Famara Ibahima Sagna aura la lourde tâche de conduire le dialogue national qui va se poursuivre après son lancement, ce mardi 28 mai 2019. Dans la salle des banquets du palais de la République, ce matin, l’ancien ministre de l’Intérieur, sous le régime socialiste, a eu tous les honneurs. Le choix porté sur sa personne semble être unanime vu les nombreuses félicitations des personnalités qui se sont succédées au micro. Il s’en réjouit. « J’espère que mon expérience et avec l’aide du Tout Puissant, nous allons pouvoir répondre aux attentes de tout le monde », a-t-il promis.
L’ancien président du Conseil économique et social promet également de s’engager dans une mission collective et ne désespère pas de faire changer d’avis ceux qui n’ont pas participé à la séance d’ouverture : « Je ne fais pas un travail partisan, c’est un travail pour le développement du pays. Toute ma vie, j’ai travaillé en équipe et je vais continuer à le faire. Nous allons réfléchir ensemble. Je ne sais pas pourquoi Abdoulaye Wade et ses partisans ne sont pas venus mais j’espère qu’ils vont nous rejoindre. Je ne sais pas combien de temps les travaux vont durer. Il faut une première réunion pour arrêter un protocole de travail. »
Acteur non-négligeable du consensus des acteurs politiques, en 1992, M. Sagna compte user de sa belle expérience pour mener à terme le dialogue. « C’est une lourde responsabilité. Mais je ne suis pas à mon premier coup d’essai. J’ai eu à gérer beaucoup de responsabilités dans le passé », a-t-il rappelé.
VIDEO
DISCOURS ÉLOGIEUX DE NIASS À L'OUVERTURE DU DIALOGUE NATIONAL
Le président de l'Assemblée nationale a estimé que l'initiation de cette grande concertation par Macky Sall est un rendez-vous avec l'histoire
Retour sur l'adresse de Moustapha Niass ce mardi, à l'ouverture du dialogue national par le chef de l'Etat Macky Sall.
L'EXTRÊME DROITE N'A PAS LA COTE AU SÉNÉGAL
Si les élections européennes ont été globalement marqué par une nette victoire du «Rassemblement national» de Marine Le Pen, à Dakar, Banjul, Bissau et Praia, les choses se sont passées autrement
Les élections européennes de dimanche dernier, en ce qui concerne la France, n’ont pas eu la même tournure dans l’Hexagone que dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest où est présente une forte communauté française : le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, le Cap-Vert qui sont sous le giron de la représentation diplomatique française basée à Dakar, selon une source diplomatique digne de foi.
Si le scrutin a été marqué globalement par une nette victoire de l’Extrême Droite incarnée par le «Rassemblement national» (Rn) de Marine Le Pen, et un taux de participation en net regain (50,12% ; +8 points par rapport à 2014), à Dakar, Banjul, Bissau et Praia, les choses se sont passées autrement.
D’abord, un taux de participation extrêment faible : 13,7%. En effet, sur quinze mille deux cent vingt et un (15 221) électeurs inscrits, seuls deux mille quatre vingt douze (2 092) ont voté. Et sur les deux mille trente six (2 036) suffrages valablement exprimés – cinquante six (56) bulletins sont déclarés nuls –, c’est «Renaissance La République en Marche» (Rem) apparentée au Président Emmanuel Macron qui vient en tête.
Avec 27,1% des suffrages, la liste apparentée au Président Emmanuel Macron, devance celle «Europe Ecologie Les Verts» (17%). Et l’Extrême Droite alliée à «La France Insoumise», ne vient qu’en troisième position avec 9,33%. Suivent les listes «Union de la Droite et du Centre» (8,7%), «Envie d’Europe Ecologique et Sociale» (7,26%), «Citoyenne du Printemps Européen» (6,8%). Les autres listes sont sous la barre des 5%.
"LA DÉMOCRATIE NE SAURAIT ÊTRE RÉDUITE EN UNE CONFRONTATION PERMANENTE ENTRE MAJORITÉ ET OPPOSITION"
Macky Sall, a souligné mardi à Dakar la nécessité pour les acteurs politiques de parvenir à des ’’consensus dynamiques’’, au-delà des clivages partisans
Le président de la République, Macky Sall, a souligné mardi à Dakar la nécessité pour les acteurs politiques de parvenir à des ’’consensus dynamiques’’, estimant que la vie démocratique ne saurait se réduire en une ’’confrontation permanente’’ entre pouvoir et opposition.
"J’ai toujours pensé que la démocratie ne saurait ou ne devrait être réduite à une confrontation permanente entre pouvoir et opposition, entre majorité et minorité", a-t-il déclaré lors de la cérémonie d’ouverture du "dialogue national".
Selon Macky Sall, "la recherche de convergences minimales pour bâtir des consensus dynamiques, en toutes circonstances, doit être considérée comme un impératif démocratique".
Cette perspective constitue "un des puissants ressorts des progrès de toute nation, surtout pour des pays comme les nôtres où il faut encore faire face aux besoins de base des populations", a-t-il indiqué.
Le président de la République a rappelé que dans cet esprit, il avait convié "l’ensemble des composantes de notre pays à un échange ouvert, libre et franc", le 28 mai 2016, à la suite du référendum organisé en mars de la même année.
"Fidèle à cet esprit, je réaffirme ma conviction que dans la vie d’une nation, il y a des moments de ce genre où l’exigence de consensus l’emporte sur les logiques d’appartenance", a-t-il déclaré.
Macky Sall a demandé aux guides religieux et coutumiers de poursuivre, "ainsi qu’ils l’ont toujours fait, leurs prières pour que le Sénégal demeure ce havre de paix qui nous vaut tant d’admiration à travers le monde".
De l’avis du chef de l’Etat, il importe ainsi, "pour les intérêts supérieurs de notre peuple, de construire l’espace d’un consensus national sur les grandes questions qui rythment la marche de notre nation vers un destin de paix, de sécurité et de prospérité".
"C’est à cette exaltante mission que je vous convie sans exclusive pour que nous restions dignes de l’héritage de nos anciens et exemplaires pour les générations futures", a-t-il lancé à l’endroit de l’assistance.
"Acteurs politiques, société civile, groupements socioprofessionnels, organisations citoyennes, syndicats de travailleurs et secteur privé, j’en appelle à la bonne volonté de toutes les composantes de notre nation pour bâtir ensemble une gouvernance concertée, socle d’une démocratie apaisée et d’une dynamique d’ensemble des forces vives de la nation sur le chemin de la croissance et de l’équité sociale et territoriale", a-t-il insisté.
Il assure que son ambition et sa détermination pour ce dessein, "au nom du peuple sénégalais, restent intactes".
"Certes, nous avons fait d’immenses pas en avant, dans tous les secteurs. Mais nous en ferons davantage et mieux si nous marchons d’un pas commun, main dans la main, résolument tournés vers l’avenir, tout en assumant notre diversité, nos différences et nos divergences", a-t-il souligné.
Le président de la République, Macky Sall, a procédé mardi à l’ouverture du dialogue national en présence de plusieurs personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile.
Le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et la présidente du Haut conseil du dialogue social (CESE), Innocence Ntap Ndiaye, assistaient à la cérémonie d’ouverture, qui s’est tenue à la salle des Banquets du Palais de la République.
Les travaux ont démarré après l’exécution de l’hymne national, suivi de prières musulmane et catholique.
Les acteurs politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition sont fortement représentés.
VIDEO
MACKY SOUHAITE UN CONSENSUS AUTOUR DES QUESTIONS MAJEURES
En attendant l’engagement collectif des acteurs autour des termes de référence partagés, le chef de l’Etat, qui lançait les travaux de ce dialogue national, a décliné "quelques grandes orientations à prévoir"
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a exprimé mardi son souhait d’établir un dialogue national embrassant toutes les questions majeures autour desquelles des consensus devront selon lui être trouvés dans le cadre de ces concertations.
"Le dialogue national doit ainsi embrasser toutes les questions majeures autour desquelles des consensus devront être trouvés afin que notre système politique repose sur des bases encore plus solides", a-t-il déclaré.
En attendant l’engagement collectif des acteurs autour des termes de référence partagés, le chef de l’Etat, qui lançait les travaux de ce dialogue national, a décliné "quelques grandes orientations à prévoir".
"Dans son versant politique, le dialogue national devra inscrire dans l’agenda l’ensemble du processus électoral, incluant notamment le calendrier électoral en rapport avec le retour au quinquennat, le parrainage, la procédure et les délais de publication des résultats des élections, le statut de l’opposition et de son chef, le financement des partis politiques, entre autres", a-t-il suggéré.
Sur ces questions et tant d’autres, il a invité l’ensemble des acteurs à faire preuve d’ouverture et d’esprit de dépassement pour aboutir à "des accords féconds pour neutraliser toute contestation pour tout ce qui concerne la matière électorale".
Dans les volets social et économique, il a souligné que plusieurs questions sont en jeu dans un contexte de découverte de nouvelles ressources pétrolières et gazières notamment, mais aussi d’ancrage du Sénégal dans une nouvelle trajectoire de croissance dont il faut consolider les bases.
Selon Macky Sall, "la transparence dans les industries extractives, l’accès du privé national au contenu local pétrole et gaz, les modalités pratiques d’inclusion de la société civile dans le Cos-Pétrogaz, ainsi que la prise en charge, dans le secteur public et le secteur privé, de l’inclusion sociale constituent des axes importants qu’il nous faut aborder en toute responsabilité pour trouver un consensus fort autour d’un Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique".
Pour le président de la République, "c’est dans le progrès économique et l’option de la justice sociale sur le socle d’un consensus que nous pouvons répondre efficacement aux aspirations des populations, particulièrement en matière d’emploi des jeunes et des femmes". Il souligne que "c’est tout l’enjeu du Pacte en question".
Le chef de l’Etat estime en effet que "le dialogue national doit également prendre en charge la question de l’environnement et du cadre de vie". A cet égard, il a sollicité "l’engagement patriotique de tous les Sénégalais autour de ces défis des temps modernes".
"Si nous voulons vivre dignement et décemment, léguer aux générations futures un pays dont ils seront fiers, nous devons ensemble juguler toutes les tendances néfastes qui détruisent notre environnement et rendent difficilement vivable notre cadre de vie", a-t-il affirmé.
En même temps, a-t-il poursuivi, "des défis majeurs de paix et de sécurité nous interpellent dans un contexte mondial et sous-régional, spécialement le Sahel, fortement marqué par de nouvelles menaces portées par des extrémismes violents et déstabilisateurs, tels le terrorisme et diverses activités illicites qui n’épargnent aucun pays".
Selon Macky Sall, les acteurs impliqués dans ce dialogue national "ont l’impérieux devoir et la responsabilité historique de construire ici et maintenant le pacte engageant toutes les forces vives de la nation pour porter, indépendamment de nos appartenances politiques, religieuses et confessionnelles, le défi majeur de la paix et de la sécurité".
"Il appartiendra à tous les acteurs, sous l’égide du comité de pilotage du dialogue national, d’approfondir ces orientations générales pour s’accorder autour des termes de référence qui rythmeront le dialogue national", a-t-il souligné.
VIDEO
LE CAS KHALIFA ÉVOQUÉ À L'OUVERTURE DU DIALOGUE NATIONAL
Interpellé sur le sort de l'ex-maire de Dakar, Macky Sall a indiqué qu'il ne peut rien faire tant que la procédure est pendante devant la justice
Des responsables de l’opposition ont demandé, mardi, à l’ouverture du dialogue national, la libération de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, en prison depuis 2017.
Dans son intervention, l’actuel maire de Dakar, Soham El Wardini, a plaidé pour la libération de son prédécesseur.
Il est temps que Khalifa Sall soit libéré, a-t-elle lancé, estimant qu’il urge de ’’dépasser les tensions politiques et de libérer Khalifa Sall’’.
Au nom du Front de résistance nationale (FRN), Mamadou Diop Decroix a abondé dans le même sens.
Le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS) Omar Sarr, a aussi lancé un appel pour la libération de l’ancien maire de Dakar.
Dans sa réponse, le président Macky Sall a souligné en wolof que Khalifa Sall était son ’’doomu baay’’, une façon de mettre en exergue leur patronyme commun.
Mais il a tenu à préciser que tant que la justice suivra son cours, il ne pourra pas intervenir dans cette affaire, soulignant l’importance qu’il accorde à la séparation des pouvoir exécutif et judiciaire.
’’Que la paix soit avec Khalifa Sall. Mais, ce que je voudrais préciser, c’est que ce n’est pas le président de la République qui rend justice mais plutôt les juges’’, a-t-il dit.
’’Tant que la procédure est pendante devant la justice, le Président ne peut rien faire. On gracie une personne quand toutes les voies de recours sont épuisées. Mais, tant que la procédure n’est pas terminée, je ne peux rien faire’’, a-t-il précisé.
POURQUOI IBRAHIMA FALL A DÉMISSIONNÉ DE LA BANQUE DE DAKAR
Le fauteuil de la Banque de De Dakar est décidément devenu un siège éjectable - Après Anta Dioum partie en 2015 avec un petit parapluie doré, c’est au tour de l'ancien cadre de la BRM de claquer la porte
Financial Afrik |
Adama Wade |
Publication 28/05/2019
Le fauteuil de la Banque de De Dakar est décidément devenu un siège éjectable. Après Anta Dioum en 2015, partie après avoir démissionné avec un petit parapluie doré, c’est au tour de Ibrahima Fall, de jeter l’éponge.
L’ancien cadre de la Banque Régionale des Marchés (BRM) qui avait rallié la BDK avec armes et bagages lors de sa création se plaindrait entre autres de ne pas avoir suffisamment de pouvoirs correspondants à sa fonction. Selon les informations, la holding BDK interfèrerait beaucoup dans le fonctionnement quotidien de la banque, réduisant la fonction du DG à celle d’un simple commis.
En tout cas, avec ce départ du jeune directeur général, le troisième en trois ans, la banque confirme son instabilité directionnelle et relance les rumeurs sur d’éventuels problèmes de fonctionnement.
L’actionnariat de la banque qui alimente régulièrement les chroniques, est constitué de la holding groupe BDK à 80 % et de Coris Holding à 20 % qui en est le partenaire technique. La Holding groupe BDK est composée d’investisseurs espagnols et français. A noter que la holding BDK est différente de la BDK qui est une banque au capital de 16 milliards entièrement libéré par ses deux actionnaires.
LES TEMPS FORTS DU LANCEMENT DU DIALOGUE NATIONAL
Retour entre autres, sur l'appel de la maire Soham Wardini pour la libération de Khalifa, le réquisitoire du FRN, les explications d'Omar Sarr qui y prend part contre l'avis du PDS
Le Dialogue national, initié par le chef de l’Etat Macky Sall, a permis de constater une présence hétéroclite de formations politiques. On dénombre plus de 250 personnalités à cette rencontre. Plusieurs secteurs sont représentés qu’ils soient les politiques, de la société civile, les syndicats, le patronat, les chefs coutumiers ou religieux.
L’appel fort de Soham Wardini
C’est dans la Salle des Banquets du Palais de la République que Soham Wardini, lors de son discours d’ouverture a ouvertement demandé au président Macky Sall de libérer Khalifa Ababacar Sall et de lui permettre d’aller retrouver sa famille.
« Excellence, Mr le président Macky Sall, je souhaite que vous soyez le précurseur dans la commune volonté de dépassement, en faisant libérer Khalifa Ababacar Sall pour lui permettre de retrouver sa mère d’un âge très avancé, retrouver ses enfants et ses proches… » a lancé le Maire de Dakar, qui demande par ailleurs, que « tous ensemble soient connectés dans un esprit d’ouverture, de dépassement et de compréhension » pour le Sénégal.
Le réquisitoire du front national de résistance
Comme on pouvait s’y attendre, les cas de Khalifa Sall et de Karim Wade ont rythmé l’ouverture du dialogue national ce matin au Palais de la République. Et c’est au début même de ces travaux que le porte-parole de la délégation du front national de résistance, a évoqué ces deux cas. Ladite délégation est composée de Oumar Sarr du Pds qui est d’ailleurs en déphasage avec sa formation politique car Abdoulaye Wade, le secrétaire général national du parti a choisi de ne pas être présent, du secrétaire général du PUR, El Hadji Issa Sall, de Idrissa Diallo de Khalifa Président…
Lors de sa prise de parole, Mamadou Diop Decroix a sollicité fortement la libération de Khalifa Sall et le retour en exil de Karim Wade. « Excellence Président de la République, nous sommes tous conscients qu’il est impossible de dialoguer dans l’incompréhension et le tiraillement. Le dialogue est la seule voie qui peut empêcher l’autoritarisme. Notre requête principale est la libération de Khalifa Sall et le retour de Karim Wade », a-t-il sollicité.
Oumar Sarr justifie sa présence
Le coordonnateur national adjoint Oumar Sarr, ignore le mot d’ordre de boycott des concertations décrété par le secrétaire général de sa formation, Abdoulaye Wade, et conforte ceux qui affirment qu’une fronde grandit au Pds.
Rejetant les accusations du parti, Oumar Sarr, prenant la parole, assure pleinement ses responsabilités : « Je suis venu là pour qu’on joue notre rôle. Je n’ai pas provoqué la fronde, je suis venu pour mon propre compte. Quand le Sénégal convoque, nous devons tous répondre. »
Le responsable libéral a également tenu à préciser qu’il ne comprenait pas « la position finale de son parti dont le patron s’était dit partant pour le dialogue ».
Aïda Mbodji : « si celui qui avait l’habitude de dire non, dit oui, il doit être entendu… »
Aïda Mbodji, membre de l’opposition, a dit apprécier le dialogue national lancé ce mardi matin au palais de la République. « Si celui qui avait l’habitude de dire non, dit oui, il doit être entendu, et j’ai dit oui», a dit l’ancienne ministre de Wade.
Aïda Mbodji a félicité le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui, a-t-il dit, a convié tous les partis politiques. Toutefois, dira-t-elle, « il y a des partis qui ne sont pas là, parce que peut être, ils n’ont pas reçu les gages nécessaires, je demande à les faire rejoindre ce dialogue, et je crois que Famara Ibrahima Sagna que vous avez choisi, peut arriver à cela ».
L’ancienne ministre de la femme a aussi eu un mot sur les violences exercées sur les enfants. Elle a demandé au Président de prendre des mesures idoines pour une meilleure considération pour les tout-petits.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
ORGIES DE BONNES VOLONTÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - A entendre cette douce symphonie de gentils et d’engagements forts pour le dialogue, on se demande si c’est la même classe politique, les mêmes acteurs sociaux qui s’étripaient encore hier - EN DIRECT DU DIALOGUE NATIONAL
Pour le meilleur et sans le pire (rêvons), le président Macky Sall a ouvert ce mardi 28 Mai, les travaux de ce qui est appelé à tort ou à raison, « Dialogue National ». Pouvoir, opposition, société civile, autorités religieuses et coutumières étaient présentes à ce qui ressemble fort à un « d’eupp » national (exercice de catharcisme) pour conjurer les graves nuages qui survolent notre espace politico-social.
Si on ne connaissait pas l’homme « senegalensis », on aurait affirmé la main sur le Coran, que jamais une classe politique n’a été consensuelle, pacifiste. Le chef de l’Etat en premier. Tout en douceur, en calinades pommadées, tel un gros toutou ronronnant, tout en extase. Même en répondant aux sollicitations et souhaits de la maire de Dakar, qui l’a imploré de faire preuve de « dépassement » en faisant libérer Khalifa Sall » dont l’état de santé de la maman n’est pas des meilleurs ; même donc pour cette grave question à laquelle il est très attendu, Macky « Niangal » s’est exprimé tout en douceur : « pays démocratique » séparation des pouvoirs, la Justice n’a pas encore fini son travail, mais c’est de l’ordre du possible, a-t-il laissé entendre. L’espoir est permis quoi, mais faut y mettre les formes pour sauver les apparences...
Contrairement à ce que beaucoup craignaient, le chef de l’Etat a ouvert grand les termes du dialogue : questions politiques avec les problèmes liés aux élections, les problèmes économiques, sociaux, la paix et la sécurité, gaz et pétrole, etc. Et l’exercice de ce mardi est dans la droite ligne des précédents de 2016 après le référendum de la discorde. Il a aussi rappelé qu’il est coutumier des concertations sectorielles en rappelant celles sur l’enseignement supérieur, l’éducation nationale, les institutions, la réforme foncière. Il a seulement oublié de relever, qu’on ne voit toujours pas les résultats de ces différentes concertations. Comme pénétré par les esprits de paix, Macky Sall d’assener : « il y a des moments où l’exigence de consensus doit l’emporter sur les positions partisanes ; que la démocratie n’est pas que confrontation entre pouvoir et opposition, majorité et minorité ». N’est-ce pas une douce musique !! Et puis tollé d’applaudissements à l’annonce du président de la commission cellulaire : Famara Ibrahima Sagna.
Pour le front national de résistance, Decroix, avec ses talents d’amuseur pub laïque a décoincé, décoiffé l’ambiance par des formules et réflexions décapantes, avant lui aussi de plaider pour le retour de Karim Wade et la libération de Khalifa Sall. Quant à Oumar Sarr, le coordonnateur national du PDS, il s’est taillé l’habit du rebelle contre les errements de son parti. « J’ignore ou ce communiqué a été écrit, mais moi j’ai pris mes responsabilités, parce que le Sénégal est supérieur aux partis, à nous ». Avec une jubilation expressive, Macky, comme tous les autres dans la salle des banquets, a applaudit « l’audace » du responsable de Dagana. Il ne serait pas étonnant qu’une pluie d’insultes tombent sur lui dans les prochains jours, voire prochaines heures.
Société civile, patronat, syndicats ont défilé au micro et entonné les comptines de la paix, du consensus, du dialogue social. A entendre cette douce symphonie de gentils et d’engagements forts pour le dialogue, on se demande si c’est la même classe politique, les mêmes acteurs sociaux qui s’étripaient encore hier. Tant mieux s’ils fument le calumet de la paix, mais espérons (sans trop y croire) que cela dure pendant toutes les discussions, que celles ci aboutissent par un consensus fort durable. Pas seulement le temps d’une rose...
Il faut peut être regretter que certains ont cru que c’était pendant cette cérémonie solennelle qu’il fallait dérouler leurs chapelets de points qu’ils veulent soumettre aux discussions.
Après ce concours d’amabilité, vivement les choses sérieuses !
FAMARA IBRAHIMA SAGNA VA CONDUIRE LE DIALOGUE NATIONAL
L'ancien ministre a été désigné ce mardi à l’ouverture des travaux par le chef de l’Etat qui l'a présenté comme ‘’un homme d’équilibre, d’expérience, l’homme indiqué pour coordonner l’animation de cet exercice" - Portrait
Désigné mardi pour conduire les travaux du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna est un homme d’Etat, qui a arpenté l’administration centrale et internationale, plusieurs fois ministre et ancien président du Conseil économique, selon son CV consulté par l’APS.
Monsieur Sagna a été désigné ce mardi par le chef de l’Etat à l’ouverture des travaux du dialogue national en présence des Forces vives de la Nation.
Macky Sall a présenté Famara Ibrahima Sagna comme ‘’un homme d’équilibre, d’expérience, l’homme indiqué pour coordonner l’animation de cet exercice’’.
Ce choix relève d’un ‘’consensus’’ entre la majorité et l’opposition, a précisé le chef de l’Etat, confirmé par l’opposant Mamadou Diop Decroix.
Né en 1938 à Ziguinchor, Famara Ibrahima Sagna a fait ses études primaires à Ziguinchor avant de poursuivre son cursus secondaire et supérieure à Dakar et Paris. Ancien élève de l’Institut des Hautes études d’outre-mer de Paris, il a reçu une formation de juriste. Administrateur civil, il devient ensuite analyste financier après une formation post-universitaire en France et aux USA.
Administrateur civil, Sagna débuta sa carrière en 1962 sous Valdiodio Ndiaye, ministre de l’Intérieur. Il commença sa carrière à la Direction des Affaires politiques et administratives du ministère de l’Intérieur. Au sein de cette direction, il occupera successivement les fonctions de chef de la Police des associations, des débits de boisson, des jeux, des secours ; chef de services de l’administration générale et directeur-adjoint.
Famara Ibrahima Sagna devient ensuite le premier Sénégalais directeur de la Protection civile en 1963.
Il quitte par la suite le ministère de l’Intérieur dirigée par Abdoulaye Fofana pour rejoindre le ministère de l’Enseignement technique, professionnel et de la formation des Cadres et devient directeur de cabinet sous le ministre Emile Badiane.
M. Sagna est ensuite affecté au ministère des Finances que dirigeait Jean Collin comme adjoint au directeur du Mouvement général des Fonds.
Famara Ibrahima Sagna a occupé différents postes ministériels : ministre du Développement rural, ministre du Développement industriel et de l’Artisanat, ministre de l’Intérieur, ministre de l’Economie, des Finances et du Plan et de l’Intégration africaine.
Le 02 juin 1993, il est nommé président du Conseil économique, social et environnemental et devient ainsi la 4e personnalité de l’Etat.
Sur le plan politique, Famara Ibrahima Sagna a été membre du Parti socialiste (PS). Devenu ministre de l’Intérieur en 1990, il démissionnera de cette formation "pour tenir la balance égale entre toutes les formations politiques du pays".
Il est l’artisan de la médiation entre Abdou Diouf et l’opposition sous la houlette de Me Abdoulaye Wade. Un dialogue fructueux qui débouchera sur la mise en place d’un gouvernement de majorité présidentielle élargie en 1991.
Ce rapprochement entre le pouvoir et l’opposition, dans le cadre de concertations dirigées par le juge Kéba Mbaye, sera aussi sanctionné par un code électoral consensuel.
Famara Ibrahima Sagna a reçu une formation d’analyste financier en France et aux USA. C’est dans ce cadre qu’il a fréquenté le Centre d’études financières, économiques et bancaires de Paris et l’Institut du Fonds monétaire international (FMI).
Président directeur général de la société national de garanties et d’assistance (SONAGA), il a été aussi directeur général de la Banque nationale pour le développement du Sénégal et administrateur de la Zone franche industrielle de Dakar.
Famara Ibrahima Sagna a été conseiller auprès de la Délégation du Sénégal aux assemblées annuelles communes du FMI et de la Banque mondiale, gouverneur suppléant pour le Sénégal à la Banque islamique de développement, gouverneur pour le Sénégal cumulativement auprès du FMI et du groupe de la Banque mondiale, président du conseil des gouverneurs de la BAD et du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD), président de l’Union des conseils économiques et sociaux et instituts similaires d’Afrique, entre autres.
Il a reçu différentes distinctions : Grand-Croix de l’Ordre national du Lion, Grand Officier de la Légion d’honneur (France), Knight commander of the royal victoria order (Grande-Bretagne), Commandeur de l’Ordre national de Côte-d’Ivoire.
Un proche confie que Famara Ibrahima Sagna "est un véritable patriote, un homme qui aime être au service des autres. Il a aidé de nombreux diplômés à trouver un emploi".