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16 septembre 2025
«IL N’Y A AUCUNE DISPOSITION QUI AFFIRME QUE LE RABAT EST SUSPENSIF»
La loi sur le rabat d’arrêt n’est pas explicite. C’est la conviction de Ismaïla Madior Fall lors de la cérémonie de remise de cadeaux organisée par le chanteur Mame Gor Mboup, dimanche, à Rufisque
«Il n’y a aucune disposition dans la loi qui affirme de manière claire que le rabat est suspensif. Ceux qui disent que le rabat est suspensif prennent une position osée, ceux qui disent qu’il ne l’est pas prennent aussi une position osée», a soutenu le ministre de la Justice qui réagissait ainsi sur le cas Khalifa Sall et la polémique autour de la recevabilité de sa candidature à la Présidentielle. Il souligne qu’il y a simplement «un système de renvoi que chacun interprète à sa manière», exhortant les parties au procès à laisser ceux qui sont habilités à dire le droit faire leur travail.
«Dans un Etat de droit ce ne sont pas les avocats encore moins les professeurs ou les journalistes qui disent le droit. Celui qui est habilité à dire le droit au nom du Peuple, c’est le juge. Lorsque maintenant le juge dira le droit, ce droit s’impose à tout le monde. Il est inconcevable dans une République que le droit dit par le juge soit contesté. Sinon on met en péril l’Etat de droit. Je fais confiance à la justice. Donc, il appartient à la justice de donner le sens des dispositions qui sont contenues dans la loi organique sur la Cour suprême», rappelle le Garde des sceaux. Il a par ailleurs salué le parrainage qui va permettre de faire des économies et «priver à certains plaisantins la possibilité d’occuper l’actualité pendant 21 jours». Ismaïla Madior Fall n’a cependant pas exclu une évaluation du parrainage qui est «à son test avec la Présidentielle». Ce, afin d’y apporter les rectificatifs pour le rendre plus performant.
«LA CANDIDATURE DE KHALIFA SALL PEUT BEL ET BIEN ETRE CONTESTEE»
ENTRETIEN AVEC… Pr Babacar Guèye, membre des observateurs de la Société civile au Conseil constitutionnel Affaires Khalifa Sall, Karim Wade, vérification des parrainages…
A une quarantaine de jours de l’élection présidentielle, les sujets politico-juridiques ne manquent pas. Le Pr Babacar Guèye dissèque cette actualité dans cet entretien. Le constitutionnaliste, membre du groupe des 7 observateurs de la Société civile dans le processus de vérification des parrainages, brûle l’arrêté du ministre de l’Intérieur organisant le fonctionnement du controversé logiciel de contrôle des parrains.
Quel bilan tirez-vous, en tant qu’observateur de la Société civile, sur les vérifications des parrainages au sein du Conseil constitutionnel ?
Nous saluons d’abord l’ouverture du Conseil constitutionnel et sa volonté d’aller vers un processus de transparence sur la question électorale. Le Conseil, sur notre demande, a accepté non seulement de mettre sur pied une commission de vérification alors qu’il n’était pas obligé parce que la loi disait simplement cette juridiction le pouvait. Nous avons insisté avec d’autres et finalement le Conseil constitutionnel a accepté de mettre en place cette commission. Mais nous avons poussé le bouchon plus loin en demandant que des observateurs de la Société civile spécialisés dans le droit électoral, dans l’informatique, puissent être admis pour observer le processus de vérification. Le Conseil l’a rejeté dans un premier temps rappelant que ce n’était pas inscrit dans la loi avant de revenir sur sa décision et de désigner 7 parmi nous. Deuxièmement, tous les candidats ont été évalués de la même manière. Il n’y a pas eu de discrimination ni de favoritisme pour quel que candidat que ce soit. Mais la première limite a trait au logiciel dont les paramètres de vérification sont contenus dans l’arrêté du ministre de l’Intérieur. On ne sait pas concrètement comment ce logiciel a été paramétré. Le problème est qu’il a été paramétré sans que l’opposition ne soit consultée. Mais l’opposition n’a pas aussi demandé à savoir. A la veille des opérations, on nous a montré un logiciel à travers un essai. On a vu qu’on pouvait avoir des rejets régularisables et non régularisables. Sur l’écran, tout avait l’air de fonctionner bien.
Justement, vous et l’informaticien de la Société civile, Youssou Daou, aviez déclaré à veille des vérifications que toutes les conditions étaient réunies pour un bon contrôle des parrainages. Est-ce que vous n’aviez pas parlé trop tôt ?
Non. Tout était clair. On a vu comment l’outil allait être déployé pour faire la vérification. Nous avons vu les différents champs avec le nom, les prénoms, le numéro de la carte d’identité, le numéro de la carte d’électeur, la région, etc. Tout nous paraissait bien en place. On nous a montré un outil performant. Mais le paramétrage du logiciel n’a pas fait l’objet de discussions. Donc, on a pris le train en marche. La deuxième insuffisance, c’est qu’il n’y avait pas de référentiel commun à l’ensemble des candidats. Ils sont allés chercher des parrains sans avoir à leur disposition le fichier électoral. Nous avons demandé que le fichier soit remis au candidat. Le directeur de la Daf a répondu que si on leur remettait le fichier, personne n’irait sur le terrain pour collecter des parrains. Malgré tout, je considère que le fichier devait être remis aux candidats. Il y avait trop de cases à remplir. Ce qui fait qu’il suffit de se tromper sur une lettre d’un nom pour que le parrain soit rejeté alors que ce parrain figure dans le fichier. C’est injuste ! Je m’en suis ouvert au Conseil constitutionnel pour revoir cela. Mais le Conseil a dit qu’il n’applique que la loi. Beaucoup de candidats ont perdu de nombreux parrains à cause de ce problème. Je comprends la frustration des candidats de l’opposition. Comme il fallait saisir les noms par voie électronique, forcément il devait y avoir des fautes de frappe.
Mais est-ce que votre réaction n’est pas tardive ?
Mais notre rôle était juste d’observer.
Pourquoi vous n’avez pas relevé ces insuffisances au moment où le processus de vérification se déroulait ?
Les premières choses avaient déjà démarré. Le candidat Macky Sall était déjà passé. C’est nous qui avons demandé que les motifs de rejet soient détaillés parce qu’en vérité, il était prévu de mettre «rejet pour doublon» et «rejet pour autres motifs». Ce qui est frustrant, c’est que nous l’apprenons à la fin.
Est-ce que le logiciel a été fait de telle sorte que des candidats de l’opposition soient écartés ?
Je dirais que c’est l’arrêté organisant le fonctionnement du logiciel qui pose problème. Le logiciel n’applique que ce qui est contenu dans l’arrêté. L’arrêté ministériel est extrêmement sévère et demandait trop aux candidats.
Est-ce que finalement donc, l’arrêté a été fait pour favoriser le candidat Macky Sall ?
Je ne pense pas parce que le candidat Macky Sall a été victime de ce logiciel avec l’invalidation de plus de 4 000 parrains. Mais c’est l’opposition qui a le plus souffert dans cette affaire. Le candidat Macky Sall est passé en premier, donc il n’a pas eu de doublons. Ce n’est pas le cas pour les autres candidats de l’opposition. Donc, l’arrêté du ministre de l’Intérieur a eu un effet meurtrier sur tous les candidats et majoritairement sur l’opposition. Il a causé beaucoup de tort au processus et a finalement remis en cause l’esprit de la loi sur le parrainage.
Etes-vous surpris par le nombre de candidats ?
7 candidats ? Oui je suis surpris parce que je m’attendais à une dizaine voire 20 candidats. Je suis surpris par l’ampleur des dégâts. Quand j’ai vu que 27 ont déposé leur dossier, je me suis dit que les candidats sont allés sur le terrain.
Quelles sont les chances pour que les recours des candidats recalés puissent prospérer ?
Ce ne sera pas facile. Le Conseil va examiner ces recours en se référant au Code électoral et l’arrêté du ministre de l’Intérieur. Mais ce sera difficile de voir ces candidats obtenir gain de cause. Cependant, ne connaissant pas les arguments de droit qu’ils ont développés, je ne pourrais pas me prononcer.
Parmi 7 candidats déclarés qui restent, il y a Khalifa Sall définitivement condamné par la Cour suprême le 3 janvier dernier. Est-ce que le rabat d’arrêt lui permet de se présenter à la Présidentielle ?
Sur cette question, il n’y a pas de débat possible : le rabat d’arrêt suspend la condamnation en matière pénale. Il suffit de consulter les textes qui organisent la Cour suprême pour s’en rendre compte. Dans le cas d’espèce, si Khalifa Sall réunit les autres conditions de participation à l’élection présidentielle, il sera candidat malgré sa condamnation définitive.
Dans le Code électoral, et le Conseil constitutionnel l’a rappelé dans son site, tout candidat peut contester un autre candidat après la publication de la liste. Est-ce que ce ne sera pas une manière pour le pouvoir de tenter de faire invalider la candidature de Khalifa Sall ?
C’est dans l’ordre du possible. Je rappelle que le Président Macky Sall a commis 15 avocats. D’une part, c’est dans une perspective de le défendre ; et d’autre part, il n’est pas impossible que la candidature de Khalifa Sall soit contestée. En 2012, des candidats ont introduit des recours pour contester la candidature de Me Abdoulaye Wade avec des arguments de droit. Donc, la candidature de Khalifa Sall peut bel et bien être contestée. Si le pouvoir veut invalider la candidature de Khalifa Sall, il lui faudra des arguments de droit pour parvenir à cette fin. Mais personnellement, je ne vois pas ce qui pourrait remettre en cause la candidature de Khalifa Sall.
Est-ce que Karim Wade a les mêmes chances que Khalifa Sall concernant sa candidature ?
Pour le cas de Karim Wade, c’est plus compliqué parce que le pouvoir a modifié l’article L57 du Code électoral pour dire que pour être candidat, il faut être électeur. Or, Karim Wade aurait reçu une carte d’identité dans laquelle il est mentionné qu’il n’est pas électeur. S’il n’est pas électeur, je ne vois pas comment il pourrait être candidat. Je ne voudrais pas préjuger de la décision du Conseil constitutionnel, mais pour Karim Wade, ce sera compliqué qu’il puisse être candidat.
Est-ce que n’est pas fait à dessein par le pouvoir pour invalider la candidature de Wade-fils ?
Bien sûr parce que c’est intervenu récemment. C’est évident ! Je crains s’il n’y a pas de discussions avant le scrutin, qu’on aille vers des échauffourées. La Société civile va continuer la médiation pour essayer de réunir les acteurs politiques avant l’élection présidentielle sur les règles du jeu. Nous sommes pour la désignation d’une personnalité neutre pour organiser les élections.
Le Président Sall a prévenu qu’il ne changera pas Aly Ngouille Ndiaye…
D’accord, on va le sensibiliser encore par notre médiation. Il fait la sourde oreille sur la nomination d’une personnalité neutre, mais nous espérons qu’il ne va pas attendre que des troubles éclatent pour enfin le faire.
Une partie de l’opposition agite l’idée d’un boycott. Etes-vous pour ou contre ?
Le boycott est la pire des choses. Je pense qu’il faut aller à cette élection. Si vous n’y allez pas, vous signez votre arrêt de mort politique. Vous serez à l’écart durant tout le mandat de celui qui va gagner. Mais je ne suis pas sûr que toute l’opposition soit d’accord pour un boycott de la Présidentielle. Il faut éviter le boycott et se battre pour une élection transparente.
LE KHALIFE GENERAL DES TIDIANES INVITE LES SENEGALAIS A «CULTIVER ET REPANDRE LA PAIX»
S’exprimant lors de la cérémonie de clôture de la 55ème édition de la Ziarra annuelle dédiée à Thierno Mountaga Daha Tall, Serigne Mbaye Sy Mansour a appelé avec insistance les Sénégalais à «œuvrer» et «cultiver» la paix et à la vivre également.
Le Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, a invité, samedi à Louga, les Sénégalais à «œuvrer, à cultiver et à répandre la paix» pour une élection présidentielle apaisée le 24 février prochain au Sénégal. «Nous sommes dans un monde où chacun prie et souhaite la paix, alors que les attitudes et comportements ne vont pas dans le sens de cette paix. Si tel était le cas, chacun aurait oublié ses besoins et ses intérêts personnels pour la cultiver», a-t-il dit. S’exprimant lors de la cérémonie de clôture de la 55ème édition de la Ziarra annuelle dédiée à Thierno Mountaga Daha Tall, Serigne Mbaye Sy Mansour a appelé avec insistance les Sénégalais à «œuvrer» et «cultiver» la paix et à la vivre également. L’honneur lui a été en effet fait par le Khalife général de la famille omarienne, Thierno Mouhamadou Bachirou Tall, de clore la liste des orateurs et de formuler des prières pour l’assistance. «Je ne suis pas là pour faire de la politique, ni parler de politique, mais je donne mon avis sur la situation du pays et je sais que nous avons besoin de solidarité et de paix, et cette paix nous la partageons. Donc, c’est à nous de travailler pour cette paix», a-t-il dit.
Serigne Mbaye Sy Mansour prévient que «le malheur ne vient jamais seul». «Nous devons revoir nos comportements. Nous allons vers une élection présidentielle, mais cela ne mérite pas qu’on se batte où qu’on sombre dans la violence», a-t-il affirmé. Le guide religieux a rappelé que chacun est libre de voter pour le candidat de son choix, mais sans semer ni répandre la violence. «Il n’y pas personne qui fasse l’unanimité dans le cœur des gens. Il faut refuser de se battre pour qui que ce soit. C’est dans la paix que tout est possible ; même le pardon de Dieu, le jour du jugement dernier, on ne l’obtiendra que par la paix», a-t-il soutenu. «Si personne ne se bat, il n’y aura pas de violence. Chacun est libre d’exercer son droit d’électeur. Le jour du scrutin, après avoir voté, que chacun rentre dans la paix chez lui. Personne ne peut obtenir ce qu’il veut si dans son cœur il n’y a pas la paix», a-t-il déclaré.
Aux fidèles venus assister à la ziarra, il a fait observer que personne ne se bat pour l’islam ou au nom de l’islam alors que, très souvent, on voit tout le temps des gens se battre pour de l’argent, pour une position ou un prestige. Le khalife des Tidianes a par ailleurs prié pour un retour aux valeurs de dignité, de fierté, d’humilité et d’éducation qui, selon lui, sont à la base de toute réussite. Il a prié pour toutes les familles religieuses du pays et appelé à préserver le legs de leurs ascendants et des devanciers de façon générale.
Aps
LE DIAGNOSTIC DU SAMES
Selon Dr Boly Diop et ses camarades, le Sames a suspendu la grève après l’octroi de l’indemnité de représentation médicale, les autres indemnités attendant les résultats de l’étude sur le système de rémunération.
Le Comité exécutif national (Cen) du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a diagnostiqué la situation du système sanitaire du pays ce samedi, lors de sa réunion semestrielle, tenue à la région médicale de Thiès. Un conclave qui leur a permis de rappeler aux autorités que la suspension de leur mot d’ordre de grève n’est en rien assimilable à une abdication. Selon Dr Boly Diop et ses camarades, le Sames a suspendu la grève après l’octroi de l’indemnité de représentation médicale, les autres indemnités attendant les résultats de l’étude sur le système de rémunération. Pour dire, à l’intention du ministre de la Santé et de l’action sociale, «les acquis en matière de gestion concertée des ressources humaines ne sauraient en aucun cas remis en cause». Aussi, à l’instar des autres syndicats, le Sames, selon son secrétaire général, «attend les mesures consécutives à l’étude sur le système de rémunération pour le traitement de ses points de revendication en rapport avec son régime indemnitaire. La retraite à 65 ans des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes et la disponibilité des zones d’aménagement concerté du Lac Rose ne sont toujours pas effectives».
Dr Boly a tenu aussi à appeler «tous les candidats à l’élection présidentielle à s’engager à financer correctement le secteur de la santé en tenant compte des nouvelles ressources du Sénégal pour assurer la sécurité des citoyens». En outre, les syndicalistes ont fustigé avec la dernière énergie «le comportement des directeurs et maires qui refusent de mettre en œuvre la décision du chef de l’Etat en refusant systématiquement l’indemnité de représentation médicale aux agents contractuels de leur circonscription». Une situation des plus regrettables, selon de secrétaire général du Sames, qui estime qu’il y a des dysfonctionnements dans la mise en œuvre en termes d’uniformisation et de matérialisation de ladite décision.
Des dysfonctionnements qui méritent, selon lui, d’être corrigés dans les plus brefs délais. Aussi et s’agissant toujours de la gestion des ressources humaines, notamment les mutations, nominations et la formation continue, le comité regrette que la concertation qui a de tout temps prévalu soit en train d’être remise en question dans les hôpitaux, les districts sanitaires et les régions médicales. Non sans aborder pour s’en désoler les attaques par voie de presse orchestrées par des agents subalternes et des syndicats à l’endroit de leurs camarades médecins chefs de district sanitaire, pour avoir respecté les directives ministérielles dans leur fonction.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
M. SONKO, QUELQU’UN QUI VEUT DEVENIR PRÉSIDENT DU SÉNÉGAL NE DOIT PAS FAIRE ÇA
Sonko, une sorte de «Jérôme Cahuzac», a fait de l’évasion fiscale, car il n’a été contribuable qu’à hauteur de 13 millions 693 mille 939 francs Cfa, constituant les impôts sur ses gains bruts de fonctionnaire
Dans notre chronique du lundi 7 janvier 2019, nous révélions le montage effectué par Ousmane Sonko pour empocher une commission d’un montant de 12 milliards de francs Cfa, représentant 12% d’un pactole de 94,5 milliards de francs Cfa d’indemnisations dues aux ayants droit du Tf 1451/R, qui ont fait l’objet d’une expropriation par l’Etat du Sénégal. Ousmane Sonko nous aura ainsi démontré qu’il n’est pas besoin d’aller dans des paradis fiscaux pour constituer des sociétés-écrans et capter des transactions occultes. L’opération apparaît ni plus ni moins que comme une prise illégale d’intérêts. Le leader de Pastef, candidat déclaré à l’élection présidentielle du 24 février 2019, qui s’était posé en parangon de vertus, a dévoilé ses deux faces opposées de Janus. Ousmane Sonko, acculé, ne peut répondre. Dans un moment d’introspection, Jacques Chirac disait : «On ne peut sans cesse dire n’importe quoi et s’étonner d’être en difficulté.» Alors, Ousmane Sonko a cru pouvoir s’en sortir en lançant la meute de ses «insulteurs» sur les réseaux sociaux. En plus des preuves factuelles déjà produites, je tiens à leur disposition l’enregistrement audio, on ne peut plus révélateur, d’une durée de plus de 2 heures, de la teneur des discussions de Ousmane Sonko avec les héritiers du Tf1451/R.
Le patrimoine déclaré par Ousmane Sonko
Le 8 septembre 2016, Ousmane Sonko prendra sur lui-même de faire une déclaration publique de son patrimoine. L’homme n’était pas tenu de procéder de la sorte, mais son initiative avait été saluée. Elle constituait une rupture et une marque de transparence, une attitude attendue de toute personne qui brigue la magistrature suprême. La publication du patrimoine de Ousmane Sonko avait pu le rendre sympathique aux yeux de personnes attachées aux principes de bonne gouvernance et de transparence dans la vie publique, surtout quand il affirmait avec une sincérité touchante : «J’ai décidé de rendre public mon ‘’patrimoine’’, durement acquis à la sueur de mon front, et déclare sur l’honneur sa conformité à la réalité.»
Dans cet exercice de transparence, Ousmane Sonko révéla ce qui suit : «
1 – je possède une maison, bâtie sur deux étages, sur un terrain de 220 m2, sis à la Cité Keur Gorgui, dans laquelle je vis avec toute ma famille au sens large (17 personnes dont épouses, enfants, frères, sœurs, maman, cousins…).
Cette maison a été acquise en état de construction auprès de la Sicap-Sa, au prix de quarante-huit millions (48 millions) de francs Cfa, à charge pour moi d’en achever l’édification.
Je n’ai fini de payer qu’au mois d’août 2016 et n’ai pas encore muté à mon nom puisqu’à ce jour, la Sicap ne m’a pas encore délivré la mainlevée.
C’est la seule maison que je possède à l’exclusion de toute autre au Sénégal et en dehors.
2- Je possède une voiture de marque Toyota Prado version 2006 (10 ans), achetée en reprise en 2013. C’est le seul véhicule dont je dispose.
3- je suis titulaire de deux comptes bancaires ouverts à la Bicis et au Crédit du Sénégal et qui se présentent à ce jour comme suit :
– Compte Bicis : solde de deux cent quatre-vingt-douze mille sept cent-trente-quatre (292 mille 734) francs Cfa (je n’ai pas tenu compte de deux virements effectués dans les derniers 24h pour un total de 1 million 072 mille 895 F, car je n’en connais pas pour le moment l’origine)
– Compte Crédit du Sénégal : 0 francs
Cette déclaration est conforme à tout point de vue à ma situation.» Pour finir de convaincre, Ousmane Sonko se pavane en soulignant : «Je mets au défi les amuseurs publics de l’APR, avec tous les moyens de l’Etat dont ils disposent, d’apporter la moindre preuve contraire.» Pour ensuite menacer : «A contrario, je suis disposé à publier le patrimoine exorbitant de la plupart d’entre eux (du plus haut placé aux simples fonctionnaires) qu’il soit inscrit à leur nom, ou mis en prête-nom (épouses, enfants, proches, associés…) aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger.» Fermez le ban ! Peut-être qu’ils étaient nombreux à trembler suite à cette sortie…
De nombreux biens que Sonko a oublié de révéler
Il va apparaître très rapidement que Ousmane Sonko a menti dans sa déclaration de patrimoine. En effet, il a occulté qu’il possédait de nombreuses sociétés, notamment de conseils en fiscalité (la fameuse Atlas créée en janvier 2016) et une de transactions immobilières (Aliif créée en mars 2016 avec un cadre financier de la société Eiffage). Mais les libertés que Ousmane Sonko avait prises avec la vérité dans sa déclaration de patrimoine seront mises à nu par ses propres camarades du Syndicat autonome des impôts et domaines (Said), qu’il a dirigé de 2005 à 2014. Ousmane Sonko avait par exemple «oublié» que, lors de la mémorable grève du 23 mai 2008 du Said, qui avait paralysé les services fiscaux et occasionné des pertes de recettes évaluées à plus de 2 milliards de francs Cfa, les responsables du syndicat s’étaient fait calmer avec des attributions de terrains.
Ainsi, le lot numéro 481, détaché du Tf 30 673/Dg, a été attribué à Ousmane Sonko comme «sa part du butin du braquage», se gaussait-on dans les services fiscaux. Ousmane Sonko a érigé sur le site, sis dans le secteur de la Foire de Dakar, un immeuble R+2 constitué de plusieurs appartements en location. Deux experts immobiliers ont, au pif, évalué l’immeuble à quelque 300 millions de francs Cfa. On notera que ce titre de propriété ne figure pas dans la déclaration de patrimoine rendue publique par Ousmane Sonko. Seulement, après avoir lancé sa candidature dans la course à la présidence de la République, Ousmane Sonko chercha à mettre de l’ordre dans ses affaires. Il fera un point d’honneur d’effacer de son patrimoine cet immeuble qui était déjà connu du tout Dakar. Il effectuera une transaction au profit de la dame Astou Guèye, née le 22 septembre 1981 à Saint-Louis. La transaction est attestée par un titre de propriété en date du 2 octobre 2018. Astou Guèye est la fille de l’entrepreneur Falilou Guèye. Tiens ! Celui-là même dont les accointances avec le groupe Tahibou Ndiaye-Ousmane Sonko avaient été étalées devant la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) en 2015 ! Cette vente (?) a fait sourire dans les bureaux de l’Administration fiscale.
Il reste donc que de grandes questions demeurent. Comment le fonctionnaire Ousmane Sonko (2002 à 2016) dont les revenus connus et déclarés auprès des services fiscaux s’élèvent exactement à 86 millions 334 mille 025 francs a t-il pu réaliser de tels investissements sans aucun emprunt bancaire ? Dans le même temps, comme il le dit lui-même, il a acquis auprès de la Sicap son actuelle résidence sise à la cité Keur Gorgui pour un montant de 48 millions de francs Cfa en l’état de gros œuvre. Qui connaît les coûts de construction à Dakar peut bien considérer que Ousmane Sonko a dû dépenser au moins deux fois l’équivalent du prix d’achat afin d’achever les travaux de cette seule et unique villa R+2 qu’il a déclarée dans son patrimoine. On remarquera que le 4 août 2016, donc avant sa déclaration de patrimoine, Ousmane Sonko a signé une décharge référencée E.RFS.02 DFC/SC/SL attestant que «Ousmane Sonko s’est intégralement acquitté à notre comptabilité (Ndlr : Sicap. Sa) du prix de vente hors frais d’acte de la villa n° R17 sise au lotissement Sacré Cœur III Pyrotechnie à distraire du titre foncier de la Sicap Sa pour compter du 27 juillet 2016».
La question demeure récurrente. Comment Ousmane Sonko a-t-il pu, avec ses revenus de fonctionnaire, réaliser cette autre transaction immobilière ? Interpellé sur la provenance des ressources qui lui auraient permis d’acquérir sa villa de Keur Gorgui, Ousmane Sonko a déclaré à l’émission «Talk show» de Pape Cheikh Sylla sur la Sen Tv que c’est grâce au fruit de la vente de son immeuble sis au site de la Foire. Un gros mensonge, car Ousmane Sonko a acquis la villa de Keur Gorgui en 2011, comme l’atteste l’accord signé entre Ousmane Sonko et le directeur général de la Sicap Sa, Ababacar Ndao, le 20 octobre 2011. Mieux, selon un état de droits réels en date du 20 février 2018, la maison construite sur le lot 481 du lotissement de la Foire était encore au nom de Ousmane Sonko. Last but not least, Ousmane Sonko a oublié de déclarer dans son patrimoine un grand verger, sis à Sébikotane et acquis grâce à son ami proche Omar Boudick. Une équipe du journal Le Quotidien s’est rendue à ce verger où Ousmane Sonko avait l’habitude de passer du temps avec de nombreux amis.
Le parti Pastef financé grâce au foncier de l’Etat du Sénégal
On a vu que Ousmane Sonko utilisait son syndicat pour arracher des faveurs et autres avantages. Les libéralités foncières qui ont été régulièrement accordées à Ousmane Sonko et ses camarades du Syndicat autonome des impôts et domaines sont légion. Mieux, lors du procès de Tahibou Ndiaye, ancien directeur des Domaines, le député Diop Sy, très connu dans le business des transactions foncières à Dakar, avait révélé le modus operandi des attributions officières au profit de Ousmane Sonko et de ses amis. Devant la barre de la Cour de répression de l’enrichissant illicite (Crei), Diop Sy, le 10 juin 2015, sur interpellation du Procureur spécial, déclarait : «A chaque fois qu’il y avait un lotissement, un lot de terrains était attribué aux responsables du Syndicat qui les revendaient. La Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod) me donnait des lettres de notification que je complétais avec les noms d’acheteurs que m’indiquaient les syndicalistes. Ainsi, les noms des responsables du Syndicat ne pouvaient apparaître sur les documents.» A sa sortie de l’audience, Diop Sy réitéra ses propos au micro de la RFM et précisera que «rien que sur le lotissement de Almadies 2, plus de 30 terrains étaient attribués à Sonko et ses amis syndicalistes». Jamais Ousmane Sonko, polémiste à souhait, n’avait estimé devoir répondre à ces affirmations de Diop Sy.
La même pratique s’est poursuivie avec le parti Pastef par le truchement de ses vases communicants avec le Said. Les responsables du Said se trouvent être en même temps les principaux responsables du Pastef. Le patron du syndicat Bassirou Diomaye Faye est le numéro 2 de Pastef et son adjoint Biram Soulève Diop est le président des cadres de Pastef. Par exemple, le Said s’est vu offrir un lot de 10 terrains sur le lotissement de Gadaye à Guédiawaye. Les terrains ont été vendus à 15 millions de francs l’unité. Faites le calcul ! Dans le lotissement de la «zone de recasement aéroport de Yoff», Biram Soulèye Diop possédait le lot 184 qu’il a revendu à 43 millions de francs. Deux lots dont celui portant le numéro 812 avaient été à l’origine réservés pour Ousmane Sonko qui les a donnés en cadeau. On peut bien croire que ce recensement est loin d’être exhaustif. La société civile immobilière Aliif est attributaire de la parcelle numéro 808.
Le scandaleux incivisme fiscal de Ousmane Sonko
Le moins qu’on pouvait attendre d’un inspecteur des Impôts est de faire montre d’un civisme fiscal. Or Ousmane Sonko a manifestement pris des libertés avec le Fisc. On a bien vu que ses gains ont largement dépassé ses revenus de fonctionnaire et aucune déclaration fiscale, autre que les impôts retenus à la source sur son salaire, n’a été connue des services fiscaux. Ousmane Sonko, une sorte de «Jérôme Cahuzac», a fait de l’évasion fiscale, car il n’a été contribuable qu’à hauteur de 13 millions 693 mille 939 francs Cfa, constituant les impôts sur ses gains bruts de fonctionnaire, dont le relevé révèle un montant total de 86 millions 334 mille 025 francs. On sait que les fonds communs payés aux agents des services fiscaux sont exonérés de toutes taxes ou impôts, mais il reste que le patrimoine indiqué ci-dessus laisse augurer que Ousmane Sonko a dissimulé une bonne partie de ses revenus au Fisc. Alors, on peut s’interroger sur la valeur du quitus fiscal qu’il aura à déposer dans son dossier de candidature à l’élection présidentielle. Quelqu’un qui s’auto-proclame et revendique être un «monsieur bonne gouvernance», un monsieur propre et un monsieur transparence, ne devrait pas souffrir d’équivoque sur sa situation fiscale. Mesdames, Messieurs les inspecteurs des Impôts, procédez à la vérification de la situation fiscale de Ousmane Sonko comme vous le faites avec chacun d’entre nous autres ! Ousmane Sonko qui clame urbi et orbi gagner avec son cabinet fiscal plus de 10 fois ce qu’il gagnait comme fonctionnaire n’a jamais fait de déclaration fiscale sur de tels revenus encore moins des revenus générés par son autre société Aliif.
L’inspecteur des Impôts Ousmane Sonko a foulé au pied tous les principes et règles éthiques et professionnels attachés à ses augustes fonctions. On se rappelle qu’il n’avait pas hésité, le 4 octobre 2015, quand il était encore fonctionnaire, à utiliser dans son combat politique des informations tirées de ses activités de fonctionnaire. En effet, il avait mis à l’index des incartades que la Sonatel, Petrotim ou même Youssou Ndour auraient commises au regard de la législation fiscale. La démarche de Ousmane Sonko est assimilable à celle d’un médecin qui utilise la situation médicale de son adversaire politique pour chercher à l’atteindre. Le code de déontologie de l’Administration fiscale interdit à tout fonctionnaire de divulguer au public des informations qu’il aura obtenues de par ses fonctions. Ousmane Sonko va-t-il garder le silence jusqu’à quand ? Va-t-il continuer de s’emmurer dans un «silence assourdissant» pour reprendre une formule du président Abdou Diouf ?
CESARE BATTISTI : LA FIN D'UNE CAVALE QUI AURA DURÉ 38 ANS
Condamné pour sa participation à quatre meurtres et expulsé dimanche de Bolivie, il est arrivé lundi pour purger une peine de réclusion à perpétuité, après des décennies de cavale.
Cesare Battisti, ex-activiste d'extrême gauche condamné pour sa participation à quatre meurtres et expulsé dimanche de Bolivie, est arrivé lundi pour purger une peine de réclusion à perpétuité, après des décennies de cavale.
L'avion ramenant en Italie cette figure des "années de plomb" a atterri à 11H36 (10H36 GMT) à l'aéroport romain de Ciampino, sous les objectifs d'une centaine de journalistes accrédités pour l'attendre sur le tarmac.
Agé de 64 ans, M. Battisti est descendu sourire aux lèvres et sans menottes, entouré d'une douzaine de policiers qui l'ont immédiatement emmené, entourés d'un important dispositif de sécurité, en direction de la prison de Rebibbia à Rome.
Le Falcon 900 portant le drapeau italien était parti dimanche de Santa Cruz, dans l'est de la Bolivie, où il avait été arrêté samedi en fin d'après-midi.
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), qui avait endossé pour l'occasion une veste de la police, et son collègue chargé de la Justice, Alfonso Bonafede, étaient présents à l'aéroport.
"Cet infâme qui a passé des années sur les plages au Brésil ou à boire du champagne à Paris, a tué (entre 1978 et 1979) un maréchal (de la police pénitientaire) de 54 ans, un charcutier, un joaillier et un jeune policier de 24 ans. Il doit moisir en prison jusqu'à la fin de ses jours", avait déclaré M. Salvini dimanche soir à la télévision.
"Maintenant, les victimes peuvent reposer en paix", s'est réjoui Alberto Torregiani, fils du joaillier assassiné sous ses yeux quand il avait 15 ans, et lui-même tétraplégique après avoir été blessé lors du drame.
- "CRIMINEL" ET "ARROGANT" -
L'arrestation de M. Battisti a été unanimement saluée en Italie, à droite comme à gauche, en particulier parce que l'ancien chef des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) clame son innocence et n'a jamais exprimé de remords.
"Un criminel et un arrogant", a ainsi commenté Nicola Zingaretti, principal candidat à la présidence du Parti démocrate (PD, centre gauche), tout en réclamant la même fermeté contre les militants fascistes qui donnent de la voix et du poing en Italie ces derniers temps.
Dans un communiqué dans la nuit, le ministre des Affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi, a remercié les autorités boliviennes et brésiliennes pour leur collaboration.
Cesare Battisti avait été condamné une première fois au tournant des années 1980 à 13 ans de prison pour appartenance aux PAC, un groupuscule d'extrême gauche particulièrement actif à la fin des années 1970 et considéré comme "terroriste" par Rome.
Evadé en 1981, il a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour quatre homicides et complicité de meurtres. Après avoir passé près de 15 ans en France -- le président de l'époque François Mitterrand ayant promis de ne pas extrader les anciens militants ayant renoncé à la lutte armée --, il vivait au Brésil depuis 2004.
Il avait refait sa vie dans ce pays où il a un jeune fils mineur de mère brésilienne, une paternité sur laquelle il comptait d'ailleurs pour le protéger légalement d'une extradition du Brésil.
- "IL Y EN A TANT D'AUTRES" -
Le 13 décembre, un juge de la Cour suprême du Brésil avait ordonné son arrestation "en vue d'une extradition". L'acte d'extradition avait été signé le lendemain par le président conservateur Michel Temer, auquel Jair Bolsonaro (extrême droite) a succédé le 1er janvier.
Mais les autorités brésiliennes avaient perdu sa trace. Selon une source gouvernementale bolivienne, il est entré "de manière illégale dans le pays".
Grâce en partie à la géolocalisation de téléphones de proches qu'il a utilisés pour se connecter sur les réseaux sociaux, il a été repéré la semaine dernière à Santa Cruz, où les polices bolivienne et italienne ont préparé son arrestation.
Une vidéo prise par la police italienne peu avant l'arrestation le montre déambulant dans la rue, titubant légèrement, méconnaissable derrière des lunettes noires et portant bouc et moustache. Selon une source proche de l'enquête, son haleine sentait l'alcool.
Il avait demandé le statut de réfugié politique à la Bolivie mais La Paz n'avait pas donné suite à sa requête.
Pour M. Salvini, ce retour d'un ancien adepte de la lutte armée, que des générations d'enquêteurs italiens ont traqué, doit être "le début d'un parcours, parce qu'il y en a tant d'autres qui se promènent en Europe et dans le monde. Des gens condamnés trois ou quatre fois à la perpétuité et qui ont ouvert un restaurant, qui écrivent des livres...".
Le ministre italien a précisé qu'il avait ainsi des noms à réclamer à la France.
LA DOUANE SAUVEE DE JUSTESSE PAR L’IMPORTATION DES PRODUITS PETROLIERS ET ALIMENTAIRES
Ouf ! La Douane a atteint de justesse son objectif de recettes pour 2018 fixé à 700 milliards CFA.
Cette performance inattendue est-elle due au coaching gagnant du ministre de l’Economie et des Finances Amadou Ba ou au professionnalisme des douaniers ? Toujours est-il que les toutes dernières liquidations relatives aux produits pétroliers et alimentaires ont sauvé la douane.
L’Administration des douanes peut se frotter les mains. Et se réjouir d’avoir atteint de justesse son objectif de recettes fixé à 700 milliards de francs en 2018. Au regard des dernières importations (novembre et décembre 2018), force est de constater que les produits pétroliers et alimentaires (sucre, oignon, riz, huile et pomme de terre) ont pu sauver la douane compte tenu des taux de liquidations considérables. Mieux, cette période (celle qui couvre les mois de novembre et décembre) coïncide avec les fêtes de fin d’année où les commerçants ont augmenté le volume de leurs importations de produits alimentaires. Sans oublier la levée de la mesure de gel des importations de l’oignon, l’huile et la pomme de terre. Et surtout, surtout le sucre dont les droits et taxes à l’importation ont beaucoup boosté les recettes douanières et, donc, renfloué les caisses du Trésor public. Contrairement à l’éprouvante année 2017, la douane a réalisé, cette année 2018 qui vient de s’achever, une véritable performance bien qu’elle ait été atteinte dans la souffrance ! Et-ce n’était pas évident de relever un tel défi à cause des mesures d’interdiction de l’importation de certaines denrées de première nécessité. Une interdiction dont la durée a compromis la récolte douanière.
Sans compter les nombreux titres d’exonérations au profit de certains commerçants et hommes d’affaires pour des raisons politiques, ce qui a rendu plus difficile la collecte de recettes par les hommes de l’inspecteur général d’Etat (IGE) Oumar Diallo. D’ailleurs, on se demande comment le Sénégal peut-il avoir ratifié des chartes de libre circulation des marchandises dans l’espace Umoa sans pour autant les respecter pour des raisons de patriotisme économique. En clair, protéger la production locale !
En tout cas, les autorités étatiques ont profité des mois de novembre et décembre pour lever le gel de l’importation des denrées à forte consommation. Certes pour améliorer les recettes douanières, mais aussi pour mettre les consommateurs à l’abri d’une éventuelle pénurie. Quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra que les braves gabelous ont atteint de justesse leur objectif 2018. Le Dg Oumar Diallo peut pousser un ouf de soulagement puisqu’il a réussi sa mission ! Ce qui n’était pas évident…
LES POPULATIONS DES VILLAGES DU NARANG-OUEST ADHERENT A LA DEMARCHE DU GRPC DE ROBERT SAGNA
C’était lors d’un grand forum organisé samedi dans le village de Macouda, situé à moins d’un kilomètre de la frontière gambienne, en présence de milliers de personnes parmi lesquelles des combattants du Mfdc Mouvement des forces démocratiques de Casamanc
Jean Diatta (Correspondant permanent à Ziguinchor) |
Publication 14/01/2019
Les populations du Narang-ouest, un terroir qui regroupe une dizaine de villages situés le long de la frontière gambienne, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Ziguinchor, se disent prêtes à accompagner et soutenir les initiatives de paix du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), dirigé par Robert Sagna. Elles ont notamment souscrit leur adhésion à la démarche du GRPC qui consiste à bâtir la paix en Casamance à partir des villages en s’appuyant sur les populations qui sont les parents directs des porteurs d’armes, présents dans le maquis. C’était lors d’un grand forum organisé samedi dans le village de Macouda, situé à moins d’un kilomètre de la frontière gambienne, en présence de milliers de personnes parmi lesquelles des combattants du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de Casamance).
Un forum qui a été présidé par Robert Sagna qui était à la tête d’une forte délégation composée, entre autres, de l’ancien ministre Youba Sambou, de la députée de Ziguinchor Rama Diatta, des professeurs Nouha Cissé et Ibrahima Ama Diémé, de Yaya Mané et de Atab Bodian, tous membres du GRPC. Selon Lamine Diatta, qui parlait au nom du collectif des chefs de village de la zone, les populations du Narang-ouest saluent et approuvent totalement la démarche inventée par le GRPC en vue de ramener la paix en Casamance. Il assure que tous les chefs de village, les imams, les notables et leschefstraditionnelssont dans une dynamique de servir d’appuis pour parler et convaincre les combattants du Mfdc de leur zone de déposer les armes et de prendre langue avec le gouvernement par le biais de Robert Sagna et ses lieutenants pour trouver une solution pacifique à la crise. ‘’Nous adhérons à cette démarche du RGPC pour que la paix soit installée à partir des villages avec la participation des populations. Nous tenons à rassurer Robert Sagna et son équipe, qu’ils sachent que nous allons apporter notre collaboration pour que leur démarche puisse permettre de ramener la paix. Nous sommes prêts aujourd’hui pour que nos frères et fils qui sont de l’autre côté (Ndlr, dans la forêt) acceptent de déposer leurs armes et de revenir au village. Nous n’avons même pas attendu ce forum pour nous lancer dans ce travail qui n’est certes pas facile mais peut être réussi.
Dès que les responsables du GRPC nous ont expliqué la démarche qu’ils ont préconisée pour apporter la paix à la Casamance, nous nous sommes mis tout de suite au travail pour essayer d’avoir des résultats parce que nous avons besoin de cette paix afin de pouvoir développer notre zone. Donc, nous avons anticipé ce travail bien avant la tenue de ce forum qui, nous l’espérons, sera un déclic pour la paix dans toute notre zone et au-delà dans tous les villages de l’arrondissement de Diouloulou qui ont tous payé un lourd tribut avec ce conflit de la Casamance’’, a assuré Lamine Diatta, le porte-parole des villages du Narang ouest. A l’en croire, le contact est déjà établi avec les combattants de leur zone et que le dialogue est déjà en cours.
Le contact établi avec les combattants
‘’Nous sommes déjà en contact avec les combattants originaires de notre zone parce que ce sont nos fils, nos frères et certains sont nos élèves. Donc nous y sommes, nous sommes en train de négocier avec nos fils qui sont dans la rébellion et Dieu merci beaucoup d’entre eux ont commencé à comprendre et à venir vers nous. Donc les fruits commencent à tomber, vous avez vu vous-même tout à l’heure ce combattant qui est venu témoigner publiquement par rapport à sa nouvelle position. Avant, nous n’osions jamais aller vers eux mais aujourd’hui, nous avons l’audace de les approcher et de vivre avec eux. Depuis l’année dernière, les choses évoluent positivement et nous sommes très optimistes pour la suite. A force de dialoguer, de parler avec les combattants, ils nous comprennent. Nous allons poursuivre ce travail, surtout que la communication que nous utilisons quand on leur parle semble bien les convaincre. S’il y a une bonne communication, il devrait être facile de régler les choses’’, a encore ajouté Lamine Diatta. ‘’Quand on les rencontre, on essaie de les sensibiliser pour leur dire que cette Casamance nous appartient à nous tous. Donc, nous avons tous intérêt qu’elle retrouve la paix et qu’elle se tourne vers le développement pour le grand bonheur de ses fils’’, a expliqué en conclusion le porte-parole des chefs de villages du Narang ouest. Même assurance chez Abdoulaye Badji, le maire de Kataba, commune dont dépend le Narang-ouest qui assure que les populations de la zone ont adopté, sans réserve, cette approche de Robert Sagna et ses collaborateurs.
Certes, dit-il, nous ne pouvons pas forcer nos fils combattants à déposer les armes mais nous ferons tout ce qui est possible pour les y convaincre. ‘’Nous avons pri sla position d’apporter notre collaboration pour que l’idée du ministre d’Etat Robert Sagna et son groupe puisse se concrétiser afin qu’on puisse avoir une paix définitive. Nous adhérons parfaitement à cette démarche. Nous ne pouvons pas pousser les combattants, bien qu’ils soient originaires de chez nous et soient nos fils ou frères, mais nous sommes prêts à négocier avec eux afin qu’ils acceptent de le faire et d’ouvrir un dialogue avec l’Etat car c’est par le dialogue qu’on peut finir ce conflit. Nous avons même commencé à les rencontrer et d’évoquer le sujet parce que nous avons besoin de cette paix pour mettre fin à nos souffrances. Cette zone était complétement désertée à cause du conflit vers 2001, donc nous faisons partie des populations qui ont été le plus victimes de cette guerre en Casamance’’, a confié Abdoulaye Badji. Il faut noter que ce forum a été marqué par la présence d’un groupe de combattants du Mfdc ayant des bases dans la zone. Ces combattants étaient venus spécialement pour rencontre Robert Sagna et son GRPC.
La rencontre s’est tenue à huis-clos, donc loin des micros et des oreilles de la presse. Mais si l’on en croit des sources y ayant pris part, les maquisards se sont engagés à déposer leurs armes et à ouvrir un dialogue avec le gouvernement dans un cadre unitaire de Atika, leur branche armée qui est actuellement très divisée.
LA RETENTION, MAIS QUELLE RETENTION DE CARTES D’ELECTEURS ?
Sur les 6.050.075 cartes issues de la refonte du fichier électoral, autrement dit les cartes ayant servi aux élections législatives de 2017 plus celles qui n’avaient pas pu être produites à l’époque et l’ont été depuis lors, les 5.883.620 ont été retirées
Au moment où ces lignes seront lues, plus que 41 jours sépareront les Sénégalais de la « mère des batailles » version élection présidentielle. Autant dire que les « happy few » qui auront eu la chance de passer le double filtre du Conseil constitutionnel (celui du parrainage et celui des critères juridiques, administratifs et financiers requis) s’apprêtent à emprunter la dernière ligne droite.
Celle qui mène aux urnes. Et si, pour l’essentiel, l’opposition a laissé beaucoup de cadavres sur le champ de bataille des parrainages — 20 candidats éliminés sur 26, le 27ème étant le président sortant ! —, tout n’est cependant pas perdu pour elle à condition, bien sûr, de mettre toutes les chances de son côté. En termes de programmes alternatifs crédibles susceptibles de séduire les électeurs, bien sûr, mais aussi de regroupements, les recalés devant avoir l’esprit de dépassement et l’intelligence de rallier les autres candidats de leur camp qui auront été proclamés définitivement aptes à briguer les suffrages de nos compatriotes. En termes, surtout, de mobilisation de l’électorat pour l’emmener à aller retirer ses cartes d’électeurs et à aller voter le 24 février prochain. Or, à ce niveau, le discours qui est tenu ne correspond pas exactement à la réalité. Il a même des accents de défaitisme quand on entend parler de l’existence de deux ou trois fichiers ou encore de « rétention » de cartes d’électeurs. C’est justement cette dernière question qui nous intéresse ici. En effet, les informations de première main dont nous disposons montrent qu’en réalité, il n’y a point de rétention et que, au contraire, les électeurs ont retiré massivement leurs cartes. Jugez-en : sur les 6.050.075 cartes issues de la refonte du fichier électoral, autrement dit les cartes ayant servi aux élections législatives de 2017 plus celles qui n’avaient pas pu être produites à l’époque et l’ont été depuis lors, les 5.883.620 ont été retirées à la date du 04 janvier dernier. Soit un pourcentage de 97,25 % !
A l’heure actuelle, sur ces cartes issues de la refonte, il ne reste plus que 166.455 qui n’ont pas encore été retirées par leurs propriétaires. Lesquels ont jusqu’à la veille du scrutin pour le faire. Encore que ce soit une mauvaise habitude d’attendre le dernier moment pour se lancer à la recherche de sa précieuse arme électorale. Avec un taux de retrait de 97,25 % — et donc 2,75 % de cartes restantes—on ne peut pas précisément parler de « rétention ». Ou bien alors les mots n’ont plus le même sens selon que l’on soit de l’opposition, de la majorité présidentielle ou de l’administration électorale !
Le pas de tortue des cartes issues de la révision exceptionnelle
En fait, là où les choses avancent plus que lentement, c’est au niveau des cartes issues de la révision exceptionnelle des listes électorales. Là, on ne peut pas dire, effectivement, que les citoyens se pressent dans les centres de distribution pour récupérer leurs documents. Sur les 432.772 cartes issues de cette révision et effectivement produites, en effet, seules 227.323 ont été récupérées, soit à peine une carte sur deux puisque le taux de retrait s’établissait à 54,73 % le 04 janvier de cette année. En tout, 188.057 cartes — soit 45,27 % — dorment encore dans les sous-préfectures et 10 commissariats de police de Dakar ainsi que ceux des chefs lieux de région en attendant de descendre à un échelon administratif inférieur. L’objectif visé est en effet de rapprocher le plus possible ces cartes de leurs propriétaires. Lesquels ont la possibilité de se faire éditer des duplicatas au cas où ils auraient perdu leurs cartes ou de faire rectifier les données erronées qui se trouveraient dessus en cas d’erreurs matérielles. Ils peuvent s’adresser à cette fin au centre d’appels de la Direction de l’Automatisation des fichiers (DAF) ou, pour certains, au commissariat de police de leur lieu de résidence.
Attention : ces chiffres n’incluent pas les 69.574 cartes, concernant des inscriptions nouvelles et des rééditions, produites à ou pour l’étranger. Cela dit, il reste que, si ces dispositions prises par l’administration pour mettre les cartes d’électeurs à la disposition des citoyens inscrits sur les listes électorales sont une bonne chose qui mérite d’être saluée, les élections sont aussi, et plus que tout sans doute, l’affaire des partis et des candidats. Lesquels doivent quand même faire l’effort de mobiliser leurs militants ou électeurs potentiels afin qu’ils aillent récupérer leurs cartes et les aider à les retrouver au cas où ils ne sauraient pas où aller les chercher. Ce qui suppose un travail de sensibilisation. Les candidats retenus devront par dessus tout engager la bataille des programmes et des idées afin de convaincre la grande masse des électeurs indécis, lesquels font souvent basculer les résultats en faveur d’un candidat ou d’un autre.
De ce point de vue, à l’heure où le président sortant, Macky Sall, ne cesse d’égrener — et de nous tympaniser avec ! — un bilan qu’il juge « excellent » pour ne pas dire « éblouissant », il ne serait pas mauvais que les candidats qui vont croiser le fer avec lui non seulement pointent à l’intention de nos compatriotes les faiblesses de son bilan mais encore nous disent ce qu’ils comptent faire pour les Sénégalais dans l’éventualité où ils seraient élus ! Ce qui suppose de déserter les plateaux de télévisions et les studios des radios pour enfin battre campagne dans le pays profond. Et cesser par conséquent de nous rebattre les oreilles des antiennes éculées comme le double voire triple fichier électoral ou encore… la rétention des cartes d’électeurs par l’Administration !
ZIMBABWE : HAUSSE DES PRIX DU PÉTROLE
Des manifestations ont éclaté lundi dans les deux principales villes du Zimbabwe, la capitale Harare et Bulawayo (sud) pour protester contre la forte hausse des prix de l’essence décrétée par le gouvernement.
Des manifestations qui interviennent après l’annonce samedi soir par le président Emmerson Mnangagwa du doublement des prix des carburants pour tenter d’enrayer sa plus grave pénurie de pétrole dans le pays depuis dix ans.
Une mesure qui a suscité de vives protestations dans tout le pays et la principale centrale syndicale du pays appelé la population à une grève de trois jours.
Des barricades ont été érigées lundi matin dans plusieurs quartiers de Harare, ont rapporté des témoins.
“C’est très tendu depuis ce matin” dans le quartier d’Epworth, a déclaré un de ses habitants, Nhamo Tembo. “Les routes sont barrées par de grosses pierres et des gens en colère empêchent les bus de passer. Les gens sont coincés”.
À Bulawayo, des manifestants bloquaient également la circulation vers le centre-ville avec des barrages de pierres et de pneus enflammés.
L‘économie du Zimbabwe est sortie exsangue du règne autoritaire de trente-sept ans de Robert Mugabe, contraint à la démission fin 2017 par un coup de force de l’armée.
Son successeur Emmerson Mnangagwa promet depuis de relancer l‘économie, jusque-là sans résultat.
Le pays souffre notamment d’un manque criant de liquidités en dollars américains. Pour y remédier, le gouvernement avait introduit en 2016 des “bonds notes”, des sortes d’obligations d’une même valeur que les billets verts.
Mais, faute de la confiance des opérateurs, leur valeur a baissé et l’opération a échoué. Au marché noir, ils s‘échangent actuellement à un taux d’environ trois pour un dollar.
Victimes de l’inflation, de la dépréciation des “bond notes” et des pénuries, les médecins et les enseignants se sont mis en grève ces dernières semaines, notamment pour exiger le paiement de leurs salaires en dollars américains.
Confronté à cette agitation sociale, le gouvernement a dénoncé lundi un “plan délibéré visant à saper l’ordre constitutionnel” et assuré qu’il “répondra de façon approprié (…) à ceux qui conspirent pour saboter la paix”.