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18 septembre 2025
PAR MEDHI BA
QUAND LES MÉDIAS LISENT DANS LES CAURIS, LA DATE DU RETOUR DE KARIM WADE
Il est un autre sport national au Sénégal que la lutte avec frappe : la prédiction compulsive quant à la date du retour à Dakar de Karim Wade, le candidat à la présidentielle du principal parti d’opposition
Au Sénégal, on n’a pas de sondages politiques mais on a les cauris. Ces petits coquillages, dont la légende prétend qu’ils proviennent des îles Maldives et auraient été importés sur les côtes orientales du continent, avant de se frayer un chemin jusqu’à la presqu’île du Cap Vert, y servent de support à la divination – comme, ailleurs, les tarots ou le marc de café. Pratiqué majoritairement par les femmes, l’art des cauris permet à la voyante, sur la base d’un jet de coquillages semblable à un jet de dés, de prédire l’avenir à son interlocuteur.
Or, s’il est un secret que chacun, à Dakar, aimerait percer – outre les estimations du premier tour de la présidentielle, en l’absence d’enquêtes d’opinion, interdites par la loi – , c’est bien celui-ci : à quelle date Karim Wade remettra-t-il le pied au Sénégal ? Escamoté en pleine nuit de la prison dakaroise de Rebeuss pour gagner le Qatar, en juin 2016, le fils de l’ancien président sénégalais reste mutique depuis deux ans et demi sur cette échéance cruciale, alors même qu’il entend défier dans les urnes, en février, le président Macky Sall.
Prédictions hasardeuses
Adepte du secret et du « off the record », Karim Wade n’a en effet jamais livré, depuis son départ en exil, la moindre indication précise sur la date de son retour. La nature ayant horreur du vide, les quotidiens et sites Internet sénégalais se livrent donc, depuis plus de deux ans, à des prédictions hasardeuses.
Dernier en date à se jeter à l’eau, le 24 décembre, un quotidien local se montrait catégorique : « Le président de la coalition “Karim Président 2019” est attendu à Dakar mercredi [26 décembre]. Nos sources, qui sont formelles, nous signalent qu’il a quitté la capitale française pour un point de chute tenu pour le moment secret. »
Le 18 décembre déjà, le même journal livrait à ses lecteurs une « exclu » valant son pesant d’arachides : « Karim Wade a quitté Doha pour Versailles, où il réside au moins depuis vendredi [14 décembre] ». Plus étonnant, poursuivait-il : à Paris, « [Karim Wade] aurait, de source sûre, rencontré le président Macky Sall ce lundi [17 décembre] dans l’après-midi. Même si rien n’a filtré de leur rencontre, il est clair qu’il s’agit de négociations liées à son retour à Dakar… »
Le quotidien cité ici est loin de représenter une exception : à la grande loterie où l’on mise sur la date du retour de Karim Wade, chacun ou presque a eu l’occasion de parier un jour, à ses risques et périls, comme le montre ce florilège.
Dès juillet 2016, un site Internet se référait déjà à « certaines sources dignes de foi qui jurent, la main sur le cœur, que le pape du Sopi [Abdoulaye Wade] pourrait bien devancer Karim Wade à Dakar ». À l’époque, la date est encore floue… Mais en décembre 2016, un site saint-louisien entrevoit l’avenir de manière plus nette, après l’avoir lu lui-même dans les cauris d’une autre publication : « Le candidat du PDS, Karim Wade, est attendu, dimanche 15 janvier [2017], à Dakar. […] La décision du retour de Wade fils a été prise ce dimanche 25 décembre, lors d’un conclave de 48 heures avec l’ancien président Abdoulaye Wade, qui est à Dubaï depuis plus de cinq jours. »
Dernière ligne droite
Pourtant, le 15 janvier suivant, toujours pas de Karim en vue au pays de la Teranga… Qu’à cela ne tienne ! En mars 2017, un autre site web rend compte de la prophétie livrée, dans une célèbre émission radio, par un cador du PDS : « [Karim] m’a dit au téléphone qu’il sera là quand nous arriverons dans la dernière ligne droite des élections législatives [prévues le 30 juillet suivant], et qu’il participera à la campagne. La dernière ligne droite des élections législatives, c’est, pour lui, les trois mois qui précèdent la tenue des élections. »
Alhamdoulilah ! Karim Wade ne saurait tarder, se disent alors ses partisans – et les journalistes. Tous en seront pour leurs frais. En septembre de la même année, un confrère online convoque jusqu’aux mânes d’un ancien ministre d’Abdoulaye Wade, qui lui livre une énième « révélation » : « Karim Wade sera à Dakar en juin 2018 ». L’échéance approcherait-elle ?
Ses bagages atterrissent… mais pas lui !
La présidentielle, elle, se rapproche à grands pas. Le 8 septembre 2018, le même site se montre à nouveau sûr de son fait : « Le candidat déclaré du PDS, Karim Wade, est attendu en novembre à Dakar. Cette information vient des militants libéraux de la diaspora, qui se disent, cette fois-ci, »catégoriques » sur son retour. » L’information est détaillée par un autre portail : « Karim Meïssa Wade et son père Gorgui Wade seront à Dakar dans la nuit du dimanche 18 novembre. Ce sera la veille [paradoxalement, pour ces talibés mourides revendiqués] du Gamou de Tivaouane. »
Puisque Karim tarde à rentrer, les oracles improvisés ont alors une idée de génie : à défaut de faire revenir au pays, par incantations interposées, le candidat du PDS, commençons par ses bagages ! Mi-novembre, un quotidien annonce donc en exclusivité qu’un vol de la compagnie Emirates a déchargé à l’Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), à proximité de Dakar, les valises et autres malles d’un Karim Wade qui ne saurait tarder à les y rejoindre. Un convoi qui ne constituerait, selon ces sources, que « le premier lot des bagages lourds du fils de l’ancien Président », lesquels auraient été déposés dans la maison familiale du Point E.
Encore raté ! Novembre tire sa révérence sans que Karim Meïssa Wade montre le bout de son nez. Un nouvel oracle sort alors de son silence pour livrer la date que tout le monde, au Sénégal, attend : « Karim Wade annoncé à Dakar le 11 décembre prochain », titre-t-il.
Moralité : lui seul connaît la date…
La leçon à tirer de cette logorrhée prédictive n’est guère difficile à énoncer. Depuis deux ans et demi, malgré de multiples assurances formulées par le « syndicat des proches – anonymes ou non – de Karim Wade », il semble clair que nul ne connaît la date de son retour au Sénégal, à part lui-même.
D’où cette double prédiction qui évitera à JA, on l’espère, un camouflet brutal début 2019 : Karim Wade reviendra un jour prochain au Sénégal. Et ce jour-là, les médias l’apprendront vraisemblablement après son atterrissage, et non avant.
L'ACTUALITÉ POLITIQUE EN 2018
L’adoption du projet de loi sur le parrainage et la révocation de Khalifa Sall à la mairie de Dakar ont, surtout, marqué l’actualité politique sénégalaise au cours de l’année qui s'achève
Apanews |
Oumou Khary Fall |
Publication 27/12/2018
Très controversée, cette loi est passée comme lettre à la poste car, adoptée sans débats par les 120 députés de la mouvance présidentielle le 19 avril 2018. Les députés de l’opposition avaient, quant à eux, décidé de bouder la séance et d’organiser des manifestations dans la capitale sénégalaise pour dénoncer la loi.
Avec cette loi sur le parrainage, tout candidat à la présidentielle doit obligatoirement recueillir au minimum 0,8% de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral et cela dans au moins sept régions pour pouvoir valider sa candidature à l’élection présidentielle.
Une centaine de partis politiques et de coalitions de partis ont par la suite récupéré les fiches de parrainage en support papier et électronique auprès de la Direction générale des élections (DGE), et se sont lancés dans la collecte des parrains. Une opération qui a officiellement pris fin le 10 décembre dernier.
Le dépôt des dossiers de candidatures a, elle, déjà débuté le 11 décembre au Conseil constitutionnel pour s’achever le 26 décembre. Le Conseil constitutionnel va dévoiler le 19 Janvier prochain la liste des candidats retenus pour briguer le suffrage des Sénégalais.
L’année 2018 a aussi été marquée par la révocation du maire de la capitale sénégalaise, Khalifa Ababacar Sall. « Monsieur Khalifa Ababacar Sall est révoqué de ses fonctions de maire de la ville de Dakar », pouvait-on lire dans un décret signé par le chef de l’Etat Macky Sall.
Ce dernier s’est basé notamment sur la loi portant Code général des collectivités territoriales, l’arrêt de la Cour d’appel statuant en matière correctionnelle en date du 30 août 2018 et sur le rapport du ministre de la Gouvernance territoriale, du développement et de l’aménagement du territoire pour relever l’édile de Dakar de ses fonctions.
La Cour d'appel de Dakar avait confirmé le jugement de première instance condamnant Khalifa Sall à 5 ans de prison ferme, et corsé l’amende de 5 millions de FCFA à 1,8 milliard FCFA dans l'affaire dite de la caisse d'avance de la mairie de Dakar.
Ce feuilleton « politico-judiciaire » décrié par beaucoup de juristes pour « non-respect de la procédure » continue de défrayer la chronique au Sénégal. Parallèlement le procès de Khalifa Sall se poursuit en cassation et il connaitra son sort le 3 janvier prochain.
Les bagarres entre députés de l’opposition et ceux du pouvoir à l’hémicycle lors de l’examen du projet de loi portant révision du Code électoral ont contribué à envenimer la forte tension notée dans la vie politique sénégalaise en 2018.
LE DOCUMENT DE LA JUSTICE AMERICAINE QUI BLANCHIT CHEIKH TIDIANE GADIO ET INCULPE PATRICK HO
Cheikh Tidiane Gadio, qui n’a fait que relier Ho au Président Idriss Deby du Tchad, est blanchi de tout soupçon par ce document qui émane du Département de la Justice (Bureau du procureur américain, District sud de New York)
Serigne Saliou GUEYE (avec le Bureau des Affaires publiques du US-DOJ) |
Publication 27/12/2018
Selon un document diffusé le mercredi 5 décembre par le Département américain de la Justice, Patrick Ho, ancien responsable d’une organisation soutenue par le conglomérat chinois de l’énergie, est reconnu coupable d’infractions de corruption internationale et de blanchiment d’argent. Ho projetait de corrompre le président du Tchad, le président et le ministre des Affaires étrangères de l’Ouganda. Quant à Ho, reconnu coupable de sept chefs d’inculpation, il risque 61 ans de prison.
Selon un document du Bureau des affaires publiques du département de la Justice américain, un jury fédéral à New York a inculpé Chi Ping Patrick Ho, le chef d’une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Hong Kong et en Virginie, sous sept chefs d’accusation pour sa participation à un projet pluriannuel de plusieurs millions de dollars visant à corrompre des hauts fonctionnaires du Tchad et de l’Ouganda en échange d’avantages commerciaux en faveur d’une société pétrolière et gazière chinoise. En effet, Geoffrey S. Berman, procureur américain du district sud de New York, et le procureur général adjoint Brian A. Benczkowski de la division criminelle du ministère de la Justice ont annoncé que Chi Ping Patrick Ho, « Patrick C.P. Ho alias He Zhiping », a été reconnu coupable à l’issue d’un procès devant jury devant le juge de district américain Loretta A. Preska d’avoir participé à un stratagème de plusieurs millions de dollars visant à soudoyer des hauts responsables tchadiens et ougandais en échange d’avantages commerciaux pour CEFC China Energy Company Limited (« CEFC Chine »). Le procureur américain à Manhattan, Geoffrey S. Berman, a déclaré : «Patrick Ho est maintenant reconnu coupable d’avoir payé des millions de dollars en pots-de-vin à des dirigeants étrangers au Tchad et en Ouganda, dans le cadre de ses efforts visant à garantir de manière corrompue des avantages commerciaux injustes pour une entreprise énergétique chinoise valant plusieurs milliards de dollars…» Procureur général adjoint, Brian A. Benczkowski a renchéri : «Patrick Ho a versé des millions de dollars en pots-de-vin aux dirigeants de deux pays africains pour obtenir des contrats avec un conglomérat chinois. La condamnation au procès d’aujourd’hui montre la détermination de la division criminelle à poursuivre en justice ceux qui cherchent à utiliser notre système financier pour garantir des avantages en matière de concurrence déloyale par le biais de la corruption et de la corruption.» Par conséquent, Ho a été reconnu coupable d’infractions à la loi sur les pratiques de corruption à l’étranger (FCPA), de blanchiment international de capitaux et de complot en vue de les commettre. Ho doit être condamné devant la juge Preska le 14 mars 2019 à 14h GMT
Vue d’ensemble de l’affaire de corruption concernant Patrick Ho
Selon l’acte d’accusation, voici les éléments de preuve présentés au procès et d’autres procédures publiques dans l’affaire : Ho a participé à deux projets de corruption visant à payer les hauts responsables du Tchad et de l’Ouganda en échange d’avantages commerciaux pour CEFC China, un conglomérat de plusieurs milliards de dollars basé à Shanghai et opérant au niveau international dans plusieurs secteurs, notamment le pétrole, le gaz et les banques. Ho, dirigeant d’une organisation non gouvernementale basée à Hong Kong et à Arlington, en Virginie, au Comité du Fonds pour l’énergie en Chine (l ‘« ONG CEFC »), qui jouissait d’un « statut consultatif spécial » auprès des Nations Unies. («ONU») Conseil économique et social. L’ONG CEFC a été financée par CEFC China. Dans le premier programme (le « régime du Tchad »), Ho, au nom du CEFC Chine, a offert à Idriss Déby, président du Tchad, un pot de-vin en espèces caché dans des boîtes-cadeaux, dans le but d’obtenir de précieux droits pétroliers du gouvernement tchadien. Dans le deuxième schéma (le « système ougandais»), Ho a fait verser un pot-de-vin de 500 000 dollars, par l’intermédiaire d’une banque située à New York, dans un compte désigné par Sam Kutesa, ministre des Affaires étrangères de l’Ouganda. Ho a également projeté de verser un pot-de-vin de 500 000 dollars à Yoweri Museveni, le Président de l’Ouganda, et a proposé de fournir à Kutesa et Museveni des avantages supplémentaires en matière de corruption en « s’associant » à eux dans le cadre de projets conjoints en Ouganda.
Le programme destiné au régime du Tchad
Le programme pour le Tchad a été mis en place vers le mois de septembre 2014 lorsque Ho a pris l’avion pour se rendre à New York, New York, pour assister à l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies. À ce moment-là, le CEFC Chine travaillait à étendre ses opérations au Tchad et souhaitait rencontrer le président Deby le plus rapidement possible. Grâce à une connexion, Ho a rencontré Cheikh Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, qui entretenait des relations personnelles avec le président Deby. Ho et Gadio se sont rencontrés dans la suite du CEFC Chine à la Trump World Tower, dans le centre-ville de Manhattan, où il a fait appel à Gadio pour aider le CEFC Chine à entrer en contact avec le président Deby. Gadio a relié Ho et CEFC China au président Deby. Lors d’une première réunion au Tchad en novembre 2014, le président Deby a décrit aux dirigeants de Ho et de CEFC Chine certains droits pétroliers lucratifs que le CEFC Chine pouvait acquérir. À la suite de cette réunion, Gadio a conseillé à Ho et à CEFC China d’envoyer une équipe technique au Tchad pour enquêter sur les droits pétroliers et faire une offre au président Deby. Au lieu de cela, Ho a insisté pour une deuxième réunion rapide avec le président. La deuxième réunion a eu lieu quelques semaines plus tard, en décembre 2014. Ho a dirigé une délégation du CEFC en Chine, qui s’est rendue au Tchad à bord d’un avion à réaction doté de 2 millions de dollars en espèces dissimulés dans plusieurs coffrets cadeaux. À l’issue d’une réunion d’affaires avec le président Deby, Ho et les responsables CEFC de la Chine ont remis au président Deby les coffrets-cadeaux. À la surprise de Ho et des dirigeants de CEFC en Chine, le président Deby a rejeté l’offre de pot-de-vin de 2 millions de dollars. Ho a ensuite écrit au président Deby une lettre affirmant que l’argent avait été conçu comme un don au Tchad. En fin de compte, Ho et CEFC China n’ont pas obtenu l’avantage injuste qu’ils cherchaient grâce à l’offre de pot-de-vin et, à la mi-2015, Ho s’était tourné vers une autre direction de l’Afrique : l’Ouganda.
Le programme destiné au régime ougandais
Le programme ougandais a commencé à peu près à la même époque que le programme tchadien, lorsque Ho était à New York, à New York, pour l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies. Ho a rencontré Sam Kutesa, qui avait récemment commencé son mandat en tant que 69e président de l’Assemblée générale des Nations Unies («PGA»). Ho, prétendant agir au nom de l’ONG CEFC, a rencontré Kutesa et a commencé à cultiver une relation avec lui. Au cours de l’année où Kutesa a occupé le poste de PGA, Ho et Kutesa ont discuté d’un « partenariat stratégique » entre l’Ouganda et le CEFC China pour diverses entreprises commerciales, qui devrait être créée une fois que Kutesa aura terminé son mandat de PGA et sera retourné en Ouganda. En février 2016 ou vers cette date - après le retour de Kutesa en Ouganda et son retour au poste de ministre des Affaires étrangères -, Kutesa a sollicité un paiement de la part de Ho, pour lancer une fondation caritative. Ho a accepté de fournir le paiement demandé, mais a simultanément demandé, au nom du CEFC Chine, une invitation du Président Museveni pour assister à son investiture et participer à des réunions de travail avec d’autres hauts responsables ougandais afin de travailler sur une liste de projets commerciaux spécifiques en Ouganda. En mai 2016, les cadres du Ho et du CEFC en Chine se sont rendus en Ouganda. Avant son départ, Ho avait obligé l’ONG CEFC à virer 500 000 dollars sur le compte fourni par Kutesa au nom de la soi-disant « fondation », fil qui avait été transféré par l’intermédiaire de banques à New York. Ho a également conseillé à son patron, le président de CEFC China, de verser 500 000 dollars en espèces au président Museveni, apparemment sous la forme d’un don pour la campagne, bien que Museveni ait déjà été réélu. Ho souhaitait que ces paiements soient des pots de-vin pour inciter Kutesa et Museveni à utiliser leurs pouvoirs officiels pour offrir des avantages commerciaux au CEFC China. Les dirigeants du Ho et du CEFC en Chine ont assisté à l’investiture du Président Museveni et ont obtenu des réunions d’affaires en Ouganda avec le président Museveni et de hauts responsables ougandais, notamment au ministère de l’Energie et des Ressources minérales. Après le voyage, Ho a demandé à Kutesa et Museveni d’aider le CEFC Chine à acquérir une banque ougandaise, ce qui constituait une première étape avant de poursuivre de nouvelles entreprises en Ouganda. Ho a également offert explicitement de «s’associer» avec Kutesa et Museveni et / ou avec leurs «entreprises familiales», en précisant que les deux responsables partageraient les bénéfices futurs de CEFC Chine. En échange des pots-de-vin offerts et versés par Ho, Kutesa a ensuite dirigé une opportunité d’acquisition de banque vers le CEFC China.
Ho risque 61 ans de prison
Ho, 69 ans, de Hong Kong, Chine, a été reconnu coupable « d’un chef de complot en vue de violer la FCPA, de quatre chefs de violation du FCPA, d’un chef de complot en vue de commettre du blanchiment de capitaux international et d’un chef de blanchiment de capitaux international ». Les peines maximales prévues pour ces chefs d’accusation sont les suivantes : cinq ans de prison pour conspiration en vue de violer la FCPA ; cinq ans de prison pour chaque violation de la loi FCPA; 20 ans de prison pour complot en vue de blanchir de l’argent à l’étrange r; et 20 ans de prison pour blanchiment international de capitaux. Les peines maximales possibles dans ce cas sont prescrites par le Congrès et sont fournies ici à titre informatif uniquement, car la condamnation de Ho sera déterminée par le juge. M. Berman a rendu hommage au travail exceptionnel accompli par le Bureau fédéral des enquêtes et de l’Internal Revenue Service - Enquête criminelle. Il a également remercié le Département de la sécurité intérieure, les Enquêtes de sécurité intérieure et le Bureau des affaires internationales du Département de la justice / Division pénale. Cette affaire est poursuivie par l’unité de la corruption publique du Bureau et la section de la fraude de la Division pénale, unité FCPA. Les procureurs adjoints américains Douglas S. Zolkind, Daniel C. Richenthal et Catherine E. Ghosh, ainsi que le procureur de la poursuite, Paul A. Hayden de la Section des fraudes, sont responsables de la poursuite judiciaire.
L’ARRIVEE DE MBAYE DIONE SAUVE LE CMS D’UNE LIQUIDATION IMMINENTE !
Dans leur activisme débordant, ces agents insouciants semblent avoir oublié que la Direction de la réglementation et de la supervision des systèmes financiers décentralisés (Drs-Sfd dont le siège se trouve juste à côté des locaux de votre quotidien préfér
Dès la nomination de Mbaye Dione comme administrateur provisoire du Crédit Mutuel du Sénégal (Cms), un groupuscule d’agents manipulés a déclenché des tirs de barrage nourris pour torpiller cette mesure salutaire. Heureusement que le ministre de l’Economie et des Finances, M. Amadou Ba, a opté pour le premier cas de figure en portant son choix sur le banquier chevronné et compétent Mbaye Dione considéré comme l’homme de la situation.
M. Mbaye Dione, le tout nouvel administrateur provisoire — en attendant de devenir directeur général — du Crédit Mutuel du Sénégal (Cms) aura vraiment du fil à retordre ou une situation carabinée à redresser ! Car il hérite d’une institution financière presque au bord de la faillite. Car, depuis le départ de l’honorable Dg Mohamed Ndiaye en 2016, le Cms est secoué par une profonde crise faite de mauvaise gestion, de népotisme, de laxisme et de chasse aux sorcières. D’ailleurs, son portefeuille à risques s’élève à 9 milliards de francs puisque la plupart des clients ont profité du laxisme des agents prévalant au Crédit Mutuel du Sénégal pour ne plus rembourser leurs crédits. Les comptes sont dans un état tel que les cabinets d’audit ont refusé de certifier les comptes de l’établissement. Face à cette situation, la Direction de la réglementation et de la supervision des systèmes financiers décentralisés (Drs-Sfd) et la Commission bancaire de la Bceao avaient deux options : le sauvetage ou la liquidation.
Et pour sauver ce fleuron de la liquidation, M. Amadou Ba, le ministre de l’Economie et des Finances, après le passage obligé de l’administration provisoire, a décidé de confier le CMS à un homme du sérail : Mbaye Dione, un banquier chevronné et compétent qui a fait ses preuves dans de grands établissements de la place comme la SGBS. En tout cas, si une structure de ce genre vacille, la première étape c’est le passage devant un conseil de « réanimateurs » placé sous l’autorité du ministère de l’Economie et des Finances. Lequel doit décider s’il faut laisser l’établissement faire faillite et donc être liquidé, ou, au contraire, proposer d’entamer son sauvetage. Lequel passe par la nomination d’un administrateur provisoire. Plusieurs personnes ont été nommées à ce poste depuis que le CMS a été placé sous observation par la Commission Bancaire mais aucune d’entre elles n’était un banquier professionnel. De ce point de vue, Mbaye Dione est incontestablement l’homme de la situation.
Gestion calamiteuse
Il convient de rappeler qu’à la suite des passations techniques entre le directeur général par intérim et les différents directeurs centraux, supervisées par la Drs/Sfd en fin juillet 2016, l’ensemble des directeurs à la direction générale du Cms ont été relevés de leurs fonctions sans motifs et mis à la disposition de la direction des Ressources Humaines. Ils ont saisi l’inspecteur régional du travail et de la Sécurité Sociale qui, après plusieurs audiences, a enjoint la nouvelle direction de les réintégrer dans leurs fonctions initiales respectives, en vain. Le 6 janvier 2017, coïncidant avec la date de publication dans un journal de la place de l’appel à candidatures pour le poste de directeur général du Cms, le directeur général par intérim, en l’occurrence Robert Latyr Niane, a servi aux concernés des demandes d’explications sur, disait-il, la base du rapport de la Drs/Sfd déposé le 28 octobre 2016. Et pour éviter que ces hauts cadres du Cms postulent au poste de Dg, M. Robert Latyr Niane n’a fait autre que leur notifier par voie d’huissier des lettres de licenciement et un solde de tout compte avec des crédits habitats à rembourser sous peine de réalisation des garanties. Hélas pour lui, le 20 janvier 2017, soit quatre (4) jours après la prise de ces décisions, Robert Latyr Niane est démis de ses fonctions par le ministère de l’Economie et des Finances.
Ainsi, l’arroseur Robert venait d’etre arrosé ! Et place à un administrateur provisoire. Puis à un autre, et encore un autre… Naturellement, depuis que tous ces changements sont intervenus, tous les projets sont rangés dans les tiroirs (Cartes bancaires Baobab, Sms bancaires, Changement du logiciel bancaire et d’autres projets innovants…), le portefeuille à risque gonfle et la gestion est devenue calamiteuse. Par exemple, on a procédé à l’échange des véhicules avec un concessionnaire de la place qui n’a pas voulu livrer tous les véhicules. La remarque que tous les acteurs et observateurs partagent en interne comme à l’extérieur du Cms, c’est les administrateurs provisoires sont jugés incompétents car ils ne peuvent prendre aucune initiative allant dans le sens du respect des recommandations de la Commission bancaire. A cet effet, la Bceao n’aurait constaté aucune évolution ou le moindre progrès du Cms sur ses recommandations, notamment sur les ratios, issues de son rapport de mission depuis que l’équipe dirigeante a été licenciée. Serait-il possible de redresser le Cms sans ses cadres compétents qui ont eu à participer dans l’évolution de l’Institution Financière depuis sa création ? En tout cas, nous sommes convaincus que la nomination de Mbaye Dione vient à son heure. A l’heure où le Cms est condamné au sauvetage ou à la disparition.
ASSANE DIOUF INDIQUE QUE «DOMAAR…» N’EST PAS DE L’INSULTE ET RISQUE 5 ANS FERME
Présumé insulteur public, Assane Diouf a comparu hier à la barre du Tribunal correctionnel de Dakar pour insulte par le biais d’un système informatique, outrage à un ministre de culte, outrage à agents de la force publique dans l’exercice de ses fonctions
Le prévenu assume que les policiers de Guédiawaye sont des corrompus et soutient que «Domaar.. » n’est pas une insulte. Il encourt 5 ans de prison ferme. Délibéré le 8 janvier prochain.
Après plus d’un an de détention préventive, Assane Diouf a fait face au juge de la troisième chambre correctionnelle de Dakar, Amath Sy pour répondre de plusieurs chefs : insulte par le biais d’un système informatique, outrage à un ministre de culte, outrage à agents de la force publique dans l’exercice de ses fonctions et diffusions de fausses nouvelles. Vêtu d’un boubou traditionnel de couleur vert-clair, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Assane Diouf s’est présenté à la barre en boitillant. Les rigueurs de la prison se lisent sur son visage traversé par des rides. Ayant beaucoup amaigri, cheveux et barbe blancs, Assane Diouf ne pouvait pas tenir sur ses deux pieds.
Ainsi, l’un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly a demandé qu’on lui trouve une chaise. Une requête acceptée par le juge. «Il a été sauvagement battu et il a eu une double fracture», tonne Me El Hadji Diouf. D’emblée, le prévenu dément avoir insulté Serigne Basse Abdou Khadr Mbacké (porte-parole du Khalife général des mourides). «Je lui ai tout simplement posé une question en lui demandant d’où il a pris tous les biens qu’il possède. Cette question a toute sa pertinence parce qu’aujourd’hui, il est devenu milliardaire alors qu’il n’a pas de société encore moins de champs. J’ai fait dix-sept ans aux EtatsUnis, je travaillais durement et je ne suis pas milliardaire. Alors, en tant que disciple mouride, je voulais juste qu’il me dise comment il a fait pour être milliardaire alors que je suis son aîné», a expliqué Assane Diouf. Poursuivant, il soutient qu’il postait des vidéos privées sur sa page facebook. «Toutes mes vidéos sont partagées dans un cadre privé. Ma page Facebook est privée et seuls mes amis y ont accès», dit avant d’ajouter qu’il parlait avec ces derniers des difficultés que vivaient les Sénégalais. «Je n’ai jamais posté mes vidéos sur YouTube et cette chaine ne m’a jamais payé un sou. Ce sont mes amis qui ont créé «Dom Kharam Tv » et, ce sont eux qui partageaient mes vidéos», s’est-il dédouané.
« LES POLICIERS DE GUEDIAWAYE SONT DES CORROMPUS ET J’AI DES PREUVES »
S’agissant des policiers du commissariat de Guédiawaye, Assane Diouf reconnait les avoir traités de «policiers corrompus et de clochards» car il a les preuves de ses accusations. «J’ai des vidéos dans lesquelles on voit les policiers du commissariat de Guédiawaye s’adonner à des actes de corruption. Elles sont bien gardées et je peux les diffuser», a-til fait indiqué sur un ton menaçant. Suite à la projection de la vidéo où il taxe les policiers «de clochards, de corrompus et de domaar.. », il assume tout. Interrogé sur la projection des séquences de vidéos dans lesquelles il proférait des injures contre Serigne Basse Abdou Khadr, Assane Diouf affirme que la vidéo a été manipulée et truquée.
«ON M’A RAPATRIE COMME LE PLUS GRAND TERRORISTE DU MONDE, PIRE QUE BEN LANDEN»
Assane Diouf est également revenu sur son rapatriement des Etats Unis vers le Sénégal. A l’en croire, les Américains l’ont expulsé à cause d’un mensonge de l’Etat du Sénégal qui l’a accusé de terrorisme. Il raconte que les éléments de FBI ont même failli le tuer lors de son arrestation. «Ma femme a porté plainte contre certains agents. D’ailleurs, une enquête est ouverte aux Etats Unis. Cette affaire est loin d’être terminée», déclare-t-il. «J’ai fait 17 ans aux Etats-Unis sans parler de la politique au Sénégal. J’ai brisé le silence, car j’ai été déçu par la versatilité de Macky Sall qui avait promis une gestion sobre et vertueuse. J’ai commencé à dénoncer le régime quand Macky Sall a décidé faire un mandat de 7 ans en lieu et place du quinquennat qu’il nous avait promis», dit-il.
LE PARQUET REQUIERT 5 ANS DE PRISON FERME
Selon le parquet, les faits sont constants. «L’internet n’est pas une zone de non droit. C’est un outil important de communication. Un carrefour d’échange, mais pas une zone de non droit. Pour les faits d’outrage à un ministre de culte, il avait utilisé facebook et par ce support il a formulé des injures contre des personnes connues et identifiables. C’est offensant et l’opinion publique a été choquée par ces propos particulièrement outrageants. Malgré ses contestations, Assane Diouf a outragé Serigne Bass. Il a aussi outragé des agents dans l’exercice de leurs fonctions. Il a assumé et reconnu les faits. Pour la diffusion de fausses nouvelles, ils vont diront que ces faits n’ont pas troublé l’ordre public. Les faits sont têtus à l’encontre d’Assane Diouf. Son message est accessible à toutes les communautés», affirme le parquet qui a requis 5 ans ferme à son encontre. La défense a plaidé la relaxe. Délibéré le 8 janvier prochain.
DES GILETS ROUGES A L’ASSAUT DE AUGUSTIN TINE
Les populations des villages de Keur Lika et Keur Ndiour, dans la commune de Fandène, ont battu le macadam hier pour réclamer de l’eau et de l’électricité.
Selon Guénolé Gabriel Ganna Thiaw porte-parole des jeunes, ces deux villages sont zappés du plan de développement communal du maire Augustin Tine.
Inspirés certainement par le mouvement des «Gilets jaunes» en France, les jeunes des villages de Keur Lika et Keur Ndiour, dans la commune de Fandène, ont arboré hier des gilets rouges pour battre le macadam afin de réclamer de l’eau et de l’électricité. Du village, ils sont allés devantla mairie pour faire entendre leur voix, même s’ils n’ont pas eu d’interlocuteur sur place.
Selon Guénolé Gabriel Ganna Thiaw porte-parole des jeunes, les populations de ces deux localités en ont marre de leur vie de misère caractérisée par l’absence d’eau et d’électricité. Ces deux localités, dit-il, ne sont pas prises en compte dans le plan de développement communal de Fandène. Et depuis 2014, les populations ont tout fait pour rencontrer le maire Augustin Tine, mais en vain. «Dans la commune, l’électrification est faite de façon sélective car les populations de Keur Lika et Keur Ndiour ne comprennent pas pourquoi elles ne disposent pas d’électricité, même si les fils sont à quelques 200 mètres.
Dès 19 heures, nous sommes dans l’obscurité totale. Les poteaux érigés dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) sont là depuis plus d’un an. Les populations en ont marre de cette situation». Comme si cela ne suffisait pas, les populations sont confrontées à un manque récurrent d’eau qui, actuellement, a atteint des proportions inacceptables. Même à l’occasion de la célébration de Noël, les ménages ont eu tous les problèmes du monde pour trouver le liquide précieux. «Nous serons toujours dans cette logique de poser publiquement nos doléances sur la table jusqu’à ce qu’elles soient prises en compte par le conseil municipal», affirme le porte-parole. Et d’ajouter : «les deux villages ne sont nullement impliqués dans aucune prise de décision et il est temps de corriger cela». Pourtant, la commune compte un organe de décision dédié aux jeunes, mais ceux de ces deux villages sont laissés en rade. Guénolé Gabriel Ganna Thiaw soutient que l’autre doléance qui tient à cœur les populations, c’est la piste de 5 km qui relie la localité au reste de la commune. «A cause de son état, la poussière fait partie du décor au quotidien et impacte négativement la santé des populations. Et pendant l’hivernage, les villages restent inaccessibles», relève-t-il en précisant toutefois que la marche n’a aucun soubassement politique. «Keur Lika et Keur Ndiour veulent juste que leurs revendications soient satisfaites, pour améliorer leurs conditions de vie», dit-il. Il renseigne que la marche n’est que le début de la mise en œuvre de leur plan d’action. A l’en croire, les populations n’excluent pas de tourner le dos aux bureaux de vote lors des prochaines élections
MARTIAL NDIONE, SECRETAIRE MUNICIPAL DE FANDENE : «CE SONT DES JEUNES DE REWMI QUI ONT ORGANISE LA MARCHE»
Pour Martial Ndione, secrétaire municipal de Fandène, la marche des jeunes a une forte connotation politique. «Ce sont des jeunes de Rewmi qui l’ont organisée. Le ministre Augustin Tine leur a dit que son souci reste l’électrification de tous les villages de la commune de Fandène, mais il ne peut pas régler tous les problèmes en même temps. Mais les jeunes sont si pressés qu’ils pensent que, s’ils organisent une marche, les choses vont se régler. Il leur a fait savoir que la marche est un droit tout comme l’électrification de leur village, et il en fait son affaire personnelle. D’ailleurs l’électrification du village avait commencé en 2014, et celui qui avait gagné le marché avait même mis des poteaux en bois avant de disparaitre. Le deuxième marché a été lancé dans le cadre du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) et l’entrepreneur a déjà installé des poteaux en fer. D’ailleurs, le ministre a donné aux femmes de Keur Lika un moulin à mil fonctionnant à l’électricité pour leur signifier que l’électrification en cours sera bel et bien achevée», affirme Martial Ndione.
DESISTEMENTS EN CASCADE A LA PRESIDENTIELLE DE 2019
Pas surprenant ! Plus l’échéance approche, moins on a de candidats à la présidentielle de 2019. Déjà, une dizaine de leaders ont renoncé officiellement à leur participation au scrutin du 24 février prochain. Hier, Ibrahima Dème, Nafissatou Wade et Sheikh Alassane Sène sont venus rallonger la liste des candidats ayant déjà abdiqué avant la date fatidique.
Loin de la centaine de déclarations au départ, la liste des candidats à la candidature s’est fortement rétrécie à deux mois de la présidentielle de 2019. Hier, jour de clôture des dépôts de candidature, trois leaders ont encore jeté l’éponge. Le plus en vue est Ibrahima Hamidou Dème, plus connu sous l’appellation «Juge Dème».
Considéré comme courageux et teigneux, il s’était ainsi fait de nombreux admirateurs après avoir démissionné de la Justice. Il s’est ensuite engagé en politique en créant le mouvement «ENSEMBLE» et en déclarant plus tard sa candidature à la présidentielle. Certainement recalé par le parrainage, il a juste informé hier que toutes les conditions n'étaient pas réunies pour déposer son dossier de candidature. « Entrer en politique était un devoir. Notre engagement pour un véritable changement est un impératif catégorique. C'est pourquoi ; nous ne cèderons ni au découragement, ni au renoncement. Nous continuerons, par conséquent, notre combat pour de véritables ruptures en 2019 », s’est-il contenté de dire, laissant entrevoir une prochaine alliance avec un candidat de l’opposition.
Dans cette série de désistements rendus publics hier, on peut compter Sheikh Alassane Sène. Dans une note, le président du mouvement «Daj Dëpp», qui voulait une fois au pouvoir promouvoir l’intelligence artificielle, a finalement renoncé à déposer son dossier de candidature à la présidentielle de 2019. Non sans indiquer que dans les jours à venir, il va définir les modalités d’une fusion avec un candidat qui sera dans les dispositions de prendre en charge sa vision pour le Sénégal et ce, pour uniquement l’intérêt national. « Durant ces 10 derniers mois, le mouvement «Daj Dëpp» s’est installé dans les 45 départements que compte le pays et a obtenu un capital sympathie inestimable chez les populations sénégalaises d’ici et de la diaspora, avec qui nous partageons la même vision, le même idéal du développement et le même rêve pour notre belle patrie», dit-il.
Sur ce, il promet de mettre cet acquis au bénéfice exclusif de leur futur allié dans la prochaine course à la présidentielle. Toujours dans la série de défections, on peut compter Nafissatou Wade, diplômée de la Sorbonne et première candidate femme déclarée pour la présidentielle de 2019. Surnommée la "Lionne", elle sera également la première femme à renoncer à sa candidature. Pésidente de la coalition «Degg Jeuf», cette native de Saint Louis du Sénégal ne pourra pas, comme annoncé le 9 août 2018, faire valoir son taux d’utilité nationale présidentiel. Quelques jours auparavant, c’était le leader d’AGIR Thierno Bocoum qui faisait état de sa renonciation, malgré qu’il ait collecté 67 591 signatures, « dépassant largement le minimum exigé par la loi ». Il soutient qu’après analyse, il est arrivé à la conclusion selon laquelle l’opposition doit prendre des initiatives fortes en vue de réaliser les conditions d’une alternance en 2019. Il milite ainsi pour la mutualisation des forces vives de l’opposition. « Nous avons considéré que nous devons constituer l’un des premiers maillons de cette mutualisation devant permettre de lancer un signal fort à nos compatriotes qui se désolent de la multiplication des candidatures, alors que des offres programmatiques sont quasi identiques », a-t-il déclaré.
Si l’ancien député de Rewmi n’a pas eu de problèmes pour trouver le nombre de parrains nécessaires à sa candidature, cela n’a pas été le cas pour le capitaine Dièye qui, comme pratiquement tous les autres candidats déchus, n’a pas pu franchir l’obstacle du parrainage. Président du mouvement NIT et capitaine démissionnaire de l’Armée, Mamadou Dièye n’a obtenu que 44 320 signatures. Insuffisant pour prétendre au fauteuil présidentiel. Cela étant, le mouvement NIT va se réunir dans les jours à venir pour faire le choix du candidat à soutenir. Quant au leader du Fsd/Bj, Cheikh Bamba Dièye, il s’est effacé pour soutenir Khalifa Sall. Selon lui, aucun des obstacles dressés devant l’opposition par Macky Sall ne pouvait l’empêcher d’être candidat. Avant de préciser qu’il a voulu juste substituer son désir d’être candidat au désir plus grand, plus pertinent et plus patriote de mettre un terme «au règne de terreur politique, de régression démocratique, imposé par Macky Sall».
NGOUDA FALL KANE ET HABIB SY ROULENT POUR ME MADICKE
En outre, s’il y a quelqu’un qui, pour le moment, a plus bénéficié de ces désistements, c’est bien Me Madické Niang. L’ancien président du groupe parlementaire «Liberté et Démocratie», banni par le PDS, s’est consolé par les ralliements de l’ancien ministre d'Etat sous Wade, Habib Sy, et de l’ancien Inspecteur général d’Etat (Ige) et président de la Centif, Ngouda Fall Kane. Ces derniers, qui avaient annoncé leurs ambitions présidentielles, se sont tout bonnement rangés derrière l’avocat et candidat du mouvement « Madické 2019 ». Me Mame Adama GUEYE avait ouvert le bal En définitive, il faut rappeler en définitive que le leader de « Senegaal Bou Bess » a été le premier à revoir ses ambitions à la baisse. Me Mame Adama Gueye s’est retiré très tôt de la course pour la présidentielle en octobre 2018 pour s’engager autour de la sécurisation du processus électoral. Manœuvre politicienne ou pas ? En tout cas, il a réussi à mettre sur pied la Plateforme Opérationnelle de Sécurisation des Elections (POSE) réunissant, au courant du mois de décembre, tous les ténors de l’opposition.
«EIFFAGE DEMANDE UNE PROLONGATION DE 10 ANS SUR SON CONTRAT»
Les conditions ayant prévalu à la diminution des tarifs de l’autoroute à péage ne satisfont pas le Collectif des usagers qui crie à une autre arnaque de la société Eiffage.
Mamadou Mbakhé NDIAYE Mary Guèye FALL |
Publication 27/12/2018
Selon le coordonnateur du Collectif Citoyen des Usagers de l’Autoroute à Péage (CCUAP), Cheikhou Omar Sy, Eiffage a revu à la baisse les tarifs du péage en échange d’une prolongation de son contrat de concession de 10 ans. Il l’a fait savoir hier, lors d’un atelier de restitution.
Une arnaque. Le mot n’est pas trop fort pour le CCUAP pour qualifier les nouveaux changements intervenus dans les tarifications de l’autoroute à péage. Face aux journalistes hier, le coordonnateur du CCUAP Cheikh Omar Sy a soutenu que ces changements concernent uniquement les sorties de Sebikotane et de Toglou. «L’aberration et l’indignation des populations, c’est le fait qu’aujourd’hui la société Eiffage ose demander une rallonge de 10 ans alors qu’elle est déjà entrée dans ses investissements», s’indigne l’ancien député. C’est pourquoi il demande au président de la République d’instruire son gouvernement pour la publication du nouveau contrat négocié par l’APIX au nom des contribuables sénégalais et ce, conformément à la loi de décembre 2012 portant Code de transparence des finances publiques.
Enfonçant le clou, il parle d’une arnaque et estime que c’est un montage qui n’a pas répondu aux normes PPP. «D’autant que dans ce cas de figure, 83% des ressources ont été mises sur la table par l’Etat et seulement 17% par la société Eiffage. Et s’agissant des infrastructures, on se rend compte que les coûts sont élevés car nous sommes à un montant de 5 milliards FCFA par kilomètre, alors que la norme internationale tourne autour de 3 milliards FCFA par kilomètre». De l’avis de M.Sy, l’arnaque a commencé le jour où on a dénommé l’autoroute Dakar-AIBD alors que ce devait être Dakar-Mbour. «La sortie de l’AIDB devait être facultative».
MEME COMBAT QUE LES GILETS JAUNES EN FRANCE
Fermement résolus à mener le combat contre Eiffage, les membres du CCUAP soutiennent que Gérard Sénac (patron d’Eiffage) est en train de faire tout ce qu’il veut sans que l’Etat du Sénégal ne pipe un mot. «C’est pourquoi, à l’image des gilets jaunes en France qui sont sortis pour dire au Président Macron : cela suffit, les Sénégalais ont le droit de dire au Président Macky Sall : nous ne voulons pas de ce système de péage», tonne Cheikh Oumar Sy. Par ailleurs, il trouve que ce combat devait être celui de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2019 qui, selon lui, doivent se prononcer sur la question. «Ils parlent beaucoup du pétrole et du gaz, mais ce problème aussi est crucial et ils doivent en parler. S’ils peuvent se mobiliser pour aller au ministère de l’Intérieur exiger la tenue d’élections transparentes, ils doivent faire de même pour les Sénégalais qui demandent la réduction du tarif du péage», argue l’ancien parlementaire qui demande l’audit objectif des retombées économiques de l’autoroute à péage depuis le démarrage de l’exploitation. M.Sy invite aussi le gouvernement à respecter son engagement de créer l’Agence de gestion des autoroutes du Sénégal et de la confier aux Sénégalais.
TROP C'EST TROP !
Le meurtre violent de Falikou Koulibaly, le président de l'Association des Ivoiriens en Tunisie, dimanche, a choqué une partie de la population et relancé le débat autour du racisme anti-Noir en Tunisie
Ils étaient plusieurs centaines, Ivoiriens et ressortissants subsahariens, à descendre dans les rues de la capitale Tunis lundi et mardi pour exprimer leur colère à la suite de l'assassinat du président de l'association de la communauté ivoirienne en Tunisie.
Que s'est-il passé ?
Falikou Coulibaly, 33 ans, père de deux enfants, a été poignardé à mort, dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 décembre, à La Soukra, un quartier de la banlieue nord de Tunis lorsque deux hommes ont tenté de lui voler son téléphone, selon les autorités. « Deux hommes l'ont attaqué et l'ont poignardé », a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Sûreté nationale, Walid Hakima, qui a fait état de l'arrestation de cinq personnes en lien avec ce meurtre. L'un d'entre eux, âgé de 20 ans, a aussitôt avoué le crime et été écroué.
Comment réagissent les autorités ?
Le ministre tunisien chargé des Relations avec les instances constitutionnelles et la Société civile et des Droits de l'homme, Mohamed Fadhel Mahfoudh, a reçu dès lundi la famille de Falikou Coulibaly. S'exprimant ce mercredi sur les ondes de Shems FM, le ministre a indiqué que l'épouse du président de l'Association des Ivoiriens de Tunisie sera rapatriée avec la dépouille au cours de cette journée. Il a par ailleurs précisé que cette dernière réside en Tunisie depuis vingt-cinq mois de manière illégale. Un statut que ne partageait pas son époux, qui était en situation régulière. « Toutes les mesures seront prises pour faciliter le retour de la femme de Falikou Coulibaly à son pays natal, on a appelé le ministère de l'Intérieur pour examiner ce dossier », déclare Mohamed Fadhel Mahfoudh, en ajoutant : « C'est un cas exceptionnel, nous devons prendre des mesures exceptionnelles. » La situation exceptionnelle qu'évoque à demi-mot le ministre est le fait que pour pouvoir rentrer chez eux, les étrangers en situation irrégulière doivent s'acquitter d'une pénalité. En effet, entre la Côte d'Ivoire et la Tunisie, aucun visa n'est nécessaire pour les séjours touristiques de moins de 90 jours. Au-delà, ceux qui restent et échouent à obtenir un titre de séjour doivent s'acquitter à leur départ d'une somme équivalente à 25 euros par mois passé irrégulièrement sur le sol tunisien. Pour Madame Coulibaly, cette somme s'élèverait à 2 000 dinars tunisiens.
Les actes de racisme de plus en plus remontés
Sur le front des manifestations, le ministre Mohamed Fadhel Mahfoudh a voulu là aussi rassurer quant au caractère raciste du meurtre. « Les Tunisiens ne sont pas racistes. Tous les Ivoiriens et les Africains sont les bienvenus parmi nous, la Tunisie lutte contre toutes les formes de discrimination raciale », affirme-t-il.
Trop tard. Quoique la motivation raciste du crime ne soit pas établie par la Justice, ce meurtre relance le débat sur les agressions, verbales ou physiques, à caractère raciste que subissent les subsahariens et les Noirs en Tunisie. Certains ont exprimé leur colère dans la rue en organisant des rassemblements de protestation à Tunis. « C'est un crime raciste », a affirmé Naounou Herman, secrétaire général de l'Association des Ivoiriens en Tunisie cité par l'AFP. « Nous organisons cette manifestation pour montrer au monde que nous sommes fatigués de la violence contre nous tout le temps [...] Koulibaly a été tué parce qu'il voulait défendre ses frères et ses sœurs », a-t-il ajouté.
La Ligue tunisienne des droits de l'homme a appelé dans un communiqué les autorités à « garantir la sécurité de tous les citoyens », dont les étrangers. Des associations, comme l'Association des Ivoiriens de Tunisie, se font régulièrement l'écho d'agressions visant des personnes en raison de leur couleur de peau. En août, une femme ivoirienne qui avait réagi à des insultes à Tunis avait été violemment frappée.
Sur les réseaux sociaux, les internautes interpellent directement les autorités.
Sur Twitter, pour cet internaute, « la dernière agression meurtrière dont a été victime un ressortissant ivoirien vivant en Tunisie est à saisir par les autorités concernées comme un avertissement et un signal témoignant de l'ampleur de plus en plus grave que revêt le racisme en Tunisie. »
« Régulièrement témoin en Tunisie et souvent relaté par les cousins maghrébins, le déclassement social [racisme en fait] des Noirs dans ces pays est d'une cruauté primitive hallucinante avec des codes ancestraux dingues... que leur parole se libère, c'est un début », se réjouit cet internaute, qui publie un lien vers une vidéo où plusieurs témoignages de subsahariens se succèdent.
En octobre, le Parlement tunisien avait voté une loi attendue de longue date criminalisant les propos racistes, l'incitation à la haine et les discriminations, une avancée qualifiée d'« historique » par les associations défendant les minorités. « L'incitation à la haine », les « menaces racistes », la « diffusion » et « l'apologie du racisme » ainsi que la « création » ou la « participation à une organisation soutenant de façon claire et répétitive les discriminations » sont passibles de un à trois ans de prison, et jusqu'à 3 000 dinars (1 000 euros) d'amende.
«APRES L’AFRIQUE, NOUS VISONS LE TOP 4 MONDIAL»
Le Sénégal a conservé son titre de champion d’Afrique de Beach Soccer en remportant la CAN2018 en Egypte. Capitaine des « Lions »durant ce tournoi, Al Seyni Ndiaye a soulevé pour la 5ème fois ce trophée tant convoité.
Dans cet entretien qu’il a accordé à «L’AS», le sociétaire du Real Munster (Allemagne) est revenu sur le parcours du Sénégal, mais aussi sur les prochaines échéances. Selon le meilleur gardien de l’édition2018,intégrer le top 4 à la prochaine coupe du monde (2019) reste l’objectif majeur de l’équipe.
L’AS : Al Seyni, quel sentiment vous anime, après ce sacre, le 5ème de votre carrière?
Al Seyni : Nous rendons grâce à Dieu. C'est avant tout un sentiment de satisfaction. En allant en Egypte, nous avions comme objectif de défendre notre titre. Et par la grâce de Dieu, cela s'est réalisé. Nous sommes très contents, mais aussi fiers de donner au Sénégal ce cinquième titre de champion d'Afrique.
Quelle a été la clé de cette victoire en Egypte?
Je dirai tout simplement la solidarité. Nous avons travaillé en équipe, tout en ayant en tête le même objectif, celui de rentrer avec le trophée à Dakar. Dans ces genres de compétitions, il faut la solidarité, mais aussi un mental fort.
A quel moment avez-vous senti que le titre été à votre portée?
Je pense que dès notre premier match contre le Nigéria, nous avions à l'esprit le trophée. Nous étions en Egypte pour défendre notre bien. Donc, nous avions cela en tête, avant même de débuter la compétition. Ce n'était pas évident, mais nous nous sommes battus pour y arriver. Le Sénégal était l'équipe à battre, mais nous n'avons jamais douté.
En ouverture, vous aviez difficilement battu le Nigeria, contrairement à la finale où c’était un peu facile. Qu’est-ce qui explique cela?
Nous savions que notre premier match contre le Nigéria n'allait pas être facile. Nous avions battu cette même équipe en 2016 en finale, chez elle. Du coup, le Nigeria est venu avec un esprit revanchard. Ce qui a fait que le match a été difficile. Mais nous avions finalement gagné lors de la séance des tirs au but. En finale, ils étaient également très motivés et espéraient qu'ils nous battraient. Ce match n'était pas aussi facile. Jusqu'au second quart temps, nous n'avions qu'un but d'avance (2-1). C'est au troisième quart temps qu'ils ont cédé. Nous avons imposé notre jeu pour l'emporter. Vous avez fait cinq matchs en autant de victoires. C’est le Sénégal qui est trop fort ou ce sont les adversaires qui sont faibles? Nous avons certes eu cinq matchs avec autant de victoires. Mais, je vous assure que nos adversaires n'étaient pas faibles. Nous avons bien préparé ce tournoi. Le travail fait au centre Toubab Dialaw a été d'un apport considérable. C'est un bon cadre pour nos équipes. C'est une très belle initiative de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf). Nous avons fait un bon stage et cela a payé lors de cette Can 2018.
Peut-on dire que l’équipe était dans des conditions de performances durant ce tournoi?
Nous avons fait un bon tournoi, car nous étions dans de bonnes conditions. Nous remercions l'Etat du Sénégal, la Fédération Sénégalaise de Football, le président du foot spécifique Oumar Guèye Ndiaye. Abdoulaye Sow nous a beaucoup motivés durant cette compétition. Il suffisait de le voir pour avoir une motivation supplémentaire. Mention spéciale au manager Ibrahima Ndiaye «Chita», à l'entraineur et son staff. Nous demandons aux Sénégalais de continuer de prier pour nous. Nous dédions ce trophée à feu Daouda Badji. Il a toujours été avec nous. Donc, ce titre est pour lui. Je souhaite que l'année 2019 soit une année de victoire pour le Sénégal.
Le Sénégal est qualifié pour le mondial 2019 au Paraguay. Quel sera l'objectif des Lions?
Je pense que c'est connu de tous. Notre objectif sera d'intégrer le top 4 mondial. Jusque-là, aucun pays africain n'a atteint les demi-finales. Et nous voulons être les premiers à le faire. C'est l’objectif qu'on s'est fixé et cela date de 2016. On est champion d'Afrique et on est content. Mais on n'a pas encore atteint le vrai objectif, c’est-à-dire dire le top 4 mondial. Et pour y arriver, il faudra travailler. Les autorités doivent aussi nous accompagner en y mettant les moyens nécessaires. Il nous faut des matchs amicaux également. C'est sur ce point que les pays européens ont une avance sur nous. Je lance un appel au Directeur technique national (Dtn) et aux dirigeants d'augmenter les clubs de Beach Soccer au Sénégal. Cela permettra aux joueurs d'avoir beaucoup de matchs, mais aussi au manager et son staff de détecter d'autres talents. On parle de l'équipe nationale du Sénégal. Donc, cela ne doit pas s'arrêter seulement à Dakar, Thiès ou Saint-Louis.
Le top 4 mondial, votre manager «Chita» en fait une priorité. Pensez-vous que c'est réalisable?
Il a raison d'y croire. C'est bien possible. Mais notre problème, c’est que nous n'avons que deux compétitions. La Coupe d'Afrique et le mondial. Ce qui n'est pas le cas des autres pays. Il y a la coupe intercontinentale. C'est toujours d'autres pays qui jouent à notre place, alors que le Sénégal est le tenant du titre. On reste là à ne rien faire et à attendre le dernier moment pour déclarer forfait. Il nous faut des compétitions et il est temps qu'on prenne cela au sérieux. Sans compétitions continues, ce sera difficile d'atteindre le top 4 mondial.
Le ministre des Sports avait indiqué que le président de la République allait vous recevoir. Qu'en est-il?
Je pense que nous avons tous entendu les propos du ministre des Sports. Il nous a dit que le chef de l'Etat n'était pas au Sénégal. Mais une fois de retour, ii allait tout faire pour que ce dernier puisse nous recevoir. Nous attendons encore. Comme j'ai l'habitude de le dire, nous sommes des ambassadeurs du Sénégal. Nous serons toujours là pour représenter dignement ce pays. Nous n'attendons pas de savoir ce que notre pays va faire pour nous. Nous cherchons plutôt à faire quelque chose pour notre pays. Que nous soyons reçus ou pas, nous continuerons toujours de défendre ce drapeau.
Comment avez-vous accueillie message du chef de l'Etat?
Cela nous a beaucoup touché. C'est une fierté de voir le président de la République nous citer en exemple. Dans sa lettre, il a demandé à la jeunesse de prendre exemple sur l'équipe nationale de Beach Soccer. Cela montre qu'il est derrière nous et qu'il apprécie ce que nous faisons.
Avez-vous eu des récompenses des autorités sénégalaises, après votre sacre?
Je pense que cela se fera. La Fédération sénégalaise de football est là. Nous avions eu des discussions avant cette compétition. Donc, il n’y a pas de raison de s'inquiéter. Le plus important, c'est d'atteindre les objectifs. On doit, dès à présent, penser aux prochaines échéances. Sous peu, nous allons reprendre les activités.
Cinquième titre, six fois meilleur gardien. Qu'est-ce que cela représente pour vous?
Je rends grâce à Dieu. C'est le résultat d'un travail bien fait. Et je pense que le mérite revient au groupe. Sans eux, je ne peux rien faire. Il n'y a pas de secret. Il faut juste travailler, croire en ses qualités, mais surtout rester humble et modeste. Je profite de l'occasion pour remercier mes coéquipiers. A moi seul, je ne pourrai jamais y arriver. Nous sommes une famille et nous travaillons en groupe. Donc, je partage ce titre individuel avec eux.
On remarque que le groupe est très proche du coach Ngalla Sylla. Qu’est-ce qui explique cette complicité?
Nous ne pouvons pas parler de Ngalla Sylla. Le Beach Soccer a connu une avancée significative depuis quelques années. Et depuis qu'il est là, il y a un plus. Techniquement, tactiquement, il a apporté sa touche. L'équipe est en nette progression. Nous ne le considérons pas comme un entraineur, mais comme un frère. Quand c'est le travail, chacun se concentre sur l’essentiel. Après, on retrouve nos habitudes. Parfois, c'est lui même qui fait le thé pour ses joueurs. La communication passe très bien avec lui,Ibrahima Ndiaye « Chita » ou encore le coach adjoint, Mamadou Diallo. La famille du Beach Soccer est une famille solidaire.