je n'accepterai pas d'être dans le gouvernement. Je prendrais toutes les initiatives pour faire en sorte que le jour où le parti choisira un candidat qu'il soit moi. Mon message est destiné à tous ceux qui, légitimement, peuvent avoir des ambitions...'' Il poursuit : ''L'Apr, par contre, est un parti qui doit perdurer, qui doit jouer un rôle éminent et qui doit rester au pouvoir le plus longtemps possible. Je n'ai mené de discussion autour de la succession du président avec personne. Je crois que les gens qui ont des ambitions doivent les assumer en n'impactant pas sur l'efficacité du gouvernement". Pour moi, il est clair que ceux qui sont dans ce gouvernement sont éliminés d’office par le grand-frère, et le petit-frère le sait.
Sinon pourquoi affaiblir des personnes loyales qui ont fini de faire leurs preuves si l’on sait que Macky ne sera pas candidat en 2024 ? La réponse se cache dans le parcours politique du président. Il a toujours deux coups d’avance sur ses adversaires et la majorité des analystes politiques. L’instauration d’un régime présidentiel ne se justifie pas par son envie de devenir un chef d’Etat omnipotent mais plutôt par le besoin qu’il a de continuer à détenir les clés du jeu politique pour permettre à l’Apr de gouverner jusqu’en 2035. Et pour y arriver, il veut lui-même baliser la voie pour son successeur déjà désigné. A la différence de Wade qui s’était confronté à un problème de timing, Macky a cinq ans pour « tripatouiller » la constitution, analyser la réaction des sénégalais tout en les préparant à accepter, mais surtout à voter pour son candidat. Rassurez-vous, il fera tout ‘’légalement’’. Pas de dévolution monarchique, ni une passation à la ‘’Senghoriènne’’.
Dans son discours de prestation de serment, le président réélu avait commencé par la formule ‘’sénégalaises, sénégalais…’’, avant de promettre une place de choix à la femme pour ce quinquennat. Par ailleurs, dans ses dernières sorties, le président fait tout pour mettre en avant la gent féminine. Macky est–il en train de préparer l’opinion à l’idée de voir une femme à la tête de la magistrature suprême au Sénégal ?
En effet, pour la première fois au Sénégal, nous avons une première dame de père et de mère sénégalais. Pour la première fois au Sénégal, nous avons une première dame ancrée dans notre culture et qui l’exporte fièrement à chacune de ses sorties. Pour la première fois au Sénégal, une première dame a le pouvoir de (faire) nommer ou de (faire) démettre un ministre sans bruit. Pour la première fois au Sénégal, une première dame prend l’initiative de faire des visites inopinées chez des citoyens avec son lot de terranga. Pour la première fois au Sénégal, une première dame décide de battre campagne toute seule pour faire réélire le président. Enfin, pour la première fois au Sénégal, une première dame est publiquement félicitée par le Conseil constitutionnel. D’ailleurs, le président de cette institution a reçu une volée de bois vert après cette sortie. L’implication de Marième Faye Sall dans la marche de l’Etat n’est plus à démontrer. Des ministres l’ont déjà certifié.
Mais, quelques soient les avis sur sa personne et sur notre soi-disant culture politique, il faut reconnaître qu’en plus d’avoir du talent en politique, elle maitrise cet art. La preuve, elle a réussi à rassembler autour d’elle toutes les députées juste après l’homologation de la loi supprimant le poste de Premier ministre. Et si dans la tête du président Sall, tout se jouait pour qu’une première fois dans l’histoire politique nationale, une femme succède à son mari par la voie des urnes ? Oui, pourquoi pas Marième ?
LE MONDE SALUE LA MÉMOIRE DE MICHEL SERRES
Les hommages affluent dimanche, au lendemain de la mort du philosophe à l'âge de 88 ans, politiques, intellectuels et artistes saluant tant son "savoir" immense, que sa "chaleur" et son "humanisme"
Sur internet, anonymes comme personnalités citent les réflexions de cet intellectuel passionné d'éducation, de communication et d'écologie, apprécié pour son goût de la jeunesse et son optimisme.
"Le monde perd un grand intellectuel, qui fit briller la tradition philosophique française au-delà de nos frontières. Les Français perdent un visage familier qui sut mettre son érudition au service de tous", a salué Emmanuel Macron dans un communiqué.
L'éditrice de Michel Serres aux éditions du Pommier, Sophie Bancquart, invite à jouir de la "magie" qui consiste à se plonger dans ses livres:
"Vous pénétrez soudain dans une musique singulière, une chanson de la langue française, qu'il pratiquait en savant comme en poète. (...) Il construisait ses livres comme il construisait sa pensée, en fouillant toujours plus loin pour faire émerger une idée nouvelle!", écrit-t-elle dans un texte transmis à l'AFP.
Samedi soir, elle a annoncé le décès de Michel Serres, "mort très paisiblement à 19H entouré de sa famille".
Ce membre de l'Académie française s'est intéressé à toutes les formes du savoir, scientifique comme littéraire, anticipant les bouleversements liés aux nouvelles technologies de la communication.
L'un de ses plus grands succès d'édition fut "Petite Poucette", titre clin d'oeil à la maestria avec laquelle certains utilisent leurs pouces pour taper sur leurs portables.
- Voix de radio -
"La voix et les voies ouvertes par Michel Serres vont nous manquer", regrette le ministre de la Transition écologique François de Rugy, saluant dimanche sur Twitter "une philosophie humaniste valorisant les raisonnements scientifiques".
"Sa pensée sur l'éducation continuera à nous influencer", avait souligné samedi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, tandis que son collègue de la Culture, Franck Riester, rendait hommage à une pensée "lumineuse et moderne, poétique et accessible".
L'ancien officier de marine, qui a sillonné l'Atlantique et la Méditerranée, s'était tourné vers l'enseignement à la fin des années 50, avec la volonté de s'affranchir des frontières des disciplines universitaires.
La notoriété arrivera dans les années 1980, avec la série intitulée "Hermès", "Les cinq sens", prix Médicis de l'essai en 1985, ou "Eléments d'histoire des sciences" (1989).
En 1990, il est élu à l'Académie française, où il est reçu l'année suivante sans la traditionnelle épée, "en signe de paix" en pleine Guerre du Golfe.
La maison des "immortels" perd "une grande personnalité, un homme, un philosophe, une voix", a déploré l'Institut de France, qui rassemble cinq Académies dont l'Académie française.
"Voyageur infatigable de la pensée", comme le décrit Le Pommier sur son site internet, Michel Serres est l'auteur de quelque 80 ouvrages et continuait de publier régulièrement ces dernières années. Son dernier livre, "Morales espiègles", est paru en février.
Mais le grand public le connaissait aussi grâce à la chronique dominicale à laquelle il a participé pendant 14 ans, "Le sens de l'info", sur France Info.
L'ancien directeur de la radio Michel Polacco, qui présentait cette chronique avec lui, a rendu hommage à l'antenne à sa vision des choses "véritablement originale", sa "fabuleuse culture" et sa "capacité incroyable de se mettre au niveau de tout le monde".
- Homme de mer et de rugby -
"Michel Serres (...) avait le don d'éclairer les esprits et d'éveiller les curiosités. Il avait compris qu'il fallait placer l'humain et la nature au centre de tout. Sa malice et sa voix chaleureuse aux accents gascons nous manquent déjà", a regretté l'ancien président de la République François Hollande
Pour Yannick Jadot (EELV), c'était "un grand humaniste, qui est toujours resté en lien avec son temps et a gardé une confiance formidable dans la jeunesse".
Le député LREM et mathématicien, Cédric Villani, retient l'"infatigable bâtisseur de ponts entre disciplines" et le "conférencier passionné, méridional chaleureux, grand enfant épris de futur".
Plusieurs voix de l'écologie ont souligné cette perte, comme l'ex-ministre de l'Environnement Corinne Lepage, l'ONG Notre affaire à tous ou Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, qui a salué "l'engagement d'une vie" et rappelé que "Michel Serres, auteur du +Contrat naturel+ en 1990, soutenait l'idée d'accorder des droits aux écosystèmes et à la nature".
L'économiste et conseiller politique Jacques Attali a lui dit "au revoir" à celui qui avait "le charme des grands marins, la culture des vrais philosophes, l'enthousiasme des passionnés de rugby, la naïveté des amoureux de Tintin, la joie de vivre des enfants, l'enthousiasme jubilatoire des vrais stoïciens".
Même le club de rugby d'Agen, où le philosophe à l'accent rocailleux était né en 1930, a salué sur Twitter le "plus illustre de ses supporteurs".
VIDEO
RÉFLEXIONS DE MICHEL SERRES AUTOUR DU SPORT ET DE LA DÉMOCRATIE
Sylvère-Henry Cissé, le président de Sport & Démocratie, s'était entretenu en 2014 avec le philosophe décédé samedi
A l'occasion des entretiens de Sport & Démocratie de janvier 2014, Sylvère-Henry Cissé, le président de Sport & Démocratie, s'est entretenu avec le philosophe Michel Serres sur le sport et la démocratie. Conversation diffusée le jour de la conférence sur l'écran géant de l'auditorium du ministère de l'économie et des finances.
« SONKO N’A PAS À NOUS DIRE CE QU’ON DOIT FAIRE »
Issa Sall recadre le leader de Pastef après sa sortie à propos des membres de l'opposition qui ont répondu au dialogue national initié par Macky Sall
Ousmane Sonko n’a pas raté les membres de l’opposition qui ont répondu à l’appel au dialogue national. Dans une conférence de presse convoquée au lendemain de l’ouverture des concertations politiques, il a vertement critiqué Issa Sall et cie. Seul candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019 à avoir participé à ce dialogue, Issa Sall a répondu à Ousmane Sonko. Invité de l’émission « Jury du dimanche » sur Iradio (90.3), le secrétaire général national du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) a recadré son « jeune frère ».
« Je ne suis pas d’accord avec Ousmane Sonko. Ce dialogue n’est pas un cirque. Maintenant, il est libre de le dire. Le dialogue, c’est quelque chose qui devra être très constructif parce qu’il n’y a pas d’à priori. Il s’agit de se retrouver autour d’une table et de dire exactement ce que nous pensons pour trouver un consensus », déclare le leader du Pur. A son avis, Ousmane Sonko n’avait pas à critiquer les opposants qui ont été présents à la salle des banquets de la présidence de la République. « Il est libre de ne pas participer au dialogue mais, ceux qui participent au dialogue sont libres de le faire. Il n’a pas à nous dire ce qu’on doit faire ou qu’on ne doit pas faire », martèle-t-il. Poursuivant, il rappelle que tous les candidats à l’élection présidentielle de février, à l’exception d’Ousmane Sonko, sont d’accord pour le dialogue. Donc, il estime qu’il n’a trahi personne.
« Je n’ai pas d’engagement vis-à-vis de qui que ce soit »
« Je n’ai pas besoin de trahir parce que je n’ai pas d’engagement vis-à-vis de qui que ce soit. Ce que je fais, je le fais de façon libre. Quand vous faites quelque chose parce que vous avez signé un pacte pour dire nous allons faire ceci et que vous faites le contraire, c’est là ou vous avez trahi. J’avais été très clair avec mes collaborateurs (Ndlr : Idrissa Seck, Madické Niang et Ousmane Sonko) pour leur dire que j’irai au dialogue. Donc, je n’ai trahi personne », précise-t-il. A ceux qui insinuent qu’il est allé à ce dialogue pour négocier la libération de ses agents de sécurité qui ont été arrêtés suite aux violences électorales qui ont eu lieu à Tambacounda, Issa Sall rétorque : « Je ne suis pas le genre à aller négocier des choses. Je n’ai jamais été voir qui que ce soit pour demander quelque intervention que ce soit. Je ne suis pas le genre à demander des privilèges ou des prébendes. Ce n’est pas de ma nature ».
« Je ne m’oppose pas à entrer dans le gouvernement »
Pour ce qui est de Famara Ibrahima Sagna, le professeur Issa Sall révèle avoir fait partie de ceux qui ont porté leur choix sur ce dernier afin qu’il coordonne le dialogue. Ce, grâce son intégrité, son expérience, sa compétence et son désintéressement. Toutefois, il préconise que le nouveau président du Comité de pilotage du dialogue national prenne ses responsabilités sur le format, les termes de référence et les invitations.
Par ailleurs, Issa Sall a fait savoir que les quatre candidats de l’opposition n’ont jamais dit qu’ils ne reconnaissaient pas Macky Sall en tant président de la République. A l’en croire, ce qu’ils décriaient, c’était le processus électoral qui, selon eux, a été biaisé.
A la question du journaliste de savoir s’il est partant pour entrer dans le gouvernement de Macky Sall, Issa Sall laisse planer le doute. « Je ne cultive pas l’entrisme mais je ne m’oppose pas à une éventuelle entrée dans le gouvernement parce que c’est le Sénégal qui nous intéresse. (...) Je cherche à être président de la République parce que je veux servir le pays au plus haut niveau. S’il arrive de servir mon pays à un niveau intermédiaire, je n’ai pas de problème par rapport à ça. Quand je pars, je pars de façon libre. Ce que les gens disent ne me fait rien du tout. Notre expérience devrait pouvoir servir le pays », a-t-il indiqué.