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11 septembre 2025
PAR JEAN PIERRE CORRÉA
VALENT-ILS QUE L’ON MEURE ?
N’oublions pas qu’au terme d’un combat politique, le vice-président du Conseil Constitutionnel a été assassiné et que le doute subsiste encore quant à ses commanditaires - Alors 3 morts en rase-campagne, quoi de nouveau sous le soleil sunugalien ?
« La violence sous quelle que forme qu’elle se manifeste est un échec. La violence est un échec parce qu’on en use que lorsqu’on désespère non seulement de l’humanité de sa cible mais aussi de sa propre humanité » J.P. SARTRE
« Mourir pour des idées, l’idée est excellente, moi, je trouve heureux de ne l’avoir pas eue », chantait Georges Brassens. A fortiori pour des hommes sans idées. Nous aimons nous glorifier d’être les leaders de la démocratie africaine et aimons aussi nous targuer de connaître depuis des lustres des élections. N’oublions pas les morts depuis 70 années de politique sénégalaise exacerbée depuis par l’acuité des combats, d’autant plus que ceux-ci sont plutôt destinés à la carrière personnelle des hommes qui nous demandent nos suffrages pour l’étayer matériellement parlant. N’oublions pas tout de même qu’au terme d’un combat politique, le vice-président du Conseil Constitutionnel a été assassiné et que le doute subsiste encore quant à ses commanditaires. Alors 3 morts en rase-campagne, quoi de nouveau sous le soleil sunugalien ?
Le ministre de l’intérieur a décidé, mais un peu tard, que les caravanes des candidats seraient dorénavant sécurisées par la police et la gendarmerie. C’est heureux. Mais la question fut évoquée avant le début de la campagne, lorsqu’un ministre de la République, Mame Mbaye Niang, pour ne pas le nommer, se vanta dans les médias que ses « gros bras » étaient prêts et constitués pour aller au combat. Nul n’a pipé mot face cette dangereuse ineptie, il n’en n’était, c’est vrai, pas à sa première. Il était facile et responsable, face à nos préoccupations, de consacrer 20 policiers par candidat et d’assurer une campagne électorale à peu-près tranquille. Il a hélas, fallu des morts, pour enfin prendre une décision de bon sens, ce qui pointe à tout le moins une responsabilité du ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye.
Mais le plus grave réside dans l’irresponsabilité des candidats eux-mêmes qui n’ignorent pas que les voitures dans lesquelles ont embarqué les brutes épaisses qui leur servent d’agents de sécurité, sont emplies de coupe-coupe, poignards et autres objets contondants. Contrôlent-ils le niveau de savoir-faire de ces hommes auxquels on demande avant tout d’avoir des biceps et des muscles, plutôt que de montrer un certain quotient intellectuel. Disons qu’ils ont un muscle dans le cerveau et deux cerveaux dans les biceps, et cela aura suffi pour être embauchés. Pourquoi ne condamne-t-on jamais les candidats dont la sécurité a causé des morts ? Parce qu’ils sont justement irresponsables.
Il serait aussi temps que les sénégalais auxquels on demande d’aller en première ligne de ces convois mortifères s’assurent avant d’obtempérer, que les enfants et proches parents des candidats sont eux-mêmes à l’avant de ce cortège dans lequel va s’inviter la mort.
Pourquoi faut-il des morts pour s’apercevoir que des policiers et des gendarmes bien formés et dont c’est le métier valent mieux qu’une bande d’abrutis sortis droit des arènes de lutte, pour assurer la tranquillité et la sécurité d’une campagne électorale ?
« Mourir pour une idée, l’idée est excellente, je veux bien mourir pour celle qui mettra fin à ce cirque politicien et rénovera notre démocratie malade de ses hommes politiques ».
L'ONU CONDAMNE LES VIOLENCES À TAMBACOUNDA
« Un mort est un mort de trop. Chaque citoyen doit être concerné et responsable de la protection de la paix et la tolérance qui fait la richesse du peuple Sénégalais »
Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas a, dans une note parvenue mercredi à APA, condamné les violences survenues lundi dernier à Tambacounda (est) entre des partisans du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR, opposition) et ceux de Benno Bokk Yakaar (Bby, au pouvoir), faisant trois morts.
M. Chambas a appelé les candidats à l’élection présidentielle et leurs sympathisants à refuser la violence et à respecter leurs engagements « pour assurer un scrutin participatif et pacifique ».
« Un mort est un mort de trop. Chaque citoyen doit être concerné et responsable de la protection de la paix et la tolérance qui fait la richesse du peuple Sénégalais », a souligné Ibn Chambas.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, exhorte les candidats et leurs sympathisants, les acteurs de la société civile et les autorités, à redoubler d’efforts pour appeler les citoyens au calme et à la retenue, et au respect des valeurs de paix et de tolérance.
Dans une note similaire parvenue à APA, la cellule Nationale du Sénégal du Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace CEDEAO REPSFECO/SÉNÉGAL dit condamner « avec la dernière énergie » les violences notées en ces moments de campagne électorale sur le territoire national.
Par ailleurs, elle invite l’Etat du Sénégal à renforcer le dispositif sécuritaire pour assurer la sécurité de toutes les franges de la population face à cette « insécurité grandissante ».
Elle exhorte également les candidats à la présidentielle du 24 février prochain à appeler leurs états-majors et militants à la responsabilité, à la retenu et au calme et ne pas verser dans la provocation, à éviter les discours et propos incendiaires qui peuvent particulièrement attiser la tension et créer des situations de conflits et à sensibiliser leurs militants à éviter toutes confrontations.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
ROBERT SAGNA, LE VERT DANS LE FRUIT
EXCLUSIF SENPLUS - Je me suis longtemps demandé à quelles idées tenait Robert Sagna ? Il a donné la mesure du ridicule des « appellations socialistes » dans la fin de sa vie politique comme beaucoup d’autres - INVENTAIRE DES IDOLES
La mairie de Ziguinchor, plus qu’un bâtiment et une institution, est l’un des foyers centraux de la séquence moderne de la Casamance. L’Histoire s’y est jouée, et continue de s’y jouer, et avec elle, ses hommes dont les trajectoires reflètent les déchirures politiques locales et nationales. Les 5 mandats de Robert Sagna n’ont pas changé cette donne et ont donné à voir l’illisibilité politique de la « gauche », et les accommodements déraisonnables qui enracinent le statut quo. La mairie sise au quartier Escale est le cœur d’un conflit de divers ordres : régional, historique, idéologique, économique, politique, intellectuel, voire ethnique. Toutes les sphères qui ont nourri à des degrés divers le conflit casamançais et ébranlé la concorde nationale.
Il faut se souvenir de la gestion arbitraire du maire Abdoulaye Sy dans les années 70, dans son passage à la mairie, pour remonter aux origines d’une maison municipale qui est le nœud d’une conflictualité qui perdure, jusque dans les mandatures actuelles. Dans les différentes raisons de la colère des habitants qui se sont soulevés à l’aube des années 80 pour réclamer l’indépendance, revient souvent la gestion légère, condescendante, de ce maire responsable du bradage des terres, attentant ainsi à la relation sacrée à la terre telle qu’on la connaît en pays Joola. Cette blessure est restée comme l’écorchure de naissance du conflit, le parachutage exogène de personnes qui sabordent l’héritage territorial. C’est le même schéma impérial du reste, de d’expropriation et de déconnexion, à plus grande échelle, qui forme la trame de la colonisation.
L’arrivée de Robert Sagna promettait ainsi un chapitre neuf. Un nouvel envol d’une région aux potentialités innombrables. Le natif de Brin, en basse Casamance, où Augustin Diamacoune Senghor eût lui-même une vie, était comme l’annonce de la fermeture définitive de la parenthèse douloureuse. Ingénieur agronome, jeune élu, intellectuel, cadre socialiste à dimension nationale, attaché à son terroir, sensible aux désirs des populations qu’il allait administrer, Robert Sagna avait un bagage presque parfait. Affable et souriant, il avait un abord cordial et une souplesse dans sa relation aux autres, très appréciée.
Nul besoin pourtant de rappeler que ses 5 mandants aboutiront à ce cruel constat : un terrible échec. On objectera que le conflit irrédentiste de Casamance a été un grand caillou dans sa chaussure et on aura raison. Mais l’analyse serait insuffisante. Les causes de cet effondrement, de cette régression à bien des égards, sont à chercher dans une inadéquation originelle inhérente à la structure politique nationale : la rencontre entre des hommes, rincés de leur compétence par le temps, et un cadre idéologique importé. Tout le malheur de la politique nationale est d’être prisonnière de cette catégorisation exsangue, entre des catégories inopérantes, comme « gauche » et « droite », et l’incapacité même de penser en termes de justice, d’éthique, d’égalité, de solidarité, dans leur version locale.
Dans sa volonté d’essaimer, le parti socialiste avait un schéma classique : il faisait la promotion d’élus locaux qui épousaient l’ethnie locale. Chaque région avait une sorte de leader politique qui partageait des affinités avec des populations majoritaires. De cette base électorale, se faisait ensuite l’impulsion nationale qui aboutissait à l’intégration du gouvernement qui devenaient ainsi réceptacle du panachage régional et ethnique. L’échec à fonder une nation de citoyen interchangeable, a donc eu comme recours, ce mélange. Robert Sagna était l’égérie de cette politique à Ziguinchor.
Ni son savoir d’agronome, ni son savoir-faire politique, ne viendront à la rescousse d’une région pourtant riche où l’agriculture au-delà du fait vivrier est aussi culturel. Ni le maire, ni le multi-ministre ni l’homme, n’ont jeté les bases d’une transformation durable, à l’échelle régional et national. Le ressort ethnique restera un habile accoudoir pour utiliser le conflit à des fins sinon personnelles assurément opportunistes. Robert Sagna était devenu un négociateur qui savait à la manière de toutes les émissaires nourris au conflit, maintenir un voile de paix tiède et derrière les manœuvres politiques battaient leur plein pour se garantir un rab de mandant.
On pourrait ainsi à loisir continuer le procès de ce type de politique mais l’analyse du cadre serait plus importante. La gauche sénégalaise – catégorie vide sociologiquement – fait fantasmer depuis longtemps alors qu’elle n’existe pas en dehors des schémas de façades. Outre que le cadre qui le définit est un legs colonial, et donc aussi anticolonial, elle n’a pas de substance propre, de portée endogène. De la lutte à la FEANF jusqu’aux expressions du marxismes dans les années 60, le grand absent dans le calendrier de la gauche a été l’invention d’un vrai socialisme qui emprunte à la matrice commune mais qui arrive à allier la lutte pour la libération aux nécessités de rompre les féodalités, les privilèges, pour l’advenue d’une vraie justice sociale, d’un sens de la solidarité plus aigu et d’un partage démocratique.
Ce qui est frappant, c’est de noter que les barons du parti socialiste, deviendront presque les barons alliés aux féodalités, renonçant ainsi à toute quête de justice et d’égalité sociale. Le plaquage des catégories gauche / droite, inconséquent et exsangue, crée un territoire politique vaste, où parce que les idées importent peu, aucune frontière de décence n’est possible et la transhumance n’est que la licence et le visa du voyage dans ce territoire.
Je me suis longtemps demandé à quelles idées tenait Robert Sagna ? Quels étaient ses principes ? Ses valeurs ? A véritablement les sonder, on s’aperçoit qu’ils sont bien secondaires. Dans la formation politique de ces nombreux cadres, l’idéal idéologique n’est envisagé que dans le front contre l’occident. Tous les blocs politiques censés être de gauche ou de droite, ont frayé ensemble à des temps de l’histoire politique. Le libéral et le socialiste sont ainsi des extraversions de l’intérêt national. L’importation d’un socialisme pris dans les rets de la guerre froide, qui s’exprime par un syndicalisme importé aussi, a jeté les bases d’un fourvoiement originel. Loin du bolivarisme, voire du panarabisme, le socialisme sénégalais est un fétiche qui non content de donner vie aux clichés importés et non assimilés, prétend les combattre dans son mensonge.
Robert Sagna a donné la mesure du ridicule des « appellations socialistes » dans la fin de sa vie politique comme beaucoup d’autres. La récente image de toutes les idoles politiques depuis les indépendances agglutinées derrières Macky Sall lors d’un meeting était le symbole parfait de l’absence dans l’histoire de cloisons idéologiques. C’était le cimetière des dinosaures en quête de survie qui gardent le même corps politique, juste habillé différemment en fonction de la météo du pouvoir. L’absence d’idées matricielles créent un grand espace où les catégories sont ronflantes mais vides. Il ne reste qu’un espace politique homogène où reste la liberté de se mouvoir, irrigués par les contraintes alimentaires et la volonté de maintenir des privilèges.
Le socialisme sénégalais n’a pas de véritable passé par conséquent au sens palpable, réel du mot. Mais il peut avoir un avenir qui requiert un vrai travail pour aller arracher des acquis et faire émerger une vraie lutte de classe. Comme l’ancien régime qui a rencontré la notion locale du Buur et du Nguur, les cadres gauche-droite importés ont rencontré la médiocrité des hommes pour entériner le cauchemar politique. Ce vert politique socialiste est depuis longtemps - sinon toujours - dans le fruit. Robert Sagna en est un produit ou une victime, c’est selon.
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SA FAMILLE ET SES AMIS METTENT LA PRESSION SUR LA JUSTICE
Mbour Marche pour la libération de Saër Kébé en prison pour apologie du terrorisme
La longue détention de Saër Kébé pour apologie du terrorisme depuis 2015 irrite vraiment sa famille, les élèves et étudiants de Mbour.
Pour obtenir sa libération, ils se sont donné rendez-vous hier au rond-point Shell pour une marche pacifique. Une manifestation qui a enregistré la participation de sa famille, des élèves du lycée Demba Diop et des étudiants venus de Dakar. Mais avant que la marche recommence, ils ont été assaillis par la police, qui a lancé des grenades lacrymogènes pour obliger les manifestants à se disperser. La riposte ne se fera pas attendre. Même si le rapport de forces va tourner très vite à l’avantage de la police, qui finira par arrêter une vingtaine de manifestants. Cette situation a irrité ces jeunes, qui se sont amassés devant les locaux de la police pour réclamer la libération des manifestants.
Fallou Kébé, frère de Saër Kébé, se veut clair : «Il est temps que la justice prononce sur la détention de Saër Kébé, nous allons continuer à organiser des marches jusqu’à sa libération.» En détention préventive depuis 3 ans pour apologie du terrorisme et détenu à la prison du Cap Manuel de Dakar, Saër Kébé avait publié un post sur la page Facebook de l’ambassade des Etats-Unis pour se plaindre du soutien de Washington à Israël, qui bombarde des populations civiles palestiniennes. Lejeune élève, âgé alors de 18 ans, fût arrêté et inculpé pour «activités terroristes, apologie des terrorismes et association deS malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes». Depuis lors, il attend son jugement et compte sur l’appui des organisations de défense des droits de l’Homme pour l’ouverture de son procès.
J'AI PEUR QUE MES ADVERSAIRES NE DECLARENT FORFAIT AVANT L'ECHEANCE
EN CE DIXIEME JOUR DE CAMPAGNE DE LA COALITION PRESIDENTIELLE, MACKY SALL A ENGAGE LE SALOUM, APRES AVOIR BOUCLE L’ETAPE DE LA CASAMANCE PAR BOUNKILING. DANS UN GRAND MEETING A NIORO, IL A SOUTENU QU’EN RAISON DE LA GRANDE MOBILISATION AUTOUR DE SA PERSONNE, IL A PEUR DE VOIR SES ADVERSAIRES DECLARER FORFAIT AVANT LE SCRUTIN.
Le leader de la coalition présidentielle se montre confiant à quelques jours du scrutin du 24 février 2019. La preuve, il ne cesse de railler ses adversaires ces derniers jours. Hier encore, il a soutenu avoir peur que ses adversaires déclarent forfait avant l'échéance avec des prétextes du genre qu'ils ont des maux de dos et autres. Ce qui motive un tel discours chez le chef de l’Etat, ce sont les foules qui l’ont suivi en Casamance, Kédougou, Tambacounda, Matam, Saint-Louis, Louga et Touba –Mbacké. «Je suis rassuré. Je peux vous dire que le match est déjà scellé», déclare-t-il.
Par ailleurs, le Président sortant a remercié devant la foule nombreuse à Nioro le président de l’Assemblée nationale qui, selon lui, fait partie des sages du pays qui ont accepté la volonté divine, sachant que c’est Dieu qui l’a porté au pouvoir. A la suite de cela, il s’en est pris à ceux qui passent tout leur temps à le critiquer en soutenant qu’il n’a rien réalisé durant ces sept dernières années. «C’est de la malhonnêteté », fulmine-t-il tout en se demandant si ces gens-là ne passent pas par Dinguiraye – Nioro - Keur Ayib, le Pont de Farafenni pour se rendre en Casamance en prenant la Rn6. «Avant mon magistère, tout le monde savait les difficultés auxquelles les gens étaient confrontés entre Kaolack -Fatick, Kaolack- Kaffrine- Kounghel, Gossas Diourbel. Cela est devenu un vieux souvenir.» De la même manière, dit-il, qu’ils prennent l’autoroute Ila Touba pour rallier la ville sainte. Poursuivant, il affirme avoir réalisé dans la région de Kaolack particulièrement dans le département de Nioro de nombreuses routes. «Les populations de Nioro ne diront pas le contraire avec tous les problèmes des ravins que vous aviez depuis l'indépendance et qui posaient d'énormes difficultés sur l’agriculture. Tous ces problèmes-là sont rangés dans les tiroirs de l'histoire», a-t-il soutenu.
Même dans le domaine agricole, dit-il, ses détracteurs véhiculent l’idée selon laquelle son gouvernement est nul et "thiouné". Commentaire: « Je me demande seulement comment un nul peut réaliser toutes ces prouesses dans le domaine agricole. Le prix du kilo de l'arachide n'a jamais dépassé 150 Fcfa, c'est avec moi qu'il est passé à 210 Fcfa. Il a fallu que l’Etat mette des dispositions pour la différence et on a fait un protocole d’accord entre Etat et les huiliers d'un montant de 20 milliards que l'Etat du Sénégal a payé pour que les pays puissent acheter l'arachide à un tel prix. En 2018 on a éliminé toutes les taxes pour faciliter l'exportation de l’arachide parce que nos huiliers ne peuvent pas tout en acheter. Et pour cela, l’Etat a renoncé à 9 milliards FCFA de taxe pour l’exportation de plus 367 998 tonnes. Avant 2012, on n’a jamais dépassé 60.000 tonnes pour toute l'année. Et pour cette campagne, 97 milliards ont été mobilisés depuis le debout de la collecte au mois décembre et injectés dans le monde rural. A heure où je vous parle 193.000 tonnes d'arachides ont été exportées vers la Chine et à l'étranger et les huiliers ont pris les 140.000 tonnes. Le capital semencier était en 2012 à 6 000 tonnes ; aujourd'hui on est à 55.000 tonnes de semence certifiée». Tout ceci montre, selon Macky Sall, les productions records depuis 2 ans successivement avec un surplus de 1,432 millions tonnes d’arachides.
Avant lui, Moustapha Niasse qui avait pris la parole a soutenu que depuis 10 jours Macky Sall est à l’intérieur du pays à la rencontre des populations pour leur présenter son solide bilan irréfutable. «Nous prions que Dieu te redonne le pouvoir, que tu puisses continuer pour encore cinq ans. C'est Dieu qui donne le pouvoir, qu'il fasse que les Sénégalais te portent au pouvoir le 24 février. Si les gens sont vraiment conséquents, ils doivent savoir à qui donner leur carte », dit-il. Quant à Serigne Mbaye Thiam, il a soutenu que les comités électoraux sont partis vers les gens à la base pour effectuer une campagne de communication sans tambour ni trompette sur les réalisations du chef de l’Etat. Il ajoute que Mamadou Moustapha Ba a également assuré une conférence publique sur le PAP2 qui a convaincu d’aucuns dans la région. «Le 24fevrier, Nioro ne te fera pas honte», déclare Serigne Mbaye Thiam.
TIVAOUANE PEULH VEUT UN AVENIR RADIEUX
Située à la lisière de la capitale sénégalaise, Tivaouane Peulh ploie sous le poids de plusieurs problèmes : inexistence d’infrastructures sanitaires, occupation anarchique des voies et promiscuité.
Tivaouane Peulh a fêté son cinquantenaire fin 2018, mais n’a rien d’une ville moderne malgré son jeune âge. Promiscuité et manque d’équipements sont des effets que ressentent les populations de cette localité. «Le garage, le marché et la mosquée sont tous concentrés sur la route principale qui mène vers la cité Namora. Ils sont implantés au même endroit causant ainsi de graves problèmes de mobilité et de sécurité», a fait savoir Ibrahima Sarr, habitant la localité. Les quincailleries et autres boutiques qui empiètent sur les rebords de la route qui sert aussi de lieu de travail pour des vendeurs de toute sorte rendent la voie quasi impraticable.
Que de temps perdu sur cet axe très passant du reste ! «Sortir ou entrer ici pose problème. C’est pourquoi beaucoup de taximen refusent d’y aller. C’est un vrai parcours du combattant», a noté Cheikh Fall, un taximen rencontré sur le chemin sablonneux menant à la cité Namora. «Les populations souffrent du manque d’infrastructures de base touchant la santé, l’éducation et d’autres secteurs», a avisé Mamadou Cissokho. «Dans certaines zones, on boit jusqu’à présent de l’eau de puits.
L’accès à certaines zones est encore difficile ; ce qui fait qu’il est difficile d’évacuer les malades et même de leur dispenser des soins adéquats», a encore détaillé M. Cissokho. Un constat qui l’a poussé, avec d’autres habitants de la localité, à mettre sur pied le «Mouvement mon pays, mon avenir». Ils ont réitéré leurs ambitions à l’occasion d’un grand rassemblement tenu le week-end à la place publique de la cité Namora. «C’est un mouvement apolitique qui compte mener des actions de développement économique et social au profit des populations de la localité», a-t-il fait savoir. «La cité Namora n’a pas de structure de santé», mettant cela au nombre des priorités que les populations aimeraient voir réglées. «Nos enfants n’ont même pas d’espaces de jeu, ce qui est un réel problème.
La population est en train de grandir et il faut aussi qu’on essaie de trouver les voies et moyens pour corriger cette erreur», a relevé M. Cissokho, appelant l’Etat et la commune à s’investir pour soulager les habitants de la localité.
LES PROBLEMES D’ACCES A UNE EAU DE QUALITE RESOLUS A FATICK
La mise en service récente d’une nouvelle station de traitement d’eau à Fatick (centre) a résolu les difficultés d’accès en quantité et en qualité à ce liquide vital des populations de cette commune et environs
La mise en service récente d’une nouvelle station de traitement d’eau à Fatick (centre) a résolu les difficultés d’accès en quantité et en qualité à ce liquide vital des populations de cette commune et environs, a soutenu mardi Habib Demba Fall, responsable de la communication de la Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (Sones). «Cette station dédiée au traitement de la chlorure et du fluorure de l’eau a été mise en service samedi avec une capacité de 3 600 m3 par jour. Elle va impacter toute la population de la commune et des villages environnants, en apportant un changement qualitatif», a-t-il ajouté face à des journalistes, en marge d’une visite de presse effectuée sur le site de l’usine. Selon M. Fall, la construction de l’usine s’inscrit dans le cadre d’un programme d’amélioration de l’accès à une eau de qualité mis en œuvre par l’Etat en faveur de plusieurs localités de Fatick, Sébikotane, Kaolack et Koungheul ou encore à Foundiougne.
L’Etat ne pouvait pas rester insensible aux difficultés d’accès à une eau saine des populations. Il s’agit d’une demande sociale qui a poussé les pouvoirs publics à initier une dé-fluorisation de l’eau, a-t-il laissé entendre. «Le fluor est à l’origine de la coloration ocre des dents, une réalité connue dans le bassin arachidier et le chlorure donne ce goût saumâtre à l’eau. Ces deux substances réunies donnent le sentiment d’une eau de basse de qualité auprès des consommateurs», a-t-il signalé.
D’un coût de 3,6 milliards de F Cfa, indique la Sones, la station de Fatick va toucher dans le long terme environ 50 mille habitants, soit bien au-delà de toute la population de la ville de Fatick, estimée officiellement à 36 mille habitants.
LA POLITIQUE, C'EST DE L'ANIMATION MAIS PAS DE L'AGRESSION »
En visite de proximité à Cambérène, le ministre des Finances, Amadou Bâ, s’est prononcé sur les incidents survenus à Tambacounda et ayant entrainé la mort de deux jeunes et de nombreux blessés. Cette situation résulte, indique-t-il, du fait que le Président Sall a une offre politique mais le reste des candidats n'ont pas de programme. Ce qui justifie, dit-il, le recours à la violence.
Les incidents survenus à Tambacounda avec leur lot de morts révulse profondément le ministre de l’Economie et des Finances Amadou Ba. En effet, le délégué régional APR de Dakar a condamné de la manière la plus ferme la montée de violence notée ces derniers jours dans la campagne présidentielle. «C'est une satisfaction que l'Etat ait décidé de prendre en charge la sécurité des candidats parce qu’aujourd'hui, ce nous voyons se développer n'est pas digne de notre démocratie», a-t-il déclaré. Très en verve, il accuse l'opposition d’être à l'origine de tous les actes de violence. Selon le grand argentier de l’Etat, l'opposition sent qu'elle est en perte de vitesse et en train de perdre la bataille électorale.
«Or, celle-ci (la bataille électorale, Ndlr) se réglera dans les urnes. Si beaucoup d'entre eux (les autres candidats, Ndlr) pensent qu'ils n'ont plus de chance, mieux vaut qu'ils nous fassent économiser un peu d'argent, qu'ils arrêtent la campagne et qu'ils ne se présentent pas le 24 février. De toute manière, le Président Macky Sall va gagner et nous travaillons pour ça». Se montrant particulièrement confiant, il affirme que les populations ont montré leurs adhésions et leurs soutiens à la politique du Président Macky Sall. Sur un autre registre, le délégué régional APR de Dakar qui était en visite de proximité à Camberène a donné des gages de paix aux populations de la localité. «Nous avons ici des familles religieuses et des familles traditionnelles. La réalité du terrain veut que l'on rende visite à ces familles afin d'échanger avec elles», souligne-t-il avant de décliner, devant ses hôtes, les projets du gouvernement dans la commune de Cambérène. «Nous avons pensé qu'il faut renforcer les capacités de Camberène. Au delà des transferts que l'Etat compte organiser, il faut développer les activités économiques au niveau de Camberène». A ce propos, il considère que le marché devrait être reconstruit et demande au maire Mame Amadou Samba de faire le plan.
Il a par ailleurs évoqué une revendication des jeunes de Camberène à savoir la construction d'une aire de jeu. «Les jeunes de Camberène ont sollicité à raison un terrain de football pour leurs activités sportives, comme c'est le cas au niveau des Parcelles assainies», dit-il en ajoutant que le Gouvernement répondra favorablement à cette requête. Mais en attendant, il invite le maire de Camberène, Mame Amadou Samba à développer des partenariats entre la commune de Camberène et celle des Parcelles Assainies. Pour lui, «il faut une cohabitation entre Parcelles Assainies et Camberène, car il y a une nécessité de développer l'intercommunalité. C'est cela le sens de l'Acte 3 tel que voulu par le président de la République.
Parcelles Assainies et Camberène sont des communes très liées parce que Parcelles Assainies est née des flancs de Camberène». Par conséquent, il pense qu’il est possible de mener des activités entre les mairies pour que les autorités municipales puissent travailler ensemble en parfaite synergie
MES ADVERSAIRES NE ME FONT PAS PEUR, C’EST VOUS QUI M’INQUIETEZ
Macky sall parle aux responsables de son parti depuis Bounkiling
Le candidat de Benno Bokk Yakaar (Bby) a présidé, hier, un dernier meeting en Casamance dans le département de Bounkiling avant d’entamer un nouveau cycle, celui de Kaolack. macky Sall en a profité pour passer un message aux responsables de Bby partout où ils se trouvent dans le pays. Il estime qu’entre ses concurrents et lui, il n’y a pas combat et que son seul défi reste l’unité, sans quoi la coalition sera affaiblie.
Macky Sall s'est réjoui, hier, de la forte mobilisation notée dans tous les départements où il est passé jusque-là. A l’en croire, les Sénégalais ne sont pas dupes et savent là où se trouve leur intérêt.Pour lui, le peuple est conscient que ce n’est pas sûr de suivre des aventuriers. Rassuré par ce qu’il a vu jusque-là, le candidat de la mouvance présidentielle pense que leur seul défi est l’unité. «C'est la seule chose que j'attends de vous, parce que mes adversaires ne me font pas peur. Si cela ne dépend que d’eux, sachez que j’ai la conscience tranquille. C’est vous qui m’inquiétez, je vous demande de vous unir», a-t-il clamé. Toutefois, Macky Sall soutient que c’est une évidence que les choses sont déjà pliées et que la victoire lui est acquise. «Hala Gassi ; Afaga ; Abanta», s’est-il exprimé en Pulaar, Serer et Manding pour dire que la messe est déjà dite.
Auparavant, Macky Sall, qui est venu battre campagne à Bounkiling pour sa réélection le 24 février 2019, est largement revenu sur les potentialités économiques de la localité. Ce département dispose, selon lui, de ressources forestières et fauniques importantes sur lesquelles il faudra s’appuyer pour développer la localité. Ceci va être facilité par le désenclavement de la région qui, dit-il, a déjà commencé avec le pont de Farafégny et la reprise de la route Sénoba-Ziguinchor-Mpack. «On va démarrer ce projet cette année, si Dieu le veut», précise-til. Ainsi, le fait de se rendre à Bounkiling sera comparable à Dakar-Kébémer. Surtout qu’il y a déjà une autoroute qui va venir jusqu’à Kaolack. «Cela va valoriser le potentiel touristique, faunique et valoriser l'agriculture, secteur clé dans lequel l’Etat a déjà beaucoup fait. On a également aménagé des vallées qui étaient en phase d’être gagnées par la salinisation à Saka Missine Mballo et Diambaki. Cela démontre que le département sera bientôt autosuffisant en riz et pourra même approvisionner les autres départements», a soutenu le chef de l’Etat sortant. En matière d'élevage, il affirme qu’il y a neuf bergeries et une aire d'abattage déjà réalisée à Bounkiling. Sans compter le pôle aquacole de Bakou avec près de 30 cages flottantes enregistrées. Concernant les pistes rurales, le candidat de BBY énumère les tronçons Saare Alkaali Bocal, Niamakoutal, entre autres. Il estime également avoir construit trois nouveaux collèges dans la zone et un Daara moderne à Bogol qui est en chantier.
En plus de la réalisation d’hôtel communautaire, il y a des financements et autres aides sociales comme la Der, les BSF, la CMU,… A préciser que de nombreux responsables locaux étaient présents: Balla Moussa Daffe, le Ministre Abdoulaye Diop, la directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement Dr Anette Seck, le secrétaire exécutif de la cellule nationale pour la sécurité alimentaire, Jean Pierre Senghor, …
L’UA PARIE SUR LE RENFORCEMENT DU CAPITAL HUMAIN
L’Union africaine liste ses urgences pour sortir le continent de l’ornière.
Le 32ème sommet des chefs d’Etat africains, qui a pris fin ce lundi à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, a permis aux dirigeants du continent d’aborder la question du financement de la santé et le développement du capital humain pour une Afrique développée les années à venir.
L’Union africaine liste ses urgences pour sortir le continent de l’ornière. Lors du 32ème sommet de l’Ua, qui a pris fin lundi à Addis Abeba, les dirigeants africains ont mis l’accent sur la santé et le développement du capital humain. Ils peuvent compter sur le soutien de Bill Gates, président de la Fondation Bill Gates et Dr. Tedros Adhanom, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), invités de marque de ce sommet, qui ont demandé aux chefs d’Etat africains de redoubler d’effort dans ces deux domaines.
Selon le fondateur de Microsoft, «nous avons investi dans la santé plus de 15 milliards de dollars lors des 20 dernières années pour aider à améliorer la santé des populations africaines». Bill Gates suggère d’investir sur des «ressources humaines valides et qualifiées» pour porter les changements nécessaires dont a besoin l’Afrique. En formant les enfants et en veillant sur leur santé, «nous leur permettrons d’être indépendants, de vivre décemment et de travailler pour le développement du continent», conseille-t-il.
Dr. Tedros Adhanom, Directeur général de l’Oms, ne dit pas le contraire. Il est sûr que l’amélioration de «la santé des populations équivaut à transformer les conditions de vie des populations mais aussi leur vie». De même, convient-il qu’il faut «un engagement politique fort» de la part des chefs d’Etat africains pour réussir ce pari. Concernant les efforts faits dans le domaine de la santé, il a laissé entendre que l’investissement prioritaire dans ce secteur stratégique est celui «dans les soins primaires». Il a aussi informé de la création de l’Agence africaine de fabrication de médicaments. Ce qui montre, selon lui, les performances que l’Afrique «peut réaliser si elle est unie».
Mieux, il est grand temps que l’Afrique «prenne sa destinée» en main et «participe» en tant que bailleur et partenaire au niveau international. Il n’a pas manqué d’exhorter les leaders africains à aller vers une meilleure gouvernance pour le renforcement et la consolidation de la démocratie africaine. Aussi a-t-il demandé aux leaders continentaux de concrétiser l’appel d’Addis-Abeba concernant le développement de l’investissement domestique et être conformes aux attentes de l’agenda 2063. Revenant sur l’importance d’investir sur le capital humain, Bill Gates lance : «Il faudra investir sur le capital humain les prochaines années pour que l’Afrique puisse être à la hauteur de ses ambitions.»