Pour le Parti démocratique sénégalais (PDS), l’heure de vérité approche. En fait, cette heure a déjà sonné, avec l’ouverture d’une étape cruciale de l’élection présidentielle du 24 février 2019 : la réception des dossiers de candidature par le Conseil constitutionnel. Encore une fois, il faudra en passer par la paperasserie administrative pour espérer concourir aux suffrages des Sénégalais.
A cet effet, les hostilités ont (mal) débuté, caractérisées par les échauffourées de la nuit de lundi à mardi… Sur la quinzaine de candidatures d’ores et déjà reçues par les juges du conseil (en attendant leur étude au fond), ne figure pas encore celle de Karim Wade, désigné par son parti à la veille de sa condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) il y a plus de trois ans. Pourra-t-il être un prétendant à la succession du président sortant ? «Evidemment», répondent tout de go les libéraux encore sur la ligne de Me Abdoulaye Wade. «Impossible», rétorquent les autorités politiques et administratives sénégalaises.
En attendant de voir plus clair dans ce bras de fer entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, l’inquiétude est plutôt dans le camp du Pds. De nombreux militants et responsables ne comprennent pas toujours - et ne comprendront sans doute jamais - pourquoi «Maître», d’habitude si flexible, nuancé et pragmatique sur les questions politiques, s’est enfermé dans une logique quasiment sans issue heureuse.
Il est vrai que le procès d’Etat contre Karim Wade a été particulièrement difficile pour lui et sa famille, pas essentiellement contre les allégations du Parquet mais eu égard aux distorsions de droit qui font de la Crei un dieu judiciaire imbattable devant un prétoire. En élevant Karim Wade au grade de deux ex machina du PDS pour la présidentielle de février 2019, Me Wade ordonnait en même temps aux troupes qui lui sont restées fidèles de bannir le principe d’un «plan B», une candidature de substitution qui prendrait le relais du candidat désigné en cas de nécessité. Le verrouillage est total.
Opportunistes ou réalistes, des responsables politiques de premier ordre ont brandi cet aveuglement du chef comme prétexte ou raison pour quitter le navire «jaune-bleu», désireux de vivre autrement ce moment politique exceptionnel que constitue l’élection présidentielle. C’est en effet pour la première fois depuis un quart de siècle que le Parti démocratique sénégalais risque d’assister en spectateur au scrutin majeur dans notre pays. De 1983 à 2012 en passant par 1988, 1993, 2000 et 2007, Abdoulaye Wade a été au cœur des processus électoraux qui ont provoqué deux alternances majeures dans notre pays. L’histoire se serait-elle arrêtée pour le Pds ?
Pour les libéraux, l’heure du choix est vraiment arrivée. L’objectif annoncé de synchroniser la tenue de la présidentielle à la participation légale de Karim Wade au scrutin pouvait être comprise comme un slogan de lutte contre le pouvoir, un moyen de mobiliser autour du «fils martyr» pour sauvegarder l’héritage du «père fondateur». Face à la réalité, un tel but devient un gadget d’autant plus inopérant que le Pds ne sera pas appuyé dans la démarche par une masse critique d’alliés politiques de poids qui seraient en mesure d’avoir le rapport de forces avec eux. L’autre théorie du chaos défendu par des libéraux - le boycott pur et simple de l’élection - Me Wade ne peut l’envisager concrètement : il pourrait signer sinon la mort du Pds, du moins sa transformation en une formation politique résiduelle comme il en existe des dizaines au Sénégal.
Ces deux perspectives font que le Pds se retrouve aujourd’hui à un tournant décisif d’une histoire pourtant encore jeune. Et il n’a pas mille choix à faire pour rester en vie. Les observateurs sont nombreux aujourd’hui à parier sur l’existence d’un vrai «plan B» que Me Wade sortirait de sa hotte au moment opportun. A moins que les signaux médiatiques envoyés par Macky Sall à propos d’une possible amnistie pour Karim Wade (et Khalifa Sall) après l’élection présidentielle (qu’il espère gagnée) n’aient été interprétés par Me Abdoulaye Wade comme pain béni pour se dépêtrer de l’ornière dans laquelle il s’est emprisonnée depuis trois ans.
CAF AWARDS : SADIO MANÉ ET ALIOU CISSÉ SUR LA LISTE RESTREINTE
La cérémonie des Caf Awards doit avoir lieu le 8 janvier 2019 au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, dans la région de Dakar.
L’entraineur de l’équipe nationale de football du Sénégal, Aliou Cissé et Sadio Mané, attaquant des Lions évoluant à Liverpool (Angleterre) figurent sur la liste restreinte des nominés pour les récompenses annuelles de la Confédération africaine de football (CAF) dont la cérémonie est prévue le 8 janvier prochain à Dakar, a appris l’APS vendredi.
Aliou Cissé est en course pour le titre d’entraîneur de l’année en compagnie du technicien français Hervé Renard (sélectionneur du Maroc) et de l’entraîneur de l’Espérance de Tunis, Moine Chaabani, rapporte le site officiel de l’instance dirigeante du football africain.
De son côté, l’international sénégalais de Liverpool, Sadio Mané, est parmi les dix joueurs retenus pour briguer le titre du footballeur africain de l’année 2019.
Son coéquipier en club, l’égyptien Mohamed Salah, lauréat sortant, est également en course pour cette distinction aux côtés de l’international gabonais Pierre-Emerick Aubameyang et l’algérien Riyad Mahrez, sociétaires respectifs des clubs d’Arsenal et de Manchester City en Angleterre.
En revanche, Kalidou Koulibaly joueur sénégalais de Naples, en Italie, et Idrissa Gana Guèye, évoluant à Everton (Angleterre), un temps nominés, ont été recalés.
Il en est ainsi du jeune attaquant sénégalais de Rennes en France, Ismaïla Sarr qui figurait sur la liste des nominés pour le titre du meilleur jeune footballeur du continent.
La cérémonie des Caf Awards doit avoir lieu le 8 janvier 2019 au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD, dans la région de Dakar.
La CAF prévoit également en marge de cette rencontre continentale de dévoiler les noms des pays organisateurs des deux prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des Nations de football (2019 et 2021).
L’équipe du Sénégal des moins de 20 ans s’est qualifiée en finale du tournoi de l’UFOA B, en battant aux tirs au but (4-2) celle du Niger, ce vendredi à Lomé, a appris l’APS.
A la fin du temps règlementaire, les deux équipes étaient à égalité (2-2).
Les Lionceaux vont connaître leur adversaire en finale, à l’issue du match Mali- Nigeria prévu à 18 h 30.
LA CHINE S'OFFRE LE DROIT DE POLLUER EN AFRIQUE
Alors que Pékin ferme ses propres centrales à charbon, des entreprises chinoises financent et construisent des installations polluantes à l’étranger
DW Afrique |
Marco Wolter |
Publication 14/12/2018
« Le vent de l’océan Indien qui transporte les vagues vers le rivage. Des crabes qui grimpent sur les racines des mangroves, pendant que les touristes profitent du soleil. » Voilà les images idylliques de Lamu, une petite île que l’on peut presque toucher depuis les côtes du Kenya. die Tageszeitung nous fait visiter ce petit coin de paradis. Un paradis, menacé par une centrale à charbon. Elle doit coûter deux milliards de dollars et comme souvent, précise le journal, "lorsqu’il s’agit de grands projets au Kenya, c’est une banque chinoise qui se charge du financement et des entreprises chinoises qui vont construire la centrale."
La Süddeutsche Zeitung avait déjà fait ce constat dans un édito cette semaine, alors que COP24, la Conférence sur le changement climatique, se termine en Pologne : Pékin est le plus gros adversaire dans la lutte contre le réchauffement, car « la Chine ferme ses centrales à charbon pour en construire des nouvelles en Afrique. »
Si à Lamu au Kenya on espère des créations d’emplois, il y a la crainte des poussières fines, du réchauffement de l’eau autour de la centrale et donc de la disparition de poissons.
Le smog cache le soleil
die Tageszeitung explique que des entreprises chinoises construisent ou financent ainsi plus d’une centaine de centrales à charbon dans le monde. « La population chinoise veut moins de pollution, le pays consomme donc moins de charbon. Les experts estiment, conclut le quotidien, que la Chine renforce la construction de centrales à l’étranger, pour écouler et exporter sa matière première. »
Sauf qu’il n’y a pas qu’en Chine qu’on aimerait mieux respirer. En Afrique du Sud aussi, comme en témoigne ce reportage de la Frankfurter Allgemeine Zeitung à Mpumalanga, une région au nord-est du pays.
Mpumalanga veut dire « là où le soleil se lève », mais avec le smog on en devine à peine les rayons. Nous sommes au cœur de la production d’énergie sud-africaine. La province compte « pas moins de douze centrales à charbon et la plus grande usine de liquéfaction de charbon au monde. Plus de 2.000 personnes y meurent chaque année de cancers des poumons et d’autres maladies à cause de la pollution de l’air. »
D’après la FAZ qui cite Greenpeace, "les centrales à charbon en Afrique du Sud ont le droit d’émettre dix fois plus de CO2 que celles en Chine. » Mais comme les caisses du fournisseur d’énergie public sont vides, le changement, ce n'est pas pour tout de suite.
Décoloniser un musée de la colonisation
Le changement, en Belgique cette fois, où le musée royal de l’Afrique centrale a rouvert ses portes près de Bruxelles après cinq années de rénovation. Ce musée, qui pendant des décennies a glorifié l’entreprise coloniale belge au Congo, a voulu changer sa présentation de l’histoire et de l’héritage de la Belgique en Afrique.
Le lieu « cachait les atrocités et prétendait que l’oppression était un exploit de civilisation »raconte la Berliner Zeitung. On y trouvait par exemple une liste de noms de 1.500 Belges tombés au Congo. Désormais sont projetés sur le même mur les noms de victimes congolaises.
Cette réouverture relance aussi la question de la restitution des œuvres africaines volées pendant la colonisation. Que les pièces doivent être restituées « fait désormais consensus », affirme Die Zeit. Mais il faut aller plus loin selon le journal. Ces objets et œuvres d’art sont aussi une opportunité de travailler sur l’histoire et ses interactions dans le monde de l’art. Car ce sont bien « des statues en bronze du Bénin que des peintres allemands ont découvert dans un musée de Dresde pour en faire des croquis, les intégrer dans leur propres tableaux et marquer ainsi l’art moderne. »
HABIB BEYE RÊVE D'ENTRAÎNER L'OM
Dans une interview à Canal +, l'ancien international sénégalais a confié vouloir entraîner un jour l'Olympique de Marseille en Ligue 1, le club de ses rêves - Le consultant attend toutefois de passer ses diplômes d'entraîneur
Habib Beye serait-il en campagne pour remplacer Rudi Garcia à l'OM ? "Mon rêve ultime serait d’entraîner un jour Marseille. Mais hors de question de me renier pour obtenir un poste ici ou là", a ainsi révélé l'ancien défenseur de Marseille et sur le site de Canal +, chaîne dont il est le consultant.
Beye (41 ans) a déjà expliqué par le passé son désir de faire carrière sur un banc de touche, à l'instar de Mickaël Landreau, qu'il cite en modèle.
Des diplômes d'entraîneur avant toute candidature
Pas question toutefois de se précipiter ni de modifier son intégrité pour rallier le club qu'il aime. Le Sénégalais, passé par la Premier League (2007-2012), reste concerné par son activité de consultant, quitte à dire du mal de l'équipe phocéenne. "Tout le monde sait que l’OM est mon club de coeur. Eh bien, le consultant qui a le plus critiqué l’OM, c’est moi. J’y ai joué quatre ans et je connais très bien le club, je suis légitime".
Et puis, Beye sait qu'il faudra surtout passer des diplômes d'entraîneur pour devenir un candidat crédible. "Quand j’aurai mes diplômes, un président sera peut-être tenté de miser sur moi." Le message est passé.
LIBERTE PROVISOIRE, PETITE VICTOIRE
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé dans l'expectative et l'espérance : ce que demande le procureur
Jeune Afrique |
Par Alain Aka |
Publication 14/12/2018
Alors que la CPI n'a pas encore rendu sa décision quant à la demande de mise en liberté provisoire déposée par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le procureur, Eric MacDonald, a posé ses conditions.
Jeudi 13 décembre, pendant trois heures d’une audience à huis clos partiel devant la 1ère chambre de la CPI, le procureur, l’avocate des parties civiles et ceux de la défense ont tenté de trancher sur la demande de liberté provisoire émise par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Une audience qui a finalement été suspendue jusqu’au lendemain.
Durant les débats, le procureur Eric MacDonald s’est, une nouvelle fois, opposé à la mise en liberté provisoire des prévenus, notamment du fait de « leur grande capacité de mobilisation ». Il a informé la Cour de son intention de faire appel si la décision des juges était contraire à ses recommandations.
Outre la libération ou non des prévenus, c’est le pays hôte – celui qui les accueillerait en cas de décision favorable – qui a été largement débattu devant la chambre de première instance, le procureur souhaitant une résidence en Europe, et de préférence aux Pays-Bas afin que les deux hommes soient « facilement à la disposition de la Cour ».
« Minimiser les risques de fuite »
« Si Laurent Gbagbo devait être libéré en Côte d’Ivoire, il est possible qu’il ne soit pas présent à son procès, même avec un mandat d’arrêt international », estime en effet Eric MacDonald, citant le cas de Simone Gbagbo qui, malgré un mandat d’arrêt de la CPI, est sortie de prison grâce à une amnistie des autorités ivoiriennes.
Pour minimiser les risques de fuite, le procureur a en outre recommandé que les accusés, en cas de libération, remettent leur passeport au greffe et portent un bracelet électronique, mais aussi qu’ils paient une caution dont le montant serait fixé par la chambre. Il s’agirait d’« une somme qu’ils pourraient perdre si les conditions de liberté provisoire n’étaient pas respectées », a-t-il précisé. Une de ces conditions serait de s’abstenir de tout contact direct ou indirect avec les témoins.
Pour maître Emmanuel Alti, l’avocat de la défense, qui a rappelé que la première demande de liberté de provisoire de Laurent Gbagbo date du 27 avril 2012, « c’est au procureur de prouver que la détention de Laurent Gbagbo est nécessaire ». Étant présumé innocent, « sa détention ne peut être qu’une mesure exceptionnelle », a précisé Me Emmanuel Altit pour qui « le dossier du procureur ne permet pas de fonder une suspicion raisonnable permettant la poursuite de la détention ».
UNE PERSONNE ÂGÉE DÉTENUE CONNAÎT UN VIEILLISSEMENT ACCÉLÉRÉ. C’EST UNE FORME DE PUNITION INCOMPATIBLE AVEC LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE
Fin publicité dans 28 s
Dire qu’« il faut maintenir Laurent Gbagbo en détention parce qu’il est populaire » est un non-sens, relève maître Altit qui poursuit : « Il est populaire depuis longtemps, il sera toujours populaire. Ce qui veut dire qu’il ne sera pas libéré. Et ça ce n’est pas du droit. Il ne faut pas confondre les admirateurs et le réseau », note l’avocat.
Un couvre-feu pour Charles Blé Goudé
Maître Altit a par ailleurs souligné l’âge (73 ans) et les pathologies de son client. « Lorsque le détenu est âgé, il devient fragile. Une personne âgée détenue connaît un vieillissement accéléré. C’est une forme de punition incompatible avec la présomption d’innocence. Les pathologies dont souffrent Laurent Gbagbo commandent sa mise en liberté. »
Les conditions de liberté provisoire avancées par le procureur ne sont pas les mêmes pour les deux hommes : Eric MacDonald s’est montré plus strict envers l’ancien « général de la rue », qui « a déjà tenté d’utiliser de faux passeport par le passé ».
S’il est libéré, ce dernier devra se présenter deux fois par semaine devant les forces de police et être soumis à « un couvre-feu de 23 h à 6 h du matin ». Une requête qui a fait sourire le concerné dans son box. Contrairement à l’ancien président, Charles Blé Goudé « n’avait jamais encore présenté de requête de mise en liberté provisoire. Il était déterminé à répondre à la justice », a précisé maître Geert-Jan Alexander Knoops, son avocat.
Un pays-hôte « favorable »
Cependant, « en janvier 2019, cela fera exactement sept ans et demi, en comptant les quatorze mois de détention en Côte d’Ivoire », que l’ancien ministre de la Jeunesse est en détention. « Sur la base de la jurisprudence de la CPI et de la Cour européenne des droits de l’homme, Charles Blé Goudé est admissible à une mise en liberté provisoire », a relevé son avocat, précisant que son client se conformerait à toutes les conditions fixées par la Chambre. Toutefois, « ces conditions ne doivent pas être si contraignantes que cette mise en liberté deviendrait une détention de facto », a-t-il précisé.
La liberté provisoire des deux hommes ne pourra être prononcée le 14 décembre que si un pays est disponible à les accueillir. « Sans préjuger du verdict », le greffe « a pris la liberté de consulter » les pays hôtes proposés par la défense. « La réponse des Pays-Bas [l’option privilégiée par le procureur, NDLR] est défavorable », mais un autre « pays hôte évoqué en huis clos » s’est montré favorable, a fait savoir le greffe.
PAR YASSINE FALL
M. LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR, RENDEZ-MOI MA CARTE D'ÉLECTEUR
Il est scandaleux qu’au moment où il nous est demandé de déposer des dossiers de parrainage, des Sénégalais se voient nier le droit de choisir leur candidat à cause de l'incapacité du gouvernement à remettre à tout citoyen demandeur, sa carte d'électeur
Je me suis inscrite pour la première fois en vue de l’obtention de ma carte d’identité CEDEAO le 10 février 2017. D’après la DAF cette première carte fut confectionnée le 31 octobre 2017. Elle n’a jamais été livrée. Le Préfet de Dagana et le Sous-Préfet de Mbane m’ont tous les deux confirmé que ma carte ne se trouvait ni à Mbane, ni à Dagana, ni non plus à Richard-Toll où on a cherché sans succès.
Ma carte d’électeur a été re-confectionnée 25 octobre 2018 a 10h54mn. La DAF affirme qu’elle a été acheminée à la Direction générale des élections qui se charge du dispatching. C’est étonnant que jusqu’à présent la carte ne soit pas arrivée dans le département de Dagana. J’ai eu confirmation de la part du Préfet lui-même qu’elle n’y était toujours pas.
Je ne peux que m’adresser à vous, étant donné que ma carte est introuvable, pour exprimer la déception que des milliers de Sénégalais ressentent devant une telle injustice, et en même temps être leur porte-voix. Il est scandaleux qu’au moment où on nous demande de déposer des dossiers de parrainage, des Sénégalais se voient nier le droit de choisir le candidat de leur choix du simple fait que le Gouvernement soit incapable de remettre à tout citoyen qui en fait la demande sa carte d’électeur en bonne et due forme. Il est aussi désolant, qu’après qu’on ait dépensé des milliards pour nous faire une soi-disant carte CEDEAO, du reste est non exigée par cette institution régionale, que je me retrouve avec beaucoup d’autres à donner la preuve irréfutable du caractère inachevé et peut-être bâclé de cette entreprise si onéreuse pour notre économie de pays pauvre très endetté.
Cette situation donne raison à tous ceux qui estiment que la production et la gestion des cartes électorales est un échec qui, à lui seul mériterait d’être sanctionné par la démission du Ministre de l’Intérieur. Étant donné que je ne peux retirer ma carte nulle part ailleurs qu’à partir de la sous-préfecture de Mbane où je dois voter, je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que je puisse m’acquitter des droits civiques que me confère notre Constitution.
Salutations distinguées.
Yassine Fall est présidente du Mouvement Def Li La Wàr
PAR MOHAMED KA
MACKY-IDY, LE DERBY INÉVITABLE DE 2019
La présidentielle de 2019 ne sera pas une promenade de santé pour le chef de l'Etat sortant, qui risque même la perdre face à un candidat redoutable en la personne d'Idrissa Seck
La présidentielle de 2019 ne sera pas une promenade de santé pour Macky Sall, qui peut même la perdre face à un candidat redoutable, Idrissa Seck. Soutenu par un parti organisé et bien implanté dans le territoire national, Idrissa Seck, figure emblématique du landerneau politique sénégalais, malgré un calme olympien, connait une popularité exponentielle à l’approche de la présidentielle. Maitre d’œuvre de la victoire de Wade en 2000, il exploitera à coup sûr, les grands manquements du septennat de Macky Sall qui a péché sur les questions macroéconomiques et institutionnelles.
Deux hommes, deux destins…
Idrissa Seck commence par l’école coranique (daara) où il mémorise le Coran. Talibé, il est obligé de mendier sa nourriture journalière dans les rues de Thiès. Surdoué, il est inscrit à l’école française. Il brilla de mille feux, notamment au collège Saint Gabriel de Thiès où il est toujours premier de sa classe. Lauréat du concours général, il poursuit ses études à la Sorbonne, mais il est vite repéré par les américains, après avoir mené avec brio la campagne présidentielle de Maitre Abdoulaye Wade. Idy n’avait que 29 ans.
Sur recommandation de James Baker, Ministre américain des finances d’alors et de Leon Walker, Ambassadeur des Etats -Unis au Sénégal, Idrissa Seck et cinq autres brillants intellectuels mondialement sélectionnés, se verront ouvrir les portes de la prestigieuse Woodrow Wilson School of Public and International Affairs. Le jeune sénégalais atterrit à Princeton, cette prestigieuse université américaine qui a formé les présidents américains, John Fitzgerald Kennedy, James Madison et Woodrow Wilson. Il travaille à Washington pour Pricewaterhouse (PwC), la première multinationale mondiale spécialisée dans l’audit. Satisfait de ses performances, les américains lui demandent d’ouvrir la première branche en Afrique de l’ouest. Idrissa Seck l’ouvrit à Dakar et la dirige.
Militant de la première heure du PDS, il seconde Wade, après avoir stratégiquement crée sa victoire contre le PS en 2000. Dans le Lazer du Lundi du 8 Octobre 2018, le journaliste Babacar Justin Ndiaye, écrit : « Idrissa Seck a été, au sens stratégique du terme, la très grosse boite à idées d’Abdoulaye Wade » C’est dans ce PDS que Idrissa Seck, « analyste économique brillant et musulman pieux », comme le rapporte le magazine Jeune Afrique dans sa livraison du 30 Mars 2018, accueille Macky Sall.
Formé à l’Institut des Sciences de la Terre (IST), Macky Sall sort ingénieur des travaux. Il ne sera pas ingénieur de conception, un grade plus élevé. S’ensuit une trajectoire politique assez facile. Il est conseiller du Président Wade. Idrissa Seck, Premier ministre d’alors, le nomme à la tête des cadres du PDS, il est ministre, et deviendra plus tard, premier ministre et président de l’Assemblée Nationale, avant de devenir Président de la République en 2012.
Après un mandat initialement prévu pour cinq ans, il passe au referendum en 2016 et le prolongea de deux ans. Il est fortement critiqué par les sénégalais qui y voient une forfaiture constitutionnelle. Mais nombre d’observateurs pensent que ce « forcing constitutionnel » traduisait une peur bleue d’aller aux élections en 2016, faute de bilan élogieux. Deux ans après, si Macky Sall s’est lourdement endetté (60% du PIB) et a construit quelques infrastructures, reste que l’enfant de Ndouloumaadji devra s’expliquer et convaincre sur les tares économiques et institutionnelles de son régime.
Les économistes sont formels. La qualité des institutions prime sur l’intégration économique et la position géographique d’un pays. Cette assertion est vérifiable avec des pays comme le Cap-Vert, L’Ile Maurice, le Japan, la Corée du Sud, et même la Chine, dans une certaine mesure, à partir des années 70. La croissance rapide de la Chine n’est rien d’autre que la forte motivation des entrepreneurs chinois à entreprendre et investir dans un pays où ils se sentent protégés par l’Institution et galvanisés par les autorités publiques. Même si la Chine opère encore avec un système socialiste, aux contours fortement capitalisés. Cette donne ne semble pas être appliquée par le gouvernement de Macky Sall. En s’arc-boutant contre une croissance de 6.5%, (2016) comme annoncée par les experts du FMI, et une projection de moins 7% (Banque Mondiale) pour l’année 2017, le Sénégal n’atteint pas la moyenne UEMOA (7%) et reste dans le groupe des « lopsided economies ».
Ces économies déséquilibrées trouvent naturellement un terreau fertile dans les pays où les politiques publiques sont mal conçues et appliquées. Dans les pays en quête d’émergence de tradition démocratique comme le Sénégal, la solidité des institutions est gage d’une évolution vers une croissance soutenue et inclusive. Piétinées et vouées aux gémonies, l’économie peut en pâtir. Si l’économie américaine a capté 450 milliards de dollars (2016), d’après le magazine Forbes, de l’investissement direct étranger, c’est parce que le pays de Barack Obama à une réputation institutionnelle qui rassure les investisseurs.
Le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui s’inspire des paradigmes postkeynésien et néo structuraliste, n’inclut pas en son sein des mesures protectrices et accompagnatrices pour l’industrie sénégalaise. Tirée par une croissance tertiaire (62%) dominée par des étrangers, l’économie sénégalaise est incapable de création de richesses. C’est cela le problème fondamental ! Si cette croissance de 6.5% trouvait sa source dans les secteurs primaire et secondaire qui emploient la majorité des sénégalais, on ne parlerait pas de : « Dekk bi dafa Macky » Malheureusement, ces deux secteurs essentiels à la réduction drastique de la pauvreté ne représentent que 15% (primaire) et 23% (secondaire) du PIB. Le « Goorgorlou » sénégalais vit toujours dans des conditions très difficiles et pique une colère justifiée quand on lui tympanise avec une croissance qui se mange sous d’autres cieux. Mais il risque de vivre dans la précarité pendant longtemps encore si l’agriculture sénégalaise suit le même cycle rotatif et fermé. L’agriculture sénégalaise n’a pas connu une évolution significative en termes d’insertion économique et de lutte contre la pauvreté. Si l’agriculture représente seulement 9% des richesses crées (PIB) pour un secteur qui emploie près des 70% sénégalais, il y a problème ! Vue sous la courbe de l’économiste américain, Max Otto Lorenz, plus connu sous l’appellation courbe de Lorenz, l’agriculture sénégalaise concentre l’écrasante majorité des pauvres du pays et met à nu les grandes inégalités dans la répartition des richesses. Le paysan sénégalais sous Macky Sall est encore un type pauvre.
Plus que des records quantitatifs, l’agriculture sénégalaise a besoin d’une stratégie qui exploite qualitativement ses potentiels naturels et géographiques. C’est comme cela qu’elle créera de la richesse et sortira le paysan de la précarité. Le potentiel existe et reste énorme : seulement un tiers est utilisé des 240.000 hectares de terres irrigables ! C’est la même malédiction qui frappe la pêche artisanale, qui pourtant, bien gérée, est un vivrier d’emplois et un levier de croissance. Mais les accords opaques et désavantageux, l’absence de régulation des espaces maritimes ou leur mauvaise application, et l’impréparation des acteurs ont fini d’éclipser le secteur. Ce secteur qui rapporte 20.87% des recettes d’exportation, soit 197 milliards connait des difficultés monstres avec une baisse sensible des revenues du pêcheur. Si rien n’est fait, le pêcheur sénégalais sera, sous peu, aussi pauvre que le paysan sénégalais.
Face à ces urgences, Idrissa Seck semble être le mieux préparé des leaders politiques sénégalais pour y apporter des solutions durables. Fin analyste économique, il a déjà suggéré la mise en préparation des villes pétrolières (Cayar, Saint-Louis, Rufisque). Pour Idrissa Seck, ces villes doivent être dotées d’infrastructures connexes à l’exploitation pétrolière et gazière pour en faire des hubs économiques et des leviers de croissance. Y exploiter seulement le pétrole et le gaz à l’image de ce qui se passe avec l’or à Kédougou est un manque de vision et de capacité. Dans la même veine, des villes frontalières seront édifiées aux frontières avec le Mali et la Guinée Conakry pour booster les échanges commerciaux et faciliter l’exportation de produits sénégalais vers ces pays. Aussi un port sec sera construit à Tambacounda, où passeront les pipelines qui desservent le Mali en hydrocarbures.
Le secteur industriel sénégalais qui bat de l’aile sous Macky Sall pourra exploiter à fond son avantage comparatif, en capitalisant sur son ascendant technologique, la position géographique du pays, la diminution des taxes à l’importation, le coût fortement réduit de l’électricité et un capital humain bien formé. Cela permettra aux entreprises sénégalaises de faire des recrutements d’envergure. Aussi, avec cette industrie robuste et compétitive, le gouvernement du Sénégal bénéficiera de retombées fiscales conséquences qui iront dans les services sociaux. Aux pêcheurs de Guet Ndar appauvris car obligés de débarquer leurs prises en Mauritanie, après les accords conclus avec le gouvernement de Macky Sall, Idrissa Seck préconise une renégociation des accords pour que ces pêcheurs débarquent à Saint- Louis et permettent ainsi à ce secteur primordial de continuer à supporter l’économie de toute la région de Saint-Louis. Il souligne l’importance des activités connexes à la pêche (le transport, le lavage des produits, la réfrigération, le séchage, le petit commerce et même les écailleuses). Ce sont ces activités qui font vivre Saint-Louis dira Idrissa Seck.
Face à la pauvreté grandissante dans les ménages, Idrissa Seck estime qu’il faut davantage investir sur les femmes et les jeunes du pays. Mais cet investissement ne doit pas se faire de façon disproportionnée avec des visées purement politiques. Il faudra accentuer la formation, le renforcement de capacités, la mise sur pied de modèle de développement innovant, le suivi et l’évaluation.
Idrissa annonce une économie bâtie sur un capital humain bien formé, où le culte de l’excellence est la règle. Il ambitionne un Conseil Supérieur de l’Education. « C’est le secteur qui irrigue tous les autres » dira-t-il de l’éducation. La rétention des élèves dans le primaire et une formation universitaire de qualité, attireront les investisseurs, avance Idrissa Seck, qui compte faire de l’éducation le premier levier pour une croissance durable et endogène. Les 40.000 jeunes étudiants sénégalais jetés dans la rue parce que le gouvernement de Macky Sall n’a pas payé les 16 milliards qu’il doit aux universités privées se retrouveront sûrement dans la vision de « Ndaamal Sénégal », pour reprendre ce militant de son parti au wolof châtié par la forte consonnance pulaar. Il faut noter que la dette intérieure due aux entreprises sénégalaises, plafonne les 1000 milliards de F CFA ! Conséquence, beaucoup de fournisseurs ont arrêté d’approvisionner le gouvernement. Les restaurateurs de l’université de Thiès ont tout simplement fermé leurs portes aux étudiants qui sont obligés de se débrouiller dans les artères de la ville.
Les résultats de Macky Sall sont insuffisants. Les quelques infrastructures et les intérêts privés (bourses familiales, couverture maladie universelle) sont minimes du point de vue de leur impact sur l’économie. Le secteur secondaire censé être le principal créateur de richesse est délaissé et humilié. Le secteur primaire est encore archaïque et sans stratégie.
Dans un pays où les jeunes n’ont de choix que de conduire des motos Jakarta- s’ils arrivent à les acheter- comme le montrait récemment un reportage de Dakaractu dans la région de Fatick. Quand l’emploi n’existe pas dans les régions à fort potentiel économique comme la Casamance, comme le soulignait le Maire Abdoulaye Balde, lors de la récente visite de Macky Sall dans sud du pays. Quand les femmes de Cass-Cass, dans le Fouta, crient leur amertume et réclament l’édification d’un hôpital, Idrissa Seck a toutes les chances de battre Macky Sall à l’issue de la présidentielle de 2019.
L'ÉTAT A-T-IL CRÉÉ 413 000 EMPLOIS ?
Sur Twitter, un compte qui promeut les actions du chef de l'Etat indique que le gouvernement de ce dernier a créé 413 000 emplois depuis 2012 - Rien ne permet pourtant de l'affirmer
Africa Check |
Samba Dialimpa Badji |
Publication 14/12/2018
« En 7 ans de présidence 413 000 emplois nets crées en mai 2018 compte non tenu des énormes perspectives à Diamniadio ». C’est ce qu’a posté le 7 décembre sur le réseau social Twitter le compte @VisionduMacky.
Contacté par Africa Check pour avoir le détail de ces emplois, secteur par secteur, l’administrateur du compte a répondu de ne pas détenir de document à ce sujet. Il a toutefois précisé s’être appuyé sur une déclaration faite par le président de la République Macky Sall le 1er mai 2018, affirmant avoir créé 413 000 emplois.
Le chiffre est également mentionné dans un article du site Pressafrik qui cite le bureau d’information gouvernemental (BIG).
Confusion entre contrats déclarés et emplois créés
En novembre 2016 déjà, le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions (Mansour Sy à l’époque) affirmait que le gouvernement avait créé plus de 230 000 emplois entre 2012 et 2016.
Mais Africa Check avait démontré à l’époque que le chiffre donné par le gouvernement était exagéré.
Au Sénégal, c’est la Direction des statistiques du travail et des études (DSTE), rattachée à la Direction générale du travail et de la sécurité sociale, qui s’occupe du suivi de l’évolution du nombre de contrats de travail.
La DSTE produit un « rapport annuel des statistiques du travail ». Les rapports de 2012, 2013, 2014 et 2015 qu’Africa Check a consultés renseignent sur les contrats de travail à durée « indéterminée », « déterminée », « saisonniers », « temporaires », de « stag0e » et « autres ».
De 2012 à fin 2015, il ressort des rapports de la DSTE que les contrats à durée indéterminée (CDI) dépassent à peine le quart des contrats déclarés auprès des inspections du travail.
Ainsi, en 2012 les CDI représentaient 23,6% des contrats déclarés, 26,3% en 2013, 25,8 en 2014 et 26,7 l’année suivante.
Par ailleurs, les statistiques du ministère du Travail ne prennent pas en compte le changement et le renouvellement du contrat d’un employé qui, pour le même emploi, peut passer d’un contrat à durée déterminée (CDD) à un CDI.
De plus, les contrats à durée déterminée, de stage et saisonniers sont susceptibles d’être renouvelés d’une année à l’autre ou durant la même année. Autant d’engagements qui font l’objet de contrats déclarés auprès de l’administration du travail sans que cela ne se traduise forcément par des nouveaux emplois.
Les quatre rapports annuels sur les statistiques du travail sont également muets sur l’évolution du statut professionnel du travail durant une ou plusieurs années.
La DSTE préfère d’ailleurs parler de « contrats de travail déclarés » au lieu d’emplois créés durant une année.