Forcé par son armée, le Président Aziz de Mauritanie ne pourra pas briguer un troisième mandat à la tête de son pays. Il devenait important pour lui que Macky Sall soit réélu pour la gestion du gaz de St Louis. Ainsi, c’est pendant la campagne présidentielle que Kosmos a décidé de céder une partie de ses parts dans le bloc de St Louis. Ce qui nous rappelle le fameux Franck Timis bien présent dans l’élection présidentielle.
Le combat continue pour une gouvernance démocratique du Sénégal
La frontière Sénégal Mauritanie est devenue poreuse. Ce qui facilite la tâche au bricoleur Aly Ngouille Ndiaye, l’homme du faux décret de Franck Timis, afin de mettre en œuvre son plan de vote massif des détenteurs de duplicata et de cartes d’électeurs non distribuées. Le tailleur constitutionnel IMF, le bricoleur ANN seront bientôt récompensés par le lutteur à la place de Dionne qui sera sacrifié. L’Assemblée Nationale lui est promise.
Dossier nouveau : Macky Sall dispose-t-il d’une cinquième colonne dans l’Opposition ?
La communauté internationale venue superviser le scrutin du 24 février 2019 avait prévenu l’Opposition qu’il fallait accepter les résultats du premier tour. En retour, Macky Sall engagerait des réformes sans doute dans la mise en œuvre du parrainage.
Il faut savoir que le parrainage du tailleur IMF est considéré comme un test devant être généralisé en Afrique Francophone. C’est pourquoi Macky Sall a eu le soutien de tous les réseaux qui pullulent en Afrique et qui organisent les flux financiers illicites de 30 000 milliards de FCFA quittant l’Afrique chaque année.
Macky Sall dispose-t-il d’une cinquième colonne dans l’Opposition ?
Macky Sall coaché par Abdou Diouf cherchera après son coup de force du 24 février 2019 à expérimenter ce que Diouf avait fait le 2 juin 1993, un gouvernement de majorité élargie. En tout cas, l’opposition dont Tekki a réussi à démontrer à la face du peuple et du monde que Macky Sall a perpétré un coup d’état électoral, depuis la modification de la constitution, de la loi électorale, et l’introduction du parrainage corrompu.
Voilà un soi-disant vainqueur, un grand lutteur parait-il, qui se cache derrière les gendarmes après le combat. Si Macky Sall a réussi momentanément à sauver son régime de prédateurs, c’est dans doute qu’il dispose d’une forte cinquième colonne dans l’Opposition.
LE COLONEL KÉBÉ LIBRE, MAIS SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE
Les libérations se multiplient comme l'avaient été les arrestations dans les rangs de la coalition «Idy 2019». En effet, le colonel Abdourahim Kébé a bénéficié ce mardi d'une liberté sous contrôle judiciaire.
Les libérations se multiplient comme l'avaient été les arrestations dans les rangs de la coalition «Idy 2019». En effet, le colonel Abdourahim Kébé a bénéficié ce mardi d'une liberté sous contrôle judiciaire.
Secrétaire chargé de la sécurité du parti Rewmi, l'ancien Directeur de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa) avait été arrêté dimanche dernier à Saint-Louis pour un post qu’il aurait publié sur sa page Facebook appelant au soulèvement populaire pour rejeter les résultats de la Présidentielle du 24 février dernier lesquels avaient consacré Macky Sall avec 58,27%.
Cette libération fait suite à celles des 9 autres jeunes de l'opposition jugés ce matin au Palais de justice de Dakar, ainsi que de 2 autres à Ziguinchor.
FORT TAUX DE PARTICIPATION : UN HONNEUR À "NOTRE HÉRITAGE DÉMOCRATIQUE’’
Le taux de participation au scrutin de cette présidentielle se situe à 66, 23 %, a indiqué la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) en annonçant les résultats provisoires, jeudi dernier.
Dakar, 5 mars (APS) - Les Sénégalais ont fait honneur à leur ‘’héritage démocratique’’ en allant voter de façon massive à l’occasion de la présidentielle du 24 février dernier, a magnifié mardi le chef de l’Etat Macky Sall, réélu pour un second mandat de cinq ans selon les résultats définitifs publiés mardi par le Conseil constitutionnel.
Le taux de participation au scrutin de cette présidentielle se situe à 66, 23 %, a indiqué la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) en annonçant les résultats provisoires, jeudi dernier.
En effet, sur 6. 683. 043 inscrits sur les listes électorales, 4. 426.344 se sont rendus aux urnes, soit la plus forte participation des électeurs notée lors des élections organisées ces dernières années.
Le président Macky Sall s’en est fortement réjoui ce mardi dans la déclaration qu’il a faite au palais de la République.
‘’Nous avons honoré de belle manière notre héritage démocratique, en nous rendant massivement aux urnes dans le calme et la sérénité’ ’, a-t-il dit lors de sa première déclaration après la publication des résultats définitifs.
Le Conseil constitutionnel a confirmé mardi les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) en proclamant le président sortant vainqueur de la présidentielle du 24 février dernier avec 58,26% des voix.
Selon le verdict lu par la greffière Ernestine Ndèye Sanka, Macky Sall devance l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, crédité de 20,50 % des voix. Ousmane Sonko arrive 3e avec 15,67%.
Les candidats El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall et Madické Niang, ont obtenu respectivement 4,07 et 1,48% des voix.
Le Conseil constitutionnel déclare n’avoir été saisi d’"aucune contestation’’ lors des 72 heures ayant suivi la proclamation des résultats provisoires.
Devant plusieurs personnalités de la République et des membres de la mouvance présidentielle, Macky Sall a rappelé les satisfécits décernés par les observateurs nationaux et internationaux sur la ‘’bonne organisation’’ de la présidentielle, preuve d’un scrutin ‘’libre et transparent’’.
Il s’agit là des caractéristiques de l’identité remarquable des démocraties majeures et apaisées comme la nôtre’’, a exalté le chef de l’Etat.
‘’Le mérite vous revient mes chers compatriotes. Je remercie tous les services du ministère de l’Intérieur, la Commission électorale nationale autonome (CENA) et l’ensemble des acteurs du processus électoral qui ont permis le bon déroulement des opérations électorales’’, a poursuivi le président réélu.
Il a salué et félicité ‘’tous les citoyens au Sénégal et de la diaspora qui ont participé à la consolidation de notre expérience démocratique’’.
Le président Macky Sall s’est réjoui de la maturité des électeurs, rendant hommage notamment aux leaders de la coalition Benno bokk yaakaar (BBY) et de la grande coalition de la majorité présidentielle qui l’ont soutenu.
LE PRÉSIDENT CHINOIS ADRESSE SES VŒUX DE RÉUSSITE AU PRÉSIDENT SALL
‘’Je me réjouis d’apprendre que vous êtes réélu président de la République du Sénégal. Au nom du peuple et du gouvernement chinois et en mon nom personnel, je vous adresse mes chaleureuses félicitations et formule mes vœux de réussite
Dakar, 5 mars (APS) - Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, a adressé ses "chaleureuses félicitations’’ au président Macky Sall, réélu pour un mandat de cinq ans à la tête du Sénégal, selon les résultats définitifs de la présidentielle sénégalaise du 24 février dernier rendus publics ce mardi par le Conseil constitutionnel.
Le dirigeant chinois a formulé des "vœux de réussite’’ pour le chef de l’Etat "dans l’accomplissement de cette noble mission’’.
‘’Je me réjouis d’apprendre que vous êtes réélu président de la République du Sénégal. Au nom du peuple et du gouvernement chinois et en mon nom personnel, je vous adresse mes chaleureuses félicitations et formule mes vœux de réussite dans l’accomplissement de cette noble mission’’, écrit le président chinois dans un message de félicitations adressé à son homologue sénégalais.
Le Conseil constitutionnel a confirmé mardi les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) en proclamant le président sortant vainqueur de la présidentielle du 24 février dernier avec 58,26% des voix.
Selon le président Xi Jinping, la Chine et le Sénégal sont de ‘’ bons amis et partenaires’’.
‘’Ces dernières années, avec nos efforts conjoints, la confiance politique mutuelle entre nos deux pays ne cesse de s’approfondir et la coopération dans tous les domaines porte des fruits abondants ‘’, a rappelé le président chinois.
Il a souligné son attachement au développement des relations sino-sénégalaises ainsi que sa volonté d’œuvrer avec le président Sall au renforcement de la coopération entre les deux pays dans le cadre de l’initiative la ’’ceinture et la route’’, et à bien mettre en valeur le rôle de coprésidents du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), entre autres.
LE REAL MADRID PASSE À LA TRAPPE
Malgré sa victoire à l'aller, le triple tenant du titre a été éliminé sans gloire par l'Ajax Amsterdam (1-4) - Le club hollandais rejoint les quarts de finale
Renversé ! Détrôné ! Roi incontesté de la Ligue des champions depuis trois ans, le Real Madrid a été guillotiné mardi à domicile par l'Ajax Amsterdam (4-1) en huitièmes retour, malgré un succès 2-1 à l'aller. Retentissante élimination des Madrilènes, condamnés à une saison blanche. Au stade Santiago-Bernabeu, le roi est nu. Déchu de ses couronnes, de ses oripeaux de souverain du football européen, le club triple tenant du titre s'est incliné sur quatre buts splendides de Hakim Ziyech (7e), David Neres (18e), Dusan Tadic (62e) et Lasse Schöne (72e).
Et le but de l'espoir de Marco Asensio (70e) n'aura été que le dernier soubresaut d'un règne magnifique, avec quatre C1 en cinq ans, les trois dernières sous le mandat doré de Zinédine Zidane (2016-2018) et avec l'attaquant-vedette Cristiano Ronaldo, parti depuis à la Juventus. En une semaine, le Real a tout perdu: Coupe, Liga, C1. Pour la première fois depuis 2010, la "Maison blanche" sera absente des quarts et il va falloir s'habituer à ne plus le voir régenter les soirées européennes. Le régime madrilène aura tenu plus de 1000 jours, une éternité à l'échelle du football moderne qui fait de cette équipe la digne héritière du grand Real d'Alfredo Di Stéfano, vainqueur des cinq premières Coupes d'Europe.
Les rois aussi sont mortels
Mais les rois aussi sont mortels. Et l'Ajax, avec sa jeunesse et son jeu délié, a balayé ce monarque vieillissant, devenu moins redoutable avec les entraîneurs Julen Lopetegui (juin-octobre 2018) puis Santiago Solari (depuis octobre). Dès la septième minute, une perte de balle que Toni Kroos n'aurait jamais commise du temps de sa splendeur a permis à l'Ajax de croire à l'exploit: l'intenable Tadic a débordé et servi en retrait Ziyech, buteur d'un tir croisé. On n'entendait déjà plus que les milliers de supporters néerlandais massés dans les hauteurs du Bernabeu. Et les chants ont repris de plus belle quand Tadic, après une incroyable roulette, a servi Neres pour le deuxième but (18e).
Le Real a pourtant eu des occasions mais le poussif Kroos a tout gâché (12e, 16e). Et le défenseur français Raphaël Varane, l'un des rares à exhorter ses partenaires à se révolter en l'absence du capitaine Sergio Ramos suspendu, a trouvé la transversale (5e). Et dire que Ramos avait délibérément obtenu un carton jaune à l'aller pour forcer une suspension, pensant la qualification acquise...
Mardi, rien n'a été épargné au Real: Solari ayant décidé d'un premier remplacement tactique à la 29e minute avec l'entrée de Gareth Bale, le technicien argentin a dû se mordre les doigts deux minutes plus tard quand le jeune Brésilien Vinicius s'est blessé (31e). Perdant son meilleur dribbleur, il a lancé Asensio (34e).
La hache du bourreau
Comme souvent cette saison, le Real a frappé au but (23e, 31e, 49e, 59e), à l'image de Bale qui a trouvé le poteau à angle fermé (42e). Mais comme souvent depuis le départ de Ronaldo, l'efficacité n'était plus là. Et l'Ajax a multiplié les banderilles jusqu'à cette frappe limpide de Tadic, qui a fendu l'air comme la hache d'un bourreau pour se ficher dans la lucarne (62e). Il a certes fallu recourir à l'arbitrage vidéo (VAR) pour savoir si le ballon était sorti ou pas auparavant, mais l'arbitre l'a finalement validé.
Il fallait désormais trois buts en 30 minutes pour que le Real ajoute un nouvel exploit à sa longue légende européenne (13 titres en C1). Le premier est arrivé via Asensio (70e), pas les autres, et Schöne a achevé la mise à mort d'un coup franc lobé dans la lucarne. Et puis enfin, la débandade: le Bernabeu qui se vide avant la fin du match, les supporters néerlandais qui ponctuent chaque passe d'un "Olé" goguenard, Benzema qui glisse seul face au gardien et des cris de "Florentino démission" qui visent le président merengue Florentino Pérez, coupable aux yeux des "socios" de n'avoir pas assez renouvelé l'effectif. Quant à Solari, sous contrat jusqu'en 2021, il risque d'être un fusible tout désigné... C'est une révolte ? Non, c'est une révolution. Et le Real va vivre une fin de saison fade qui lui laissera du temps, beaucoup de temps, pour réfléchir à la reconquête.
PAR BOUBACAR SÉYE
UN DISCOURS DE HAUTE FACTURE
Cet appel au dialogue est une responsabilité historique dans l’histoire de notre pays en ce contexte post-électoral très tendu
Je salue la déclaration du chef de l’Etat, son Excellence M. Macky Sall, après la proclamation officielle de sa réélection à la tête de notre pays pour un nouveau mandat de 5 ans. C’est un discours fédérateur qui définit des axes et orientations stratégiques d’une véritable politique de réconciliation nationale.
« A mes yeux, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu à ce scrutin du 24 Février, et il n’a qu’un seul camp, celui du Sénégal », dit-il. Cette posture du chef de l’Etat dresse un panorama d’approches pratiques de la réconciliation par un dialogue sincère qui doit être l’objectif par lequel nous devons tendre pour surmonter nos divergences et relever ensemble les défis majeurs de notre pays.
Cet appel au dialogue est une responsabilité historique dans l’histoire de notre pays en ce contexte post-électoral très tendu, c’est le témoignage d’un engagement constructif pour la relance des processus de dialogue et réconciliation pour la paix et la stabilité du pays, en vue d’un développement humain durable.
Sur la thématique migration et problématiques des Sénégalais de l’extérieur, j’exhorte le chef de l’Etat à inscrire et faire avancer la réflexion dans les politiques et institutions publiques pour une gouvernance globale.
PAR MOMAR DIENG
AGGIORNAMENTO DÉMOCRATIQUE
Au cours des quatre dernières législatures, la mainmise de l’exécutif sur le législatif n’a pas permis de voter une seule proposition de loi - Pour une institution supposée être l’émanation directe du peuple souverain, c’est pour le moins problématique
Jeune Afrique |
Momar Dieng Diop |
Publication 05/03/2019
Au lendemain de l’élection prési- dentielle, le Sénégal ne pourra faire l’économie d’une réflexion de fond sur le renforcement des fonde- ments démocratiques de la République, pour que les formes d’exercice du pouvoir conféré par le suffrage universel soient cohérentes, d’une part, avec les attentes exprimées dans les urnes par les citoyens, d’autre part, avec les principes d’éthique et de justice qui s’imposent à tous les gou- vernants. Un aggiornamento en profon- deur, pour donner un souffle nouveau à ses institutions, critiquées par une frange non négligeable de l’opinion publique.
À l’échelle du continent, la démocratie sénégalaise est encore jeune, empreinte de vitalité. Elle repose sur des ressorts qui lui permettent d’échapper aux turpi- tudes partisanes de la plupart de ses ani- mateurs. Cependant, les ambiguïtés que cette démocratie continue d’entretenir en son sein, souvent à son corps défendant, imposent des mutations.
Signal de rupture fort
À cet égard, il est urgent que les insti- tutions censées jouer le rôle de contre- pouvoir assument leurs prérogatives constitutionnelles pour être crédibles auprès des citoyens, à commencer par l’Assemblée nationale. Au cours des quatre dernières législatures, sous la pré- sidence d’Abdoulaye Wade, puis sous celle de Macky Sall, la mainmise de l’exécutif sur le législatif n’a pas permis aux dépu- tés de voter une seule proposition de loi – seuls l’ont été des projets, donc des textes déposés à l’initiative du gouverne- ment et non de parlementaires. Pour une institution supposée être l’émanation directe du peuple souverain, c’est pour le moins problématique.
Pilier incontournable de la séparation des pouvoirs, l’autorité judiciaire est l’autre talon d’Achille d’une démocratie en quête de maturité. L’Union des magistrats sénégalais (UMS) a déjà tiré la sonnette d’alarme sur deux affaires qu’elle estime emblématiques de la domination exer- cée par l’exécutif : la gestion de la carrière des magistrats et le traitement politique des dossiers judiciaires de Khalifa Sall et de Karim Wade. Le sens des réformes annoncées du Conseil supérieur de la magistrature donnera des indications sur la volonté du chef de l’État.
Marqué par des modifications unilaté- rales d’un code électoral qui était pour- tant consensuel, le climat politique actuel résulte en grande partie de l’incapacité des organes de contrôle et de supervision à imposer aux différents acteurs, notam- ment ceux de l’actuelle majorité, les règles du jeu collectivement établies. Comment échapper à des lendemains électoraux compliqués si les juges chargés de la bonne organisation du scrutin ferment les yeux sur ses dysfonctionnements ou sur de présumés abus de pouvoir ou d’autorité ?
Pour l’heure, ces ambiguïtés sont des facteurs d’affaiblissement du projet démocratique national. Les réduire à leur plus simple expression serait pour Macky Sall, s’il est réélu, un vrai exercice de rat- trapage et, pour son successeur potentiel, un signal de rupture fort. Sinon, le désin- térêt des citoyens pour la vie politique risque de s’aggraver.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ALYMANA BATHILY
LA VICTOIRE DE LA CORRUPTION
EXCLUSIF SENEPLUS - S'il s'avère que la campagne de Macky a été financée par les "Fonds Politiques, des "Caisses Noires » ou par les entreprises publiques, cela constituerait un détournement de deniers publiques
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 05/03/2019
Dans les quartiers pauvres de Dakar qu’il fallait gagner à tout prix, et dans les villes et villages « sensibles » à travers le pays, on a investi des femmes (il semble qu’il n’y ait pas eu d’hommes assignés à ce travail) pour distribuer 6 mètres de tissu à chaque électrice qui s’engageait à voter pour le président. En promettant 5 000 fcfa ou 10 000 fcfa après le vote sur présentation des bulletins des candidats autres que Macky Sall, pour prouver qu’on avait voté pour ce dernier.
Les notables et « leaders d’opinion » (marabouts, devins, chefs de villages et de quartiers, griots et autres communicateurs traditionnels), dument identifiés, ont été « motivés » eux, à coup de millions de FCFA. On a vu par exemple en vidéo, des dignitaires d’une mosquée d’une proche banlieue dakaroise prier pour « Macky Sall et son épouse » pour avoir donné 4 millions de FCFA à la mosquée.
Dans le plan « d’un coup KO » de la campagne de la coalition Macky 2019, figurait aussi en bonne place le retournement et la transhumance vers le parti du président des barons wadistes ainsi que des militants de la société civile et de partis dit d’opposition qui s’étaient coalisés en 2012 contre la tentative du président Abdoulaye Wade de se faire élire pour un troisième mandant. En réalité, l’opération transhumance a été lancée dès les premiers jours du septennat de Macky Sall.
On s’est servi des rapports des organes de lutte contre la corruption (l’Office National de lutte contre la fraude corruption, OFNAC), l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), la Cellule Nationale de Traitement de l’Information Financière (CENTIF) et la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), pour faire « tenir » des dignitaires de l’ancien régime puis les retourner. C’est bien pourquoi, malgré le tapage médiatique orchestré autour des procès, seul Karim Wade aura été condamné. Avant d’être d’ailleurs gracié au bout de quelques mois d’emprisonnement, puis exfiltré sans explications vers …le Qatar.
C’est ainsi que tous ces gens cités dans des magouilles pour des dizaines de milliards de FCFA, les Samuel Sarr, Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé, dont on a gardé les dossiers sous le coude comme on dit, ont repris du service au profit de la campagne du président.
Puis à quelques jours des élections, a été lancée l’ultime phase de l’opération avec l’objectif « d’attraper » des leaders qui pouvaient faire basculer une région ou un département entier en faveur du président candidat et qui étaient restés jusqu’alors réfractaires à ses avances.
Il se dit que les meilleures prises, telle Aminata Tall Sall et Abdoulaye Baldé ont couté chacune plusieurs dizaines de millions de FCFA en plus d’une totale immunité pour leurs turpitudes financières passées.
Que dire du financement de la campagne elle-même pour laquelle on a embauché à prix d’or, des « experts » américains, français et belges, mis en place une véritable armée informatique équipée des matériels et logiciels de dernière génération et mobilisé des centaines de véhicules de toutes sortes ?
L’achat du vote à grande échelle, la transhumance organisée des élites et des notables rémunérés en espèces sonnantes et trébuchantes et récompensée en tordant le cou à la justice, une campagne financée par un budget illimité, tous ces faits constatés par tous, ne constituent-ils pas des actes de corruption avérés ?
A moins de considérer, comme certains de nos compatriotes, que le président de la République est par la grâce de Dieu, "buur" et "bummi" et qu’il ne fait que répandre sa munificence et sa bonté sur son peuple, il faut s’inquiéter de l’origine de cette fortune qui a été investie pour la réélection au premier tour du président Macky Sall.
Quelle est la provenance de ces sommes faramineuses pour un pays comme le notre, classé 25eme pays le plus pauvre au monde ? De ces « Fonds Spéciaux » « Fonds Politiques » ou « Caisses Noires » par lesquelles 8 ou 10 milliards sont affectés chaque année au seul président de la République et dont il ne rend compte de l’utilisation à aucune institution de la République ?
Nous savons par les rapports des corps de contrôle et de lutte contre la corruption que la trésorerie des entreprises et agences publiques telles le Centre des Œuvres Universitaires (COUD), le Port Autonome de Dakar (PAD), la Société Nationale de La Poste ou encore l’Agence de Régulation des Télécommunication et des Postes, est aussi mise à profit.
S'il s'avère qu'effectivement la campagne électorale de M. Macky Sall a été financée par les Fonds Spéciaux, "Fonds Politiques" ou autres "Caisses Noires » ou par les entreprises et agences publiques, cela constituerait un détournement de deniers publiques par concussion et corruption.
C’est que la loi n°89-36 du 12 octobre 1989 modifiant la loi n°81-17 du 6 mai 1981 relative au financement des partis politiques au Sénégal qui exige des partis « de déposer chaque année, au plus tard le 31 janvier, le compte financier de l’exercice écoulé ; ce compte doit faire apparaître que le parti politique ne bénéficie d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs des adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations… », n’est que vœux pieux, jamais mise en œuvre.
Or de nos jours, toutes les démocraties modernes organisent et contrôlent le financement des partis politiques. En France, pays dont nous avons recopié servilement la plupart des lois et institutions, les lois du 11 mars 1988 et du 15 janvier 1990 établissent le plafond (4 600 €) pour les montants des dons de personnes physiques ou morales qu’un candidat peut recevoir pour sa campagne électorale, nécessairement à travers une personne mandatée ou une « association de financement de campagne électorale ». De même que les dépenses totales de la campagne sont plafonnées. En outre, chaque candidat doit adresser une déclaration de patrimoine et les comptes de sa campagne à une « Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques ». Les comptes de chaque candidat font bien entendu l’objet d’un audit à partir d’un compte bancaire unique établi pour cet effet et qui permet de retracer toutes les opérations relatives au financement et aux dépenses de la campagne.
C’est ainsi que quatre responsables des comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été mis en examen pour fausse facturation et dépenses suspectées non déclarées.
En Afrique du Sud, une loi de 2018 interdit désormais le financement des partis et campagnes électorales, non pas seulement aux gouvernements étrangers et aux personnes étrangères, mais aussi aux « entités publiques ». En outre, les candidats doivent rendre public les noms des personnes physiques et morales contribuant à leur campagne pour plus de 100 000 rands (6 500 000FCFA environ).
La question du contrôle du financement des élections a pourtant été abordée depuis plusieurs années par les acteurs politiques et de la société civile et des pistes d’actions ont été proposées. Les Assises Nationales du Sénégal indiquaient déjà en 2009, dans la « Charte de Bonne Gouvernance Démocratique : « nous estimons qu’il est urgent d’adopter une législation relative au financement des partis politiques et des campagnes électorales. Celle-ci devra définir des règles et mécanismes permettant de garantir que le financement des partis politiques et des campagnes électorales se fasse avec équité et transparence ». La Commission nationale de réforme des Institutions réunie en 2014 avançait des recommandations dans le même sens.
Le Prof El Hadj Mbodj a abordé la question régulièrement au cours des 20 dernières années et faisait remarquer encore récemment qu’il faudrait « déboucher sur un véritable système de financement régulant en amont les ressources et contrôlant en aval, les dépenses des candidats et des partis politiques, afin de moraliser et d’instaurer une obligation de transparence financière des comptes politiques et, par ricochet, une plus grande appropriation citoyenne de la chose politique… »
L’élection du président Macky Sall au premier tour grâce à un budget illimité, provenant visiblement en grande partie de fonds publics et de sources inavouables, qui met à nu la corruption du système, indique l’urgence de la question.
La réforme de la loi sur le financement des campagnes électorales constitue en fait l’une des taches les plus urgentes auxquelles les partis politiques et la société civile, doivent s’atteler. Une nouvelle loi doit entrer en vigueur avant les élections locales prochaines, au risque que l'on assiste de nouveau au plébiscite du parti au pouvoir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.
La déclaration du président Macky Sall après la proclamation des résultats officiels
VIDEO
MACKY TEND LA MAIN À L'OPPOSITION
Le chef de l'Etat officiellement réélu pour un second mandat a décidé d'instaurer le dialogue avec toutes les forces politiques du pays, promettant des propositions dans ce sens après sa prestation de serment
"Je vois un seul camp, celui du Sénégal", a déclaré Macky Sall ce mardi au terme d'un discours à la présidence.
Pour son second mandat, le chef de l'Etat se veut rassembleur. Il invite à cet effet, toutes les forces politiques afin d'engager un dialogue "ouvert et constructif dans l'intérêt de la nation". "
Je ferai des propositions dans ce sens, après ma prestation de serment", a indiqué Macky Sall, ajoutant que ses prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, pourront y apporter leur contribution
Le chef de l’Etat, Macky Sall, réélu pour un second mandat de cinq ans selon les résultats définitifs publiés mardi par le Conseil constitutionnel, a déclaré ‘’tendre la main à tous’’ en vue d’un ‘’dialogue ouvert et constructif’’.
Dans une déclaration faite à la salle des banquets du palais de la République, le président Sall a annoncé qu’il fera ‘’des propositions dans ce sens’’ après sa prestation de serment prévu le 2 avril prochain.
Il a souligné que ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade pourraient verser leurs contributions à ce dialogue national qu’il veut sans exclusive.
Le Conseil constitutionnel a confirmé mardi les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) qui donnent le président sortant vainqueur de la présidentielle du 24 février dernier avec 58,26% des voix.
Selon le verdict lu par la greffière Ernestine Ndèye Sanka, le président sortant devance l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, crédité de 20,50 % des voix. Ousmane Sonko arrive 3e avec 15,67%.
Les deux derniers candidats, El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall, et Madické Niang, ont obtenu respectivement 4,07 et 1,48% des voix.
Le Conseil constitutionnel déclare n’avoir été saisi d’"aucune contestation’’ lors des 72 heures ayant suivi la proclamation des résultats provisoires.
Les quatre candidats de l’opposition ont rejeté les résultats provisoires annoncés par la CNRV, tout en se gardant de tout recours devant le Conseil constitutionnel.
’’Nous rejetons ferment et sans aucune réserve ce résultat. Nous ne ferons aucun recours devant le Conseil constitutionnel", avaient-ils dit dans une déclaration commune, dans laquelle ils dénonçaient aussi "un résultat qui reflète parfaitement la commande du candidat sortant’’.
La CNRV a fait état d’un taux de participation de 66, 23 % à l’issue du scrutin lors duquel il a été enregistré 4.383.870 suffages valablement exprimés sur 4. 426.344 votants parmi un total de 6. 683. 043 inscrits.
Avec la validation de sa victoire par le Conseil constitutionnel, Macky Sall va donc pouvoir entamer un second mandat de 5 ans, sept ans après son arrivée au pouvoir le 25 mars 2012.
Ce géologue de formation, passé par And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), a auparavant connu une ascension fulgurante, de directeur de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) à président de l’Assemblée nationale, avant une traversée du désert qui l’a finalement mené au palais de la République.
Ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique (mai 2001 à novembre 2002), puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales (août 2003 à avril 2004), il accède à la primature en avril 2004, sous le règne de son mentor, l’ancien président Abdoulaye Wade, poste qu’il occupera entre avril 2004 et juin 2007.
Il contribue, en tant que directeur de campagne, à la réélection du président Wade en 2007, mais n’est pas reconduit à la tête du gouvernement, héritant plutôt de la présidence de l’Assemblée nationale.
Il est sommé de démissionner de ce poste après qu’il a voulu faire auditionner Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sur l’Agence de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI). Son mandat, de cinq ans, est alors réduit à un an et son poste de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) lui est également retiré.
Accusé de blanchiment d’argent puis blanchi, il prend ses distances du PDS et crée sa propre formation politique, l’Alliance pour la République (APR), l’instrument de son arrivée au pouvoir en 2012.