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26 juillet 2025
par Abdou Diaw
L'ÉTAT, C'EST NOUS !
Tous ceux-là qui ont affronté la vie estudiantine à l’Ucad se sont certainement rendu compte de l’usage pas très catholique de l’eau et de l’électricité qui est devenu monnaie courante dans le temple du savoir
Réduire le train de vie de l’Etat. C'est la mission commando que compte réussir le chef de l’Etat, Macky Sall, qui, lors de la dernière réunion du conseil des ministres du 17 avril 2019, réaffirmait sa volonté de rationaliser les charges courantes allant de l’électricité à l’eau en passant par la location et la téléphonie. Cette décision ne peut qu’être salutaire si l’on sait que dans notre pays la notion de bien public semble reléguée au second plan.
Que ce soit les services courants comme l’eau, l’électricité ou les infrastructures sociales de base (santé, éducation, université…), l’usage qu’on en fait est souvent déplorable. Le niveau de gaspillages atteint des proportions inquiétantes ; une attitude qui frise même l’insolence. Les campus universitaires en constituent une parfaite illustration. Comme votre serviteur, tous ceux-là qui ont affronté la vie estudiantine à l’Ucad se sont certainement rendu compte de l’usage pas très catholique de l’eau et de l’électricité qui est devenu monnaie courante dans le temple du savoir.
Des robinets et des chasses qui coulent partout ; des réchauds et des fers à repasser branchés presque de manière permanente ; lampes allumées à longueur de journées… Des questions qu’il ne faut surtout jamais poser à certains étudiants au risque d’être humilié ou répondu par le mépris : « Svp, peux-tu refermer le robinet du lavabo si tu termines ; please, peux-tu éteindre la lampe ? Des réponses qui coulent de source : c’est l’Etat qui paie, ou du genre est ce c’est vous qui payez la facture?
Décidément, en servant de telles sentences l’on oublie que l’Etat, c’est nous d’abord. Nous sommes les premiers à subir les conséquences de ces pratiques qui sont aux antipodes de la morale et de l’éthique. Nous faisons partie de ceux-là – personnes physiques ou morales- qui contribuent au budget de l’Etat à travers les impôts (l’impôt sur le revenu, sur la fortune ou sur les sociétés) et les taxes (Tva). Alors, à nous aussi de nous inscrire dans cette dynamique de rationalisation des services courants en adoptant des attitudes responsables dans l’utilisation de ces biens publics rares.
Et quid de l’éclairage public avec ces lampadaires qui sont même allumés en plein jour ? Qu’il s’agisse de l’Etat ou des collectivités territoriales, chacun d’entre eux doit mettre plus de rigueur dans la gestion de ce service en veillant aux horaires d’éclairage. Ces petits gestes pourront certainement contribuer à réduire considérablement, non seulement la facture d'électricité dans le budget de la commune concernée ; mais aussi à limiter les nuisances lumineuses, source d’économie substantielle d’énergie.
''J’AI TUÉ BABACAR DIAGNE''
''C’est Cheikh Béthio Thioune qui m’a remis l’arme qui a tué Babacar Diagne. J’admets que je n’avais pas l’intention de le tuer'' - Khadim Seck avoue
Deuxième jour de procès du double meurtre de Médinatoul Salam à la chambre criminelle de Mbour. Ce mercredi matin, c’est encore l’interrogatoire des accusés, qui, un à un, défilent à la barre. Le guide des thiantacounes et 19 de ses talibés sont accusés du meurtre de Bara Sow et Babacar Diagne, tués en avril en 2012.
Jugé par contumace, Cheikh Béthio Thioune est l’absent le plus présent de ce procès. Son nom est revenu plusieurs fois au cours de l’interrogatoire des accusés. Mais, celui qui aura, jusque là, cristallisé les attentions c’est sans doute, Khadim Seck. Ce dernier a, face à la chambre, avoué avoir tiré sur Babacar Diagne. Pis, il a révélé que c’est Cheikh Béthio Thioune qui lui a remis le fusil qu’il a utilisé. « C’est Cheikh Béthio Thioune qui m’a remis l’arme qui a tué Babacar Diagne. J’admets que je n’avais pas l’intention de le tuer. Quand le problème a commencé, j’ai donné trois coups de sommation en l’air pour disperser la foule. Le quatrième tir m’a échappé et la balle a atteint Babacar Diagne qui, malheureusement, est passé de vie à trépas », a avoué Khadim Seck.
Déterminé à faire éclater la vérité dans cette affaire, le juge lui rappelle sa version à l’enquête préliminaire qui est diamétralement opposée à celle tenue devant le prétoire. « A l’enquête préliminaire, vous aviez avoué avoir tiré sur la foule. Pourquoi vous voulez changer de version aujourd’hui », interroge le juge. L’accusé rétorque : « Ce que j’ai dit aujourd’hui est la vérité. Je n’ai pas tiré sur la foule. J’ai appuyé sur la gâchette par inadvertance », a soutenu Khadim Seck pour se défendre. Mais l’avocat général et le juge ont relevé les nombreuses incohérences notées dans sa déposition.
Le procès se poursuit toujours. Les auditions des témoins démarrent, ce jeudi, 25 avril. Le procès du guide des thiantacounes devrait durer 9 jours.
PAR Bruno Walther
INTERNET DÉVELOPPE UNE SOUS-CULTURE DE LA MÉDIOCRITÉ
Nous pensions que les réseaux sociaux seraient la matrice d’une intelligence collective globalisée et nous avons eu Trump - Je vais le dire directement mais le digital fait peser sur notre civilisation un risque mortel
Gueule de bois. C’est le sentiment que nombre d’entre nous avons aujourd’hui. Nous avons fait la fête sur les promesses d’un nouveau monde. Nous pensions que les technologies en général et l’Internet en particulier signaient la promesse d’une nouvelle espérance. Nous imaginions que la technologie était par essence porteuse de sens. Qu’elle pouvait se substituer aux règnes des idéologies déchues. Internet était prophétique. C'était la multiplication des petits pains avec le porno en plus.
Puis vint l’impensable.
Nous pensions que les réseaux sociaux seraient la matrice d’une intelligence collective globalisée et nous avons eu Trump. Que le Net serait un espace pacifié et nous avons les cyberguerres et les fake news. Que Youtube serait un espace où la créativité bienveillante serait triomphante et nous avons eu Soral et les propagandistes d’AlQuaïda. Que la data permettrait de construire un monde plus transparent et nous avons eu Cambridge Analytica. Qu’internet serait la matrice d’une nouvelle croissance des savoirs plus durables et nous avons eu l’explosion d’un cyber-consumérisme qu’incarnent le Black Friday et l'obsolescence programmée comme mode de conception des produits.
Le réveil est rude.
Que s’est-il passé pour en arriver là ?
Le monde de l’Internet, à l’instar des communistes avant eux, a pensé que l’on pouvait faire du passé table rase. Que les lendemains qui chantent viendraient à bout des contingences humaines et morales. L’Homo numericus nouveau serait forcément bienveillant, ouvert au monde et respectueux de la nature.
Nous avons eu tort.
Nous nous sommes trompés sur un point essentiel : Internet n’est pas une utopie mais un outil.
Et pour comprendre cet outil nous devrions nous replonger dans les lectures d’Ivan Illich.
Philosophe et précurseur de l’écologie politique, Ivan Illichdémontre que les outils ne sont pas neutres. Ils portent leur propre finalité. Ils sont la matrice qui modèle les rapports sociaux que les hommes nouent entre eux. La voiture, à l’origine simple objet technique permettant de transporter les gens, transforma les paysages et bouleversa les modes de vie.
Critique radicale de la société industrielle, Ivan Illich affirme que « lorsqu'une activité outillée dépasse un seuil, elle se retourne d'abord contre sa fin, puis menace de destruction le corps social tout entier ».
Pour lui dès qu’un outil est institutionnalisé et s’impose comme ce qu’il qualifie de « monopole radical », un outil dont personne ne peut se passer et dont l’usage devient une injonction de consommation, il devient dysfonctionnel et détruit l’objectif qu’il est censé servir. L’automobile fait perdre plus de temps qu’elle n’en fait gagner.
Internet, comme les réseaux sociaux, se sont imposés en une poignée d’années comme un monopole radical tel que l’on a rarement connu. Il est devenu quasiment impossible de vivre en mode déconnecté. Le digital a pris le contrôle de notre intimité, le mobile est devenu une prothèse, une hypertrophie de notre moi.
Le digital marque la victoire posthume d’Ivan Illich. Il illustre avec superbe ses démonstrations. En quelques années, Internet est devenu un objet mutant dysfonctionnel. Il était censé rapprocher les hommes, il les fracture. Au lieu de rendre la planète plus intelligente, il développe une sous-culture de la médiocrité.
La réalité est cruelle : la finalité de l’Internet est uniquement de croître, de s’imposer à tous.
Pour cela, il mute et impose le bovarysme comme un horizon indépassable.
Que vient faire Emma Bovary dans cette aventure ? Rappelez-vous de ce personnage de Flaubert, toujours insatisfait, qui cherche à échapper à tout prix à l’ennui, à la banalité et à la médiocrité de la vie provinciale. Il est caractéristique de l’usage que nous faisons de l’Internet. Sur les réseaux sociaux, la réalité n’est plus qu'une perception. On se construit un monde imaginaire fait de selfies, de margaritas sur des plages ensoleillées. La réussite sociale se compte en nombre de likes. L’enjeu n'est plus d'être ou d'avoir mais de paraître.
L'humanité numérique semble droguée aux mouvements. Le temps se rétrécit.
« Fuir dans le rêve l'insatisfaction éprouvée dans sa vie », telle est la définition que donnait Jules de Gaultier du bovarysme. Je n’en ai pas trouvé de meilleure pour décrire le temps présent.
Le digital, en proposant une réponse digitale à cette espérance bovaryste de quitter le monde de l’ennui pour basculer dans le mouvement perpétuel, a conquis le temps de cerveau disponible des humains.
L’emphase technologique qu'offre aujourd'hui le digital au bovarysme marque une révolution dans notre manière de vivre le monde.
Depuis la naissance de l’Homme, l’insatisfaction est le moteur du progrès. C’est elle qui nous permet de nous élever. De transcender le réel par l'effort et la créativité. De dépasser notre condition d’homme pour devenir des créateurs.
La figure du bovarysme que nous propose le digital aujourd’hui en est l'exact inverse.
C’est fuir la réalité plutôt que chercher à la transformer. C’est la recherche du mouvement incessant même le plus futile. C’est la peur panique de l’ennui. C’est préférer scénariser son existence que de la vivre. C’est la dictature de l'instant, la quête de la nouveauté. C’est l’illusion comme infini et le néant comme réalité.
Pour paraphraser Kant, cette société de l’illusion est un crime social et ontologique.
Crime social parce qu'il dénature la parole, fondement de toute relation sociale.
Nous écoutons notre prochain parce qu’implicitement nous croyons ce qu’il nous dit. La parole n’est qu’un engagement. Déconnectez le verbe de la réalité et la possibilité de croire en l’autre n’est plus. Vous coupez immédiatement la relation sociale. L'altérité devient une absurdité. Vous n'aimez plus l’autre mais une chimère.
Crime ontologique parce qu'il dénature ce qui nous différencie du monde végétal, la conscience.
« Un homme qui ne croit plus lui-même ce qu’il dit à un autre, régresse en deçà de la chose».
« Le mensonge est un crime contre soi-même, contre l'humanité », nous rappelle Kant.
C’est un constat un peu radical mais le digital bovarysé provoque une dénaturation de la conscience, une mystification intentionnelle. C'est la victoire de Bérénice sur Titus. De l'impétuosité absolue de la mystique du bonheur romantique sur les devoirs liés à sa charge ou à son héritage.
Je vais le dire directement mais le digital fait peser sur notre civilisation un risque mortel.
Une société où l’enjeu n’est plus de transmettre mais de paraître enfante des monstres. Ils se répandent sur les plateaux de la télé-réalité. Le ridicule et la médiocrité intellectuelle d’Emma Bovary deviennent un absolu et envahissent la Maison-Blanche. Symptômes de cette société postmoderne qui sanctifie la vulgarité.
La catastrophe n’est pas loin. Elle gronde.
À moins que nous options pour un changement de cap. Une rupture radicale.
La vie ne se mesure pas à l’entassement des objets mais plutôt à l’art de maîtriser ou plutôt de vivre le temps qui passe.
Rappelons-nous que le temps est ce que l’homme a de plus précieux. Nous pouvons conquérir l’espace, accumuler des choses mais le temps, lui, est unique. Les minutes que vous venez de passer à lire ce texte ne sont qu’à vous. Vous ne pourrez pas les racheter. Pas plus que vous ne savez combien de temps il vous reste à vivre. Il appartient au destin. Il est sacré.
Le temps, voilà le combat central que nous devrions tous, à notre échelle, mener. Reprendre son contrôle. Inscrire notre réflexion et nos actions dans le temps long. Consommer du temps avec nos proches plutôt qu’avec des écrans. Accepter de se perdre dans le visage de l’autre et non dans son avatar fantasmé.
Le jour où nous redeviendrons des bâtisseurs et non des destructeurs du temps, le digital ne sera plus un « monopole radical » mais redeviendra un espace d’échanges où des intelligences collectives et positives s'épanouiront à nouveau.
Une chronique du pionnier du Web français Bruno Walther
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
GANA, LA POSSIBILITÉ D’UN MILIEU
EXCLUSIF SENEPLUS - Trop seul, il l’est encore - En équipe nationale, le milieu devient trop grand pour les attentes qui pèsent sur lui - Il y a lieu de se demander pourquoi il est si performant en club et moins en sélection - INVENTAIRE DES IDOLES
Yaya Touré a fini sa carrière sans recevoir, il me semble, les louanges qu’il mérite. Régulier, virtuose, charismatique, l’armoire à trophées bien remplie, il est probablement l’un des meilleurs joueurs africains de tous les temps, et certainement un des meilleurs milieux de terrain du monde de la période récente. Sacré engin quand même ce bonhomme taquin, frère du fantasque Kolo Touré, avec ses longues jambes, son centre de gravité si bas pour un si grand, et cette forme de nonchalance presque lente que viennent réveiller des courses dignes de sprinters. Partout où il est passé, il s’est imposé. Discret, comme par assurance de son sacre à venir, il trahit même dans son allure cette arrogance propre à la certitude de ceux qui en ont à revendre.
Promis à l’enfer de la concurrence du Nou Camp, il en a fait son jardin. Pilier d’un FC Barcelone qui a donné à l’Europe l’une des plus belles équipe de l’Histoire. Critiqué pour le choix des pétrodollars émiratis à Manchester, il a donné une histoire au club, transformé le blues de l’insuccès en bleu de chauffe de la ville du nord de l’Angleterre. Manchester City en a fait une légende, sorte d’onction suprême du foot anglais. Yaya Touré joue surtout au foot postulant en prétendant sérieux à la filiation Legend of the game : Roy Keane, Steven Gerrard, Paul Scholes, Frank Lampard…
Habile des deux pattes, passeur hors pair, tank qui déchire les lignes, buteur, raffinement de l’enroulé, dribbleur, au besoin défensif, impossible à déposséder avec son jeu de fesse digne d’un Hazard ou d’un Moussa Dembélé, sentinelle, relayeur, meneur, c’est un modèle de joueur complet comme on en fait peu. Logique qu’en Côte d’Ivoire comme en Europe, le palmarès sanctionne un tel talent. Yaya Touré, c’est Pogba en mieux et bien plus tôt. Mais là où ses exploits portent un goût plus essentiel, presque politique, c’est que Yaya Touré a tordu le coup à cette malédiction qui veut que l’aire du milieu ne soit pas celle où l’Afrique fournit les plus grands talents.
Il était même devenu admis que les joueurs africains, par extension noirs, fussent des machines physiques, aptes à courir, à se dépenser, à s’occuper du sale boulot. De Makélélé au Real Madrid qu’il laissa orphelin à ce poste, à Marco Senna en Espagne, cette mégarde dans la perception, potentiellement raciste, est resté accolée du reste à des joueurs comme Ngolo Kanté : chantés pour leurs aptitudes physiques au risque de minorer leurs vertus techniques. Ce débat a même récemment secoué le monde du foot français, avec le scandale révélé par Médiapart sur la distinction entre noirs physiques et blancs techniques[i]. On eut le même problème avec Luis Aragonés, coach de l’Espagne, coupable de propos malveillants sur Thierry Henry qu’il comparait à Antonio Reyes[ii]. Moults autres exemples existent, cette croyance a infusé et reste difficile à désinstaller. Yaya Touré a fait sa part, bien d’autres aussi…
Mais le milieu de terrain reste pour les joueurs africains ou d’origine, évoluant sur la scène européenne, un théâtre de rêves inachevés. Qu’ils s’appellent Didier Zokora, prototype de ce 6 infatigable, apte au duel, Michael Essien variante plus polyvalent, feu Marc-Vivien Foe, Lassana Diarra etc., il est resté comme un halo qui nimbe les lauriers qu’on leur tresse. Dans un cran plus haut, plus offensif, qu’ils s’appellent Seydou Keita, Soumaïla Coulibaly, Jay-Jay Okocha, Patrick Mboma, Mehdi Nafti, Riyad Mahrez, Pascal Feindouno, le génie a connu sa gloire, ses rêves avortés, ses fortunes et infortunes. On admettait dans ce secteur qu’il y ait une diversité, pas des modèles en série figés, d’où la profusion et l’habilité à déjouer les étiquettes. Si parmi les attaquants aussi, et dans une moindre mesure les défenseurs, l’Afrique a produit des Didier Drogba, des Samuel Etoo, des Georges Weah, des Titi Camara, des Rigobert Song, des Samuel Osei Kuffour, les milieux sont restés malaimés, réduits à des rôles sans prestige, petits tacherons du football qui essayent dans leur réduit de faire le ménage.
A l’intérieur du Sénégal, cette idée s’est implantée jusqu’à la caricature : le 6 est devenu l’un des postes les plus convoités, production en série de joueurs aliénés par leurs rôles supposés et victimes d’une vulgate qui les rend prisonniers d’un football trop prévisible, où le métronome est dissuadé à cause de son physique au profit du bucheron. Cette tradition laisse des séquelles. On en voit encore des ravages. A la perception globale, s’ajoutent les convictions locales qui faussent l’idée d’un jeu séduisant, avec la promotion d’un football encore borné à entretenir le culte du duel physique.
Quand j’ai vu Idrissa Gana Gueye pour la première fois à Lille, je dois dire que j’ai été frappé par son visage juvénile et un côté taquin et déconneur qui était perceptible. On avait le même âge sensiblement. 8 ans plus tard, il l’est resté malgré la petite barbe qui se dessine. J’avais entendu dire de lui les merveilles que je ne tardais pas à découvrir. Le potentiel était là : le goût du duel, le don de harceler l’adversaire, de le faire déjouer, le flair de boucher les trous, le prodige des tacles et des interceptions, et balle au pied, par flash, des passes, des portées, des positionnements qui me l’ont tout de suite rendu sympathique. Dans un championnat de France qui manque singulièrement d’identité, où la prudence des coachs fabrique des équipes à la petite semaine, ce talent balle au pied de beaucoup de joueurs, celui de Gana aussi, a été comme empêché par un jeu sans folie.
A Liverpool, de l’autre côté, chez l’ennemi d’Everton, après l’étape rapide d’Aston Villa, la tunique bleue de Goodison Park a attesté de son passage d’un cap à un autre supérieur. Sous Koeman comme sous Marco Sylva, Gana s’est imposé dans cette Premier League qui, sans être le meilleur championnat, est l’un des plus intenses, des plus spectaculaires. Gana y a renouvelé ses registres et récité ses gammes. Jumeau d’un Ngolo Kanté, il a amené un souffle à ce milieu d’une équipe ambitieuse mais irrégulière. Assidu de ce championnat, j’ai vu, presque étape par étape, la prise de galon de ce joueur qui s’autorise, quoiqu’encore rarement, des moments de grâce, avec des passes qui cassent les lignes, un joueur qui frappe encore trop peu au but, et à qui il manque, comme à Sadio Mané, cette bonne dose de certitude qui fait les grands joueurs. Il tarde à donner à la filiation de Yaya Touré, cette belle descendance qu’elle mérite, tant le garçon reste anormalement timide, condamné à jouer dans ce ventre mou où ses exploits - et ils sont nombreux - sont relégués au registre de l’anecdote périssable.
Pourtant, l’Institut Diambars qui l’a formé, dont les pépites tardent à conquérir le monde, avait été le rêve de ce début de siècle. Pensé depuis 97 et lancé en 2003, il annonçait en fanfare l’encadrement prometteur qui faisait défaut. Son essoufflement dû à la concurrence et à l’imprévisibilité des choses liées à la loterie du sport, garde quand même en Gana un ambassadeur de renom. Le fer de lance de la promo 89/90 est une icône de cette marque déposée. Il est l’autre goût du rêve collectif, d’une génération de mômes à qui on donnait enfin les conditions pour réussir.
Trop seul, Gana l’est encore. Conséquence, en équipe nationale, le milieu devient trop grand ou trop petit pour les attentes qui pèsent sur lui. Là naît un autre complexe, propre à beaucoup de joueurs africains expatriés qui reviennent en sélection, une indiscipline, la passivité de l’encadrement qui les conduisent à vouloir sortir de leur rôle en club pour des ascensions de prestige qui perturbent l’équilibre de l’équipe. Avec la sélection, Gana est sans identité, sans doute est-il mal entouré, flottant dans son jardin où il se perd. Capable de fulgurance, mais bien souvent terne, accréditant presque l’idée qui court d’un manque d’investissement par rapport aux exigences de son club. Il y a bien lieu de se demander pourquoi il est si performant en club et moins en sélection. Question récurrente qui touche tous les joueurs africains quasiment. Nul n’est prophète en son pays ? Et quoi encore ? Le cadre, la rigueur, la célébration du jeu font-ils défaut ? Questions ouvertes, bien malin qui pourra y répondre.
Chez les Lions de la Téranga, le milieu a toujours été un parent pauvre, sauvé par les apparences. Dans les générations que j’ai suivies en tout cas avec assiduité, l’offre était là : la sobriété de Pape Sarr, le raffinement d’Amdy Moustapha Faye, le génie fragile d’Issa Ba et de Sylvain Ndiaye, les aboiements d’Aliou Cissé, les mastodontes relayeurs Salif Diao, Pape Bouba Diop, pour la génération en or de 2002. Fadiga excentré apportait dans ce concentré une dose de virtuosité. Mais la sélection du onze restait l’affaire d’un jeu besogneux que les flèches Henri Camara et El Hadj Diouf savaient sublimer avec un poil de baraka. Depuis cette tradition, le milieu est toujours resté un chantier, casse-tête des coachs qui ne trouve pas l’antidote par incompétence ou manque d’audace.
C’est comme si le poids de l’histoire revenait hanter avec son ombre les promesses. Les milieux récupérateurs reviennent toujours au galop. On leur dénie, pire, ils se dénient, la capacité à explorer d’autres horizons, d’autres zones de leur talent, se suffisant dans un attentisme fataliste de ce rôle de chien de garde d’un ordre du foot qui les chante avec une pointe de mépris. Yaya Touré, Seydou Keita, Mahamadou Diarra et quelques rares autres sont bien seuls, bien rares, bien lointains. Ils avaient contribué à dissoudre le cliché, mais l’œuvre sournoise du temps revient jeter son voile sur Gana et les autres.
Il reste dans les dernières prestations remarquables de Gana avec Everton à l’approche de la Can comme une promesse cependant, une grande promesse, celle de se hisser à la hauteur de son talent réel, pas celui de la réputation de son poste. Voilà l’enjeu pour lui, et pour notre équipe nationale qui présente avec Kalidou Koulibaly, Sadio Mané et lui, un grand joueur à chaque ligne. Il faut susciter le cadre pour accoucher du talent. Tâche d’Aliou Cissé mais qui en réalité va au-delà, tâche d’une école du football qui doit intégrer le pragmatisme sans sacrifier à l’esprit du jeu. C’est, en un mot, la possibilité d’un milieu, d’un vrai, juste, et souverain milieu. Il faut à Gana transformer l’essai. Récolter la graine de sésame de Diambars. Ne plus se contenter mais oser la hardiesse du ciel des rêves. Il a quelques années, quelques étapes, mais la certitude qui apparait par flash doit s’installer en régularité. Il faut s’imposer en maître du milieu, pas en domestique. Il faut tirer les ficelles, pas les cordes. C’est une question d’audace, et de refus de rester à sa place. Il faut le faire pour Yaya Touré.
Haut commis de l’administration publique sénégalaise, Mme Zeynab Mbengue est la première femme membre de la Cour des comptes. Elle a réussi à un concours très sélectif où les hommes dictent leur loi.
Pour la première fois de son histoire, la Cour des comptes du Sénégal va enregistrer en son sein une femme. Elle se nomme Zeynab Mbengue, elle est la seule femme dans la liste des sept nouveaux membres ayant intégré, depuis hier, suite à leur prestation de serment, le rang des magistrats de la Cour des comptes et par là l’institution. Le premier président de la Cour, Mamadou Faye, dans son discours, a relevé cette particularité de la dernière promotion. Zeynab Mbengue, s’est réjoui M. Faye, «met un terme à notre malaise pour une longue absence de diversité de genre en notre sein». Cette dame n’a pas été choisie pour représenter la gente féminine au sein de la Cour des comptes. Elle a réussi avec brio à un concours sélectif.
Son parcours dans l’administration sénégalaise montre à suffisance que le nouveau membre de la Cour des comptes a toutes les aptitudes pour assurer pleinement sa fonction de juge financier. Mme Zeynab Mbengue est un haut commis de l’Etat avec une expérience de plus de 15 ans au sein de l’administration publique sénégalaise. Elle a occupé, tour à tour, le poste de conseiller technique du ministre l’Economie, des Finances et du Plan, celui de directeur de la coopération et du développement à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Elle a quitté tout dernièrement sa fonction de secrétaire générale du ministère du Tourisme et des Transports aériens pour porter sa toge de magistrate de la Cour des comptes. La nouvelle magistrate se dit «très honorée et fière d’intégrer cette haute institution». «C’est un grand honneur de pouvoir faire partie de la Cour des comptes qui est une institution majeure au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Nous avons déjà fait une prestation de serment et nous avons juré de servir l’Etat et uniquement l’Etat, et nous allons nous y conformer et faire de notre mieux pour respecter ce serment», a déclaré Mme Zeynab Mbengue. La réussite de cette femme au très sélectif concours d’entrée à la Cour des comptes montre, d’après le premier président Mamadou Faye, «qu’il est bien possible de concilier merveilleusement vie professionnelle et vie familiale»
Par Sankoun FATY
POURQUOI TOUJOURS GASTON BERGER ET JAMAIS CHARLES N’TCHORERE
On peut envisager de rendre obligatoire le service civique national pour tous les jeunes entre 16 et 20 ans - Le Président Abdoulaye Wade ne disait-il pas : « dites-moi quelle jeunesse vous avez, je vous dirai quel peuple vous aurez » ?
Charles N’Tchoréré est le nom de baptême du Prytanée militaire de Saint-Louis (Pms). Etablissement d’excellence comme sa voisine l’Université Gaston Berger (Ugb) en ses premières années, mais à laquelle il se distingue nettement quant à la conduite de ses pensionnaires. En effet, les derniers événements survenus dans cette dernière, avec, encore une fois, des actes de violence et de vandalisme perpétrés par des étudiants sur les installations, les équipements et contre le personnel enseignant et administratif. Les limites de l’imaginable ont été franchies avec le déversement d’eaux usées de fosses septiques dans le bureau du recteur après sa mise à sac. Une semaine, jour pour jour après la fête de l’indépendance qui avait pour thème « Les forces de défense et de sécurité, exemple dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale », ces actes nous ramènent à la dure réalité des tares de notre société, pire encore, pourraient présager un sombre avenir pour elle dès lors que les auteurs sont ceux que la nation voyait préparer pour présider plus tard, à son destin. Un diagnostic sans complaisance devra être fait de ces événements pour aller au-delà des simples slogans appelant au civisme, en les traduisant par des mesures appropriées et effectives.
Dans la conférence que nous avions introduite en prélude à la fête nationale du 4 Avril, sur le thème de cette année que nous venons de rappeler, la réflexion est partie de l’observation des événements tragiques au Mali avec des tueries entre populations qui ont pourtant cohabité pendant des siècles, se sont brassées et ont donné des descendances métissées. C’est une nouvelle preuve de ce que nos nations recomposées dans les frontières héritées du colonialisme, sont encore fragiles et que les actes posés par les étudiants de l’Ugb sont les prémices de dérèglement social pouvant déboucher sur des crises aux conséquences imprévisibles. La récurrence des manifestations de rue pour les moindres revendications, et la montée constante en degré, des violences en particulier dans les campus universitaires, doivent amener les autorités étatiques à prendre des mesures à la dimension du danger qui plane sur l’avenir de notre pays. Les dernières « mesures d’apaisement », telles que la valorisation des bourses, la baisse du coût du ticket-restaurant, l’augmentation des capacités d’accueil des campus, l’amélioration du cadre infrastructurel des universités, jusqu’au « limogeage » du recteur de l’Ugb, n’ont pas entrainé l’infléchissement de la tendance. Nombre de Sénégalais et particulièrement les acteurs et partenaires de l’éducation, ont fini de faire le constat que ni ces mesures sociales hautement appréciables ni les médiations précédentes n’ont changé quoi que ce soit à la situation dans nos universités et particulièrement à l’Ugb. Je n’ai aucun doute sur la bonne volonté ni les talents de négociatrice de Madame Innocente Ntap Ndiaye, mais je ne crois pas que cette énième médiation peut mettre un terme définitif au cycle de violence dans cet établissement, surtout si elle doit empêcher la prise de mesures disciplinaires et judiciaires contre les auteurs de ces actes inqualifiables.
On serait emporté par un sentiment de désespoir pour notre jeunesse estudiantine, s’il n’y avait pas, à quelques encablures de l’Ugb, une toute autre réalité, chez les cadets lycéens du Prytanée militaire Charles N’Tchoréré de la même ville où un tel scénario n’est envisageable que dans un film d’horreur ou de fiction. Cela peut paraitre paradoxal que des enfants (de troupe) fassent preuve, à bien des égards, d’un comportement exemplaire et qu’à côté, des adolescents foulent au pied tous les principes de respects à l’endroit des « maîtres » et du bien public. L’explication est qu’au Pms Charles N’Tchoréré, l’enseignement est basé, comme dans toutes les écoles des forces de défense et de sécurité, sur l’éducation à nos valeurs nationales tirées de l’initiation des bois sacrés ou « case de l’homme » (Neegu goor des Wolofs, Bukutt des Diolas, Kee wuloo des Mandingues, etc.) qui font de l’adolescent, un homme mature, un citoyen accompli pour une nation forte. Telle est la voie. En effet, tout à l’opposé de la situation délétère à l’Ugb, au Prytanée militaire règne une vie réglée comme une horloge. L’élève nouvellement arrivé en 6ème est initié, à l’exemple de toutes les écoles militaires et paramilitaires, dans un rituel propre à chaque établissement mais avec les mêmes objectifs pédagogiques : l’acquisition des valeurs de discipline, d’humilité, de solidarité et de confiance mutuelle.
C’est de cette école que sont sortis de grands cadres qui n’ont pas tous épousé une carrière militaire et qui font aujourd’hui la fierté du Sénégal et de nombreux pays africains, entre autres, le Président Aly Saibou du Niger, les ministres Cheikh Tidiane Gadio, Serigne Mbaye Thiam, Mouhamadou Mactar Cissé, sans parler des Généraux-Président Robert Gueî de Côte d’Ivoire, Seyni Kountché du Niger, Lansana Konté de la Guinée-Conakry. Le thème de la fête de l’indépendance de cette année trouve ici toute sa pertinence. Celle d’adopter le mode de formation dans les forces de défense et de sécurité tel que conduit au Pms, pour « formater » un nouveau type d’étudiant à l’image des enfants de troupe dont les qualités ont été forgées autour d’une idée forte : l’esprit d’école. Il est une transposition dans les écoles militaires et paramilitaires du concept d’« esprit de corps » dans les forces de défense et de sécurité. On entend par « esprit de corps » comme « esprit d’école », « un attachement à un groupe trop vaste pour que tout le monde se connaisse personnellement, mais où les membres sont liés par des normes de comportement communes » ou encore, comme « un fort sentiment d’unité et de solidarité liant les membres d’un même groupe ».
La notion de patriotisme, parce que d’ordre purement sentimental, ne suffit pas à le traduire, il faudra y ajouter le comportement et l’action socialement positifs parce que producteurs de développement dans tous les domaines de la vie en communauté. La prière traditionnelle de l’Enfant de troupe, véritable hymne, se termine par « Mais mon Dieu, donnez-moi foi, force, courage afin que je puisse m’instruire pour mieux servir. Oh ! Mon Dieu, faites qu’au prix de dures épreuves, au sortir de ce prestigieux moule qu’est le Prytanée Militaire, l’enfant de troupe de tout horizon soit prêt à servir sa patrie dans l’efficacité, l’honneur et la discipline ». Ces mots reflètent tout un programme de vie scolaire normée pour un avenir citoyen réussi. Les curricula des études au Pms s’articulent autour de la culture de la cohésion et de la solidarité ainsi que du développement de l’esprit patriotique, valeurs qu’on retrouve toujours dans les « Daaras » et qui doit inspirer nos universités et autres établissements publics d’enseignement supérieur
1-La culture de la cohésion et de la solidarité
est la toile de fond des cours, discours, exercices, bref, de toutes les activités de l’élève. Il s’agit d’inculquer à chacun, un savoir tout court, un savoir-être et un savoir-faire aboutissant à des actions communes harmonisées en mettant l’accent sur : - la discipline : il y’a un règlement intérieur du Prytanée, cadre organisationnel hiérarchisé et inclusif, où le statut et le rôle de chacun sont définis et constamment évalués et sanctionnés positivement ou négativement ; - la vie en collectivité qui renforce la connaissance mutuelle et les liens de solidarité ; - le travail et les activités en commun qui créent l’interdépendance et la confiance en l’autre.
2-Le développement de l’esprit patriotique
Il est sous-jacent à toutes les composantes des curricula et des activités connexes des enfants de troupe. Comme composante de l’esprit de corps et de la citoyenneté, le patriotisme est l’attachement à un pays qu’on a choisi comme étant le sien, et, à travers ses symboles, on s’identifie. L’esprit patriotique repose donc sur une identité forte autour de laquelle s’expriment les spécificités du groupe social et de la nation prise globalement. D’une manière générale, l’identité, selon Joseph Ernest Renan, repose sur un ensemble de données culturelles : - des valeurs et idéaux communs : attachement aux traditions de l’Ecole et de la nation ; - des règles de comportement communes qui constituent la base éthique et déontologique (règlement intérieur, uniforme, règles d’accès aux locaux communs) ; - une histoire partagée : les références historiques, les armoiries, fêtes patronales ; - des attributs distinctifs et symboliques : drapeaux et étendards, devises, uniformes, insignes ; - un cérémonial commun : levée des couleurs, prises d’armes, cérémonies diverses, fêtes traditionnelles.
3- La culture de l’excellence
Elle consiste à installer les conditions d’une saine émulation qui pousse chaque élève au dépassement de soi, du travail individuel, et en cercles concentriques, jusqu’au niveau de l’établissement par rapport à l’extérieur. Ce n’est pas un hasard que le Pms se distingue toujours dans les concours généraux, défilés et très souvent dans les rencontres sportives. L’Ugb, conçue aux mêmes fins, est malheureusement gangrénée par une sorte d’activisme militant qui éloigne ses étudiants de l’essentiel de leur séjour dans ce « temple du savoir » par des grèves et autres mouvements épidermiques grevant sérieusement le quantum horaire jusqu’à l’invalidation d’année d’étude.
Dans un essai intitulé « La problématique de la citoyenneté au Sénégal », Mandiaye Gaye, écrivain-penseur, estime que le plus grand danger qui menace la vie de la Nation sénégalaise réside dans l’impatience et l’impréparation de la jeunesse. Impatience dans la réalisation des desseins qu’elle entrevoit et impréparée parce que pas ou insuffisamment formée. L’impatience par rapport essentiellement à l’action de l’Etat n’est concevable que quand le citoyen assure la plénitude de ses devoirs et assume ses véritables responsabilités.
En renouant avec la violence et les actes de vandalisme pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme étant de la lenteur anormale de la justice dans le traitement des événements pendant lesquels l’étudiant Fallou Sène a trouvé la mort, les étudiants de l’Ugb, qui comptent pourtant des apprenants juristes, oublient leurs propres responsabilités dans les faits qui sont constitutifs de délits et même de crime si le procureur de la République prend en considération les incendies volontaires des locaux perpétrés alors. Une lecture des dispositions de la loi 70-37 du 13 octobre 1970, relative à l’usage des armes et l’emploi de matériel spécial de barrage par les militaires de la gendarmerie et des membres de forces de police, permet de se convaincre que la procédure judiciaire ne concerne pas uniquement les membres des forces de l’ordre mais bien des étudiants.
La justice demeure la même pour tous. Mon souhait, pour conclure, est que le lecteur ne trouve pas dans ce texte un plaidoyer pour la militarisation des universités et établissements publics d’enseignement supérieur, mais plutôt une contribution à la réflexion sur le thème de la fête de l’indépendance du 4 Avril de cette année, présentant les forces de défense et de sécurité comme modèle dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale. Le Prytanée militaire étant une pépinière de ce modèle et qui de surcroit, est situé dans le même espace géographique que l’Ugb, théâtre d’actes les plus négatifs de la citoyenneté, m’a paru bien approprié pour démontrer la pertinence du thème en donnant à la jeunesse en général et aux étudiants en particulier un exemple d’éducation qui fera des prochaines générations une nation forte, solidement ancrée dans ses propres valeurs et réceptive aux « apports féconds du monde moderne », pour reprendre la formule du Président-poète Léopold Sédar Senghor. Plus concrètement, on peut envisager de rendre obligatoire le service civique national pour tous les jeunes entre 16 et 20 ans.
Pour les élèves du secondaire, instaurer deux périodes d’initiation au service militaire en casernes des armées, écoles de police, de gendarmerie ou tout autre lieu approprié, d’une durée de deux mois chacune et pendant les vacances suivant les examens du Bfem et du Baccalauréat, sanctionnées comme au Prytanée, par les diplômes de Préparation militaire élémentaire (Pme) pour les élèves de 3ème et de Préparation militaire supérieure (Pms) pour ceux de terminal. Les élèves inaptes à ce service militaire minima, pourraient être astreints au service civique national. Le Président Abdoulaye Wade ne disait-il pas : « dites-moi quelle jeunesse vous avez, je vous dirai quel peuple vous aurez » ?
Le Colonel (CR) Sankoun FATY
Juriste-Consultant
Société civile de Sédhiou
Groupe de réflexion et d’étude stratégique (Geres)
Sur les 35 finalistes du concours Huawei Tic, trois ont été retenus pour représenter le Sénégal à la phase finale prévue en Chine en mai prochain. Ils ont reçu, à Dakar, leurs trophées en présence du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hann
Les lauréats de la Huawei Ict Compétition Sénégal 2019 ont été récompensés le 19 avril dernier à Dakar. La cérémonie de remise des trophées était présidée par Cheikh Oumar Hann, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ce concours vise à récompenser l’excellence dans les Technologies de l’information et de la communication (Tic) dans l’enseignement supérieur.
Parmi les 35 finalistes primés à l’issue du concours qui a enregistré 800 participants, trois candidats ont été finalement désignés pour prendre part, en mai prochain, en Chine, à la phase finale de cet important évènement initié pour dénicher de jeunes talents universitaires doués en Tic. Ce concours s’inscrit également dans le cadre de la promotion du numérique au Sénégal soutenue par des initiatives, telles que « Sénégal Numérique 2025 ».
Les nominés sont : le Sénégalais Mouhamed Diagne, le Burkinabé Timothée Sondo et le Guinéen Mamadou Alimou Diallo, tous formés à Dakar. Ils feront face, en Chine, à des candidats qui viendront de 80 pays. Une prouesse saluée par l’ambassadeur de la Chine au Sénégal, Xhang Xun, et le président-directeur général de Huawei lors de la cérémonie de remise des trophées. Séduit par la compétence des lauréats, M. Xun a estimé que le Sénégal peut compter sur cette jeunesse bien formée en Tic pour engager une véritable transformation économique.
Le premier des trois primés a obtenu 985 points sur 1.000 contre 900 pour les deux autres au terme du concours. « Ces résultats illustrent la qualité de l’enseignement supérieur du Sénégal. Nous réitérons nos félicitations aux candidats et aux professeurs », a déclaré le diplomate. Xhang Xun a profité de l’occasion pour réaffirmer l’engagement de la Chine à soutenir les stratégies développées par le gouvernement sénégalais en matière de renforcement des compétences des jeunes dans le domaine du numérique. Dans le cadre de cette compétition, cinq étudiants ont pu bénéficier de bourses complètes dans les meilleures universités chinoises grâce au parrainage de l'ambassade de Chine au Sénégal. Dix autres étudiants ont été sélectionnés pour participer au programme « Seeds for the future » en Chine parrainé par Huawei.
Par Elhadji Ibrahima THIAM
«AUCHAN DÉGAGE» ! OUI, ET APRES ?
Les adeptes du «dégagisme» ont du pain sur la planche - Dans leur liste des «choses» à dégager, ils devront ajouter «Carrefour»
Oui, l’enseigne française, un des mastodontes du secteur de la grande distribution, 9ème au rang mondial, 3ème européen et 1er en France, est dans nos murs depuis janvier dernier. Mais, ce n’est que la semaine dernière que le premier magasin, ouvert au Point E, a été inauguré.
Les partisans de «Auchan dégage» ont donc vraiment du souci à se faire, car, comme on le voit, Auchan face à Carrefour, est un nain commercial. Et apparemment, ils en ont bien conscience puisque c’est le jour même de l’inauguration du premier magasin «Carrefour» que les invitations à un débat sur le thème «Combat contre les grandes surfaces étrangères : état des lieux et perspectives», prévu trois jours plus tard, sont tombées dans les mails des journalistes. Mobilisation générale au cours de laquelle, les mêmes éléments de langage, maintes fois martelés, ressassés et rabâchés, ont fusé à nouveau telle une ritournelle : «concurrence déloyale», «pertes d’emplois», «détournement de la clientèle», «dépendance alimentaire à l’extérieur», «rapatriement des bénéfices à l’étranger», etc.
Pour eux, il n’y a pas à comprendre. «Il faut que ces instruments d’asservissement, prolongement de la domination coloniale, dégagent de notre pays», s’époumonent-t-ils. Nous voudrions bien qu’Auchan dégageât, que «Carrefour» fichât le camp, que Casino pliât bagage, qu’Utile cédât la place, mais encore faudrait-il que nous ayons des champions locaux prêts à combler le vide que cela créerait. Sur ce point crucial, on n’entend jamais les adeptes du «dégagisme» faire des propositions. «La critique est plus facile que la pratique», disait George Sand. Et c’est bien là le problème. A la place de ces grandes surfaces, que propose-t-on aux consommateurs sénégalais qui y trouvent leur compte et qui, apparemment, en ont pour leur argent ? Voilà une question qui ne semble nullement préoccuper les «dégagistes».
Cette posture a quelque chose du comportement de l’activiste. Plus dans la bravade et la bravacherie que dans la force de proposition. Dans un contexte de mondialisation de plus en plus exacerbée, où les pays en développement se battent pour attirer les investissements directs étrangers, c’est quand même procéder d’un esprit rétrograde que de réclamer la fermeture de nos marchés à des multinationales, surtout dans un secteur abandonné par nos hommes d’affaires locaux plus prompts à investir dans le bâtiment que dans des filières à fort potentiel d’emplois. Les Sénégalais ont été longtemps sevrés de magasins de grande surface. Ce, depuis la faillite des magasins Sonadis (Société nationale de distribution du Sénégal, au début des années 2000) et la fermeture des supermarchés Filfili, propriété d’une famille libanaise éponyme. Il y a bien eu quelques tentatives de création de chaînes de supermarchés par la suite. On pense notamment à «Pridoux» lancé par la Ccbm. Mais, c’était surtout à l’échelle des quartiers à côté desquels fleurissaient des mini-markets.
Cependant, toujours est-il qu’aucune initiative d’envergure n’a prospéré jusqu’à ce que l’enseigne espagnole Citydia débarque au Sénégal en 2014 avant d’être rachetée par Auchan en 2017. Prix compétitifs (certains diront «dumping»), cadre propre et produits locaux, la stratégie d’Auchan fait mouche. Les clients assaillent ses magasins qui s’implantent même dans la lointaine banlieue. Les oligarques du commerce sénégalais, qui imposaient leur loi aux consommateurs obligés de subir hausse et pénurie organisées, sentent leur « pouvoir » vaciller. Que font-ils ? Rallier à leur cause le peuple du «dégagisme» toujours prompt à monter au créneau quand le «sujet» sent «français». Et pourtant, ces enseignes recrutent sénégalais, vendent sénégalais en partie, ont des fournisseurs sénégalais et paient des impôts. Nos «grands» commerçants et nos boutiques font-ils autant ? Pas si sûr. Justement, parlons de nos boutiques.
On accuse Auchan, Carrefour, Utile, Casino, d’être français et de rapatrier les bénéfices. Oublie-t-on que l’écrasante majorité des gens qui contrôlent nos boutiques ne sont pas « sénégalais » et que leurs bénéfices prennent le chemin d’un pays voisin au sud du Sénégal ? Dans ces boutiques, la main qui manipule la bouteille d’eau de Javel, le savon, le détergent, est la même qui tartine le beurre ou le chocolat dans le pain. Se pose ici la question de l’hygiène. Au moins dans les grandes surfaces, les règles d’hygiène et de sécurité alimentaire sont plus ou moins respectées et on peut s’y rendre en famille sans peur d’éclaboussures d’eaux usées. Pourquoi pensez-vous à nos marchés ?
PAR Malick CISS
L’ARME DU PÉTROLE
L’objectif de la Maison Blanche : « porter à zéro les exportations » de brut de Téhéran, un pays à l’économie dépendante de l’or noir.
Cette fois encore, pour faire plier l’Iran, les Etats-Unis ont décidé, lundi dernier, de mettre fin, à partir du 2 mai prochain, aux exemptions qui permettent à quelques pays (Chine, Inde, Corée du Sud, Japon, Turquie, Grèce, Taïwan et Italie) d’acheter encore le pétrole iranien. L’objectif de la Maison Blanche : « porter à zéro les exportations » de brut de Téhéran, un pays à l’économie dépendante de l’or noir.
La fin des dérogations est la suite des sanctions de Washington contre Téhéran après le retrait américain de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015. Dans son bras de fer avec l’Iran, le président américain compte surtout asphyxier ce pays à l’économie très dépendante de ses ressources en hydrocarbures. Avec le secret espoir de pousser le peuple iranien dans la rue pour venir à bout du régime des Ayatollahs. L’énergie, c’est le nerf de l’économie mondiale, une redoutable arme pour faire plier un adversaire. On se rappelle la guerre du Kippour de 1973, lorsque les pays arabes producteurs ont imposé un embargo pétrolier contre les pays soutenant Israël, et décidé eux-mêmes (et non plus les compagnies occidentales) de fixer les prix qui ont été multipliés par quatre en quelques semaines. Le monde venait de prendre conscience que l’arme du pétrole pouvait faire très mal.
L’arme du pétrole peut être utilisée aussi contre un producteur en lui fermant le marché international, comme c’est le cas avec l’Iran, ou en inondant celui-ci pour obtenir une baisse des cours. L’économie vénézuélienne, un pays dépendant de l’or noir, est à genoux depuis l’instauration de sanctions de la part des Etats-Unis déterminés à en finir avec le régime de Nicolas Maduro. La chute vertigineuse de 115 à 40 dollars du baril en 2015-2016 avec l’abondance du gaz de schiste américain et la hausse de production de l’Opep en 2015- 2016 avait incommodé les économies russes et iraniennes, les experts accusant Saoudiens et Américains de se servir du pétrole contre leurs adversaires. Cette fois, dans sa stratégie contre l’Iran, les Etats-Unis comptent beaucoup sur leur allié saoudien. D’ailleurs, Riyad s’est dit prêt à stabiliser le marché et l’Irak est dans les dispositions d’exporter 250.000 barils supplémentaires pour le même but.
En réalité, Washington n’a pas accordé des dérogations à ces huit pays susmentionnés pour leurs beaux yeux, mais pour éviter une hausse des prix sur le marché qui serait sevré du brut iranien, synonyme de baisse de l’offre. Gare aux récalcitrants, prévient le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo : « Si vous ne respectez pas cela, il y aura des sanctions ». Une décision qui n’a pas du tout plu aux concernés, surtout à la Chine, qui représente, avec l’Inde, le tiers des capacités de production de l’Iran, soit un million de barils par jour. En voulant priver la Chine d’un de ses principaux fournisseurs, les Américains risquent de jeter de l’huile sur le feu dans leur guerre commerciale contre ce pays. Et puis, l’autre risque, c’est la flambée des prix, le marché étant très sensible à tout ce qui touche le Moyen-Orient.
Les cours du brent de la mer du Nord, référence du marché mondial, ont évolué à +2,75 % à 73,95 dollars le baril lundi dernier, après qu’il a atteint auparavant 74,3 dollars, soit la plus forte hausse depuis novembre 2018. Il n’est pas sûr que les cours baissent de sitôt à cause des incertitudes sur la Libye qui a renoué avec les démons de la violence. Ce serait au grand désespoir de Trump qui a toujours fustigé la cherté du baril. Mais un baril plus cher ferait aussi les affaires des Etats-Unis qui sont revenus sur le marché en tant que producteur. Selon l’Agence internationale de l’énergie (Aie), les Américaines devraient atteindre leur indépendance énergétique vers 2020 et pourraient donc se passer de l’or noir des pays du Golfe. L’agence s’attend même à ce que les Etats-Unis deviennent des exportateurs nets d’hydrocarbures d’ici à 2030. Pour le moment, ils se servent bien de cette ressource pour affaiblir Téhéran. Mais, tout comme ses cours à la bourse, le pétrole, c’est toujours l’incertitude et une arme à double tranchant
Par El Hadji Momar WADE
LE RÉVEIL DES PEUPLES
L’arrogance injustifiée des dictateurs et leur absence choquante de compassion pour les masses laborieuses mènent souvent à leur perte sans qu’ils s’en rendent compte aveuglés par leur vaine quête de pérennité au pouvoir
Cette année 2019 va être surement marquée d’une pierre blanche dans les annales politiques internationales. Incrédules, les observateurs et autres analystes politiques assistent à un réveil des peuples. Un air frais et revivifiant balaye d’une manière surprenante les nomenklaturas et les oligarchies qui se sont crues invincibles ; elles semblent oublier que l’histoire réserve souvent des sorts tragiques aux oppresseurs.
Les nombreux exemples historiques en témoignent à suffisance (Ceausescu en Roumanie, le shah en Iran, Ben Ali en Tunisie, Menguitsu Haile Myriam en Ethiopie, Blaise Compaoré au Burkina etc…) analyse des revers des adeptes de la dictature… l’arrogance injustifiée des dictateurs et leur absence choquante de compassion pour les masses laborieuses mènent souvent à leur perte sans qu’ils s’en rendent compte, aveuglés par leur vaine quête de pérennité au pouvoir. En France, fidèles à une grande tradition de lutte héroïque, ce peuple, issu des gaulois, qui ont combattu courageusement l’armée romaine de l’empereur césar, a su rester debout depuis la révolution de 1789. Louis XVi en a été la preuve vivante. Il a été envoyé à la guillotine en compagnie de son épouse Marie Antoinette par Robespierre, Marat, et les autres révoltés de l’époque. « les gilets jaunes », ces révolutionnaires de type nouveau, optent, eux, pour l’envahissement quotidien des ronds-points, carrefours et grandes avenues parisiennes et provinciales depuis novembre dernier. une séquence temporelle de manifestation inédite en hexagone ; même la prestigieuse avenue des champs Elysées n’est guère épargnée. ces « desperados » du troisième millénaire se mobilisent contre le nouveau locataire du palais présidentiel français. Emmanuel Macron, -cet ancien agent de Rothschild, ayant empoché près de quatre millions d’euros après son départ de cette banque juive ayant pignon sur rue depuis le 17éme siècle- est incontestablement le président servile des milliardaires et un suppôt du grand capital comme disait Karl Marx.
Impitoyable, la politique de cet énarque indigne lamine les acquis des travailleurs conquis de haute lutte avec le gouvernement de Léon Blum depuis le front populaire en 1936. Sans vergogne, le jeune époux de la sexagénaire Brigitte Macron protège les milliardaires en réduisant ou en annulant les impôts sur les grosses fortunes tout en taxant les retraités et les travailleurs. ce cri du cœur d’une vieille retraitée nantaise en témoigne amplement : « depuis le décès accidentel de mon unique fils, je ne mange plus de la viande, parce que j’ai une pension de 400 euros net. après le payement de ma location, il me reste à peine quelques 60 euros. Je ne me nourris que de lait et de pain. Que faire d’autre ? » Quel désespoir populaire unique dans la longue histoire de la cinquième république.
Autre indignation d’un jeune « Gilet jaune » : « Je gagne à peine 1100 euros net. Je vis en province et le transport public est ce qu’il est dans ma région. Je dépense près de 280 euros en carburant chaque mois. Après, il me reste à régler les diverses factures (électricité, eau, gaz, téléphone.) Que me reste-t-il pour le caddie hebdomadaire au supermarché et la crèche de mon fils ? Je rappelle que je suis marié. Je manifeste jusqu’à ce que le président Macron et son gouvernement d’incapables s’occupent de nous parce que nous ne pouvons pas résoudre nos difficultés sans l’aide d’autorités responsables. Je reste manifestant jusqu’à ce notre situation se décante » l’Algérie, elle, reste un cas assez particulier. la nomenklatura politico-militaire issue du parti historique, le front de libération nationale (fln). cette grande formation historique a combattu sans désemparer avec un effarent sous équipement militaire les colons français jusqu’aux accords d’Evian en 1962 qui ont abouti à l’accession de la souveraineté internationale de ce brave peuple algérien. a partir de cette période réjouissante, les oppresseurs prennent la couleur locale. les nombreux martyrs tombés les armes à la main ou lâchement assassinés comme le président Mouhamed Boudiaf ne méritent guère ce sort peu enviable. cette bourgeoisie algérienne est l’une des plus méchantes et se sont emparés de tous les leviers du pouvoir et tous les créneaux économiques porteurs dans un contexte de terreur peu commune dans le Maghreb et Afrique. Les généraux algériens ont refusé une incontestable victoire électorale au fis d’Ali Belhadj. Peu justifié, ce refus a abouti à une longue guerre civile entre les islamistes et l’armée. Plus de cent mille algériens ont trouvé la mort en raison de l’entêtement de cette bourgeoisie peu ouverte au dialogue politique. cette fois ci, ce grand peuple refuse ce diktat insensé des généraux qui accaparent toutes les ressources de ce pays qui regorge de gaz et de pétrole. Si les hommes et les femmes résistent aux menaces et autre répression, le régime ignoble des généraux qui a déjà détourné plus de neuf cent(900) milliards dollars tombera à n’en pas douter comme un fruit mûr. alors disons aux frères d’Alger, d’Oran et autres localités du pays Ouari Boumediene : résistance au Soudan, la question est quasi réglée. la révolte du pain a eu raison du Président Oumar El Béchir après trente ans de règne sans partage. comme on le voit, le réveil est déjà une réalité chez les qui font fi de la passivité.