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11 septembre 2025
PAR ABDOU KARIM GUEYE
DE LA POLÉMIQUE SUR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – La nécessité de consacrer la pratique des opinions « divergentes », c’est-à-dire permettre que la décision rendue par les juges constitutionnels reflète la diversité des opinions peut être convoquée aux débats
#Enjeux2019 - A la lecture de la décision publiée par le conseil constitutionnel, à la suite de plusieurs recours introduits à l’occasion du fameux parrainage, je me suis rendu compte à quel point les modes de fonctionnement d’une telle institution et son approche rédactionnelle sont conservateurs : des considérants qui consacrent une unanimité formelle peu crédible et suspecte. Au-delà du legs colonial et au terme d’une large exploration des pratiques et des législations internationales, un juriste ou un adepte de la science politique qui s’y adonnerait peut conclure qu’il faut changer le système. Mais le mal peut être durable, à moins que les soubresauts politiques et les mouvements sociaux ne poussent les dirigeants à innover, à penser et à élaborer autrement. C’est tout le drame de certaines élites qui recopient un droit très conservateur sans aucune innovation, dans tant de domaines comme ceux relatifs au fonctionnement des conseils constitutionnels, à l’encadrement du processus électoral, etc. Et quand ils copient, ils édulcorent les nouveaux systèmes qu’ils accouchent de leur véritable substance, notamment démocratique. De tels choix posent l’équation des modalités de la transmission du savoir qui font intérioriser « le droit français » sans ouvrir les perspectives d’un enseignement du droit comparé intensif. Ils traduisent une aliénation, si ce n’est une prime à la facilité, de politiques qui n’entendent pas aller aussi loin que certains modèles fondateurs. Il y a aussi le problème de la langue qui fait qu’on ne va pas chercher ailleurs. En fait, le système doit être revu. Il faut des intellectuels à la pensée critique qui lisent encore…
Prenez une décision de la cour suprême des Etats-Unis, laquelle est le pendant du conseil constitutionnel. Elle comporte, entre autres, les deux parties suivantes :
une première partie qui annonce la décision (main opinion) retenue par les juges ; celle-ci détaille les fondements rationnels et les arguments (the rational) de la décision prise à la majorité des juges ;
une deuxième partie qui explique les opinions divergentes (dissident opinions) de juges en « désaccord » sur les conclusions qui sont alors détaillées et explicitées avec des arguments d’une densité intellectuelle remarquable.
Il existe d’autres variantes d’opinions comme les opinions concordantes, plurielles, etc. Cela mérite une autre étude non entamée dans le cadre de cet article.
Au Sénégal, et dans plusieurs pays francophones, la signature apposée au bas de la décision donne l’apparence d’une unanimité. Cela arrange tous les juges y compris ceux contre, se taisent, cèdent, etc. La décision comporte des considérants déclinés à la queue leu leu ; finalement, l’argumentation est sèche, manque de perspective philosophique, de fondements rationnels, de réflexion critique, de leçons juridiques et de perspectives léguées aux générations actuelles et futures. Ce n’est pas le cas de ces décisions mémorables qui ont permis à la cour suprême des Etats-Unis de participer au façonnement de l’évolution de la société américaine en matière de droit des minorités, de ségrégation, d’égalité, de diversité, etc.
- La crainte de réformer : la facilité des arguments -
En réalité, très souvent, on fait semblant de réformer, de transformer quitte à utiliser tous les slogans à la mode. Au vu de ce qui vient de se passer au Sénégal, la nécessité de consacrer la pratique des opinions « divergentes », permettre à ce que la décision rendue par les juges constitutionnels reflète la diversité des opinions peut être convoquée aux débats. C’est vrai, les perspectives d’une telle réforme avait choqué le doyen Vedel comme en atteste ces observations de l’époque : « " [...] À qui voudrait porter malheur au Conseil j'offre deux recettes infaillibles : la première serait de confier au Conseil l'élection de son président [...]. L'autre recette, celle de l'admission des opinions dissidentes, serait encore plus foudroyante. Le premier effet, dans un pays qui n'en a pas la tradition [1], serait de présenter aux citoyens au lieu d'une Cour de justice, un spectacle qui aurait sa place à la télévision entre le "Face à face" et la "Roue de la fortune". Le second serait de nous valoir des décisions et des opinions en forme de longues plaidoiries pour des procès entre membres du Conseil. Le troisième – et non le moindre – serait de priver le Conseil de la patiente élaboration du consensus qui préside à un grand nombre de décisions. Elle serait sacrifiée au désir sportif bien humain – et bien français – de signer en son nom l'exploit du jour [...]. » Cette opinion qui date des années 2000 n’est pas universelle. En somme, ce débat a existé en France, consacrant une réticence à évoluer vers de nouvelles perspectives [2]. Dans un tel univers, la lecture des décisions rendues ne permet pas de cerner ce que les différents juges, « majoritaires » et « minoritaires, ont pensé et pourquoi. Pourtant, rien ne prouve que dans le secret de leurs bureaux ou de leurs « âmes et consciences » qu’il y ait eu une unanimité. Contrairement à ce modèle, à la lecture des décisions de la cour suprême américaine, on constate que celles-ci sont passionnantes, reflètent très souvent des débats de très haute facture qui auront marqué toute une génération de juristes, de politiques et qui ont permis à la société américaine d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Dès lors, le modèle sénégalais ou français n’est pas universel. Plusieurs études que nous citons dans cet article démontrent qu’il est même minoritaire dans plusieurs espaces et continents. En outre, on peut relever que si la fonction de ces juges n’impacte pas la société, ceux-ci ne méritent pas le qualificatif de « sages ». En outre, la véritable sagesse commence souvent par l’écoute des différences.
- Avantages et inconvénients d’un nouveau modèle –
Des travaux comme ceux de Rosa Raffaelli[3] ont permis de discuter des avantages et des inconvénients liés à la pratique des opinions divergentes que d’autres appellent « opinions individuelles », « opinions différentes », « opinions séparées », « distinctes », etc. Les arguments pour ou contre un nouveau modèle ne manquent pas :
« pour ses détracteurs, une perte présumée de légitimité à laquelle les partisans de la méthode des opinions dissidentes opposent une plus grande légitimité sociale et citoyenne ainsi qu’une plus grande confiance des justiciables et des citoyens ;
une atteinte à l’indépendance à laquelle pourtant d’autres arguments contraires opposent que la vraie indépendance se trouve dans le courage d’exprimer des opinions divergentes qui poussent tout un chacun à exceller et à affuter ses arguments,
la surenchère médiatique crainte par les détracteurs que certains trouvent utile comme étant l’expression d’une société démocratique, vivante et plurielle et le levier d’une plus grande transparence consistant à informer…
Au total, Laura et Nicolas[4] ont attiré l’attention « …qu’il serait illusoire de croire que la décision de justice est réellement l’expression d’une seule volonté unique. L’unanimité absolue n’existe pas plus chez les magistrats que chez leurs concitoyens. Rationnellement, il est impensable qu’un ensemble de 7 à 9 juges ne connaisse aucune divergence d’opinion ». Evoluer nous semble une nécessité.
Par ailleurs, il arrive souvent que divers intellectuels plaident pour un système qu’ils ont appris à l’université, osant même arguer du caractère universel de ce qui n’est qu’une contingence historique, géographique, nationale, linguistique, coloniale ou autre. Ainsi, une étude comme celle de Rosa RAFFAELLI démontre qu’en Europe, seuls 7 Etats dont la France et la Belgique appliquaient ce système fondé sur le consensus sans que l’on puisse y défendre des opinions individuelles et divergentes des uns et des autres. L’étude recense 25 autres pays où c’était le contraire pour conclure : « On ne peut plus de toute évidence considérer que l’adoption d’opinions individuelles constitue une exception à la règle généralement admise du secret des votes individuels, comme cela était retenu dans ce contexte» et qu’au vu des constats, on ne peut plus se cacher derrière ces arguments traditionnellement relatifs à la culture juridique et aux rôles des conseils constitutionnels selon les pays, des menaces contre le paradigme de la collégialité et de la collaboration comme une nécessité et un contre-argument.
Parfois, la dissidence est plus louable que le silence coupable. De même, la connaissance d’une pluralité de modèles libère, ouvre les yeux et consacre l’humilité. Mais la liberté, comme la démocratie d’ailleurs, est un mouvement qui a besoin de héros, de leaders, comme Mandela, Bamba, Martin Luther King, Gandhi, et dans le cas de la cour suprême des Etats-Unis, de juges comme le brillant John Marshall. On est alors au cœur d’un autre enjeu : l’indépendance de ce genre d’institution. Mais, à cet égard, les textes ne suffisent pas pour rendre une institution ou des juges indépendants. L’indépendance se conquiert, y compris par les juges eux-mêmes, par les penseurs, les citoyens, les créateurs, etc. Si au cours de l’affaire Marbury v. Madison, le Juge, Chief Justice John Marshall de la cour suprême des Etats-Unis n’avait pas pris ses responsabilités et confirmé le principe juridique du contrôle juridictionnel et la capacité de la Cour suprême à limiter le pouvoir du Congrès en déclarant la législation inconstitutionnelle, cette cour ne serait probablement pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Ce Juge rappellera que lorsque « les actes » du Congrès sont contraires à la Constitution (a fortiori ceux de l’exécutif), ils ne sont pas des lois et ne s’imposent pas aux tribunaux ; qu’en outre, la responsabilité première du pouvoir judiciaire est de faire respecter la Constitution et que si deux lois entraient en conflit, il incombait au juge de décider quelle loi s'appliquerait en l’espèce. Cette cour a donc arraché son indépendance à l’occasion de certaines affaires… Cela requiert selon Evan Hughes, un ancien juge de cette même cour, d’apprendre à libérer sa pensée, à dire non à ce que d’autres consacrent comme étant vrai et qui ne l’est pas. Mais il faut alors des élites qui ne cherchent pas à s’assujettir à un modèle, ni à assujettir leurs pensées et leurs valeurs, prêtes à apprendre et à raisonner en termes de bonnes et meilleures pratiques.
Au total, selon la recherche[5], « Le système français (qui semble avoir inspiré le Sénégal) consacre un conseil constitutionnel peu indépendant, qui se censure, malgré les réformes introduites et tendant à instaurer une sorte de veto du parlement lors des nominations. » Pour certains chercheurs, « la publication des opinions divergentes et/ou individuelles pourrait accroître la transparence et atténuer toutes ces inquiétudes des gens en général, voire des politiques en particulier. » Au demeurant, certaines instances internationales se sont largement appropriées ce modèle de la diversité des opinions ; c’est ce que consacre l’article 74 paragraphe 2 du règlement de Cour Européenne des Droits de l’Homme en ces termes : « Tout juge qui a pris part à l’examen d’une affaire a le droit de joindre à l’arrêt soit l’exposé de son opinion séparée, concordante ou dissidente, soit une simple déclaration de dissentiment. »
« Tout ce qui est dissimulé est suspect » Le courage de la divergence et de la « dissidence » n’est pas en soi un défaut, contrairement aux arguments des gens autocrates ou peu démocrates. Là où l’élégance démocratique a atteint un certain niveau, la démocratie signifie aussi que la minorité a des droits à l’expression, certes, à formaliser. C’est ce que rappelle Ruth Bader Ginsbing : il n’y a rien de mieux qu’une dissidence affirmée pour amener l’auteur d’une décision majoritaire à affiner, à clarifier » ses arguments, à argumenter… C’est vrai, très souvent, les hauts fonctionnaires et cadres, énarques comme moi, avons été formés autrement et formatés par une idéologie de la distance, à la culture qui veut que « « Le président propose, le Congrès dispose, les Agences imposent ». Et, probablement, cette culture existe au niveau de certains pans de la justice. Dès lors, la réforme peut être difficile… Il y a aussi une autre vérité : il n’y a pas de vraies réformes sans de vrais réformateurs, ni de modernisation sans des gens modernes. Modernisation et modernité, nouveau management public, nouvelle gouvernance, de véritables enjeux souvent occultés !
Abdou Karim Gueye est Inspecteur général d’Etat à la retraite, ancien Directeur de l’Enam. Il a été expert international détaché auprès du Gouvernement Djiboutien, pour aider ce pays à créer une Inspection générale d’Etat, qu’il dirigera par la suite pendant 5 ans (de 2003 à 2008). Secrétaire exécutif du Forum des Inspections générales d’Etat d’Afrique et Institutions assimilées pendant 7 ans, Abdou Karim Gueye est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur le management public, les réformes administratives et de l’Etat, la gouvernance publique, entre autres.
[1] Un éternel contre-argument critiqué plus loin…
[2] La transposition des opinions dissidentes en France est-elle souhaitable? " Contre " : le point de vue de deux anciens membres du Conseil constitutionnel. François LUCHAIRE, Georges VEDEL. Cahiers su conseil constitutionnel N° 8 (Dossier : Débat sur les opinions dissidentes). Juillet 2000.
[3] … dans un article intitulé « Opinions divergentes au sein des cours suprêmes des Etats membres, Etude, Pétition, 2012, Direction générale des Politiques internes. Département thématique »
[4] «Les vertus des opinions divergentes. Opportunités de permettre l’expression d’opinions divergentes »,
[5] Constitutional Judicial Behavior: Exploring the Determinants of the Decisions of the French Constitutional Council. Espinosa, Romain. Review of Law & Economics, Volume 13, Issue 2
PAR UMAR NJAAY
LE CENTRE ET LA PÉRIPHÉRIE
Il faudra pour le prochain président, équilibrer les dynamiques territoriales du pays pour que trois circonscriptions électorales ne puissent pas à l’avenir, décider seules, de celui qui en prend les rênes
De mes cours de Relations internationales, j'en ai retenu une théorie, qui m’a beaucoup marqué. Celle marxiste qui parlait de la dépendance ou du centre et la périphérie. La théorie du centre-périphérie est relativement simple à comprendre. En très gros résumé, c’est la théorie, qui peut être appliquée au niveau national ou international des relations, qui explique le sous-développement des périphéries au bénéfice du développement accentué des centres…
Aujourd’hui avec ces élections présidentielles, c’est la théorie du centre et de la périphérie qui permet de comprendre la carte électorale. Une carte essentiellement centrée vers l’ouest du pays qui pendant longtemps a représenté plus de la moitié des électeurs du Sénégal. De 52 %, le pourcentage de l’axe Dakar-Thiès-Diourbel est passé à 47 %. Mais malgré cette diminution de son poids électoral, ces zones restent toujours des « swings states » au sens américain. C'est-à-dire des circonscriptions électorales qui font office de pivots. Donc capables de faire balancer l’issue des élections……
Cette position de pivot de ces zones résulte selon moi de l’échec de la politique d’aménagement territorial du pays depuis les indépendances. Je ne peux pas comprendre que ces zones surtout Dakar, qui a une portion du territoire national , accueille près du tiers de la population sénégalaise….
Il faudra pour le prochain président du Sénégal, équilibrer les dynamiques territoriales du pays pour que trois circonscriptions électorales du pays ne puissent pas à l’avenir, décider seules, de celui va prendre les rênes de ce pays…..
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LA CYBER-SÉCURITÉ, PARENT PAUVRE DE LA POLITIQUE SÉCURITAIRE AFRICAINE
Selon Omar Arouna, seulement 20% des États du continent disposent d'une législation en la matière alors que 3,5 milliards sont perdus chaque année à cause de ce phénomène
Omar Arouna, ancien ambassadeur du Bénin aux États-Unis et directeur général de l'US Africa Cyber-security, analyse les défis économiques , politiques et de souveraineté de la cyber-sécurité en Afrique, sur le plateau d'Africa24.
Si le Tribunal avait suivi les réquisitions du Parquet, Modou Ngom allait passer les 10 années à venir derrière les barreaux. Heureusement pour lui, le Tribunal n’a trouvé aucun motif de condamnation contre sa personne. Il a été tout simplement renvoyé des fins de la poursuite.
Les accusations portées contre Modou Ngom n’ont pas pesé lourd pour entraîner sa condamnation. Pourtant, le Parquet avait requis à son encontre 10 ans de prison ferme. Heureusement, il a bénéficié d’une relaxe. Il comparaissait pour viol sur personne vulnérable sur le plan psychique. Les faits se sont produits à Yeumbeul. Ce jour-là, une dame l’avait aperçu en train d’entraîner la victime dans un bâtiment en construction. Mais comme elle sait que cette femme mariée ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, elle l’a interpellée pour savoir où elle allait. Mais la victime l’a envoyée se promener en lui faisant savoir que ce ne sont pas ses ognons. C’est ainsi que le témoin a demandé aux tailleurs qui travaillent dans les alentours de venir à sa rescousse. Quand ils sont venus après quelques instants dans le bâtiment, ils ont trouvé la victime dans une mauvaise posture. Mais le jeune garçon était introuvable. Ils ont fouillé le bâtiment sans succès. C’est au moment où ils s’apprêtaient à repartir que le mis en cause est sorti du bâtiment avec un air innocent. Mais il sera vite démasqué par la dame qui l’avait vu conduire la victime dans l’immeuble. Selon les déclarations de ce témoin, il portait un chapeau rouge. Interpellé par un des tailleurs, il a nié les faits. Mais il sera trahi par les traces de sperme. Quant à la femme, elle a reconnu avoir eu une conjonction sexuelle avec Modou Ngom avec son consentement. Elle avouait qu’elle n’était pas à son coup d’essai. Elle se donnait souvent un rendez-vous avec ce mécanicien pour une partie de sexe. Le mari de la femme qui était à la barre a révélé qu’il a eu 5 enfants avec cette dernière. Mais depuis qu’elle a commencé à présenter des signes de démence, il a n’a plus entretenu avec elle des rapports sexuels. Et cela remonte à 2003, soutient-il, à la barre avant de fondre en larmes. Devant la barre, Modou Ngom a tout botté en touche. Il dit être interpellé par les policiers dans son garage alors qu’il était dans un véhicule. Il nie avec la dernière énergie avoir entretenu des rapports sexuels avec la victime. Le Parquet qui est convaincu de culpabilité a requis 10 ans ferme. Des arguments rejetés par l’avocat de la défense. «La victime n’a pas été pénétrée, ni par violence ni par surprise», dit l’avocat. Selon la robe noire, le témoin n’a pas vu son client en plein acte. Il ne l’a croisé que dans le bâtiment. Il n’a fait que raconter ce qui lui a été raconté, ajoute-t-il, en plaidant sa relaxe. Il a été suivi par le Tribunal qui a renvoyé le jeune mécanicien des fins de la poursuite.
MARIÈME FAYE SALL S'Y MET
Lancement d’un mouvement pour la réélection de Macky Sall
Pour réélire le Président Macky Sall dès le premier tour, la Première dame mobilise ses troupes. Elle a officiellement lancé son mouvement dénommé «Marième et les réalisations de Macky pour mon avenir» (Marième Rema), sous la présidence de l’épouse du ministre de l’Intérieur, Ndèye Wilane Ndiaye.
Selon cette dernière, l’objectif est de se déployer dans le Sénégal des profondeurs à la quête des suffrages au profit du candidat de la majorité car, estime-t-elle, la réélection du candidat Macky Sall nécessite un «travail stratégique».
C’est pourquoi elle a exhorté tous les membres du mouvement à «rendre visible le bilan du septennat du Président Macky Sall». La présidente d’honneur de Marième Rema souligne que Macky Sall est «le meilleur candidat».
«C’est à nous de pousser les Sénégalais à faire un bon choix le 24 février prochain», a dit Mme Ndiaye. Pour cela, le mouvement compte se déployer, après l’étape de Thiès, dans les autres régions avec toujours en bandoulière les «réalisations phare» du Président Sall pour convaincre les citoyens.
Dans ce cadre, une présentation de ses réalisations a été faite devant un public venu des 14 régions du Sénégal à l’auditorium de l’Université de Thiès. Il s’agit notamment du Train express régional (Ter), de l’autoroute Ila Touba, de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), de l’autoroute Thiès-Dakar, des sphères ministérielles de Diamniadio, entre autres
PAR BOCAR SAKHO
WADE, EX MENEUR DE JEU
Aujourd’hui, Abdoulaye Wade est une pâle caricature du fringant et controversé opposant qu’il fut, celle d’un provocateur relativement inspiré, d’un démocrate engagé et d’un ex-président attaché aux valeurs républicaines
C’est un euphémisme : Me Abdoulaye Wade a eu un impact exceptionnel sur l’histoire de son pays. A 95 ans, il porte les habits de personnage adulé, mais son discours porte-t-il encore auprès de ses sympathisants, qui l’ont salué dans la rue après son retour ?
Dans une autre vie, il aurait été suivi par une foule déchaînée et acquise à sa cause. Cela a créé la «jeunesse malsaine», houspillée par Diouf en‘‘88’’. Celle-là même, qui remplissait le Parc à Mazout, le Boulevard du centenaire, pour chahuter le régime socialise.
Me Wade était le parrain de toute cette jeunesse désabusée, victime d’années blanche (88) ou invalide (93), de diplômés chômeurs. En 2019, Me Abdoulaye Wade a voulu dupliquer ces méthodes éculées pour contester le déroulement de la Présidentielle. La nouvelle fait d’autant plus de bruit qu’il n’est pas candidat à la présidence de la République. Seulement voilà : Il a voulu renouer avec la nature des liens du passé détruits par la modernité et l’évolution de notre système démocratique. Il a oublié que la foi aux grandes espérances politiques, qui enflammait les contestations publiques de l’époque, est révolue.
Portée par un autre contexte, cette «insurrection des consciences», qui appelait chacun à «faire sa part» de son temps dans la rue, a été «neutralisée» par deux alternances exemplaires. Qui montrent la vitalité de la démocratie sénégalaise, qui se nourrit souvent de peurs instillées par la classe politique.
En vérité, l’attitude du personnage et le contenu de son discours reflètent et révèlent un combat personnel : désabusé parla défaite de 2012, rétif au rationalisme politique actuel, Me Wade livre son baroud d’honneur tout en sachant qu’une autre voie est aménagée. Il faut l’admettre définitivement : Aujourd’hui, Me Wade est une pâle caricature du fringant et controversé opposant qu’il fut, celle d’un provocateur relativement inspiré, d’un démocrate engagé et d’un ex-président attaché aux valeurs républicaines.
ENTREZ DANS L'HISTOIRE !
Après deux finales perdues, les Lionceaux U20 jouent une 3e finale d’affilée de Can ce dimanche contre le Mali. Une occasion pour les «Dabo Boys» d’entrer dans l’histoire en remportant le premier trophée continental pour le foot sénégalais
Et si l’année 2019 était la bonne pour l’Equipe nationale U20 ? En tout cas, cette finale de Can - la 3e d’affilée pour les Lionceaux - de ce dimanche contre le Mali est lourd d’enjeu, car en cas de succès, les gamins de Youssouph Dabo vont entrer dans l’histoire du football sénégalais qui n’a jusqu’ici pas encore remporté de trophée continental au niveau de ses différentes catégories. Côté sénégalais, au niveau des stats, il n’y a pas photo. L’Equipe nationale U20 a fait un parcours sans faute dans cette Can avec 4 victoires en 4 matchs, 10 buts marqués, un seul encaissé, meilleure attaque, meilleure défense.
cDabo : «Ce sera un autre math»
Le sélectionneur Youssouph Daborefuse de s’enflammer. Selon le technicien, le match contre le Mali «sera différent parce que c’est une finale. Ce sera un autre match». «Nous les avions battus au premier match, mais j’avais dit que c’est une équipe qui ira loin dans cette compétition parce que je les ai vus jouer. Je connais la qualité de cette équipe. Ce sera une finale très difficile, une finale n’est jamais facile. Mais nous, on se prépare de notre côte. Ce qui est important, c’est ce que nous allons proposer. Maintenant, si les conséquences de notre travail nous amènent à remporter un titre, ce sera avec fierté et honneur.»
A l’image du Sénégal, le Mali n’a jamais remporté une Can U20. Par contre, les cadets maliens ont deux fois de suite brandi le trophée continental chez les U17 en 2015 et 2017. Et ce sont ces mêmes cadets maliens qui sont donc devenus de solides juniors. Comme quoi, la tâche ne sera pas facile pour les Lionceaux, surtout si on sait que ce sont les Maliens qui ont sorti le Nigeria qui était considéré comme l’un des grands favoris de cette Can. Comme pour dire que tous les ingrédients sont réunis ce dimanche à Niamey pour une finale de feu.
ALI HAIDAR DÉNONCE LE « MÉPRIS» DES POLITIQUES
L’écologiste relève le «saccage» de cette vie à travers le trafic de bois, le pillage de la mer par les bateaux industriels
Ali Haidar a embarqué hier la communauté éducative pour une action en faveur de l’environnement.
Une option qui a pris les contours d’une journée de reboisement organisée à l’école Coboda, sis au quartier Lyndiane. Occasion pour l’écologiste de fustiger les responsables politiques qui font fi des préoccupations environnementales Face à la presse en marge de cette activité de reboisement, le président d’Oceanium se dit convaincu de la nécessité d’agir pour l’environnement.
Et cela ne saurait, selon Ali Haidar, être l’affaire d’une personne, d’une institution, d’un service, etc. «La vraie victoire, c’est quand ils arriveront à conscientiser toutes les populations afin qu’elles éprouvent le besoin de planter un arbre parce que l’arbre, c’est l’écosystème, c’est la vie et nous devons protéger les ressources dont nous vivons, aussi bien halieutiques que forestières», a t-il dit.
L’écologiste dénonce ainsi le «saccage» de cette vie à travers le trafic de bois, le pillage de la mer par les bateaux industriels ; et tout cela, «pour l’accaparement des biens transformés en stocks obscènes au profit d’une certaine élite qui pille la ressource et la planète». M. Haidar déplore également le «mépris» affiché par les politiques par rapport aux questions environnementales.
Après avoir magnifié l’idée du Président Macky Sall de mettre en place une agence autonome pour«reforester» l’ensemble du territoire national, il a fustigé le «comportement des responsables politiques qui sont dans les régions, qui travaillent à la réélection de leur candidat et qui n’ont, hélas, aucune préoccupation pour l’environnement». Pourtant, rappelle-t-il, l’environnement constitue «une question de survie économique et de notre humanité, le développement durable, la lutte contre le réchauffement climatique, la déforestation abusive».
Ali Haidar d’ajouter :«L’environnement n’est pas un luxe ou quelque chose qui appartient aux écologistes. C’est un patrimoine national. Et les responsables politiques qui se battent pour la construction de notre pays ne prennent pas conscience de cela.» Il garde toutefois l’espoir que cela va changer avec le temps.
Mais avertit : «Quand la ressource va disparaître et que le désert aura fini de s’installer à nos portes, tu auras beau être démocrate, socialiste, libéral, écolo, tu auras le même problème.»
JE VAIS PROMOUVOIR LE RSE DANS LES ENTREPRISES EXTRACTIVES
C’est dans le département de Tivaouane que le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) a repris sa campagne, après les incidents de Tambacounda.
Accueilli par une forte mobilisation tard dans la soirée du jeudi, après une visite dans les différentes communes du département, El Hadji Issa Sall a dénoncé le chômage des jeunes dans cette localité qui regorge d’«un potentiel minier extrêmement important». Il fustige les «nombreux problèmes» que ces entreprises minières causent aux populations locales, notamment la pollution.
Il s’offusque surtout que «ces sociétés qui exploitent le phosphate et le zircon payent leurs taxes à Dakar, alors que la municipalité n’encaisse aucun sous». M. Sall d’ajouter : «Tivaouane, l’un des départements les plus miniers du Sénégal, devrait bénéficier, dans le cadre de la Responsabilité sociétale d’entreprises(Rse), des industries extractives qu’il abrite, des infrastructures éducatives et sanitaires.
Mais il y a un sérieux problème de manque d’infrastructures de base dans la localité. »Le candidat du Pur promet de faire respecter «les principes qui régissent la Rse dans les entreprises évoluant dans le secteur extractif». Il s’est engagé également à trouver des emplois aux jeunes des localités impactées. Devant ses nombreux militants et sympathisants, M. Sall est revenu sur son programme«Pur100», notamment le volet religion et tourisme qui concerne le département de Tivaouane , après avoir dénoncé «l’obscurité et des coupures récurrentes d’eau» dans la capitale de la Tidjania. «Pendant le Maouloud, de nombreux fidèles convergent vers Tivaouane qui étouffe déjà, parce que l’assiette foncière est épuisée. C’est pourquoi, dans notre programme, nous allons redécouper le Sénégal pour régler les disproportions et disparités entre les anciennes communautés rurales devenues communes rurales et les communes de plein exercice parce que le pays nous appartient à nous tous», a-t-il déclaré.
Aussi, s’est-il engagé à promouvoir le «tourisme religieux» à travers la construction d’infrastructures pour accueillir les hôtes. Auparavant, à l’étape de Mboro, le candidat Issa Sall, accompagné du juge Ibrahima Hamidou Dème dont il a loué les «qualités» et «valeurs», a insisté sur l’axe 4 de son programme. «Nous devons consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons», a-t-il prôné. Avant de conclure : «Nous sommes des alliés du Peuple. Et ceux qui ont défié le Peuple ont toujours été les mauvais perdants. Il en sera de même le 24 février.»
«LE SÉNÉGAL DEVRAIT CONSERVER LES MÊMES VALEURS»
Les retrouvailles Sénégal-Mali de ce dimanche aiguisent les appétits ; d’où les ingrédients réunis d’une finale de feu décortiquée par le technicien Cheikh Guèye
Comment le Sénégal devrait aborder la finale contre le Mali ?
Le Sénégal devrait conserver les mêmes valeurs qui lui ont permis de se qualifier en finale : à savoir la discipline tactique, une rigueur défensive, une responsabilité offensive, de la patience, de la solidarité et beaucoup d’intelligence sur la gestion des efforts, c’est-à-dire ne pas se laisser user dans les duels provoqués par les Maliens.
Qu’est-ce qui fait la force de l’Equipe sénégalaise ?
Cette équipe U20 de 2019 est bien assise sur des bases tactiques très bien travaillées. C’est une équipe respectée dans l’intention et l’idée de jeu. C’est une équipe solidaire avec une très grande marge de progression. Tout le mal que je souhaite à cette équipe et à son coach Youssouph Dabo, c’est de gagner cette finale.
Parlez-nous du Mali, l’adversaire en finale des Lionceaux…
Le Mali a un bon groupe qui, à mon avis, n’a pas joué sur ses vraies valeurs. C’est une équipe qui regorge de quelques individualités techniques comme Mouhamed Traoré et Dramé sans oublier leur pépite Konté qui rentre souvent en deuxième mi-temps pour apporter de la percussion. Le flanc droit est le côté de prédilection de cette Equipe malienne que le Sénégal avait battu en match d’ouverture. Je trouve que cette formation malienne tarde à entrer dans le match sur le plan défensif, surtout quand elle ne possède pas le ballon. C’est une équipe qui est parfois dispersée, où seuls les deux axes centraux Diaby-Kanté abattent un excellent travail. La première ligne défensive ne fait souvent pas le premier repli pour fermer les espaces au milieu. Ce qui peut profiter aux Lionceaux.
Le Sénégal aura-t-il un ascendant spychologiquesur son adversaire qu’il avait battu en ouverture ?
Oui, si les Maliens pensent que ce match est une revanche. Et non, si les Maliens prennent ce match comme une opportunité pour montrer qu’ils ont progressé durant le tournoi. Mais faut dire que sur le plan technique et collectif, le Sénégal est d’un cran au-dessus de l’Equipe malienne. C’est une finale qui sera âprement disputée.