La qualité de l’air, moyenne pour la journée de ce vendredi 15 février à Dakar, devrait devenir mauvaise ce samedi, prévient le Centre de gestion de la qualité de l’air (Cgqa).
Mais elle devrait s’améliorer dimanche en redevenant moyenne, indique le Cgqa qui prévient d’un «risque sanitaire pour les personnes particulièrement sensibles (jeunes enfants, asthmatiques et personnes âgées)». La qualité de l’air s’est dégradée depuis quelques jours sur la capitale sénégalaise. Le Cgqa avait prévenu mercredi qu’il allait y avoir alternance de jours de mauvaise qualité et de jours de qualité moyenne jusqu’au dimanche 17 février. En guise de préconisations, il avait recommandé de «respecter les recommandations sanitaires d’usage», comme le fait d’observer «scrupuleusement tout traitement médical en cours, ou l’adapter sur avis médical», «consulter un médecin en cas d’aggravation ou d’apparition de tout symptôme évocateur (toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux)».
Il avait conseillé également de «limiter toute activité physique ou sportive intense (notamment compétition) à l’extérieur augmentant de façon importante le volume d’air et de polluants inhalés». De même, avait-il demandé de «veiller à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants des voies respiratoires tels que l’usage de l’encens, de solvants et surtout la fumée de tabac». «Les personnes souffrant de maladies respiratoires, les jeunes enfants, et les personnes âgées devraient éviter de s’exposer longuement à l’air ambiant pendant la période», conseillait encore le Cgqa.
Une première ? Un candidat à la Présidentielle qui bat campagne à l’étranger.
Me Madické Niang a osé le coup. Déjà dans son planning de campagne, il avait prévu un voyage en Europe. Il devait quitter Dakar hier soir pour l’Italie où il procèdera à une série d’audiences et de visites au Sénégalais, puis un meeting à Brescia. Dimanche, il sera en France pour les mêmes activités pour boucler par un meeting à Paris. Et enfin lundi, il se rendra en Espagne et y tiendra un meeting à Madrid.
Cette randonnée électorale a été confirmée hier par son équipe de campagne. Mais qu’est-ce qui expliquerait un tel goût pour la diaspora sénégalaise en Europe ? Sans doute, Madické Niang a les yeux rivés sur l’électorat du Pds, particulièrement celui de l’Europe du Sud. En effet, la Coalition gagnante/Wattu Sénégal avait raflé les 3 sièges dédiés à ce département aux dernières législatives, en obtenant 9 357voix. Ce qui lui a permis d’obtenir son groupe parlementaire, le seul d’ailleurs de l’opposition.
L’Europe du Sud à elle seule fait plus de 70 mille inscrits, plus que l’Europe de l’Ouest, du Centre et du Nord que Benno bokk yaakaar avait gagnée et qui compte plus de 57mille inscrits. Madické Niang veut ainsi surfer sur cet électorat en l’absence du Pds principalement qui n’a pas de candidat. Même si le candidat de Madické2019 devra convaincre aussi les militants de Bokk gisgis dont le leader, Pape Diop, a choisi Idrissa Seck.
Une campagne européenne sans la Rts
En revanche, l’équipe de la Rts ne l’accompagnera pas en Europe. Et Le Quotidien a appris hier de sources proches de Madické Niang que le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) qui supervise le «Journal de la campagne» lui a notifié cette décision le 14 février dernier après délibération et avis de la Rts.
Au-delà des moyens budgétaires que nécessite une telle couverture, l’équipe de Babacar Diagne avance l’argument de la «rupture d’égalité» devant les candidats. Et même avec ses propres images, Madické Niang ne passera pas sa campagne européenne à la Rts, conformément à la loi.
«AUCUN CANDIDAT NE PREND EN CHARGE LES PREOCCUPATIONS DES ENSEIGNANTS DANS SON PROGRAMME»
Saourou Sène, secrétaire général du Saems ne se voit pas dans les programmes des candidats à la Présidentielle
Quelle est l’offre des candidats pour sortir l’école de l’ornière ? Après 10 jours de campagne, les secrétaires généraux du Cusems et du Saems évaluent les programmes des cinq candidats et leur conclusion est sans appel : «Aucun engagement de leur part dans leurs programme et discours quotidiens.» Les attentes sont toujours là : respect du protocole de 2018, une meilleure gouvernance scolaire et rémunération des agents de l’enseignement.
«Chaque candidat crie à tue-tête que l’éducation constitue une priorité pour lui. Pourtant, aucun candidat ne prend en charge les préoccupations des enseignants dans son programme et discours depuis l’ouverture de la campagne. Tout le monde nous dit que l’éducation constitue une priorité pour moi sans qu’on nous dise comment cela pourrait se traduire en actes concrets. Ils disent la même chose lorsqu’ils rencontrent les mouvements des femmes. Ce sont des discours que nous avons l’habitude d’entendre. Entre le dire et la démonstration de comment les choses se présentent dans leur programme, c’est toute la différence. Aucun candidat n’ignore la crise récurrente que le secteur de l’éducation traverse depuis des décennies. Nous attendons un candidat qui respecte sa parole, la crédibilité du discours gouvernemental est important parce que depuis des années on parle du non-respect des accords. C’est important pour nous d’avoir un gouvernement qui respecte sa parole. Nous attendons à ce que le protocole que nous avons signé avec le gouvernement le 30 avril 2018 soit complètement matérialisé. Dans ce protocole, il y a deux questions majeures. Il s’agit de la gouvernance du système en ce qui concerne la fonction publique. Nous avons besoin d’une dématérialisation des actes au niveau de la fonction publique. Il y a aussi la rémunération des agents de l’Etat. Nous avons besoin d’un ministre qui est plus à l’écoute des enseignants avec une gestion démocratique du système. Très sincèrement non, du tout.»
«NOUS VOULONS UN PLATEAU AVEC LES CANDIDATS»
Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du Cusems, souhaite auditionner les candidats à la Présidentielle
«Nous avons lancé une invitation bien avant le démarrage de la campagne pour demander aux différents candidats à la Présidentielle de décliner leur programme en matière d’éducation. Nous avons mis en place à cet effet un jury citoyen pour que les candidats viennent au niveau du siège du Cusems présenter leur programme. En même temps, ils seront interpellés et auditionnés pour savoir s’ils sont prêts à s’engager pour le respect total des protocoles d’accords signés notamment avec les organisations syndicales d’enseignants et s’ils sont prêts à matérialiser la revendication relative à l’alignement de l’indemnité de logement. En effet, après la publication de l’étude sur le système de rémunération, il est démontré clairement que le système de rémunération est caractérisé par des disparités et des injustices. Il faut que les candidats s’engagent à restaurer l’équité et la justice sociale dans le traitement salarial des agents de l’Etat, mais également tous les autres points tels que la carrière des enseignants, le reversement des Meds dans le corps des professeurs de collège, le paiement des rappels, l’intégration des validations et la suppression de la surimposition. Nous ne sommes pas en possession de l’intégralité des programmes en matière d’éducation. C’est pourquoi nous voulons offrir ce plateau aux candidats. Nous voulons qu’ils s’engagent sur le mode de financement du système éducatif. Qu’ils nous disent comment ils vont financer le système, exploiter les niches comme la justice fiscale, l’arrêt des exonérations sur les grandes entreprises, la réduction du train de vie de l’Etat, la suppression de certaines institutions budgétivores inutiles et impopulaires comme le Conseil économique, social et environnemental, le Sénat et le Haut conseil des collectivités territoriales ; bref, les doublons au niveau des agences, mais surtout les ressources qui seront générées par le pétrole et le gaz, quelle part sera réservée au système éducatif. Nous voulons également qu’ils s’engagent sur les libertés syndicales parce que le droit syndical est un principe constitutionnel. Sont-ils prêts à appliquer les conclusions des Assises de l’éducation et de la formation, comment articuler ces conclusions avec l’Acte 3 de la décentralisation.»
MADICKE CASSE TOUT
Madické cogne le Président sortant, raille ses adversaires de l’opposition, ironise, décompresse…
Depuis le début de cette campagne électorale, chaque jour est une fête pour le candidat de la coalition Madické2019. Un instant de communion avec ses partisans que le dernier ministre des Affaires étrangères de Wade immortalise par son propre vocabulaire.
Troisième âge, l’homme de 66 ans cristallise par ses expressions croustillantes. Son boubou est traditionnel et blanc. Il est cousu en 3 pièces. Mais méfiez-vous des apparences, Madické Niang manie aisément le vocable des jeunes ! Après «mobilisation bi todjna à Touba», il s’est lancé des défis dans des fiefs de Macky Sall, à savoir Fatick et Louga. «Todjna Fatick», a jubilé Madické Niang, il y a quelques jours. Dans la capitale du Ndiambour, la rengaine n’a pas changé. «Louga todjnaa ko. Damako todj radiax. L’histoire va retenir cela», exulte-t-il. Pour l’instant, il fait mieux qu’un figurant. En attendant le verdict des urnes.
Au même moment, Macky Sall est scotché à la solennité protocolaire avec son discours en français devant des populations de Kaffrine, Ousmane Sonko recueille des prières à Médina Souané, Idrissa Seck se rassure dans le Goudiry avec le ralliement de Thiédel Diallo et Issa Sall cherche un Pur second souffle à Fass Boye dans la région de Thiès, loin des évènements de Tamba.
INCURSION DANS LA CUISINE DU CANDIDAT IDRISSA SECK
Idy, qui n’a négligé aucun aspect pour la réussite de sa campagne, s’est attaché les services du duo Ndiama Guèye et Marieme Sène pour s'occuper des fourneaux
La caravane orange peut compter sur l’équipe de cuisinières conduite par Ndiama Guèye pour se restaurer correctement pendant toute la campagne électorale.
Idrissa Seck, qui n’a négligé aucun aspect pour la réussite de sa campagne, s’est attaché les services du duo Ndiama Guèye et Marieme Sène qui s’occupent des fourneaux. Elles devancent toujours la caravane pour préparer le déjeuner et le diner. Le menu est tributaire est de la longueur de l’étape du jour. Et Idrissa Seck est toujours le dernier a être servi. Le candidat de la coalition Idy2019 a bien préparé sa campagne électorale. La structuration de son équipe a pris en compte tous les aspects pour un bon déroulement de la caravane orange. Rien n’a été laissé au hasard. Même la cuisine a été prévue. Ce qui illustre le caractère particulièrement méticuleux et perfectionniste de Idrissa Seck. Tout a été pensé et repensé pour éviter tout ce qui pourrait saper sa campagne électorale. Aucun aspect n’a été négligé. Si sa caravane sillonne chaque jour le Sénégal de profondeurs jusqu’à minuit, c’est en partie grâce à l’équipe de cuisinières qui accompagne la délégation partout. Un véhicule est affecté à la cuisine.
La responsable de la cuisine, Ndiama Guèye, secondée par Marième Sène, et son équipe font preuve d’un pragmatisme hors pair pour satisfaire les besoins alimentaires de la caravane orange. Elle s’adapte à toutes les situations.
«Lorsqu’on passe la nuit dans une ville et que le départ est prévu dans l‘après-midi, je prépare du bon Thiébou Jeen ou du Thiebou Yapp (riz au poisson ou viande) pour redonner de l’énergie à l’équipe de campagne», indique Marième Sène. Son menu varie selon les étapes et la durée des pauses. «Par exemple à l’étape de Tambacounda, nous avons acheté 5 moutons, des chèvres et des poulets en plus du jus et des fruits.
Il faut parfois un repas copieux pour donner plus de calories aux gens et leur permettre de manger comme chez eux», explique la dame à la taille svelte et à la casquette toujours vissée sur la tête.
IDRISSA SECK LE DERNIER Á ETRE SERVI
Toutefois, ce n’est pas tous les jours que les membres de la délégation savourent ces mets succulents. «Si la caravane quitte dans la matinée, on prépare la sauce très tôt le matin pour faire des sandwichs. Même si on ne termine pas avant le départ, notre véhicule va rattraper le cortège en cours de route pour distribuer les sandwichs», précise Mariama Sène. Le véhicule de la cuisine devance toujours le convoi pour permettre aux cuisinières de s’installer et de se mettre à l’œuvre. La plupart du temps, Marième et son équipe servent du couscous marocain ou du ra-
gout de viande au diner. Elle s’appuie, dans chaque localité, sur les militantes de la coalition pour préparer soit le diner ou le déjeuner.
Dans certaines localités comme à Kaffrine, elles ont préparé du thon et de la mayonnaise pour le petit déjeuner.L’on souligne que Idrissa Seck a donné des instructions fermes à l’équipe de la cuisine pour bien s’occuper des membres de la délégation. «Le président Idrissa Seck nous a recommandé, pour chaque repas, de servir en premier lieu les éléments de la sécurité, les autres membres de la délégation. Lui vient en dernier ressort», renseigne Marième Sène qui se garde, toutefois, de révéler la dépense quotidienne pour la restauration de la délégation.
«Je ne peux pas parler de la dépense quotidienne par ce qu’elle varie selon les menus», dit-elle. A part les hamburger et les chawarma servis ces deux jours à cause de la longueur de l’itinéraire, la caravane de Idrissa Seck n’achète pas de quoi manger, au grand bonheur de la délégation. Les envoyés spéciaux de la presse ne se plaignent pas rapport à l’alimentation, même si en bons Sénégalais, ils préfèrent de loin le «Thiébou Jeen» que le fast-food. D’ailleurs, le médecin qui accompagne la caravane orange a recommandé aux journalistes de ne pas se gaver au risque de tomber malade à cause des difficultés du terrain.
« AVOIR UN DISCOURS PRODUIT PAR NOUS-MEMES SUR NOS PROPRES EXPRESSIONS ARTISTIQUES ET CULTURELLES »
PLUS LOIN avec… Aboubacar Demba Cissokho, promoteur de la revue «Le grenier art et culture»
Aboubacar Demba Cissokho est un journaliste culturel qui a cumulé presque une vingtaine d’années dans le secteur. Critique de cinéma, il n’a cessé de se faire distinguer par la qualité de ses analyses et critiques sur la production artistique des créateurs d’Afrique et d’ailleurs. Entre septembre 2014 et février 2016, il taquine la radio en présentant une émission entièrement dédiée à la culture : «Arc-en-ciel magazine». Par la suite, Cisko, comme l’appellent ses amis, va créer son blog «Le grenier de Kibili». Aujourd’hui, le blog s’est mué en revue. «Le grenier d’art et culture» qui va sortir son tout premier numéro innove déjà par son financement participatif. Dans cet entretien, Aboubacar Demba Cissokho décline les ambitions de ce nouveau venu dans la presse culturelle du continent.
Pourquoi une revue ?
La culture est une matière sérieuse et importante. C’est pourquoi j’ai voulu lui consacrer une revue critique, d’analyse, d’enquête avec des articles et des sujets sur les enjeux que portent les expressions artistiques et culturelles. Et aussi parce que la culture n’est pas traitée de cette manière dans nos médias et journaux.
Quelles sera sa périodicité ?
Nous espérons en faire une revue trimestrielle, c‘est-à-dire 4 numéros par an. L’option, c’est de consacrer chaque numéro à une thématique spéciale, un secteur bien précis de la culture. Mais entre les numéros, il y aura des hors-séries consacrés à un acteur culturel, son travail, son parcours. Ils jalonneront l’année.
On voit sur l’affiche du premier numéro qu’il sera consacré au Fespaco. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Nous avons décidé de lancer le premier numéro en ce premier trimestre de 2019. Et il se trouve que le Fespaco, qui est la grande manifestation consacrée au cinéma d’Afrique, fête son cinquantenaire dans quelques jours. C’était tout naturel qu’on consacre ce premier numéro à cette manifestation, d’autant plus que c’est une manifestation que nous connaissons pour avoir assisté à quelques éditions et à laquelle nous tenons. Nous consacrons ce premier numéro au Fespaco et à son cinquantenaire non seulement pour jeter un regard sur le rétroviseur, revenir sur ce qui a été fait depuis un certain moment, mais aussi poser le débat et se projeter au-delà de ce cinquantenaire sur l’avenir. Imaginer le Fespaco de nos rêves.
Avez-vous déjà retenu une date pour sortir le premier numéro ?
Ce sera pendant le Fespaco. C’est le lieu le plus approprié pour le faire.
Outre le Fespaco, quel autre contenu donnez-vous à ce premier numéro et aux autres qui suivront ?
Ce premier numéro sera entièrement consacré au Fespaco. Et je parlais des hors-séries qui vont jalonner l’année. Ce premier numéro va sortir avec un premier hors-série qui sera également axé sur le cinéma, notamment sur Idrissa Ouédraogo, décédé il y a environ un an. Il était un acteur majeur du cinéma en Afrique. Ce Fespaco sera sans lui. Nous avons décidé de faire un spécial numéro sur lui.
Quels sujets aborderez-vous ?
Et pour ce qui est du contenu, nous allons diversifier. Les thématiques toucheront toutes les expressions artistiques et culturelles. Comme c’est une revue d’analyse, de critique et d’enquête, nous irons en profondeur sur un sujet d’actualité. Par exemple, on peut penser à un sujet comme la restitution des biens culturels du patrimoine africain. Cela peut faire l’objet d’un numéro, mais on peut consacrer aussi un autre numéro à la circulation des artistes sur le continent. On peut parler de la diffusion des biens culturels, de sujets ou évènements importants dans les expressions artistiques et pour la culture en général.
Aujourd’hui, la tendance c’est le numérique. Y’aura-t-il une version numérique à côté du papier ?
Oui, il y aura un format papier qui tiendra sur une soixantaine de pages environ et un format numérique.
Côté distribution, allez-vous seulement vous limiter au Sénégal ou viserez-vous l’Afrique de manière générale ?
La vocation du magazine est clairement affichée, c’est une revue panafricaine. C’est un magazine fait au Sénégal certes, mais les contributions viennent de partout. On a ciblé donc quelques capitales africaines où il sera distribué. Outre Dakar, il y a Bamako, Abidjan, Ouagadougou. Dans les pays anglophones, le Ghana, l’Afrique du Sud, mais aussi en Afrique centrale. En dehors de l’Afrique, nous allons d’abord sur quatre capitales : Londres, New York, Paris et Berlin. Et après, selon les opportunités et les demandes, on pourra s’étendre.
Combien faudra-t-il débourser pour avoir cette revue ?
Elle sera vendue à 2 500 francs Cfa. Et je rappelle que nous avions lancé le 30 juin dernier un appel à financement participatif qui nous a permis d’en arriver là. Quelques bonnes volontés ont participé aux frais, mais nous continuons toujours à solliciter des contributions. Nous sommes aujourd’hui sur le chemin de l’imprimerie pour que la version papier puisse circuler. Nous avons encore besoin de soutiens. On veut que le journal garde une certaine indépendance, qu’il ne dépende pas trop de la publicité ou des sponsors. Evidemment, nous ne leur fermons pas la porte.
Si nous revenions maintenant à l’intitulé même de cette revue, «Le grenier art et culture». C’est presque le même que celui de votre blog «Le grenier de Kibili». Pourquoi ce nom ?
Je l’appelle grenier parce que dans la culture africaine, le grenier est le lieu où on conserve les biens précieux, notamment les récoltes de l’année, généralement conservées et surveillées par des femmes qui, chaque jour, vont y puiser les céréales pour la nourriture. C’est quelque chose de très important pour la famille. Et pour moi, le grenier doit être le lieu où on conserve ce qu’on a dit sur nos expressions artistiques et culturelles (danse, chant, cinéma, théâtre, art plastique, littérature…), notre patrimoine. Parce que le discours qu’on produit est aussi un patrimoine, un bien précieux et commun qu’on doit conserver. Le journal a cette vocation et c’est pourquoi il s’appelle le grenier.
Quelles sont vos attentes et quelles ambitions attachez-vous à ce grenier de l’art ?
Que ça soit lu. Que les gens se l’approprient et s’y retrouvent. Qu’ils en fassent leur bien commun comme la moisson est le bien commun de la famille. Que le contenu de la revue Le grenier art et culture soit le bien commun des lecteurs, des acteurs culturels, des artistes, écrivains, peintres. Parce que ce sont les gens qui ont besoin d’avoir un discours de l’intérieur. Un discours produit par nous-mêmes sur nos propres expressions artistiques et culturelles. Mes attentes, c’est que le journal aille le plus loin possible. Ce sera notre contribution à la diffusion d’un discours sur nos expressions artistiques et culturelles sur le continent et la diaspora.
12 LOCOMOTIVES BIENTOT SUR LES RAILS
Une offre de location avec maintenance et entretien assortie d’une option de rachat au bout de trois ans a été annoncée pour la relance des activités Dakar-Bamako ferroviaire avec la firme Traxtion
Les responsables de Traxtion, une grande société de gestion de locomotives sud-africaine, ont rencontré hier l’administrateur général de la société Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) dans le cadre de la mise en œuvre du plan de sauvegarde d’urgence de ladite société ferroviaire. Une rencontre au sortir de laquelle une flotte de 12 locomotives a été annoncée pour relancer les activités de Dbf presqu’à l’arrêt depuis quelques mois.
Une flotte de 12 locomotives sera bientôt sur les rails. L’annonce a été faite hier par l’administrateur général de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) Kibily Touré. Il recevait une délégation de la société de gestion de locomotives sud-africaine Traxtion. «C’est une grande maison de gestion de locomotives qui gère un parc de plus de 900 locomotives à travers le monde. Elle opère déjà en Zambie, en Tanzanie et au Mozambique. Nous étions en pourparlers avec les responsables de cette société depuis des mois. Ils nous ont proposé, au lieu d’acheter une locomotive qui coûte 15 milliards de francs Cfa, ce qui me paraît beaucoup plus difficile à réaliser, d’autant plus que la société a besoin de reprendre ses activités très rapidement, une offre de location avec maintenance et entretien assortie d’une option de rachat au bout de trois ans, si notre situation financière nous le permet», assure l’administrateur. Laquelle offre, poursuit M. Touré, est de mettre à disposition une flotte de 12 locomotives pour Dbf. «Nous pourrons livrer les premières locomotives au bout de 2 mois et demi dès que les Etats donneront leur autorisation de signature de ce contrat qui est au point de vue financier largement plus à la mesure de nos moyens que d’acheter des locomotives», ajoute-t-il. Selon le patron de Dbf, «si nous parvenons avec l’accord des Etats à valider cette offre, nous pensons qu’avec 12 locomotives qui seront livrées dans le temps régler la problématique de la locomotion. Et donc, il nous restera à gérer celle de la voie». Là également, il renseigne que des missions techniques d’opération sur la voie de Dakar à Tambacounda ont été envoyées sur le terrain. Lesquelles, de retour à Dakar, ont signalé que le problème sur la ligne Dakar-Tambacounda se trouvait au niveau de Koussanar, département de Tambacounda
. A ce titre, M. Touré rassure que «Dbf est en mesure d’assumer ces travaux-là. Et après, avec les locomotives, nous sommes convaincus que la société ferroviaire sera à nouveau opérationnelle depuis le port de Dakar jusqu’à Tambacounda». Ainsi, soutient l’administrateur général de Dbf : «Ce sont des objectifs que nous sommes en mesure d’atteindre aujourd’hui par nos propres moyens. Après, il nous restera le tronçon qui est le plus problématique sur la voie, celui de Tambacounda-Kidira. Pour ça, les différentes entreprises qui se signalent, qui sont toutes des entreprises de grande facture, notamment celles des Turcs, se présenteront à la direction générale de Dbf dans les 48 h.»
Au-delà, Kibily Touré est revenu sur le Plan de sauvegarde d’urgence qu’il a concocté depuis qu’il est porté à la tête de la société ferroviaire il y a plus de deux mois. «D’abord, nous avons fait un diagnostic de la situation de Dbf, avant de mettre en place un plan de relance qui soit possible de réaliser avec nos moyens et le soutien et appui de nos Etats. A partir de là, nous sommes allés vers toutes les plus grandes puissances ferroviaires du monde. Elles se sont succédé à Dbf. D’abord la France, puis les Etats-Unis, aujourd’hui c’est l’Afrique du Sud. Et d’ici la fin de la semaine, on va boucler avec la Turquie», indique-t-il. Egalement, informe M. Touré, «nous nous sommes entretenus avec les autorités chinoises. Donc, l’ensemble des puissances ferroviaires du monde se sont signalées à Dbf, ou ont signalé leur pleine disponibilité à accompagner les gouvernements du Sénégal et du Mali, et donc les autorités de gestion de Dbf à mettre en place le plan de relance et de sauvegarde d’urgence de Dbf». Joignant sa voix à celle de l’administrateur général, le chef exécutif de Traxtion, James Holley, a dit tout son engagement de travailler avec la société ferroviaire pour la relance du chemin de fer sénégalais, avec des locomotives adaptées à la ligne de Dbf.
LES 24 ÉLÉMENTS DU PUR DEVANT LE PROCUREUR LUNDI
Ils ont été arrêtés dans le cadre des affrontements meurtriers du 11 Février dernier à Tambacounda
Les 24 éléments de sécurité du Pur, arrêtés dans le cadre des affrontements meurtriers du 11 Févier dernier, vont finalement être présentés au Procureur Demba Traoré lundi. Quant au chauffeur Ibrahima Ndoye, qui a tué Cheikh Touré, il comparaîtra devant le Tribunal des flagrants délits, mercredi prochain. Sur le départ du Commissaire Yaya Tamba, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a soutenu qu’il aurait pu éviter les malheureux événements, s’il y’avait eu une promptitude dans son intervention.
A cause des dernières formalités et du week-end, les 24 éléments de sécurité du cortège du Parti de l’Unité et du Rassemblement(Pur), suspectés d’avoir pris part aux affrontements tragiques qui ont fait deux morts et plusieurs blessés, n’ont pas été présentés hier, vendredi 15 Février 2019, au procureur de la République.
Cependant, renseignent nos sources, toutes les auditions sont bouclées et le groupe fera face au maître des poursuites probablement lundi prochain. Joint au téléphone, un des conseils des suspects espère que l’enquête ne s’en tiendra pas là. La mère de l’une des victimes, Ibou Diop, selon des témoignages de journalistes, a copieusement insultés les militants du Pur et dit à ses cinq fils qu’ils ne passeront pas la nuit dans la maison tant qu’ils n’auront pas lavé l’affront du badigeonnage des posters de Macky Sall sur le mur de leur domicile.
Le chauffeur qui a écrasé Cheikh Touré devant la barre le mercredi
La famille, ont dit les témoins, très démunie, n’a pas pu mobiliser des centaines de personnes à bord de Jakartas, armés de pierres, décidés à faire leur fête aux militants et agents de sécurité du Pur. Par ailleurs, souligne toujours l’avocat, des assaillants affiliés à la coalition Bby ont incendié le bus des journalistes après avoir pris tous les biens qui étaient abandonnés par les reporters, occupés à sauver leur vie.
Tant de détails qui font penser à l’avocat que l’enquête est jusqu’ici orientée. Du côté de l’enquête menée par la gendarmerie, nous souffle la même source, Ibrahima Ndoye, le chauffeur membre du convoi du Pur, suspecté d’avoir écrasé Cheikh Touré, comparaîtra mercredi prochain devant le Tribunal des flagrants délits pour homicide involontaire. «Il ne faut pas abuser. Le Procureur a été lucide de viser ce délit parce qu’il sait que c’était la débandade et le chauffeur n’avait nulle part où passer. Nous espérons une peine assortie du sursis», soutient le conseil.
Pour rappel, suite aux affrontements du 11 Février dernier, entre militants du Pur et ceux de Bby, 27 éléments de la garde rapprochée du parti d’Issa Sall ont été interpellés à Kidira. Les enquêtes sur le meurtre et l’accident ont été respectivement menées par la Police et la Gendarmerie. La Division des Investigations criminelles (Dic) a renforcé le commissariat urbain de Tambacounda et le Commissaire Yaya Tamba a été relevé de ses fonctions et remplacé par le Commissaire Hamady Baldé. Ce qui ne fait l’objet d’aucun doute, c’est que c’est un dossier parti pour aller en instruction, mais la difficulté majeure sera l’imputabilité des faits, puisqu’il y avait une foule autour de la victime.
Le projet de résolution pour la création d’une commission d’enquête parlementaire relative à l’affaire dite des 94 milliards dans le dossier du titre foncier 1451/R a été voté hier, par l’Assemblée nationale, mais pas dans l’unanimité, puisque l’opposition a refusé de le voter.
On en sera un plus sur le scandale des 94 milliards, ébruité par le député Ousmane Sonko. L’Assemblée a mis en place une commission d’enquête dont les membres ont été ratifiés au cours d’une séance plénière. Si la majorité l’a adoptée, l’opposition s’est abstenue.
En effet, la commission d’enquête a pour mission de recueillir des éléments d’information sur les faits exposés, d’élucider les différentes transactions dont a fait l’objet le titre 1451/R, de retracer tous les décaissements effectués par le Trésor public ou les sociétés à capitaux publics majoritaires relatifs à ce titre, et d’évaluer les pertes subies par l’Etat, le cas échéant.
Cette commission est composée de neuf(9) membres dont sept (7) du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, un (1) du groupe parlementaire Liberté et démocratie et un (1) représentant les non-inscrits. Pour le groupe parlementaire Benno Bokk Yakar, il s’agit de Djibril War, Dié Mandiaye Bâ, Cheikh Seck, Pape Sagna Mbaye, Cheikh Diouf, Nicolas Ndiaye et Aymirou Gningue.
L’opposition et les non-inscrits n’ont pas donné de représentants. La commission d’enquête parlementaire déposera son rapport dans un délai maximum de 6 mois. Mais auparavant, les membres vont se réunir pour mettre en place un bureau composé d’un président et d’un rapporteur. Lors du débat général où il y a 23 orateurs.
Anna Cobaye Gomis, député de Benno Bokk Yakaar estime que «Ousmane Sonko ne devait même pas attendre d’être convoqué pour apporter ses preuves». Les autres députés de la majorité n’ont pas été également tendres avec le leader de Pastef. «Comme Ousmane Sonko sait tout et il est expert en tout, notamment le pétrole, le gaz, les tissus que l’on vend. Il ne devait même pas attendre d’être convoqué sur cette affaire, il devait venir en disant ceci : «voici mes preuves».
Sonko a parlé d’un dossier qu’il ne maîtrise pas et il est tombé. Nous n’avons pas peur de lui. Les habitants de Ziguinchor étaient connus pour dire la vérité, mais avec ce qu’Ousmane Sonko a raconté c’est-à-dire des contrevérités. Nous avons même honte», dit-elle.
La parlementaire libérale Woré Sarr tient un tout autre discours. «Vous vous précipitez de faire des sanctions. Dans les 6 mois à venir qui vous dit que vous serez réélu ?», interroge-t-elle.
«Je dis non à la commission d’enquête car c’est une première dans notre institution. J’étais là lors de la 12e législature et on a levé l’immunité parlementaire de beaucoup de députés surtout ceux qui étaient contre le pouvoir de Macky Sall.
Je ne voterai pas ce projet car, ce n’est pas une première dans cet auguste Assemblé. Le ministre des Finances est dans toutes les sauces d’argent. Une personne comme Ousmane Sonko, s’il a fait ces révélations, il a surement des preuves à justifier. Je vais déposer sur la table du président de l’Assemblée une demande de commission d’enquête à propos des 7 milliards de Macky Sall qu’Abdoulaye Wade a dit qu’il ne lui a pas donnés», assure-t-elle.
La députée libérale de la diaspora, Mame Diarra Fam estime qu’elle ne votera pas ce projet de résolution. Selon elle, il y a d’autres dossiers comme le Pro-dac, Arcelor Mittal, entre autres qu’ils ont rangés dans les tiroirs.
Pour rappel, le député Ousmane Sonko, président du parti Pastef, a publiquement accusé le directeur des Domaines, Mamour Diallo d’avoir détourné, dans l’exercice de ses fonctions,94 milliards au préjudice de l’Etat, dans le cadre d’une transaction foncière portant sur un terrain, objet du titre foncier numéro 1451/R, d’une superficie de 258 hectares. Ce que le mis en cause a catégoriquement nié. Cette commission d’enquête devra permettre de mettre la lumière sur cette somme de 94 milliards.