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26 août 2025
GRAND DEFILE CIVILO-MILITAIRE OU PRISE D’ARMES ?
Le Sénégal va-t-il célébrer en grand pompe, c’est-à-dire à travers un gigantesque défilé militaro-civil, le 59e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale ? Ou alors la célébration se fera-t-elle par une simple et solennelle cérémonie
Le Sénégal va-t-il célébrer en grand pompe, c’est-à-dire à travers un gigantesque défilé militaro-civil, le 59e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale ? Ou alors la célébration se fera-t-elle par une simple et solennelle cérémonie de prise d’armes ? A trois semaines seulement de l’événement, les autorités militaires attendent toujours la décision du président de la République, chef suprême des Armées.
Lors du premier Conseil des ministres postélectoral, le président de la République Macky Sall, chef suprême des Armées, a brièvement évoqué les préparatifs de la fête du 4 avril 2019, marquant le 59ème anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Seulement, le communiqué ne précise pas si ces préparatifs concernent l’organisation d’un gigantesque défilé militaro-civil ou s’ils concernent simplement une cérémonie de prise d’armes qui se veut sobre et solennelle. Toujours est-il que le temps ne semble pas jouer en faveur de l’organisation matérielle d’un grand défilé civil, militaire et motorisé. Autrement dit, une fête populaire digne de ce nom où les écoliers, les acteurs des différents corps de métier, les majorettes de certains établissements de la capitale etc. vont parader le long du boulevard du général de Gaulle. Un défilé militaire suivi de celui des corps militaires et paramilitaires. Et notamment un défilé pédestre, motorisé, aérien avec un passage de la « patrouille du Sénégal » pour se terminer par un défilé équestre. Le tout étant rythmé par les prestations de la clique du Prytanée militaire de Saint-Louis, de la fanfare de la Police et la Musique principale des Forces armées. Il est vrai que l’organisation de la célébration de la fête de l’indépendance est placée sous la responsabilité de l’Armée. Et ceux qui connaissent l’Armée, savent qu’elle a une puissance et une capacité à nulle autre pareille d’organiser et de réussir un tel événement avec rapidité, méthode et rigueur. Seulement, la fête du 4 avril 2019 intervient dans une période postélectorale où toutes les composantes de la République s’étaient mobilisées pour un bon déroulement du scrutin du 24 février dernier. Mieux, le Conseil constitutionnel n’a pas encore proclamé les résultats définitifs bien que le président Macky Sall a été provisionnement réélu. Sans compter également les préparatifs de la cérémonie de prestation de serment du président de la République qui revêt un caractère à la fois républicain et obligatoire. Ce qui laisse croire qu’aux yeux de l’autorité, le serment devant la nation — et en présence de ses pairs — d’un président de la République l’emporte de façon prioritaire sur une célébration festive d’un 4 avril marquant la célébration de notre accession à la souveraineté internationale. En tout cas, sous d’autres cieux, la fête du 4 avril ne serait pas une priorité des priorités puisqu’elle reste et demeure toujours un événement synonyme de folklore et de tintamarre bien qu’il soit la fête de la jeunesse, mais surtout de l’Armée !
La décision du chef de l’Etat attendue….
D’ailleurs, l’on se souvient du 4 avril 2011 où le général Abdoulaye Fall, Chef d’Etat Major des Armées d’alors (Cemga) aurait proposé au président Abdoulaye Wade une prise d’armes en lieu et place du grand défilé populaire qu’avait voulu l’ancien chef de l’Etat. Parce que cette année-là, le Sénégal était plongé dans une profonde crise économique et sociale provoquant des agitations sur tous les fronts : Le chômage des jeunes, le bras de fer des centrales syndicales, la protestation des enseignants, la crise énergétique, la fiscalité exagérée des sociétés industrielles, la cherté des denrées de première nécessité, l’éternel problème des bourses universitaires, la crise scolaire, la désertion des enseignants, le « niakhtou » des paysans, la méfiance des leaders politiques relative à la machine électorale, la revalorisation des pensions des militaires invalides, les batailles de renouvellement des bases politiques etc… Face à la rancœur persistante et grandissante de toutes ces catégories sociales, nul ne pouvait organiser ou cautionner un grand défilé traditionnel aux allures d’un outrage « monarchique » des Wade. Il nous revient aussi qu’en 2000, sitôt élu, le président Wade avait voulu organiser un grand défilé sur le boulevard du général de Gaulle. Hélas, malgré son insistance, l’alors chef d’état-major général des Armées, le général Mamadou Seck « Faidherbe » lui avait fait comprendre qu’il était matériellement impossible, compte tenu des délais, d’organiser une telle parade. Devant son intransigeance, Wade avait donc dû faire son deuil d’un tel défilé pour cette année-là… Par contre cette année 2019, le calendrier électoral aurait empiété sur le processus d’organisation d’un gigantesque défilé civil et militaire. Mais quoi qu’il en soit, le dernier mot — gigantesque défilé populaire ou simple prise d’armes à la place de l’Indépendance — revient au président de la République, chef Suprême des Armées.
PLUS DE 400 AGENTS HURLENT LEUR DESESPOIR ET DENONCENT UNE «MAUVAISE GESTION» DE LEUR ETABLISSEMENT
« La direction de l’hôpital régional de Thiès a failli à son devoir ». Le reproche est du personnel contractuel du centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguene, qui a observé, ce lundi 4 mars 2019, un sit-in dans l’enceinte dudit établisse
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 05/03/2019
« La direction de l’hôpital régional de Thiès a failli à son devoir ». Le reproche est du personnel contractuel du centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguene, qui a observé, ce lundi 4 mars 2019, un sit-in dans l’enceinte dudit établissement sanitaire. Les manifestants, entre autres doléances, exigeaient « le versement de nos cotisations sociales, l’harmonisation de nos primes de transport, l’érection d’un service d’urgence aux normes ».
Ce sont plus de 400 travailleurs contractuels qui ont tôt hier matin boycotté les salles de consultations, avant de prendre d’assaut la place centrale de l’hôpital régional de Thiès, pour les besoins d’un sit-in. Lequel a été initié en vue d’exiger le versement de leurs cotisations sociales, l’harmonisation des primes de transport, l’érection d’un service d’urgence aux normes. Un mouvement d’humeur qui a été l’occasion pour le porte-parole du jour des blouses blanches, Babacar Faye, délégué du personnel au conseil d’administration de l’hôpital, par ailleurs chef du bureau administration du personnel de l’hôpital, et ses camarades, de fustiger « le non reversement de nos charges sociales qui datent de plusieurs années, la non harmonisation de la prime de transport qui devrait être indexée à 20 mille FCFA », en plus d’un « problème d’accueil réel à l’hôpital régional ». Ils dénonçaient aussi une « rupture des médicaments ».
Selon Babacar Faye, « depuis deux semaines, nous avons déposé tous ces griefs sur la table du directeur de l’hôpital mais sans réponse». Pire, se plaint-il, « pour avoir la plus petite seringue, il faut sortir de l’hôpital pour se la procurer au niveau d’autres officines ». Ces agents de santé se disant « opprimés » déplorent aussi le problème de « la motivation qui n’a pas été harmonisée » et exigent « l’érection d’un service d’accueil d’urgence aux normes à l’hôpital régional ». Ils reprochent à la direction de « n’avoir pas fait son travail, d’avoir failli à son devoir ». Un mouvement d’humeur qui n’a pas été du goût des syndicalistes qui ont essayé, à travers des affiches, d’inviter leurs camarades plaignants à « reprendre le travail ». Mais c’était compter sans la détermination des manifestants à aller jusqu’au bout de leur lutte.
Le directeur de l’hôpital évoque un « problème de trésorerie »
Les responsables syndicaux, avec à leur tête Pape Momar Ndiaye, souvent reprochés d’« être à la solde de la direction de l’hôpital aux ordres de laquelle ils se plient sans murmure ni hésitation », n’ont pas été suivis par les travailleurs qui pensent devoir dorénavant défendre eux-mêmes leurs propres intérêts. Le directeur de l’hôpital, Ababacar Mané, évoque, lui, un « problème de trésorerie ». Il a déploré ce « sit-in organisé sans l’aval des responsables syndicaux » et parle de « situation déplorable, inattendue », parce que, souligne-t-il, « on pouvait quand même comprendre qu’un mouvement d’humeur vienne des syndicats, mais malheureusement cela est le fait d’un personnel qu’on peut qualifier de contractuel de l’hôpital régional ». Relativisant les griefs soulevés et faisant état de « retards de paiement d’heures supplémentaires, de cotisations sociales », M. Ababacar Mané a préféré mettre en avant son bilan.
A l’en croire, « depuis quelques années, nous avons eu à relever fortement le plateau technique de l’hôpital, en bénéficiant d’un soutien du Ministère de la Santé, ce qui nous a d’ailleurs permis de fidéliser davantage les patients en faisant revenir la confiance, et à ce titre, d’engranger de bons résultats surtout dans le recrutement du personnel qualifié, pour pouvoir prendre en charge les attentes des populations ». Un satisfecit que ne semblent malheureusement pas partager nombre de patients et d’accompagnants, venus très tôt des quatre coins de la région et même d’ailleurs. Ils déplorent : « la très mauvaise gestion du centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguene de Thiès, où c’est le ‘’désordre total’’, une ‘’négligence irrévérencieuse’’ à l’endroit des patients qui n’ont plus confiance à l’hôpital. C’est presque le sauve-qui-peut ici. Plus personne n’a envie d’y venir du fait de l’anarchie qui règne ».
Ababacar Mané évoque quant à lui un « contexte de début d’année où l’agent comptable peut souffrir d’un problème de trésorerie, qui explique d’ailleurs un peu ce mouvement d’humeur des personnels contractuels de l’hôpital ».Pour les institutions sociales notamment la Caisse de sécurité sociale et l’Ipres, il souligne : « nous avons pu, depuis 2012, malgré la situation difficile trouvée sur place, avoir un procès-verbal de conciliation, et nous versons régulièrement nos cotisations sociales. L’Ipres aussi reçoit régulièrement, de l’agent comptable, les engagements que nous avons pris avec elle ». Selon la direction de l’établissement, « il vaut mieux trouver des médicaments et des réactifs pour faire tourner l’hôpital et différer les paiements d’heures supplémentaires ». Hélas, se désole M. Mané, « c’est cette option qui n’a pas été partagée par le personnel de l’hôpital, mais c’est regrettable ». Dans tous les cas, assure M. Ababacar Mané, « dès que la situation de trésorerie de l’hôpital le permettra, ils (Ndlr, les agents contractuels) rentreront dans leurs droits ».
L’ACTIVISTE KARIM XRUM XAX CONDAMNE A PAYER UNE AMENDE DE 50.000 FRANCS MAIS LIBRE !
Le rappeur Abdou Karim Guèye plus connu sous le pseudonyme de Karim Xrum Xax a comparu hier à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar.
Le rappeur Abdou Karim Guèye plus connu sous le pseudonyme de Karim Xrum Xax a comparu hier à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar. L’artiste rappeur de 39 ans devait répondre des faits de provocation d’un attroupement non armé par discours à travers Facebook. Déclaré coupable par le tribunal, le leader du Mouvement « Nittu Dëeg » a été condamné à payer une amende de 50.000 francs au Trésor public.
Le palais de justice a refusé du monde, hier. Pour cause, le rappeur Abdoul Karim Guèye alias Karim Xrum Xax — animateur à la radio Top Fm 107/0 appartenant à votre quotidien préféré — était la guest- star de l’audience des flagrants délits. Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés au lendemain de l’élection présidentielle. Dans une vidéo en live sur Facebook, le rappeur appelait à manifester contre le « forcing » du président sortant tendant à une confiscation des votes des Sénégalais après la déclaration du Premier ministre qui proclamait vainqueur son candidat avec 57 % des suffrages exprimés. Le prévenu qui est apparu calme à la barre a nié les faits qui lui sont reprochés déclarant qu’il n’a pas manifesté. « Ce n’est pas normal que le Premier ministre donne des résultats de la présidentielle » dénonce l’activiste. Pour le juge, son appel à la manifestation devait être réglementé par une déclaration devant les autorités administratives. Aucune disposition n’a été prise pour encadrer son appel. A en croire le substitut du procureur, le prévenu n’agissait pas au nom du peuple puisqu’il n’a pas la légitimité. « Venez un à un dans des cars rapides où en marchant, je n’ai même pas une aiguille par-devers moi, par conséquent que personne ne vienne avec une arme » lance l’activiste dans une vidéo postée sur Facebook. A propos de cet appel, le parquet a parlé d’ « enfantillages » en invitant le prévenu à penser aux actes qu’il pose. « Mes live sur Facebook, c’est pour une conscientisation citoyenne, pour éveiller les consciences et dialoguer pour la paix », a soutenu le prévenu. Les activistes ont manifesté par des cris leur présence massive dans la salle lorsque le juge a demandé si le prévenu n’était pas le seul membre de son mouvement « Nittu Dëeg ». Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a soutenu déclare que le rappeur n’a ni la légitimité ni le droit d’agir de la sorte à travers ses propos irrespectueux et injurieux. « Quand on interdit une provocation d’attroupement non armé, c’est qu’on ne veut pas que les gens se regroupent sans encadrement. Les faits sont constants et indéniables tels qu’ils ressortent des débats d’audience et du procès-verbal d’enquête. Nous avons le droit de vivre dans la paix et la quiétude, il faut qu’on se respecte. Ce n’est pas une violation de droit de l’homme. Le prévenu est coupable du délit qui lui est reproché ». Pour la répression, le représentant du parquet a demandé que le prévenu soit condamné au maximum à une amende de 100.000 francs et une peine d’un mois assortie du sursis.
« LE DROIT A LA RESISTANCE EST GARANTI A TOUT CITOYEN FACE A L’OPPRESSION »
Quant à la défense, elle a invité le juge à tenir compte du contexte. Selon les avocats, ce que tout le monde disait tout bas, Karim l’a dit tout haut, à savoir l’existence d’un mal triomphal. « Ce n’est pas inciter à la violence, mais ce sont des déclarations à chaud après la déclaration du Premier ministre. Dans une démocratie très vivace, on ne peut interdire le droit de critiquer. « J’ai déposé à maintes reprises des déclarations de marche pacifique en vain » déplore la défense. Il faut donc chercher la faute chez les autorités, plaide Me Alioune Badara Ndiaye. En aucun cas, la culpabilité du prévenu ne peut être retenue dans cette affaire, déclare Me Tall. Selon lui, si l’Etat grandit, les lanceurs d’alertes deviennent des clignotants en se souciant de la quiétude nationale. « Je n’ai jamais eu l’intention de créer une quelconque violence dans ce pays », rappelle Me Barro en parlant au nom du rappeur. « Un Etat responsable, sérieux n’a pas à se soucier à des enfantillages », plaide la défense comme pour répondre au maître des poursuites. Pour Me Babacar Ndiaye, on est en démocratie, où l’Etat de droit constitue l’arme de fond. Le droit à la résistance est garanti à tout citoyen face à l’oppression. Karim Xrun Xaxx n’avait pas intention de porter atteinte à l’ordre public. Notre justice est appelée à tempérer et à apaiser le climat politique. Les avocats de la défense ont saisi l’occasion du procès d’hier pour dénoncer une « régression sans précédent » de la liberté d’expression depuis quelques temps dans notre pays. Les conseils du prévenu parlent d’ « injustice » puisque, selon eux, le Premier ministre a violé la loi et le code électoral.
Par conséquent, qu’on ne vienne pas leur parler de respect de la loi ou de légitimité. Au terme de leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont demandé une application bienveillante de la loi pour leur client à défaut de son renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Au final, le tribunal a déclaré le prévenu coupable des faits de provocation à un attroupement non armé. Il a été condamné à payer une amende de 50.000 francs. C’est donc avec plaisir que « Le Témoin » retrouve son collaborateur Karim Xrun Xaxx. Que ses auditeurs de Top Fm attendent avec impatience !
LES SYNDICALISTES DENONCENT UNE POLITIQUE DE DEUX POIDS, DEUX MESURES !
Un cas similaire à l’affaire du lycée Ahoune Sané de Bignona — où la mention « Ousmane Sonko Président sur des copies d’élèves avait entraîné des sanctions contre une partie du personnel administratif — se serait passé à l’Inspection d’académie de Diourbe
Un cas similaire à l’affaire du lycée Ahoune Sané de Bignona — où la mention « Ousmane Sonko Président sur des copies d’élèves avait entraîné des sanctions contre une partie du personnel administratif — se serait passé à l’Inspection d’académie de Diourbel. Là, c’est l’épreuve d’anglais des élèves de troisième secondaire qui est indexée. Une épreuve dans laquelle étaient retracées les « réalisations du président Macky Sall », selon des syndicats d’enseignants qui dénoncent le fait qu’aucune mesure n’ait jusque-là été prise contre l’académie de Diourbel, comme ce fut le cas avec le lycée Ahoune Sané où le proviseur, le censeur et un surveillant ont été démis de leurs fonctions. L’inspecteur d’Académie de Diourbel, M. Seydou Sy, qui se dit choqué par de tels propos venant des syndicalistes, prétend que « ce sont deux choses différentes ».
L’affaire de la mention « Coalition Sonko président » sur les copies des élèves en classe de seconde du lycée Ahoune Sané de Bignona ne serait pas la seule faute à avoir été commise en milieu éducatif pendant la campagne électorale pour la présidentielle du 24 février dernier. En effet, selon les secrétaires généraux du Cusems (Abdoulaye Ndoye), du Saemss (Saourou Sène) et du Cusems Authentique (Dame Mbodj), une affaire similaire s’est produite à Diourbel avec une épreuve d’anglais dans laquelle on faisait la propagande du président Macky Sall notamment sur ses réalisations dans un texte remis aux élèves de troisième secondaire. Ce sans que le plus petit doigt n’ait été levé pour sanctionner l’Inspection d’académie de Diourbel. Dame Mbodj du Cusems Authentique qui dénonce une loi du « deux poids, deux mesures » souligne que « ici, l’épreuve concerne pourtant toute la région contrairement à Ahoune Sané où les faits incriminés ne concernaient que les élèves de seconde ».
Des accusations battues en brèche par l’inspecteur d’Académie de Diourbel d’après qui, il ne s’agissait nullement d’un discours de Macky Sall mais d’un article de presse choisi lors d’une cellule pédagogique par des enseignants. « Le premier accusateur disait que nous devons naturellement être sanctionnés au même titre que les gens de Ahoune Sané. Mais ce sont deux choses différentes. Ce qui s’est passé, c’est que le texte dont les syndicats parlent a été choisi par leurs camarades enseignants à travers les cellules pédagogiques. Il ne s’agit pas d’un discours de Macky Sall mais d’un article de presse», a tenu à préciser Seydou Sy. Il dit vouloir mettre à la disposition de la presse « cette épreuve-là » « pour montrer que dans le contexte où nous nous situons les gens essaient de faire de la pression sur les administrateurs du système ».
Selon Seydou Sy, les responsables syndicaux devraient comprendre que le contexte est un élément central dans la didactique des langues. Une didactique dans laquelle, selon M. Sy, la prise en charge du contexte pour l’apprentissage mais aussi et surtout pour la compréhension et la motivation des élèves est extrêmement importante. « Donc, je ne peux pas comprendre que des syndicats de professeurs méconnaissent l’importance du contexte dans la didactique des langues » soutient M. Seydou Sy. L’Inspecteur d’Académie de Diourbel affiche ainsi ses inquiétudes « par rapport au professionnalisme de ces syndicats » et rappelle à ces derniers qu’ils sont dans un système où tout le monde se connait.
Par conséquent, « Saourou Sène tout comme Abdoulaye Ndoye, savent bien que je ne pilote pas l’académie sur la base d’un engagement politique ». A en croire cet d’inspecteur d’académie, les gens doivent faire preuve de bonne foi pour ne pas essayer d’entrainer une confusion entre l’affaire de la mention « Coalition Sonko président » du lycée de Ahoune Sané et celle de l’épreuve d’anglais portant sur les réalisations du président Macky Sall donnée aux classes de troisième de la région de Diourbel.
CHOC DSC – AS PIKINE EN OUVERTURE
Après une pause d’une année à cause du drame du 15 juillet 2017, la Coupe de la Ligue a repris ses droits cette saison.
Après une pause d’une année à cause du drame du 15 juillet 2017, la Coupe de la Ligue a repris ses droits cette saison. Pour la reprise des compétitions de la LSFP, le hasard du calendrier offre deux prometteurs derbies entre équipes de la région de Thiès et un choc entre équipes voisines sur le podium de la L1, ce mardi en ouverture des huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue.
Ainsi le stade Caroline Faye de Mbour sera plus que jamais le pôle d’attraction du foot thiessois avec d’abord l’explication Amitié FC – Africa Promo Foot et ensuite avec l’affrontement CNEPS Excellence – Mbour Petite Côte. Dans le premier match, il s’agira entre deux formations de la ville de Thiès de tenter de se départager après le nul vierge qui avait sanctionné leur rencontre de la 10ème journée de L2. Et même si Amitié FC (3ème avec 27 points) se comporte mieux en championnat que son adversaire (7ème, 19 points), un match de coupe a une saveur particulière qui fait que les pronostics sont souvent déjoués. Et c’est cette incertitude liée aux rencontres de coupe qui fait que Mbour Petite Côte, pensionnaire de la L1, ne part pas forcément favorite dans le deuxième match du jour qui l’oppose au CNEPS Excellence, club de L2. Surtout que cette dernière équipe vient d’enchainer 3 victoires en championnat. Mais à MPC, le moral doit être au zénith après la victoire décrochée à Rufisque même face à Teungueth FC lors de la 15ème journée de L1 (2 – 1).
L’autre match du jour sera un choc entre équipes qui jouent les premiers rôles en L1 : Dakar Sacré-Cœur (3ème, 24 points) – AS Pikine (2ème, 25 points). Une explication qui s’annonce chaude puisque le DSC entend bien prouver qu’il reste la belle surprise de cette première moitié de saison alors que les Pikinois qui ont perdu leurs deux derniers matches en championnat (face au Stade de Mbour et au Jaraaf) auront à cœur de repartir du bon pied. Ces huitièmes de finale vont se poursuivre mercredi et jeudi. L’Us Gorée fera face au Casa Sports pour un remake de la finale de 2013 remportée par le club casaçais. Vainqueur en 2012, Niarry Tally croisera le fer avec le Jaraaf de Dakar pour un choc 100% Ligue 1. Teungueth FC sera opposé au Ndiambour de Louga tandis que le Stade de Mbour ira à l’assaut de Génération Foot. Leader de la Ligue 2, Diambars affrontera, jeudi, la lanterne rouge de la Ligue 1, la Sonacos.
Programme Mardi 5 mars 2019
Stade Caroline Faye
16h00 Amitié FC – Africa Promo Foot
18h00 CNEPS Excellence – MPC
Stade Amadou Barry
16h30 Dakar Sacré-Cœur – AS Pikine
Mercredi 6 mars 2019
Stade Alassane Djigo
16h00 US Gorée – Casa Sports
18h00 NGB – Jaraaf Stade
Ngalandou Diouf
17h00 Teungueth FC – Ndiambour
Stade Djiby Diagne
16h00 Génération Foot – Stade de Mbour
Jeudi 7 mars 2019
Stade Lamine Guèye
16h30 Sonacos – Diambars
«ON N’A PAS A SE PLAINDRE PUISQUE LE SENEGAL EST HONORE...»
Trois questions au Pr Magueye Kassé, critique de cinéma sur la participation du Sénégal au Fespaco 2019
MARIAME DJIGO ET MARIAMA DIEDHIOU |
Publication 05/03/2019
Le Sénégal n’a pas démérité au Fespaco 2019. C’est la conviction du Pr Maguèye Kassé, écrivain-cinéaste. Selon lui, même si le Sénégal n’a pas été dans la compétition officielle pour l’Etalon d’or du Yennenga remporté cette année par le Rwandais Joel Karekezi pour son film « The Mercy of the Jungle », il est revenu avec trois prix dans la catégorie court-métrage empochés par les réalisatrices Khadidiatou Sow et Angèle Diabang. Pr Maguèye Kassé trouve que le cinéma sénégalais est dans la bonne dynamique.
Quelle est votre lecture par rapport de la participation du Sénégal au Fespaco 2019 ?
Je pense que nous n’avons pas démérité au Fespaco puisque nous avons présenté des films dans différentes catégories notamment dans la catégorie court-métrage. Nous avons quand même eu des prix assez importants notamment Angèle Diabang avec «Un air de Kora ». Et ce film quand même, ce n’est pas n’importe quoi puisqu’il a eu beaucoup de prix notamment dans la catégorie des prix spéciaux. Elle a quand même eu le prix de la meilleure Réalisatrice et ça ce n’est pas rien. « Un Air de Kora » a séduit le public qui lui a décerné non seulement ce prix dont je viens de parler puis le prix spécial de la meilleure femme cinéaste. Pour ce qui concerne la revendication des femmes qui n’avaient pas eu d’Etalon jusqu’à présent, elle a remporté l’Etalon de bronze dans la série fiction court-métrage. De même que Khadidiatou Sow a remporté l’Etalon d’argent dans la série fiction court-métrage. Donc deux Etalons qui se suivent, un Etalon d’argent Khadidiatou Sow et un Etalon de bronze pour Angèle Diabang et en même temps un prix spécial meilleure femme cinéaste. Et en même temps, Khadidiatou Sow a eu le prix ACP qu’on lui a décerné en son absence. Je crois que ça, c’est tout à l’honneur de notre cinématographie. Dans la série de ces court-métrages, je crois qu’on n’a pas à se plaindre puisque non seulement le Sénégal est honoré mais aussi la femme cinéaste est honorée en même temps. Nous avons présenté d’autres films dans d’autres séries malheureusement qu’ils n’ont pas eu de prix notamment les séries télévisées avec «Garmi» de Cheikh Diallo. Ensuite, nous avions dans la série long-métrage des films documentaires, le film qui présentait l’histoire de la « Rencontre mon père » (d’Alassane Diago, Ndlr). Là aussi, il était en compétition avec des films de très longue stature qui ont eu finalement les Etalons. Nous n’avons pas eu une présence comme nous l’avions souhaité à l’époque avec «Félicité» ou comme en 2013 avec le film « Tey », mais quand même il faut dire que les films qui ont été primés cette année au Fespaco, tout le monde s’accorde à dire que ce sont des films qui ont beaucoup de mérite.
L’absence du Sénégal dans la compétition officielle du Fespaco n’a-t-elle pas été un échec ?
Il ne faut pas parler d’échec. Ce n’est pas parce qu’on ne présente pas un film que c’est un échec. Nous avons eu par exemple « l’Ordur » de Momar Talla Kandji du Sénégal qui a été présenté au Fespaco et qui est un film d’une très grande sensibilité dans la catégorie des courts-métrages. Et ça, c’est aussi à l’honneur du Sénégal mais dire que nous n’avons présenté un long-métrage, donc c’est un échec. Non pas du tout. Un film, ça se prépare. On fait un film qui doit plaire. Nous avons eu par exemple « La Femme Lionne » de Lobé Ndiaye dans la catégorie des films documentaires. C’est un film très intéressant mais qui n’a pas pu avoir un prix. Pour autant, ça n’a pas démérité. L’histoire est intéressante et on a apprécié. Mais quand il s’agit de l’Etalon d’or, vraiment il faut se préparer à aller affronter à une idée des Etalons d’or, d’argent ou de bronze dans la catégorie.
Selon vous, qu’est-ce qui doit être fait pour booster davantage le cinéma sénégalais ?
Nous sommes dans la bonne dynamique pour booster le cinéma sénégalais. Je parlais tout à l’heure des films panorama, comme le film « Rencontrer mon père » d’Alassane Diago, ce sont des films en compétition. Pour aller à la compétition, il faut être prêt. Si on n’est pas prêts, on n’y va pas. C’est aussi simple que ça. Donc, il n’y a pas à avoir honte. A contraire, nous avons quand même de la moisson à engranger pour le Sénégal et ça, c’est satisfaisant. L’Etat appuie de plus en plus le cinéma sénégalais. Le film de Khadidiatou Sow a été soutenu par le Fopica. Je crois que le film d’Angèle Diabang a aussi été appuyé si je ne me trompe pas par le Fopica. Donc, le Fopica appuie des réalisations et ces réalisations ne déméritent pas. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Il faut continuer dans ce sens-là et puis peut-être de plus en plus, nous allons revenir du Fespaco avec des trophées.
LE 7EME ART SENEGALAIS, FACE A SES GRANDS DEFIS
Plusieurs défis se posent dans le 7ème art sénégalais même si le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (Fopica) a permis de soutenir beaucoup de films.
MARIAME DJIGO ET MARIAMA DIEDHIOU |
Publication 05/03/2019
Même si le Sénégal a brillé de son absence dans la compétition officielle de la 26ième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), notre pays en est revenu avec trois prix dans la catégorie court-métrage remportés par Angèle Diabang et Khadidiatou Sow. Toutefois, plusieurs défis se posent dans le 7ème art sénégalais même si le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (Fopica) a permis de soutenir beaucoup de films.
Ça avait suscité un tollé de la part de beaucoup d’acteurs du cinéma sénégalais. La non-sélection de films sénégalais dans la catégorie long-métrage pour l’Etalon d’Or du Yennenga à la 26ième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui s’est achevée le 2 mars dernier, a ainsi été une pilule amère à avaler. Surtout que notre pays s’était adjugé l’Etalon d’Or en 2017 et 2013 avec le réalisateur Alain Gomis pour ses films « Félicité » et « Tey ».
Néanmoins, le Sénégal ne rentre pas bredouille de ce festival qui fêtait son cinquantenaire cette année. Il revient avec trois prix remportés par les réalisatrices Angèle Diabang et Khadidiatou Sow dans la catégorie court-métrage fiction. La première a reçu le Poulain de bronze pour son film « Un air de kora » après qu’elle est aussi distinguée par ce même film Réalisatrice africaine de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avec un prix spécial. Quant à Khadidiatou Sow, elle a remporté le Poulain d’argent pour son film « Une place dans l’avion » qui traite de l’émigration et qui est soutenu par le Fopica.
En effet, cette absence de films sénégalais à la compétition officielle de la 26ième édition du Fespaco a suscité moult interrogations chez les acteurs du cinéma. Manque de productions, films non encore prêts, mauvaise répartition des financements? Chacun y allait de sa part surtout que le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (Fopica) est mis en place depuis quelques années pour soutenir des films. Ce qui a permis au 7ième art sénégalais de connaitre jusque-là un regain de dynamisme, surtout avec les jeunes selon les acteurs du 7eme art. Des cinéastes sénégalais primés à l’étranger, il y’en a beaucoup. Le réalisateur Moly Kane a remporté lors de la 18ième édition du festival Clap Ivoire à Abidjan, avec son film «Goom Bi», cinq prix dont le premier prix fiction Uemoa, le prix Canal+ de la meilleure interprétation féminine (Zeyna Diop), le prix Canal+ de la meilleure interprétation masculine (Ngalandou Babou Faye), le prix du meilleur scénario ainsi que le trophée Coca Cola pour ne citer que celui-ci. Sans oublier la sélection de plusieurs films sénégalais dans beaucoup de festivals à l’étranger.
Tout de même, le cinéma sénégalais est l’un des plus anciens et des plus vivants d’Afrique avec ses représentants dont les réalisateurs Djibril Diop Mambéty et Ousmane Sembène. Pour faire vivre le cinéma au Sénégal, des festivals ont aussi organisés ça et là. Cette année, le public a également renoué avec les Rencontres cinématographiques internationales de Dakar (Recidak) qui sont revenues après la neuvième édition tenue en 2014 et qui ont été une occasion «pour redonner le goût du cinéma aux jeunes générations et susciter un intérêt pour ce domaine ». Quelques salles de cinéma ont commencé à voir le jour pour combler le gap qui était devenu une réalité au Sénégal. Toutefois, il faut dire qu’aujourd’hui, plusieurs défis s’imposent pour la relance de notre cinéma.
982 CAS REPERTORIES SUR 1637 CAS DE VIOLENCES RECENSES PAR L’AJS
L’exploitation sexuelle semble avoir encore de beaux jours devant elle. En effet, en 2018, sur 1637 cas de violences recensés par l’Association des juristes sénégalaises (AJS), les 982 ont trait à l’exploitation sexuelle.
L’exploitation sexuelle semble avoir encore de beaux jours devant elle. En effet, en 2018, sur 1637 cas de violences recensés par l’Association des juristes sénégalaises (AJS), les 982 ont trait à l’exploitation sexuelle. A l’échelle mondiale, l’on enregistre 4 millions de nouvelles victimes de ce fléau chaque année, 500 mille femmes victimes de traite à fin de prostitution par an, avec un chiffre d’affaire estimé à 1000 milliards de dollars US. Suffisant pour qu’en cette édition 2019 de la Journée mondiale de lutte contre ce fléau célébrée hier, lundi 4 mars, les acteurs en appellent à la sensibilisation, l’information et la dénonciation pour cerner l’une des pires formes de violations des droits humains.
982 cas d’exploitation sexuelle enregistrés sur 1637 cas de violences recensés par l’Association des juristes sénégalaises (AJS), à travers ses boutiques de droit dans notre pays, rien qu’en 2018. C’est la chargée de communication de l’AJS, Amy Sakho, qui tire ainsi la sonnette d’alarme à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle célébrée hier, lundi 4 mars. «Dans nos boutiques de droits qui sont dans 6 régions du Sénégal, on a enregistrés 1637 cas de violences. Et parmi ces 1637 cas, nous avons 60% qui représentent les violences liées à l’exploitation sexuelle; ce qui fait en chiffre 982 cas. Et ce sont les cas qui ont été portés à la justice, en tout cas qui ont connu une procédure judiciaire. Je ne parle pas des cas qui nous ont été signalés mais dont les victimes ne sont pas allées jusqu’au bout de la procédure», déplore Amy Sakho au micro de nos confrères de la radio Sud Fm.
La chargée de communication de l’AJS qui explique qu’il s’agit d’une atteinte à la dignité humaine, décline comment sa structure assiste les victimes. «L’exploitation sexuelle, c’est une forme de violence, c’est-à-dire une atteinte directe à la dignité et aux droits les plus fondamentaux de la personne. Ça peut arriver à un enfant, un adolescent, une femme ou un homme. Donc les deux sexes… Pour ces cas de violences, on fait une prise en charge holistique. On aide la personne à avoir un certificat médical, à porter plainte. Mais on lui donne un avocat pour toute la procédure judiciaire. Et, après la procédure, on assiste la personne pour le suivi psychologique parce que quand on est victime de violence, d’exploitation sexuelle, ça laisse des conséquences néfastes qui peuvent poursuivre la personne durant toute sa vie. Et puis (la prise en charge) c’est gratuit au niveau de ces boutiques de droit.»
L’EXPLOITATION SEXUELLE EST SOURNOISE, DIFFICILE A CERNER ET ENTOUREE DE SILENCE
De son côté Penda Seck Diouf, la présidente du Comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants (CLVF), interpellée par iRadio, en appelle à la dénonciation, l’information et la sensibilisation pour contrer le mal. «Au CLVF, les rares cas qu’on nous soumet proviennent des zones minières ou des familles dont la fille a été victime de traite de personnes, qui a été déportée dans un autre pays et à qui on a fait miroiter un travail dans ce pays. Et, à l’arrivée, il se trouve qu’au lieu du travail promis, c’est plutôt l’esclavage sexuel ou la violence sexuelle. Donc, au CLVF, on ne reçoit pas de cas souvent. Qu’est-ce que nous faisons face à cette situation ? Nous dénonçons toute forme de violence. Nous ne cessons de dénoncer comme nous dénonçons les viols, etc. Il faut la dénonciation, l’information et la sensibilisation pour que les populations puissent discerner cette forme de violence sexuelle très sournoise et insidieuse.»
Et Mme Diouf de relever que «l’exploitation sexuelle est difficile à cerner du fait de la caractéristique des violences sexuelles, de manière générale. Dans la loi 99-05 du 29 janvier 1999, qui a apporté une modification au Code pénal, en introduisant de nouvelles formes de violences, l’exploitation sexuelle n’est pas expressément citée. Mais, comme toute forme de violence sexuelle, nous la dénonçons. Et, si le cas est soumis au CLVF, automatiquement le comité prend en charge et, avec la victime, voit quels sont les voies et moyens pour porter plainte, etc. Du fait de sa caractéristique de violence sexuelle, l’exploitation sexuelle est entourée de silence. On en fait très rarement cas. Elle est difficile à cerner. Les victimes ne savent pas exactement qu’elles en sont victimes, etc.», souligne-t-elle.
EXPLOITATION SEXUELLE ET PROSTITUTION EN QUELQUES CHIFFRES, PAR AN, DANS LE MONDE : 4 millions de victimes, 500 mille femmes prostituées de force, 1000 milliards de dollars US de CA
Instituée en 2009, la Journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle a été célébrée hier, lundi 4 mars. Dix ans après le succès des femmes à travers l’adoption de cette journée dédiée au combat contre ce fléau, le mal est toujours profond. En effet, l’on enregistre 4 millions de victimes d’exploitation sexuelle chaque année dans le monde, 500.000 femmes victimes de traite à fin de prostitution par an. Le chiffre d’affaires (CA) estimé de la prostitution est de 1000 milliards de dollars US.
L’exploitation sexuelle, une des pires formes de négation des droits fondamentaux de la personne, réduit l’être humain à une simple marchandise. Achetées, vendues, menacées, isolées, violées, battues, surveillées, enfermées, torturées, les victimes deviennent des objets de consommation. La Journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle a été créée (2009) à l’initiative de l’ONG GIPF (Groupe International de Paroles de Femmes) pour sensibiliser la population au fléau (de l’exploitation sexuelle). Et il est hautement symbolique que ce soient des femmes qui se mobilisent les premières pour lutter contre l’exploitation sexuelle et la pornographie...
CODE PENAL SENEGALAIS : Les peines prévues à l’encontre des auteurs
Les peines encourues par les auteurs d’exploitation sexuelle varient suivant les cas et même l’âge de la victime. Pr Amsatou Sow Sidibé, interrogée par Sud Fm Sen Radio, revient en détail sur ces sanctions prévues par la loi au Sénégal. «Les peines sont variables. On n’a pas une même catégorie de peines. Par exemple, le proxénète peut être poursuivi par le Code pénal d’une peine qui peut aller de 1 an à 3 ans et d’une amande de 250 mille à 2 millions 500 mille F Cfa, quand la victime n’est pas mineure. Mais, quand la victime est un mineur, les peines sont doublées, je veux dire aggravées: 2 ans à 5 ans de prison par exemple. Et l’amende est augmentée: 300 mille à 4 millions de F Cfa. Sauf que s’il s’agit d’activité pornographique, pousser une fille à la pornographie, il faut distinguer selon que la fille est un mineur de moins de 16 ans ou un mineur de moins de 13 ans. Quand la fille mineure est âgée de moins de 16 ans, la peine que peut subir l’auteur de l’activité pornographique peut aller de 1 an à 5 ans d’emprisonnement et 3 ans à 7 ans si le mineur est âgé de 13 ans», explique le Professeur de droit à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
D’ailleurs, Pr Amsatou Sow Sidibé donne la définition de du concept d’exploitation sexuelle. «C’est le fait de considérer la femme ou la fille comme une marchandise sexuelle. Donc pousser la femme ou la fille à avoir des attitudes sexuelles permettant de rapporter de l’argent à quelqu’un. C’est important à préciser. Il y a plusieurs cas d’exploitation sexuelle. Le proxénétisme, c’est de l’exploitation sexuelle…, la pornographie qui permet à la personne qui organise ça d’avoir de l’argent. C’est le cas aussi de la prostitution des filles ou des femmes organisée par ces proxénètes-là». Bref, l’exploitation sexuelle est une forme de violence sexuelle. Mais, ce qu’il faut remarquer, c’est que c’est l’une des pires formes de violations des droits fondamentaux de la personne. En ce sens qu’elle met la personne dans une situation de marchandise qu’on peut acheter, qu’on peut céder, vendre et même échanger. Souvent, elle est liée à la pornographie ou à la prostitution… et est faite sur des enfants ou sur des femmes en situation de vulnérabilité ou d’extrême vulnérabilité. Ce sont ces cibles-là, qui en sont les principales victimes.
CES PRIORITES QUI CADENCENT MACKY II !
Création de richesses, inclusion sociale, amélioration du climat des affaires...
Le Président de la République Macky Sall est réélu à la tête de l’Etat avec un taux de 58,27%, selon les résultats provisoires publiés par la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv). Sur le plan économique, même si beaucoup de projets structurants ont été réalisés dans le cadre de la première phase du Pse, les priorités demeurent. Il s’agit entre autres de la création de richesses, de l’inclusion sociale, de l’amélioration continue du climat des affaires du secteur privé et le développement de PME-PMI capables de créer des emplois durables
La phase 2 du Plan Sénégal Emergent a été adoubée par les bailleurs de fonds lors du Groupe consultatif de Paris en décembre 2018 où le Sénégal a obtenu un financement des programmes prioritaires à hauteur de 7356 milliards de francs Cfa. Ainsi, dans le cadre de la réalisation de cette deuxième phase du PSE, les défis qui attendent le Président Macky Sall réélu au premier tour pour un mandat de 5 ans demeurent la création de richesses partagées, l’inclusion sociale, l’amélioration continue du climat des affaires du secteur privé et le développement de PME-PMI capables de créer des emplois durables.
Pour réussir ce pari, il faudrait solliciter les grandes entreprises nationales en impliquant réellement le secteur privé national. En effet, l’Etat du Sénégal doit davantage travailler à rendre plus inclusive la croissance. Certes, la première phase du Plan Sénégal Emergent a permis d’accélérer la transformation structurelle de l’économie Sénégalaise, avec des réformes qui placent désormais le Sénégal dans le Top 5 des pays africains les plus réformateurs (Doing Business) avec une nouvelle dynamique de croissance économique plus forte et régulière, dépassant 6% depuis 2015. Cependant, force est de reconnaitre que cette croissance est peu inclusive et largement portée par les investissements publics. En effet, le niveau de vie des Sénégalais ne s’est toujours pas amélioré. Les populations attendent du gouvernement de Macky 2 une baisse des prix de denrées de premières nécessités car les conditions de vie des Sénégalais restent très difficiles. Aussi, le coût de l’électricité demeure élevé malgré la baisse enregistrée en 2017. Sur le plan agricole, l’autosuffisance en riz pour le Sénégal devrait être une priorité pour le prochain gouvernement de Macky Sall. Même si on reconnait que beaucoup d’efforts ont été faits dans ce sens surtout avec le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise ( Pracas), l’échéance de 2017 a été ratée et jusqu’à présent, le Sénégal continue d’importer du riz des pays asiatiques. Les accords de pêche en vue comme ceux sur le pétrole et le gaz mériteraient également une attention toute particulière de la part de nos dirigeants pour ces cinq prochaines années.
PRIX A LA CONSOMMATION :Une baisse de 1,2% enregistrée en janvier
Les prix à la consommation ont enregistré une baisse de 1, 2 % en janvier en raison principalement du repli des coûts des produits alimentaires, boissons non alcoolisées, et de ceux des services de communication et de santé, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
«L’Indice national des prix à la consommation du mois de janvier 2019 s’est replié de 1, 2 % comparé à celui du mois précédent, sous l’effet essentiellement d’une baisse des prix des ‘’produits alimentaires et boissons non alcoolisées’’ (-2,1%), des services de ’’communication’’ (-0,7%) et des biens et services de ‘’santé’’ (-0,4%),lit-on dans la note de conjoncture mensuelle de l’Ansd.
En variation annuelle, les prix à la consommation se sont accrus de 0,6%, tandis qu’en rythme mensuel l’inflation a légèrement haussé de 0, 1 %. En variation annuelle cette hausse est de 0, 4 %, relève l’Ansd.
De leur côté, les prix des produits locaux et importés ont diminué respectivement de 1, 4 % et 0, 1 % en janvier, comparativement à leur niveau le mois précédent. En variation annuelle, les coûts des importations et des exportations se sont relevés respectivement de 0, 6 % et 0, 8 %, rapporte le document.
LES COUTS DE PRODUCTION INDUSTRIELLE EN REPLI
Selon toujours l’Ansd, les coûts de production dans l’industrie ont enregistré une baisse de 1, 8 % en janvier en comparaison de leur niveau du mois précédent. Cette variation est imputable à la réduction de 5, 5 % des prix de la production dans les industries chimiques, de 2, 7 % dans la production d’énergie, de 1 % du secteur alimentaire et d’un repli de 0, 5 % relevé dans celui des matériaux de construction, détaille la structure dans sa note sur l’évolution de la production industrielle. L’Ansd a fait aussi état d’une augmentation de 2, 9 % des prix de production dans les industries mécaniques.
«BENNOO BOKK YAAKAAR VA INEVITABLEMENT ECLATER »
Après plus de sept ans d’existence, Maurice Soudieck Dione prédit un avenir sombre pour la coalition politique qui a battu le record de longévité au Sénégal
Après plus de sept ans d’existence, le Dr en Science politique, Maurice Soudieck Dione prédit un avenir sombre pour la coalition politique qui a battu le record de longévité au Sénégal. Interpellé hier, lundi 4 mars, sur l’avenir de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar en perspective de 2024, l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis écarte toute idée d’une candidature unique au sein de cette coalition formée par le président Sall entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Non sans affirmer que Bennoo va cheminer à coté de soubresauts.
«Bennoo Bokk Yaakaar peut connaître des soubresauts en perspective de 2024, qui marque la fin du second mandat du Président Sall. En effet, cette coalition est très composite pour ne pas dire hétéroclite ; elle a été mise en place et maintenue de manière efficace et pragmatique pour être au service du Président Sall, dans ses ambitions de conquête, d’exercice et de conservation du pouvoir. Le seul dénominateur commun qui fédère Bennoo Bokk Yaakaar comme elle est actuellement constituée, c’est donc le Président Sall. Il convient aussi de préciser que la consolidation de Bennoo Bokk Yaakaar a discrédité une bonne partie des leaders qui la constituent, qui ont choisi de sacrifier leur crédibilité à l’autel des ambitions de réélection du Président Sall. Ils vont donc payer un lourd tribut pour se reconstruire une image de présidentiable, si toutefois ils y arrivent.
Plus généralement, pour tous les autres partis et mouvements politiques qui ont soutenu le Président Sall en 2019 et qui veulent présenter un leader issu de leurs rangs à la présidentielle de 2024, ils devront se préparer sérieusement ; et donc quitter à temps Bennoo Bokk Yaakaar, afin de se positionner dans l’opposition. Il se pose également la question de savoir comment le regroupement Bennoo Bokk Yaakaar gagné par un gigantisme démesuré, peut-il fidéliser tous ses membres, dès lors que son chef est en train d’exercer en principe son second et dernier mandat, au moment où les positions de pouvoir ont toutes été distribuées. En définitive, tout va dépendre des stratégies que le Président Sall va déployer par rapport aux élections locales de décembre 2019 et aux élections législatives prévues en 2022, sauf s’il y a entretemps une dissolution de l’Assemblée nationale justifiant des élections législatives anticipées.
Au sein de l’APR, la bataille risque d’être rude, car aucun responsable n’a été préparé pour succéder au Président Sall qui a combattu toute velléité d’affirmation d’une personnalité de son parti susceptible de le concurrencer. Même si un successeur au Président Sall est désigné au sein de l’APR, aura-t-il la légitimité et l’autorité nécessaires pour à la fois s’imposer aux alliés et au parti présidentiel, ce sera extrêmement difficile ».
Il ne saurait y avoir une candidature unique au sein de Bennoo pour 2024
«Étant donné que le Président Sall termine son second mandat, il ne saurait y avoir une candidature unique au sein de Bennoo Bokk Yaakaar pour 2024, si tant est que cette coalition survive jusqu’à cette échéance, et au-delà de celle-ci, pour la bonne et simple raison que Bennoo Bokk Yaakaar va inévitablement éclater en plusieurs morceaux, ou se reconstituer en plusieurs pôles. Car la plupart des forces politiques vont reprendre leur autonomie et chercher à dérouler leurs ambitions de pouvoir, que ce soit le PS comme l’AFP, notamment, mais de manière générale tous les partis et mouvements politiques que compte cette grande coalition. En somme, on risque de toute évidence d’avoir plusieurs segments constitutifs de l’actuelle coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui vont entrer en compétition sous différentes bannières pour la présidentielle de 2024, ou même se coaliser avec d’autres partis ou mouvements politiques de l’opposition.»