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14 septembre 2025
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LES FEMMES TOUJOURS RELÉGUÉES AU SECOND PLAN
EXCLUSIF SENEPLUS - Participation au développement, difficultés d'insertion dans certains cercles de décision, non reconnaissance de leur mérite - Le plaidoyer des sénégalais en faveur de la gent féminine - VIDÉO EN WOLOF
Le statut de la femme n’est pas très bien pris en compte au Sénégal, selon certains citoyens. Selon Kya Diaw, Laurent Mendy et Aminata Niang, la femme reste en marge de la société, malgré les efforts conséquents entrepris par l'Etat pour encourager sa participation au développement.
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MAME MBAYE NIANG PLACE MADAGASCAR EN AFRIQUE DE L’OUEST
"Aujourd'hui, tout le monde copie le Programme d'urgence (PUDC). Il n'y a pas un seul pays qui se trouve en Afrique de l'Ouest, le dernier que je connais est le Madagascar, qui n'a pas demandé les astuces au Président Macky Sall"
"Le Président de Madagascar est venu lui demander de lui montrer les voies et moyens pour réaliser un tel programme", a-t-il sereinement dit sur le plateau... Sans jamais être rectifié par le présentateur de l'émission.
Il est donc bon de rappeler que Madagascar est, jusqu'au moment où ces lignes sont publiées, une île immense et un pays situé au large de la côte sud-est de l'Afrique.
Le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang a encore frappé. Invité sur le plateau de l'émission "Faram Facce", celui qui a ouvertement déclaré avoir recruté "ses gros bras" pour empêcher à l'opposition de saboter la campagne de Macky, s'est également donné la liberté de redessiner la carte de l'Afrique. C'est ainsi qu'il classe l'île de Madagascar parmi les pays de l'Afrique occidentale. "Durant la campagne (électorale de 2012) le Président (Macky Sall) a détecté des priorités à prendre rapidement en charge. Aujourd'hui, tout le monde copie le Programme d'urgence (PUDC). Il n'y a pas un seul pays qui se trouve en Afrique de l'Ouest, le dernier que je connais est le Madagascar, qui n'a pas demandé les astuces au Président Macky Sall.
PAR SERIGNE SALIOU GUÈYE
ÉDUCATION NATIONALE, UN GRAND CORPS MALADE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Refonder l’école, c’est adapter les programmes à nos réalités - Il ne peut y avoir de transformation qualitative du système éducatif sans l’amélioration des conditions de travail de l’enseignant
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 24/01/2019
#Enjeux2019 - Notre système éducatif est malade et en dépit des nombreuses écoles de formation privées, le nombre de chômeurs ne cesse de croitre. Ainsi, cette entreprise déverse des milliers de chômeurs dont la plupart ont reçu une formation au rabais. L’Education nationale semble, depuis longtemps, s’être déformée plus qu'elle ne s'est réformée. On a constaté qu’aucun des régimes qui se sont succédé depuis 1960 n’a osé entreprendre et mettre en application des réformes profondes qui installeraient notre éducation sur une nouvelle voie. La première de ces réformes, c’est d’appliquer la loi n° 2004-37 du 15 décembre 2004 qui fait de la scolarisation une obligation pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans. Et c’est sur les réformes majeures que les Sénégalais attendent le président qui sera élu ou réélu le 24 février 2019.
Que dirait-on d’une entreprise qui, malgré le nombre pléthorique de ses agents ne parvient pas à fournir une bonne production ? Qu’elle n’est pas performante ! Que dirait-on d’une entreprise qui, en une décennie, a fortement accru le montant de ses investissements et voit ses résultats stagner pour ne pas dire régresser ? Qu’elle est au bord du dépôt de bilan ! Que dirait-on d’une entreprise dont la direction ne parvient pas à créer avec ses employés, un cadre de concertation pour favoriser un climat serein de travail ? Qu’elle est fébrile ! Cette entreprise existe. Elle s’appelle l’Education nationale. Une entreprise de service public devenue un refuge ou un creuset social qui favorise l’inégalité, une fabrique énorme de chômeurs. Une entreprise qui déverse, chaque année dans la rue, des milliers d’enfants sans aucune qualification et qui ne valorise pas ses agents dont le métier devient de plus en plus précaire.
- Une école exclusive -
Selon le rapport national sur la situation de l'Education (RNSE) de 2014 produit par la Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education (DPRE), en 2006, sur un effectif national de 1 487846 élèves de l’élémentaire, 136 882 ont abandonné l’école et 132 882 ont redoublé de classe ; en 2007, 171 367 élèves sur 1 572 178 ont abandonné l’école et 124 359 ont redoublé ; en 2008, 186 105 élèves sur 1 618 303 ont abandonné l’école et 124 609 ont redoublé ; en 2009, 170 216 élèves sur 1 682 155 ont abandonné l’école et 105 765 ont redoublé. Ce qui fait en quatre ans, un nombre impressionnant d’abandon (664 570 élèves) et de redoublement (491 615 élèves) à l’élémentaire. L’espérance de vie scolaire demeure faible. Selon le même rapport de la DPRE, en 2006, sur un échantillon de 103 élèves de CI, 9 ont atteint la terminale ; en 2007 sur 110 élèves de CI, 11 sont arrivés en terminale ; en 2008 sur 113 élèves de CI, 11 sont arrivés en terminale ; en 2009 sur 117 élèves de CI, 13 sont arrivés en terminale et 2010 sur 123 élèves du CI, 14 sont arrivés en terminale.
Toujours selon le RNSE 2014 de la DPRE, en 2013 sur 1 805 170 élèves 54 156 ont redoublé et 138 998 ont abandonné. Il faut comprendre par le terme « abandonné », « lorsque l’élève est exclu du système à cause d’une insuffisance de travail ou quand il décide d’interrompre volontairement ses études ». Aujourd’hui, la première équation à résoudre par les autorités est le taux de décrochage scolaire impressionnant entre le cycle élémentaire et le moyen-secondaire.
- Des réformes jamais appliquées -
L’école est le moteur de l’ascenseur social qui doit permettre à chaque enfant sénégalais de voir ses efforts récompensés par la réussite. Mais derrière cet idéal, la réalité est cruelle. L’école a pour mission d’accueillir des élèves dépouillés de leur appartenance sociale, postulant une égalité de départ favorable à la transmission d’un savoir pour tous. Toutes les statistiques montrent que la plupart de ces élèves qui ont abandonné ou qui redoublent en masse sont issus des milieux défavorisés. Les taux d’exclusion et d’achèvement montrent que l’école sénégalaise ne favorise pas l’égalitarisme scolaire. Et cela est contraire à l’article 5 de la loi d’orientation sur l’éducation n° 71-36 du 3 juin 1971 modifiée qui dit : « L’Education nationale est démocratique. Elle donne à tous des chances égales de réussite. Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation correspondant à ses aptitudes sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie, de religion ou de nationalité. » Il s’y ajoute que l’article 3 bis, alinéa 2 de la Loi n° 2004-37 du 15 décembre 2004 affirme que « la scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans et que L’Etat a l’obligation de maintenir, au sein du système scolaire, les enfants âgés de 6 à 16 ans ». Ce qui est loin de la réalité puisque, chaque année, l’école déverse comme des déchets scolaires dans le dépotoir de la rue des milliers d’enfants dont le seul tort est d’être victimes d’un système éducatif trop élitiste et finalement non démocratique. Certes, des progrès importants ont été enregistrés au cours des vingt dernières années en matière d’accès grâce aux performances du Programme décennal de l'éducation et de la formation (PDEF) suivi du Programme pour l’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET 2013-2025), mais les enjeux de scolarisation demeurent encore réels pour une partie non négligeable d’enfants au Sénégal. Des études du PAQUET révèlent que 37% des enfants en âge de scolarisation (6 à 16 ans) sont en dehors du système éducatif. Il faut signaler que le PAQUET, drivé par le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam et qui s’inscrit dans l’Axe 2 du Plan Sénégal émergent (PSE), répond au souci du gouvernement du Sénégal d’offrir à tous les enfants d’âge scolaire un accès équitable à une Education de qualité.
- Un enseignement trop littéraire -
Il faut souligner que le système d’enseignement sénégalais ne prépare pas à une révolution technique et scientifique. Il ne produit que des littéraires en masse et non des techniciens ou des scientifiques. Et cette situation est indiquée dans l’exposé des motifs sur la loi d’orientation en ces termes : « la prééminence de la théorie sur la pratique dans les contenus et les méthodes empêche notre système éducatif de répondre pleinement aux exigences de notre développement ». Pourtant, cette même loi recommande que « l’Education nationale doit tendre à former des hommes et des femmes libres capables de contribuer au développement des sciences et de la technique et d’apporter des solutions efficaces aux problèmes du développement national ».
En 2010, 12 628 élèves ont obtenu le bac L là 6 002 ont obtenu le bac S, en 2011, 15 621 élèves ont obtenu le bac L alors que 5 967 ont obtenu le bac S. En 2012, 25 209 élèves ont obtenu le bac L là où 7 179 ont eu le bac S. Il faut souligner que dans la même année, sur 19 élèves qui se sont présentés pour le bac F, seul un élève a réussi. L’enseignement au Sénégal est trop généraliste et il ne favorise pas une bonne adéquation entre formation et emploi. C’est pourquoi, lors des Assises de 2014, la Commission « Formation professionnelle » a recommandé une orientation spécifique en renforçant les liens entre les écoles de formation professionnelle et technique avec le patronat, de promouvoir l’entreprenariat et de porter les apprenants dans ce sous-secteur de 30 à 40 % des élèves.
Depuis le régime de Wade jusqu’à celui de Macky Sall, on parle d’émergence. Mais comment y parvenir avec des écoles mal équipées ou même non équipées et des programmes obsolètes. Comment y parvenir avec des régimes successifs qui ne font pas de l’enseignement professionnel leur cheval de bataille pour lutter contre le sous-développement ? Comment y parvenir avec des enseignants dont le moyen de grève est de déserter les salles de classe ? Comment y parvenir avec des autorités qui ne respectent jamais leurs engagements ?
D’année en année, le niveau des élèves suit dangereusement la même courbe baissière des enseignants. Des études statistiques confirment ce sentiment partagé par tous. De 2000 à 2018, les résultats au niveau du BFEM et du bac évoluent en dents de scie et jamais les taux de réussite n’ont respectivement atteint 50% et 60%. C’est seulement en 2006 qu’on a atteint 48,8% de réussite au bac et en 2012 49,6% au BFEM.
Le taux de réussite au Certificat de Fin d’Études Élémentaires (CFEE) évolue de façon erratique. Entre 2004 et 2018, la courbe, partie de 45 %, n’a jamais atteint la barre des 75 %. Le seul pic atteint durant cette période, c’est en 2008 avec 70,7%.
C’est fort du constat de cette médiocrité montante que le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam a fixé au PAQUET, l’objectif de réussite de 80%. Cet objectif nous renvoie à la loi « Jospin » sur l'éducation, du 10 juillet 1989 qui fixait l'objectif de conduire en dix ans 80 % d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat. Il a fallu 14 ans, c’est-à-dire en 2003, pour y arriver puisque de 1989 jusqu’à 2002 le taux variait entre 71% et 79%. Mais au Sénégal, atteindre la barre des 80% avec un système d’enseignement obsolète, en total déphasage avec nos objectifs de développement, devient une simple utopie.
Aujourd’hui, malade, l’institution traverse une crise profonde, comme le constatent parents, élèves et enseignants. Et aucune solution, qu’elle ait été mise en œuvre ou simplement envisagée, n’est encore parvenue à améliorer la situation. Pourtant ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent. De 2012 à 2018, si on se réfère aux lois de finances y afférentes, on se rend compte que 2 578 006 024 200 de francs CFA ont été consacrés à l’Education nationale. Et cela sans efficacité. L’essentiel des dépenses du ministère de l’Education nationale (MEN) est consacré prioritairement aux dépenses de personnel et de fonctionnement. On peut prendre l’exemple de la loi de finance 2018 : sur un budget de 413 042 396 140 francs CFA, les 387 509 651 140 francs CFA du budget 2019 sont consacrés aux salaires et indemnités du personnel et au fonctionnement. Il en est quasiment pour tous les budgets de l’éducation des années précédentes.
Seuls 25 532 745 000 francs ont été consacrés à l’investissement. Même cette somme consacrée aux investissements est rarement engagée au-delà des 50% à la fin de chaque exercice budgétaire. En 2011, sur les 66 082 149 544 francs CFA prévus pour l’investissement, seuls 32 338 444 984 (48,94%) ont été engagés. Malgré les sommes énormes dégagées pour l’éducation nationale, les abris provisoires font florès. Selon les données du MEN, l’élémentaire et le moyen secondaire comptaient 6 369 abris provisoires en 2017. Et seulement, 93 milliards de francs CFA suffisent pour résorber ces endroits faits paille et de bois. Et le taux d’abandon dans ces abris provisoires situés pour la plupart en zone rurale est plus élevé que dans les écoles construites en dur et bien équipées.
- Les conséquences des ajustements structurels -
Depuis les années 60, l’école sénégalaise est en crise. Le président Léopold Sédar Senghor, même s’il était enseignant de métier, n’a pas marqué, sous son magistère, d’une pierre blanche, le secteur éducatif. Programmes et manuels loin de nos réalités culturelles, personnel enseignant surtout dans le moyen-secondaire, composés majoritairement de Français. Ce qui est contradictoire pour un pays qui aspire à l’indépendance culturelle et intellectuelle. Et selon un article du professeur Abdou Sylla intitulé De la grève à la réforme : luttes enseignantes et crise sociale au Sénégal, « Sous le président Senghor, l’Etat ne construisait que peu de classes et se déchargeait sur les parents d’élèves et les collectivités locales pour les constructions scolaires et même l’achat des fournitures. On a observé des disparités non seulement dans la répartition géographique des écoles et des classes, mais également dans le taux de scolarisation. Ainsi, en 1975, il existait 2 O59 classes dans la région du Cap-Vert alors que, dans les régions de Diourbel et du Sénégal oriental, il n’y en avait que 478 et 266 respectivement. Le taux de scolarisation était de 63,5 % dans le Cap-Vert, mais de 12,5 % dans la région de Diourbel et de 19,1 % dans la région du Sénégal oriental ».
Toujours selon le professeur Sylla, la fin de règne de Senghor est entachée par une vive tension entre lui et le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), porté sur les fonts baptismaux le 26 avril 1976. « Les sanctions contre les grévistes se résument à la suspension de 38 militants en juin 1980, la rétention de l’intégralité du salaire frappant 35 enseignants en juillet 1980 et 75 en août 1980, la révocation de vingt-huit enseignants et la suspension de trente-huit autres en septembre 1980, l’affectation d’office de 500 instituteurs, le licenciement de 31 instituteurs en octobre ; la mutation d’office de 200 professeurs en novembre et décembre 1980 ».
Le secteur éducatif n’a jamais été une des grandes priorités des gouvernements successifs socialistes de Senghor et d’Abdou Diouf. Ce dernier ne fera pas mieux que son devancier. Sous le régime d’Abdou Diouf, jamais l’enseignement ne s’est porté aussi mal. En attestent les Etats généraux de l’éducation et de la formation (Egef) tenus en 1981 dont les conclusions restent, à ce jour, inexploitées. Diouf a réussi la triste prouesse de réaliser en 1987/1988 une année blanche (dans le moyen secondaire et supérieur) et en 1993/1994 une année invalide (au niveau du supérieur). Il faut tout de même rappeler qu’en 1984, l’université a failli enregistrer sa première année blanche lorsqu’Ibrahima Fall était ministre de l’Enseignement supérieur.
Ployé sous le joug de l’ajustement structurel imposé par les Institutions bailleresses de Brettons Wood pour des raisons d’austérité budgétaire, le gouvernement de Diouf, pendant vingt ans, n’a pas mis l’accent sur la construction d’infrastructures scolaires alors que symétriquement la population élève et étudiante croissait. D’ailleurs le professeur Iba Der Thiam qui fut ministre de l’Education sous le magistère de Diouf de 1983 à 1987 avait imaginé comme succédané, devant le déficit d’infrastructures et d’enseignants, l’instauration des classes à double flux, la prolifération des classes multigrades. Une classe multigrade, c’est une classe à niveaux multiples dans laquelle on regroupe des élèves provenant de deux niveaux ou plus, dans un même local, avec le même enseignant ou la même enseignante. La revue documentaire de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) dirigée par Cheikh Mbow, indique qu’en 2016, sur l’ensemble du territoire national, le Sénégal comptait 12 980 classes multigrades contre 6394 en 2006 et 2894 classes à double flux.
Cette façon de conduire ruineusement la politique éducative s’accordait bien avec le programme d’austérité de la Banque mondiale. On construisait peu de salles de classe et on recrutait à compte-goutte. Paradoxalement, on a dégraissé le mammouth avec l’encouragement ou la suscitation de départs volontaires massifs d’enseignants. Cette politique de dégraissage de la fonction politique ne sera pas stoppée par la conférence de Jomtien en Thaïlande en 1990, qui faisait de l’éducation pour tous (EPT) une priorité. En 1995, le Sénégal avec ses 56% de taux brut de scolarisation (TBS) restait loin des objectifs de Jomtien. Mamadou Ndoye, ministre de l’Alphabétisation et des Langues nationales, puis ministre de l’Education de Base et de la Promotion des Langues nationales entre 1993 et 1998, eut l’ingéniosité de mettre alors en place un programme de recrutement hyper-massif d’enseignants non fonctionnaires (plus de 1 000 volontaires) payés au smic sans pour autant augmenter la masse salariale. Ajustement structurel oblige. André Sonko, l’alors ministre de l’Education, en faisait de même en recrutant les diplômés chômeurs de l’UCAD et de l’UGB payés à l’heure (1960 francs CFA). Certes le déficit des enseignants était réglé, le TBS augmenté, le budget de l’éducation réajusté, mais pour la plupart, la qualité de la formation des apprenants en a pris un sacré coup. Mais cette politique de recrutement d’enseignants sans formation date respectivement de 1983 et 1990 avec feux les ministres de l’Education Kader Fall et de Djibo Ka. Ce dernier est connu avec ses fameuses « ailes de dindes ».
- L’intensification de la lutte syndicale Wade et Macky-
Mais la donne sera changée avec l’avènement de l’alternance. La politique de recrutement des volontaires et des vacataires s’est poursuivie mais la lutte syndicale des enseignants pour l’amélioration de leur traitement salarial s’est intensifiée. Il faut dire que sous le magistère de Wade, les programmes de construction scolaire ont repris massivement et des enseignants volontaires et vacataires ont fait leur intégration dans la fonction publique après avoir bénéficié d’une formation diplômante. Si le gouvernement d’Abdou Diouf a péché dans l’édification des infrastructures scolaires, il n’en est pas pour son successeur Abdoulaye Wade qui en a fait une priorité. En douze ans, il a construit 692 nouveaux collèges, 108 nouveaux lycées modernes, 7 nouvelles écoles de formation des instituteurs, plus de 184 cases des tout-petits. Mais l’inégalité de traitement salarial criant des agents de la fonction publique verra l’émergence d’un syndicalisme fort et neutre idéologiquement avec le Syndicat national de l’enseignement moyen secondaire (Snems dirigé par Mamadou Mbodj) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss dirigé par Mbaye Fall Lèye) regroupé dans un premier temps dans le Cadre unitaire syndical de l’enseignement moyen et secondaire (Cusems) avant l’éclatement qui donnera le Cusems (syndicat dirigé jusqu’à récemment par Mamadou Mbodj) et le Saemss-Cusems (dirigé par Mamadou Lamine Dianté).
Dans l’élémentaire, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), dirigé par Souleymane Diallo qui a vu le jour après la mise en place de la politique de recrutement des volontaires, deviendra le syndicat le plus représentatif malgré quelques factions dissidentes. En même temps, on assiste au déclin des syndicats inféodés à des partis d’obédience communiste ; il s’agit de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (l’Uden) et du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes). Les syndicats pro-pouvoir comme le Syndicat des professeurs du Sénégal (Sypros) et le Syndicat national de l’enseignement élémentaire (Sneel) ont connu presque le même sort avec la chute du Parti socialiste auquel ils étaient affiliés.
Le président Macky Sall suivra les pas d’Abdoulaye Wade dans la construction scolaire. Si on se réfère à son discours du 31 décembre 2018, 10 mille salles de classe, 340 écoles élémentaires, 203 collèges, 36 lycées, 185 daaras et 20 blocs scientifiques et technologiques ont été construits entre 2012 et 2018. Mais un tel chiffre est contesté par bon nombre de syndicalistes qui crient à la manipulation. Sous le régime de Macky Sall, l’Education nationale aura été le secteur le plus perturbé avec des grèves répétitives qui frôlent des années blanches. Même si une journée de l’enseignant a été instituée pour célébrer les soldats du savoir, les rapports entre les enseignants et le président Sall ne sont pas des meilleurs.
- Parents d’élèves spectateurs -
Dans la crise que traverse l’Education, les parents d’élèves ont une grande part de responsabilité. Si les rapports entre syndicalistes et autorités politiques demeurent conflictuels, c’est parce qu’en grande partie, les parents d’élèves qui doivent servir de médiateurs, catalyseurs ne jouent plus leurs rôles. Ils sont plus spectateurs, qu’acteurs. Les parents sont de moins en moins impliqués dans l’encadrement domestique des apprenants. Plusieurs parents d’élèves, aujourd’hui, ne prennent plus l’enseignant comme un transmetteur de savoir, un réveilleur de talents, mais comme un bon-à-rien qu’ils n’hésitent pas humilier dans son propre lieu de travail. Aujourd’hui les menaces, rixes entre parents d’élèves et enseignants sont devenues fréquentes surtout en banlieue. Ce qui dévalorise la fonction et jette le discrédit sur l’enseignant.
- Ministres incompétents et syndicalistes inconscients -
Sous le gouvernement de Wade, si l’Education nationale a connu des difficultés en dépit des efforts constatés dans la construction des infrastructures et de l’accroissement du budget, c’est dû essentiellement à la palanquée de ministres dudit département qui n’ont jamais été à la hauteur de leur tâche. De l’éphémère ministre Marie Tissa Mbengue en passant par Kansoubaly Ndiaye, Moustapha Sourang jusqu’à Kalidou Diallo, l’école sénégalaise est allée de mal en pis parce que n’étant bâtie sur aucune vision, aucun projet réformateur. Il n’y a que la politique éducative de Diouf (PDEF) qui a été perpétuée sous une autre forme. Le programme de recrutement des volontaires initié pour faire face au déficit d’enseignants a fini par prendre les allures d’un grenier électoraliste ou népotiste dans lequel il faut puiser pour satisfaire une clientèle politique ou sa famille. Des sans-diplômes ont été recrutés avec l’institution d’un quota sécuritaire enveloppé dans une nébulosité totale. Des hommes et femmes qui avaient quitté l’école depuis plusieurs années ont bénéficié de ce recrutement grâce à l’appui d’autorités ayant une mainmise dans le recrutement de ces enseignants d’un nouveau genre. Et la qualité de l’enseignement en a souffert. Ce qui n’a pas manqué de déteindre sur beaucoup de jeunes apprenants.
Avec Moustapha Sourang, les enseignants du secondaire, sous la houlette du syndicat le Cusems, ont remporté la bataille cruciale des IRD (Indemnités de recherches documentaires). Kalidou Diallo, quant à lui, a surtout entretenu des relations plutôt conflictuelles avec les enseignants. Champion de la démagogie, il a toujours voulu jouer sur les divisions syndicales et l’atermoiement pour diriger son ministère. Il s’est même permis de créer la structure politicienne des enseignants de la Génération du concret pour mieux briser les mouvements de grève. Mais cela a été toujours un coup d’épée dans l’eau, puisque le Cusems même éclaté (Cusems/ Saemss-Cusems) a continué d’étaler son hégémonie syndicale dans le moyen secondaire. Il a contribué par populisme et par radinerie budgétaire à rabaisser le niveau de l’enseignement moyen secondaire en favorisant pendant trois ans l’admission à 100% des candidats à l’entrée en 6e. Sous son ministère, le sureffectif des classes de 6e (plus de 100 par classe) a accru le nombre de d’élèves redoublants et exclus surtout en banlieue dans le Moyen/Secondaire. L’irresponsabilité du ministre Kalidou Diallo devant la plateforme revendicative des syndicalistes et l’inflexibilité de ces derniers ont conduit l’année scolaire 2011/2012 perturbée pendant cinq longs mois, au bord de la catastrophe.
Sous le régime de Macky Sall, les années scolaires n’ont pas été non plus un long fleuve tranquille. Malgré les Assises de l’éducation tenues, les 28 au 30 août 2014, on a frôlé des années blanches avec le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam. Nonobstant l’instauration d’un « pacte de stabilité » entre acteurs, l’école sénégalaise est perturbée depuis 2015 par des grèves récurrentes portant sur le respect des accords réalistes et réalisables signés lors des Assises. En 2016, le bras de fer entre enseignants et ministre de l’Education était arrivé à un point tel que l’autorité de tutelle s’était adossée sur l’article 7 de la loi 61-33 du 15 juin 1061 portant statut général des fonctionnaires pour servir des réquisitions aux enseignants grévistes. Malgré la contrainte exercée et la menace de radiation brandie par le ministre, les enseignants grévistes récalcitrants n’ont pas démordu dans leur mouvement. N’eût été l’intervention de feu Abdoul Aziz Sy Al Amine, le ministre aurait maintenu la décision de radiation. L’année scolaire a été sauvée après cinq mois de grève. Il en a été de même pour les années suivantes. Depuis longtemps, le quantum horaire n’est plus atteint dans nos écoles surtout pour le moyen-secondaire. Et cela déteint sur la qualité de la formation des apprenants.
Le système éducatif sénégalais se délite depuis les années 60 et cela va en s'accélérant. Tous les niveaux d’enseignement du système éducatif sont malades. Cela est le résultat de toutes les politiques d’éducation menées sous tous les gouvernements depuis six décennies. Il faut repenser la thérapie idoine afin de refonder l’école dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle vision qui trace une nouvelle voie pour l’éducation nationale. Et refonder l’école, c’est commencer par réécrire les programmes et les manuels et les adapter à nos réalités et objectifs de développement car ceux qui sont actuellement en vigueur sont désastreux ; c’est aussi revaloriser la fonction enseignante car il ne peut y avoir de transformation qualitative du système éducatif sans l’amélioration des conditions de travail et vie de l’enseignant.
Et tout cela doit aboutir à l’Ecole de la République c’est-à-dire une véritable école égalitaire et inclusive qui met en place les dispositifs nécessaires à la scolarisation et à la réussite de tous les enfants.
Serigne Saliou Gueye est éditorialiste à SenePlus depuis plus de 6 ans. Il est également journaliste chroniqueur au quotidien Le Témoin.
DES SÉNÉGALAIS VOTENT POUR UNE JUSTICE INDÉPENDANTE
EXCLUSIF LE TÉMOIN - Le baromètre de "Seneplus.com" dévoile les niveaux de confiance accordée aux acteurs politiques, judiciaires, sociaux et économiques
Connu pour son sérieux et son professionnalisme, le portail d’informations « Seneplus.com » a initié des baromètres aux allures d’un « sondage » à l’intention de ses lecteurs et internautes. Cette rubrique d’intentions et d’opinions dévoile les niveaux de confiance accordée aux acteurs politiques, judiciaires, sociaux et économiques par les Sénégalais.
Question : Quelle est votre préoccupation principale qui pourrait justifier votre vote pour la présidentielle de février 2019 ?
Couverture médicale pour tous (3 %);
Emplois et lutte contre le chômage (15 %);
Indépendance de la Justice (37 %) ;
Lutte contre la corruption (21 %) et Projets d’infrastructures (3%).
Une autre question : Pensez-vous qu’une élection présidentielle crédible au Sénégal peut se tenir sans la participation de Khalifa Sall et Karim Wade ?
Oui : 26 % ;
Non : 70 %
et Sans avis : 4 %.
Macky devrait lire attentivement ce baromètre car il saurait que les infrastructures dont il nous tympanise constituent le cadet des soucis de nos compatriotes. Quant à la « neutralisation » de Karim Wade et Khalifa Sall, il apprendra que 70 % des Sénégalais ne l’approuvent pas ! Autre enseignement : il a intérêt à cesser d’instrumentaliser notre justice !
PAR AMADOU DIAW
PENSER LE FUTUR DE NOTRE CONTINENT
L’université invente l’avenir. Elle participe, selon la belle expression de Souleymane Bachir Diagne, à «l’usine de fabrication de l’avenir». Elle produit ceux qui vivront ce futur, ceux qui l’inventeront. Elle produit les acteurs décisifs de l’avenir
La Tribune Afrique |
Amadou Diaw |
Publication 24/01/2019
L’université invente l’avenir. Elle participe, selon la belle expression de Souleymane Bachir Diagne, à «l’usine de fabrication de l’avenir». Elle produit ceux qui vivront ce futur, ceux qui l’inventeront. Elle produit les acteurs décisifs de l’avenir. Pour cela nous devons dessiner la société de demain. Et les apprentissages adaptés. Ceci sans linéarité aucune.
Au moment où l'Afrique pense ses «devenirs», au moment où partout sur le Continent les acteurs demandent à être écoutés autrement, peut-être devons nous à notre tour, décideurs, experts divers et donneurs de leçons nous poser ? Peut-être entendrons-nous les savoirs s'élever en s'enracinant dans leur terre nourricière d'Afrique ? Certainement, entendrons-nous une invitation à une Université repensée à partir de l'Afrique et pour le Monde ? Et à notre tour, nous répondrons : «Oui, ensemble, bâtissons une Université nourrie des valeurs africaines !».
Au-delà la France, partenaire historique, demain la Finlande pour ses innovations pédagogiques ; l'Allemagne pour son système dual ; puis Singapour ; la Corée ; puis d'autres. Oui, nous devrons nous abreuver aux meilleures sources. Une Université africaine ouverte, parce que l'Afrique, berceau de l'humanité, a tant à apporter à un monde si complexe. Une Université africaine ouverte, parce que multilingue. Le français et l'anglais, langues aujourd'hui, on ne peut plus africaines, « butins de guerre », mais aussi le swahili et le pular, joyaux linguistiques de l'Afrique. Ainsi et seulement ainsi, nous irons au-delà des frontières héritées ; nous abattrons les murs séparant les mondes francophone et anglophone, lusophone et hispanophone.
Oui, ensemble, bâtissons une Université, rendez-vous du donner et du recevoir ! Une Université qui abat les murs et qui les remplace par des ponts.
L'Université invente l'avenir. Elle participe, selon la belle expression de Souleymane Bachir Diagne, à «l'usine de fabrication de l'avenir». Elle produit ceux qui vivront ce futur, ceux qui l'inventeront. Elle produit les acteurs décisifs de l'avenir. Pour cela, nous devons dessiner la société de demain. Et les apprentissages adaptés. Ceci sans linéarité aucune. Le service à la communauté y aura une place de choix. Le vrai Plan Marshall pour l'éducation aura pour fondement le «Mécénat Temps», à travers une forte politique de services à la communauté. Ainsi, nous bâtirons une Université dont la seule et unique préoccupation n'est pas l'étudiant, mais la société dans son ensemble.
Oui, ensemble, bâtissons une Université fabrique des devenirs !
L'Afrique est plurielle. C'est ce qui fait sa richesse. D'où l'importance de bâtir un espace éducatif riche de cette diversité. Et à ce moment, aux jeunes africains d'aller au-delà de leur traditionnelle zone d'évolution. Un modèle de mobilité universitaire bien pensé, d'abord régional, puis couvrant le Continent sera la voie idéale pour construire une Afrique unie. «Nous devons ouvrir le Continent à lui-même et le transformer en une maison de pouvoir», dit Achille Mbembé. Oui, le Continent doit être transformé en un vaste espace de circulation, dans un monde multipolaire.
Oui, ensemble, bâtissons une Université plurielle par la mobilité de ses étudiants !
Nos systèmes éducatifs sont en crise. Nous nous attelons tous à y remédier. L'école doit être pensée de fond en comble. A mon humble avis, la solution réside dans une rupture forte dans la pédagogie appliquée. Il faut repenser les contenus ; penser l'enseignant du futur. Là est le mal. Disons-le ! Le chercheur émérite, le concepteur de cours, le scénariste des enseignements et l'animateur en salle ne peuvent être une seule et même personne. Ce n'est plus possible. Anticipons !
Oui, ensemble, bâtissons une Université anticipative !
Tout l'avenir de l'intelligence dépend de l'éducation et plus précisément, des enseignements en tout genre que reçoivent les esprits. L'université ne doit pas se contenter d'être une fabrique de diplômés, son enseignement ne doit pas se résumer à distribuer ce que Valéry appelle des «comprimés de sciences». Elle doit plutôt, selon la belle expression de Cheikh Hamidou Kane, «lier le bois au bois». Elle doit parachever ce qui s'est fait ailleurs et notamment dans les familles ; contribuer à donner du sens à l'action humaine ; élargir les perspectives qui s'offrent à l'humanité et non les limiter, comme nous y conduisent malheureusement trop d'idéologies et de paradigmes prédateurs.
Oui, ensemble, bâtissons une Université créatrice de valeur, et pas seulement de valeur ajoutée !
La relation entre la jeunesse et l'université est souvent appréhendée dans un sens unique : c'est l'université qui offre -des formations, des perspectives professionnelles, etc. Et c'est la jeunesse qui reçoit. Et si pour une fois, l'université acceptait de recevoir de la jeunesse ? Il émerge de plus en plus en Afrique une jeunesse africaine créative, engagée, décomplexée, ambitieuse, toutes qualités qui font aujourd'hui plutôt défaut -osons le dire !- à l'université africaine. Et si l'université se mettait à l'écoute de la jeunesse du Continent ? Et si l'université, pour une fois, se mettait elle-même à l'école, pour apprendre des jeunes qui ont tant à donner et à enseigner, mais que l'on ne prend malheureusement pas le cas d'écouter ?
Oui, ensemble, bâtissons une Université qui apprend de sa jeunesse !
L'Université africaine que nous voulons bâtir ensemble se veut donc Concentré des valeurs africaines, Rendez-vous du donner et du recevoir, Fabrique des devenirs, Espace pluriel par la mobilité de ses étudiants, Espace d'anticipation, en quête de sens et d'Humanisme, à l'écoute de la jeunesse. Ainsi, ensemble nous aurons fabriqué le citoyen du XXIe siècle au sein d'une université attractive où aux côtés des Africains, étudiants et enseignants européens, asiatiques, américains, tous ensemble, s'abreuveront à la source de l'Humanité.
Président du Forum de Saint-Louis
LES HOMMES ET LES FEMMES DU PRÉSIDENT TSHISEKEDI
Rdc : Entre pressentis à des postes ou membres de cabinets, le nouveau président pourrait puiser dans son entourage immédiat pour désigner ceux qui seront les hommes et les femmes du Président
La tribune Afrique |
Ibrahima Bayo Jr. |
Publication 24/01/2019
Depuis la proclamation définitive des résultats par la Cour constitutionnelle, le sommeil manque à Félix Tshisekedi. Sous la contestation de son rival Martin Fayulu, englué dans le casse-tête équilibriste de la formation de son gouvernement et de la distribution des maroquins, le cinquième président de la RDC a été officiellement investi ce jeudi 24 janvier au Palais de la Nation. Entre pressentis à des postes ou membres de cabinets, le nouveau président pourrait puiser dans son entourage immédiat pour désigner ceux qui seront les hommes et les femmes du Président.
Dans l'entourage de Félix Tshisekedi, une bonne douzaine de conseillers, d'harangueurs de foule, de compagnons de route pensent déjà à accompagner ses premiers pas en tant que cinquième président de la République démocratique du Congo (RDC).
Si les ministrables devraient être désignés lors des tractations, selon les intérêts des jeux d'alliance ou encore des débauchages au sein de l'opposition, l'armature de ce qui constituera l'équipe de travail du président devrait venir de l'entourage proche. A côté de figures surmédiatisées, voici quelques autres.
Vital Kamerhe, l'allié
Son don est peut-être son opportunisme à choisir le sens de ses alliances politiques. La soixantaine bien entamée, cet économiste figure dans les pronostics pour le perchoir de la nouvelle Assemblée nationale, un piédestal sur lequel Joseph Kabila l'avait déjà placé en 2006. Mais le directeur de campagne de Félix Tshisekedi (un poste qu'il avait occupé pour Joseph Kabila) sait bien que ses ambitions pourraient se fracasser sur le mur de la cohabitation.
Plusieurs fois ministre avec le président sortant dont il a fait partie du sérail politique, le voici pressenti pour occuper un poste à haute responsabilité avec le nouvel entrant. Au profit de celui-ci, le président de l'UNC s'est désisté avant de former une alliance qui a été victorieuse dans les faits. Il attend sans doute un retour de bâton.
Denise Nyakeru, bien plus qu'une Première Dame
Ce 9 janvier 2019, devant leur écran de télévision, le couple Tshisekedi voit sa vie prendre un tournant décisif lorsque Corneille Naanga donne les résultats provisoires de la présidentielle du 30 décembre. Son mari porté à la tête du pays, Denis Nyakeru devient la Première Dame de la RDC.
Cette infirmière de formation, mère des cinq enfants du président, ne devrait pas seulement se cantonner à un rôle de gestionnaire de l'intendance du Palais ou de visite dans des orphelinats ou des pouponnières. Originaire de Bukavu, c'est une passionnée de l'action politique. Au sein de l'UDPS où elle est très écoutée, elle a souvent conseillé son mari sur les grandes décisions après avoir écouté les différents avis. Une doublure de Maman Marthe, la veuve d'Etienne Tshisekedi.
Jean-Marc Kabund-a-Kabund, harangueur de foules
Avec son inévitable torpédo vissé sur la tête, ce jeune cadre de l'UDPS a été adoubé dès 2016 par Etienne Tshisekedi, le père du nouveau président. C'est que ce jeune cadre du parti au pouvoir est un harangueur de foule qui a su convaincre le «Sphinx de Limete».
Président de la fédération de l'UDPS du Haut-Lomami, ce katangais connu pour son bagout a été à l'origine de plusieurs manifestations dans la riche province de l'ex-Katanga, acquise au PPRD de Kabila. Un fait d'armes qui a poussé Félix Tshisekedi à reconduire au Secrétariat général de l'UDPS ce jeune homme de 38 ans, très écouté des militants du parti d'opposition historique. Désormais au pouvoir, il ne serait pas surprenant de le voir dans l'équipe gouvernementale ou le cabinet présidentiel.
Michee Mulumba, la communication chirurgicale
C'est la cheville médiatique de Felix Tshisekedi. Au bout du fil, devant les micros et les caméras des journalistes qui l'assaillent de questions à la moindre actualité concernant son mentor, Michee Mulumba a pris ses aises. Cela tranche avec sa nervosité de débutant lorsqu'en 2011, Felix Tshisekedi décide de lui confier sa campagne à la députation à Mbuji Mayi. Les deux hommes seront désormais inséparables.
Devenu son assistant personnel, Michee veille sur tout ce qui s'écrit, se dit ou se concocte de rumeurs sur son «patron». Sous ses airs de taciturne, ce jeune cadre de stature modeste, est partisan de la communication chirurgicale. Des talents bien utiles au Palais.
Baudouin Mayo, l'allié de mon allié...
Au sein de l'alliance Cap pour le changement (CACH), Baudouin Mayo Mambeke c'est un peu l'homme qui arrive dans les valises de Vital Kamerhe. Volontairement incisif dans son franc-parler, Baudouin Mayo Mambeke tient les rênes de l'Union pour la nation congolaise (UNC) au poste de secrétaire général depuis novembre 2017 après un départ de plusieurs cadres.
Député national du Mont-Amba à Kinshasa, cet avocat de formation, auparavant secrétaire interfédéral de l'UNC à Kinshasa, connait bien les rouages du parti de Vital Kamerhe dont il est proche. Baudouin Mayo connait aussi très bien les visages de l'opposition avec qui il a eu quelques passes d'armes emblématiques. Mais c'est surtout pour ouvrir la porte aux amis de Kamerhe qu'il pourrait rejoindre l'équipe de travail du nouveau président.
Ted Beleshayi, figure de la Génération Tshisekedi
C'est une des figures de la jeune garde 2.0 de l'UDPS. Presque omniprésent sur les réseaux sociaux, partial assumé, ce jeune cadre de la Ligue de la Jeunesse du parti au pouvoir est un mobilisateur sur les plateformes numériques. Mais ce n'est que l'image qui barre l'affiche.
La trentaine, Ted Beleshayi, diplômé en sciences économiques, est aussi un auditeur du secteur minier pour le « Big Four», le cabinet KPMG. Une expérience en finances qui s'éclipse souvent devant son militantisme politique débuté avec une admiration d'Etienne Tshisekedi du temps où il était lycéen. Il pourrait suivre le fils de ce dernier dont il reste proche et qu'il a défendu, sur les réseaux sociaux et dans les médias, contre les premières attaques du camp adverse sur les résultats de la présidentielle. Il incarne le visage de la Génération Tshisekedi, ces jeunes qui ambitionnent de monter avec leur mentor.
Lire aussi : Ces présidents africains (encore au pouvoir) qui ont échappé à un coup d'Etat (2/2)
Monique Kilima Kitoko, Fondation Fatshi
Ses prétentions à la députation nationale du district de Mont-Amba vont en être révisées. Décrite comme la protégée de Jean-Marc Kabund, cette jeune militante de l'UDPS a su se frayer un chemin dans un univers où ne règnent que les hommes.
Candidate malheureuse aux législatives, elle est l'adjointe au Secrétariat nationale de la Communication de l'UDPS. Un poste d'observation pour celle qui a souvent tenu des pancartes lors de manifestations organisées par la formation politique. Très présente sur les réseaux sociaux, elle indique être la présidente de la Fondation Fatshi (le surnom de Felix Tshisekedi), sans mandat officiel, destiné à promouvoir la vision et les actions du président de l'UDPS, devenu le chef de l'Etat
Tema Tabu Eboma, un bodyguard au Palais ?
Beaucoup le voient déjà comme préposé dans la future équipe de sécurité du président, d'autres indiquent que le costume serait trop larges pour les épaules du bordyguard. Tout de suite après son élection comme président de l'UDPS, Felix Tshiskedi a promu Tema Tabu Eboma au poste de responsable de la Sécurité.
Dans les meetings ou les bains de foule, cet homme drapé dans un éternel costume sombre, fraie le chemin à son boss, quand il n'observe pas attentivement les mains et visages de la foule. Un futur chargé de la sécurité présidentielle? Loin de là, les observateurs estiment qu'il lui manque l'expérience des unités d'élite chargées de cette tâche pour tout président congolais. Un autre niveau de responsabilité qui pourrait entraver son enrôlement dans la sécurité du nouveau locataire du Palais.
Roselyne Mbombo, militante dans le virtuel
De son propre aveu, elle devrait renoncer à son statut de réfugiée en Belgique pour regagner la RDC. Lui a-t-on promis un poste officiel ou subalterne à celle que l'on dit être la cousine du nouveau président? Mystère sur la future trajectoire de cette militante essentiellement virtuelle.
Au sein de la diaspora congolaise, cette jeune femme diserte ne passe pas inaperçue dans le web quand il s'agit de l'UDPS. Des commentaires sur les plateformes sociales à la publication d'envolées lyriques sur l'UDPS ou ses personnalités, elle tente de frayer un chemin parmi les voix écoutées du nouveau parti au pouvoir.
LES GROSSES FORTUNES FÉMININES DU CONTINENT
En 2019 encore, Isabel dos Santos et Folorunsho Alakija sont les seules femmes qui y figurent avec des fortunes dont l’évolution dans le temps affiche une tendance baissière
La Tribune Afrique |
Ristel Tchounand |
Publication 24/01/2019
Outre la première marche du podium ou les grands changements, la présence féminine éveille particulièrement la curiosité dans le classement Forbes des milliardaires africains. En 2019 encore, Isabel dos Santos et Folorunsho Alakija sont les seules femmes qui y figurent avec des fortunes dont l’évolution dans le temps affiche une tendance baissière.
Femmes, Africaines et milliardaires ! A 45 ans et 68 ans, l'Angolaise Isabel dos Santos et la Nigériane Folorunsho Alakija sont les seules figures féminines du cercle des milliardaires africains relevé annuellement par Forbes avec des fortunes respectivement estimées au 4 janvier 2019 à 2,3 milliards de dollars et 1,1 milliard de dollars.
Isabel dos Santos, 2ème femme noire la plus riche au monde
Pour la septième année consécutive, Isabel dos Santos est considérée comme la femme la plus riche d'Afrique et la deuxième femme noire la plus riche au monde derrière l'Américaine Oprah Winfrey qui règne sur 2,6 milliards de dollars de dollars en 2019, soit seulement 3 millions de plus que la businesswoman angolaise.
Repérée par le magazine américain en 2012, elle est absente de la sélection des milliardaires noirs publiés en mars, mais apparaît en novembre dans la liste des 40 personnalités les plus riches du Continent. C'est donc en 2013 qu'Isabel dos Santos est explicitement classée parmi les fortunés en milliards de dollars. L'année d'après, ses avoirs grimpent à 3,3 milliards de dollars. Un pic inédit, faisant d'elle la femme noire la plus riche au monde devant l'américaine Oprah Winfrey. Depuis lors, sa fortune tend à reculer, restant toutefois au-dessus des 2 milliards de dollars.
Isabel dos Santos
Sa richesse, Isabel dos Santos la doit aux multiples investissements réalisés dans divers secteurs dans son pays et à l'étranger. En Angola, elle est l'actionnaire majoritaire d'Unitel, le leader de la téléphonie mobile du pays et détient une importante participation dans Banco BIC Angola, l'une des principales banques du pays, sans parler de ses intérêts dans le pétrole, le diamant, les infrastructures et plus récemment dans l'Agrobusiness. Au Portugal, Isabel dos Santos est également impliquée dans diverses entreprises dont la quatrième banque du pays, la Banque portugaise d'investissement BPI, l'opérateur de télévision par câble et de télécommunications NOS, la société pétrolière et gazière Galp Energia ou encore la société énergétique Efacec.
Isabel dos Santos
Fille aînée de l'ex-président angolais José Eduardo Dos Santos, cette mère de quatre enfants s'est retrouvée au cœur de la polémique en 2017 suite à sa nomination -par son père encore en exercice à l'époque- à la tête de la société pétrolière nationale, la Sonangol. L'étau se resserre autour d'elle avec le départ du pouvoir du patriarche en septembre 2017 et l'arrivée de son successeur Joao Lourenço. Avec le nouveau pouvoir de Luanda, Isabel dos Santos se prête alors à un véritable bras de fer suite à la résiliation de ses contrats et au retrait de l'Etat du capital de certaines de ses entreprises comme Efacec au Portugal.
Lors d'un entretien exclusif avec La Tribune Afrique, elle dénonçait des « décisions motivées par des considérations politiques ». Alors que l'emprisonnement en septembre dernier de son frère -Jose Filomeno dos Santos- laissait présager une sombre période pour elle, l'investisseuse angolaise semble depuis tirer son épingle du jeu. Ingénieur de formation, la femme d'affaires a toujours fait prévaloir -face à ses détracteurs- ses compétences et son savoir-faire.
Depuis que la tempête s'est estompée autour d'elle, Isabel dos Santos a fait du partage d'expérience son nouveau cheval de bataille, régulièrement remarquée dans des forums et conférences à travers le monde, comme à l'Africa Summit 2019 organisé par le Parlement européen à Bruxelles début janvier.
Folorunsho Alakija, une baronne du pétrole nigérian
Aux côtés de la businesswoman angolaise, la Nigériane Folorunsho Alakija complète le duo des femmes milliardaires d'Afrique. Baronne du pétrole, la deuxième femme la plus riche d'Afrique -qui entretient également de bons rapports avec les autres milliardaires nigérians (photo)- a fait fortune en devenant, il y a une vingtaine d'années, l'une des premières nigérianes à investir dans ce secteur cœur-battant de l'économie de son pays jusqu'à lors dompté par les multinationales.
Alakija
Cette sexagénaire native d'Ikorodu -dans l'Etat de Lagos- fait ses premiers pas en entreprise dans les années 1970, après une formation en secrétariat au Royaume-Uni. L'International Merchant Bank of Nigeria l'embauche pour assister son directeur général. Avec le temps, la jeune secrétaire gravit les échelons et fini par rejoindre la trésorerie de la banque. En y découvrant le back-office du business, Alakija peaufine son idée de projet d'entreprise personnelle. Passionnée de mode, elle retourne en Grande-Bretagne pour une formation spécialisée et ouvre ensuite son entreprise de design à Lagos. Un an plus tard, elle est sacrée meilleure designer de l'année.
L'aventure pétrolière d'Alakija débute en 1993, lorsqu'elle décroche sa première licence sur un bloc pétrolier de 250 000 hectares, abandonné par de nombreux investisseurs pour la complexité son exploitation. C'est ainsi que naît son entreprise Famfa Oil. Et cet investissement voulu hautement risqué s'avère être le jackpot qui propulsera la femme d'affaires nigériane sur le toit du monde. Plus tard en effet, le bloc se révélera extrêmement prometteur. C'est d'ailleurs grâce à l'évaluation de ce dernier qu'Alakija déclasse un temps en 2012, Oprah Winfrey sur le trône de la femme noire la plus riche du monde. Cependant absente des classements des milliardaires africains de Forbes, l'entrepreneure nigériane y apparaît finalement en 2014 avec une fortune estimée à 2,5 milliards de dollars. Depuis les avoirs de celle qui est également investie dans le secteur nigérian de l'impression tourne autour du milliard de dollars.
Fortune Folorunsho Alakija
Alakija a fait le buzz l'année dernière en finançant le mariage de l'un de ses fils au Royaume-Uni pour près de 5 millions d'euros. Par ailleurs philanthrope engagée, la femme d'affaires nigériane est connue pour ses multiples actions au bénéfice des veuves et orphelins.
Le déroulé de l'année 2019 dira si Folorunsho Alakija sera ou non maintenue dans le classement 2020, elle dont l'évaluation de la fortune n'a jamais aussi basse que cette année avec 1,1 milliard de dollars. Mais sur une estimation conservatrice des cours du pétrole autour des 50 dollars cette année, voire plus, une appréciation de sa fortune ne serait pas étonnante. Pour sa part, Isabel dos Santos semblait menacée suite à ses conflits avec le nouveau gouvernement angolais, mais depuis que les relations semblent apaisées, ses affaires suivent normalement leur cours. 2020 sera-t-elle l'année de nouveaux entrants féminins dans le petit club des milliardaires africains ?
SAINT-LOUIS : GEOMATICA ANNONCE UN DRONE ’’MADE IN SÉNÉGAL’’
Saint-Louis, 24 janv (APS) - Le directeur de Geomatica, Labaly Touré, a annoncé jeudi, à Saint-Louis, la mise en œuvre d’un projet "drone made in Sénégal", spécialisé dans le traitement des zones infectées de moustiques, pour lutter contre le paludisme.
Soulignant qu’il s’agit "d’une proposition technologique au service du développement", il a relevé que le drone permettra aussi de procéder à la cartographie des points d’eau et au traitement des espaces agricoles, par la pulvérisation des périmètres de cultures, pour les protéger contre les dépravateurs des plantes.
M. Touré s’exprimait lors d’une conférence publique sur le thème "Les usages et applications du drone", en présence de spécialistes et d’étudiants de l’université Gaston Berger (UGB).
Selon lui, l’élaboration et la mise en service d’un drone local répondent aux soucis d’une meilleure utilisation de cet appareil de haute technologie dans l’environnement, la santé, l’agriculture mais également le traitement des données prétraitées, en facilitant ainsi la prise de décision géostratégique.
Le directeur de Geomatica, entreprise spécialisée dans les solutions géomatiques, précise que dans le cadre de la santé des populations, pour lutter contre le paludisme, le drone jouera un rôle fondamental, en aspergeant les périmètres infectés pour éliminer les moustiques.
Pour l’agriculture, selon lui, un drone dont la capacité de traitement est de 30 hectares par jour, sera mise en service pour le traitement des cultures, au profit des exploitants agricoles.
Labaly Touré signale par ailleurs que les services de Géomética ont déjà effectué des expérimentations par la mise en place de systèmes d’information sur le foncier territorial, notamment avec la réalisation du plan cadastral rural de la commune de Rosso-Sénégal.
"Un travail est également fait sur le côté de l’environnement, dans le cadre du typha, au niveau du delta du fleuve Sénégal, en vue de suivre à l’aide de drone, l’évolution de cette plante tout au long du fleuve", ajoute-t-il.
Geomatica est une société de droit sénégalais, spécialisée dans la collecte, l’organisation et le traitement des données géo-spatiales à travers des outils de la géomantique (SIG, Télédétection, Cartographie, Drone, GPS, DGPS), avec des applications dans divers domaines, dont l’agriculture, l’élevage, les ressources naturelles, la santé et la pêche.
VIDEO
NE BRÛLEZ PAS CE PAYS !
EXCLUSIF SENEPLUS - Les discours belliqueux dans un contexte pré-électoral surchauffé inquiètent des citoyens qui mettent en garde les acteurs politiques contre les risques de déstabilisation nationale - VIDÉO EN PULAAR
Lamarana Diallo et Youssouf Ba |
Publication 24/01/2019
Après le saccage des permanences de certains leaders politiques, la tension est vive en cette période électorale. La question de la sécurité des populations et celle de la stabilité du pays sont évoquées par plusieurs citoyens. Inquiets de la montée sans précédente du mercure électoral, ces derniers avertissent les différens acteurs.
Voir vidéo en pulaar.
IL FAUT DISSOUDRE TOUTES LES MILICES PRIVÉES
Remédier, de toute urgence, à cette anarchie sécuritaire ramènerait certainement la confiance auprès des populations civiles, légitimement inquiètes, et constituerait un jalon appréciable vers une campagne électorale apaisées - COMMUNIQUÉ DE JAMRA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de Jamra, daté du 24 janvier 2019, condamnant la prolifération des milices privées au Sénégal.
"«Calots bleus», «Marrons du feu», «Soldats de Dieu»... Quelle solution à la prolifération de ces milices privées, sources potentielles de dérapage et de violences politiques ? Désarmer et dissoudre toutes les milices privées existantes semble la mesure la plus urgente, assortie de l'interdiction de la constitution de toutes formes de polices parallèles, pour ne redonner l'exclusivité de la sécurisation des élections qu'aux dépositaires légaux de l'autorité publique, à savoir : la Police, la Gendarmerie, l'Armée.
Seuls corps constitués auxquels la Constitution confère le privilège de l'usage de la force, pour la sauvegarde de l'État de droit et pour que force reste toujours à la Loi. Quant aux brigades d'Agents de sécurité de proximité (ASP), elles pourront être affectées à la surveillance des permanences des candidats, pour prémunir leurs sièges et directoires de campagne contre d’éventuels actes de vandalisme. Prévenir légalement (et non par l'exhibition de gros-bras) toutes dérives préjudiciable à la paix civile, en cette période électorale tendue, devrait être possible, d'autant que la loi n° 78-40 du 6 juillet 1978 (ci-jointe) «interdit formellement l’exercice de toutes activités de police privée. Et soumet à autorisation préalable l’ouverture et l’exploitation de toute entreprise de surveillance, de gardiennage ou d'escorte de biens privés».
Une loi est faite pour être appliquée, et non pour servir de simple décor juridique ! La conséquence de ce laxisme est que des «brigades de sécurité» poussent présentement comme des champignons dans les faubourgs des grandes villes et dans la banlieue. Certaines de ces escouades de nervis, constituées en marge de la loi, entreprennent présentement de monnayer leurs services auprès des formations politiques et coalitions de partis en lice, pour cette présidentielle lourde d'incertitudes ! Remédier, de toute urgence, à cette anarchie sécuritaire ramènerait certainement la confiance auprès des populations civiles, légitimement inquiètes, et constituerait un jalon appréciable vers une campagne électorale apaisées, où l'on privilégierait plutôt la rivalité des idées et des programmes, et non des confrontations de gros-bras, souvent armés !"