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30 août 2025
PAR JEAN-MARIE FRANÇOIS BIAGUI
TOUS FRÈRES COMME COCHONS
Aussitôt élu, insiste-t-il, Sonko va ramener ses frères du maquis à la maison - Non ! Le « problème casamançais » n’est pas une affaire de cousins, ni de frères, ni d’époux, ni de fils
Jean-Marie François Biagui |
Publication 22/02/2019
Nous avions connu le prétexte du cousinage à plaisanterie entre Sérères et Diolas, utilisé alors sans modération et de manière fort pathétique, pour banaliser ce que nous appelons communément le « problème casamançais », minorer sa dimension institutionnelle et minimiser sa portée politique, et en même temps infantiliser les acteurs concernés, au premier chef desquels les militants et les combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
Après tout, disait-on, les Sérères – qui sont au Centre et au Nord du pays ce que sont les Diolas au Sud du pays – et ces derniers sont « cousins comme cochons ». Et d’aucuns de s’auto-suggérer à cet effet : ‘‘Situons-y le « problème casamançais », et nous y trouverons sa solution’’.
Pour leur part, les femmes de la Casamance, réunies au sein de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, ne seront pas en reste. Et, au moyen d’un cri du cœur on ne peut plus retentissant, émis à l’intention du chef de l’Etat, elles vont solliciter de celui-ci l’autorisation d’aller au maquis, ès-qualités, c'est-à-dire en tant que grands-mères ou mères, épouses ou sœurs, et de ramener à la maison leurs frères, leurs époux, leurs fils ou petits-fils. Sans aucune autre forme de procès !
Sans attendre, contrairement à son prédécesseur, le président Macky Sall, qui peut être tout sauf sourd par rapport à cette affaire, à peine élu, accédera à leur demande. Mais, sept ans après, le « miracle » se fait toujours désirer, faute, arguera-t-on, curieusement, de « feuille de route présidentielle » à cette même fin.
Aussi, comme pour y suppléer, et notamment parce qu’en Casamance nous sommes tous « frères comme cochons », le candidat à la Présidentielle du 24 février 2019, Ousmane Sonko, se propose-t-il, une fois élu président de la République, d’user de la ‘‘fibre fraternelle’’, et seulement de cela, pour obtenir de ses frères du maquis leur reddition pure et simple. Et il y va fort, et sans détour : pas de négociation avec ses frères ; pas d’indépendance pour la Casamance ; pas d’autonomie non plus, ni même de statut spécial pour la Casamance. Aussitôt élu, insiste-t-il, il va ramener ses frères du maquis à la maison. Point barre !
Les « cochons sauvages » ou les « cochons de la Brousse » ou encore les « cochons du Maquis », dont je suis, et les « cochons domestiques » ou les « cochons de la République », dont il est, ne sont-ils pas avant out, ou après tout, des cochons ? En tout cas, pour le candidat à la prochaine Présidentielle, Ousmane Sonko, là est la solution au « problème casamançais ».
Voudrait-il, en l’espèce, prouver que, tout Casamançais qu’il est, il n’est pas un indépendantiste, pas même un autonomiste, quoique qu’il soit par ailleurs réputé être un radical « nationaliste », ou « souverainiste », qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
De la sorte, « l’homme des épreuves », qu’il était, incontestablement, et qui avait séduit plus d’un en tant que tel, en serait devenu un « homme des preuves ». Et il est à craindre, en l’occurrence, qu’il n’ait pas que cela à prouver.
Non ! Le « problème casamançais » n’est pas une affaire de cousins, ni de frères, ni d’époux, ni de fils, ni de petits-fils. Le « problème casamançais » est un problème éminemment politique et institutionnelle, qui appelle, pour sa résolution définitive, nécessairement, une solution tout aussi éminemment politique et institutionnelle. Et de préférence, sauf à marcher sur la tête, par la négociation.
C’est pour cela que des Casamançais, hommes et femmes, illustres et anonymes, ont donné leur vie. Cela mérite, ou appelle, le respect. Et peu importe si l’on n’épouse pas leur cause.
"PRÉSIDENTIELLES" ACCORDÉ VRAIMENT AU FÉMININ PLURIEL ?
À la veille du 24 février, la Fondation Heinrich Böll et son partenaire EJICOM s’interrogent sur la situation politique des femmes au Sénégal et surtout sur leurs candidatures à la présidence - Pourquoi y-a-t-il aucune femme parmi les candidats ?
L’élection présidentielle sénégalaise du 24 Février 2019 sera la onzième depuis l’indépendance en 1960 et aucune des trois femmes candidates initialement en lice, n’a finalement été acceptée par le Conseil Constitutionnel suite au « parrainage » (1).
Au vu de cette situation, nous avons souhaité cerner la perception des populations sur les candidatures féminines au Sénégal. Un détour dans l’histoire et des entrevues avec des personnalités politiques d’aujourd’hui et un micro-trottoir nous permet d’en savoir un peu plus sur ce que l’opinion publique sénégalaise pense de la question.
Femmes et politique, histoire au Sénégal
« La politique constitue-t-elle le dernier rempart de la virilité ? La politique serait-elle une pratique masculine qui renvoie à un imaginaire masculin ? » Seynabou Ndiaye Sylla, 2001 (2)
Depuis les sociétés traditionnelles, la politique était un domaine presque exclusivement masculin et s’exprimait en termes d’autorité, de contrôle et de domination. Cependant, les femmes ont toujours été présentes dans l’espace politique, malgré sa domination de fait ou institutionnalisée par les hommes.
La période pré coloniale sénégalaise a été marquée par des femmes exceptionnelles devenues de grandes actrices politiques. C’est le cas de Yassine Boubou, huitième Damel (3) du Cayor, un royaume pré-colonial situé à l'ouest du Sénégal actuel, qui à travers ses exploits politiques répertoriés entre 1673 et 1677, incarne aujourd’hui le djom (courage) dans les légendes populaires. On peut aussi citer les reines Ndatte Yalla (1810-1860) et Djembeut Mbodj (1800-1846) du Waalo (4), etc.
Durant la période coloniale, les femmes jouèrent un rôle important dans les campagnes pour l’élection de leur Parent utérin (5). « Ce sont les femmes qui élisent »(6). Lamine Guèye (premier avocat noir de l’Afrique Occidentale Française et premier président de l’Assemblée nationale du Sénégal indépendant) a su très tôt profiter du poids électoral des femmes et de leur engagement politique, pour avoir été élu dès 1925 premier maire noir de Saint-Louis du Sénégal.
Le pouvoir « des hommes qui décident » se fonde sur le suffrage des femmes qui constituent les bases naturelles des partis politiques où elles reproduisent la configuration de leurs réseaux de regroupement traditionnel (7).
Lors de la Présidentielle de février-mars 2000, le Sénégal enregistrait avec Marième Wane Ly, Secrétaire générale du Parti pour la Renaissance Africaine (PARENA), la première candidature féminine de son histoire qui se retirera finalement de la course.
En 2012, la styliste Diouma Diakhaté et le Professeur Amsatou Sow Sidibé étaient les seules femmes candidates à l’élection présidentielle. Cette rentrée politique fut également marquée par l’instauration de la loi de la parité en 2010 garantissant aux femmes 50% des postes dans les instances de prise de décision électives et semi-électives (le parlement actuel comprend 43% de députés féminins).
En 2019, les trois femmes candidates à l’élection présidentielle sont toutes recalées. Ainsi, les femmes qui pourtant sont majoritaires sur le fichier électoral n’ont pu avoir aucune de leurs consœurs sur la ligne de départ pour ces élections à venir.
Les principales difficultés rencontrées par les femmes dans la sphère politique
La principale difficulté reste la masculinisation de l’espace politique sénégalais, et la répartition sexée des espaces (public et privé) rend l’implication politique des femmes encore plus difficile. « La politique, telle que je la vis, est déjà difficile et quand c’est une femme c’est encore plus difficile. Parce qu’habituellement, c’est la sphère privée qui nous est affectée (…). A la maison, on fait des enfants, on s’occupe des enfants, on s’occupe de la maison, on s’occupe de tout le monde, etc. Quand nous allons dans la sphère publique affectée aux hommes, ça devient une bousculade car les hommes sont déjà là, et ont déjà campé, ont déjà leur pouvoir ». Professeure Amsatou Sow Sidibé, Candidate recalée à l’élection présidentielle 2019 (8)
Cet état de fait, perdure en raison des représentations que la communauté elle-même a de la place des femmes. Chacun des deux sexes s’y inscrit dans un ordre préétabli qui détermine toute l’organisation sociale, sans réelle possibilité de remise en question.
Le système patriarcal sur lequel repose la structure familiale, donc sociale, est un frein à la responsabilité citoyenne des femmes qui n’arrivent pas à participer de manière égalitaire à la construction et au développement socioéconomique de leurs pays (9). Ainsi, certaines femmes perpétuent les inégalités. « Ce sont les femmes elles-mêmes qui refusent la promotion de la femme, du leadership féminin. » selon Amsatou Sow Sidibé.
Comment sont perçues les femmes en politique au Sénégal ?
Selon une citoyenne sénégalaise interrogée, en politique les femmes brillent un peu par leur absence par rapport aux hommes qui sont majoritaires.
La femme sénégalaise continue de subir l’autorité et la domination mâles dans la sphère privée ou politique. Ce constat est partagé par Ndèye Gueye Cissé (10), actuellement vice-présidente du conseil départemental de Kébémer au Nord du Sénégal :
« (…) nous sommes dans un pays où l’autorité de la femme, bien qu’on ait eu des femmes qui ont eu beaucoup d’autorités, n’est pas encore vraiment acceptée. (…) Rares sont les partis politiques dans lesquels elles occupent des postes ou bien ont des responsabilités leur permettant de se faire reconnaître et de pouvoir rendre la main à d’autres femmes de valeur. »
En dépit de leur motivation et de leur engagement, elles sont contraintes par l’organisation même de leur parti politique. Elles priorisent toujours leur leader politique et leur parti, freinant parfois l’évolution même du combat des femmes.
Construire une dynamique qui transcende les organisations politiques, devient dès lors primordial pour y rehausser le statut de la femme et régler la problématique de leur leadership. Malgré un contexte qui a beaucoup évolué, avec « (…) une égalité au niveau des formations, des diplômes et même du cursus politique (...) » elles attendent toujours d’être coachées par un homme. Ce qui démontre que les femmes, pour la plupart, n’ont pas conscience de leurs valeurs et n’ont pas confiance en elles.
Les raisons de l’élimination des femmes candidates via le parrainage lors des élections présidentielles de 2019
D’emblée, il est important de préciser que la loi sur le parrainage est une loi qui limite ceux ou celles qui n’ont pas assez de moyens financiers pour sillonner tout le territoire national. Comme en atteste Rokhiatou Gassama, Présidente Nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) et observatrice au Conseil Constitutionnel : «Le parrainage (…) élimine tout candidat n’ayant pas respecté les critères de validation des candidatures. (…) si vous n’avez pas les moyens d’aller récolter des voix sur le terrain et payer les collecteurs, parce qu’il faut penser les payer et s’assurer de la validité des signatures et ce, sans doublons. C’est ce qui a été la cause de beaucoup de rejets. »
Selon elle, il est important que les femmes discutent des modalités d’accompagnement de leurs consœurs en campagne. Sur le parrainage, elle ajoute : « (…) Les femmes doivent se préparer davantage pour les élections. Et je pense qu’à ce niveau-là, le premier problème est que les femmes n’ont pas su s’approprier la loi et essayer de coaliser avec les organisations de femmes autour d’elles».
Le Sénégal est-il prêt à avoir une femme comme Président?
La population sénégalaise est sociologiquement habituée à voir les hommes au-devant des instances dirigeantes comme l’exprime ce citoyen interviewé par EJICOM - école de journalisme et partenaire de la Fondation Heinrich Böll: « Dans la culture sénégalaise, les femmes n’ont pas cette place de leader, de dirigeante, que ce soit dans la famille ou dans les milieux professionnels ».
A l’élection présidentielle du 26 février 2012 - qui a vu, pour la première dans l’histoire du Sénégal indépendant, des candidatures féminines - les seules deux femmes sur les 14 candidats, n’ont récolté que 0,31% des suffrages valablement exprimés (11). A ce niveau, l’obstacle majeur reste culturel.
Suggestions pour plus de femmes candidates dans l’espace politique sénégalais
Les mentalités et les instances de socialisation (la famille, l’école et les médias) qui ont un rôle capital à jouer, doivent être préparées. Pour inverser la donne, nous avons besoin de plus d’images favorisant l’implication des femmes à des postes dirigeants ou de responsabilité, dans les manuels scolaires, les programmes télévisés, etc.
Aujourd’hui, les résistances socioculturelles font que sur 552 maires au Sénégal, seules 13 sont des femmes (12). Les femmes doivent donc s’organiser en un groupe de pression sur l’autorité et les décideurs pour aboutir à davantage de représentation dans les instances décisionnelles au sein des partis politiques. A ce jour, le fonctionnement des partis politiques ne favorise pas une représentation de qualité des femmes et un changement à ce niveau est primordial.
Il faut promouvoir le leadership féminin au sein des organisations politiques par la formation et conscientiser les femmes en leur capacité de mobilisation. Cela contribuera à davantage développer leur confiance en elles et à une meilleure cohésion entre elles pour une meilleure représentativité au sein des instances politiques.
Et enfin, il est urgent de trouver des mesures pour accompagner les femmes dans l’accès au financement. Cela les encouragera à mettre en place des listes afin de dérouler leur vision et programme.
Conclusion
La participation politique des femmes reste encore le maillon faible de la gouvernance démocratique au Sénégal. Il existe toujours un décalage entre la position officielle, qui se dit en faveur de l'égalité des sexes, et le traitement qui est accordé à cette question dans les faits (13).
Le processus de déconstruction des mentalités est en cours. Avec la loi sur la parité, les femmes sont maintenant plus motivées et aspirent à plus de responsabilités. Elles se renforcent de plus en plus au niveau de leur localité, et dirigent aujourd’hui à l’Assemblée nationale, des réseaux parlementaires qui prennent en charge des questions qui intéressent les populations (éducation, santé, accès à l’eau, etc.).
Elles se sont aussi engagées pour obtenir la réforme du Code de la Nationalité (2013), une loi autorisant la femme sénégalaise a donné sa nationalité à son époux et à ses enfants.
Toutefois, malgré l’existence d’un terrain parsemé d’embûches, quelques citoyens restent optimistes sur l’existence d’une femme à la tête de la magistrature suprême. Comme la jeune femme interviewée par EJICOM qui répond à la question s’il y aura une femme à la tête du Sénégal, « Oui, pourquoi pas moi ?! »
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L'élection présidentielle de février 2019 au Sénégal marquera l’introduction, dans la loi électorale, d’un nouveau critère de validation des candidatures. Concrètement, pour être candidat/e, il faut être en mesure de réunir le parrainage de 0,8% du corps électoral, c'est à dire de 52 000 personnes, réparties dans au moins sept régions différentes du pays.
Seynabou Ndiaye Sylla, 2001, Femmes et Politiques au Sénégal : contribution à la réflexion sur la participation des femmes sénégalaises à la vie politique de 1945 à 2001, Mémoire de DEA, Année universitaire 1999-2001, Paris 1, Sorbonne.
C’est un mot wolof (langue nationale) donné aux souverains du Cayor – un royaume historique situé à l'ouest de l'actuel Sénégal.
Le Waalo est une région historique du Sénégal, centrée sur le delta du fleuve Sénégal, dans le nord-ouest du pays, autour de la ville de Saint-Louis.
Les consanguins ne sont parents que du côté du père, les utérins, que du côté de la mère
Universitaire et une femme politique sénégalaise, Amsatou Sow Sidibé est la première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques. Membre actif de la société civile pendant plusieurs années, c'est en 2010 qu'elle fait véritablement son entrée en politique en créant son propre parti Mouvement Citoyen Convergence des acteurs pour la Défense des Valeurs Républicaines (Mouvement Citoyen CAR LENEEN - Rupture). Elle fut la première femme candidate à l’élection présidentielle de l’histoire du Sénégal en 2012.
MBAYE (Bineta Ndiaye), 2011, L’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans les programmes d’alphabétisation des femmes au Sénégal : Mythe ou réalité, Université Genève,http://tecfa.unige.ch/tecfa/maltt/memoire/ndiaye_2011.pdf, consulté le 27/01/2019.
Ndèye Gueye Cissé est responsable politique du PDS (parti libéral) et ancienne députée de la 11ième législature (2007-2012), Rokhiatou Gassama, membre de la société civile, présidente nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) et observatrice au Conseil Constitutionnel d’une observatrice.
Rapport sur la mise en œuvre de la loi sur la parité au Sénégal, 2016, Observatoire National de la Parité (ONP).
El BEBLAWI (Dina), 2015, Révolution et luttes des femmes : la dépolitisation du genre dans le discours de la gauche radicale égyptienne, université de Montréal, https://archipel.uqam.ca/8117/1/M14080.pdf, consulté le 26/01/2019.
LA MISSION D’OBSERVATION ELECTORALE DE MOREQ ONG À DAKAR
Une mission d’Observation de MOREQ ONG composée de Juristes, d’Auditeurs Contrôleurs, d’Experts électoraux et de Communicateurs venu du Bénin est à Dakar depuis le 19 février dernier dans le cadre de la présidentielle du dimanche 24 février 2019. Elle est conduite par l’expert électoral Séverin Kingnissodé. Dans cette déclaration ci-dessous l'équipe donne les détails sur sa mission dans le pays
MISSION D’OBSERVATION ELECTORALE DE MOREQ ONG DU 24 FEVRIER AU SENEGAL (MOE-MOREQ)
DECLARATION D’ARRIVEE
Le Mouvement de Réflexion sur les Actions du Quinquennat (MOREQ ONG) annonce le déploiement d’une mission d’observation électorale des élections présidentielle du 24 février en République du Sénégal.
Accrédité par la lettre N°001364/MINT/DG/DFC du 08 février 2018, la Mission d’Observation de MOREQ ONG est conduite par l’expert électoral SEVERIN KINGNISSODE et est composée de Juristes, d’Auditeurs Contrôleurs, d’Experts électoraux et de Communicateurs.
La Mission est arrivée en République du Sénégal le 19 février 2019. Elle a pour mandat l’évaluation professionnelle et impartiale de la régularité et de la transparence des élections du 24 Février 2019.
Ce mandat est basé sur les dispositions pertinentes de la Charte Africaine de la Démocratie, des Élections et de la Gouvernance (CADEG) adoptée en 2007 et entrée en vigueur en 2012 visant à améliorer les processus électoraux en Afrique, renforcer les institutions électorales et la conduite d’élections équitables, libres et transparentes ; et d’autres instruments internationaux pertinents régissant l’observation des élections. Elle se base également sur le cadre juridique en vigueur pour l’organisation des élections présidentielle au Sénégal.
La Mission présentera publiquement ses conclusions préliminaires sur le déroulement du scrutin lors d’une conférence de presse qui se déroulera le mercredi 27 février 2019 à 10 heures. À la fin du processus électoral, la MOE MOREQ offrira une évaluation détaillée de la conduite du processus électoral dans un rapport final qui sera mis à la disposition des autorités concernées au Sénégal.
Le MOREQ a près d’une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine de l’observation des élections. Elle fait partie des rares mission accréditée par la République Démocratique du Congo lors de la présidentielle du 30 décembre passé. Elle a également effectué des missions au Bénin, en Centrafrique, en Côte d’Ivoire, au Tchad au Cameroun, au Togo pour ne citer que ceux-là.
Fait à Dakar le 21 février 2019
PAR OUMAR KAMARA
SÉQUENCE ÉLECTORALE ET PERSPECTIVE POLITIQUE
Il est tout à fait normal aussi que la compétition et les antagonismes prévalent au sein de l’espace politique mais cela ne doit en aucun cas compromettre les fondements de la nation
La campagne électorale a marqué les esprits, elle aura servi de tribune aux différents candidats. Elle fut souvent caractérisée par les polémiques, les prises de positions parfois scabreuses. Rien d’extraordinaire, c’est tout à fait normal, je dirai. Le Sénégal est encore à l’école des grandes démocraties, ses pas sont encore fragiles mais il assimile fièrement.
Le scrutin présidentiel est prévu le dimanche 24 Février 2019, le peuple sénégalais va élire ou réélire son président. Au soir du scrutin, les premières tendances des résultats nous diront sûrement le nom du futur chef de l’Etat. Pour ma part, son nom importerait peu, le peuple souverain fera son choix : « vox populi, vox déi ! (la voix du peuple est celle de Dieu ») comme disent les Grecs.
Quelques couacs liés à l’organisation du scrutin seront peut être relevés mais l’élection sera certainement transparente, il ne saurait y avoir de fraude, le Sénégal a dépassé ce stade d’élections entachées de falsification. Par conséquent, toute tentative de confiscation, de sabotage ou de violation de la volonté populaire de quel bord qu’il soit sera sanctionnée. L’autorité administrative et les forces de l’ordre connues pour leur professionnalisme doivent être neutres et républicaines afin d’assurer l’ordre et la sérénité.
Le peuple a observé, le peuple a écouté, le peuple a compris pour l’essentiel. Ce peuple préférera son chef, il faudra après respecter son choix. La volonté populaire est souveraine. Le Sénégal continuera d’exister après le 24 février. Oui ! Le Sénégal est et reste ce grand peuple qui vote le dimanche et va au travail le lundi. La tête haute. Le Sénégal est un pays de justice, de liberté et d’égalité.
La séquence électorale n’est qu’une étape de la vie politique, elle participe à homogénéiser la démocratie, et elle facilite le renforcement de l’Etat de droit et améliore le dialogue social. Tous les candidats méritent respect, admiration et encouragement mais on leur rappelle que la sympathie n’est pas un vote. Une élection se gagne par un appareil politique bien structuré. Le président élu ou réélu devra œuvrer à mettre en place de nouvelles idées, de nouvelles ambitions portées avec volontarisme, lucidité et responsabilité pour un leadership efficace. Lorsque les conditions de vie des populations s’améliorent la paix et la stabilité se renforcent inéluctablement.
Beaucoup de candidats ont évoqué la continuité ou bien la rupture, c’est très bien, mais il faut se méfier surtout de l’impasse née du populisme et du chauvinisme. Continuité ou rupture n’ont de sens que si elles renforcent et crédibilisent les institutions, consolident la démocratie et raffermissent l’Etat de droit. Pour le président élu ou réélu, il faut comme exigences le travail bien fait et la recherche assidue de résultats.
Pour créer les conditions d’une prospérité partagée, il faut s’attacher d’une gestion rigoureuse et transparente. Il faut un président qui connait les règles de la République et de bienséance et sait qu’il doit respect et considération au peuple. Il faut de l’élégance démocratique et de l’éthique républicaine afin de promouvoir une justice impartiale, comme aimait le dire Franklin Roosevelt : « gouverner, c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous ». Si les citoyens sentent que le traitement devant la justice est équitable, les actes à poser seront bien réfléchis.
Les programmes des différents candidats sont tous importants mais l’expérience a montré que leur application intégrale est souvent difficile puisque les contingences nationales et internationales peuvent parfois grandement modifier leur trajectoire. Il n’y a pas de programme miracle ni d’homme providentiel. L’essentiel est de travailler à harmoniser les stratégies et les options politiques allant dans le sens de l’approfondissement de la démocratie et de l’Etat de droit.
Oh peuple ! Ne te fit pas de toute information donnée, il faut dissocier la vraie de l’ivraie pour une meilleure analyse des renseignements reçus car les rumeurs les plus folles circulent parfois escortées par une mauvaise foi. Des commentaires et des débats vraiment aériens qui ne collent pas avec le vécu quotidien des populations foisonnent dans les circuits de communication.
On a connu aussi du tout dans cette campagne. Le monde des réseaux sociaux s’est encore illustré, composé de dissidents insignifiants et de comploteurs qui s’adonnent à des manœuvres fractionnistes sur fond d’attitudes et de déclarations en totale contradiction avec les orientations définies par la République. Ce groupe de terroristes ! Oui je les considère ainsi puisqu’ils ont tenté par tous les moyens de diviser les gens en partageant des vidéos, des images et des audio incendiaires pouvant ébranler l’unité et la diversité de la nation Sénégalaise. Unis, nous sommes encore forts. Comme on dit souvent, des personnes se trouvant dans une maison de verre ne doivent point jeter des pierres.
Il est vrai que la démocratie est par nature concurrentielle mais pas mensongère, par conséquent, le débat doit être régi par des principes politiques et juridiques. Il est tout à fait normal aussi que la compétition et les antagonismes prévalent au sein de l’espace politique mais cela ne doit en aucun cas compromettre les fondements de la nation. L’ignorance et la médiocrité sous toutes ses formes doivent être combattues car elles servent de lit au fanatisme, à l’intolérance et à la régression.
Ne donnons pas à certaines personnes fussent-elles d’anciens ministres ou personnalités politiques le bénéfice de postes de responsabilité. C’est un problème de caractère que le peuple doit corriger. La condamnation du peuple est plus dangereuse que celle d’un tribunal pour un homme politique. Les citoyens doivent faire preuve de lucidité et d’intelligence pour ne pas tomber dans le piège des traitres. Nos ancêtres ont enseigné les valeurs de paix et de dialogue pour promouvoir un monde plus juste, équitable et plein de piété.
Vive le Sénégal, vive le peuple.
Oumar Kamara est professeur d’histoire-géographie, aux C.P.LIMAMOULAYE et doctorant à ED/ETHOS (UCAD)
PAR OUSMANE IBRAHIMA DIA
DIMANCHE, POUR NOTRE COMMUN VOULOIR DE VIE COMMUNE
A l’épreuve des différentes échéances électorales, l’on constate une nécessité de faire ancrer davantage la culture démocratique dans notre pays - La démocratie ne relève pas d’une simple formule
Le vote, c’est dimanche. Les Sénégalais sont appelés à élire celui qui sera amené à présider à leur destinée pour les 5 ans à venir. Ce premier tour offre le choix entre la continuité avec un président sortant, qui se prévaut d’un bilan, et ses 4 opposants qui propose chacun une nouvelle dynamique, exposée pendant ces 21 jours de campagne électorale. C’est une chance, un honneur, un privilège pour le citoyen appelé à procéder à un tel choix. Par conséquent, il en découle une lourde responsabilité pour celui qui sera désigné vainqueur par les urnes. A lui de mériter la confiance des Sénégalaises et des Sénégalais dans un pays où presque tout est urgence et priorité : santé, formation, éducation, infrastructures, emplois, services sociaux de base, sécurité, etc. Mais pour le prochain président de la République, il s’agira surtout de consolider notre commun vouloir de vie commune partant des débats agités au sein de l’opinion ces dernières années.
Il y a d’abord le renforcement des bases de notre système démocratique. A l’épreuve des différentes échéances électorales, l’on constate une nécessité de faire ancrer davantage la culture démocratique dans notre pays. La démocratie ne relève pas d’une simple formule. C’est une culture. Ce n’est pas simplement le suffrage universel, c'est-à-dire la possibilité d’aller déposer son bulletin dans une urne électorale. Une simple élection ne fait pas la démocratie. La démocratie, ce ne sont pas seulement des textes de loi. Elle repose aussi sur des valeurs qui ne sont pas forcément des règles codifiées, mais ont toute leur place dans l’ordre social et impriment une culture démocratique qui fait que, par exemple, lorsqu’on perd une élection, on reconnait sa défaite et félicite son challenger. C’est éviter de marginaliser l’opposition, ne pas réprimer tout point de vue contraire à celui de la majorité, s’abstenir de modifier les règles constitutionnelles pour s’éterniser au pouvoir, assurer une justice pour tous.
Parmi ces valeurs, il y a aussi le respect de la parole donnée, faire valoir le mérite républicain en mettant en avant la compétence. La démocratie c’est aussi la stabilité des institutions. Un pays a besoin d’institutions capables, fiables, et transparentes avec un parlement puissant et non une simple chambre d’enregistrement, avec des parlementaires qui ne sont plus confinés aux applaudissements. Il faut aussi des forces de sécurité bien formées, des juges et des journalistes indépendants, un secteur privé et une société civile forts. Il y a ensuite le renforcement de la gouvernance. Ces dernières années, la gestion des affaires publiques a été au centre des débats de nos concitoyens. Au sein de l’opinion, il y a un réel besoin de transparence et de bonne gouvernance. La gouvernance est devenue une dimension clé des politiques et réformes en faveur de la lutte contre la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement économique.
Face à une demande sociale complexe et croissante, elle est devenue une dimension du bien-être des populations et un facteur-clé de succès dans la gestion des politiques de développement. Cette transparence postule l’accès des citoyens à l’information, la publication des délibérations et le débat public, la responsabilité des gouvernants, la reddition des comptes. Lorsque que le gouvernement fait de la culture du secret sa marque, cela aura pour conséquences : le renforcement des inégalités dans l’accès à l’information, le renforcement des prérogatives de l’administration face aux citoyens, l’impossibilité d’assurer un contrôle de légalité des actes de l’administration, le développement des formes dévoyées d’information qui prennent les contours de la propagande, le développement de la corruption, la patrimonialisation du pouvoir, etc.
Si la transparence se veut l’opposée du secret, il n’en demeure pas moins nécessaire de préserver une zone de confidentialité dans l’action publique. Cela peut être le cas dans le domaine de la sécurité. Mais dans le cas d’espèce aussi, il faut s’ingénier à assurer un secret transparent. Il y a enfin la préférence nationale, sujet qui s’est largement invité dans le débat avec la présence des multinationales et du capital étranger et français en particulier. Dans un monde globalisé, le Sénégal qui veut bâtir une économie développée, peut-il se passer du capital étranger ? La mondialisation et l’économie de marché se sont imposés à tous les Etats et le Sénégal a fait le choix de l’ouverture depuis longtemps en signant des traités de libre échange, en adhérant à des grands ensembles politiques. Le Sénégal à l’instar des autres pays africains a besoin de financement et de l’expertise étrangère pour mettre en valeur ses nombreuses ressources.
Le gouvernement a un rôle central à jouer pour trouver l’équilibre entre la nécessité de recourir aux multinationales et l’obligation de préserver les intérêts nationaux. Cela passe nécessairement par le respect des règles de bonne gouvernance, la rationalisation et la transparence dans les incitations fiscales, le renforcement de capacité des administrations fiscales face à l’armada d’experts du Capital. L’attachement à notre souveraineté ne postule pas une culture du repli sur soi. Loin s’en faut, notre économie a besoin de l’apport du capital étranger avec en ligne de mire l’intérêt national. Il s’agira de maintenir un équilibre entre le besoin de recours à l’expertise technique et aux moyens financiers des autres et la préservation de nos intérêts pour pouvoir faire face aux urgence et priorité dans les domaines de la santé, la formation, l’éducation, les infrastructures, l’emploi, l’accès aux services sociaux de base, la sécurité. Dimanche donc, allons aux urnes pour notre commun vouloir de vie commune.
MACKY PROMET DE PORTER LE BUDGET DE LA DER À 100 MILLIARDS CFA
Le président sortant et candidat de la mouvance présidentielle, Macky Sall, a promis de porter le budget de la Délégation pour l’entreprenariat rapide (DER) de 30 à 100 milliards de Francs CFA, en cas de réélection
Dakar, 21 fév (APS) - Le président sortant et candidat de la mouvance présidentielle, Macky Sall, a promis de porter le budget de la Délégation pour l’entreprenariat rapide (DER) de 30 à 100 milliards de Francs CFA, en cas de réélection.
Selon Macky Sall qui s’exprimait lors d’un rassemblement de jeunes Place de la nation (ex Obélisque), l’augmentation du budget de la DER devrait permettre à cette dernière de trouver du travail pour les jeunes et les femmes.
Le président sortant a décliné les mécanismes qu’il compte mettre en œuvre pour lutter contre le chômage des jeunes.
Il a réaffirmé sa promesse de créer dans chaque département un centre de formation technique et professionnel, un Espace numérique ouverte (ENO), etc.
Le candidat de BBY a commencé son avant-dernière journée de campagne par une rencontre avec l’archevêque de Dakar Monseigneur Benjamin Ndiaye. Sa caravane a ensuite sillonné différentes artères et quartiers de Dakar.
PAR ABDOULAYE WADE
LE PRÉSIDENT ISSU DE LA PRÉSIDENTIELLE NE SERA PAS RECONNU
Je ne voterai pas et je demande aux militants de notre parti, aux sympathisants de ne pas participer à ce simulacre - Je demande au candidat du PDS, Karim Wade de continuer le combat
L’élection du 24 février 2019 est assurément une mascarade électorale. Elle est planifiée de longue date par Macky Sall qui, pour obtenir sa réélection, a modifié la constitution, la loi électorale, condamné, emprisonné et exilé des leaders politiques qui pouvaient valablement lui faire face et le battre dans une élection digne de ce nom. Le parrainage que Macky Sall a introduit dans le processus électoral apparait maintenant aux yeux de tous comme une opération machiavélique pour choisir les candidats qu’il pourrait accepter dans une élection qu’il a déjà gagnée.
J‘avais, dès mon retour à Dakar, demandé aux sénégalais de s’opposer à la tenue de cette élection. J’ai parcouru le pays et partout les sénégalais, mobilisés comme jamais, m’ont montré leur affection et leur détermination à combattre Macky Sall.
J’ai fait la concession, à la suite de la demande pressante de chefs religieux et de chefs d’Etats voisins, d’opposer une résistance, somme toute ferme mais pacifique, à ce qui apparait comme une élection truquée dès le départ. Mais personne ne doit douter que lorsque tous les sénégalais comprendront que cette élection mascarade n’est qu’une énorme farce de mauvais goût de Macky Sall pour organiser sa réélection, le peuple souverain se dressera pour organiser une véritable élection présidentielle.
Je rappelle que depuis deux ans déjà, le PDS et ses alliés avaient exprimé dans un livre blanc portant sur le bilan des élections législatives de juillet 2017, en décidant de ne plus participer « …à l’avenir à aucune élection ou consultation (…) organisée et supervisée par un gouvernement de Macky Sall ; à tout le moins, (ils s’opposeront) par tous les moyens à toute tentative de Macky Sall d’organiser sur le territoire national une semblable mascarade ».
Cet engagement du PDS et ses alliés a été repris par toute l’opposition regroupée au sein du Front de Résistance Nationale et du C25 qui s’est engagée non seulement à s’opposer à tout scrutin organisée par un ministre de l’Intérieur partisan, mais aussi à mettre en place dans tous les quartiers et villages des comités de résistance populaire chargés de défendre la démocratie et la liberté du citoyen de choisir ses représentants à l’issue de scrutins transparents.
Le PDS n’a pas changé d’options et reste fidèle à une position qu’il s’est évertué à expliquer et faire partager par le plus grand nombre.
Aujourd’hui, personne ne doute qu’un scrutin organisé par le gouvernement de Macky Sall, qui s’est évertué à en exclure 22 des 27 candidats sélectionnés, manque totalement de sérieux tant les manquements et violations des droits et libertés sont manifestes.
Notre candidat, Karim Wade librement choisi à l’issue d’un congrès a été empêché par Macky Sall de se présenter au scrutin de ce dimanche 24 février alors qu’il a gagné toutes ses procédures à l’international. Nous attendons avec confiance et sérénité le délibéré de la Cour de Justice de la CEDEAO.
Le PDS n’a pas changé d’option et il ne saurait accorder quelque crédit à un scrutin organisé dans ces conditions et ne se rendra pas complice d’un viol du suffrage des citoyens dont le « président » qui en sera issu n’aura assurément aucune légitimité et ne pourra jamais être reconnu. Il lance un appel solennel pour arrêter un processus qui ne peut que mener le Sénégal vers le chaos.
Il est encore temps d’entreprendre de larges consultations pour réinstaurer la nécessaire confiance préalable à l’organisation d’une élection ouverte, juste, transparente et incontestable susceptible de permettre aux citoyens d’exprimer librement leurs choix.
Dans ces conditions, il va de soi que je ne voterai pas le 24 février 2019 et je demande aux militantes et militants de notre parti, aux sympathisants, de ne pas participer à ce simulacre d’élection. Je peux comprendre tous ceux qui parmi nous pensent qu’ils pourront défaire Macky Sall en soutenant un des candidats de l’opposition (Idrissa Seck, Ousmane Sonko ou Issa Sall), même si ce n’est pas la position du parti. Nous nous retrouverons après l’élection pour en faire le bilan et mieux armer notre parti.
Avec le parti, je demande au candidat du PDS, Karim Wade librement choisi à l’issue d’un congrès de continuer le combat, avec les militants, les sympathisants et les mouvements de soutien pour le report du scrutin de dimanche prochain et qu’il soit rétabli dans ses droits pour participer à l’élection présidentielle et se faire élire si les citoyens lui accordent leur confiance.
SONKO VEUT RENFORCER LA FORMATION DES FORCES DE L’ORDRE
Le candidat de la coalition "Sonko Président’’, Ousmane Sonko, a promis, jeudi, à Dakar, de renforcer la formation des forces de l’ordre en vue de mettre fin aux bavures dans l’espace universitaire
Dakar, 21 fév (APS) - Le candidat de la coalition "Sonko Président’’, Ousmane Sonko, a promis, jeudi, à Dakar, de renforcer la formation des forces de l’ordre en vue de mettre fin aux bavures dans l’espace universitaire.
’’En effet, il arrive souvent que les forces de l’ordre dévoilent leur manque de formation. Cette formation est donc à renforcer’’, a notamment souligné M. Sonko lors de son audition par le mouvement citoyen ’’Y en a marre’’ dans le cadre de son initiative ’’Wallu Askan Wi, la part de la population’’.
L’objectif de cette initaive est de permettre aux candidats de répondre aux préoccupations des citoyens en rapport avec leur projet de société.
Plusieurs préoccupations ont été soulevées au cours de cette audition, portant notamment sur les personnes à mobilité réduite, les franchises universitaires, la pêche, etc.
Concernant la question relative aux franchises universitaires, Ousmane Sonko a indiqué que, s’il est élu à la magistrature suprême, l’intervention des forces de l’ordre dans l’espace universitaire sera mieux encadrée et ne se fera qu’en "cas de nécessité et avec le respect des conditions minimales d’engagement".
Pour lui, les forces de l’ordre doivent comprendre que les citoyens ne sont ni leurs ennemis ni leurs adversaires. ’’Raison pour laquelle, il est important de renforcer leur formation’’, a-t-il justifié.
Selon Ousmane Sonko, ’’plutôt que de dépenser des milliards sur des chanteurs ou des choses inutiles, il vaut mieux prendre en compte les problèmes de l’étudiant du 21ème siècle’’.
Evoquant la question des personnes à mobilité réduite, il a souligné que l’idéale serait de favoriser une discrimination positive en leur faveur.
Cette discrimination positive leur permettrait d’avoir les mêmes chances que tous les autres citoyens et cela à tous les niveaux de la vie sociale.
’’Nous allons voter des lois pour que tous les édifices publics soient adaptés aux personnes vivant avec un handicap’’, a-t-il indiqué.
CEDEAO : L’ÉCHÉANCE DE 2020 CONFIRMÉE POUR LA MONNAIE UNIQUE
"Des orientations précises ont été données sur les chantiers essentiels qu’il convient de mettre en œuvre de manière diligente pour atteindre les objectifs visés", a-t-il dit à l’ouverture, jeudi, au siège de la banque à Dakar, de la 53ème réunion
Dakar, 21 fév (APS) - Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont confirmé leur volonté d’instaurer une monnaie unique à partir de l’année 2020, a indiqué jeudi le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Tiémoko Meyliet Koné.
"Des orientations précises ont été données sur les chantiers essentiels qu’il convient de mettre en œuvre de manière diligente pour atteindre les objectifs visés", a-t-il dit à l’ouverture, jeudi, au siège de la banque à Dakar, de la 53ème réunion du comité des gouverneurs des banques centrales de la CEDEAO.
Selon le gouverneur de la BCEAO, des "avancées notables" ont été faites par ce groupe de travail, constitué de la commission de la CEDEAO, de la BCEAO, des banques centrales du Nigéria et du Ghana qui sont chargés de faire des propositions sur le cadre de politique monétaire, le régime de change et le modèle de la future centrale, a-t-il indiqué.
Lors d’une réunion tenue en décembre 2018, les membres de ce groupe ont décidé de façon consensuelle de recourir à des consultants indépendants pour mener des études détaillées et faire des propositions sur ces trois dossiers, a expliqué le gouverneur de la BCEAO.
Les résultats de ces études, attendus en avril 2019, serviront "d’éléments d’appréciation" pour approfondir la réflexion au niveau du Groupe de travail chargé de "parvenir à des solutions consensuelles et adaptées à la communauté".
Les débats de la réunion porteront également sur l’état de la convergence au sein de la CEDEAO et le renforcement de capacités de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO).
Le respect des critères liés au déficit budgétaire et à l’inflation reste un défi pour les pays de la CEDEAO, a souligné le gouverneur de la BCEAO.
"Il nous faut à cet égard persévérer dans l’accomplissement des efforts indispensables pour pouvoir se qualifier pour la monnaie unique", a-t-il exhorté.
Tiémoko Meyliet Koné a aussi préconisé des "actions vigoureuses et concertées pour atténuer les faiblesses structurelles des économies ouest-africaines, notamment dans le domaine des infrastructures socio-économiques".
SONDAGES D’OPINION : DEVOIR DE "RESPECT STRICT DE LA RÉGLEMENTATION’’
Le ministère invite à un "respect strict" de la réglementation interdisant les sondages d’opinion au Sénégal en période électorale, le non-respect de cette disposition étant considéré "comme un acte délibéré de diffusion de fausses nouvelles
Dakar, 21 fév (APS) – Le ministère de la Communication invite à un "respect strict" de la réglementation interdisant les sondages d’opinion au Sénégal en période électorale, le non-respect de cette disposition étant considéré "comme un acte délibéré de diffusion de fausses nouvelles et de manipulation de l’opinion", précise-t-il dans un communiqué.
Le ministère de la Communication, également en charge des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, fait observer qu’il "a été constaté, depuis quelques temps, la diffusion ou la publication, par voie de presse, de sondages d’opinion liés à l’élection présidentielle du 24 février 2019".
"A cet effet, il y a lieu de rappeler aux uns et aux autres, particulièrement aux responsables des médias, que la diffusion ou la publication de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le Code électoral est interdite en période électorale conformément à la loi n° 86-61 du 22 mai 1986, encadrant les sondages d’opinion au Sénégal", peut-on lire dans ce communiqué.
Il ajoute : "Toute publication ou diffusion des sondages d’opinion étant par ailleurs soumise à l’autorisation préalable de la commission nationale des sondages selon le décret n° 2011-587 du 5 mai 2011 portant nomination des membres de ladite commission".
Selon la même source, le non-respect de ces dispositions "est considéré comme un acte délibéré de diffusion de fausses nouvelles et de manipulation de l’opinion et est puni par la loi".
"Par conséquent, poursuit le communiqué, les acteurs sont invités à beaucoup plus de responsabilité et au respect strict de la réglementation en vigueur, en évitant toute publication ou diffusion de sondages jusqu’à la proclamation des résultats définitifs du vote".