Un Sénégalais de 30 ans, détenu à la prison de Don Bosco, en Italie, s’est suicidé dans sa cellule en se pendant avec son drap. Les tentatives de le réanimer sont restées vaines.
Le drame est survenu mardi dernier. Il a déclenché le lendemain, mercredi, une manifestation de prisonniers sénégalais et nigérians
Ces derniers ont allumé des feux, endommagé du mobilier, pour dénoncer la mort du jeune Sénégalais et, de manière générale, les conditions de détention dans cette prison, qui avait enregistré récemment le suicide d'un Tunisien.
D’après Les Échos, qui a donné l’information dans son édition de ce samedi, la victime a été placée en détention le 7 novembre. Il a été arrêté avec un de ses compatriotes pour séjour illégal. Il attendait son jugement.
Le journal informe qu'il souffrait de troubles psychiques. Il était suivi dans la prison, d’après la même source. Qui souligne que le jour de son suicide, il revenait d’une visite médicale.
L’opposant gabonais Jean Ping semble décidé à mettre à profit la dégradation sévère de l’état de santé du Président Ali Bongo, paralysé et en rééducation au Maroc, pour faire valoir se droits à la… Présidence de ce pays d’Afrique Centrale.
Jean Ping ne démord pas. Celui qui est officiellement arrivé en 2ème position derrière Ali Bongo Ondimba, à l’issue de la Présidentielle du 27 août 2016, veut prendre les rennes du Gabon, au moment où Ali Bongo Ondimba, l’actuel chef de l’Etat, victime d’un accident vasculaire sévère, gère sa rééducation au Maroc.
En effet, Jean Ping, qui ne cesse de contester les résultats du scrutin, veut s’adjuger la place de vainqueur. Il a, une nouvelle fois, invité les Gabonaises et les Gabonais à prendre leurs responsabilités. « Après des consultations intensives, je juge nécessaire de partager, avec le peuple, ce que doit être la direction à prendre et le cadre que j’ai défini en vue de conduire le Gabon vers sa nouvelle destinée. Je serai devant vous, à Nzeng-Ayong, ce samedi 15/12/2018 à 14:00 », a tweeté Jean Ping.
A lire : Gabon : Jean Ping cherche-t-il à destituer Ali Bongo ?
Ce n’est pas la première fois que Jean Ping tente un coup de charme à l’endroit du peuple gabonais. Un regard dans le rétroviseur nous renvoie à la date du 3 novembre dernier, alors que Jean Ping prononçait un discours solennel dans lequel il appelait les Gabonaises et les Gabonais au rassemblement autour de lui. C’était quelques jours seulement après les ennuis de santé du Président Bongo, alors que Libreville entretenait le flou sur ce qui était réellement arrivé au chef de l’Etat.
Maintenant que Jean Ping a la quasi-certitude que le dirigeant est absent du Gabon pour un long moment de rééducation, l’occasion est donc rêvé pour jeter son dévolu sur la direction du Gabon. A condition bien entendu qu’il réussisse à franchir la grande muraille qu’est Marie Madeleine Mborantsuo, gardienne de la… Constitution.
SON MONDE S'EFFONDRE-T-IL?
Corruption au Togo et au Guinée : après Vincent Bolloré, son groupe mis en examen pour corruption
Pour les mêmes faits, le logisticien français Vincent Bolloré avait été mis en examen en avril dernier sur la base de soupçons de corruption d’agents étrangers, faux et usage de faux. Dans l’affaire des concessions portuaires à Lomé et à Conakry, la holding du milliardaire français devrait aussi répondre des mêmes accusations devant la justice française. Le conglomérat est à son tour mis en examen depuis ce mercredi 12 décembre 2018. Mais il n’entend pas se laisser faire.
Informer pour mieux nier. Avant même que la nouvelle ne soit diffusée dans les médias, le groupe Bolloré SA s'était déjà fendu d'un communiqué de clarification. « La holding Bolloré SA, qui n'est en rien concernée par les faits objets de l'investigation, a décidé d'exercer un recours afin d'être mise hors de cause », affirme le groupe dans son communiqué lapidaire de deux petits paragraphes, daté du 12 décembre 2018.
Même patron, même groupe, mêmes accusations
Le même jour, le conglomérat éponyme du logisticien français a été mis en examen sur de soupçons de « corruption d'agent étranger », complicité d'« abus de confiance » et de « faux et usage de faux » dans l'affaire des concessions portuaires à Lomé et à Conakry. Les mêmes faits avaient valu au patron du groupe, Vincent Bolloré, sa mise en examen sans contrôle judiciaire après une garde-à-vue de deux jours, le 25 avril 2018.
Six mois après ces accusations pour lesquelles la peine peut aller jusqu'à 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende, le groupe du milliardaire est pris à son tour dans la tourmente judiciaire. « c'est la suite logique, sans aucun élément nouveau à la procédure depuis le mois d'avril, afin que la société ait accès au dossier », déclare Olivier Baratelli, l'avocat du groupe et de son patron joint par l'AFP, empruntant les mêmes éléments de langage que le communiqué.
En charge de l'enquête au Pôle financier de Paris, les juges Serge Tournaire et Aude Buresi soupçonnent le groupe français d'avoir décroché des concessions portuaires pour sa filiale Bolloré Africa Logistics (alors SDV) à Lomé et à Conakry. S'appuyant sur des documents retrouvés au cours de perquisitions au siège du groupe en 2016, les juges estiment que le businessman aurait offert, via sa filiale Havas, des prestations sous-évaluées de conseil politique pour la réélection de Faure Gnassingbé au Togo et l'élection d'Alpha Condé en 2010 en Guinée, en échange de la gestion des ports de Lomé et de Conakry.
Les justices togolaise et guinéenne, pas trop intéressées
Cette année-là, la SDV a décroché le contrat de gestion du port de Conakry, six mois seulement après l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé, qui revendique lui-même une amitié trentenaire avec Vincent Bolloré. Peu avant la réélection de Faure Gnassingbé, le groupe Bolloré avait aussi remporté le marché de la gestion du port de Lomé. Mais il nie en bloc toutes les accusations.
L'ampleur du scandale déclenché par la justice française avait atteint les côtes africaines. Même si au Togo, les autorités ne se sentent pas concernées, elles proposent une collaboration avec la justice française pour faire la lumière sur l'attribution de la gestion du port de Lomé. A Conakry, Alpha Condé manie la carotte et le bâton. Pressé par les questions de nos confrères du journal Le Monde, le président guinéen avait nié les faits à mots couverts.
« Bolloré remplissait toutes les conditions de l'appel d'offres. C'est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? » s'interrogeait le président guinéen auprès du Monde. Dans une seconde sortie dans la presse, le président guinéen menace de porter « plainte en diffamation » toute personne qui l'impliquerait dans le scandale. En attendant la mise en examen donne un nouveau tournant à la procédure qui n'a pas trop intéressé les justices des deux pays concernés.
L'APPÂT DU GAIN DE WASHINGTON
Investissements : ces nouveaux leviers de la stratégie américaine sur le Continent
«America First» ! Avec de forts accents autarciques, c’est le leitmotiv de la nouvelle stratégique de positionnement des Etats-Unis en Afrique. Ce 13 décembre à Washington, devant le très conservateur think tank Heritage Foundation, John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de l’Administration Trump est revenu sur les leviers de l’influence américaine sur le Continent. Un nouveau positionnement destiné à contrer l’influence de puissances comme la Chine ou la Russie, mais aussi à faire économiser des millions de dollars au 45e président des Etats-Unis. Détails.
On en sait un peu plus sur la stratégie militaire américaine sur le Continent depuis l'enquête de nos confrères de The Intercept. Depuis le grand oral de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de l'Administration Trump devant la Heritage Foundation, un think tank conservateur basé à Washington, les grandes lignes du positionnement géostratégique des Etats-Unis en Afrique se précisent un peu plus. Sous le signe du slogan «America First», cette nouvelle stratégie américaine, aux relents autarciques, s'appuie sur plusieurs leviers qui vont constituer le nouveau positionnement de Washington en Afrique.
Réduction de l'aide américaine à destination de l'Afrique
8 milliards de dollars ! C'est le montant que les Etats-Unis octroient chaque année aux pays africains. Ce «modèle d'aide de longue date est sans effet», a relevé John Bolton devant la Heritage Foundation. A la place, le conseiller national propose la réduction de l'enveloppe de l'aide américaine à destination de l'Afrique. «Malheureusement, des milliards de dollars de contribuables américains n'ont pas produit les effets souhaités. Ils n'ont pas arrêté le fléau du terrorisme, du radicalisme et de la violence», déplore John Bolton
Washington a entrepris une vaste opération de révision de ses programmes d'aide. A paraître au début de l'année 2019, les conclusions de ce rapport devraient inclure une baisse des niveaux de financement et un raccourcissement de la liste des bénéficiaires africains de l'aide américaine. Plus loin encore, les bénéficiaires des enveloppes distribuées par Washington devront être «méritants», puisque l'aiguille de l'aide sera indexée sur les résultats qu'elle aura permis d'atteindre.
Un contrepoids à l'influence de la Chine et de la Russie
L'Afrique, nouveau champ de la guerre d'influence entre puissances étrangères ? La perspective se précise également de plus en plus. A coups d'aides, de grands projets, de coopération économique et commerciale et même culturelle, la Chine réalise une rapide percée pour son ancrage sur le sol africain. S'appuyant sur les vieilles accointances politiques et sur le domaine militaire, la Russie creuse aussi son sillon en Afrique.
Contre cette influence concurrente, John Bolton n'a pas hésité à lancer quelques piques. «La Chine utilise des pots-de-vin, des accords opaques et l'utilisation stratégique de la dette pour tenir les États africains captifs aux souhaits et demandes de Pékin. Ses entreprises d'investissement sont minées par la corruption», croit savoir le conseiller de Donald Trump. Il ajoute sur la Russie que le pays accroît son influence en Afrique via des «relations économiques corrompues». La réorientation de la stratégie africaine de Washington servirait de contrepoids à l'influence de ces deux puissances.
Réduction de la part dans les missions onusiennes de maintien de la paix
Toujours dans sa stratégie de positionnement, les Etats-Unis comptent se retirer progressivement des missions de maintien de la paix de l'ONU en Afrique. Ces missions sont jugées «onéreuses» et sans réel impact sur la paix. Les Etats-Unis contribuent à hauteur de 6,8 milliards de dollars aux missions de maintien de la paix de l'ONU dans le monde : leur contribution est de 28,5%.
«Les Etats-Unis ne fourniront plus d'assistance sans discernement sur l'ensemble du Continent, sans concentration ni priorité. Notre objectif est de résoudre les conflits, pas de les geler à perpétuité», a relevé John Bolton. L'idée de la réduction de la contribution américaine au fonctionnement de l'ONU fait son chemin ces dernières années.
L'année dernière, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, avait négocié et obtenu un abattement de 285 millions sur les 5,5 milliards de dollars du budget de l'ONU. Les Etats-Unis qui apportent environ 1,2 milliard de dollars comptent réaliser des économies en réduisant la part des missions de paix. «Nous ne permettrons plus que l'on profite de la générosité des Américains», avait justifié Nikki Haley.
Même rhétorique dans le briefing de John Bolton. «Les ressources, le temps et l'attention que l'on consacre aux forces de maintien de la paix seraient beaucoup plus productifs s'ils étaient utilisés pour le développement et l'amélioration de la situation économique des gens de la région. Si l'on résout les conflits, on libère des ressources économiques et politiques pour d'autres finalités. Cela devrait être notre objectif.»
Kaolack, 14 déc (APS) - Le chercheur en sciences humaines et sociales Arona Moreau vient de publier aux éditions L’Harmattan (collection études africaines) un livre intitulé "Les quatre dividendes généraux pour sortir l’Afrique de la pauvreté", dans lequel il affirme que ’’sur les quarante-neuf pays que compte l’Afrique subsaharienne, au moins trente peuvent sortir du sous-développement en moins d’une décennie’’.
’’Sur les quarante-neuf pays que compte l’Afrique subsaharienne, au moins trente peuvent sortir du sous-développement en moins d’une décennie, écrit l’auteur dans le préambule de son livre, estimant que pour ce faire, "il y a quatre domaines précis dans lesquels chaque pays africain se doit immédiatement d’agir".
Dans chacun de ces domaines considérés, le penseur et organisateur politique identifie "un défi général, global et central à relever, des ruptures fortes à mener et des politiques intelligentes et innovantes à mettre en œuvre pour arriver au développement".
Le premier "défi" identifié est celui du dividende démographique, selon l’auteur qui passe en revue les données du continent dans ce domaine : le taux d’accroissement naturel, l’indice synthétique de fécondité, le pourcentage de la population ayant moins de quinze ans etc.
Il en conclut que l’Afrique ne connaîtra "pas de transition démographique sans une définition claire et une adoption effective d’une politique appropriée de population", estimant qu’il n’y aura "pas de baisse réelle et durable de la fécondité sans une révolution contraceptive d’envergure".
Le deuxième "défi’’ relevé par le chercheur est celui socio-économique, qui le pousse à la conclusion selon laquelle il faut "axer la modernisation économique et sociale sur la qualité humaine du développement".
L’Afrique devra aussi relever "le défi" de la démocratie comme mode de gouvernance politique plutôt que simplement comme mode de légitimation politique.
Selon Arona Moreau, il faut mettre en avant "le contrôle citoyen plutôt que la simple et vague participation citoyenne". Il prône "le minimum démocratique, l’optimum gouvernemental et le maximum participatif comme orientations générales d’une démocratisation au service d’un développement global, humain et de qualité".
L’autre obstacle à vaincre pour le développement du continent est le dividende sociétal avec le défi du changement social. Il estime qu’aucun pays d’Afrique subsaharienne "ne peut sortir de manière effective et définitive du sous-développement sans accomplir un changement social d’envergure en direction de la modernité".
Selon lui, "le changement social est aussi une forte question politique, il exige ainsi de l’État une politique proprement dite de changement social".