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26 août 2025
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MACKY TEND LA MAIN À L'OPPOSITION
Le chef de l'Etat officiellement réélu pour un second mandat a décidé d'instaurer le dialogue avec toutes les forces politiques du pays, promettant des propositions dans ce sens après sa prestation de serment
"Je vois un seul camp, celui du Sénégal", a déclaré Macky Sall ce mardi au terme d'un discours à la présidence.
Pour son second mandat, le chef de l'Etat se veut rassembleur. Il invite à cet effet, toutes les forces politiques afin d'engager un dialogue "ouvert et constructif dans l'intérêt de la nation". "
Je ferai des propositions dans ce sens, après ma prestation de serment", a indiqué Macky Sall, ajoutant que ses prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, pourront y apporter leur contribution
Le chef de l’Etat, Macky Sall, réélu pour un second mandat de cinq ans selon les résultats définitifs publiés mardi par le Conseil constitutionnel, a déclaré ‘’tendre la main à tous’’ en vue d’un ‘’dialogue ouvert et constructif’’.
Dans une déclaration faite à la salle des banquets du palais de la République, le président Sall a annoncé qu’il fera ‘’des propositions dans ce sens’’ après sa prestation de serment prévu le 2 avril prochain.
Il a souligné que ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade pourraient verser leurs contributions à ce dialogue national qu’il veut sans exclusive.
Le Conseil constitutionnel a confirmé mardi les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) qui donnent le président sortant vainqueur de la présidentielle du 24 février dernier avec 58,26% des voix.
Selon le verdict lu par la greffière Ernestine Ndèye Sanka, le président sortant devance l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, crédité de 20,50 % des voix. Ousmane Sonko arrive 3e avec 15,67%.
Les deux derniers candidats, El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall, et Madické Niang, ont obtenu respectivement 4,07 et 1,48% des voix.
Le Conseil constitutionnel déclare n’avoir été saisi d’"aucune contestation’’ lors des 72 heures ayant suivi la proclamation des résultats provisoires.
Les quatre candidats de l’opposition ont rejeté les résultats provisoires annoncés par la CNRV, tout en se gardant de tout recours devant le Conseil constitutionnel.
’’Nous rejetons ferment et sans aucune réserve ce résultat. Nous ne ferons aucun recours devant le Conseil constitutionnel", avaient-ils dit dans une déclaration commune, dans laquelle ils dénonçaient aussi "un résultat qui reflète parfaitement la commande du candidat sortant’’.
La CNRV a fait état d’un taux de participation de 66, 23 % à l’issue du scrutin lors duquel il a été enregistré 4.383.870 suffages valablement exprimés sur 4. 426.344 votants parmi un total de 6. 683. 043 inscrits.
Avec la validation de sa victoire par le Conseil constitutionnel, Macky Sall va donc pouvoir entamer un second mandat de 5 ans, sept ans après son arrivée au pouvoir le 25 mars 2012.
Ce géologue de formation, passé par And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), a auparavant connu une ascension fulgurante, de directeur de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) à président de l’Assemblée nationale, avant une traversée du désert qui l’a finalement mené au palais de la République.
Ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique (mai 2001 à novembre 2002), puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales (août 2003 à avril 2004), il accède à la primature en avril 2004, sous le règne de son mentor, l’ancien président Abdoulaye Wade, poste qu’il occupera entre avril 2004 et juin 2007.
Il contribue, en tant que directeur de campagne, à la réélection du président Wade en 2007, mais n’est pas reconduit à la tête du gouvernement, héritant plutôt de la présidence de l’Assemblée nationale.
Il est sommé de démissionner de ce poste après qu’il a voulu faire auditionner Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sur l’Agence de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI). Son mandat, de cinq ans, est alors réduit à un an et son poste de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) lui est également retiré.
Accusé de blanchiment d’argent puis blanchi, il prend ses distances du PDS et crée sa propre formation politique, l’Alliance pour la République (APR), l’instrument de son arrivée au pouvoir en 2012.
PAR ÉTIENNE SMITH
LES FAUX-SEMBLANTS D'UNE DÉMOCRATIE MODÈLE
À chaque fois que des pratiques d’un autre âge refont surface, on parle volontiers d’« érosion » ou de « recul démocratique » du Sénégal, expressions qui laisseraient penser à l’existence d’un âge d’or démocratique qui n’a pourtant jamais existé
The Conversation |
Etienne Smith |
Publication 05/03/2019
Le Sénégal est un pays de paradoxes démocratiques. Chaque élection présidentielle fait brusquement monter la tension, les médias s’inquiètent, les esprits s’échauffent, la guerre des chiffres et le jeu des postures électrisent l’espace public.
Certes, les élections au Sénégal ont souvent entraîné leur lot de violences – que ce soit pendant la campagne électorale ou dans la contestation post-électorale : répression sanglante de la manifestation de l’opposition lors de la présidentielle de 1963, faisant plusieurs dizaines de morts ; violences post-électorales de 1988 et 1993 ; assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel Babacar Sèye en 1993, violences pré-électorales en 2012 et en marge de la campagne en 2007… Mais le vote lui-même se déroule généralement dans le calme, et la vie politique reprend rapidement son cours habituel.
La présidentielle de 2019 n’a pas échappé à la règle avec des violences pendant les caravanes de campagne des candidats et la contestation des résultats par l’opposition. Selon les chiffres rendus publics par la Commission nationale de recensement des votes, le jeudi 28 février 2019, le président sortant Macky Sall l’emporte dès le premier tour avec 58,27 % des voix.
Il est suivi par l’ancien premier ministre Idrissa Seck (20,51 %) et le nouveau venu de la scène politique, le député Ousmane Sonko (15,67 %). Les candidats Issa Sall (4,07 %) et Madické Niang (1,58 %) ferment la marche. Trois candidats sur cinq – Macky Sall, Idrissa Seck, Madické Niang – sont issus du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade au pouvoir de 2000 à 2012.
Alternances et reproductions hégémoniques
La démocratie sénégalaise est connue pour sa capacité à produire des alternances (en 2000 et en 2012), qui nourrissent des récits parfois mythifiés sur la capacité de l’électorat à faire tomber le sortant et sur l’émergence d’une nouvelle citoyenneté émancipée des travers du clientélisme. Mais cette prouesse ne se produit que sous certaines conditions.
Sur les trois dernières décennies, le système politique sénégalais a produit autant de continuité (1993, 2007) que d’alternance (2000, 2012). Cette dernière n’est donc ni la règle, ni l’exception, mais une possibilité dans un contexte bien particulier d’épuisement du pouvoir en place, miné par les divisions, qui permet soit à l’opposition historique de l’emporter avec le ralliement des dissidents récents (2000), soit aux dissidents récents de l’emporter par la coalition des oppositions (2012).
L’erreur courante a été de comparer les élections de 2019 avec celles de 2012 ou 2000, qui ont vu le sortant contraint à un second tour, alors qu’il aurait fallu plutôt les comparer avec les élections de 1993 et 2007, qui ont vu les sortants Abdou Diouf et Abdoulaye Wade l’emporter dès le premier tour avec respectivement 58 % et 56 % des voix.
Sur ce plan, le Sénégal ne se distingue pas de la plupart des régimes démocratiques dans le monde où des présidents ou chefs de gouvernements sortants sont régulièrement réélus pour un second mandat. La différence réside par contre dans la capacité hégémonique du camp sortant, à même de l’emporter dès le premier tour dans une élection à deux tours – ce qui pose inévitablement la question de la qualité du système démocratique sénégalais.
Hystérie autour du second tour
Sans l’existence d’une élection à deux tours, aucune alternance politique ne serait jamais produite au Sénégal, le sortant étant quasiment assuré d’arriver en tête au premier tour. C’est ainsi qu’il faut comprendre la focalisation de l’attention sur l’occurrence ou non d’un second tour.
Si cette question hystérise autant les débats au sein de la classe politique à chaque présidentielle, c’est qu’elle révèle une double hantise : crainte dans l’opposition que le bulldozer électoral du camp sortant ne rende le combat par trop inéquitable, angoisse du camp sortant de se retrouver au second tour qu’il perd presque inévitablement et qu’il cherche donc à éviter par tous les moyens.
Abdoulaye Wade l’a tenté en 2011 en voulant modifier le mode de scrutin, Macky Sall l’a réalisé en amont de l’élection de 2019 en écartant deux candidats potentiels perçus comme les plus dangereux pour lui : Karim Wade, fils et ministre tout-puissant sous la présidence d’Abdoulaye Wade, puis Khalifa Sall, maire de Dakar et pressenti pour être le chef de file de l’opposition.
Dans ce contexte, l’élection à deux tours ne joue plus alors son rôle traditionnel de formation de coalitions majoritaires, car le camp du pouvoir a déjà cimenté la sienne pour le premier tour et ne vise pas de compromis en vue d’un second tour. Il s’agit seulement de « mettre K.O » l’opposition dès le premier tour.
Pour l’opposition, l’élection à deux tours apparaît, en revanche, comme la seule soupape de sécurité démocratique du système, car elle seule permet de produire de temps en temps – et en cas de fissures dans l’hégémonie du pouvoir sortant – une alternance par une coalition de circonstance des forces d’opposition. Ce schéma conduit l’opposition à fétichiser le second tour, sans parfois toujours bien se donner les moyens de préparer le premier… Et donne un goût étrange à la victoire massive du camp sortant, à la fois ultra-dominant et comme assiégé.
L’héritage du parti unique dans les esprits
En l’absence d’une structuration stabilisée du champ politique, ces coalitions de l’opposition, une fois victorieuses, visent à reproduire l’hégémonie précédente, favorisant ainsi le phénomène de « transhumance », c’est-à-dire le recyclage des sortants qui affaiblit voire anéantit les chances d’enraciner une opposition forte et structurée à même de servir de contre-pouvoir à la nouvelle majorité.
Au fond, les logiques politiques dominantes restent marquées par l’héritage du (quasi) parti unique. Malgré la fin de ce système, les comportements politiques d’une majorité d’acteurs politiques semblent encore se nourrir de cette culture politique, factionnelle dans son fonctionnement mais unanimiste dans ses effets, comme autant de symptômes de la quête hégémonique.
Depuis la défaite du Parti socialiste (PS) en 2000, après quarante ans de règne, tout se passe comme si le Parti démocratique sénégalais (PDS), au pouvoir entre 2000 et 2012, puis l’Alliance pour la République (APR) depuis 2012 avaient tenté, par tous les moyens, de reproduire l’hégémonie PS d’antan, ne laissant que des miettes à l’opposition.
« Érosion » ou « stagnation démocratique » ?
Comparés à d’autres États africains ou des « Suds », le Sénégal fait traditionnellement bonne figure démocratique avec son retour précoce au pluralisme politique encadré (1976), puis libéralisé (1983), sa liberté de la presse et ses deux alternances de 2000 et 2012. Les réalités institutionnelles sont, cependant, souvent moins reluisantes que l’image de vitrine démocratique entretenue par la presse internationale.
À chaque fois que des pratiques d’un autre âge refont surface, on parle volontiers d’« érosion » ou de « recul démocratique » du Sénégal, expressions qui laisseraient penser à l’existence d’un âge d’or démocratique qui n’a pourtant jamais existé comme tel. Sans entrer dans la liste des épithètes dont raffole l’analyse des transitions démocratiques, en parlant par exemple de démocratisation entamée mais non consolidée, le terme plus approprié ne serait-il pas plus simplement celui de « stagnation » ?
Le constat de Momar-Coumba Diop, à la veille des élections de 2007, sur l’impossible invention d’un « nouvel art de gouverner » au Sénégal apte à « sortir des pratiques politiques et sociales héritées du senghorisme » semble toujours d’actualité. Plutôt que d’engager cette rupture fondamentale, les pouvoirs successifs n’ont-ils pas d’abord tout misé sur « le perfectionnement de la “technologie” leur permettant de conserver le pouvoir et de s’enrichir » ?
Une tradition de pratiques présidentielles arbitraires
Prenons, par exemple, l’embastillement décidé par le Président Macky Sall de Karim Wade et Khalifa Sall, déjà évoqués. Ces éliminations judiciaires d’opposant politiques s’inscrivent dans une certaine continuité historique. En effet, l’histoire du Sénégal indépendant est jalonnée de pratiques présidentielles arbitraires servant à réguler la compétition politique par de moyens extra-électoraux.
La prison ou le tripatouillage constitutionnel ont été des instruments de régulation politique au moins aussi importants que l’élection :
en 1962, avec la mise aux arrêts et l’emprisonnement du premier ministre Mamadou Dia et ses quatre ministres loyaux (1962-1974) par le Président Senghor ;
en 1980, quand le même Président Senghor quitte le pouvoir et organise une succession millimétrée sans recourir aux élections (qui n’interviendront qu’en 1983) ;
en 2005, quand l’ex-premier ministre Idrissa Seck est envoyé en prison (l’actuel Président Macky Sall étant alors premier ministre) ;
en 2011, quand le président Wade tente le passage en force pour un troisième mandat avec une réforme constitutionnelle taillée sur mesure.
Cette dernière tentative, avortée à la suite de la journée de mobilisation du 23 juin 2011, a montré que l’opinion publique et l’opposition coalisée demeuraient le dernier rempart face au pouvoir en lieu et place d’une Assemblée nationale aux mains de l’exécutif et d’un Conseil constitutionnel peu enclin à tempérer les initiatives présidentielles.
Mais cette mobilisation réussie et la défaite subséquente de Wade à l’élection de 2012 ont conduit les analyses à surestimer la force de la « société civile » et sa capacité à mettre en échec les prétentions hégémoniques du pouvoir, oubliant le poids de la conjoncture tout à fait particulière de 2011-2012.
Des élections libres, transparentes… mais inéquitables
Si, depuis 2000, la question centrale au Sénégal n’est plus, contrairement à bien d’autres pays, de savoir comment organiser des élections libres et transparentes, elle est devenue celle d’organiser des élections qui soient moins grossièrement inéquitables entre pouvoir sortant (quel qu’il soit) et opposition (quelle qu’elle soit).
Les pistes avancées sont nombreuses : mandat présidentiel non-renouvelable, financement officiel et encadré des partis politiques, interdiction d’activités politiques pour les hauts fonctionnaires et responsables d’établissements publics, amélioration du statut et professionnalisation de la presse, responsabilisation des députés, neutralité du ministère de l’Intérieur…
Tant que ces réformes ne seront pas mises en place pour atténuer la disproportion des moyens et rétablir la confiance entre acteurs politiques, l’opposition criera au « hold-up électoral » et le pouvoir dénoncera « l’immaturité » de l’opposition – et les élections ne gagneront pas en légitimité.
L’exigence de la qualité démocratique
L’« équitabilité » des élections n’est qu’un des éléments du problème démocratique sénégalais. À la fin du premier mandat du président Macky Sall, la pratique institutionnelle semble, en effet, encore bien éloignée du nouveau cycle politique que les acteurs des Assises nationales – instance de concertation de l’opposition et de la société civile – appelaient de leurs vœux en 2009, et dont l’alors aspirant candidat Macky Sall avait signé les recommandations, comme une majorité de candidats de l’opposition.
Sept ans plus tard, c’est le candidat Ousmane Sonko qui s’est fait le héraut de la revendication d’une refonte drastique des institutions portée par les Assises nationales. Car de mandat en mandat, le constat est le même : hyperprésidentialisation, justice soumise aux desiderata présidentiels, politisation outrancière et permanente de la haute administration, des médias d’État encore très anachroniques dans leur zèle présidentiel, transhumance systématiquement encouragée par le pouvoir, enrichissement sans complexe de la classe politique, lutte sélective contre la corruption, octroi de postes politiques ou administratifs de premier plan aux membres du premier cercle familial…
Un establishment solidement agrippé au pouvoir
Paradoxalement, si l’image démocratique attendue et routinisée du Sénégal incite souvent les élites politiques à une forme d’auto-contrôle pour se conformer au maximum à cette image et ainsi éviter que des différends politiques et électoraux ne débouchent sur des crises irréversibles, cette rente démocratique peut aussi diminuer le niveau d’exigence des acteurs politiques, en particulier ceux installés durablement dans le camp du pouvoir, vis-à-vis du système politique et ainsi reporter des réformes institutionnelles pourtant nécessaires de l’aveu général.
L’avenir dira si le second et dernier mandat du président Macky Sall (du fait de la limitation constitutionnelle) permettra ces réformes en profondeur du système. Mais une chose est sûre : « le système », bien que vieillissant, semble plus disposé que jamais à perdurer. Il est assez frappant, à cet égard, de constater la place qu’occupent toujours les anciens ténors socialistes des années 1990, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, au sein du bloc hégémonique.
La recomposition politique en cours (disparitions programmées du PS, de l’AFP voire du PDS) laisse présager un changement d’époque incarné par le candidat Sonko ou des nouvelles générations au sein de la coalition présidentielle qui ne manqueront pas de vouloir se créer un espace politique pour 2024.
Mais, d’ici là, la configuration du rapport de force exhale un parfum des années 1990 avec un establishment solidement agrippé au pouvoir et à ses rentes établies, et une opposition dont la virulence sera inversement proportionnelle à l’espace que le bloc hégémonique lui concédera.
MACKY DÉFINITIVEMENT RÉÉLU
Le Conseil constitutionnel a confirmé ce mardi, la victoire au premier tour du chef de l'Etat avec 58,26% des voix
Le Conseil constitutionnel a confirmé mardi les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) donnant le président sortant Macky Sall vainqueur de la présidentielle du 24 février dernier avec 58,27% des voix.
Selon le verdict lu par la greffière Ernest Tine, le président sortant devance l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, crédité de 20,50 % des voix. Ousmane Sonko arrive 3e avec 15,67%.
Les deux derniers candidats, El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall, et Madické Niang, ont obtenu respectivement 4,07 et 1,48% des voix.
Le Conseil constitutionnel déclare n’avoir été saisi d’"aucune contestation’’ lors des 72 heures ayant suivi la proclamation des résultats provisoires.
Les quatre candidats de l’opposition ont rejeté les résultats provisoires annoncés par la CNRV, tout en se gardant de tout recours devant le Conseil constitutionnel.
’’Nous rejetons ferment et sans aucune réserve ce résultat. Nous ne ferons aucun recours devant le Conseil constitutionnel", avaient-ils dit dans une déclaration commune, dans laquelle ils dénonçaient aussi "un résultat qui reflète parfaitement la commande du candidat sortant’’.
La CNRV a fait état d’un taux de participation de 66, 23 % à l’issue du scrutin lors duquel il a été enregistré 4.383.870 suffages valablement exprimés sur 4. 426.344 votants parmi un total de 6. 683. 043 inscrits.
Avec la validation de sa victoire par le Conseil constitutionnel, Macky Sall va donc pouvoir entamer un second mandat de 5 ans, sept ans après son arrivée au pouvoir le 25 mars 2012.
Ce géologue de formation, passé par And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), a auparavant connu une ascension fulgurante, de directeur de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) à président de l’Assemblée nationale, avant une traversée du désert qui l’a finalement mené au palais de la République.
Ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique (mai 2001 à novembre 2002), puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales (août 2003 à avril 2004), il accède à la primature en avril 2004, sous le règne de son mentor, l’ancien président Abdoulaye Wade, poste qu’il occupera entre avril 2004 et juin 2007.
Il contribue, en tant que directeur de campagne, à la réélection du président Wade en 2007, mais n’est pas reconduit à la tête du gouvernement, héritant plutôt de la présidence de l’Assemblée nationale.
Il est sommé de démissionner de ce poste après qu’il a voulu faire auditionner Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sur l’Agence de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI). Son mandat, de cinq ans, est alors réduit à un an et son poste de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) lui est également retiré.
Accusé de blanchiment d’argent puis blanchi, il prend ses distances du PDS et crée sa propre formation politique, l’Alliance pour la République (APR), l’instrument de son arrivée au pouvoir en 2012.
MACKY SE PRONONCE À 17H
Le chef de l’Etat va faire une déclaration ce mardi, après la proclamation des résultats définitifs du scrutin présidentiel
Le chef de l’Etat va faire une déclaration, ce mardi, à partir de 17 h, après la proclamation des résultats définitifs du scrutin présidentiel, annonce un communiqué du Pôle de communication de la présidence sénégalaise.
Macky Sall fera cette déclaration dans la salle des Banquets du Palais de la République, ajoute la même source.
Le Conseil constitutionnel va procéder à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle ce mardi à 16h.
Macky Sall a remporté la présidentielle du 24 février 2019 avec 58,27% des voix selon les résultats officiels provisoires publiés jeudi dernier par la Commission nationale de recensement des votes.
Le président sortant devance l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, crédité de 20,50 % des voix. Ousmane Sonko est arrivé 3e avec 15,67% des 4.383.870 suffages valablement exprimés sur 4. 426.344 votants parmi un total de 6. 683. 043 inscrits, soit un taux de participation de 66,23%.
Les deux derniers candidats, El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall, et Madické Niang, ont obtenu respectivement 4,07 et 1,48% des voix.
Les candidats malheureux ont rejeté les résultats provisoires et annoncé qu’ils ne feront aucun recours.
’’Nous rejetons fermement et sans aucune réserve ce résultat. Nous ne ferons aucun recours devant le Conseil constitutionnel", ont-ils déclaré.
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Y’EN A MARRE FAIT LE COMPTE DE LA PRESIDENTIELLE 2019
Un élément de la Dst arrêté chez Barthélémy DIAS pour s'y être infiltré dans sa voiture
PAR CHRISTIAN SENE
QUI DONC ARRÊTERA LA MACHINE RÉPRESSIVE DE CE POUVOIR ?
Plutôt que de calmer le jeu au lendemain d’une élection présidentielle dont l’Opposition n’a même pas contesté les résultats, le pouvoir choisit de pousser les citoyens jusque dans leurs derniers retranchements en les traquant de façon arbitraire
Jours sombres pour le Sénégal. Ou, plutôt, pour l’Oppo- sition dont il convient de se demander si elle a encore droit de cité dans ce pays qui fut le phare de la démocratie sur le continent. Depuis plusieurs mois, et plus encore après la proclamation des résultats de la présidentielle du 24 fé- vrier, la traque contre les militants de l’opposition s’inten- sifie. Pour des gestes banals dans toute démocratie qui se respecte, des militants sont arrêtés, déférés au parquet et envoyés en prison. La Police et la Gendarmerie semblent devenues des instruments politiques de répression au ser- vice du pouvoir en place. Notre collaborateur Abdou Karim Guèye dit Karim Xrum Xaq, pour avoir posté une vidéo live sur Facebook en demandant de protester contre la « confiscation » des votes des citoyens — c’ était au len- demain de la sortie inopportune du Premier ministre — a été arrêté et jeté en prison. Le 27 février, trois jours après la présidentielle, des femmes et des jeunes de la coalition Idy2019, qui sortaient d’une réunion au siège de Bokk Guis-Guis, ont été arrêtés à la devanture même de ce siège avant d’être envoyés eux aussi en prison. Il s’agit de Ab- dourahmane Diallo, Amélie Ngom, Malamine Fall, Bigué Simone Sarr, Amath Thiaw, Marième Soumaré, Amadou Ba, Binta Mbaye et Amadou Bathily. Des militants qui n’ont fait qu’exercer un droit conféré par la Constitution, à savoir celui de manifester. Alors même qu’en Algérie, pays pour- tant dirigé par des généraux et où les manifestations sont interdites depuis belle lurette pour des raisons sécuritaires — les attentats terroristes de la décennie noire — des di- zaines de milliers de personnes manifestent librement ces
jours-ci contre un cinquième mandat du président Bouteflika, ne parlons pas du Venezuela pourtant présenté comme une horrible dictature, au Sénégal, pays prétendu des droits de l’homme pourtant, taper sur des casseroles devant le siège d’un parti politique légalement constitué a valu à des mili- tants de l’opposition de se retrouver en prison.
Ce n’est pas tout puisque le 26 février, deux jeunes gens qui brûlaient des journaux devant les grilles de la RTS ont été eux aussi embarqués par les gendarmes avant d’être jetés en prison. Eh oui, mettre le feu à des journaux qu’on a achetés peut désormais valoir à des Sénégalais de se re- trouver en prison. A ce rythme, nos braves femmes qui al- lument leurs fourneaux avec des journaux vont toutes se retrouver à Rebeuss ! Quant à ceux parmi nous à qui il viendrait l’idée de se torcher le cul avec des journaux, on n’ose imaginer le sort que nos policiers et gendarmes, mais aussi nos féroces procureurs, vont leur réserver !
Dans le même temps, les divisions de cybercriminalité de la Police et de la Gendarmerie traquent sur les réseaux sociaux les auteurs de « posts » appelant à manifester — pacifiquement bien sûr — contre les résultats de l’élection du dimanche 24 février dernier. Comme si la liberté d’ex- pression et le droit à manifester n’étaient pas inscrits dans notre Charte fondamentale ! Y en a qui gagneraient à aller prendre des cours en France des gilets jaunes, assuré- ment... Fort heureusement, les organisations de défense des droits de l’homme se sont mobilisées pour tous ces in- nocents arrêtés arbitrairement. Selon la Rencontre afri- caine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), la
Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), Article 19 Sé- négal/Afrique de l’Ouest et Amnesty International Sénégal « toutes ces personnes ont été arrêtées alors qu’elles exer- çaient leur droit à la liberté d’expression et à la manifesta- tion, des droits garantis par la Constitution et les instruments régionaux et internationaux des droits hu- mains auxquels l’Etat du Sénégal est partie ». Pour termi- ner, ces organisations demandent la « libération immédiate et sans condition » des personnes interpellées. C’est bien le moins !
Plutôt que de calmer le jeu au lendemain d’une élection présidentielle dont l’Opposition n’a même pas contesté les résultats, le pouvoir choisit de pousser les citoyens jusque dans leurs derniers retranchements en les traquant de façon arbitraire. C’est dans cette dynamique de chasse aux sorcières que s’inscrit l’interpellation du colonel (Cr) Ab- dourahim Kébé, secrétaire national chargé de la Défense de Rewmi, ancien Directeur de l’Information et des Rela- tions publiques des Armées (DIRPA) et ex-attaché militaire du Sénégal à Washington. Un ami du « Témoin » avec qui nous avons toujours entretenu de très bons rapports de- puis son passage à la DIRPA. Un homme aussi avec qui nous avons gardé le contact tout au long de son séjour sur les rives du Potomac. C’est dire que la folie répressive du pouvoir a touché non seulement un collaborateur du « Té- moin » — Karim Khroun Khaq — mais aussi un de ses grands amis en la personne du colonel Abdourahim Kébé à qui nous exprimons toute notre sympathie dans cette épreuve injuste qui lui est infligée.
FATMA SAMOURA, SYMBOLE DE L'OUVERTURE DU FOOTBALL MONDIAL
A l’occasion de la Journée internationale des femmes (8 mars), rfi.fr est allé à la rencontre de la Sénégalaise, première non Européenne à occuper le poste de secrétaire général de la Fifa
Fatma Samoura distribue les sourires, les tapes amicales et les paroles bienveillantes à toutes les personnes qu'elle croise comme un(e) footballeur/footballeuse de haut niveau enchaîne les passes et les tirs. Avec beaucoup d'aisance et d’efficacité.
Le ballon rond, c’est justement depuis près de trois ans le quotidien de cette Sénégalaise. Fatma Samba Diouf Samoura n’oubliera jamais le 13 mai 2016, lorsqu’elle a été désignée, à la surprise générale, cheffe de l’administration (secrétaire générale) de la Fédération internationale de football (Fifa), lors d’un congrès de l’instance à Mexico. « Avant ça, j’aimais déjà le sport parce que je suis mariée depuis trente ans à un ancien footballeur du Sénégal, raconte-t-elle, en marge de l’édition 2019 à Paris du colloque Think Football. Mais j’ai compris l’importance du football le jour où j’ai été nommée à ce poste. J’ai reçu des centaines d’appel en l’espace de trois heures, qui ont changé ma perception du rôle que j’étais appelée à jouer dans le monde ».
Première femme et première non Européenne à ce poste
Ce rôle au sein de la plus puissante fédération sportive au monde était jusqu’ici exclusivement réservé à des hommes européens, dont certains ont mal fini, comme le prédécesseur de Fatma Samoura, le Français Jérôme Valcke, exclu de l'univers du foot. « Avoir nommé une secrétaire générale femme pour la première fois dans l’histoire de la Fifa, 112 années après sa création en 1904, ça veut dire que le football est en train de se positionner comme un sport global, un sport où l’on pense que la diversité est un apport positif pour la société », expose la Sénégalaise.
Certains ont vu dans ce choix de Gianni Infantino, le président de la Fifa élu après une série d’immenses scandales, une décision démagogique. Ce que rejette l’intéressée. Certes, cette diplomate de formation était alors étrangère aux arcanes du foot et de son business. Mais le gouffre n’était pas si grand selon celle qui a essentiellement travaillé sur des programmes humanitaires au sein de l’ONU. « Si je dois faire le bilan de mes trois années à la Fifa par rapport aux 21 années passées aux Nations unies, je dirais que c’est un continuum, assure-t-elle. Est-ce que c’est différent de ce que je faisais aux Nations unies? Pas tellement. Aux Nations unies, mon rôle consistait à mettre l’humain au centre des préoccupations du monde. Avec le football et ses 450 millions de personnes qui le pratiquent [...] mon travail c’est également de placer l’humain au centre des préoccupations ».
Trois années loin d’être tranquilles
Remettre un peu d’humanité au sein d’une Fifa milliardaire mais alors secouée par une série de scandales de corruption en 2015 et en 2016 a été une de ses premières tâches. « Ce qui m’a surtout surpris, c’était le moral du personnel, se souvient-elle, au sujet de son arrivée au rutilant siège de la Fifa, à Zurich. Certains de mes collègues ont pleuré devant moi en disant : ' Madame, on n’ose plus mettre nos uniformes avec le logo de la Fifa dans les transports publics. Tout le monde nous accuse d’être des voleurs. ' Moi-même, au cours de mon premier déplacement avec la Fifa, j’ai été victime d’une petite agression verbale où on m’a accusée de faire partie d’une bande de voleurs ».
Les trois années écoulées n’ont d’ailleurs pas été un long fleuve tranquille pour elle aussi. Il y a par exemple eu la violente charge d’Issa Hayatou, patron de la Confédération africaine de football (CAF) de 1988 à 2017, le 16 mars 2017 à Addis-Abeba. Quelques minutes après avoir perdu l’élection pour la présidence de la CAF, le Camerounais prend alors à partie Fatma Samoura, en plein siège de l’Union africaine. « Je sais que vous avez fait campagne contre moi! », lâche-t-il, accusant la Sénégalaise d’avoir favorisé la victoire du Malgache Ahmad.
Puis, il y a aussi eu cet article de la BBC en 2018 assurant que la police interne de la Fifa avait ouvert une enquête au sujet de la secrétaire générale. Sa faute supposée ? Ne pas avoir déclaré qu’elle entretenait un hypothétique et vague lien de parenté avec le footballeur sénégalais El Hadji Diouf, ambassadeur de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2026. Un lien que l’administratrice a nié, tout comme un quelconque conflit d'intérêt.
Elle aimerait poursuivre son œuvre à la Fifa
Fatma Samoura a tenté de faire fi de ces polémiques pour poursuivre son travail. « Aujourd’hui, après trois années, je pense qu’on n'identifie plus la Fifa à une marque toxique, à quelque chose qui est néfaste pour la société, souligne-t-elle. J’essaie tout d’abord de changer cette image négative qui a affecté le football international. Mon travail, c’est également d’avoir une plus forte proportion de la population mondiale qui soit représentée au sein des instances du football. Mais c’est aussi faire la promotion de valeurs comme la tolérance, le respect de la diversité, la lutte contre le racisme, la lutte contre la discrimination, la promotion du fairplay, la lutte contre la corruption ».
Une œuvre qu’elle aimerait bien poursuivre. Mais pour cela, il faudrait que Gianni Infantino, qui devrait être réélu président de la Fifa en juin 2019 à Paris (il est le seul candidat), le veuille bien. « J’aime ce que je fais, lance-t-elle. Mais ce n’est pas une décision que je contrôle. Lui est élu et moi je suis nommée sur proposition du président ». Et quand on demande à Fatma Samoura si elle ne se verrait pas plutôt ministre des Sports du Sénégal, dans le prochain gouvernement, celle-ci éclate de rire : «Je n’ai jamais pensé à faire de la politique et je pense qu’il y a des gens beaucoup plus outillés, beaucoup plus expérimentés et beaucoup plus intéressés par ça que moi ».
Priorité au football féminin
Ce qui préoccupe Fatma Samoura par-dessus tout, à quelques mois de la Coupe du monde 2019 en France (7 juin-7 juillet), c’est la promotion du football féminin. « On parle toujours de problèmes de salaires entre les joueurs et les joueuses. C’est quelque chose qui figure très haut dans l’agenda de la Fifa. Aujourd’hui, les hommes gagnent beaucoup plus que les femmes parce que le football masculin rapporte beaucoup d’argent. Le football féminin, pour l’instant, on le conçoit en termes d’investissement », analyse-t-elle.
« Je crois que la marche vers l’égalité est enclenchée. Ça va prendre du temps, glisse-t-elle, fataliste. Je ne serai peut-être pas là le jour où la parité se sera réalisée entre les hommes et les femmes dans la pratique du football. Mais on aura au moins contribué à semer les graines qui vont y mener ».
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DJIHAD EN AFRIQUE, LE PROCHAIN GRAND PÉRIL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Économie du Djihad, trafic dans la sous région, le G5 Sahel, motivations socio-culturelles - L'équipe de Confluences lève les contours de l'hydre djihadiste en compagnie de Wassim Nasr et Zachée Betché
Le djihadisme est le phénomène du siècle. C'est quelque chose qui va durer dans le temps, estime Wassim Nasr. Selon le spécialiste, l'implosion de l'Etat libyen a certes favorisé l'implantation du mouvement dans le Sahel, mais cela est parti d'un grand ensemble qui a essaimé toute la région. "Le grand péché en Libye a été de ne pas avoir pensé à l'après Khadafi", relève-t-il. Le journaliste de France24 affirme par ailleurs que la réponse militaire a montré ses limites. "Cette stratégie nourrit plutôt les factions djihadistes. Et généralement, quand des armées étrangères sont engagées hors de leurs frontières, c'est la porte ouverte à des exactions, sans compter que cela est plutôt mal perçu par les populations locales", affirme-t-il.
Sur la question du soufisme comme rempart à l'hydre djihadiste, Mbougar Sarr nuance. Le chroniqueur de Confluences fait remarquer que les premières guerres saintes ont été menées par des soufistes. "L’avantage du soufisme sur les autres mouvements fondamentalistes, c’est sa facette intellectuelle", indique Zachée Betche, ajoutant que la situation est suffisament critique au Nigéria, au Cameroun, au Tchad, entre autres, pour que les Etats s'y penchent plus efficacement.
Bien qu'il puisse y avoir une corrélation entre djihadisme et pauvreté, ce ne sont pas tant les conditions sociales qui détermient l'adhésion des populations au discours fondamentaliste, selon Wassim Nasr. À en croire le journaliste, les populations au-delà de leurs classes sociales, trouvent à travers ces mouvances, un idéal à réaliser. "Ce sont des personnes qui prônent une révolution contre l'institution, y compris en leur propre sein", ajoute-t-il.
Les djihadistes sont-ils des musulmans ?
Pour Wassim Nasr, toute religion est susceptible de basculer dans le fondamentalisme ou la violence. L'invité de Confluences indique que le degré d'acceptation de l'autre varie selon les mouvements et le croisement entre des griefs locaux et une idéologie induit le passage à l’action violente. Les djihadistes ne sont pas fidèles à l’islam, estime de son côté Zachée Betche. De l'avis du théologien, l’ancien djihadisme avait une certaine éthique. "Avec Boko Haram par exemple, l’on assiste à une sorte d’ensauvagement. Nous sommes au paroxysme de la violence", déplore-t-il.
La revue de presse internationale de l'émission a été consacrée aux présidentielles sénégalaise et nigériane avec chaque fois une réélection du président sortant. Magré le désir de changement qui ne s'est pas matérialisé dans les urnes s'agissant du Sénégal, les confluents estiment que le scrutin du 24 février a fait émerger une certaine jeunesse décidée à faire changer les choses.
L'Église catholique engluée dans des scandales de pédopholie était au box des accusés dans la rubrique Guillotine.