Les assurés qui se plaignent souvent des retards de paiement en cas de sinistre verront bientôt leurs soucis réglés. Les autorités étatiques ont pris des mesures coercitives qui vont de l’amende automatique de 5% par mois à la sanction du responsable de la société d’assurance.
La journée dédiée au ministère de l’Economie et des Finances dans le cadre de la 27ème édition de la FIDAK a permis aux usagers des assurances de faire part des difficultés qu’ils rencontrent en cas de sinistre. Devant les nombreuses plaintes des citoyens, le Directeur des Assurances Ousseynou Dème a indiqué que c’est l’assurance automobile qui pose souvent des problèmes, en ce sens que c’est une assurance contre tiers. «En cas de sinistre, l’assureur est obligé d’avoir d’abord le PV, ensuite il y a l’intervention des experts. S’il y a des blessés, on fait appel à des médecins. Et en cas de pertes en matériel, on fait appel à des experts», explique Ousseynou Dème. C’est après tout cela, ajoute-t-il, que l’indemnisation se passe. Il reconnaît cependant que des difficultés sont souvent notées dans certains secteurs des assurances.
Pour y remédier, dit-il, les autorités étatiques ont pris des mesures dont l’une est de sanctionner les assureurs qui ne paient pas les sinistrés après qu’ils ont déposé tous les éléments nécessaires pour être indemnisés. L’amende automatique de 5% par mois fait partie des mesures prises par l’autorité. «Si un assuré qui a droit à un million FCFA ne perçoit pas son indemnisation au bout d’un an, il aura droit à 1 600 000 francs CFA», dit-il. La deuxième mesure consiste à sanctionner le patron de la société d’assurance qui ne paie pas après 15 jours d’injonction de la commission ou de la direction nationale. Ces mesures, de l’avis de M.Dème, ont apporté quelques améliorations sur le terrain. En plus de ces mesures, l’Etat va désormais spécifier et axer les contrôles uniquement sur le paiement des sinistrés jusqu’en 2020. «Deux sociétés de la place ont été contrôlées conjointement par l’autorité nationale qui leur a demandé de payer les concernés au bout de trois mois. Le travail va continuer sur les années à venir. Nous sommes conscients sur cette faiblesse», lance-t-il. Malgré les retards de paiement relevés, les sociétés d’assurance ont payé la somme de 65 milliards de FCFA en 2017
UNE CROISSANCE QUI PASSE DE 100 A 162 MILLIARDS DE FRANCS CFA
Le secteur des assurances au Sénégal est en pleine expansion. Entre 2014 et 2017, le nombre de compagnies d’assurance est passé de 24 à 29. Sur cette période, souligne le coordonnateur de la Direction Générale du Secteur financier et de la compétitivité, Ismaïla Guèye, l’activité des compagnies d’assurances a connu une croissance significative, d’autant qu’elle est passée de 100 milliards à 162 milliards de FCFA. D’où une croissance moyenne de 16.7%. Pour Ismaïla Guèye, le citoyen africain dépense en moyenne, par an, moins de 70 dollars pour s’assurer, contre 1 000 dollars en Afrique du Sud et 2 700 dollars en Europe de l’Ouest. Ces chiffres montrent, à ses yeux, la faiblesse de la culture d’assurance au Sénégal et en Afrique. Pour lui, l’image que renvoie ce secteur est rarement positive. «Ceci veut dire qu’il y a encore des défis à relever, dont celui lié au respect des engagements souscrits, à la rapidité du paiement d’indemnités en cas de survenance de sinistres», a indiqué Ismaïla Guèye. L’autre défi est celui lié au manque de communication. Une situation qui découle du fait que le secteur est resté longtemps fermé sur lui-même et seulement accessible à une élite.
«L’AFP EST DEVENU UN GROUPEMENT D’INTERETS PERSONNELS»
Barham Thiam, responsable de l’Afp en Amérique du nord
Une rébellion couve au sein de l’alliance des forces de progrès (Afp), à cause de l’orientation du parti qui n’agrée pas un bon nombre de responsables qui mijotent une stratégie. Dans cet entretien accordé à «L’as», le responsable des progressistes de l’Amérique du nord, Barham Thiam, confie qu’ils ont engagé des réflexions aussi bien au Sénégal que dans la diaspora, parce qu’ils ne se retrouvent plus dans la direction prise par Moustapha Niass qui a renoncé à sa vision au profit de celle du président Macky Sall.
«L’as» : on note des frustrations au sein de l’alliance des forces de progrès (Afp). qu’est-ce qui est à l’origine de cette situation ?
Barham Thiam : La frustration de progressistes est justifiée pour la simple raison que les militants estiment que la Direction de l’Afp les a négligés au profit de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yakaar. Car des militants qui se sont battus depuis la création du parti ne se retrouvent plus dans l’orientation prise par le bureau politique. Il y a eu plusieurs actions posées qui font que les militants ne se retrouvent plus. Je pense qu’en tant que parti qui se réclame démocratique, il devait y a avoir un cadre pour permettre à tous les militants d’exprimer leurs opinions sur le fonctionnement et l’orientation du parti que nous avons créé ensemble. Lorsque le président Moustapha Niass avait lancé l’appel, j’ai été le premier à mettre en place un mouvement d’élèves à Kaolack pour soutenir sa candidature. Nous avons scellé ce compagnonnage sur la base de principes et d’orientations précises. Maintenant, si l’on s’écarte de cette vision en adoptant une nouvelle démarche, c’est normal que les militants expriment leur désaccord. Je ne sais pas si l’on peut qualifier cela de frustrations, mais c’est l’expression de notre opinion.
Vous reprochez à Moustapha Niass d’avoir renoncé à sa vision au profit du président Macky Sall ?
Je pense qu’on pouvait cheminer ensemble dans le cadre de Benno Bokk Yakaar et garder nos principes et orientations. Tout le monde sait qu’en 2012, l’opposition a tout fait pour dégager Me Wade du pouvoir. Nous avons vu comment Bennoo a éclaté en deux entités. C’est cet éclatement qui est à l’origine de leur défaite. Pourtant ce que les deux candidats avaient refusé l’un pour l’autre, c’est ce qu’ils ont accepté aujourd’hui pour Macky Sall. Moustapha Niass avait refusé de céder pour Ousmane Tanor Dieng et vice-versa. Par exemple Tanor et Niass, qui étaient des pionniers des Assises Nationales qui avaient réuni les cadres de tous les secteurs, disent aujourd’hui que Macky Sall n’avait pas signé la charte. Alors que tout le monde sait qu’il l’avait signée. Où sont les principes dans ce compagnonnage ? Ils ferment les yeux et se mettent une corde au cou pour dire au président Macky Sall : « tirez-nous par où vous voulez ». On n’acceptera pas ça. Je pense que l’Afp doit cheminer avec la mouvance dans le respect de nos principes. On n’avait pas créé l’Afp pour le président Macky Sall. Ça a été une surprise générale lorsque l’Afp a renoncé à présenter un candidat, ainsi que le Parti socialiste qui est une formation historique. C’est comme s’ils ont oublié les principes pour le partage du gâteau. On peut dire que le président Macky Sall a bien travaillé lorsqu’on parle d’infrastructures ; mais sur le plan social, de la justice et de la transparence, il y a beaucoup de choses à revoir. Je pense qu’il était important qu’on regarde les programmes des différents partis de la coalition, par exemple les grandes mesures de Moustapha Niass, pour voir comment les intégrer dans les programmes. Aujourd’hui, c’est mieux d’être un conseiller du président de la République pour espérer influencer ses décisions que d’être un président de l’Assemblée nationale ou un président du Haut Conseil qui ne peut rien faire changer.
L’avis de la base a-t-il été recueilli pour que l’Afp soutienne Macky Sall à a présidentielle ?
Il y a eu une consultation des militants mais la forme de la consultation est discutable ; parce que pour une décision aussi importante de soutenir une candidature, il devait y avoir un congrès, mais pas un bureau politique élargi. Cette décision est contestable parce qu’on avait soutenu le président Macky Sall qui devait faire un mandat de cinq ans. Il s’est dédit pour faire un mandat de 7 ans. Il était alors normal de convoquer à nouveau les instances pour voir s’il faut encore soutenir le président Macky Sall, parce que la décision du parti était devenue caduque. Et puis l’Afp n’appartient pas à une seule personne. Des gens sont morts pour le parti et d’autres ont perdu leur travail et leurs études parce qu’ils croient à un idéal. Si on arrive au point où votre leader, qui est votre référence, décide d’une orientation contraire aux principes de départ, cela devient grave. Et tous les esprits libres doivent dire non. En tant que responsable de l’Afp en Amérique du Nord, je n’ai pas été invité lors de la récente rencontre d’investiture du président Macky Sall. Et j’ai exprimé mon désaccord sur plein de choses par rapport au fonctionnement du parti. Il y a une discipline de parti certes, mais encore faudrait-il qu’il y ait une démocratie interne. Les raisons pour lesquelles on se battait au lycée, à l’université et à l’extérieur, c’est pour la vision de Niass qui suscitait l’espoir. Les gens me disent de gérer juste mes affaires personnelles ? mais si tout le monde fait de la sorte, où ira le Sénégal ? A la limite, le parti est un groupement d’intérêts personnels. On berne le peuple. Lorsque je vois cette jeunesse pleine d’énergie en chômage alors qu’elle peut amorcer le développement du pays, ça fait mal. Nous sommes en train de travailler avec des équipes au Sénégal et à l’étranger ; et dans les prochains jours, nous allons déclencher la machine. Nous appelons tous les progressistes et les Sénégalais qui pensent qu’un autre Sénégal est possible et que l’espoir est encore permis, à réfléchir sur la situation actuelle du pays et l’avenir du Sénégal. Certains progressistes avaient pensé qu’on allait saboter l’investiture de l’Afp pour le président Macky Sall, comme l’avait fait Malick Gakou. On ne fera jamais cela. On va prendre nos responsabilités parce qu’on ne se retrouve plus pratiquement dans cette orientation du parti. J’ai fait quelques mois au Sénégal, nous sommes en train de réfléchir avec des responsables qui partagent le même constat. Nous allons prendre la meilleure décision pour le Sénégal. Le courage, la volonté et l’engagement ne manquent pas.
L’Afp était très puissante en Amérique du nord, n’êtes vous pas en train de perdre du terrain au vu de la mobilisation d’Ousmane Sonko ?
Je ne sais pas. Mais en réalité, si vous faites un discours dans lequel les Sénégalais se retrouvent, je pense qu’ils vont rallier parce qu’ils sont fatigués. Puisque l’Afp n’a pas pu capitaliser ses atouts en Amérique du Nord, c’est normal que Sonko ait cette mobilisation. D’ailleurs, l’Afp n’existe plus dans la tête des Sénégalais ; ils parlent plutôt de l’Apr.
LE MINISTRE ALY NGOUILLE NDIAYE DONNE LES RAISONS
Mention «ne s’est pas inscrit sur les listes» sur la carte de Karim Wade
Le ministre de l’intérieur n’est pas surpris qu’il soit mentionné sur la carte d’identité nationale de Karim Wade : «ne s’est pas inscrit sur les listes électorales». Aly Ngouille Ndiaye, qui était à l’école de police pour s’enquérir de l’acheminement du matériel électoral dans les régions, a fait savoir que le candidat du parti démocratique sénégalais (pds) n’est pas inscrit sur les listes électorales.
Le régime de Macky Sall ne joue pas avec la candidature de Karim Wade. Le ministère de l’Intérieur a pris toutes les dispositions pour éviter toute suspicion sur la carte d’électeur du candidat du parti démocratique sénégalais (Pds). En effet, à la suite de la pression des libéraux, le ministère de l’Intérieur a confectionné la carte d’identité de Karim Wade avec laquelle sa coalition déposera sa candidature au Conseil constitutionnel. D’ailleurs, Karim Wade a retiré sa carte d’identité nationale. Mais à sa grande surprise, ses coordonnées électorales ne figurent pas sur le verso de la carte d’identité. Pourtant, il s’était rendu en avril passé au Koweït pour s’inscrire sur le fichier électoral. Le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, en déplacement hier à l’école de Police pour s’enquérir de l’acheminement du matériel électoral dans les régions, a apporté une réponse sur la non attribution à Karim Wade d’une carte d’électeur, pourtant indispensable pour présenter une candidature.
A cet effet, Aly Ngouille Ndiaye n’a pas fait dans la langue de bois pour préciser que le candidat des libéraux ne peut être électeur. Car, sur sa carte d’identité, il est bien mentionné «Ne s’est pas inscrit sur les listes électorales». Le ministre de l’Intérieur n’est pas surpris par cette mention. D’ailleurs, dit-il, c’est le contraire qui l’aurait étonné. «Vous savez tous que Karim Wade ne s’est pas inscrit sur les listes électorales. Donc, s’il a une carte d’identité, il ne peut pas y avoir autre chose. Il est bien mentionné : Ne s’est pas inscrit sur les listes. J’ai appris dans la presse qu’il a reçu sa carte d’identité», a confié l’édile de Linguère. Il s’est réjoui, par ailleurs, de l’acheminement du matériel vers les 45 départements. Le ministère de l’Intérieur n’attend que l’affichage de la liste des candidats pour confectionner les bulletins de vote. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye a pris une longueur d’avance par rapport à l’organisation de l’élection présidentielle.
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UNE NOUVELLE SENELEC
EXCLUSIF SENEPLUS - Ouverture au grand public, surproduction énergétique - Babacar Sow égrène les actions de la société nationale d'électricité pour satisfaire la clientèle
Sadikh Sall et Saphie Camara |
Publication 14/12/2018
En allant à la 27ème édition de la Foire internationale de Dakar, notre micro baladeur a croisé des commerçants, des clients, des prestataires de services, des chefs d’entreprises etc. Tout ce beau monde qui donne à la Fidak un commerce achalandé. Parmi eux Babacar Sow, chef du service communication interne de la Senelec. Au micro de www.seneplus.com , il affiche le nouveau visage de la Senelec.
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OÙ SONT LES PRIORITÉS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Accès à l'école et à l'énergie, grèves à répétition, déficit d’infrastructures éducatives et sanitaires - Coumba Gawlo s'interroge sur l'état d'avancement du pays et interpelle les pouvoirs publics
Coumba est un ‘’pur sang’’ sénégalais et elle n’hésitera pas à donner de son sang pour la nation. La grande Gawlo a témoigné de son attachement au pays, à l’occasion de la cérémonie de présentation de son nouvel album ‘’Terrou Waar’’. A quelques mois de l’élection présidentielle, elle interpelle les autorités et hommes politiques sur des questions fondamentales.
’’Il y a certes des choses qui ont été faites mais il reste beaucoup à faire. Quand je vois des enfants faire 10 kilomètres avec un bidon de 10 litres d’eau pour aller à l’école, je me demande où sont les priorités ? Quand je vois des femmes faires des kilomètres et des kilomètres en charrette pour accoucher, je me demande ou sont les priorités ? Quand je vois des étudiants passés plus de temps hors des salles de cours parce qu’ils sont en grève, je me demande où sont les priorités ?... Nos dirigeants doivent d’avantage s’interroger sur ces différents problèmes et essayer de les solutionner’’, a déclaré Gawlo
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C’EST INADMISSIBLE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Selon Malick Gakou, le Sénégal, au vu de son expérience démocratique, devrait avoir passé l'étape où des citoyens se mobilisent pour sécuriser leur vote
Alioune G Sall et Youssou Ba |
Publication 14/12/2018
‘’Après avoir organisé autant d’élections dans l’histoire de notre pays, que l'on soit obligé de mettre encore en place des structures pour sécuriser les élections, est inadmissible’’, tonne Malick Gakou. Le leader du Grand Parti estime que le Sénégal devrait dépasser cette étape où citoyens et partis politiques s’organisent pour garantir des élections libres et transparentes.
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NOUS SOMMES EN SITUATION DE RECUL DÉMOCRATIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Comme plusieurs autres de ses pairs de l'opposition et de la société civile, Abdoul Mbaye s'engage pour la sécurisation du processus électoral et la restauration de la dynamique de paix jusque-là caractéristique du Sénégal
Alioune G Sall et Youssou Ba |
Publication 14/12/2018
Abdoul Mbaye va se battre avec les autres leaders politiques et le mouvement citoyen pour maintenir la démocratie sénégalaise parce que dit-il, ‘’nous sommes en situation de recul démocratique. Nous avions un code consensuel en 1992 qui avait permis au Sénégal de tenir des élections paisibles. Mais aujourd’hui Macky Sall a décidé de rompre cette dynamique de paix’’. Le président de l’Action pour la citoyenneté et le travail (ACT) estime que cette dynamique de paix doit être préservée. ‘’ Il faut préserver et restaurer cette dynamique. C’est en partie ce qui nous motive tous. Pour ce faire, le processus électoral doit être sécuriser‘’, a déclare Abdoul lors du lancement de la plateforme opérationnelle de sécurisation des élections.
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L’OPPOSITION «POSE» SON VERROU
Sécurisation et transparence du scrutin présidentiel du 24 février
La plateforme opérationnelle de sécurisation des élections (Pose) a été lancée hier, jeudi 13 décembre, par la quasi-totalité des leaders de l’opposition. Il s’agit d’une plateforme mise en ligne, permettant à tout Sénégalais qui n’est pas encore en possession de sa carte d’électeur de pouvoir en disposer. La cérémonie qui a vu la participation des ténors de l’opposition a été l’occasion pour les 23 participants, de signer la charte de la Pose, marquant ainsi leur adhésion au combat unique de la transparence dans les élections.
«Le candidat sortant a mis en place tout un dispositif pour perpétuer un hold-up électoral afin de s’assurer une réélection au premier tour » : ces propos sont de Me Mame Adama Guèye qui les a tenus hier, jeudi 13 décembre 2018, à l’occasion de la cérémonie de lancement de la plateforme de sécurisation et de transparence des élections (Pose). Plusieurs leaders de l’opposition étaient présents à cette manifestation.
Saluant leur présence, Mame Adama Guèye a signalé que la rencontre du jour «qui a identifié les compétences requises pour prendre en charge les risques identifiées» fait suite à une réunion qui a été tenue par les plénipotentiaires des diverses parties prenantes. Revenant sur la plateforme, il expliquera que la Pose va se «consacrer exclusivement au combat pour la transparence de processus électoral par une approche opérationnelle de gestion de risque, dont la finalité est de faire échec au projet de hold-up électoral ».
L’ancien bâtonnier est en effet d’avis que le pouvoir en place a déjà posé les jalons de ce hold-up. Il s’agit entre autres « du contrôle total des médias publics (Soleil, Rts, Aps) dirigés par les membres de l’Apr, de la volonté de contrôler les médias privés avec la nomination de Babacar Diagne à la tête du Cnra, de la loi sur les communications électroniques, de l’acquisition récente d’équipement anti- émeute, de la violation de l’article L 48 du code électoral », entre autres.
Face à tout ce « lobbying » pré-électoral, Mame Adama Guèye tire pour autant la sonnette d’alarme : « l’opinion nationale et internationale est avertie ». Il lancera donc pour terminer une invite à «toutes les organisations politiques et citoyennes engagées pour la défense de nos défenses démocratiques ». Avant d’ouvrir le bal par la signature de la charte collective de la Pose. C’est le leader de Rewmi qui le secondera en apposant également sa signataire sur la dite charte. Avant de céder la place à Abdoul Mbaye, Me Madické Niang, Aïda Mbodj, Moussa Taye, représentant et conseiller politique de Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Issa Sall, Mansour Sy Diamil, Moustapha Guirassy, Malick Gakou, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Pierre Atépa Goudiaby, Boubacar Camara, Yacine Fall, le juge Ibrahima Dème et autre Sadikh Kane, représentant Me Aïssata Tall Sall. Quid de l’absence du Parti démocratique sénégalais ? Là, Mame Adama Guèye est très clair : « Le Pds a été invité. Maintenant pour ce qui est de son absence, il faudrait leur poser la question».
«L’AFRIQUE DEVRAIT CREER LES CONDITIONS D’UNE CROISSANCE ACCELEREE»
Fatou Bintou Djibo, coordinatrice résident du système des nations unies au Niger
Ibrahima BALDÉ (Envoyé spécial à Paris) |
Publication 14/12/2018
Près d’une trentaine d’années d’expérience professionnelle dans le Système des Nations unies, Fatou Bintou Djibo a servi un discours magistral sur le dividende numérique, à l’occasion de la première édition du Forum international de l’éducation, sous le thème: «L’éducation au cœur de la transition pour une transformation sociale et économique e 2030». Aux yeux de la coordinatrice résident du Système des Nations unies au Niger, l’éducation est moteur transformateur pour la société, permettant de répondre aux objectifs de l’agenda 2030. Fatou Bintou Djibo nous fait une immersion dans le dividende démographique, ses atouts pour accélérer la croissance économique inclusive nécessaire pour réduire les inégalités. Selon elle, «l’Afrique devrait créer les conditions d’une croissance accélérée accompagnée d’une révolution numérique».
L’EDUCATION, UN MOTEUR TRANSFORMATEUR POUR LA SOCIETE
Certains pays en Afrique, malgré leurs taux de croissance à deux chiffres, enregistrent un taux de pauvreté extrêmement élevé. Un consensus s’est construit très rapidement, considérant que la croissance économique est un moyen de développement plutôt qu’une fin en soi. C’est dans ce contexte que le développement humain devient intéressant ; il représente avant tout la liberté de réaliser le plein potentiel de chaque vie humaine. Cette universalité qui consiste à élargir la richesse de la vie humaine plutôt que celle économique dans laquelle les êtres humains vivent. C’est une approche centrée sur les personnes, leurs opportunités, leurs choix. Le développement humain se base sur trois fondamentaux: vivre une longue vie, saine et créative, d’être informé et d’avoir accès aux ressources nécessaires pour un niveau de vie décent. Ainsi, sous le prisme du développement humain, le thème du forum trouve sa pertinence. La transformation structurelle des économies en développement vers des pays émergents exige avant tout des femmes et des hommes bien éduqués dont les compétences sont en adéquation avec le marché de l’emploi. Un capital humain de qualité reste un préalable à sa transformation sociale et économique. En pratique, cela signifie développer des capacités des personnes et leur donner une chance de les utiliser pour permettre à la communauté d’innover, d’entreprendre et de s’insérer dans le monde du travail, contribuer durablement à la création de la richesse sur le long terme.
Par conséquent, l’éducation est moteur transformateur pour la société. De même, éduquer une fille dans le contexte africain lui permettrait d’acquérir les compétences transformatrices pour la société. Investir pour l’éducation des filles est une stratégie gagnante. Les progrès réalisés en faveur des filles profitent aux filles, aux familles et aux autorités. Des études récentes ont démontré que si toutes les filles du pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire achevaient le cycle d’éducation secondaire, la mortalité de moins de 5 ans serait réduite de moitié. D’où le lien entre l’éducation des filles et les dividendes démographiques. Le chemin vers le dividende démographique des pays en développement passe nécessairement par l’éducation des filles. Le dividende démographique est ainsi généré par le fait d’avoir une proportion plus importante de personnes en âge de travailler, relativement aux personnes n’étant plus en âge de travailler. La création et la réalisation du dividende démographique repose sur l’autonomisation.
UNE CROISSANCE ACCELEREE ACCOMPAGNEE D’UNE REVOLUTION NUMERIQUE, LEVIER POUR L’EMERGENCE DE L’AFRIQUE
Le dividende démographique permet d’accélérer la croissance économique inclusive nécessaire pour réduire les inégalités. L’expérience de nombreux pays d’Amérique et d’Asie pourrait servir de modèle pour la croissance. La baisse de la fécondité dans ces pays a été suivie par des investissements dans la santé, l’éducation, la technologie. C’est pourquoi l’Afrique devrait créer les conditions d’une croissance accélérée accompagnée d’une révolution numérique. Cette dernière est une opportunité pour transformer les piliers du dividende démographique et pourrait servir de leviers pour l’émergence de l’Afrique. Le changement technologique rapide et profond induit par la révolution crée de nombreuses nouvelles opportunités pour le continent. C’est la raison pour laquelle des politiques économiques et de gouvernance doivent favoriser la diversification de l’économie nécessaire à la création d’emploi à travers l’émergence d’un écosystème d’infrastructures favorables aux innovations. L’Afrique devrait jouer un rôle important dans la production des technologies et être un acteur majeur au niveau mondial. En 2030, une personne sur cinq vivra en Afrique. Le continent devrait tirer un avantage. Enfin, le changement de paradigme dans l’éducation appropriée à la transition écologique reste un enjeu majeur pour répondre aux défis de la préservation des ressources de la planète.
DES FORMATIONS SPECIFIQUES POUR LA GESTION DES RESSOURCES
Cette transition est une chance pour faire émerger de nouveaux marchés, transformer les modèles économiques de l’industrie et de l’agriculture. Cette évolution prospective requière de nouvelles compétences; des formations spécifiques afin de maîtriser l’environnement et la gestion des ressources pour des générations futures. Alors que la communauté internationale progresse dans la mise en œuvre et le suivi de l’Agenda 2030, l’éducation reste le véhicule par excellence pour articuler l’ensemble des Objectifs de développement durable (ODD) et améliorer le bien-être des populations en assurant une planète équitable, durable et stable.
LE PATRIMOINE NATIONAL DU SENEGAL EN LUMIERE
Présentation de l’album « Terrou waar » de Coumba Gawlo
La chanteuse Coumba Gawlo a présenté hier, jeudi 13 décembre son nouvel album intitulé «Terrou Waar », sorti le 7 décembre dernier. Dans le nouveau disque composé de 12 titres, la Diva chante dans presque toutes les langues nationales du pays pour dit-elle, valoriser le patrimoine national qui était dans « l’ombre ». L’artiste, qui y rend aussi hommage à son père, incite les populations au travail, et rappelle aux politiques les priorités pour le développement de notre pays.
Connue pour son talent et sa musique approfondie, la chanteuse Coumba Gawlo est revenue plus que jamais inspirée avec son nouvel album. Intitulé « Terrou Waar », le nouvel opus de 12 titres sorti depuis le 7 décembre dernier et qu’elle présentait hier, jeudi 13 décembre au Musée des civilisations noires, n’est rien d’autre qu’un « vrai » voyage à la découverte de toutes les cultures du pays. Et c’est parce que Coumba Gawlo a fait un tour dans les contrées les plus profondes du pays pour y exploiter ce qu’il y avait de valeur. « Pendant ces deux dernières années assez intenses de mes tournées avec les Nations Unies dans le Sénégal des profondeurs, je me suis rendue compte de combien notre folklore national était riche et combien ce Sénégal des profondeurs avait cette chaleur humaine qui nous manquait dans la capitale », explique Coumba Gawlo. Et c’est de là, précise l’artiste, qu’est né le titre de son album « Terrou Waar ».
Dans cet album riche en sonorités, Coumba Gawlo Seck prouve encore son leadership sur la scène musicale sénégalaise avec des thèmes qui conscientisent. « Terrou Waar », c’est aussi cet album où le Pulaar, le Wolof, le Sérére, le Bambara, le Diola se retrouvent, et où l’artiste met en lumière des instruments traditionnels « en voie de disparition » au Sénégal. « J’ai chanté dans toutes les langues nationales pour montrer la richesse du patrimoine national », dit la Diva.
Parmi les 12 titres de l’album, on peut citer « Khasseniya » où Coumba Gawlo parle de la vie en communauté à Tambacounda, « Siyo » qui est une chanson qui parle du mariage traditionnel dans la communauté Hal Pulaar. On retrouve aussi dans le nouvel opus « Na », une chanson qui rend hommage à la cheftaine de famille, « Rokale » qui conte la vie paysanne à travers la récolte des champs, l’élevage, la pêche. « Ngoulok » est quant à elle une chanson traditionnelle sérère. Sans pour autant oublier le titre « Tekk Gui » en hommage à son père Laye Bamba Seck décédé l’année dernière. « Mon père est quelqu’un qui a joué un rôle prépondérant dans ma vie, c’est lui qui m’a forgé », dit-elle. Coumba Gawlo Seck ne pouvait pas cacher ses larmes en écoutant la chanson.
Entre autres titres du nouvel album, il y a encore « Sunu Sénégal ». A quelques mois de la présidentielle de 2019, la Diva reste préoccupée par la paix au Sénégal. A travers ce morceau, elle en appelle à la paix et à la cohésion sociale. « Je rappelle aux politiques les priorités que sont la lutte contre le chômage, la sécurité, l’éducation, la santé, le sérieux dans l’administration », a fait savoir la chanteuse. A l’en croire, près de 100 personnes ont participé au nouvel album qui est le fruit de deux ans de travail.
Pour la promotion de « Terrou Waar » qui est un « véritable enracinement » dans nos valeurs, la Diva à la voix d’or envisage des tournées nationales et internationales.