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9 août 2025
PAR Modou Mamoune FAYE
QUAND LA MUSIQUE ASPHYXIE LE GRAND THEATRE
Après 8 ans d’existence, le Grand Théâtre est, à notre humble avis, quelque peu détournée de sa vocation originelle - Force est de reconnaître qu’il est plus fréquenté par les amateurs de la musique que par les férus du théâtre
L’inauguration du Grand Théâtre national par l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, le 15 avril 2011, avait été un grand moment et, surtout, un immense espoir pour les comédiens et metteurs en scène sénégalais. L’infrastructure culturelle flambant neuve, qui trône au beau milieu de la capitale, était perçue par eux comme un instrument qui allait enfin redonner un second souffle à cette discipline qui fait partie du 6ème art, aux côtés des autres arts de la scène comme la danse.
Après 8 ans d’existence, le Grand Théâtre est, à notre humble avis, quelque peu détournée de sa vocation originelle. Un si grand bâtiment ne devrait, bien sûr, pas être exclusivement réservé aux prestations théâtrales, mais force est de reconnaître qu’il est plus fréquenté par les amateurs de la musique que par les férus du théâtre. C’est tellement vrai qu’actuellement, les musiciens sénégalais se lancent dans une compétition effrénée pour remplir les 1.800 places du Grand Théâtre. Il y a quelques semaines, le quotidien « Enquête » titrait fort justement à sa Une : « La grande pollution sonore du Grand Théâtre ».
Dans l’article, les populations riveraines se plaignaient des nuisances causées par les spectacles organisés, non plus à l’intérieur, mais désormais sur l’esplanade qui peut contenir plus de places. Ce rappel peut paraître anecdotique, mais il est assez symptomatique de l’usage que nos acteurs culturels font de la plus grande salle de spectacles de la capitale, financée par la Chine à hauteur de 2 milliards de FCfa. Nous ne sommes pas du tout allergiques à la musique, bien au contraire, car nous avons été chroniqueur musical dans une autre vie. Seulement, face à ce que nous pourrions considérer comme une sorte d’asphyxie du Grand Théâtre par les spectacles musicaux, nous voulons juste attirer l’attention des responsables de cette structure afin qu’ils recadrent mieux leur politique. Ce joyau culturel doit, en effet, jouer un rôle plus important dans la renaissance théâtrale du Sénégal, ce pays qui a vu naître de grands comédiens tels que Douta Seck dont la prestation et la puissance vocale dans « La tragédie du roi Christophe » d’Aimé Césaire résonnent encore aux oreilles.
Notre pays a connu d’autres comédiens tout aussi talentueux à l’image de Doura Mané, Ismaïla Cissé, Omar Seck, Awa Sène Sarr, Isseu Nang, Jacqueline Scott-Lemoine et tant d’autres qui ont porté au pinacle son théâtre sur toutes les grandes scènes et glané des prix prestigieux lors des festivals à l’étranger. Le Sénégal regorge également de brillants dramaturges et metteurs en scène comme Cheikh Aliou Ndao, Marouba Fall, Alioune Badara Bèye, feu Thierno Ba et tant d’autres dont les œuvres pourraient bien faire l’objet de belles représentations sur les planches du Grand Théâtre. D’ailleurs, c’est la pièce « Lat Dior ou le chemin de l’honneur » de Thierno Ba qui avait été interprétée le 17 juillet 1965 lors de l’inauguration du Théâtre national Daniel Sorano par le président Léopold Sédar Senghor, devant une belle brochette de personnalités et un public ravi de découvrir l’odyssée d’un de ses héros nationaux. Plus tard, des comédiens y interprétèrent « La fille des dieux » d’Abdou Anta Ka, un autre grand dramaturge sénégalais. Au Sénégal, le théâtre se meurt, même si à chaque 27 mars, durant la Journée mondiale consacrée à cet art, les professionnels se mobilisent pour essayer de le faire renaître.
Pourtant, il y a quelques décennies, un élan nouveau avait été impulsé à la scène par des professionnels bourrés de dynamisme et dont les initiatives commençaient à porter leurs fruits. Malheureusement, certains d’entre eux ne sont plus de ce monde car partis prématurément. Parmi eux, on peut citer Macodou Mbengue qui avait initié le Fest’art en 2001 et qui contribua largement à la formation des jeunes à travers des ateliers d’écriture, mais son décès brutal en juin 2014 a laissé en rade tous ces projets qui auraient bien pu donner un coup de fouet au théâtre sénégalais. Il y avait aussi Oumar Ndao, disparu en janvier de la même année, qui avait frappé un grand coup en 1995, avec sa fameuse pièce « Grand Dakar Usine ».
D’autres initiatives avaient vu le jour, telles que les troupes « Les ateliers de Kocc » du cinéaste Moussa Sène Absa, « Pétaw » de la comédienne Awa Sène Sarr, « Les Gueules Tapées », les « Sept Kouss », comme le rappelle si bien Oumar Ndao dans un de ses textes. Voici d’ailleurs le constat alarmant qu’il faisait du secteur, dans ce même texte qui est toujours d’actualité : « Le théâtre va mal au Sénégal. Très mal. Des pièces dont les qualités artistique et littéraire laissent à désirer, un public complètement démotivé, des moyens qui ne suivent pas..., autant de facteurs qui ont plongé le théâtre dans ce qu’on peut appeler un coma profond ». Il est vrai que la « décadence vertigineuse » du théâtre sénégalais pourrait être freinée, mais il faudrait que des initiatives hardies soient prises par les autorités afin de sortir le secteur de son agonie prolongée. Et à ce propos, le Grand Théâtre a un grand rôle à jouer en initiant des programmes et des ateliers, mais aussi en encourageant la prestation, sur ses planches, des comédiens dans de grandes fresques historiques et des productions de qualité qui pourraient renouer le public avec le théâtre. Dans le cas contraire, la nature ayant horreur du vide, les musiciens continueront à squatter cet espace où ils feront tonner leurs décibels, au grand dam des populations riveraines…
par Makkane Kane
POUR UN DIALOGUE CONSTRUCTIF DE SURSAUT NATIONAL !
Considérer ces réunions du "dialogue national" comme une nouvelle structure de décision est à mon avis une grossière erreur, qui peut être lourde de conséquences dans le proche avenir
L'atmosphère ponctuée de réactions et contre-réactions partisanes post-scrutin présidentiel, ne favorisait certainement pas le ralliement spontané à l'appel du chef de l'Etat pour un dialogue largement accepté.
Le 28 mai 2019, tout ce qu'il y avait de conséquent dans la pluralité de la classe politique, s'était retrouvé dans sa diversité et en toute civilité autour du président de la République Macky Sall.
Naturellement, la société civile, les organisations syndicales, de la jeunesse et du patronat sont les piliers essentiels de ce dialogue national.
Image à saluer et célébrer, parce qu'elle n'est pas courante sur notre continent qui souffre tant des instabilités et conflits de toutes sortes.
Plus que toute autre Nation, le Sénégal a besoin d'une telle assise inclusive pour parer aux grands défis qui pointent à l'horizon de l'ère pétrolière et gazière.
La dispersion désolante des partis politiques, la culture de revendication combinée à l'absence de plateformes consensuelles autour des enjeux du développement et le subjectif refus de l'opposition à adhérer au Plan Sénégal Emergent qui fait ses résultats, plombent les élans de mobilisation globale des enfants de la patrie.
Les organisations de la jeunesse, des femmes, les communautés d'affaires et les syndicats doivent être les forces motrices de ce dialogue national. Le dialogue est certes une exigence de la démocratie consensuelle, mais il n'efface pas les prérogatives d'une majorité qui gouverne et d'une minorité qui exerce son rôle d'objection aux actions gouvernementales.
Lors du Groupe Consultatif des 17 et 18 décembre 2019, le président de la République avait déjà annoncé son ambition d'aller plus loin vers des réformes profondes de l'administration en vue d'atteindre les objectifs inscrits dans la phase 2 du plan Sénégal Emergent.
A notre avis, il ne s'adressait pas principalement aux partis politiques, mais aux serviteurs publics, aux acteurs de la vie économique dans les secteurs des entreprises.
Une démarche nouvelle doit aider à la reconstitution des marges de manœuvres d'adoption de nouvelles séries de mesures fiscales et financières, incluant de nouvelles orientations de la production.
Ce dialogue patriotique pour un sursaut national, si on le veut créatif, ne doit pas être pollué par une prédominance de la classe politique, même si la participation des partis est un plus indéniable à la mobilisation de toutes nos populations.
Les partis politiques, il faut le dire seront tentés de s'enfermer dans leurs logiques partisanes étroites qui les empêchent de se mettre au niveau des urgences à affronter.
Considérer ces réunions du "dialogue national" comme une nouvelle structure de décision est à mon avis une grossière erreur, qui peut être lourde de conséquences dans le proche avenir.
Elle est juste un lieu de concertation entre les forces vives de notre pays pour dégager des convergences à soumettre nécessairement à l'appréciation pour validation de nos organes Exécutif, Législatif et Judiciaire. Clairement : concertation ne veut pas dire force exécutoire !
Une confrontation indépendante et sans complaisance sur la situation du pays est possible en permanence pour consolider notre démocratie par l'apaisement entre les acteurs, sans minorer la crédibilité des Institutions que le peuple sénégalais s'est librement donné.
Cela suppose l'acceptation par tous que l'exception sénégalaise est une réalité qui peut acquérir des avancées, perfectionnant nos Institutions qui fonctionnent à merveille.
C'est une volonté exprimée du chef de l'Etat d'élargir son écoute à toutes les pulsions de notre société. C'est manquer de loyauté, au départ de croire et chercher à faire d'une telle jonction des composantes de la Nation, une nouvelle occasion de remise en cause des actes fondamentaux issus des consultations ancrées dans notre Constitution.
Salir pour affaiblir le rayonnement de notre pays ne doit plus être l'occupation favorite de l'opposition, comme l'exclusion de celle-ci par la majorité ne doit pas être la règle de gouvernance dans le quotidien, c'est ce que le président de la République a voulu souligner le 28 mai 2019, à l'ouverture de cette grande rencontre des forces vives de la Nation.
Des consensus forts concernant le processus électoral, le statut du chef de l'opposition et la distribution des ressources nationales peuvent assurément établir la réalité d'une participation à tous les niveaux d'exécution des politiques économiques, sociales et culturelles.
Sous ce rapport, une attitude de la chaise vide, du nihilisme par l'insolence, la surenchère et les bouderies dénotent un manque notoire de confiance en soi et le déficit de patriotisme.
Makkane est porte-parole APR/USA
LES RESULTATS DU PAQUET JUGÉS INSUFFISANTS
Mamadou Talla, présidant, les travaux de la sixième revue annuelle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), estime que les résultats enregistrés sont encore en deçà des attentes concernant la qualité.
Le ministre de l’Education nationale a présidé, hier, les travaux de la sixième revue annuelle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet). Mamadou Talla estime que les résultats enregistrés sont encore en deçà des attentes concernant la qualité.
Les acteurs du monde scolaire ont procédé, hier, à Dakar, à l’évaluation du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) de l’éducation et de la formation. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, en présence de son collègue de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, Dame Diop. La tutelle a saisi cette occasion pour jeter un regard critique sur les activités menées jusque-là par le programme en ce qui concerne la prise en charge de la qualité et de l’équité dans l’éducation.
D’après Mamadou Talla, les performances enregistrées par le Paquet, en 2018, sont en deçà des espérances. « De l’examen des documents de travail et des échanges préliminaires menés dans le cadre des revues régionales et des rencontres préparatoires au niveau central, il en ressort que les performances du secteur en 2018 sont encore mitigées et sont en deçà des attentes pour nombre d’indicateurs liés à l’accès et à la qualité », a déclaré le ministre de l’Education nationale. Dans la même lancée, M. Talla a déploré le fait que le budget 2018 du programme n’a pas été mobilisé et exécuté totalement par les différents ministères. Il a ainsi estimé que ce phénomène a eu un impact réel sur la production des résultats attendus. «Malgré l’importance du budget alloué au secteur, en 2019, par l’Etat (749,116 milliards de FCfa), il est constaté un gap assez important d’environ 168 milliards de FCfa, soit 18% par rapport à la programmation du Paquet, dont (14%) environ 9,644 milliards de FCfa pour le ministère de la Formation professionnelle, 68,651 milliards de FCfa (12%) pour le ministère de l’Education nationale, 5,513 milliards de FCfa (50%) pour l’Agence de la case des tout-petits et 84,461 milliards de FCfa (30%) pour le ministère de l’Enseignement supérieur», a révélé M. Talla. Selon lui, cette situation exige une identification des mesures de régulation à travers un ajustement des priorités et des ambitions initialement planifiées dans le Paquet.
Le ministre de l’Education nationale en a profité pour inviter à plus de cohérence dans les prévisions et allocations budgétaires. Il s’est réjoui d’avoir constaté que les rencontres préparatoires tenues en amont de cette revue ont permis d’identifier de façon consensuelle les défis et enjeux prioritaires. Mamadou Talla a cité, entre autres, le financement et le pilotage du secteur, l’inclusion et la participation des enfants et des jeunes dans la mise en œuvre des projets. La révision de la question du recrutement, de la formation et de la gestion des enseignants est aussi préconisée. De même que la décentralisation et la déconcentration dans la gestion du secteur de l’éducation. «Chacun de ces axes devra être investi de façon approfondie pour analyser les facteurs déterminants qui expliquent les performances jugées modérées du secteur en 2018 et établir les leçons à tirer ainsi que les perspectives qui en découlent », a affirmé Mamadou Talla.
Dans le même sillage, Dame Diop, son collègue de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, a estimé que «seule une dynamique sectorielle permettra d’atteindre les objectifs assignés au Paquet». Il a invité les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, la société civile et les organisations syndicales à continuer à appuyer le gouvernement pour booster davantage la qualité dans le secteur de l’éducation et de la formation.
PAR Jean-Baptiste Placca
L'UNION PAR LE LIBRE-ÉCHANGE ?
L'Afrique va s'essayer au libre-échange continental - Mais avec quelles chances de succès, quand nombre d'Etats rechignent à se lancer dans cette aventure, qui trahit un cruel déficit de courage dans le leadership actuel du continent ?
À défaut de l'unité à laquelle appelait l'Osagyefo Kwame Nkrumah, l'Afrique va, à présent, s'essayer au libre-échange continental. Mais avec quelles chances de succès, lorsque l'on sait que nombre d'Etats du continent rechignent à se lancer dans cette nouvelle aventure, qui trahit un cruel déficit de courage dans le leadership actuel du continent ?
Avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale, le Marché commun africain est officiellement né, ce 30 mai 2019. L’événement n’est, certes, pas banal. Peut-on pour autant considérer que l’Afrique est entrée, là, dans une dimension nouvelle de son unité ?
Ceux qui s’en tiennent à la dimension strictement statistique de l’événement pourraient, pourquoi pas, s’autoriser quelque frisson panafricaniste, en se convaincant que si ce projet va à son terme, l’on aboutirait au plus vaste marché commun de la planète, depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce, il y a bientôt un quart de siècle. Mais, il faut avancer avec prudence et modestie. Parce que ceux qui s’en vantent se vantent de ce que la population africaine dépasserait, aujourd’hui, 1,200 milliard d’habitants. Cela paraît d’autant plus impressionnant que les démographes annoncent que cette population pourrait doubler à l’horizon 2050. Et déjà, l’on extrapole, pour parler d’un marché de 2,5 milliards de consommateurs, en 2050. C’est exactement ce type de manipulation des chiffres qui a suscité la fameuse boutade que l’on prêtait naguère au général de Gaulle, affirmant que l’Afrique est un continent d’avenir, et le demeurera.
Si l’Afrique a pu être raillée comme étant un continent éternellement d’avenir, c’est parce que certains de ses dirigeants ne semblent pas avoir compris que le poids des marchés ne s’apprécie pas du seul point de vue de la densité humaine. Un pays peuplé ne devient un marché que si sa population sait devenir solvable.
Il n’empêche qu’un marché de 1,2 milliard d’âmes peut faire rêver…
Justement, l’Afrique, avec sa Zone de libre-échange continentale, ne peut, en l’état, que faire rêver. Ô, peut-être même saliver un peu ! Mais si certaines dispositions ne sont pas prises, on rêvera encore longtemps, et on salivera éternellement. Jusqu’à ce que les bouches se dessèchent…
N’est-ce pas, là, le discours des adversaires de la Zlec ?
Peut-être faut-il, déjà, commencer par donner à cet espace une appellation plus engageante. De manière triviale, certains diraient « plus sexy », et ce n’est pas un détail insignifiant. Il est des noms de grandes figures africaines inscrites dans l’histoire ; de fleuves et de monts majestueux ; de vallées impressionnantes. L’Afrique n’a que l’embarras du choix : des reines et des rois aux patronymes sonnants justes, de divinités qui font vibrer. Rien n’oblige à s’astreindre à ce sigle à la fois imprononçable et incongru. Dès lors qu’on lui aura trouvé un nom plus engageant, il faudra définir un contenu concret à toute cette aventure. Car, pour le moment, l’on semble avoir mis la charrue avant les bœufs. Et, comme dit le chansonnier, la charrue avant les bœufs ne fait guère que de beaux terrains bourbeux.
L’enjeu demeure le libre-échange de productions entre nations.
Pour échanger librement, il faut, justement, produire. Et tous ceux qui produisent aujourd’hui échangent dans leur propre monnaie. Mais, l’Afrique a-t-elle seulement identifié les préalables au libre-échange ? Et puis, quel est donc ce continent si subitement pressé d’échanger librement, alors qu’il a abandonné en rase-campagne le rêve panafricaniste des pères fondateurs ? Un jeune Américain de l’Arkansas peut choisir d’aller s’établir librement dans n’importe quel État des États-Unis. Il circulera dans les cinquante États avec la même monnaie, le dollar. Vous voyez à quel point peut paraître vain ce projet de libre-échange, lorsque le jeune Ghanéen formé en Grande-Bretagne et qui voudrait s’établir au Cameroun, rencontre tellement de difficultés, tellement de barrières, qu’il finit par réaliser que son Afrique, dont il clame être si fier, lui est, de fait, interdite, et qu’il n’est, au fond, citoyen que d’un petit bout d’Afrique, situé entre la Côte d’Ivoire et le Togo, écrasé par le Burkina, et risquant de s’enfoncer dans l’Atlantique.
La Zlec, dans un tel contexte, pourrait n’être que la dernière illusion vendue aux peuples africains. Il y a comme un cruel déficit de courage dans le leadership actuel du continent, alors que la plupart des dirigeants sont des ex-militants, que l’on croyait panafricanistes jusqu’au bout des ongles. Ils ont, tous, la culture qu’il faut, pour savoir et comprendre qu’il est plus facile et plus utile d’unir les peuples que de rêver de leur faire faire des échanges que leurs peuples faisaient déjà de toute façon, et depuis la nuit des temps.
Quant aux exceptions et autres dérogations au respect des règles du libre-échange, il faudra tellement les multiplier qu’à la fin, il ne restera plus rien de l’esprit initial de l’accord.
LES CONTENUS DE TOUS LES DANGERS
Entre un contenu qui ne rime pas souvent avec la réalité socioculturelle du pays et un problème de ressources humaines pour la couverture de certaines émissions, les télévisions sénégalaises peinent encore à jouer pleinement leur rôle
Ibrahima BA et Oumar FEDIOR |
Publication 01/06/2019
Entre un contenu qui ne rime pas souvent avec la réalité socioculturelle du pays et un problème de ressources humaines pour la couverture de certaines émissions, les télévisions sénégalaises peinent encore à jouer pleinement leur rôle au service du développement économique et social. Les dérives, devenues récurrentes et menaçantes pour la cohésion sociale ainsi que la stabilité du Sénégal, indiquent l’urgente nécessité d’interroger les profils de ce milieu devenu de plus en plus ouvert. L’audiovisuel national a plus que jamais besoin d’un vent de renouveau.
L’écrivain, peintre et scénariste espagnol, Salvador Dali, voyait en la télévision un des grands moyens « modernes d'avilissement et de crétinisation des foules ». Si cette remarque de l’artiste catalan demeure encore d’actualité, c’est sans doute parce que les télévisions, pour la plupart, continuent à confiner leurs missions autour de la distraction, reléguant du coup leur inventivité et rôle crucial dans une société en plein bouleversement. En plus d’être de véritables instruments d’éducation, d’éveilleurs de conscience, de véhicules de valeurs dont l’objectif principal doit être d’accompagner l’ensemble des processus de développement économique et social du Sénégal. La sortie malheureuse de l’animatrice d’une chaîne de télévision, il y a quelques jours, contre une communauté du pays est venue en rajouter une couche. Les déclarations de la jeune dame ont fait exploser les réseaux sociaux. Avant qu’un groupe d’étudiants n'improvisent une manifestation devant les locaux de la télévision pour exiger sa fermeture. En garde à vue à la gendarmerie après ses « propos maladroits », malgré ses excuses, elle est libérée 24 heures plus tard après plusieurs médiations.
Face à ces dérives devenues monnaie courante sur les plateaux de télévisions sénégalaises, se pose un débat légitime sur l’urgente nécessité de revoir les contenus qui, la plupart du temps, n’épousent pas forcément les réalités socioculturelles qui ont jusqu’ici contribué à faire l’identité du « pays de la téranga ». Le même problème se pose aussi pour ce qui est du profil de ceux qui doivent animer des émissions télévisées. La situation est devenue telle qu’il y a une sérieuse menace sur la cohésion sociale et le vivre ensemble. Nombreux sont ceux qui pointent du doigt l’absence de formation et de culture générale chez ces hommes et femmes de télé. .« Au Sénégal, on a l’impression que le background n’intéresse que peu les responsables. Même si la télé requiert du talent, de la tenue, le bagage culturel, sociologique, en un mot la culture générale, est d’une importance capitale pour driver une émission », soutient Mame Ngor Ngom journaliste, rédacteur en chef adjoint de Africa Check Sénégal. Journaliste de formation, Nina Penda Faye est l'animatrice de l’émission « Femme africaine moderne » à la chaîne de télévision privée 2Stv et en même temps chroniqueuse à l’émission « Tout est là » de ce même groupe de presse. Selon elle, « il y a un sérieux problème de formation et de niveau » qui nécessite que l’on agisse « très » vite pour mettre un terme à cette situation qui n’honore pas l’image du métier. « Il y a une manière d’aborder certaines questions. D’ailleurs, c’est pourquoi des formations spécifiques y sont dédiées », laisse-t-elle entendre.
UNIFORMISATION DES CONTENUS
Au Sénégal, la floraison des chaînes de télévision n’a pas empêché d’avoir des programmes et émissions similaires. Dans certaines entreprises de médias, l’on observe, pour certaines émissions, un simple changement de nom tout en gardant le même concept et le même contenu que les autres chaînes concurrentes. Si cet esprit d’uniformisation des contenus est devenu une réalité, il appartient néanmoins aux patrons de choisir le profil de ceux qui doivent animer ou intervenir à la télé. « Je pense que c’est en fonction des émissions qu’on doit choisir le profil de chaque animateur. Il faut que les directeurs de programmes recensent ceux qui doivent participer aux différentes émissions », soutient Nina Penda qui, dans « Femme africaine moderne », a pris le soin de porter son choix sur des chroniqueuses qui ont un certain niveau de formation et d’expériences dans le secteur des médias. Depuis quelques années, dans l’espace audiovisuel sénégalais, les belles femmes sont légion. Journalistes, animatrices ou présentatrices, elles décorent le petit écran. Néanmoins, le choix ou le mode de recrutement de ces belles dames est parfois sujet à débats. La plupart du temps, ce sont des miss ou mannequins qui sont choisies pour tenir en haleine le public. Loin d’être de simples cobayes, ces dames à la plastique souvent parfaitement dessinée assurent, aujourd’hui, les premiers rôles, dans certaines chaînes. Seul hic : nombre d’entre elles n’ont pas suivi la formation qui sied. « On privilégie le paraitre à la connaissance », se désole Nina Penda Faye. Aujourd’hui, face à la recrudescence des dérives sur les plateaux de télé, la chroniqueuse à la 2Stv invite les journalistes à verser dans les émissions de production. Lesquelles constituent une autre façon d’informer.
TECHNIQUES DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION
L’autre changement majeur du secteur des médias sénégalais, c’est la montée en puissance des animateurs. Ces derniers sont devenus, en l’espace de quelques années, de véritables stars, damant nettement le pion aux journalistes professionnels formés dans des écoles réputées. Du coup, l’aura de ces agents de programmes et leur soi-disant capacité à drainer de l’audimat justifient le choix des directeurs de programmes de leur confier des tâches qui font l’objet d’un traitement journalistique. « Tout est question de management. Ceux qui présentent certaines émissions sans en avoir le profil, ont été choisis par leurs responsables. Ces derniers sont normalement responsables de toutes les dérives qui en découlent. Tout travail requiert une certaine expérience, un certain parcours, du vécu. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas chez nous », regrette Mame Ngor Ngom. Abondant dans le même sens, Nina Penda Faye pense que même si les animateurs prennent de plus en plus la place des journalistes, ils doivent être bien formés pour être en mesure de traiter l’information. En journalisme, les faits sont sacrés et les commentaires libres. La sensibilité de certaines informations requiert à la fois professionnalisme et responsabilité. Pour certains, l'enjeu, aujourd’hui, c’est comment sauvegarder nos valeurs multiséculaires face à l’absence de contenus de qualité, d’une présence permanente du sensationnel, de publicités inutiles dans lesquels sont engagés certains médias. Pourtant, le rôle de ces derniers dans la construction du roman national dont parlait l’historien français Pierre Nora, est si crucial. Ce récit national véhiculé par les télévisions permet de mettre en avant la grandeur de « notre » pays à travers des faits historiques. Il offre une certaine fierté nationale, pour ne pas dire un sentiment nationaliste, dont la jeunesse a besoin pour construire sa propre histoire qui sera à la hauteur de son héritage. Le traditionnaliste et historien, Amadou Bakhaw Diaw, insiste sur la nécessité pour ces médias de mettre l’accent sur l’histoire et la culture du pays. Au Sénégal, rappelle-t-il, le véritable problème, c’est celui du contenu. « Il y a une méconnaissance terrible de notre histoire. Beaucoup de choses touchant à nos réalités sociales mériteraient de faire l’objet d’un débat sur les plateaux de télé afin de permettre à la jeunesse de mieux connaître notre culture», avance M. Diaw. Amadou Bakhaw Diaw cite l’exemple du mariage diola, les rites de circoncision, le voisinage à plaisanterie qui a rythmé, pendant des siècles, la cohabitation entre les différentes communautés au Sénégal. L’impact de la télévision sur le plan culturel est fondamental. Le petit écran est par excellence un instrument de valorisation et de célébration des diversités du pays. Mais, ce mode de diffusion d’information est aussi un moyen de destruction de l’unité nationale. Le moindre dérapage peut souvent être fatal. Le rédacteur en chef adjoint d’Africa Check Sénégal pense que « pour y mettre un terme ou plutôt amoindrir ces dérives, il faut faire de la télé, c'est-à-dire se conformer aux règles du métier qui ont comme base la rigueur, le sérieux, la mesure »
PROFIL DES AGENTS DE PROGRAMMES : Ce que dit le Code de la presse
L’application du nouveau Code de la presse va, peut-être, aider à résoudre, de façon définitive, la question liée au profil des animateurs et animatrices de télévisions. Votée en 2017 par l’Assemblée nationale, cette nouvelle loi, dont les projets de décret d’application sont déjà introduits dans le circuit pour adoption, consacre dans sa section 3 des dispositions relatives aux agents de programmes des entreprises de communication audiovisuelles. Selon ces dispositions, les agents de programmes sont qualifiés, selon qu’il s’agisse d’émissions d’animation moderne ou traditionnelle. Et le profil de ces agents est précisé dans la convention des éditeurs de services. D’après l’article 37, « les agents de programmes exerçant au sein de l’entreprise de communication audiovisuelle assurent l’animation d’émissions culturelles, cultuelles, artistiques et de loisirs, la présentation des programmes ainsi que toutes les activités déterminées par les dirigeants de l’entreprise ». Par contre, ces agents ne peuvent pas exécuter une mission qui fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique. Aussi, ils sont tenus de respecter la vie privée, l’ordre public et les bonnes mœurs et contribuer à la protection des mineurs
IL FAUT REVENIR AUX FONDAMENTAUX…
Et si les professionnels étaient indirectement responsables des dérives notées sur certaines télévisions ? C’est ce que semble dire des professionnels des médias.
Ibrahima BA et Oumar FEDIOR |
Publication 01/06/2019
« Je plaide pour une réappropriation de notre métier. Les professionnels doivent reprendre le métier parce qu’ils l’ont abandonné. Et la nature a horreur du vide. » Mamoudou Ibra Kane, journaliste et directeur général du groupe de presse Emedia invest, répond ainsi à la question de savoir si les professionnels sont indirectement responsables des dérives notées sur certaines télévisions ? De son point de vue, « quand on a une chaîne de télévision, il y a des fondamentaux à respecter ». Poursuivant, il soutient que si un sondage est fait aujourd’hui, « sur le ou la préférée des Sénégalais », on sera surpris des résultats. « C’est normal, il faut évoluer avec le temps. Mais, l’évolution du temps ne doit pas nous faire perdre ce qui constitue notre raison d’être », analyse M. Kane. Selon lui, il faut faire de sorte que celui qui intervient à l’antenne soit soumis à des règles très strictes. « Il ne doit pas parler de sujets qu’il ne maitrise pas. Il ne peut pas ignorer la sensibilité de certains sujets. Il y a une tenue, une retenue, des éléments de langage… », suggèret-il.
Mais, ces règles si elles sont appliquées ne ressemblent-elles pas à de la censure ? Pour notre confrère, le premier censeur pour un professionnel, c’est d’abord lui-même. « Mais, ce n’est pas évident de le faire comprendre à certains qui ont, à la limite, l’excuse de ne pas connaitre. Mais, à qui la faute ? Elle incombe avant tout à nous autres professionnels. Un outil médiatique, ce n’est pas rien. Il faut avoir des ressources humaines de qualité ; ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller dans une école de journalisme, il faut les encadrer rigoureusement, il faut qu’ils se documentent… », préconise-t-il.
Et de souligner : « même la meilleure des improvisations est préparée ; ce sont des efforts à faire ». Si dans le travail journalistique, les règles sont claires, on ne peut en dire autant pour les animateurs. Pour Mamoudou Ibra Kane, il faut de la rigueur. « Si dans une émission de divertissement, vous voulez aborder une question sérieuse, vous la confiez à un animateur qui n’a pas les prérequis, qui n’a pas la formation, vous l’exposez et vous exposez votre chaîne. Il est possible d’être professionnel et célèbre. Il ne faut pas penser qu’il faut faire le buzz pour être célèbre.
LE DIRECT DÉCALÉ ?
La célébrité la plus durable, c’est celle qu’on a eue en état professionnel. Le cas d’Oprah Winfrey, animatrice américaine, en est un exemple patent. Aujourd’hui, c’est l’animatrice préférée des Américains. Elle a reçu Mandela, Michelle Obama comme invités… elle n’est pas dans le buzz pourtant. Elle se contente d’être professionnelle », rappelle-t-il. Aujourd’hui que les chaînes de télévisions pullulent, le patron d’Emedia invest estime qu’il ne faudrait pas abuser de la politique de la demande. A son avis, même si les populations ont des préférences, il faudrait penser à la politique de l’offre en leur proposant des contenus de qualité qui vont leur apporter énormément de choses. « Le folklore fait partie de la vie, mais même dans le divertissement on peut éduquer. On parle alors de divertissement sain. Si on ne le fait pas, on risque d’être largué par la concurrence sous régionale », avertit-il. Le constat avec les dérives, c’est qu’elles se passent en direct. Ce qui a sans doute poussé certains à proposer l’obligation du direct décalé. « C’est une idée très charmante.
Pour certaines productions, il est préférable de les enregistrer, mais pas toutes. Mais, je suis d’accord pour certaines émissions qu’on utilise un système de retardement de quelques minutes. Cela permet d’éviter certains dérapages. Après, on a le recul nécessaire, le temps de nettoyer… parce que dans le feu du direct, on peut dire des choses qu’on ne devrait pas », déclare Mamoudou Ibra Kane. Pour Jean Meïssa Diop, le direct décalé n’est pas une mauvaise idée, dans la mesure où il peut permettre de censurer ce qui doit l’être, mais il peut tuer le charme de la télévision. Pour lui, ce qu’il faut, par contre, c’est plus de sérieux. « Il faut que les gens qui commentent les émissions soient outillés et responsables. N’importe qui ne peut pas interviewer n’importe qui. Tout journaliste qui monte à l’antenne doit être briefé.
1KG D’HEROÏNE DANS LA CUISINIERE
Ce trafiquant de drogue sunugaalien de 19 ans qui a été arrêté à Turin mardi dernier risque gros.
Il avait l'habitude d'aller dans les bars du quartier où il accrochait ses clients. Seulement repéré mardi soir, il a été pris en filature par les policiers alors qu’il vaquait à ses occupations délictueuses s’arrêtant dans les bars des rues Sospello, Bibiana et Conti di Roccavione.
A chacune de ses étapes, il faisait quelques minutes puis reprenait son chemin. Les policiers ont fini par le coincer à l'étage supérieur d'un bar où il s'était réfugié. Le jeune homme de 19 ans n’a été trouvé en possession que d’un téléphone portable et de la clé d’une porte blindée. La perquisition opérée chez lui à la rue Ascoli a permis aux policiers de retrouver 1 kg d'héroïne dans un sac en nylon dissimulé à l'intérieur d’une cuisinière. Ils ont aussi saisi 1 000 euros, une canette de bicarbonate de soude utilisée pour mélanger la drogue, une lame pour couper l’héroïne, une balance de précision et du matériel de conditionnement. Le jeune homme qui a un casier judiciaire, faisait l’objet d'interdiction de rester dans la ville de Turin.
LE FRONT DE L’OPPOSITION SE DISLOQUE EN TROIS CAMPS
La question du dialogue politique a fini de mettre en lambeaux le Front de résistance nationale (FRN) qui regroupe jusqu’ici l’essentiel des coalitions et partis de l’opposition face au pouvoir de Macky Sall
Harouna DEME (Vox Populi) |
Publication 01/06/2019
Désormais, il y a trois camps aux idées divergentes au sein de cette alliance d’opposants.
Il ne reste pas grand-chose du Front de résistance nationale (FRN) de l’opposition. C’est le constat fait par plusieurs responsables de partis membres de ladite entité qui regroupe, depuis la veille de l’élection présidentielle du 24 février dernier, les franges les plus représentatives de l’opposition. Si on en est arrivé là, selon ces responsables avec qui nous nous sommes entretenus mais qui ne souhaitent pas pour l’heure «ajouter à la cacophonie», c’est en partie à cause du dialogue politique. Particulièrement de la divergence de vue des leaders des différentes coalitions et partis en présence. Car, de fait, les leaders de l’opposition ne parlent plus le même langage. Et la sortie, mercredi dernier, d’Ousmane Sonko qui a brûlé le dialogue national et flingué les membres de l’opposition qui y ont pris part n’est que le reflet de cet état d’esprit. En vérité, expliquent des responsables du FRN, c’est trois camps qui se font face au sein de l’opposition : celui des radicaux, celui des modérés et celui des dialoguistes. Trois camps qui pèsent chacun le poids de leurs animateurs et qui essaient d’imposer leur point de vue aux autres, créant de fortes dissonances dans les rangs.
Les radicaux : Sonko, Wade, Abdoul Mbaye, Tekki…
Dans le camp des radicaux, celui de ceux qui disent qu’il ne faut jamais faire confiance à Macky Sall, donc qu’il ne saurait être question de discuter avec lui voire de s’asseoir à la même table que lui, il y a Ousmane Sonko, sans doute le plus virulent de tous, mais aussi Abdoul Mbaye, tout aussi en délicatesse avec celui qui en avait fait son Premier ministre, mais également Mamadou Lamine Diallo de Tekki. Mais ce camp compte aussi une recrue de taille en la personne d’Abdoulaye Wade. Un Me Wade pour qui, c’est Karim ou rien. Et dès lors que le cas Karim n’est pas au centre du dialogue, il n’y a rien à discuter avec Macky..
Les modérés : Idy, Madické, Issa Sall, Gakou, Pape Diop…
Le second camp est celui des modérés. Ce camp prône le dialogue avec Macky Sall certes, mais il avance une condition. C’est qu’il veut ce qu’il appelle «un dialogue sérieux». C’est à dire un dialogue où les problèmes seront posés, des solutions avancées et mises en œuvre pour sortir le pays de l’impasse, comme ils disent. Principaux animateurs de ce camp, les candidats malheureux à la Présidentielle : Idrissa Seck, Madické Niang et El Hadji Issa Sall. Mais aussi des souteneurs de «Idy 2019», comme Malick Gakou, Pape Diop, entre autres.
Les dialoguistes : Decroix et les petits partis
Le troisième et dernier camp est celui dit des dialoguistes. A sa tête, il y a Mamadou Diop Decroix, coordonnateur intérimaire du FNR, en l’absence de Moctar Sourang, parti à La Mecque, ainsi qu’un conglomérat de petits partis. Eux sont pour un «dialogue sans contenu», dit-on. L’essentiel, de leur point de vue, étant que soit rétablie la confiance entre le pouvoir et l’opposition et que les deux camps se parlent. Car, comme l’a si bien dit Decroix lors de la journée du dialogue, le 28 mai dernier, «la crise de confiance est profonde entre vous (Macky Sall) et nous l’opposition). Il ne sert à rien de la sous-estimer, encore moins de l’ignorer».
Une crise de confiance sans précédant.
Cette prise de parole du coordonnateur intérimaire du FRN n’a fait finalement qu’entériner une situation de fait : le FRN a fini de voler en éclats depuis, sous les coups de boutoir de Wade et le poids de la discorde entre leaders quant à la conduite à tenir. Et cela, en dépit des apparences. En réalité, du FRN d’origine, en termes de philosophie de lutte, il ne reste pas grand-chose, sinon le noyau dur de «Idy 2019». La question aujourd’hui est de savoir que vont faire les modérés, eux qui constituent désormais l’ossature du Front ? Car, de leur attitude dépendra l’avenir du dialogue politique, du dialogue tout court avec le team de Famara Ibrahima Sagna. Un dialogue politique où le FRN est représenté par une équipe dirigée par Déthié Fall de REWMI et auquel tous les opposants prennent part, sauf le PDS de Me Wade et PASTEEF de Sonko. Il faut dire que depuis le départ de la coordination du Front de Malick Gakou, c’est en quelque sorte le désordre qui y règne. Aujourd’hui, il y a une réelle crise de confiance entre le coordonnateur intérimaire Diop Decroix et les autres leaders. Certains vont même jusqu’à dire qu’au même titre que Me Wade, «Decroix a cassé l’opposition», en affirmant que «la crise de confiance est encore plus grave au sein même de l'opposition qu’entre elle et Macky».
«C’EST IMPORTANT DE MONTRER QUE NOUS AVONS DES FIGURES QUI DOIVENT NOUS INSPIRER»
Co-auteur de l’ouvrage sur Amadou Mactar Mbow, Hamidou Anne explique avoir voulu montrer que le Sénégal a des figures qui doivent de proue pour la jeune génération
«J’ai essayé de faire un travail pudique parce qu’aujourd’hui, en voulant travailler sur des personnes, on cède facilement au voyeurisme, ce n’est pas très intéressant, aujourd’hui, dans une époque où les gens se mettent en scène eux-mêmes. Cette scénarisation du monde, cette mise en scène et ce voyeurisme est quelque chose qu’il n’aime pas. Donc voilà pourquoi cette biographie est très pudique».
L’écrivain Amidou Anne s’exprimait lors du la cérémonie de lancement du livre «Amadou Mactar Mbow une vie, des combats». Il se veut très «honoré de faire ce livre avec la maison d’édition ‘Vive voix’, sur un grand homme qui est une légende vivante, qui est un trésor vivant, qui est un humaniste, un homme talentueux, un militant, un intellectuel, bref quelqu’un qui a plusieurs casquettes et qui a aussi donné sens à certains mots dont nous tendons parfois à perdre leurs significations, des mots comme la patrie, la nation, la République, l’Etat, le panafricanisme. Ce sont des combats extrêmement importants qu’il ne faut pas oublie. Parfois dans le vif du quotidien, dans les querelles politiques, parfois dans les échanges vifs de la société, nous avons tendance aujourd’hui à oublier certains mots ou bien certains sens». «On ne fait rien sans les idéologies, on ne fait rien sans un socle intellectuel, on ne fait rien sans cette base qui nourrit notre réflexion, qui nourrit cette action (…) C’est important d’essayer de nourrir la jeune génération et de montrer que nous avons des sources d’inspiration, que nos inspirations ne doivent pas seulement venir d’ailleurs, mais que nous même nous avons des figures qui doivent nous inspirer», a martelé l’écrivain.
A noter qu’étaient présents les membres de la famille du personnage, telle que sa fille Awa Mbow, sa nièce Madame Penda Mbow, aussi le professeur Abdoulaye Bathily. La fille d’Amadou Mactar, Awa Mbow a, après avoir remercié le co-auteur Amidou Anne, indiqué que «les traits caractéristiques d’Amadou Mactar Mbow qui sont lancés dans livre pour expliquer son engagement au service de l’humanité et son exceptionnel trajectoire se retrouvent également dans sa vie privée et font de lui à la fois un mari aimant, un père attentionné. C’est un trésor pour sa famille».
Quant au Professeur Abdoulaye Bathily, qui dit avoir connu Amadou Mactar Mbow depuis 1953 à Bakel, il a souligné : «si on prend seulement la question du nouvel ordre mondial de la communication qui est encore plus que jamais actuel, il a mené ce combat jusqu’au bout et même l’évolution des technologies à notre époque n’ont pas rendu inopérante ce débat et cette revendication». «On ne peut pas donner toutes les dimensions de ce personnage, sans le considérer, aujourd’hui, comme un model pour toutes les générations parce qu’il a mené le combat de sa génération, il était exemplaire dans son combat», a-t-il ajouté.
LE NOUVEAU DG IBRAHIMA KANE ANNONCE LA REMISE EN SERVICE DE L’APPAREIL
«Présentement l’avion a été remis en service après validation et levée de l’alarme détectée. Aujourd’hui, c’est cet avion qui fait le trajet Dakar-Paris-Dakar, avec un niveau de ponctualité supérieur aux autres compagnies au niveau de Dakar»
En réunion de coordination, ce vendredi, au ministère de Tourisme et des Transports aériens, Ibrahima Kane, tout nouveau Directeur général de la compagnie Air Sénégal Sa a informé de la remise à disposition de l’avion A330 NEO. Cela, après une période d’arrêt pour cause de panne. Il précise que c’est «après validation et levée de l’alarme détectée sur l’appareil».
«Présentement l’avion a été remis en service après validation et levée de l’alarme détectée. Aujourd’hui, c’est cet avion qui fait le trajet Dakar-Paris-Dakar, avec un niveau de ponctualité supérieur aux autres compagnies au niveau de la plateforme de Dakar», a tenu à rassurer Ibrahima Kane, au sortir d’une réunion de coordinations des actions entreprises et arrivées à échéance durant les 100 jours du déroulement de la stratégie du ministère.
De l’avis de M. Kane, «la sécurité prime sur tout». Une raison de plus, selon lui, pour accélérer la mise en forme du fret à l’Aéroport internationale Blaise Diagne de Dakar afin d’offrir un niveau de confort bien supérieur. «Au moment où je vous parle (hier après-midi), il n’a pas été décelé de panne sur cet avion. Parce que nous avons effectué des essais et fait intervenir des techniciens de Airbus et de Air France qui font l’entretien de l’avionA330 au niveau de la plateforme de l’aéroport Charles De Gaulle de Paris», a indiqué l’ingénieur-polytechnicien sénégalais qui a pris fonction après le départ du français, Philippe Bohn
D’après, l’ancien patron du FONSIS (Fonds souverain des investissements stratégiques), les nuages qui enveloppaient la panne de l’appareil à la mi-avril se sont dissipés pour laisser place à un ciel dégagé au niveau de la compagnie aérienne nationale. «Nous travaillons sur ces choses là pour les réduire au maximum. Et aujourd’hui, nous y parvenons. Nous parvenons à avoir un niveau de ponctualité très élevé au niveau d’Air Sénégal», insiste M. Kane.
Air Sénégal s’agrandit avec un A319
Déclinant les nouvelles orientations de la compagnie Ibrahima Kane a annoncé de l’acquisition d’un A319. Un nouvel avion qui va voler, dans la sous-région pour, dit-il, «nous affirmer et nous conformer par rapport aux missions de Air Sénégal international». Il a dans la même foulée fait état de la nouvelle grille tarifaire et d’un service d’accueil pour répondre aux normes standards, conformément à la Téranga Sénégalaise.