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14 septembre 2025
CAN 2025 : PAS DE CO-ORGANISATION
"La Guinée veut profiter de la CAN 2025 pour sortir des problèmes d’infrastructures", a expliqué le ministre guinéen des Sports dans des propos rapportés par des médias locaux."
Le ministre guinéen des Sports, Sanoussy Bantama Sow, s’est dit opposé à l’idée d’une co-organisation de la CAN 2025 prévue en Guinée, en réponse à une proposition du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor.
"La Guinée veut profiter de la CAN 2025 pour sortir des problèmes d’infrastructures", a expliqué le ministre guinéen des Sports dans des propos rapportés par des médias locaux, soulignant qu’avec cette édition de la CAN, son pays souhaite "réaliser les infrastructures dans les plus grandes villes [...]" de la Guinée.
"Cela veut dire que la Guinée ne peut pas se camoufler derrière un pays pour dire que nous allons juste organiser la fête", a-t-il souligné, tout en martelant : "Nous voulons des IN-FRAS-TRUC-TURES sportives."
Suivant cette option, "soit la Guinée n’est pas prête à organiser, soit nous sommes prêts à organiser et nous l’assumerons", a-t-il insisté.
Le président de la FSF, qui a émis l’idée d’une co-organisation de la Coupe d’Afrique des nations, désormais à 24 pays contrairement aux éditions précédentes ouvertes seulement à 16 pays, "a parlé en patriote", selon son homologue guinéen.
"C’est des patriotes, nous sommes des patriotes. Donc pas de co-organisation. 2025 sera la Guinée ou la Guinée", a-t-il indiqué.
Augustin Senghor, évoquant les charges d’organisation de la CAN, a émis l’idée d’une co-organisation avec la Guinée, le Sénégal, la Mauritanie et la Gambie, avant d’ajouter que le Sénégal doit s’apprêter à moyen terme, à organiser une phase finale de CAN seniors.
La dernière édition de la CAN seniors organisée à Dakar, a eu lieu en 1992.
Mais contrairement au ministre guinéen des Sports qui exclut toute co-organisation, le président de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT), Antonio Souaré, dans un entretien à Jeune Afrique, n’a pas lui fermé la porte à une telle éventualité.
Le président de la FEGUIFOOT, se disant ouvert aux discussions, attend d’être saisi officiellement par son homologue du Sénégal qui s’en était ouvert à un de ses vice-présidents.
LES JOURNAUX SOUS LA HANTISE DE LA VIOLENCE POLITIQUE
Dakar, 25 jan (APS) - La montée de la tension politique, à mesure qu’approche le premier tour de l’élection présidentielle du 24 février, inquiète les journaux parvenus vendredi à l’APS, à l’image de Sud Quotidien qui en impute la responsabilité aussi bien au pouvoir qu’à l’opposition.
‘’Opposition et pouvoir à la barre !’’, s’exclame ainsi ce journal à sa Une pour résumer un contexte pré-électoral marqué par la recrudescence de la violence et des tensions politiques.
‘’La tension politique s’invite à nouveau dans le débat politique relatif à l’élection présidentielle du 24 février prochain. Comme lors des élections présidentielles de 1988, 1993, 2000, 2007 et 2012, le Sénégal est à nouveau sous la menace d’une présidentielle teintée de violences politiques, surtout après le saccage du siège du parti politique Pastef +Les Patriotes+ du candidat Ousmane Sonko, un acte encouragé par la violence verbale entre responsables du pouvoir et opposition’’, souligne la publication dans ses colonnes.
Des individus non encore identifiés ont notamment saccagé dans la nuit de mercredi à jeudi le siège de cette formation politique dirigée par l’opposant Ousmane Sonko, un des candidats à l’élection présidentielle.
Cette formation et son leader pointent du doigt la responsabilité du pouvoir dans cette affaire, fait remarquer Vox Populi qui met en lumière les réactions qu’elle a suscitées.
’’(…) Nous exprimons notre solidarité aux membres du PASTEF et lançons un appel un appel solennel à tous les acteurs, pour que nous sachions que la stabilité du Sénégal est son bien le plus précieux. Des actes de cette nature menacent sérieusement cette stabilité et faussent la perception que l’opinion internationale peut avoir de notre pays’’, déclare par exemple, le candidat Idrissa Seck, ancien Premier ministre.
Dans les colonnes du quotidien Le Témoin, Seck, leader du parti Rewmi, interpelle l’Etat et le met devant ses responsabilités en évoquant ‘’le recrutement de nervis, l’insécurité, l’injustice et les tensions pré-électorales’’.
‘’La carte des nervis’’ est le titre choisi par Le Quotidien, semblant ainsi tirer les conséquences de la mise à sac du siège de PASTEF.
La publication annonce l’ouverture d’une enquête de la gendarmerie pour tirer au clair cette affaire tout en faisant remarquer déjà que le jeune responsable politique et ses partisans engagent la responsabilité de Abdoulaye Diouf Sarr, un membre du parti au pouvoir, lequel apporte un démenti et accuse à son tour cette formation politique de l’opposition d’en être l’instigatrice.
Cette idée trouve également écho à L’Observateur qui pointe ‘’les incongruités’’ des différents témoignages, en citant par exemple la déposition faite devant les enquêteurs par un des vigiles du bâtiment. Le journal soutient que l’homme en question a admis avoir ouvert la porte aux assaillants.
Sur cette affaire comme sur d’autres, L’As quotidien, fait état d’un durcissement, mentionnant à sa Une : ‘’Le C25 bande les muscles’’, pour dire que ce collectif qui regroupe aussi bien les candidats retenus pour briguer les suffrages des Sénégalais le 24 février prochain, que ceux dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel restait plus que jamais déterminé à combattre le président Macky Sall.
’’L’opposition est allée à la rencontre des populations de Grand Yoff pour les sensibiliser sur l’élection présidentielle, et les exhorter à sanctionner le régime de Macky Sall’’, rapporte le journal qui est revenu sur un déplacement des opposants dans ce quartier de Dakar, considéré comme un fief de l’ancien maire de la capitale Khalifa Ababacar Sall.
Dans ce contexte, d’autres publications, semblent s’inscrire dans l’exorcisation de cette tension politique. Il en est ainsi du journal Enquête qui se fait écho de ’’l’appel de Touba’’, cité religieuse du centre du pays, capitale de la confrérie musulmane mouride.
’’Au moment où opposition et pouvoir promettent de ne se faire aucun cadeau, en perspective de la présidentielle de 2019, Touba appelle tous les musulmans à une journée de prières et de lecture du Saint Coran, lundi prochain’’, indique le journal dont la Une est illustrée d’une photo du khalife général des mouride, Serigne Mountakha Bachir Mbacké, le regard plongé sur un exemplaire du Coran qu’il tient entre les mains.
Pendant ce temps, Le Soleil met en lumière l’inauguration la veille par le président de la République, Macky Sall, du Marché d’intérêt national et de la Gare des gros porteurs, des infrastructures érigées dans la Nouvelle Ville de Diamniadio, dans le département de Rufisque.
’’Tels des jumeaux, du fait de leur ressemblance architecturale, le Marché d’intérêt national et la Gare des gros porteurs, situés sur le même site, sont d’une grande complémentarité. Si le premier va améliorer la collecte et le stockage de la production maraichère et agricoles aux portes de Dakar, le deuxième constitue une révolution dans le domaine des transports’’, détaille le journal qui reprend à son compte un commentaire du chef de l’Etat au sujet de ces infrastructures : ‘’Une nouvelle page de l’histoire économique’’.
NIASSE RETROUVE SON ANCIEN CONSEILLER TECHNIQUE
Le successeur de l’ex-maire de Dakar à la place Soweto revient en terrain connu. Malick Guèye est en effet un produit de l’Alliance des forces de progrès (AFP) dont il a dirigé la branche « Jeunesse ».
« J’invite l’huissier à installer les députés Malick Guèye et Maïmouna Sène sur leur siège en remplacement de Khalifa Ababacar Sall et Ndiassé Kâ ». C’est par cette formule solennelle consacrée que Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, a procédé hier pour accueillir deux nouveaux représentants du peuple dans l’hémicycle.
Maïmouna Sène succède ainsi à Ndiassé Kâ, le maire de la commune de Kayar, décédé le 28 décembre dernier. Quant à Malick Guèye, il prend la place de Khalifa Sall, déchu de son mandat parlementaire par le bureau de l’assemblée nationale le 1è janvier passé sur instruction du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall. Ce dernier avait invoqué le dernier alinéa de l’article 61 de la constitution pour justifier sa requête.
Le successeur de l’ex-maire de Dakar à la place Soweto revient en terrain connu. Malick Guèye est en effet un produit de l’Alliance des forces de progrès (AFP) dont il a dirigé la branche « Jeunesse ». Conseiller technique au cabinet de Moustapha Niasse à l’assemblée nationale, il avait par la suite fait partie des fidèles d’El Hadj Malick Gakou qui avaient claqué la porte de l’Afp pour aller fonder le Grand parti (GP), emportant avec eux une frange significative de leur ancienne formation. Depuis, Malick Guèye est devenu le porte-parole du GP.
LES ENSEIGNANTS SUR LE PIED DE GUERRE
Les syndicats d’enseignants se préparent à un appel à la grève si le gouvernement n’honore pas ses engagements pris le 30 avril 2018. Pour cela, des préavis de grève ont déjà été déposés sur la table de l’autorité.
Le mois de janvier 2019 est marqué une série de dépôt des préavis des grèves. Les syndicats d’enseignants prennent leurs dispositions pour, au cas où le gouvernement n’honore pas ses engagements du 30 avril 2018, éventuellement lancer un appel à une grève… générale. Les élèves et parents ne risquent-ils pas de revivre la même situation que la défunte année académique 2017/2018, avec 4 mois de grèves ? En tout état de cause, les syndicats des ordres d’enseignement - de l’élémentaire au moyen secondaire - sont sur le pied de guerre. Tous les ingrédients sont encore réunis pour une année scolaire instable, du fait de l’exigence des syndicats du respect des accords signés le 30 avril 2017 et de la sortie de Macky Sall.
En effet, ce dernier envisage d’ouvrir les discussions sur le régime indemnitaire des agents de la fonction publique, point nodal des revendications, en avril 2019. Autrement dit, après l’élection présidentielle. «Je peux comprendre leurs revendications, mais en cette période de l’année et de contexte électoral, il n’est pas possible au gouvernement d’engager des discussions avec quelque syndicat que ce soit». «Je prends l’engagement de recevoir les syndicats, si le mot d’ordre est levé. Levez le mot d’ordre au nom de l’intérêt national. Ensemble, nous étudierons les questions et celles non monétaires telles que l’accès au logement, l’accès au foncier», dixit le président de la République. Avant de s’engager «à ouvrir des discussions au mois d’avril, s’il plait à Dieu, pour regarder la problématique du régime indemnitaire dans notre administration». A la suite de cet appel, la suspension du mouvement d’humeur de l’Alliance And Gueusseum n’a pas tardé. Mballo Dia Thiam et Cie ont repris le travail, en attendant de trouver une issue heureuse à leurs doléances.
Pendant cette même période, le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems) a déposé un préavis de grève le jeudi 3 janvier. Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cusems, annonçait déjà le début des hostilités (d’une année mouvementée) en brandissant un préavis de grève. Les motifs avancés: l’ouverture de négociations pour corriger les disparités criardes et arbitraires, la création de passerelles professionnelles entre les différents corps du moyen-secondaire. «La validation des acquis de l’expérience demandée non mentionnée dans le projet de décret adopté en Conseil des ministres vide de sa substance notre revendication en proposant “une mise en position de stage bis”», la délivrance des actes d’avancement et de reclassement.
Le Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (SAEMS) embouche la même trompette, en déposant son préavis de grève, le jeudi 17 janvier 2019, pour dénoncer le non-respect de certains accords. Les deux syndicats les plus représentatifs dans les collèges et lycées regrettent les lenteurs administratives, les disparités du régime indemnitaire. Non sans tenir pour coupable le gouvernement responsable de toutes les perturbations qui pourraient découler du non-respect des accords.
En plus de ces questions, le Grand cadre des Syndicats d’enseignant a, dans son préavis déposé, réclamé «le relèvement de manière substantielle de la part réservée à la petite enfance et au préscolaire dans le budget de l’éducation, la diligence dans la mise en place des crédits aux logements (Dmc)».
«LE SENEGAL N’EST PAS UNE DEMOCRATIE ACHEVEE»
Interpellé hier, jeudi 24 janvier, sur la tension politique qui règne en cette période de précampagne électorale, Dr Jean Charles Biagui, a indiqué que cela est lié à une certaine socialisation par la violence.
Le Docteur en Sciences politiques, Jean Charles Biagui, jette un pavé dans la mare : «le Sénégal n’est pas une démocratie achevée». Interpellé hier, jeudi 24 janvier, sur la tension politique qui règne en cette période de précampagne électorale, l’enseignant chercheur à la Faculté des Sciences politiques et juridiques de l’Université de Dakar a indiqué que cela est lié à une certaine socialisation par la violence.
«Tout d’abord, je rappelle que la violence politique n’est pas un fait nouveau au Sénégal ; c’est un phénomène ancien. Rappelez-vous, les assassinats de Demba Diop et de Mamadou Lamine Badji. Même si le lien avec la politique n’est pas tout à fait établi, il reste qu’il y a de fortes présomptions et c’est très probable et certain que ces assassinats ont une connotation politique.
Il en est de même pour Cherif Aïdara et tout récemment, la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental, Fatoumata Mactar Ndiaye, sans compter l’affaire Barthélémy Dias malheureusement suivie aussi de mort d’homme. Tous ces cas montrent que la violence politique n’est pas un phénomène nouveau au Sénégal. Cependant, ce qui est tout à fait nouveau, c’est la forte médiatisation due à l’explosion du paysage médiatique sénégalais. Avant, on n’avait que la RTS maintenant, avec la multiplication des médias privés, la violence politique est de plus en plus médiatisée. Autre chose à souligner également, c’est ce que je qualifie le phénomène de socialisation de la violence politique.
La démocratisation de la société sénégalaise n’a pas justement permis d’établir une rupture avec ces pratiques de violences. Ce qui est tout à fait regrettable parce qu’au moment où le Sénégal connait des alternances, où beaucoup pensent que la démocratie du Sénégal est en voie d’achèvement, on se rend compte, malheureusement, que la violence politique n’a pas disparu. Et c’est ainsi qu’on a toujours fait de la politique au Sénégal et, il ne faut donc pas s’étonner que la violence soit érigée en règle puisqu’il y a une certaine socialisation par la violence. L’autre élément à mettre aussi dans la balance pour comprendre les violences politiques est l’absence de neutralité notée au niveau de la justice et de l’administration.
Lorsque les institutions judiciaires ne sont pas capables de faire le travail pour lequel la Constitution les a mises en place, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une violence parce que les arbitres ne jouent pas leur rôle, je veux dire le Conseil constitutionnel et l’administration d’une manière générale qui sont censés être neutres et régler les différends entre les principaux protagonistes.
Maintenant, lorsque ces institutions ne font pas ce travail-là, nous sommes dans ce que Hobbs appelle l’état de nature, lorsque l’Etat ne joue pas son rôle de protéger les citoyens, garantir leur sécurité ou encore arbitrer leurs différends. Il ne faut pas s’étonner que les citoyens prennent des initiatives pour gérer eux-mêmes leur sécurité. Maintenant, pour ce qui est de la situation politique actuelle, c’est vrai que les signes que nous avons ne sont pas encourageants mais encore, cela témoigne d’une chose que les observateurs et les Sénégalais doivent comprendre : la démocratie sénégalaise n’est pas une démocratie achevée, la démocratie sénégalaise est incomplète.
LA SOCIETE CIVILE ET LES CHEFS RELIGIEUX JOUENT AU SAPEUR !
L’exacerbation de la tension politique, à la veille de la présidentielle, du fait du bras de fer ouvert entre pouvoir et opposition, ne laisse pas indifférents la société civile et les chefs religieux.
Après les sorties musclées des responsables des deux camps, appelant soit à empêcher Macky Sall de battre campagne pour la présidentielle, soit à faire droit à la confrontation directe par le recrutement de gros bras ou autres nervis pour défendre et/ou protéger le chef de l’Etat, en dehors des forces de l’ordre, des voix n’ont pas manqué de se faire entendre pour appeler à l’apaisement et à la sérénité.
La sortie du Collectif des 25 candidats à la présidentielle appelant à «saboter» la campagne du président Macky Sall a ainsi non seulement soulevé une réprobation générale des acteurs de la société civile (Forum civil, Forum du justiciable et autres) mais elle a poussé les observateurs à prendre les devants et inviter les uns et les autres à privilégier le sens des responsabilités pour garantir au Sénégal une élection présidentielle paisible et apaisée.
Ainsi en a-t-il été pour Alioune Tine, le Directeur d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui a relevé à propos de la tension pré-électorale: «Il faut que les choses se fassent pacifiquement, qu’elles soient gérables. Quand ce n’est pas gérable, on ne sait pas jusqu’à quel niveau ça va aller. Parce que, qu’on le veuille ou non, la communauté internationale considère le Sénégal comme un pays en crise».
Le Forum du Justiciable comme le Forum civil n’ont pas été en reste dans cet appel à la retenue. Quant au Comité sénégalais des droits de l’homme (Csdh), son président Me Papa Sène a tenu à observer à propos de ces tensions préélectorales que « Les acteurs politiques doivent bannir tout discours qui inciterait à des violences ou porterait atteinte à la paix et à la stabilité du pays ».
En relation avec le mouvement « Voix des sans voix », le centre Buntu Innovation et action sociale, le Cdsh a de fait fustigé la propension inquiétante des scènes de violence qui se multiplient depuis l’annonce de la liste des candidats à la présidentielle. Non sans appeler au calme en rappelant dans la foulée à certaines figures du pays leur rôle d’alerte et de contrôle d’alerte face à ces menaces. L’État du Sénégal était invité, quant à lui, à poursuivre ses efforts pour pérenniser un dialogue entre les acteurs politiques. Les hommes de religion aussi ont tenu à jouer leur partition dans cet appel à l’apaisement.
A l’instar de l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, en somme de l’Eglise, qui s’est inscrit dans la même dynamique : «Dans la diversité des choix, sachons rester sereins. Que nos pensées, paroles et gestes créent une mentalité et une culture de paix… », avait-il dit mardi dernier. Un appel qui s’inscrivait dans la même mouvance que celui du Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, qui invitait lors de la ziarra annuelle de Thierno Mountaga Daha Tall de Louga, les acteurs politiques à faire droit à l’apaisement et à la paix pour garantir au Sénégal une élection présidentielle dénuée de toute violence.
QUAND POUVOIR ET OPPOSITION ATTISENT LE FEU !
La tension politique s’invite à nouveau dans le débat politique relatif à l’élection présidentielle du 24 février prochain.
Comme lors des élections présidentielles de 1988, 1993, 2000, 2007 et 2012, le Sénégal est à nouveau sous la menace d’une présidentielle teintée de violences politiques, surtout après le saccage du siège du parti politique Pastef «Les Patriotes» du candidat Ousmane Sonko, un acte encouragé par la violence verbale entre responsables du pouvoir et opposition.
A un mois de l’élection présidentielle du 24 février prochain, la tension monte d’un cran entre les partisans du candidat président sortant, Macky Sall, et ceux de ses adversaires de l’opposition. Comme lors des élections présidentielles précédentes, notamment celles de 1988, 1993, 2000, 2007 et 2012, pouvoir et opposition sont sur le pied de guerre. Alors qu’on est à dix jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale, la tension politique avec son cortège de violences semble déjà installée dans le pays. La preuve, le saccage de la Permanence nationale du parti politique, Pastef «Les Patriotes», du candidat Ousmane Sonko par des individus armés non identifiés dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 janvier. En effet, selon Abass Fall, coordonnateur de Pastef pour le département de Dakar, c’est aux environs de 2h du matin que des nervis encagoulés, munis d’armes blanches, se sont introduits dans les locaux du siège de Pastef pour y mener des actes de destruction (Télévisions, ordinateurs) avant d’emporter avec eux des téléphones portables.
Cependant, si étrange que cela puisse paraître, cet acte de vandalisme est loin d’être un fait isolé en cette période pré-électorale. Au contraire, il est une illustration du climat de tension politique qui prévaut actuellement dans le pays. Une tension alimentée par les multiples désaccords notés dans le processus électoral dont le point de chute est l’invalidation par le Conseil constitutionnel de la candidature de 20 personnalités à l’étape du contrôle du parrainage et de deux autres dans sa liste provisoire des candidats autorisés à prendre part au scrutin du 26 février prochain. En effet, après avoir crié partout son désaccord sur la façon dont le pouvoir en place conduit le processus électoral, l’opposition a annoncé sa détermination à aller à la confrontation avec le régime en place au lendemain de la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle retenus par le Conseil constitutionnel.
En conférence de presse le lundi 21 janvier au siège de Bokk Gis Gis, le C25 dont font également partie les 4 candidats de l’opposition retenus par le Conseil constitutionnel que sont entre autres, Idrissa Seck du parti Rewmi, Ousmane Sonko de la formation Pastef, El Hadji Issa Sall, candidat du PUR, et Me Madické Niang de la coalition «Madické 2019», accusant le Conseil constitutionnel d’être à la solde du pouvoir, avait promis d’empêcher le candidat Macky Sall de battre campagne.
Mieux, appelant le peuple sénégalais à considérer Macky Sall comme un candidat éliminé de l’élection présidentielle du 24 février 2019, les leaders de C25 avaient également promis une réponse favorable à l’appel du pouvoir en place à la «confrontation à Dakar, mais aussi dans tout le Sénégal». Ceci, grâce notamment à des comités de résistance qu’ils comptent installer dans les quartiers «partout au Sénégal pour faire face à Macky Sall».
Face à cette menace de l’opposition, la réaction ne s’est pas fait attendre du côté du pouvoir. Interrogé par nos confrères du quotidien « Source A », l’actuel ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, révélait que la coalition majoritaire a déjà pris les dispositions pour parer à toute éventualité de blocage par l’opposition de la campagne électorale de Macky Sall. «Je ne parle pas des forces de défense et de sécurité, qui n’agissent pas sous la dictée de Bennoo Bokk Yaakaar. Je fais allusion plutôt aux bras valides que la mouvance présidentielle a recrutés, comme l’a fait l’opposition. On ne s’en cache pas», a-t-il prévenu. «Moi, personnellement, j’ai fini de recruter des éléments qui n’attaqueront personne en premier, mais qui sont enclins à appliquer la loi du Talion à tous les esprits bornés qui songeront à vouloir empêcher notre candidat Macky Sall de tourner en rond », a insisté encore l’ancien ministre de la Jeunesse.
Apportant la réplique à cette sortie du ministre Mame Mbaye Niang, les jeunes de l’opposition qui ont d’ailleurs prévu une marche aujourd’hui, cette après-midi, dans le cadre de ce bras de fer avec le régime ont indiqué, lors d’un point de presse tenue le 23 janvier dernier, qu’ils ne reconnaitront pas Macky Sall comme président de la République s’il est proclamé gagnant du scrutin du 24 février prochain par le Conseil Constitutionnel. Pis encore, Toussaint Manga et compagnie ont également affirmé en réponse au ministre du Tourisme, lors de cette rencontre avec les journalistes, qu’ils étaient prêts à en découdre avec leurs camarades, jeunes de l’Apr à la «solde d’une milice politique».
Réagissant également à cette sortie de Mame Mbaye Niang, Omar Faye de Leral Askan Wi a de son côté révélé disposer de 500 « Baye Fall » prêts à anéantir en une fraction les « marrons de feu » du ministre du Tourisme. Et c’est dans ce contexte d’escalade de violence verbale, teinté de menaces de part et d’autre des deux camps que le peuple sénégalais est appelé à départager, au soir du 24 février prochain, que le siège du parti politique du candidat Ousmane Sonko a été saccagé par des nervis.
PLATEFORME LOGISTIQUE DE DIAMNIADIO
Le Sénégal ouvre "une nouvelle page de son histoire économique’’, a déclaré jeudi le président de la République, Macky Sall.
Le Sénégal, avec l’inauguration de la plateforme logistique et commerciale que constituent la gare des gros porteurs et le marché d’intérêt national, ouvre "une nouvelle page de son histoire économique’’, a déclaré jeudi le président de la République, Macky Sall.
S’exprimant peu après avoir inauguré ces deux infrastructures, le président Sall a indiqué que le marché d’intérêt national et la gare des gros porteurs offrent au Sénégal "des atouts remarquables dans le commerce sous-régional".
"Cette plateforme est le fruit de la coopération exemplaire entre le Sénégal et la République sœur de Turquie. Sa réalisation témoigne de la profonde convergence de vues entre Recep Tayyip Erdogan, président de la République de Turquie et moi-même, dans notre ambition commune de doter nos pays d’infrastructures structurantes de qualité, moteurs de développement", a-t-il souligné.
Il a cité les infrastructures dejà réalisées dans ce cadre, en évoquant entre autres le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), l’hôtel Radisson Blu, Dakar Arena, le Centre des expositions (Dakar Expo).
"Le marché d’intérêt national et la gare des gros porteurs portent l’empreinte de cette coopération fructueuse et dynamique", a poursuivi le chef de l’Etat.
Selon lui, le marché d’intérêt national "doit nous permettre de lever toutes ces contraintes qui pèsent sur notre compétitivité au niveau du marché régional’’.
Bâti sur une assiette foncière de 24 ha, le marché d’intérêt national est "conçu pour être un marché de gros, apte à offrir aux distributeurs, aux producteurs locaux et aux PME, un véritable centre d’éclatement des productions agricoles", a indiqué le président de la République.
"Le marché d’intérêt national devra, ainsi, être un véritable outil de renforcement de la compétitivité de nos produits agricoles, dans le marché sous-régional et international", a ajouté Macky Sall.
Par Fadel DIA
RETOUR À MAMADOU DIA
Ses leçons, son expérience nous auraient été utiles au moment où on assiste à une inquiétante déliquescence de la qualité du personnel politique, et notamment des chefs d’Etat, et par-dessus tout, à l’absence de tout leadership africain
Il y a dix ans s’éteignait Mamadou Dia et sans doute avec lui le rêve d’une Afrique rebelle au diktat des grandes puissances et vigilante face aux promesses des marchands d’illusions. Très peu de Sénégalais d’aujourd’hui connaissent son parcours, aucune grande avenue, aucun édifice public ne portent son nom, comme si on voulait l’effacer de notre histoire récente alors qu’il en a écrit des pages dont nous pouvons être fiers.
A la veille du grand rendez-vous politique qui nous attend dans un mois, sa vie et sa conception du service de l’Etat constituent des références et sa voix nous manque parce qu’elle aurait pu éclairer nos choix. Ses leçons, son expérience nous auraient été utiles au moment où on assiste à une inquiétante déliquescence de la qualité du personnel politique, et notamment des chefs d’Etat, et par-dessus tout, à l’absence de tout leadership africain. On peut dire que tout va mal dans le monde : sur la scène internationale la première puissance du monde est dirigée par un président fantasque et imprévisible, en Afrique Mandela n’a pas eu d’héritier, et lorsque nous sortons de chez nous pour essayer d’entendre de grandes voix comme naguère celle de Sartre, ce sont les élucubrations d’Eric Zemmour qui nous tympanisent les oreilles. Il est vrai, comme le disait Bertrand Russell, une autre grande voix, que « les imbéciles sont sûrs d’eux et fiers comme des coqs de basse-cour, alors que les gens intelligents sont emplis de doute »…
Mamadou Dia nous manque parce qu’il était un des rares exemples d’un homme qui n’est pas allé de lui-même à la politique, pour conquérir le pouvoir ou acquérir de la richesse, et que ce sont ses concitoyens, le petit monde qui l’avait vu à l’œuvre, qui l’ont en quelque sorte « missionné » et lui ont ouvert les portes de la politique. Cela a une importance parce que de nos jours faire de la politique ce n’est plus sacrifier sa famille et son temps pour servir son pays, c’est un moyen de s’assurer une situation confortable.
Dia nous manque parce que la rigueur dont il a fait preuve dans l’exercice du pouvoir et qui lui a valu tant d’ennemis, était la même qu’il exerçait à l’endroit de sa propre famille. Dans une lettre adressée au Président de la Haute Cour de Justice qui allait le condamner à la prison à perpétuité, un de ses compagnons rappelait qu’à plusieurs reprises ses camarades et ses collaborateurs avaient dû intervenir pour lui imposer « le respect de droits auxquels ceux qui le touchent de près pouvaient prétendre légitimement » .Avec lui la « dévolution patrimoniale » n’avait pas cours, avec lui l’enrichissement illicite n’était pas de mise puisqu’au moment de sa condamnation à la prison il n’avait pas une seule maison lui appartenant !
Il nous manque parce qu’il était un des rares hommes politiques de son époque qui ne se laissait pas marcher sur les pieds par les riches et les puissants, ceux de son pays et surtout ceux des grands dirigeants du monde. Gérard Jacquet, Ministre (socialiste) de la France d’Outre-Mer, qui était son patron hiérarchique puisqu’on était à l’époque de la Loi Cadre, en a fait l’amère expérience quand il a voulu se mêler d’une querelle sénégalo-sénégalaise et apporter son soutien aux partisans du maintien de la capitale du Sénégal à Saint-Louis. De Gaulle qu’il avait agacé par ses prises de position audacieuses sur l’Algérie, lui rendra justice et fera de lui l’un de ses premiers confidents lorsqu’il se résoudra à accorder l’indépendance à son ancienne colonie.
Dia nous manque parce qu’il résistait à tous les lobbies. Lui, si profondément croyant qu’on pouvait l’assimiler à un soufi, n’a jamais accepté l’irruption des religieux dans la conduite des affaires politiques et a toujours été un militant d’une « humanité unie », le défenseur de la laïcité et de la coexistence pacifique entre les religions. Quant aux groupes économiques étrangers qui contrôlaient alors le marché de l’arachide, il a été établi qu’ils ont joué un rôle déterminant dans la crise qui l’avait opposé à Senghor et qu’ils contribuèrent au complot ourdi contre lui, avec la complicité de marabouts et de politiciens traditionnels.
Dia nous manque parce qu’il fut probablement le premier chef de gouvernement africain à faire de l’éducation une priorité, à la considérer non comme un luxe mais comme une ressource essentielle de développement. Mais à ses yeux il ne s’agissait pas seulement d’instruire la jeunesse, il fallait procéder à l’éducation généralisée de tout le peuple, avec le concours de toutes les forces vives de la nation. Il fut le premier à associer la « société civile », qui ne portait pas encore ce nom, aux politiques de développement et fut ainsi en quelque sorte l’inventeur des forums sociaux qui devaient faire florès quelques décennies plus tard. Il avait fait sienne cette exigence qu’il fallait promouvoir « le développement de tout l’Homme et de tous les Hommes », convaincu que nos jeunes nations devaient prioritairement investir sur l’humain. Roland Colin qui fut son collaborateur et son ami a dit de lui très justement qu’il avait été « passeur et prophète en développement » et nous avons plus que jamais besoin de dirigeants qui voient loin.
Il nous manque parce qu’il avait le panafricanisme en bandoulière, qu’il estimait que les indépendances n’avaient pas mis fin à la colonisation de l’Afrique qui selon lui restait «dépendante du système mondial dont les centres échappent à son pouvoir». Son dernier combat fut celui qu’il livra à la tête de « l’Internationale des forces Africaines » qu’il avait créée pour lutter contre les méfaits de l’ultra libéralisme et pour une mondialisation à visage humain.
On lui a reproché d’être autoritaire et intransigeant, mais on n’oublie de dire qu’il n’a jamais été candidat au poste qui était le sien, qu’il ne s’était jamais battu pour garder le pouvoir et que son ambition avait toujours été d’être le second d’un homme auquel il est resté fidèle, même dans les moments les plus pathétiques. Avec lui nous aurions sans doute été secoués, nous aurions été amenés à consentir à des sacrifices, mais il nous invitait à l’effort et c’était peut-être le chemin par lequel il fallait passer pour nous débarrasser des pesanteurs sociales et de tous ces vieux démons qui entravent encore notre développement !