Il s’agit de ce jeune artiste qui évolue dans le milieu hip-hop et qui veut glaner des galons dans ce métier. Et «Seven» qui signifie 7 est un chiffre mystique pour ce «talibé Cheikh» qu’on surnomme «Set». Mais dans son lyric, son flow, son texte est codé dans ces lettres. Originaire du Walo, de Gaya plus précisément, il a commencé à faire le hip-hop au collègue en 2004. Il a alors commencé à fréquenter les studios professionnels et a sorti sa première mixtape de 7 titres intitulée «Référence», juste pour faire sa promotion.
Actuellement, il est sur un projet de vidéos qui sera bientôt disponible, avant la sortie officielle de son premier album, dans 2 ans. «Car, dans la mixtape, il y a quatre titres et chaque morceau est un chapitre qui peut faire l’objet d’un album», précise-t-il. Il a une thématique engagée, il aborde souvent des thèmes de société. Et ‘Général’ ne cherche pas loin, puisque dans la plupart des ses chansons, c’est un vécu. «Je m’inspire des images de la réalité, des histoires vécues, comme dans le morceau dédié à ma mère c’est du vécu, je ne cherche pas loin», a-t-il déclaré.
Dans sa musique, on retrouve beaucoup de spiritualité, une façon de rendre hommage à des érudits : El Hadj Malick Sy, Oumar Foutiyou Tall. Mais aussi à de grands hommes qui ont marqué l’humanité, l’Afrique en particulier: Cheikh Anta Diop, Thomas Sankara, Nelson Mandela. «C’est des gens qui ont fait beaucoup de choses pour montrer que nous avons des valeurs. Et c’est normal que ces personnes soient citées en exemple, qu’ils soient notre miroir, notre reflet, pour préserver nos valeurs. Je veux faire partie des jeunes pour valoriser notre continent pour qu’ilsoit numéro un dans le monde», déclare-t-il. En effet, il se définit comme «un artiste tout court». Puisqu’il surfe dans plusieurs styles. Il fait du rap hardcore, du slam, du jazz, du reggae, rnb. «Je fais de la musique et peux poser sur n’importe quel instrument, je fais de la musique. Je suis ouvert à tous les genres musicaux», dit-il.
Son originalité, c’est le rap wolof. «Car, selon lui, on parle de hip-hop galsen, c’est hip-hop Djolof. Nous sommes des Wolofs et si nous voulons mieux vendre notre musique pour qu’elle dépasse les frontières, il faut le faire dans la langue locale. Mais quand tu veux chanter en français ou en anglais, alors qu’on ne peut pas impressionner les Français ou les Américains dans sa langue, ça ne passe pas». «Il nous faut cette originalité. On a notre wolof, il faut le valoriser qu’il fasse partie des langues internationales», ajoute-t-il en précisant que, si nécessaire, il va cependant chanter en français et en anglais. «J’espère voir un jour la boule tourner et que ces gens-là fassent aussi l’effort de comprendre notre wolof. Et c’est possible, il suffit d’y croire. Pour impressionner, il faut innover», martèle-t-il. Au-delà de la musique Ibrahima a un métier.
En effet, il est céramiste et a terminé sa formation au Lycée Maurice Delafosse. «Je compte allier les deux. Je me suis ménagé pour finir ma formation. Ainsi, la musique n’a rien entaché à mes études. Surtout que l’un n’empêche pas l’autre», fait-il savoir. Issu d’une famille religieuse, il est le seul artiste de la famille. Du coup, ce n’était pas facile pour lui. «Mais, grâce à l’éducation que j’ai reçue, j’ai la tête sur les épaules, et mon sacerdoce, c’est d’être le digne représentation de Gaya. Je ne vais rien faire qui va à l’encontre de mon éducation. Car la musique est pour moi un moyen d’étaler mes sentiments», déclare l’artiste. «Général Seven» renseigne, en outre, qu’il n’a été influencé par personne.
Par contre, il a des références dans le milieu. «J’écoute des ténors du hiphop. Il y a certains dont je respecte le texte, le lyric, le flow. Mais je ne peux dire que c’est Massamba ou Mademba qui m’a inspiré pour entrer dans le hip-hop. Et ce n’est pas de la prétention», précise-t-il.
QUAND LES FEMMES BLOQUENT LEURS REGLES PAR DES INJECTIONS OU DES PILULES DURANT LE RAMADAN
Parvenir à jeuner 29 ou 30 sans avoir ses menstrues. Voilà une tendance devenue monnaie courante chez les jeunes femmes au Sénégal.
Et en ce Ramadan 2019, le fait est devenu un effet de mode très prisé par les jeunes femmes. Pour ce faire, elles ont recours à des injections ou à des pilules qui retardent les règles.
La tendance est de mode au Sénégal depuis un certain temps. Mais elle a encore plus pris de l’ampleur cette année. Il s’agit de ces jeunes femmes qui ont recours à des méthodes contraceptives spécifiques pour se débarrasser de leurs règles pendant le mois de Ramadan. L’objectif de ces femmes qui font recours à une injection qui bloque les règles ou des pilules en continu ou mieux encore le stérilet, est de pouvoir jeûner sans interruption durant tout le mois, soit 29 à 30 jours. Une stratégie qui vise à éviter d’avoir ses menstrues et ainsi être contrainte d’arrêter le jeûne pendant quelques jours qu’il faudra ensuite compenser avant le prochain ramadan. Mais il faut dire que les femmes, adeptes de cette formule, ont de multitude d’options en termes de produits médicaux pour échapper à ce qu'on appelle communément la «dette du jeûne», allant de 3 jours à une semaine, le temps que l'écoulement vaginal prenne fin.
Un moyen pour échapper à la «dette du jeûne»
Les règles ou aménorrhées surviennent en début de chaque mois ou à la fin de chaque mois avec l'apparition de transformations biologiques légères. Toutes ces manifestations cliniques, qui constituent le cycle menstruel, surviennent entre le premier jour des règles jusqu'au premier jour des règles suivantes. Les règles sont les pertes de sang en provenance de l'utérus qui s'écoulent par le vagin chaque mois. Un cycle dure généralement 28 jours. Sur la base de cet état de fait, si on corrèle le cycle de la femme avec la période du jeûne, une femme a moins de 5% de chance de ne pas voir ses règles en période de jeûne. A moins qu’elle ne tombe enceinte. C’est donc pour éviter de rentrer en cette période de souillure que depuis un moment certaines femmes au Sénégal utilisent des pilules ou des injections pour retarder leurs règles.
Moins de 5% de chance d’éviter les règles en période de jeûne
Kadia Fall, une jeune dame qui a adopté cette pratique, avoue y trouver son compte. «J’utilise la pilule pour ne pas me souiller durant le Ramadan et devoir payer en jeûnant plusieurs jours après le mois choisi. Je ne veux pas avoir de dette envers Dieu. Quand j’ai mes règles, je me sens mal dans ma peau. Je n’aime pas l’odeur de mon corps, je me sens sale. Certaines trouvent ça fertilisant, parce qu'elles considèrent qu'une femme doit avoir ses règles pour espérer enfanter un jour. Mais moi, je trouve surtout que c’est très contraignant, notamment en cette période de jeûne. Arrêter 5 ou 6 jours et reprendre après le jeûne, ce n'est pas très intéressant», argument-elle. Quid des probables risques d’une prise prolongée de la pilule sur sa santé ? La jeune dame se veut là aussi rassurante : «Je n’ai pas eu de réaction particulière en stoppant volontairement mes règles : pas de douleurs, pas de saignements, pas de baisse de désir, aucun ballonnement. En revanche, j’ai ressenti un grand sentiment de liberté. À partir du moment où on prend une pilule, les cycles sont artificiels, donc un peu plus ou un peu moins, ça ne change rien». Bibiche Diop aussi utilise, la pilule. Agée de 33 ans, elle dit l'avoir commencé cette année sur recommandations d'une de ses copines. «Depuis que j'ai commencé à jeûner je n'ai jamais payé les 4 jours de rupture occasionnés par mes règles. Comme vous le savez, une femme ne peut pas honorer l'engagement de jeûner tous les jours du mois béni. C’est alors qu'une copine à moi, Deuz, m'a donné cette astuce consistant à prendre la pilule. Cela me permet de respecter la recommandation divine sans problème. La pilule est très efficace. Quand je la prends, je jeûne tout le mois et j’avoue que c’est remarquable», affirme-t-elle.
Les femmes mettent en avant leur confort
Interpellée sur le rejet que la religion pourrait faire de cette pratique, elle défend : «Je préfère remplir ce sacerdoce, que de ne payer les jours où j'ai mes règles. Parce qu'avant d'utiliser la pilule, je ne les honorais pas. Dans mon cas, cette méthode est un mal nécessaire. Mais si toutefois les pilules ne sont pas recommandées par l’islam, je verrai comment faire. En attendant, je suis bien consciente de mes actes et sans mes menstrues je suis à l'aise pour prier et me conformer à la religion comme il se doit». Pour sa part, Fatima, une jeune cadre d’entreprise, célibataire de 32 ans, explique avoir eu recours à une injection auprès de son médecin. «C’est une injection d’un produit contraceptif qui permet de décaler les règles et de rester environ 45 jours sans avoir les avoir. J’utilise ce contraceptif depuis 2 ans maintenant. C’est une semaine avant le début de Ramadan que je vais voir mon médecin pour prendre la piqûre. Ça me permet de jeûner sans interruption tout le mois béni, sans devoir avoir une ‘dette de jeûne’», souligne-t-elle. «Je ne pense que ce soit un interdit de l’islam. Car je crois savoir que beaucoup de femmes qui vont au pèlerinage à La Mecque utilisent cette injection pour bloquer les règles et pouvoir effectuer tranquillement leur Haj sans encombre», justifie-t-elle, quant à la «légalité» de la méthode.
DR AMY NIASSE SUR LA PRISE DE PILULES ET INJECTIONS DURANT LE JEUNE «Elles ont très peu d'effets indésirables»
Tous les moyens sont dorénavant bons pour certaines jeunes sénégalaises pour ne pas avoir leurs règles durant le mois de Ramadan. C'est ce qui explique que ces dernières, encore en âge de procréer, font recours à des pilules ou des injections pour stopper leurs menstrues. Sur les effets que cela peut avoir sur le plan médical, nous avons requis l’avis du docteur Aminata Niasse, gynécologue, obstétricienne.
Quelles sont les pilules et injections susceptibles de retarder ou bloquer les règles ou menstrues?
Les pilules progestatives par exemple le microval, lutenyl, du phaston prises, de façon continue, c’est-à-dire durant tout le cycle bloquent les menstrues.
Cette prise de médicaments peut-elle être assimilée à une automédication ?
D'abord, je ne parlerai pas d'automédication, car les contraceptifs ne sont pas délivrés sans ordonnance. Les patientes viennent nous voir pour leur consultation de contraception durant laquelle nous leur présentons les différentes méthodes, leurs effets, les contre-indications, les avantages et les inconvénients et le suivi. Cela, pour un choix libre et éclairé.
Cette prise de pilules présente-t-elle des risques ?
Mis à part quelques effets indésirables (prise de poids, spotting...) cette catégorie de contraceptifs a très peu d'effets secondaires. Pour celles qui pensent au danger, je dirai non, il n’y en a pas. Puisque je l'ai dit tantôt, ces produits médicaux ont très peu d'effets indésirables. Et ces effets sont presque inexistants pour une durée d'utilisation courte, par exemple le mois de Ramadan qui dure à peine 29 à 30 jours.
OUSTAZ IRAN NDAO : «Il n'y a pas de mal à prendre des produits qui empêchent les règles»
Les femmes, qui prennent des pilules pour freiner ou stopper leurs règles, pendant le mois de Ramadan, et ainsi pouvoir jeûner sans interruption, n’ont pas de souci à se faire sur le plan religieux, d'après Oustaz Iran Ndao. Interpellé sur la question pour avoir la position de l'islam par rapport à cette situation, le prêcheur précise qu’il n’y a aucun interdit. «Leur ramadan sera accepté. Il faudra juste qu’elles s'assurent que leur corps peut supporter cette prise de médicaments. Parce que cela peut entrainer des conséquences sur le plan de la santé, étant donné que les règles sont programmées biologiquement et si elles tardent à venir, cela bouleversera le cycle menstruel avec certaines conséquences derrière», at-il expliqué. Pour ce qui est de la convenance d’utiliser ces pilules pour des musulmanes, le prêcheur se veut formel. «Il n'y a rien de mal en cela. Mais l'islam n’a pas à prendre en charge cette question. C’est aux médecins de se prononcer sur ce débat», a éclairé le prêcheur.
Pour Iran Ndao, «du moment que ces femmes respectent la recommandation divine, c’est à dire le jeûne, il n’y a aucun souci, aucun mal qu’elles prennent des produits qui empêchent les règles d’arriver durant le mois de Ramadan. Vraiment, il n'y a rien de mal à cette pratique». Selon le prêcheur du groupe D-Média, «si les femmes peuvent user d’astuces pour stopper les règles le temps du jeûne, il n'y a rien de mal. En tout cas pas du point de vue de l’islam. Parce que dès qu'il n'y a pas parution des règles, la femme peut jeûner»
IMAM CHERIF DIOP «Les savants disent que cette pratique est bannie par l’islam…»
La nouvelle tendance, prisée par une certaine catégorie de femmes, consistant à prendre des pilules ou des injections pour retarder les règles jusqu’après le Ramadan pose problème à imam Chérif Diop. Interprétant les textes coraniques à ce propos, «il prévient qu'il n’est pas souhaitable pour une musulmane de faire recours à ces types de pratiques. Parce qu’il n'est pas souhaitable qu'une musulmane stoppe ses règles pensant que cela lui facilite le Ramadan». «Cette pratique n'est pas souhaitée. Mais on ne peut pas dire que c’est interdit par l'islam. Parce qu'il y a des femmes, lorsqu'elles partent à La Mecque pour effectuer le pèlerinage, elles prennent des médicaments pour stopper leurs menstrues. Mais les savants disent que cette pratique est bannie par l’islam. Parce qu'elles doivent laisser simplement les choses venir naturellement. Il faut laisser la nature jouer son rôle, d’autant plus que c’est Dieu qui a dit que les femmes qui voient leurs règles sont exemptées du jeûne et doivent compenser les jours qu’elles n'ont pas jeûnés après le Ramadan», a explicité imam Diop.
Pour le religieux, «les femmes qui s’adonnent à cette pratique doivent s’assumer. Si elles adorent Dieu, elles doivent savoir qu’elles ne commettent pas de péchés en rompant le jeûne quand elles sont dans leur période. Parce que les jours qu'elles compensent en jeûnant après le Ramadan, ces jours sont considérés comme partie intégrante du Ramadan et rétribués à la même hauteur par le Seigneur. Il n'y a aucune différence, contrairement à ceux qui pensent que cela dévalorise le jeûne». Il renchérit en soulignant : «Cela signifie qu’elles peuvent se passer de ces pratiques. Car c’est Dieu qui a dit que toute femme qui voit ses règles doit suspendre le jeûne. C'est cela la Sunna. Pour ce qui est du pèlerinage, les savants attestent que c’est déconseillé de stopper volontairement ses règles. Mais ils n'ont pas encore dit que c’est banni par la religion musulmane. Mais ce n’est pas recommandé de le faire».
MAMADOU WOURY DIALLO CITE A COMPARAITRE
Le procès en appel dans l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel a été renvoyé au 24 juin prochain - La Cour exige la comparution de Mamadou Woury Diallo, malgré le décret de grâce versé dans le dossier
Le procès en appel dans l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel a été renvoyé au 24 juin prochain. Pour cause : le président de la Cour d’appel de Thiès exige la comparution de Mamadou Woury Diallo, malgré le décret de grâce versé dans le dossier.
Le procès en appel dans l’affaire dite des faux médicaments de Touba Bélel, appelé hier à la barre de la Cour d’appel de Thiès, a été renvoyé au 24 juin prochain. Motif : l’absence de Mamadou Woury Diallo qui a bénéficié d’une grâce présidentielle le 3 avril dernier. La Cour, après avoir requis les observations de toutes les parties, a estimé nécessaire de renvoyer le procès pour citer Mamadou Woury Diallo à comparaître. Une décision qui satisfait l’avocat de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, Me Abdoulaye Babou. «La Cour a dit : ‘’je renvoie pour la citation de Mamadou Woury Diallo’’. Cela veut dire que le décret de grâce qui a été versé dans le dossier, au moment où je vous parle, n’a aucun effet sur cette juridiction qui est la Cour d’appel de Thiès.» Me Babou se dit surtout surpris par l’accord donné par l’Avocat général de renvoyer le procès pour citer Mamadou Woury Diallo. A ses yeux, «cela veut dire que ce décret de grâce qui nous a été montré n’a produit en tout cas, pour l’instant, aucun effet juridique de nature à blanchir dans une certaine mesure Mamadou Woury Diallo». Et pour lui, le 24 juin prochain est une date décisive pour le jugement en appel de l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel. «Le greffe va faire son travail en envoyant une citation à Mamadou Woury Diallo à son dernier domicile connu à Kaolack. Très certainement, la citation va revenir et Mamadou Woury Diallo ne va pas comparaître. Alors, la logique c’est qu’il devra être jugé. A partir du moment où il a reçu une citation qu’il ne se présente pas, il sera jugé. Donc, contrairement à ce qu’on peut penser, nous, on est satisfait de la tournure du dossier, pour l’instant», se réjouit-il.
Son confrère Me Khassimou Touré, avocat de Bara Sylla, coaccusé de Mamadou Woury Diallo, a plaidé pour la tenue du procès le 24 juin prochain afin, dit-il, que la vérité éclate. A son avis, son client «ne doit pas subir les avatars, les inconvénients, encore moins les dysfonctionnements du service public de la justice». Il plaide : «Bara Sylla a été jugé à Diourbel. Il a été condamné et il a régulièrement relevé appel et veut être rejugé pour la manifestation de la vérité. C’est une partie au procès. Il faut qu’on se soucie un peu plus du destin et du sort de M. Bara Sylla. Et j’ai tenu à le dire à la Cour qui a renvoyé l’affaire pour citer Mamadou Woury Diallo à comparaître.» La robe noire estime que «ce traitement est important. Malgré la grâce qui lui serait accordée, la Cour a estimé justement, c’est ça l’information, c’est ça qui est important, de citer Mamadou Woury Diallo à comparaître devant cette juridiction pour être juger conformément à la loi». Toutefois, Me. Touré a tenu à préciser : «Ce n’est pas mon opinion personnel, ce n’est pas mon affaire. Mon affaire c’est que mon client a été extrait et présenté à la Cour pour être juger conformément à la loi. Mais aujourd’hui, la Cour a estimé devoir renvoyer cette affaire au 24 juin pour d’une part la citation de Mamadou Woury Diallo, pour qu’il puisse comparaître, et d’autre part, que toutes les dispositions soient prises pour que l’affaire puisse être retenue et plaider.» Les pharmaciens de la région de Diourbel, qui ont été présents à l’audience, demandent aux autorités judiciaires de vider l’affaire. Selon leur porte-parole, Dr Ndiaye Sall du conseil de l’Ordre des pharmaciens, «nous avons des inquiétudes sur le processus de grâce de Mamadou Woury Diallo, mais nous n’allons pas palabrer sur cette question parce que c’est une prérogative du président de la République», dit-on. Toutefois, demande-t-il, «nous voulons que cette affaire soit vidée. C’est ce qui nous intéresse. Et la comparution de Mamadou Woury Diallo le 24 juin prochain va nous édifier sur beaucoup de questions».
Mamadou Woury Diallo a été condamné en première instance par le Tribunal correctionnel de Diourbel à une peine de 5 ans. Il a été reconnu coupable de délits de trafic de faux médicaments, exercice illégal de métier de pharmacien et association de malfaiteurs. Les faux médicaments sont évalués à 1,350 milliard de francs Cfa .
«LES ‘XAWARE’ A LA SALLE DES BANQUETS NE SONT PAS DANS L’ARCHITECTURE DE LA REPUBLIQUE»
La «Journée du dialogue» qui se tiendra aujourd’hui au Palais n’intéresse guère le leader de «Tekki».
Dans sa question économique de la semaine, Mamadou Lamine Diallo se moque tout simplement de l’initiative du président de la République. «La démocratie représentative, le débat politique a lieu à l’Assemblée nationale et entre les partis politiques qui concourent au suffrage universel.
Les ‘Xaware’ à la salle des Banquets ne sont pas dans l’architecture de la République, encore moins de la démocratie», affirme le parlementaire. Avant de renchérir : «Ce sont des exercices dangereux qui peuvent être manipulés pour des propositions favorables à la confiscation de la démocratie (comme la fin de la limitation des mandats, l’élection de maires pour en faire des présidents de commune dans le but de confisquer les hydrocarbures et le foncier), et pour enterrer les Assises nationales qui hante BBY ; surtout dans un contexte où la justice et le Conseil constitutionnel posent problème». M. Diallo ne manque pas de dénoncer la rupture d’égalité entre le chanteur Thione Seck et Khalifa Sall. «Ce qui se passe au Sénégal est de plus en plus inquiétant. Que Thione Seck bénéficie d’un règlement de l’UEMOA, tant mieux, mais qu’on le refuse à d’autres, comme le maire de Dakar, c’est tout bonnement incompréhensible.
En vérité, tout le monde le sait, Macky Sall veut mettre la justice sous tutelle. Quand on est adoubé par la famille Faye Sall, on est bien traité, par contre, les autres ne comptent pas. J’en sais quelque chose pour avoir été poursuivi pour diffamation», fulmine l’économiste. En outre, le député accuse BBY de vouloir «souiller les travailleurs». «Partons des chiffres de Macky Sall sur le PIB. Entre 2012 et 2019 courant, les Sénégalais ont produit environ 5000 milliards de FCFA de plus de richesses matérielles partagées ainsi : L’Etat de BBY a pris 850 milliards qu’il complète avec la dette pour couvrir ses dépenses ; les travailleurs de l’Etat 300 milliards, nouvelles embauches y compris ; les travailleurs du secteur privé formel 350 milliards.
Les travailleurs des secteurs informels n’ont pas vu leurs revenus augmenter, par contre leur nombre a augmenté. Ils ont eu globalement environ 100 milliards», révèle-t-il. Toujours selon M. Diallo, «il reste environ 3500 milliards pour les entreprises sénégalaises et étrangères dont 1000 milliards ont pris la direction des paradis fiscaux dont Dubaï. Les entreprises sénégalaises n’ont pas eu plus de 500 milliards. Il reste 2000 milliards aux entreprises étrangères, ICS y compris». «Dire que les syndicats de travailleurs ont été accommodants vis-à-vis du régime APR/BBY est un constat tiré des chiffres de Macky Sall. Si ces chiffres sur la croissance sont faux, ce n’est pas la faute des travailleurs. Notre responsabilité est ‘d’écrire vrai’, même si cela ne plaît pas aux soi disant ministres qui veulent souiller les démocrates patriotes et courageux», conclut le leader de «Tekki».
«NOUS EN AVONS MARRE DE REVENIR CRISPES D’UNE CAN…»
En prélude à la CAN 2019, le «12e Gaïndé» a procédé au lancement de sa plateforme de mobilisation dénommé «Aller Sénégal» présidé par le ministre des Sports, Matar Ba, au stade Léopold Sédar Senghor.
En prélude à la CAN 2019, le «12e Gaïndé» a procédé au lancement de sa plateforme de mobilisation dénommé «Aller Sénégal» présidé par le ministre des Sports, Matar Ba, au stade Léopold Sédar Senghor. Certes, l’ambition est de revenir du Caire (Egypte) avec le trophée continental, mais le ministre demande de ne pas verser dans l’euphorie.
«Je suis le seul ministre des Sports qui va participer, pour la 3e fois consécutive, à une Coupe d’Afrique des nations. Et beaucoup prient pour que je remporte cette coupe avec l’équipe nationale. Nous tous nous en avons marre de revenir crispés d’une CAN. Et c’est valable pour tout le monde, que cela soient les joueurs, la fédération, le ‘12e Gaïndé’ et le peuple sénégalais. On ne fera pas de langue de bois, on aimerait revenir avec le trophée, ça tout le monde le veut», a déclaré Matar Ba.
Et d’argumenter : «Le ‘12e Gaïndé’ est la première association de supporter africaine et la 2e mondiale. Nous avons le Sénégal qui est placé 1ère équipe africaine de la CAF et de la FIFA. Nous avons une fédération qui n’a jamais perdu de combat administratif et un Etat qui met la main à la poche pour mobiliser toutes les conditions performances». Cependant, M. Ba qui reconnait le «droit d’être ambitieux» demande aux Sénégalais d’être «conséquents avec nous-mêmes et qu’on ne regret pas le fait d’être favoris». «Ce qui est difficile et ce qu’on ne doit pas faire, c’est de se verser dans l’euphorie», prévient-il.
Dans son adresse à la nombreuse assistance venue participer à la cérémonie de lancement de la Plateforme de mobilisation du «12e Gaïndé», le ministre estime qu’«on peut rester avec nos chances en étant très regardant, en analysant les matches qu’on va jouer, en trouvant des solutions par rapport à ces équations. Je pense que si on le fait, on peut parvenir ou atteindre nos objectifs qui sont d’aller en finale et de rentrer avec la coupe». «Malgré toutes ces ambitions, nous restons dans le domaine du sport. Parce qu’un sportif, c’est quelqu’un qui accepte de perdre, qui se bat pour ne pas perdre.
Et quand on doit perdre, il faut aussi être dans les dispositions. C’est pourquoi, le monde du sport doit être un monde sans violence parce que quand on peut comprendre qu’on peut perdre, on peut maintenir la sérénité et être toujours dans une phase positive», poursuit le patron du sport sénégalais. Enfin, Matar Ba appelle le «12e Gaïndé» et le peuple à «la solidarité» et à «la cohésion» indispensables pour «apporter les ondes positives qui vont accompagner notre équipe nationale». «On ne peut pas verser dans le négatif, lancer des certitudes qui déstabilisent. Ce n’est pas cela dont on a besoin. On a besoin de cohésion et de solidarité», insiste-t-il. Pour sa part, le président du «12e Gaïndé», Issa Laye Diop explique les raisons de cette mobilisation : «Nous sommes prêts pour accompagner l’équipe nationale en Egypte. Ainsi nous tendons la main à tous pour soutenir l’équipe parce que je dis que le ‘12e Gaïndé’ est pour les supporter ce que la fédération est pour les clubs».
L'INTERSYNDICALE LOCALE DES ENSEIGNANTS DÉCRÈTE 48H DE GRÈVE
Les enseignants du cycle élémentaire ont engagé un bras de fer avec l’Inspecteur départemental de l’éducation et de la formation (Ief) qui refuse de reconnaître la légalité des commissions ayant admis à l’examen pratique du CAP
Les enseignants du cycle élémentaire ont engagé un bras de fer avec l’Inspecteur départemental de l’éducation et de la formation (Ief) qui refuse de reconnaître la légalité des commissions ayant admis à l’examen pratique du Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) une vingtaine d’enseignants de sa circonscription éducative. Ces derniers, unis dans une intersyndicale, ont décrété un mot d’ordre de grève de 48h à compter du lundi 27 mai.
6 syndicats d’enseignants évoluant dans le cycle élémentaire (Sels, Sels/A, Uden, Snelas, Odes, Sadef) ont entamé une grève de 48h à compter de ce lundi 27 mai dans le territoire départemental de Vélingara. C’est pour s’opposer à la volonté de l’inspecteur départemental de l’éducation de «déchirer» les diplômes de Cap (Certificat d’aptitude professionnelle) que 23 enseignants ont été jugés dignes d’obtenir par un inspecteur en mars et avril passés. Les faits : Dans la période du 19 mars 2019 au 26 avril passé, un inspecteur adjoint de l’éducation en poste à Vélingara a pu superviser 23 enseignants à l’examen pratique du Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) et les a certifiés dignes d’obtenir ledit diplôme, le plus élevé du cycle élémentaire. Certaines commissions constituées par ledit inspecteur ont fonctionné des «jours fériés ou non ouvrables comme le samedi 23 mars ou le lundi de pâques», a précisé l’inspecteur départemental, Amadou Lamine Wade, dans un post publié dans un groupe WhatsApp. Dans ce post, le patron de la circonscription éducative a poursuivi en déclarant que l’inspecteur en question (il s’est abstenu de le nommer) a été sollicité par les candidats qui l’ont déplacé, hébergé, nourri et joué ensemble au football. Pis, l’inspecteur Wade dit n’avoir pas programmé dans la période en question d’examen professionnel. Et de préciser que «la dévalorisation de ce prestigieux diplôme de Cap ne passera jamais par lui».
C’est clair, l’inspecteur Wade n’est pas dans les dispositions d’apposer sa signature sur les procès-verbaux d’admission qui ne seront alors de nul effet. Une position que ne comprennent pas ces enseignants soutenus par 6 syndicats de l’élémentaire qui n’entendent pas laisser passer le coup. Bassirou Sané, coordonnateur local de l’Uden, dans une déclaration dans le même groupe WhatsApp, a répondu : «Les candidats mis en cause ont subi les épreuves, conformément aux textes et règlements qui régissent l’examen du Cap. Aucun des 23 candidats n’a demandé à être vu par quelque inspecteur que ce soit et toutes les commissions ont été légalement constituées.» M. Sané a apporté son jugement par rapport à ces faits. Il a écrit : «Nous demeurons convaincus que toutes ces admissions ne sont que le fruit du travail sérieux abattu par ces dignes et loyaux candidats. Nous ne saurons accepter que des enseignants innocents soient les agneaux du sacrifice dans un combat opposants des inspecteurs.»
La médiation de l’Inspecteur d’académie
Dans la journée d’hier lundi, l’inspecteur d’académie de Kolda a fait le déplacement pour entendre les différentes parties, à la suite d’une demande faite en ce sens par ses supérieurs hiérarchiques, mis au courant de l’affaire. L’inspecteur Mamadou Goudiaby a séparément entendu l’inspecteur incriminé, ses autres collègues inspecteurs, le patron de la circonscription et les syndicats. Il n’a pris aucune décision, étant venu recueillir des éléments d’informations constitutifs du rapport à envoyer à ses patrons. Toutefois, M. Goudiaby a demandé aux syndicats de surseoir à leur plan d’actions et de rester à son écoute. Les syndicalistes, jusqu’à preuve du contraire, maintiennent leur plan d’actions de boycotter les cours au moins 48h par semaine.
Par Ibrahima MBODJ
LUTTE ANTI-TERRORISTE : L’IMPUISSANCE DES PUISSANTS
A quoi peut servir un avion, un canon ou un missile contre un individu bourré d’explosifs et qui se dissimule dans la foule ?
Le 11 septembre 2001, déjouant les défenses anti-aériennes les plus formidables du monde, des pirates de l’air ont détourné des avions pour frapper le World Trade center, le cœur du système économique des Etats-Unis, ainsi que le Pentagone. Les premiers moments de stupeur passés, on s’est demandé comment un pays aussi puissant, avec son dense réseau de radars de surveillance, son aviation militaire et ses missiles, pouvait-il être atteint aussi facilement. La puissance militaire ne prémunirait-elle donc plus contre les attaques terroristes ?
Assurément non, car les moyens asymétriques utilisés par les terroristes échappent souvent au contrôle des Etats. La nature des actes et le comportement des terroristes sont très divers et imprévisibles. Depuis cette attaque contre l’Amérique, plusieurs autres pays puissants (France, Angleterre, Russie…) ont été touchés. Les moyens militaires classiques sont donc peu efficaces dans la lutte anti-terroriste.
A quoi peut servir un avion, un canon ou un missile contre un individu bourré d’explosifs et qui se dissimule dans la foule ? Rien du tout. A priori donc, tous les Etats, quels qu’ils soient, sont vulnérables face au terrorisme. Dans la guerre en Syrie, les plus puissantes armées du monde (Etats-Unis, Russie, France, Iran, Grande Bretagne…) essaient, depuis 2013, de débarrasser le pays des groupes terroristes islamistes (soutenus par des Etats) qui l’ont attaqué pour faire tomber le régime. Malgré leurs moyens colossaux et sophistiqués, elles n’ont pas, jusqu’à présent, réussi à les éradiquer. Les terroristes se cachent dans la population s’ils ne la prennent pas comme bouclier contre les attaques aériennes et les tirs d’artillerie. Même si les Américains ont annoncé, en mars dernier, avoir vaincu Daech en Syrie après la prise de Baghouz par les Forces démocratiques syriennes (Fds), on sait qu’il s’agissait de s’approprier, prématurément, une victoire sur ce mouvement par rapport aux Russes avec lesquels ils semblent être en compétition. Mais dans la réalité, l’hydre est loin d’être morte.
D’autres conflits similaires, comme en Somalie, en Irak ou en Afghanistan, ont montré la capacité des groupes terroristes à résister aux assauts des armées classiques. On se rappelle encore les corps des soldats américains tués et trainés dans les rues de Mogadiscio par les Shebab et le départ précipité de l’armée américaine de Somalie. En avril 1983, un attentat meurtrier revendiqué par le Hezbollah contre l’ambassade américaine à Beyrouth fit une soixantaine de morts. Six mois plus tard, en octobre de la même année, un camion bourré d’explosifs provoque un carnage au quartier général des troupes américaines causant 241 morts majoritairement des marines. Quelques minutes plus tard, un autre immeuble abritant des soldats français sera soufflé par une explosion, faisant 58 morts. Même si les moyens militaires ne peuvent être exclus de la lutte anti-terroriste, les spécialistes sont maintenant d’accord que la méthode la plus efficace est celle qui allie le renseignement technologique, celui humain par l’infiltration, les échanges d’informations entre services de renseignement et la formation de forces spéciales rompues aux différentes techniques d’attaque et de protection. Ces terroristes, acculés un peu partout dans les différents pays susmentionnés, se sont déversés dans notre région à la faveur du renversement du guide libyen Mouamar Khadafi. Ils savent que la faiblesse des moyens de la plupart de nos Etats et l’immensité des territoires à surveiller leur garantissent une grande liberté de mouvement. Voilà maintenant, plus de six ans qu’ils y commettent des attaques un peu partout du Nigéria au Niger, en passant par le Mali et le Burkina Faso… sans qu’une solution soit trouvée contre leurs agissements. Plus grave encore, les terroristes s’attaquent au ciment qui fonde la cohésion de ces pays à savoir l’entente entre les ethnies et les religions.
Le G5 Sahel constitué depuis 2014 par le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, pour faire face aux djihadistes, est handicapé, dès le départ, par la non-intégration de pays « importants » et par son manque de moyens qui confine son action à la confidentialité. Quant aux Casques bleus présents au Mali, leur mobilité insuffisante limite leur efficacité. Les forces occidentales (françaises, américaines…) venues à la « rescousse » se sont révélées incapables d’éradiquer les terroristes malgré leurs moyens parmi lesquels des drones de combat. Pire, leur jeu trouble donne l’impression aux populations qu’elles ne sont pas venues pour combattre les terroristes mais pour occuper le Sahel.
MACKY ATTENDU EN ARABIE SAOUDITE
Le président doit se rendre mercredi en Arabie Saoudite où il doit prendre part au 14ème Sommet ordinaire de l’Organisation de la coopération islamique qui s’ouvre vendredi à La Mecque
e président Macky Sall est attendu mercredi en Arabie Saoudite où il doit prendre part au 14ème Sommet ordinaire de l’Organisation de la coopération islamique qui s’ouvre vendredi à La Mecque, a appris l’envoyé spécial de l’APS.
Le chef de l’Etat sénégalais, président du Comité permanent pour l’information et les affaires culturelles (COMIAC) de l’OCI va participer à cette rencontre au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation appelés à dégager une position commune sur les évènements en cours dans le monde musulman.
La manifestation consacrée au thème : "Makkah Al Mukarram, main dans la main vers l’avenir" va se tenir sous la direction du Serviteur des deux saintes mosquées, le Roi Salman Bin Abel Aziz Al Saoud.
Elle devrait permettre ainsi aux chefs d’Etat et de gouvernement d’examiner plusieurs points d’actualité relatifs aux intérêts de pays membres, en vue de contribuer à consolider leur unité et leur solidarité tout en développant leurs relations.
La rencontre au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement sera précédée d’une réunion des experts qui vont présenter leurs recommandations aux ministres des Affaires étrangères des pays membres, lesquels vont en débattre mercredi à Jeddah.
Les travaux des chefs de la diplomatie des pays membres vont à leur tour être présentés aux chefs d’Etat et de gouvernement pour servir de base à la session ordinaire de l’organisation.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) est présentée comme la plus grande organisation intergouvernementale après l’Organisation des Nations unies.
Elle regroupe 57 Etats membres et a pour vocation de promouvoir la coopération au sein du monde islamique.
Par Elhadji Ibrahima THIAM
DES LOIS À APPLICATION VARIABLE
C’est à croire que seules les lois à caractère politique connaissent une application immédiate alors que celles censées impacter directement le quotidien des Sénégalais, finissent dans les tiroirs de l’oubli
Le samedi 4 mai dernier, l’Assemblée nationale a voté, en mode fast track, pour reprendre le slogan en vogue, la loi supprimant le poste de Premier ministre. Dix jours plus tard, le chef de l’Etat la promulguait. C’est acté, plus de Premier ministre dans notre ordonnancement institutionnel. La rapidité avec laquelle ce texte a été adopté, promulgué et automatiquement appliqué, appelle un constat : au Sénégal, c’est à croire que seules les lois à caractère politique connaissent une application immédiate. Vous en doutez ?
L’exemple cité supra ne vous convainc pas ? Elargissons le focus, remontons un peu le temps et citons pêle-mêle : Loi sur le parrainage, Loi sur la parité, « Loi Sada Ndiaye », « Loi Ezzan »… Quant aux textes législatifs censés impacter directement le quotidien des Sénégalais, certains finissent dans les tiroirs de l’oubli, d’autres peuvent rester de longs mois sans être promulgués et pour ceux qui le sont, leur application laisse à désirer.
Trois exemples pour étayer nos propos : Loi sur le sachet plastique, Loi sur la baisse des loyers, loi sur le tabac. Qui, au Sénégal, se rappelle encore qu’il y a une loi interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets plastiques légers ? Cette mesure prise en 2015 a, pour l’instant, pour seul mérite, d’avoir placé le Sénégal dans le cercle des pays de la sous-région, ayant interdit le sachet plastique. Grossir notre corpus législatif, sinon, pour le reste, elle ne nous a servi à rien. Les sachets plastiques continuent de coloniser arbustes et feuilles d’arbre, de s’accrocher aux fils électriques, de joncher nos rues, de polluer durablement les sols de culture. Comme si cette loi n’avait jamais existé !
A ce sujet, la Mauritanie voisine nous dame le pion. L’usage du sachet plastique y est prohibé. Et c’est donc fort étonnée qu’une consœur mauritanienne de passage à Dakar s’est vu remettre un sachet après un achat dans une boutique. « Vous utilisez encore des sachets plastiques chez vous ? », s’est-elle demandé. « Pourtant nous avons une loi qui l’interdit et qui prévoit même des sanctions pécuniaires et une peine d’emprisonnement contre les contrevenants », lui répondis-je. Et la loi sur la baisse des loyers en janvier 2014, qui s’en souvient ?
Hélas, l'enthousiasme et le soulagement suscités par l’adoption de ce texte n’auront duré que le temps d’une rose. Cinq ans après son entrée en vigueur, cette mesure non seulement n’est plus respectée, mais pire, elle cause plus de problèmes aux locataires qu’elle n’en leur enlève. Le loyer n’a jamais été aussi cher au Sénégal. De nombreux bailleurs n’en font qu’à leur tête, usant et abusant de subterfuges pour contourner cette loi. Et dire que la mesure de baisse, du reste très salutaire, avait pour ambition de rétablir l’énorme fracture sociale longtemps causée par une spéculation sauvage entraînant une hausse vertigineuse des prix du loyer. Et que dire de la loi sur le tabac ? Votée en mars 2014, les décrets d’application n’ont été publiés qu’en juillet 2018, soit plus de quatre ans après son adoption.
Aux termes de l’article 18 de ladite loi, « il est interdit de fumer dans les lieux publics ou ouverts au public, ou à usage collectif et tout lieu qui constitue un lieu de travail, ainsi que dans les moyens de transport public ». Sont notamment visés les couloirs, les ascenseurs, les cages d’escaliers, les halls d’entrée, les cafeterias, les toilettes, les salons, les salles de repas, etc.
Le propriétaire ou toute autre personne responsable des lieux visés à l’article 18 a l’obligation d’afficher, de manière visible et lisible à l’entrée, à l’intérieur et dans d’autres lieux appropriés, la signalétique « Interdiction de fumer » ou « Zone nonfumeur », de retirer tous les cendriers existant dans l’établissement. Combien sont-ils ces établissements qui respectent à la lettre ces mesures ? C’est à croire que la Loi sur le tabac est partie en fumée
159 300 CANDIDATS A L’EPREUVE DE PHILOSOPHIE, DEMAIN
Toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement de l’examen, a déclaré Sossé Ndiaye, directeur de l’Office du Bac.
Prévues demain sur l’étendue du territoire national, les épreuves anticipées de philosophie du Baccalauréat 2019 vont réunir, cette année, 159.300 candidats, toutes séries confondues.
Joint, hier, au téléphone, le directeur de l’Office du Baccalauréat, Sossé Ndiaye, a affirmé que toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement des épreuves anticipées de philosophie. Prévu le mercredi 29 mai 2019, sur l’étendue du territoire national, l’examen va réunir, cette année, 159.300 candidats, toutes séries confondues, renseigne le directeur de l’Office du Bac. Ces derniers ont été répartis entre les 365 centres principaux et les 68 centres secondaires ouverts pour la circonstance. Le directeur de l’Office du Bac indique que tous les candidats ont reçu leurs convocations par l’intermédiaire des Inspections d’académie. Les sujets ont été acheminés auprès des chefs de centre, a affirmé Sossé Ndiaye
. « Les courriers ont été d’abord acheminés dans les régions de l’intérieur et ensuite à Dakar pour éviter tout manquement », a-t-il soutenu. Concernant le personnel d’encadrement, le directeur de l’Office du Bac a indiqué que 16.000 surveillants ont été retenus pour cette épreuve sur l’étendue du pays. Pour cette année, nous avons noté une hausse légère des effectifs. En 2018, l’Office du Bac n’avait enregistré que 157.687 candidats. Soit plus de 1.600 candidats enregistrés en 2019. Après les anticipées de philosophie, ce sont les candidats au bac technique qui prendront le relais en attendant le grand oral du baccalauréat général.