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8 août 2025
Par Elhadji Ibrahima THIAM
DES LOIS À APPLICATION VARIABLE
C’est à croire que seules les lois à caractère politique connaissent une application immédiate alors que celles censées impacter directement le quotidien des Sénégalais, finissent dans les tiroirs de l’oubli
Le samedi 4 mai dernier, l’Assemblée nationale a voté, en mode fast track, pour reprendre le slogan en vogue, la loi supprimant le poste de Premier ministre. Dix jours plus tard, le chef de l’Etat la promulguait. C’est acté, plus de Premier ministre dans notre ordonnancement institutionnel. La rapidité avec laquelle ce texte a été adopté, promulgué et automatiquement appliqué, appelle un constat : au Sénégal, c’est à croire que seules les lois à caractère politique connaissent une application immédiate. Vous en doutez ?
L’exemple cité supra ne vous convainc pas ? Elargissons le focus, remontons un peu le temps et citons pêle-mêle : Loi sur le parrainage, Loi sur la parité, « Loi Sada Ndiaye », « Loi Ezzan »… Quant aux textes législatifs censés impacter directement le quotidien des Sénégalais, certains finissent dans les tiroirs de l’oubli, d’autres peuvent rester de longs mois sans être promulgués et pour ceux qui le sont, leur application laisse à désirer.
Trois exemples pour étayer nos propos : Loi sur le sachet plastique, Loi sur la baisse des loyers, loi sur le tabac. Qui, au Sénégal, se rappelle encore qu’il y a une loi interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets plastiques légers ? Cette mesure prise en 2015 a, pour l’instant, pour seul mérite, d’avoir placé le Sénégal dans le cercle des pays de la sous-région, ayant interdit le sachet plastique. Grossir notre corpus législatif, sinon, pour le reste, elle ne nous a servi à rien. Les sachets plastiques continuent de coloniser arbustes et feuilles d’arbre, de s’accrocher aux fils électriques, de joncher nos rues, de polluer durablement les sols de culture. Comme si cette loi n’avait jamais existé !
A ce sujet, la Mauritanie voisine nous dame le pion. L’usage du sachet plastique y est prohibé. Et c’est donc fort étonnée qu’une consœur mauritanienne de passage à Dakar s’est vu remettre un sachet après un achat dans une boutique. « Vous utilisez encore des sachets plastiques chez vous ? », s’est-elle demandé. « Pourtant nous avons une loi qui l’interdit et qui prévoit même des sanctions pécuniaires et une peine d’emprisonnement contre les contrevenants », lui répondis-je. Et la loi sur la baisse des loyers en janvier 2014, qui s’en souvient ?
Hélas, l'enthousiasme et le soulagement suscités par l’adoption de ce texte n’auront duré que le temps d’une rose. Cinq ans après son entrée en vigueur, cette mesure non seulement n’est plus respectée, mais pire, elle cause plus de problèmes aux locataires qu’elle n’en leur enlève. Le loyer n’a jamais été aussi cher au Sénégal. De nombreux bailleurs n’en font qu’à leur tête, usant et abusant de subterfuges pour contourner cette loi. Et dire que la mesure de baisse, du reste très salutaire, avait pour ambition de rétablir l’énorme fracture sociale longtemps causée par une spéculation sauvage entraînant une hausse vertigineuse des prix du loyer. Et que dire de la loi sur le tabac ? Votée en mars 2014, les décrets d’application n’ont été publiés qu’en juillet 2018, soit plus de quatre ans après son adoption.
Aux termes de l’article 18 de ladite loi, « il est interdit de fumer dans les lieux publics ou ouverts au public, ou à usage collectif et tout lieu qui constitue un lieu de travail, ainsi que dans les moyens de transport public ». Sont notamment visés les couloirs, les ascenseurs, les cages d’escaliers, les halls d’entrée, les cafeterias, les toilettes, les salons, les salles de repas, etc.
Le propriétaire ou toute autre personne responsable des lieux visés à l’article 18 a l’obligation d’afficher, de manière visible et lisible à l’entrée, à l’intérieur et dans d’autres lieux appropriés, la signalétique « Interdiction de fumer » ou « Zone nonfumeur », de retirer tous les cendriers existant dans l’établissement. Combien sont-ils ces établissements qui respectent à la lettre ces mesures ? C’est à croire que la Loi sur le tabac est partie en fumée
159 300 CANDIDATS A L’EPREUVE DE PHILOSOPHIE, DEMAIN
Toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement de l’examen, a déclaré Sossé Ndiaye, directeur de l’Office du Bac.
Prévues demain sur l’étendue du territoire national, les épreuves anticipées de philosophie du Baccalauréat 2019 vont réunir, cette année, 159.300 candidats, toutes séries confondues.
Joint, hier, au téléphone, le directeur de l’Office du Baccalauréat, Sossé Ndiaye, a affirmé que toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement des épreuves anticipées de philosophie. Prévu le mercredi 29 mai 2019, sur l’étendue du territoire national, l’examen va réunir, cette année, 159.300 candidats, toutes séries confondues, renseigne le directeur de l’Office du Bac. Ces derniers ont été répartis entre les 365 centres principaux et les 68 centres secondaires ouverts pour la circonstance. Le directeur de l’Office du Bac indique que tous les candidats ont reçu leurs convocations par l’intermédiaire des Inspections d’académie. Les sujets ont été acheminés auprès des chefs de centre, a affirmé Sossé Ndiaye
. « Les courriers ont été d’abord acheminés dans les régions de l’intérieur et ensuite à Dakar pour éviter tout manquement », a-t-il soutenu. Concernant le personnel d’encadrement, le directeur de l’Office du Bac a indiqué que 16.000 surveillants ont été retenus pour cette épreuve sur l’étendue du pays. Pour cette année, nous avons noté une hausse légère des effectifs. En 2018, l’Office du Bac n’avait enregistré que 157.687 candidats. Soit plus de 1.600 candidats enregistrés en 2019. Après les anticipées de philosophie, ce sont les candidats au bac technique qui prendront le relais en attendant le grand oral du baccalauréat général.
«DEPUIS LA CIRCULAIRE DU MINISTRE DE LA JUSTICE, LE REGLEMENT 5 DE L’UEMOA EST RESPECTE ET APPLIQUE»
Pour Josette Marceline Ndiaye Lopez, membre de l’Observatoire national des lieux de privation de liberté, ce règlement est «respecté et appliqué» depuis la circulaire du ministre de la Justice.
L’article 5 de l’Uemoa relatif à la présence de l’avocat dès les premières heures de l’interpellation fait débat depuis que le juge de l’affaire des faux billets impliquant Thione Seck a annulé toute la procédure. Mais, pour Josette Marceline Ndiaye Lopez, membre de l’Observatoire national des lieux de privation de liberté, ce règlement est «respecté et appliqué» depuis la circulaire du ministre de la Justice.
« La présence de l’avocat dès l’interpellation est importante pour le respect des droits des détenus ». C’est la conviction Josette Marceline Ndiaye Lopez, membre de l’Observatoire national des lieux de privation de liberté. Elle estime qu’il est nécessaire que l’avocat soit présent pour éviter que la personne interpellée soit torturée. « Nous veillons à cela. C’est la première chose que nous regardons lorsque nous visitons une brigade de gendarmerie ou un commissariat de police. Nous examinons les procès-verbaux pour voir si l’article 5 de l’Uemoa est respecté ou non. Mais, depuis la circulaire du ministre de la Justice, cet article est respecté et appliqué », a-t-elle déclaré.
C’était hier, en marge de l’ouverture d’une session de formation de quatre jours sur les droits humains, destinée aux élèves-agents de police de la 45e promotion de l’Ecole nationale de police et de la formation permanente (Enpfp) au Centre annexe de Thiès, au nombre de 500. Josette Marceline Ndiaye Lopez a également souligné que les cas de torture ont considérablement baissé dans les lieux de privation de liberté depuis quelques temps. « Sans nous vanter, nous pouvons dire que la torture a beaucoup diminué. On a presque fait le tour du Sénégal, mais on n’a pas rencontré beaucoup de cas de torture. On ne peut pas dire qu’elle n’existe plus, mais ils ont diminué. Il existe, toutefois, des cas de mauvaises conditions de prise en charge des détenus parce que les locaux des établissements pénitentiaires sont exigus et les effectifs pléthoriques. On peut qualifier cela de maltraitance parce que quand on vit dans des conditions pareilles, c’est certain qu’on n’est pas à l’aise », a-telle précisé.
Pour le commissaire de police, Aboubakrine Sadikh Ndiaye, commandant du centre annexe de Thiès, cet atelier de formation, qui en est à sa deuxième édition, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’Ecole nationale de police et de la formation permanente (Enpfp) et l’Observatoire national des lieux de privation de liberté (Onlpl). « Elle vise à faire la promotion du respect des droits humains. Elle entre également dans la logique des formations dispensées aux élèves agents de police. Dans la formation qui leur est donnée, il y a un module de 40 heures sur les respects des droits humains. C’est pour vous dire tout l’intérêt que la police accorde à ces questions », a indiqué M. Ndiaye.
LES COMMUNES FACE A L’EQUATION DE LA DEMANDE SOCIALE
Les communes font face à une forte demande sociale de la part de leurs administrés, notamment lors de la rentrée scolaire, du ramadan, du carême et à l’occasion des fêtes religieuses.
Ceci, sans compter les sollicitations liées à la santé et celles à gérer dans l’urgence. Que ce soit à Dalifort, à la Sicap ou dans n’importe quelle commune du pays, le social est un volet très important dont il faut tenir compte. Toutefois, pour satisfaire ces demandes, les fonds de secours ne suffisent plus.
Au seuil de la mairie de Dalifort, plusieurs personnes discutent tranquillement en face du grand canal de drainage des eaux pluviales dudit quartier. Dans la cour, des agents d’Assistance à la sécurité proximité (Asp), chargés de contrôler les entrées, observent le spectacle qu’offrent plusieurs femmes venues chercher de l’eau à la borne-fontaine installée dans le périmètre du bâtiment communal. Grâce à une file qui renseigne sur l’ordre d’arrivée de ces dames, ces dernières remplissent leurs récipients tour à tour. Beaucoup de ces femmes défavorisées veulent bénéficier d’un appui financier de la mairie pour passer tranquillement le ramadan ou avoir un don pour la Korité. En cette période de ramadan, les collectivités territoriales sont envahies par la demande sociale plus que d’habitude.
Compte tenu de l’importance de ces requêtes, d’année en année, les conseillers municipaux accordent une place importante aux fonds de secours dans les budgets. Pour la commune de Dalifort, le maire, Idrissa Diallo, informe qu’un budget de 35 millions de FCfa est voté pour les fonds de secours. Il nous apprend que cela constitue uniquement le budget annuel des fonds de secours, en dehors de la distribution de riz et du sucre pendant le ramadan. Ce montant prend en charge aussi les malades, les aides pendant le ramadan, le carême, «mais ce n’est jamais suffisant», déplore-t-il. L’édile de Dalifort affirme que la première perception que les citoyens ont de ce que doit faire la mairie, «c’est le social d’abord». Il constate que c’est seulement quand il y a élection qu’ils parlent d’investissements pour juger si le maire a travaillé ou pas. «Les populations parlent plutôt d’appuis sociaux et c’est normal. Quand il y a une contrainte au niveau des maisons, la première réaction, c’est d’aller voir l’autorité locale qu’est le maire», confie Idrissa Diallo qui prend avec philosophie les demandes de ses concitoyens. Il reconnaît aussi que ces sollicitations sont plus importantes pendant les évènements religieux comme le carême et le ramadan.
Le maire dit être obligé aussi de trouver des fonds pour faire face, personnellement, aux sollicitations dans la plus grande discrétion, cela faisant partie de la culture sénégalaise. Oumar Sow dit Kawel Sow, habitant Pikine, dans la banlieue dakaroise, est un vendeur de cure-dents. Chaque jour, il fait la navette Pikine-Dakar pour écouler ses tiges. Il est un habitué des alentours de la mairie de la Sicap. Il dit constater que beaucoup de personnes viennent demander un appui financier de la mairie, que ce soit aux Sicap ou à Pikine, pour couper le jeûne ou pour préparer la fête de Korité. Même s’il ne les blâme pas, le jeune vendeur, qui tient un carton de cure-dents par sa main gauche, pense que la décision la plus sage devrait consister à appuyer ces personnes pour qu’elles puissent travailler et subvenir à leurs propres besoins au lieu de pérenniser ce cycle d’aide sociale. Le marchand de chaussures en temps normal s’est transformé en vendeur de cure-dents, business plus lucratif, pendant le ramadan, pour ne pas tendre la main, même s’il connaît des gens dans les communes et pourrait solliciter un appui. Ce n’est pas le choix de beaucoup d’autres, et la commune de Sicap n’échappe pas à la règle.
MBAYE DIAGNE ET PAN AU SOMMET, DIAFRA, SAIVET ET BADJI EN D2
Le championnat turc a livré son verdict avec la 34ème journée disputée dimanche.
Le championnat turc a livré son verdict avec la 34ème journée disputée dimanche. Mbaye Diagne et Pape alioune ndiaye ont réalisé le doublé avec galatasaray, alors que Henri Saivet, Diafra Sakho et Stéphane badji (bursaspor) devraient évoluer la saison prochaine en D2.
Les Sénégalais qui évoluent en Turquie ont eu des fortunes diverses. Du doublé de Mbaye Diagne et Pan (Galatasaray) à la relégation de Diafra Sakho, Henri Saivet et Stéphane Badji (Bursaspor), en passant par la belle saison de Papis Demba Cissé (Alanyaspor), voic le bilan des sénégalais de la Super Lig.
GALATASARAY: DOUBLE POUR MBAYE NIANG ET BADOU
Galarasaray a connu une fin de saison riche, marquée par deux trophées. Largement distancée au classement, l’équipe coachée par Fatih Terim a refait son retard sur Basaksehir dans les ultimes journées. Avant même l’ultime match de la saison, le club avait déjà assuré le titre, en dominant son poursuivant immédiat(2-1)lors de l’avant dernière journée. Un premier trophée pour Mbaye Diagne et Pape Alioune Ndiaye, acteurs majeurs de ce sacre. Arrivé au club lors du dernier mercato, Mbaye Diagne a contribué avec dix buts marqués sous ses nouvelles couleurs. Il termine la saison avec 30 buts, remportant au passage le titre de meilleur buteur du championnat. Prêté par Stoke City, Pape Alioune Ndiaye a été d’un apport considérable cette saison. Le club turc envisage même de le garder. Pour clôturer la saison en beauté, Galatasaray a ajouté un titre supplémentaire à son palmarès en remportant la coupe de Turquie. Une belle saison pour les deux internationaux qui seront très attendus sur les pelouses égyptiennes.
ALANYASPOR : PAPIS TERMINE L’EXERCLCE AVEC 16 BUTS
Avec 44 points en 34 journées, Alanyaspor a terminé la saison à la 9ème place du championnat. Une place honorable pour ce modeste club basé dans la province d'Antalya. Pour sa toute première saison au club, Papis Demba Cissé s’est imposé comme l’atout offensif numéro un du manager Sergen Yalçın. En 26 matchs disputés, l’attaquant sénégalais a marqué 16 buts. Ce qui fait de lui le meilleur buteur de son club, mais également troisième au classement général de la Super Lig (à égalité avec Burak Yimlaz). A 33 ans, le joueur passé par Fribourg, Newcastle ou encore Shandong Luneng a montré qu’il a encore ses jambes de 20 ans.
GOZTEPE : GASSAMA SE SAUVE DE JUSTESSE
Goztepe devra remercier Deniz Kadah ; buteur à la 84ème minute contre Ankaragücu, le milieu de terrain a offert le maintien à son équipe. Sous pression avant cette ultime journée, le club du Sénégalais Lamine Gassama avait l’obligation de l’emporter pour rester dans l’élite. Avec 38 points, Goztepe (15ème, 38 pts) accroche sa place dans l’élite, avec seulement un point d’avance sur Bursaspor (16ème, 37 pts), son poursuivant. Un grand soulagement pour le défenseur sénégalais, auteur de 28 matchs cette saison.
BUSASPOR : DIAFRA, SAIVET ET BADJI RELEGUES
Bursaspor avait un double défi lors de cette ultime journée du championnat turc. Il fallait gagner, mais aussi compter sur un revers de Goztepe. Sur la pelouse de Yeni Malatyaspor, Bursaspor a fait la différence (1-2). Mais au même moment, le club de Lamine Gassama avait fini de battre Ankaragucu, sur le même score. Malgré les trois points, le club basé à Bursa n’a pas évité la descente. La fin d’une saison compliquée pour les Sénégalais Henri Saivet, Diafra Sakho et Stéphane Badji. A défaut de trouver un point de chute, ils devraient accompagner le club en D2.
WADE JOUE LES TROUBLE-FETES
A quoi joue le Secrétaire général national du PDS ? Encore une fois, Abdoulaye Wade rame à contre-courant du Front de résistance national (Frn) en boycottant le dialogue
Décidément, Abdoulaye Wade est anticonformiste. L’ancien président de la république, qui avait surpris plus d’un en boycottant la dernière présidentielle, a refait son coup. Il a tourné le dos au dialogue national appelé par le chef de l’état Macky Sall. Cette rencontre va réunir aujourd’hui environ 300 personnes venues d’horizons divers et représentant toutes les couches sociales du pays.
A quoi joue le Secrétaire général national du PDS ? Encore une fois, Abdoulaye Wade rame à contre-courant du Front de résistance national (Frn). Un fait surprenant d’autant que le parti démocratique sénégalais (PDS) a cheminé jusque-là avec cette entité regroupant les principales formations de l’opposition, pour combattre le régime de Macky Sall. Hier, après l’annonce du FRN de participer au dialogue national initié par le chef de l’Etat, le PDS a sorti un communiqué signé par Abdoulaye Wade pour prendre le contrepied de Decroix et Cie. Abdoulaye Wade et ses partisans estiment qu’à la veille du démarrage des travaux, le PDS bien qu’invité n’a encore reçu aucun écho de ses exigences, ce qui conforte leur sentiment que Macky Sall persiste dans sa volonté de gestion solitaire du processus politique et des affaires électorales. C’est pourquoi le PDS maintient sa décision de ne pas participer au dialogue dans les conditions actuelles, lit-on dans la note parvenue à «L’As». Toujours dans le document, les libéraux, justifiant une telle démarche, ont d’abord réaffirmé leur attachement à un dialogue constructif dans l’intérêt de la démocratie.
Ce qui n’empêche pas, disent-il, de réclamer des gages de sincérité du pouvoir. Sur ce, ils veulent le choix d’une personnalité neutre, crédible et consensuelle pour diriger les travaux ainsi que le respect des libertés démocratiques individuelles et collectives des leaders politiques. Ce qui, selon eux, n’a pas été fait. Toutefois, pour d’autres libéraux, il s’agit d’un communiqué de Karim Wade qui tire les ficelles. «Même la signature, c’est celle de Karim. La référence temporaire en Gmt en dit long. Wade ne sait plus rien, c’est Karim qui est en train de manœuvrer pour récupérer le parti », a confié un responsable du Pds sous l’anonymat.
CONDULTE DU DIALOGUE NATIONAL : LE FRN PROPOSE FAMARA IBRAHIMA SAGNA
Pour autant, le FRN, contrairement au PDS, a renouvelé sa volonté de répondre à l’invitation du président de la République. Suite à sa plénière du dimanche 26 mai dernier au sujet du dialogue national, le Front de Résistance Nationale (FRN) a pris deux importantes décisions suivantes. La première, c’est qu’une délégation conduite par le Coordonnateur Mamadou DIOP Decroix représentera le Front aujourd’hui au niveau de la concertation nationale. Non sans proposer Monsieur Famara Ibrahima SAGNA comme Président du dialogue national. S’agissant par ailleurs des concertations sur le dialogue politique, le FRN a proposé, dans le cadre de la mise en place de la commission cellulaire, les personnalités suivantes : le Général Mouhamadou Lamine KEÏTA, le Professeur Babacar KANTE, le Professeur Serigne DIOP, le Professeur Kader BOYE, et M. Mazide NDIAYE.
300 PERSONNES ATTENDUES A LA RENCONTRE
En outre, revenant au dialogue national, il faut dire qu’environ 300 personnes sont attendues à cette journée. Il s’agit de leaders politiques, religieux et coutumiers, ainsi que des acteurs du monde culturel, des représentants de syndicats, entre autres. Dans le dossier de presse sur la journée du dialogue national parvenu à « L’As », il est écrit que le temps de la rivalité politique et de la compétition électorale pour la conquête du pouvoir est révolu. Et que le Sénégal n’a d’autre alternative que de poursuivre les réformes majeures porteuses de changements profonds et de transformations socio-économiques pour prendre en charge les aspirations des citoyens et marcher allègrement sur les rampes déjà balisées de l’émergence. De ce fait, précise le texte, le Président de la République veut être à l’écoute de toutes les composantes de la société sénégalaise, pour prêter une attention particulière aux interpellations et prendre en compte les préoccupations pour mieux servir l’Etat. Et pour faciliter les discussions, le Chef de l’Etat a souhaité le choix d’une personnalité indépendante et consensuelle pour diriger le processus du dialogue national.
Dans le même esprit, le Président Macky SALL a exprimé sa disponibilité à mettre en œuvre les consensus issus de cet exercice important dans la poursuite de la modernisation de notre modèle démocratique. « A ce titre, le dialogue national offre un cadre unique et historique pour la création et la consolidation de consensus forts sur les questions politiques et institutionnelles. Le dialogue national, c’est aussi l’opportunité de prendre en charge la problématique de la bonne gouvernance, les belles perspectives économiques et sociales qui s’ouvrent à notre pays à travers la deuxième génération du Plan Sénégal Emergent », lit-on en définitive dans le texte parvenu à la Rédaction de « L’As ».
ABDOULAYE SECK, NOUVEAU DIRECTEUR DE LA BANQUE MONDIALE POUR LA CAMEROUN
L'économiste sénégalais remplace à compter de juillet, la Belge Elisabeth Huybens, en poste depuis 2015
Apanews |
Félix Cyriaque Ebolé Bola |
Publication 28/05/2019
L’économiste sénégalais Abdoulaye Seck a été nommé directeur de la Banque mondiale (BM) au Cameroun et ainsi il prendra fonction en juillet, a appris APA mardi auprès des services compétents du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Présenté la veille au patron dudit département, Alamine Ousmane Mey, il remplace la Belge Elisabeth Huybens, en poste depuis juillet 2015.
Titulaire d'une maîtrise en économie du développement de l'École supérieure d'économie, de statistique et de finance (ENSAE) de Paris, en mission externe pendant deux ans au sein de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) à Tokyo, où il a été conseiller du département d'analyse du risque de crédit, M. Seck a notamment été responsable pays de la BM pour la Moldavie.
Avec lui, l’institution financière de Bretton Woods dont le portefeuille représente 1234 milliards FCFA pour 17 projets, ambitionne de mettre l’accent sur l’accompagnement du Cameroun dans l’amélioration de l’investissement, en particulier dans les secteurs, de l’agriculture de l’éducation, de l’énergie et du développement rural.
TROIS POLICIERS ET UN ASP ARRETES
Ils sont poursuivis pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
trois policiers et un asp qui étaient en service au commissariat urbain de Mbacké, le jour de l’interpellation de Serigne fallou Ka, ont été arrêtés et déférés devant la Procureur de la république dans le cadre de l’enquête sur la mort du jeune homme. Ils sont poursuivis pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. fallou Ka a rendu l’âme en prison à la Mac de Diourbel, qui s’était lavée les mains de ce cas de torture suivie de mort.
Rebondissement dans l’affaire de Fallou Ka, ce jeune détenu âgé de 25 ans, décédé à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel le 29 Avril 2019. La maltraitance qu’il aurait subie et qui l’a tué est antérieure à son incarcération, puisque ce sont trois policiers du Commissariat urbain de Mbacké et un Agent de sécurité de proximité (Asp) qui ont été arrêtés hier, lundi 27 Mai 2019, et déférés devant le Procureur de Diourbel pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
Dès que l’affaire a éclaté, les regards se sont tournés vers l’administration pénitentiaire ; mais le directeur de la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel Thiaka Diouf avait démenti toute implication de ses services, soutenant que le défunt n’a pas été torturé par ses éléments. Les faits semblent avoir eu lieu au cours de la garde-à-vue. Pour rappel, au cours d’une opération de sécurisation dans la nuit du 27 au 28 Avril 2019 par des éléments de la Brigade de recherches (Br) du Commissariat urbain de Mbacké, le berger Fallou Ka a été arrêté pour offre et cession de chanvre indien. Il aurait été trouvé en possession de 250g et de 28 cornets de « l’herbe qui tue » et devait être jugé devant le Tribunal le 9 Mai 2019. Suite à sa mort, une enquête a été ouverte par la Brigade prévôtale de l’Inspection générale de police.
Son corps a été transféré à Dakar pour les besoins de l’autopsie. Mais sa famille, qui se réjouit de voir que le dossier avance avec l’arrestation de suspects, précise qu’elle ne dispose pas encore de certificat de genre de mort. Ce qui fait qu’elle n’est pas encore fixée sur les circonstances du décès. Ce qui est certain, en tout cas, c’est qu’il ne s’agit pas de mort naturelle.
QUAND LA PLASTIQUE PRIME SUR LA COMPETENCE
C’est «l’affaire Adja Astou» qui est la plus récente, au point que le Cnra a rappelé «les médias audiovisuels à accorder une grande attention et un soin particulier dans l’animation d’antenne et dans l’évocation des questions de société »
Mais les dérapages dans certaines émissions de télévisions ne datent pas d’aujourd’hui. Le manque de professionnalisme en est la principale raison d’autant plus que nos chaines de télévisions sont devenues une affaire ou des médias pour des personnes en «quête d’une visibilité», où la beauté a fini par primer sur la compétence. Selon le cadre de production à la RTS, Michael Soumah et le journaliste-formateur, Jean Meïssa Diop, les animateurs ou chroniqueurs devront renforcer leurs capacités.
Dans une émission retransmise en direct sur la chaine de télévision privée 7TV, jeudi dernier, l’animatrice Adja Astou Cissé avait soutenu que «le viol est plus fréquent chez les Haal Pulaar où les vieux abusaient des petites filles». Des propos qui ont choqué plus d’un, au sein de cette communauté. Ce qui a valu d’ailleurs à l’animatrice une garde à vue de plus de 24h à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane, avant de recouvrer la liberté. Ce «dérapage» de l’animatrice remet au goût du jour la question du choix des animateurs et des présentateurs dans les chaines de télévisions sénégalaises. D’autant plus qu’aujourd’hui, les plateaux de télévisions sont presque devenus des tribunes d’ex-mannequins, des stars de la musique ou du moins on note une rivalité entre femmes en termes de beauté et de sape.
«AUJOURD’HUI, L’ANIMATION EST DEVENUE UN REFUGE POUR BEAUCOUP»
Bref, des gens qui n’ont bénéficié d’aucune une formation occupent ces médias. «On a tendance à minimiser l’animation au Sénégal, alors que c’est un des métiers de l’audiovisuel que l’on apprend. C'està-dire, de plus en plus, on met des présentateurs ou présentatrices devant le petit écran sans pour autant leur donner une quelconque formation. Ils n’ont pas la culture de ce qu’ils font. Ils ne savent pas les rouages du métier», explique le cadre de production à la RTS, Michael Soumah. Pis, dira le cadre de production à la RTS, «aujourd’hui, l’animation est devenue un refuge pour beaucoup».
«LES DERAPAGES DANS LES MEDIAS PROCEDENT D’UNE CERTAINE MANIE DE VOULOIR AFFICHER UNE AGRESSIVITE CHARMANTE»
Sur ces problèmes dans les émissions, le journaliste-formateur semble Jean Meïssa Diop emboucher la même trompette. «On a comme l’impression que les arguments esthétiques priment devant les arguments éthiques, intellectuels ou professionnels. C’est comme si on avait trop orienté les regards ou bien insister sur les qualités physiques des animatrices. Il y en a qui sont justes belles et puis ça s’arrête là», fait-t-il savoir. Jean Meïssa Diop est d’avis que les «dérapages dans les médias procèdent d’une certaine manie de vouloir afficher une agressivité charmante alors qu’on peut être percutant sans être impertinent ou insolent, sans même choquer», soutient-il.
«CONFUSION DE ROLE: A FORCE DE JOUER AU JOURNALISME PAR DEFAUT, LES ANIMATEURS DEVIENNENT DES JOURNALISTES»
En effet, au-delà de cette beauté qui prime sur la compétence dans les télévisions, il y a également ce qu’on pourrait qualifier de «confusion de rôle». Puisque de nos jours, ce sont les responsables ou directeurs généraux que les journalistes arrivent difficilement à «capter», qui répondent aux invitations de ces animateurs par «effraction». Du coup, ces derniers abordent avec eux des questions parfois «brûlantes» qui mériteraient d’être évoquées par des journalistes. «A force de jouer au journalisme par défaut, les animateurs deviennent des journalistes. Et c’est cette confusion des rôles qui est à l’origine de ce à quoi on a pu assister ces jours-ci. Ce qui est pénible», relève le journaliste-formateur. Pour Jean Meïssa Diop, «l’animateur anime des programmes et le journaliste présente des informations au public». «L’interview est un genre majeur qui n’est pas laissée à n’importe qui», préciset-il.
«IL FAUDRAIT QUE LE JOURNALISTE OU LE CHRONIQUEUR APPRENNE A TOUJOURS AVOIR UNE PENSEE POUR LE PUBLIC»
Aussi, le journaliste-formateur est donc d’avis que les dérapages dans les émissions de télévision sont le résultat d’un «manque de professionnalisme» aussi bien du journaliste que de l’animateur. «Ceux qui réalisent les entretiens ne les préparent pas parce que se mettre dans un coin de la rédaction et se concerter avec les responsables de la rédaction ou de la chaine ne suffit pas. Et on n’a pas le droit de dire n’importe quoi à l’antenne, comme ailleurs», même s’il avoue «qu’on ne peut tout pas prévoir». Jean Meïssa Diop donne des conseils. «Il faudrait que le journaliste ou le chroniqueur apprenne à toujours avoir une pensée pour le public».
«AVOIR LES PREDISPOSITIONS POUR FAIRE CE METIER: UNE BONNE CULTURE GENERALE, UNE BONNE DICTION…»
Toujours pour éviter les dérapages dans les émissions, Michael Soumah préconise la formation. «Il faut avoir les prédispositions pour faire ce métier c'est-à-dire une bonne culture générale, une bonne diction pour pouvoir parler. C’est vrai que beaucoup ont un don, mais, au delà de ce don-là, il est bon de renforcer ses capacités dans ce domaine», soutient le cadre de production à la RTS. Le cas échéant, Michael Soumah recommande une «formation interne puisque dans les groupes de presse, il y a des professionnels», dit-il. Qui plus est, «aujourd’hui, il ne suffit pas d’avoir juste un beau visage pour dire que je peux présenter une émission de télévision». Quoi qu’on puisse dire, aujourd’hui, les animateurs sont cajolés dans le landerneau médiatique, avec des salaires de cadre. Ce, au moment où des journalistes bien formés sombrent dans la dèche. En effet, dans un entretien accordé à Sud Quotidien la semaine dernière, l’expert audiovisuel et conseiller du président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Mamadou Baal évoquait «l’absence de cahier de charges» qui oblige en amont les éditeurs, «quand ils demandent une Convention de diffusion à l’accompagner d’un programme». A l’en croire, c’est ce qui explique le foisonnement des chaines de télévisions multiples dans le pays «qui font exactement la même chose». «Une chaine de télévision n’est pas une société de production, mais plutôt une société d’édition. Elle doit s’adresser aux producteurs privés dont le métier est de faire des émissions radio ou de faire des émissions de télévision» avait dit Mamadou Baal.
DERIVES DANS LES MEDIAS Les recommandations du CNRA
Suite à «l’affaire Adja Astou», le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) appelle les médias audiovisuels à «accorder une grande attention et un soin particulier dans l’animation d’antenne et dans l’évocation des questions de société à l’antenne». «Le traitement des questions de société, notamment celles portant sur des sujets sensibles, nécessite une certaine culture, une préparation particulière et une bonne maîtrise du sujet», lit-on dans un communiqué rendu public hier, lundi 27 mai, par l’organe de régulation des médias. La même source d’ajouter: «la non prise en compte de ces préalables entraîne la survenue d’incidents, de dérives ou de manquements à la réglementation de nature à entraîner des sanctions contre les éditeurs». C’est pourquoi, «le CNRA, dans un souci de prévention, rappelle aux éditeurs leur obligation de respecter la réglementation applicable à la communication audiovisuelle, notamment celle consistant à conserver ou à rétablir, en toutes circonstances, la maîtrise d’antenne». Pour le CNRA, «les titulaires d’autorisation sont responsables du contenu des émissions qu’ils éditent et programment». Suffisant pour qu’il les exhorte ainsi à «prendre les dispositions et les mesures nécessaires pour garantir le respect des principes et des règles édictés par la réglementation».
LA RECETTE D’ABDOULAYE SOW
La session 2019 du baccalauréat démarre demain, mercredi 29 mai, avec les épreuves de l’anticipé de Philosophie. Ils seront 159 386 candidats hormis 2% des élèves des séries techniques, à être appelés à « cogiter » sur toute l’étendue du territoire.
Le professeur Abdoulaye Sow, coordinateur des enseignants et examinateurs de philosophie (Ceep), fait un diagnostic sans complaisance du niveau des élèves. Il relève le faible niveau des apprenants en français, leurs difficultés dans la méthodologie de dissertation ou de commentaire ou encore la restitution banale des cours dans les copies des examens. Alors, comment bien philosopher au Bac ou éviter certains pièges ? Dans cet entretien, Abdoulaye Sow invite les candidats à réfléchir sur un problème en faisant appel à leurs connaissances livresques et de la vie courante. En addition, il nous livre son sentiment sur l’organisation des journées de synthèses ou, comme il l’appelle, séances de prise en charge psychologique.
Constat d’une restitution banale des cours
« L’expérience a montré que les apprenants ont un problème de français. On ne le dira pas assez, les élèves ne lisent plus. Ce manque au niveau de la lecture est en train de sérieusement et négativement impacter dans le français, dans la capacité de raisonnement, dans la capacité de documentation, dans la capacité d’argumentation, dans l’élaboration de certaines idées au niveau de la dissertation et du commentaire. L’autre problème noté, ce sont les fautes grammaticales, les fautes de syntaxe et autres. C’est toujours lié à un problème de français. Nous constatons dans les copies des élèves au bac comme en classe, une restitution banale des cours que les profs servent en classe. La Ceep avait tenu une rencontre restreinte pour réfléchir sur cette question. Nous nous étions dits qu’il fallait saisir les autorités, saisir les inspecteurs de philosophie, saisir les formateurs afin d’interdire aux professeurs de servir des résumés de cours. Ce qui permettra d’inviter l’élève à prendre note.
Cerner la méthodologie
« L’autre problème majeur, c‘est celui de cerner la méthodologie. La philosophie est avant tout d’abord le fond mais aussi la forme. Mettre l’accent sur le fond et négliger la forme, ça aussi c’est vraiment quelque chose qui relève d’un hiatus. La méthodologie pose véritablement de problème aux élèves. Je sais que les professeurs déroulent bien la méthodologie. C’est un chapitre important du programme. Au baccalauréat, nous remarquions que les élèves n’ont pas confiance au savoir, à la méthode et même pas à la capacité de raisonnement et d’argumentation que les profs leur ont proposés ».
Réfléchir, analyser et argumenter
« La philosophie n’est pas une affaire de restitution des cours. Elle invite l’apprenant à réfléchir sur un problème posé à travers un sujet. La prise en charge du problème invite l’élève à faire appel à ses connaissances livresques et de la vie courante. On s’est rendu compte que la majeure partie des sujets soumis à la réflexion des candidats, étaient des sujets de culture générale. J’ai toujours dit à mes élèves que le cours de philosophie n’est pas un cours à restituer. Les leçons que l’on sert aux élèves ne sont pas des leçons qui font appel à une restitution. Le professeur n’est pas devant les élèves pour leur apprendre des leçons. En philosophie, on est devant aux élèves pour leur apprendre à penser. Ce qui nécessite de la part de l’élève une participation au cours. On apprend à l’élève un travail de recherche élaboré, une capacité de réflexion et d’analyse, une capacité d’argumentation, de raisonnement extraordinaire. Voilà ce qu’on attend des élèves. Nous sommes en deçà des attentes, une fois devant les copies des candidats. Ils nous arrivent de se remettre en question sur le travail qui nous est dévolu.
Activités de synthèse ou séances de prise en charge psychologique
« La synthèse est une occasion de revenir de manière synthétique sur ce que le professeur a déroulé au cours de quatre domaines du programme de philosophie que l’enseignant doit finir en un temps très court. Déjà rien que le fait d’asseoir les connaissances, les concepts et les notions élémentaires de la philosophie peut prendre pour le professeur de philosophie, trois à quatre mois. Ce qui veut dire que l’enseignement des connaissances prendra plus de temps. C’est problématique. Voilà pourquoi nous proposons aux élèves des séances de synthèse que j’appelle personnellement séances de prise en charge psychologique. A une ou deux semaines de l’anticipé de philo, faire une synthèse est une manière de varier les discours. Il s’agit de montrer aux élèves que ces professeurs venus d’horizon divers ne sont là que pour revenir de manière synthétique sur ce que le professeur a déjà fait en classe ».
Mercantilisme !
« Alors si l’élève entend un nouveau discours avec les mêmes concepts et les mêmes notions être déployés par un professeur, cet élève se sentirait intérieurement et psychologiquement à l’aise en se disant au fond de lui que véritablement que ce prof n’a fait et dit que ce que notre prof a eu à faire. C’est un sentiment de sérénité qui va habiter l’élève. Voilà l’objectif des synthèses. En revanche, nous déplorons le mercantilisme de ces activités. Ces gens qui regroupent des élèves dans les salles et qui leur font payer en fin d’année parce qu’on sait le niveau de stress. L’élève est disposé à mettre la main à la pâte et à donner ce que le professeur lui demande pour revenir de manière synthétique sur tel élément ou tel autre élément du programme. Dans une activité de synthèse, un prof qui mettrait l’accent sur une leçon ou sur un chapitre pourrait influencer, de manière tacite, même sans le savoir, l’élève à apprendre une certaine leçon. Ils se disent que les profs doivent connaitre au préalable les leçons ou les thèmes qui vont sortir au bac. C’est un danger. Donc prendre le micro devant un parterre d’élèves, mettre l’accent sur un élément du cours, c’est tacitement vouloir montrer à l’élèves voilà ce sur quoi il faudrait mettre l’accent, alors que le programme de philo sénégalais est axé sur quatre chapitres. Nous, professeurs, ne faisons que proposer. on découvre les sujets du bac en même temps que les élèves ».