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28 juillet 2025
DIONNE ASSURE LA ''TRANSITION''
Ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne est renforcé en ce début du quinquennat de Macky Sall. Mais ce ne sera que de courte durée puisqu’il lui est chargé de mener la réforme institutionnelle
Ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne est renforcé en ce début du quinquennat de Macky Sall. Mais ce ne sera que de courte durée puisqu’il lui est chargé de mener la réforme institutionnelle qui va supprimer le poste de Premier ministre. Ilva ainsi assurer la «transition» en attendant de passer le relais à Macky Sall qui va, au bout des choses, occuper les fonctions de chef d’Etat et de gouvernement.
Mahammad Boun Abdallah Dionne a été reconduit, samedi dernier, à la tête du gouvernement. Cumulativement à sa fonction de Premier ministre, il est nommé ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République. Mais son maintien comme Premier ministre (Pm) sera certainement de courte durée. Le temps, en effet, de mener certaines ré-formes parmi lesquelles la suppression du poste de Pm. Au sortir de son face-à-face avec le Président Macky Sall, Mahammad Boun Abdallah Dionne a informé que celui-ci souhaite commencer les grandes réformes administratives par le haut de l’Exécutif.
Il s’agit, dit-il, de diminuer les goulots d’étranglement pour que l’information circule davantage et qu’il puisse dérouler comme il l’entend toute son ambition portée par la phase 2 du PSE qui est le soubassement programmatique de son action pour ce deuxième mandat. Boun Dionne confie dans la foulée que le chef de l’Etat lui a demandé de préparer et de finaliser, dans les prochains jours, au plus tôt après la composition du gouvernement, cette grande réforme pour aller vers le mieux d’Etat.
«Et cette réforme passera par la suppression de l’échelon intermédiaire qui est le Pm. Et une fois que ceci sera fait, bien entendu, la deuxième fonction qu’il vient de me confier prendra le dessus»,a-t-il annoncé. A préciser qu’au bout du processus, le poste de Premier ministre va disparaître de l’attelage institutionnel. Et par voie de conséquence, toutes les charges dévolues au chef du Gouvernement vont revenir au président de la République.
A noter également qu’après Léopold Sédar Senghor en 1963et Abdou Diouf en 1983, ce sera la troisième fois que le poste de Premier ministre sera enlevé de l’architecture institutionnelle. Par ailleurs, Mahammad Boun Abdallah Dionne a tenu à remercier Macky Sall pour la générosité à son endroit ; non sans dire qu’il est venu un temps nouveau, le temps d’un mieux d’Etat pour rapprocher justement l’administration des administrés. «Ce que le président de la République souhaite faire, c’est qu’il y ait davantage d’impact pour les populations»,répète-t-il.
Poste DE Secrétaire général Du gouvernement : Maxime Jean Simon Ndiaye remplace Seydou Gueye
En outre, samedi dernier, toujours dans le cadre de la désignation de l’équipegouvernementale qui va accompagner Macky II, naturellement, il a été mis fin aux fonctions du ministre Secrétaire général de la Présidence de la République Maxime Jean Simon Ndiaye. Ce dernier a été remplacé par Ma-hammad Boun Abdallah Dionne. Cependant, Maxime Jean Simon Ndiaye a été nommé Secrétaire général du gouvernement, en remplacement de Seydou Gueye.
par sidy diop
LES SURPRISES DU CHEF
Entre la suppression de la Primature, l’éclatement du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, la sortie d'un nombre historique de membres de l’APR, le nouveau gouvernement regorge de surprises
Mais, l’on perçoit, en filigrane, l’option du président de la République de promouvoir la compétence au détriment du tout politique.
Le Premier ministre l’a dit, le président Macky Sall a voulu, au moment de cocher les noms sur la longue liste des ministrables, impulser un nouvel élan et donner un nouveau souffle à l’action gouvernementale. Il faut dire que sa main a été lourde avec pas moins de 20 des anciens ministres du gouvernement sortant. La liste, publiée hier, révèle de grosses surprises avec la non-reconduction de compagnons de la première heure (cf. par ailleurs). La première des surprises aura, sans doute, été la suppression du poste de Premier ministre dans notre armature institutionnelle.
Au terme de la réforme qui est annoncée, Mahammed Boun Abdallah Dionne devra se contenter du poste de ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République. Il restera, de facto, le numéro deux du gouvernement, mais son rôle s’en trouvera fortement transformé. En effet, le secrétaire général de la présidence est un personnage pivot dans le dispositif présidentiel puisqu’il est l’autre patron du palais présidentiel juste derrière le chef de l’Etat. Il est le plus haut fonctionnaire de la présidence et le principal collaborateur du chef de l'Etat. Ses fonctions sont multiples : il est à la fois conseiller politique et stratégique, porte-parole. Il assure aussi la coordination avec le gouvernement, fait remonter au président toutes les informations qu’il juge utiles, filtre les dossiers, jette un œil sur les discours importants, prépare le Conseil des ministres, gère les affaires privées du chef de l’Etat. Il est, en somme, le tampon entre le président de la République et tout le reste. On peut en déduire donc que même si la fonction de Mahammed Boun Abdallah Dionne change, sa place demeure centrale dans le dispositif mis en place par le président de la République. Le cas du Premier ministre évacué, on pouvait logiquement s’attendre à des changements profonds et, il faut l’avouer, on a été largement servi. Avec 16 nouveaux ministres (50 % du nouveau gouvernement) et 20 sortants, le président Macky Sall affiche clairement sa volonté de promouvoir la compétence au détriment du tout politique. C’est cette logique qui explique la nomination de nombre d’anciens directeurs généraux qui, en plus de la casquette politique, affichent un profil technique très affirmé. On peut citer les noms de Makhtar Cissé, directeur général de la Senelec, Abdou Karim Sall, directeur général de de l’Artp, Cheikh Oumar Hanne du Coud, Samba Ndiobène Kâ de la Saed, etc.
A contrario, nombre de compagnons historiques n’ont pas eu l’heur de voir leur bail avec le gouvernement renouvelé. On peut penser, avec ces choix, que le président Sall n’est plus dans une logique politique mais plutôt dans une optique de résultats. L’autre changement majeur est l’éclatement du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, lequel a été scindé en deux. D’une part, il y a le ministère des Finances et du Budget confié à Abdoulaye Daouda Diallo et, de l’autre part, le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération qui sera dirigé par Amadou Hott. Amadou Bâ, l’ancien titulaire du poste, migre au ministère des Affaires étrangères. Toujours considéré comme un super ministère, la réforme de ce département a été théorisée par nombre d’observateurs, mais la carrure de celui qui l’occupait et son implication dans la bataille de la reconquête de Dakar soulèvent des interrogations légitimes. Promotion ? Sanction ? L’avenir nous édifiera. Par contre, en renouvelant sa confiance à Aly Ngouille Ndiaye, le président Sall tranche dans le vif le débat soulevé par l’opposition visant la promotion d’un ministre de l’Intérieur neutre. Il faut, en outre, noter que si les partis alliés comme le Ps et l’Afp gardent leurs positions, en termes de nombre, dans le gouvernement, le rôle qui est leur est dévolu.
Le socialiste Serigne Mbaye Thiam, contesté au département de l’Education nationale, atterrit au ministère de l’Eau et de l’Assainissement dans un contexte compliqué de renouvellement du contrat d’affermage de la ressource que se disputent la Sde et Suez. Il est remplacé par Mamadou Talla, un fidèle de Macky Sall. Une manière pour ce dernier de reprendre en main un secteur gangréné par des grèves multiples. Aminata Mbengue Ndiaye, jusqu’ici inamovible ministre de l’Elevage, hérite du département des Pêches. Elle est remplacée par Samba Ndiobène Kâ, le directeur général de la Saed, très influent dans le Djolof. Dernier enseignement à tirer de la mise en place de ce nouveau gouvernement : les alliances politiques nouées sur la dernière ligne droite de la présidentielle n’ont pas abouti à des consécrations gouvernementales. Aucun des responsables politiques péjorativement appelé « transhumants » n’a été appelé au gouvernement ; ce qui confirme la volonté du président de la République de s’affranchir des coteries politiques.
VERS LA SUPPRESSION DES FONDS COMMUNS
Le chef de l'État prépare, dans le souci de réformer la haute administration qu'il veut mettre en mode fast-tract (voie accélérée), un grand chamboulement
Après la suppression du poste de Premier ministre, le chef de l'État prépare, dans le souci de réformer la haute administration qu'il veut mettre en mode fast-tract (voie accélérée), un grand chamboulement qui fera, selon Walf Quotidien, grincer des dents.
Macky Sall s'attaquera ainsi aux cloisonnements, c'est-à-dire "l'esprit de corps qui pollue l'administration". Les fonds communs devraient également, indique le journal, être supprimés. Au motif que l'État ne paie jamais deux fois pour le même travail.
HOMME-LIGE
Derrière le timbre de sa voix sourde, Maxime Jean Simon Ndiaye renvoie l’image d’un homme de dossiers, pointilleux et doté d’un sens profond de l’Etat.
Depuis 2013, cet administrateur civil discret est au cœur du dispositif étatique en tant que secrétaire général de la présidence de la République. En migrant au poste de secrétaire général du gouvernement, Maxime Jean Simon Ndiaye va avoir une fonction un peu plus politique.
Il a la frimousse du gendre idéal, toujours bien propre sur lui-même. Derrière le timbre de sa voix sourde, Maxime Jean Simon Ndiaye renvoie l’image d’un homme de dossiers, pointilleux et doté d’un sens profond de l’Etat. Cette scène où l’on voit cet administrateur civil à la silhouette frêle annoncer, sans sourciller, devant les micros des télévisions, son propre limogeage est tout simplement de l’ordre de l’inédit. C’est que, entre vendredi, jour de la démission du Premier ministre et de son gouvernement, et samedi, jour de la reconduction du même Premier ministre, Maxime Jean Simon Ndiaye a été le principal animateur d’un cérémonial républicain dont l’épilogue était attendu avec impatience par tous les Sénégalais : le nouvel attelage gouvernemental. Cet ancien préfet constitue, avec le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, le binôme inamovible de l’actuel régime, la passerelle entre le premier et le second mandat du président Macky Sall. Ils sont les hommes de confiance du chef de l’Etat. Même s’il attire très peu la lumière sur lui, ce pur produit de l’Ecole nationale d’administration (Ena) n’en est pas moins pourtant un collaborateur de longue date du président Macky Sall.
Leur compagnonnage commence en 2004 lorsque l’actuel chef de l’Etat, alors Premier ministre, l’appela à ses côtés comme conseiller technique. Deux ans plus tard, cet inspecteur général d’Etat passa conseiller spécial à la Primature avant d’être promu directeur de cabinet adjoint du Premier ministre. Et quand le président Macky Sall migre de la Primature à l’Assemblée nationale, il l’amène avec lui pour en faire un conseiller spécial. C’est donc tout naturellement qu’un an seulement après son accession à la tête du Sénégal, le président le choisit pour occuper le poste hautement stratégique de secrétaire général de la présidence de la République. Maxime Simon Ndiaye était alors en poste, depuis deux ans, au ministère de l’Intérieur en tant que chef de la Division des études, de la législation et du partenariat avec les Organisations non gouvernementales (Ong).
En occupant aujourd’hui le poste de secrétaire général du gouvernement, Maxime Simon Ndiaye, né le 18 novembre 1969 à Dakar, glisse vers une fonction plus politique. Ce nouveau challenge ne devrait pas lui faire peur, lui qui, jusqu’ici, mène une carrière lisse après de brillantes études. Il est titulaire de plusieurs diplômes notamment du 3ème cycle en relations internationales approfondies au Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Paris (France) en 2003. Cela, après avoir décroché un Diplôme d’études supérieures spécialisées (Dess) en administration et gestion publique à l’Université Panthéon de Paris 2. Maxime Jean Simon Ndiaye est aussi diplômé de l’Ecole nationale d’administration (Ena) de Paris, en cycle long après qu’il a obtenu, en 1998, son brevet de l’Ecole nationale d’administration (Ena) de Dakar.
LE KHALIFE DONNE UN COURS SUR L’HISTOIRE DU VILLAGE DE MÉDINA GOUNASS
C’est un évènement religieux, qui cristallise les attentions des populations de Tambacounda.Il se déroule dans un endroit situé à 10 km de la cité religieuse de la confrérie de la Tidjaniya.
En recevant dans son salon, samedi passé, une délégation de représentants de l’Etat du Sénégal conduite par le gouverneur de la région de Kolda, le khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ, a cru bon d’enseigner l’histoire de cette cité religieuse fondée par son défunt père vers 1935. C’était à l’occasion du démarrage de la retraite spirituelle de 10 jours baptisée «Daaka».
C’est un évènement religieux, qui cristallise les attentions des populations de Tambacounda. Le gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, et une forte délégation d’autorités techniques et administratives départementales et régionales ont assisté, samedi passé, à la cérémonie officielle de lancement de la retraite spirituelle de 10 jours à Médina Gounass, dans le département de Vélingara au Sud du Sénégal. C’est le «Daakaa». Il se déroule dans un endroit situé à 10 km de la cité religieuse de la confrérie de la Tidjaniya. Auparavant, la délégation officielle a été reçue vers 17 heures au domicile du khalife à Gounass. Après les salamalecs et le service de boissons sucrées et bien glacées aux hôtes, le khalife a donné un cours d’histoire sur le processus de création du village de Gounass. La voix à peine audible, étouffée par le poids de l’âge certainement (84 ans), Thierno Amadou Tidiane Bâ a enseigné : «Ce lieu était une forêt. Dieu a décidé qu’il va accueillir des populations vers 1935. Lorsque le khalife Thierno Mahamadou Saïd Bâ (son père) est arrivé dans les parages, il a été accueilli par le chef de canton de l’époque Yéro Diénaba Baldé.» Il reprend : «C’était entre 1935/1936.Celui-ci lui ordonna de défricher le site de son choix pour y ériger son village. Un tour dans les environs et il indiqua à ses talibés un endroit et déposa ses bagages sous un arbre pour se reposer. De cette époque à aujourd’hui que de progrès et d’évolution par la grâce de Dieu. C’est Lui qui en a voulu ainsi.» Il poursuit : «A l’époque, les populations autochtones n’étaient pas très islamisées. Le khalife consacra une bonne partie de ses activités à enseigner le Coran et surtout à islamiser et à construire des mosquées. Rendons grâce à Allah.» Et puis d’inviter les pèlerins à pratiquer un islam de tolérance, de solidarité, de justice et surtout d’éviter de faire dans la provocation pour une stabilité de nos sociétés.
FONDATEUR DE GOUNASS
Le premier khalife de Gounass, Thierno Mamadou Saïd Bâ, est né vers 1900 dans le village de Thikité (département de Podor), au Nord du Sénégal. Il a eu plusieurs maîtres dont Thierno Yéro Baal Anne de Nguidjilone (Matam) et Thierno Hameth Baba Talla à Thilogne (Matam). Il aurait eu comme premier enseignant coranique, le maître de son père (Thierno Saïdou Bâ), Cheikh Moussa Camara. Celui qu’on a surnommé Siradji dine (le phare de la religion), dans son souci de pousser ses connaissances islamiques s’est rendu au Sud du pays, à Kolda puis à Médina Elhadji, village à 17 km de la capitale du Fouladou. Il y avait comme maître Seydi Aly Thiam. Il se mit modestement au service de se marabout durant 6 ans. Celui-là avait des peulhs Fouladou comme principaux talibés. Avant sa mort, Seydi Aly Thiam mit à la disposition du talibé très spécial dont il a détecté les qualités et dons spirituels, une centaine de disciples. Flairant que cet érudit ne serait pas très aimé à Médina Elhadji, il lui indiqua de s’installer à l’Est du département de Vélingara, dans un endroit qu’il n’aura pas de peine à identifier une fois sur les lieux. Ainsi cent talibés peulhs Fouladou l’accompagnèrent, en plus de ses deux épouses et d’un de ses hommes de confiance. C’était vers 1935. Le marabout a déposé ses baluchons dans la province du Kantora, dirigée à l’époque par Yéro Diénaba Baldé, habitant le village de Témento. Le marabout et ses talibés fondèrent leur village, sur autorisation du chef de canton, à côté d’un cours d’eau, pour des raisons de commodités sociales. Ce cours d’eau s’appelait Kossobo. Et à côté, il y avait un village nommé Gounaye (ce qui devint Gounass). Il nomma le village Médina, en référence à Médina Elhadji, le village du département de Kolda d’où sont originaires la plupart de ses compagnons. Et comme à quelques km de là il y avait le village de Médina Pakane (il existe encore), on disait Médina près de Gounass, pour éviter toute confusion. Ainsi, au fil des ans, la locution prépositive, «près de» disparut pour donner Médina Gounass.
Le Fouladou d’alors était très faiblement islamisé, selon notre interlocuteur. Le fondateur de Gounass, prit son bâton de pèlerin pour l’islamisation de plusieurs villages. C’est dans ce contexte qu’il initia des périodes de retraite spirituelles pour prier, lire le Coran, invoquer Dieu pour avoir la force et le pouvoir de conquérir le cœur des peulhs du Fouladou en la religion de Mohamed (Psl). Ainsi naquit ce qui devint «Daaka», qui signifie en langue mandingue, campement/regroupement. Il construisit plusieurs mosquées et islamisa des milliers de fils du Fouladou.
A chaque fois que l’érudit peulh rencontrait de la résistance dans sa campagne d’islamisation dans un village donné, il fondait à côté un village où il créait une mosquée, une école coranique et laissait un imam. C’est le cas de Médina Pakane, qui voulut rester animiste. Il déménagea ses fidèles pour fonder les villages de Taoubatou, karamatou et Taïba - tou. Des villages qui existent encore à côté du village rebelle de Médina Pakane. Les exemples sont nombreux.
«EN TANT QUE PREMIER MINISTRE, J'AI MENE LE PROJET DE SUPPRESSION DU POSTE DE CHEF DE GOUVERNEMENT»
L’histoire retient qu’avant Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’actuel président de l’Assemblée nationale est le dernier Premier ministre qui a été mis en place pour supprimer...
L’histoire retient qu’avant Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’actuel président de l’Assemblée nationale est le dernier Premier ministre qui a été mis en place pour supprimer... son propre poste. Moustapha Niasse a mené cette mission pendant 26 jours et pense qu'il doit être dans les cordes d'un homme d'Etat.
Avant 1983, il avait gravi les échelons de la haute fonction sans encombre. Directeur de cabinet, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement puis ministre des Affaires étrangères sous le Président Léopold Sédar Senghor. Après la première élection de Abdou Diouf en 1983, c’est sans grande surprise que Moustapha Niasse est nommé Premier ministre le 3 avril avec une mission bien spécifique : mener à bien le processus de suppression du poste de chef du gouvernement. En vingt six jours, il allait s'acquitter de sa mission « sans état d'âme », rappelle l'actuel président de l'Assemblée nationale. Moustapha Niasse est d'avis que « quand on aime son pays comme un homme d'État, on doit accepter, et par dessus tout, de réaliser ce projet ». Évoquant son expérience d'avril 1983, il raconte que « pendant vingt-six jours, j'ai mené ce projet phare de la présidence de Diouf, car il était porteur d'espoirs et d'avantages ».
Commentant le projet actuel, le président de l'Assemblée nationale révèle que son auteur l'avait mis au parfum : « Le Président Macky Sall m'avait mis au courant de son projet. Il m'en avait parlé et je trouve que c'est une excellente chose. J'approuve ce que le Président Sall a fait (ndr : le projet de suppression du poste de Premier ministre). C'est une bonne chose parce qu'il va donner des avantages certains dans la conduite de la gouvernance et dans la réalisation des projets du quinquennat ».
«IL Y AURA DES INCIDENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES NON ENCORE MAITRISABLES»
Le docteur Yaya Niang, chercheur en Droit public à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, estime que cette décision favorisera une concentration des pouvoirs de l’Exécutif qui reviennent au chef de l’Etat.
Le Docteur Yaya Niang, chercheur en Droit public à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, estime que cette décision peut être un argument opérant du point de vue de l’action administrative, mais avec des incidences juridiques et politiques non encore maîtrisables
Un gouvernement sans Premier ministre, ce sera la nouvelle configuration de l’équipe gouvernementale qui va travailler à mettre en œuvre la vision du président Macky Sall. Cette question suscite moult interrogations. Mais le docteur Yaya Niang, chercheur en Droit public à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, estime que cette décision favorisera une concentration des pouvoirs de l’Exécutif qui reviennent au chef de l’Etat. « Ça pourrait justifier que c’est seul le président de la République qui est élu directement au suffrage universel. Mais dans nos démocraties modernes, on a tendance à déconcentrer le pouvoir, à distribuer du pouvoir et des responsabilités. Cette suppression va permettre une concentration de tous les pouvoirs de l’Exécutif entre les mains du président de la République », fait savoir Yaya Niang, non sans préciser que l’exercice du pouvoir au sein de l’Exécutif était jusque-là partagé entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement. Mais, précise le Docteur Yaya Niang, cette suppression annoncée est fondée et justifiée du point de vue de l’efficacité administrative. Car, fait-il remarquer, le président Macky Sall a fait part de sa volonté de rendre « plus efficaces ses actions » pour répondre avec célérité aux demandes, notamment celles de l’emploi des jeunes. « Du point de vue de l’administration, de l’efficacité, du pragmatisme de l’administration, étant donné qu’il y avait le bicéphalisme au sein de l’Exécutif, on va ramener les activités primatoriales et les rattacher directement à la présidence. Donc, cette justification peut être invoquée », argumente-t-il. Toutefois, la suppression du poste de Premier ministre peut avoir « des incidences politiques et juridiques non encore maîtrisables », selon M. Niang.
S’agissant de l’incidence juridique, indique-t-il, le Sénégal a un régime hybride, avec des éléments à la fois d’un régime présidentiel et des éléments d’un régime parlementaire. « Et parmi ces éléments d’un régime parlementaire, il y a ce qu’on appelle les moyens d’actions réciproques entre l’exécutif et le parlement. Le président de la République a un moyen d’actions parce qu’il peut dissoudre l’Assemblée nationale après deux ans de législature. Et l’Assemblée nationale peut aussi voter une question de confiance ou une motion de censure pour faire tomber le gouvernement. C’était le Premier ministre qui en assurait la responsabilité politique ». Selon M. Niang, la question que l’on se pose est celle de savoir si la fonction de Premier ministre disparaît, est-ce que le président de la République continuera à disposer de la prérogative de dissoudre l’Assemblée nationale étant donné que celui qui en assumait la responsabilité politique n’existe plus ?
Sous l’angle politique, précise-t-il, c’est le Premier ministre qui servait de bouclier et recevait les coups pour qu’ils ne tombent pas directement sur l’institution présidentielle. Donc, si la fonction de Premier ministre disparaît, souligne-t-il, le président de la République doit faire face directement à la responsabilité politique. Ainsi il sera question de savoir, si le président de la République est prêt à remplacer le Premier ministre pour pouvoir engager sa responsabilité politique devant la représentation nationale. Car, explique-t-il, « le président de la République est élu au suffrage universel direct et la légitimité dont il est titulaire, aucun autre élu ne la dispose ». Selon le chercheur, seule la formulation du projet de texte pourra édifier sur ces questions délicates.
Un couteau à double tranchant !
Cette réorganisation de l’Exécutif pourrait être un couteau à double tranchant, avertit le Docteur Yaya Niang. « Jusque-là, seul le président de la République connaît le contenu du projet parce qu’il n’y a pas encore de texte, mais on se limite aux motifs invoqués, à savoir rendre efficace davantage l’action du gouvernement pour répondre avec célérité aux demandes ». Cette suppression peut rendre efficace l’action administrative qui n’a rien à voir avec l’action politique avec ses incidences juridiques. « Ça peut régler des problèmes ponctuels du point de vue de l’action administrative, mais tout en soulevant des questions politiques et juridiques dont on ignore encore les réponses. Si le Pm s’efface, celui qui l’avait couvert va s’afficher et c’est le président de la République ». Le texte, à en croire le Docteur Niang, doit dire si le président de la République va continuer à disposer de ses prérogatives de dissoudre l’Assemblée nationale. Car, soutient-il, s’il continue à avoir cette prérogative, il faudrait, qu’en retour, qu’il accepte d’engager sa responsabilité politique devant l’Assemblée nationale. Sans quoi, fait-il remarquer, il n’y aura pas de réciprocité. « Soit il n’y a plus d’actions et on est dans un régime présidentiel pur et dur. Ou bien le président de la République garde toujours sa prérogative de dissoudre l’Assemblée nationale, et l’Assemblée nationale peut engager la responsabilité du président de la République, ou faire disparaître les deux et rester dans un régime présidentiel typique. Ça c’est du point de vue juridique, il faut qu’on règle cette question », explique le Docteur en droit public.
DEUX ENSEIGNANTS SÉNÉGALAIS PRIMÉS AU GLOBAL EDUCATOR CHALLENGE
Créé il y a plus de dix ans avec le soutien de Microsoft, Education Exchange (E2), un événement mondial centré autour de l’innovation dans le secteur éducatif, a vu la participation de 5 enseignants du ministère de l’Education nationale.
La participation du Sénégal à l’édition 2019 Global EducationEchange a été fructueuse. Dans un communiqué, le ministère de l’Education nationale informe que notre pays a présenté 5 enseignants à cet événement mondial centré autour de l’innovation dans le secteur éducatif, et s’est distingué en remportant deux prix au Global Educator Challenge dans les catégories Créativité et Innovation.
Le Sénégal a pris part à l’édition 2019 de Global EducationExchange qui s’est déroulée du 2 au 4 avril à Paris. Créé il y a plus de dix ans avec le soutien de Microsoft, Education Exchange (E2), un événement mondial centré autour de l’innovation dans le secteur éducatif, a vu la participation de 5 enseignants du ministère de l’Education nationale. Dans un communiqué, il informe qu’à «Paris, le Sénégal s’est distingué en remportant deux prix au Global Educator Challenge celui de la catégorie Créativité obtenu par Mme Aminata Lô Badiane (institutrice en service au Crfpe de Rufisque) et celui de la catégorie Innovation obtenu par M. Amadou Yacine Diatta (professeur de sciences physiques au Lycée scientifique d’Excellence de Diourbel)». Le document ajoute que «M. Ibrahima Diagne (professeur d’anglais au Lycée de Medina Yoro Foulah/Kolda) a, quant à lui, réussi à l’examen de certification, le Microsoft certified educator». Le communiqué renseigne également que lors du panel Education leaders tenu dans le cadre de cet événement, le Système d’information et de management de l’Education nationale (Simen), lancé en décembre 2016, a été présenté. Le document rappelle que le Simen «met le numérique au cœur du système éducatif et ambitionne de le moderniser grâce aux outils technologiques». A ce titre, souligne-t-on, «il regroupe une suite d’applications web et mobile destinées à permettre aux enseignants et aux élèves d’avoir accès à la technologie pour faciliter l’apprentissage et la gestion du système».
Analysant la participation de notre pays à cet événement, les auteurs du document estiment que «le ministère de l’Education nationale progresse donc assurément dans la mise en œuvre des recommandations des Assises de l’éducation et de la formation et des décisions présidentielles qui en sont issues», visant «à mettre les technologies de l’information et de la communication au cœur de notre système éducatif».Par ailleurs, le document renseigne qu’E2 réunit «chaque année plus de 400 enseignants venus de tous les continents pour leur permettre, outre le partage d’expériences, de présenter un projet novateur mettant en exergue l’intégration du numérique en classe afin d’enrichir les pratiques pédagogiques». De même, il est précisé qu’à l’occasion de cet événement, «sont organisés des ateliers, des conférences et des sessions d’échange autour de thèmes majeurs comme l’intelligence artificielle, la formation des enseignants, les pratiques des systèmes éducatifs». A cela s’ajoute «également un con cours, le Global Educator Challenge, au cours duquel les participants sont invités à trouver une solution innovante à un problème éducatif précis, ainsi qu’un examen de certification (…)».
DES MILLIERS DE TONNES MENACÉES DE POURRISSEMENT
Les producteurs de tomate de la commune de Bokhol ne savent plus à quel saint se vouer. Après avoir réalisé une production record, ils sont obligés de regarder la tomate pourrir dans les champs, à cause de l’incapacité des industriels à l’enlever.
Dans la commune de Bokhol, département de Dagana, région de Saint-Louis, plusieurs milliers de tonnes de tomate fraîche sont menacées de pourrissement, à cause de l’incapacité des industriels d’évacuer la production vers les usines.
Les producteurs de tomate de la commune de Bokhol ne savent plus à quel saint se vouer. Après avoir réalisé une production record, ils sont obligés de regarder la tomate pourrir dans les champs, à cause de l’incapacité des industriels à l’enlever. Le président du comité tomate qui craint le pire s’est expliqué sur cette situation qui s’aggrave de jour en jour. Selon Abdoulaye Dieng qui a tiré la sonnette d’alarme, toutes les conditions étaient réunies pour réaliser une production record cette année, car l’Etat avait très tôt procédé à la distribution des engrais. Les financements avaient été mis en place à temps et les calendriers culturaux respectés à la lettre. Il s’en est suivi une très bonne production dans les périmètres agricoles de la zone suscitant ainsi beaucoup d’espoir de la part des producteurs. Seulement ces derniers vont vite déchanter, car depuis quelques semaines, la tomate a commencé à pourrir dans les champs en grande quantité en raison de l’incapacité des industriels de l’enlever pour le transporter dans les entrepôts de leurs usines en vue de la transformation. Selon Abdoulaye Dieng, le constat est général, la tomate a bien produit cette année mais n’est pas évacuée vers les usines, ce qui est à l’origine de beaucoup de pertes. Sur les raisons qui ont conduit à cette situation, le président du comité tomate a pointé de façon implicite le doigt sur les industriels qui, malgré les efforts qu’ils ont fournis, sont incapables jusque-là d’évacuer les importantes quantités de tomate qui dorment dans les champs et qui sont en train de pourrir. Pour M. Dieng, même si on ne peut pas parler pour l’instant de surproduction, la production de tomate est très bonne et d’ailleurs largement plus importante que celles des trois dernières années. Il fait remarquer dans la même lancée que la tomate a mûri en même temps, alors que l’évacuation n’a pas permis d’atteindre le niveau escompté, malgré le démarrage des opérations d’évacuation par les trois industriels opérant dans la filière depuis le mois de février, plus précisément le 1er février pour la Socas, le 10 février pour Agroline et le 20 février pour Takkamoul Food.
UNE PRODUCTION DE 80 MILLE TONNES ATTENDUE
Pour mettre fin à cette situation avant qu’elle ne s’empire davantage, le président national de la filière tomate invite, au nom de ses camarades producteurs, les industriels à prendre les mesures nécessaires pour enlever la totalité de la production de tomate. Dans ce sens, fait-il savoir, une réunion s’est tenue entre les producteurs, les industriels, la Saed et la Caisse nationale de crédit agricole pour trouver les solutions permettant de sortir la tomate des champs. Les industriels ont d’ailleurs, selon Abdoulaye Dieng, pris l’engagement d’augmenter leur parc automobile et de mettre ensuite en place des stratégies leur permettant d’éviter les pertes. Il s’agit entre autres, d’essayer de privilégier dans le calendrier d’évacuation, les casiers qui avaient repiqué les premiers avant de passer aux autres. Selon les informations fournies par M. Dieng, plus de 2400 ha ont été emblavés pour la tomate et une production record de plus de 80 mille tonnes était attendue, une production qui va dépasser largement les quantités produites au cours des trois campagnes précédentes de tomate industrielle. Sur ce tonnage, la Socas s’était engagée, selon le président du comité tomate, à acheter 30 mille tonnes, alors qu’Agroline et Takamoul avaient promis d’en acheter chacun 25 mille tonnes, des engagements qui risquent de ne pas être respectés si les choses en restent en l’état. Il faut remarquer que ce n’est pas la première fois que cette situation se produit dans cette zone, d’où la nécessité pour le ministère de l’Agriculture et celui du Commerce de s’atteler à mettre en place des mécanismes de régulation permettant de sécuriser la production et d’éviter aux producteurs les importantes pertes qu’ils subissent.
PARCOURS D'UN HOMME DE L'OMBRE
Selon certains collaborateurs du chef de l’Etat, Macky Sall n’a confiance qu’en Mahammad Boun Abdallah Dionne pour conduire ses projets avec succès - Ce dernier n’a aucune ambition politique et il obéit au Président
Mohammed Boun Abdallah Dionne, né le 22 septembre1959 à Gossas, dans la régionde Fatick, est Premier ministre du Sénégal depuis le 6 juillet 2014. Il a été reconduit à son poste qu’il va devoir cumuler avec les fonctions de ministre d’Etat et Secrétaire général de la Présidence.
La reconduction de Mahamadou Abdallah Dionne par Macky Sall traduit la grande confiance qu’il inspire au chef de l’Etat. Ce natif de Gossas, qui va fêter ses 60 ans en Septembre prochain, a eu en charge, pendant 5 ans, la coordination de l’action gouvernementale.
Directeur de Cabinet de 2004 à 2008 à la Primature et à l’Assemblée nationale, il a toujours mis en exergue sa fidélité au Président Macky Sall. Ce qui lui vaut sa longévité à la Primature. Sur le plan politique, il a remporté des succès électoraux lorsdes législatives de 2017 et de la Présidentielle de 2019.
Tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) lors des législatives du 30 juillet 2017, le directeur de campagne du candidat Macky Sall (lors de la dernière présidentielle) a rempli la mission qui lui avait été assignée en conservant une large majorité parlementaire forte de 125 députés, sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. Ce fidèle parmi les fidèles de Macky Salla su éviter tout faux pas. Il a mission patron dans les meilleures dispositions pour briguer un second mandat avec plus de 58%.
Cet informaticien de formation ayant servi à IBM et à la BCEAO est encore chargé de diriger le quinquennat du président de la République. Après avoir embrassé une carrière diplomatique, il a été chef du Bureau économique de l’Ambassade duSénégal à Paris et a travaillé à l’Onudi.
Depuis 2014, il occupe le poste de Premier ministre qui sera bientôt supprimé de l’architecture institutionnelle. Après la suppression de ce poste, il restera ministre d’Etat et secrétaire général à la Présidence de la République pour continuer sa mission auprès de son ami, le Président Macky Sall, à qui il voue une loyauté incommensurable. Entre les deux têtes de l’exécutif, il n’existe pas l’ombre d’une brouille depuis leur première collaboration en 2004.
Après la séparation entre Me Abdoulaye Wade et Macky Sallen 2008, Mohammed Boun Abdallah Dionne a quitté le Séné-gal pour rejoindre l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi). Il revient à Dakar au début de 2014 pour être nommé ministre chargé de la Mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE).
Au bout de quelques mois, il est désigné au poste de Premier ministre. Selon certains collaborateurs du chef de l’Etat, Macky Sall n’a confiance qu’en Mahammad Boun Abdallah Dionne pour conduire ses projets avec succès. Ce dernier n’a aucune ambition politique et il obéit au Président Sall.