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20 septembre 2025
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AU CŒUR DU DIGITAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Editeurs de contenus, développeurs, groupes média, acteurs des médias sociaux, investisseurs, porteurs de projet, start-ups, etc. ont vécu une expérience inoubliable au Dakar Digital Show
Alioune G Sall et Saphie Camara |
Publication 12/12/2018
Editeurs de contenus, développeurs, groupes média, acteurs des médias sociaux, investisseurs, porteurs de projet, start-ups, etc. ont vécu une expérience inoubliable au Dakar Digital Show.
Face à la caméra de www.seneplus.com, certains d’entre eux expliquent les raisons de leur présence au King Fahd.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
ABDOU GUITE SECK, PRÉCOCE NOTABLE
EXCLUSIF SENEPLUS - En prince privilégié, sa carrière a connu une forme de lassitude, toujours productive, sans pour autant regagner le sommet des débuts - Malgré son jeune âge, il parait déjà si vieux - INVENTAIRE DES IDOLES
La légende populaire qui a pour caractéristique de ne jamais être ni totalement vraie ni totalement fausse, a coutume de dire que les hommes saint-louisiens sont, un tantinet, efféminés. Petite pique sans méchanceté, on en rigole de bon cœur dans des moqueries bienveillantes. Ils seraient, avec leur goût vestimentaire princier, le grand soin dédié à leur mise, leur art du discours, leur inclination pour la cuisine, leur démarche toute solennelle, leur grand amour de leur corps et d’eux-mêmes, des « Gooru Ndar » que l’on prend un malin plaisir à chahuter, peut-être aussi, à envier, secrètement. Ils seraient ainsi, quoi de plus normal du reste, les digne fils des mamans saint-louisiennes, dont les atours et la grande science du bien-être sont connus. Fils à maman, ils auraient hérité de cet œil et de ce cœur maternels, sensibles et aimants, qui marquent un peu plus leur part féminine. Tout cela est sans doute bien du chipotage et de la chimère historique, mais à y regarder du plus près, ce que la ville de Saint-Louis a le mieux gardé et transmis à des générations, c’est tout un art, toute une esthétique, un goût du bien faire.
Il suffit de voir toutes les manifestations culturelles qui jalonnent la vie de la ville, les deux rakkas qui célèbrent Cheikh Ahmadou Bamba, le festival de jazz qui invite le monde, les courses de frégates qui font battre le cœur de la tradition maritime de la ville, les fêtes à Hydrobases qui électrisent le mois d’Août, les conférences de déclamations coraniques qui maintiennent le rang religieux de la ville pieuse, entre autres, pour savoir qu’on façonne à Saint-Louis une vie à contretemps, agréable et rythmée, où la quête de la joie, voire du bonheur, est au cœur des objectifs. C’est une ville émouvante, tant par le fleuve qui la poétise, le pont Faidherbe qui filtre les couchers du soleil, la presqu’ile qui raffermit l’identité insulaire, la côte qui se prête à la flânerie, les pêcheurs qui la font vibrer, les influences maures qui l’orientalisent, la colonisation qui y a laissé des séquelles que le génie local essaie de panser. Il y a ainsi bien un air de Saint-Louis qui voltige dans l’atmosphère, le sentiment d’une déambulation contemplative, la sensation d’une vie au ralenti, entre les façades colorées de la vieille ville, où s’écoule une vie indolente. Avec ses couleurs, ses odeurs, ce temps moins rude, ce brassage, il n’est pas exagéré de dire que la ville, de toutes les villes sénégalaises, garde un charme atypique, entre la bénédiction et la grâce.
Ce n’est sans doute pas pour rien que la ville est l’une des - sinon la plus - artistiques villes du Sénégal. L’art de la transmission du coran, que Youssou Ndour a magnifié dans son album de la ville, revient si talentueusement, sur cet art du discours, du bien-parler. Cet exercice de séduction dans le discours est un trait commun à la religion, la chanson, à la famille, à la hiérarchie sociale. Le pouvoir s’y confond avec cette ascendance que l’on prend sur une audience et que l’on conquiert par l’émotion, le savoir-faire. Je reste marqué par les conférences de déclamations du coran par des enfants qui arrachaient des larmes aux mères si fières de leurs enfants. Ce culte de l’enfant-prodige est sans doute l’identité qui m’a le plus marqué à Saint-Louis. La maîtrise et la coquetterie dans l’interprétation du coran ou de l’appel à la prière, ont contribué à créer une habitude de ces mots-sentiments que le français ne sait pas traduire et que le génie wolof appelle « Dojj » ou « Wané ». Si le Sénégal se comporte si bien dans les compétitions mondiales de récital de coran, il le doit en partie à un art bien saint-louisien.
Ce trait prend source dans le grand théâtre de la ville, où le talent est magnifié et l’art du bien faire promu, par les femmes, les Signares, les gooru ndar, les enfants, bref, un chœur homogène, de grâce et de fêtes.
Abdou Guité Seck est l’ambassadeur merveilleux de ce Saint-Louis du génie précoce. Le fils de griot a su puiser dans son histoire personnelle ce talent de parolier, ses phrases gonflées de sens. Il a surtout su gravir tous les échelons, du quartier, à la ville, du pays, jusqu’à l’international. Son arrivée sur la scène musicale s’est produite comme le chemin naturel d’un gosse surdoué qui dès les premiers morceaux, a su garder cette patte très saint-louisienne. Avec à dose égale, l’émotion, la leçon sociale, l’hommage aux identités multiples de la ville, et la fidélité à un mbalax original du texte, du rythme, aux origines griotiques.
Ce garçon, dont le gros nez bouffe le visage candide, avait encore des traits fins et le masque du génie pur, presque timide, quand il décroche avec le groupe franco-sénégalais « Wock » son prix « Découvertes » attribué par RFI en 2000. Sa voix y faisait merveille, épousant parfaitement les instruments de ce groupe qui l’avait repéré très jeune alors que Saint-Louis, excité déjà, enfantait et couvait son génie. Au niveau local, à l’école, dans la maison, comme dans les cérémonies, le petit Abdou avait déjà commencé à tisser sa toile. La suite on la connaît, une carrière en solo, un succès en trombe pour ce garçon qui a des parentés dans les intonations avec Youssou Ndour, ce gourmand du texte dont le répertoire rend hommage aux modous-modous de l’aventure de la migration dans un puissant texte, aux prophètes, aux jeunes filles. Lui qui prévient des rudesses de la vie et qui couvre avec sa voix, son application, sa pureté, cette chanson de conscientisation qui ne sacrifiait pas pour autant la chaleur du rythme et l’essence dansante du mbalax. Peu de chanteurs sénégalais peuvent se targuer d’avoir obtenu un succès si immédiat sur la scène nationale. Il a ainsi mené le début d’une carrière sans difficultés, encensé et couvert de gloire, cité comme le prodige national. Cependant, le talent a toujours besoin de se confronter à la difficulté, au manque, à l’isolement, il y apprend mieux à se renouveler, à survivre, à s’enrichir, parce que l’épreuve est nourricière dans la création. Abdou Guité Seck n’a pas eu à affronter ces écueils, c’est sans doute pourquoi, en prince privilégié, sa carrière a connu une forme de lassitude, toujours productive, sans pour autant regagner le sommet des débuts.
Le garçon continue de garder ce génie. Mais c’est presque un génie vain. Il est resté trop pur, trop sage. A côté de ses qualités de chanteurs, l’homme est devenu, il l’a toujours été du reste, un vrai saint-louisien, qui mesure son propos, un orateur, qui veut séduire, et qui fatalement devient un notable, très jeune. Figure très appréciée dans le pays, le notable a cette marque de maturité, parfois pompeuse, que les hommes convoitent pour assurer leur stature (Kilitef). Le choix des mots, de l’allure, ce grand boubou, cette propreté, ce soin, rappellent cet art saint-louisien de la présence au monde. Abdou Guité Seck est à ce titre, et à bien d’autres, un vrai fils de la ville. Un seigneur dont le génie s’affadit relativement vite, dans la préservation de la convention. Dans l’art plus que dans les autres domaines, la folie est sans doute le plus sûr moyen de se détruire, mais certainement aussi le plus sûr moyen de durer, de se réinventer. C’est un peu de folie qu’il manque à la ville de Saint-Louis et à Abdou Guité Seck, son ambassadeur. De l’imprévisible. Il faut aux villes, aux Hommes, cette part de lâcher qui enivre, ce qui explique cette dette que chaque sénégalais éprouve vis-à-vis de Omar Pène. Parce que ce dernier nous a tous, un jour, fait perdre la raison, la notabilité, la pudeur, la retenue…pour le démon de la joie. Il faudrait convier un peu plus le quartier de Guet Ndar et ses soubresauts habituels pour donner d’autres fièvres à la ville. Sinon l’habitude d’un bonheur modeste finit par s’ordinariser. Le génie n’est ainsi jamais un gage pour la postérité. Il faut donner un peu de soi, un peu de ce que l’on ne veut dévoiler, un peu de sa honte, pour être véritablement impérissable. Et le notable, si aimé au niveau national, est un statut et pas un produit. Malgré son jeune âge, Abdou Guité Seck parait déjà si vieux, hélas. Espérons que ce que la précocité ne vous donne pas, l’âge vous le rende au centuple.
GUINÉE: LES RAISONS DE LA DÉMISSION DE SIDYA TOURÉ
«Notre pays est confronté à des crises multiples. Cette situation nous interpelle en tant que leader politique pour proposer des solutions qui redonnent espoir à notre peuple».
Le Haut représentant du chef de l'Etat en Guinée a démissionné. Cette démission intervient alors que la Guinée est en proie depuis plusieurs semaines à de vives tensions politiques et sociales.
«Cette situation nous interpelle en tant que leader politique pour proposer des solutions qui redonnent espoir à notre peuple. Mon titre de Haut Représentant ne me permet pas de jouer ce rôle.
J’ai donc décidé de démissionner de ce poste dès aujourd’hui» explique l'ancien premier Ministre de Lansana CONTÉ.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MODY NIANG
UNE FORFAITURE INDIGNE D'UN PRÉSIDENT
À côté de la nébuleuse acquisition des terres du Général Chevance Bertin, l’affaire ‘’Bygmalion’’ qui vaut à Sarkozy la traduction devant le Tribunal correctionnel de Paris, est une peccadille
Oui, cette forfaiture du vieux président-politicien est indigne d’un Président de la République, et lui vaudrait les pires déboires avec la justice dans toute démocratie qui se respecte. À côté de ce crime, l’Affaire ‘’Bygmalion’’ qui vaut au Président Nicolas Sarkozy la traduction devant le Tribunal correctionnel de Paris est une peccadille. Malheureusement, nous sommes au Sénégal où tous les crimes sont permis depuis 58 ans et, en particulier, depuis le 1er avril 2000. Je renvoie le lecteur à ma contribution du 4 décembre 2018, pour se faire une idée du prétexte que le vieux président-politicien a utilisé sans état d’âme, pour acquérir les terres du Général Bertin, sous le manteau de l’Etat. En lisant ma contribution qu’il a sous les yeux, il en aura le cœur plus net encore.
Je rappelle que, selon le ‘’ ’Rapport public sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes’’ de l’Inspection générale d’Etat (IGE), juillet 2014 (page 76), « cette opération foncière, au motif déclaré de sécuriser les villages situés à l’intérieur de ces terres comporte, sur fond de détournement d’objectif, des manœuvres de contournement de la loi ». L’objectif caché de notre vieux président-politicien bourreau de terres, était d’enrichir des particuliers. Des particuliers déjà fort nantis, en violant de façon flagrante la loi et en faisant perdre à l’Etat d’importantes recettes fiscales tout au long du processus (cf. ma contribution du 4 décembre). Ces particuliers, personnes physiques et personnes morales, ont bénéficié de cessions de terrains suivant un procédé frauduleux. En effet, précisent les contrôleurs de l’IGE, « les terres qui leur ont été cédées ont été revendues, notamment à des démembrements de l’Etat, avec un différentiel de prix qui leur a permis de réaliser de substantielles plus-values ».
Ce n’est pas tout. Les contrôleurs poursuivent : « La manœuvre la plus déconcertante a été qu’ils ont tous payé à l’Etat avec les gains réalisés sur les ventes faites à ses démembrements. » S’y ajoute que, « après la conclusion de leurs contrats, des facilités de paiement leur ont été accordées par le service chargé des Domaines » (de Rufisque notamment). Pourtant, en revendant leurs terres, il convient de le rappeler, ils ont réalisé de substantielles plus-values. Malgré tout, le service des Domaines leur accorde des facilités de paiement. La forfaiture continue, avec la complicité active de ce service dont, il faut sans cesse le rappeler, des responsables d’alors occupent encore aujourd’hui des postes stratégiques dans l’administration fiscale. Parmi eux, celui qui est accusé publiquement de forte implication dans un détournement de 94 milliards de francs CFA, et qui reste muet comme une carpe, dans l’indifférence générale.
Ainsi, le Rapport de l’IGE constate : « Il est apparu que certaines de ces personnes avaient même démarché les structures futures acquéreurs pour la cession de terrains, avant d’avoir elles-mêmes acquis les terrains qu’elles proposaient de leur vendre ». Et l’IGE de poursuivre que c’est le cas de l’une d’elles qui, par lettre du 15 février 2010, proposait, déjà, à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), de « mettre à (sa) disposition une assiette d’une superficie de cent-cinquante hectares (150 ha) à Bambilor et dépendant du TF 1975/R » (acheté de la manière que l’on sait déjà, des héritiers du Général). Donc, l’intéressé, sûr de lui, fait une offre avant même l’acquisition des cent-cinquante hectares (150 ha) cédés par l’Etat. A la date où il faisait son offre, « la Commission de Contrôle des Opérations domaniales n’avait même pas encore examiné de demande de cession immobilière le concernant ». Il savait, bien sûr, que de ce côté-là, sa demande passerait comme lettre à la poste – et pour cause. L’IGE précise que « cette commission ne s’est prononcée sur sa requête (celle du bénéficiaire) que le 2 mars 2010 et le contrat de vente, signé le 26 mars 2010, n’a été approuvé que le 26 mai 2010 ». Rappelons que lui, avait fait son offre à la CDC, par lettre en date du 15 février 2010.
L’IGE relève, à juste titre, que certains démembrements de l’Etat, notamment la CDC, qui ont acheté auprès des spéculateurs, « auraient acquis directement auprès de l’Etat, si le service des Domaines leur en avait donné l’opportunité. Ce faisant, ils auraient fait des économies substantielles correspondant exactement à la plus-value réalisée indûment par ces spéculateurs ». La CDC avait besoin de cent-cinquante hectares (150 ha) « pour réaliser un programme immobilier de six mille (6000) logements sociaux, conformément aux missions que lui assigne la Loi n° 2006-03 du 4 janvier 2006 qui l’a créée ». Elle avait déjà acheté cinquante (50) hectares auprès de l’Etat. Elle avait besoin de cent (100) hectares complémentaires et adressé, naturellement, une requête auprès du Directeur général des Impôts et Domaines (DGID). Ce dernier, Amadou Ba – c’est bien de lui qu’il s’agissait – lui signifia alors qu’ « il n’y avait plus de disponibilité foncière dans la zone ». Pourtant, la personne sur laquelle la CDC s’est rabattue et qui lui a vendu les cent (100 ha) a été bénéficiaire de cession sur un terrain contigu aux cinquante (50 ha) qu’elle (la CDC) a achetés à l’Etat[1]. Donc, il n’ y avait plus de disponibilité foncière dans cette zone pour la CDC démembrement de l’Etat, mais il y en avait bien pour une tierce personne, spéculateur bien connu. Point n’est besoin d’être un génie pour imaginer les raisons obscures pour lesquelles le DGID a opposé une fin de non recevoir à la requête de la CDC. Ku demul Gannaar sax xam ne guddi la ñuy réer[2].
Les populations de Bambilor et autres villages de la zone environnante ont vraiment bon dos. La seule préoccupation du vieux prédateur bourreau de réserves foncières, était d’enrichir des particuliers qui devaient sûrement lui retourner l’ascenseur. Son goût pour le lucre est bien plus fort que la seule magnanimité de céder des centaines d’hectares à 1000-2000 francs le mètre carré à des tiers qui vont les vendre à 100000-150000 francs le mètre carré, et gagner ainsi facilement des centaines de millions, voire des milliards de francs CFA. Dans cette sombre affaire des terres de Bambilor, le vieux président-politicien a violé allègrement la loi de bout en bout, en s’enrichissant et en enrichissant des particuliers, au détriment du Trésor public et des collectivités démunies, avec la complicité active des services du Domaine. Il l’a violée tout aussi allègrement dans la cession facile de toutes les réserves foncières de Dakar aux mêmes particuliers déjà nantis. Dans le chapitre VI de mon livre « Le clan des Wade : accaparement, mépris, vanité », L’Harmattan, Paris, octobre 2011, j’ai largement développé son pillage organisé de nos maigres réserves foncières, au point 6 que j’ai appelé : « Une boulimie foncière à nulle autre pareille ». Tout, dans sa gestion foncière est scandale, violation flagrante de la loi qu’il était sensé pourtant appliquer et faire appliquer. On s’en fait une idée si on s’arrête un peu sur le monstrueux ‘’montage financier’’ de la construction du monument dit de la renaissance africaine. Le processus est bâti sur du faux, avec cette supposée ‘’dation’’, et a été jalonné de multiples violations sur tout le parcours, violations relevées par l’IGE dans son rapport de juillet 2014 (pp. 68-75).
En voici quelques-unes : 1) violations du Code des Obligations de l’Administration et du Code des Marchés publics ; 2) violations des règles sur les mentions obligatoires des marchés ; 3) violations des règles de fixation des prix ; 4) violations des règles sur les avenants ; 5) violations du Code du Domaine de l’Etat (sur la nature des actes comme sur leurs signatures).
L’IGE n’a pas manqué, non plus, de relever l’absence de protection des intérêts de l’Etat, le mauvais choix du mode de financement, des défaillances de la Commission de contrôle des Opérations domaniales, des conflits d’intérêts manifestement préjudiciables aux intérêts de l’Etat, etc.
C’est l’homme directement responsable de ces forfaitures et de mille autres, le vieux président-politicien qui a gravement détraqué notre administration comme notre système de rémunération des agents de la Fonction publique, qu’on veut nous vendre aujourd’hui avec son fils, présenté comme le ‘’candidat du peuple’’. L’après 24 février 2019 devrait se faire sans lui, sans son ex-frère le président-politicien. C’est mon humble point de vue, que je développerai dans ma prochaine et dernière contribution de la série.
[1]Ce veinard serait un certain Ndiègne Fall, alors conseiller du vieux président-politicien, qui aurait empoché six milliards de francs CFA.
[2] Khalifa Ababacar Sall doit être amer dans sa cellule. Ce qui lui arrive est insoutenable, surtout avec cet empressement annoncé de le juger en dernière instance le 20 décembre prochain. Pourquoi autant d’empressement ? Pourquoi autant d’acharnement ?
AUDIO
LA LOI ÉLECTORALE FAVORISE LE PREMIER ARRIVÉ
L’opposition dénonce ce qu’elle appelle le système de "premier arrivé, premier servi" - Pour cause, en cas de doublon des parrainages dans les dossiers, c’est celui du premier dossier déposé qui est valable
C’était la grande bousculade devant le Conseil constitutionnel à Dakar au premier jour du dépôt des candidatures pour la présidentielle.
Parmi les documents à fournir, il y a les parrainages, récemment introduits dans la loi électorale sénégalaise. Entre 50.000 et 60.000 sont exigés.
Mais en cas de doublon, c’est-à-dire si le parrainage d’une même personne se retrouve dans deux candidatures, c’est celui du dossier déposé en premier qui est valable. D’où la bousculade d'hier.
Finalement, c'est le dossier du président sortant Macky Sall, candidat à sa propre succession, qui aurait été déposé en premier. L’opposition dénonce ce qu’elle appelle le système de « premier arrivé, premier servi ».
Même s’il reconnait l’imperfection de cette disposition électorale, le juriste sénégalais Dieye Aboulaye, reconnait aussi l’habileté des mandataires du président Macky Sall.
PAR BOUBACAR SADIO
À TOUT LE PERSONNEL DU GROUPE WALF
Vous étiez en train d’écrire un livre qui reste toujours ouvert - Tout juste une page, certes d’une importance capitale, s’est fermée, celle de Sidy Lamine Niass - Pour honorer et magnifier sa mémoire, il vous appartient d’écrire de nouvelles pages
Tout d’abord, permettez-moi de vous présenter mes très sincères condoléances à la suite du rappel à DIEU Le Tout-Puissant, d’El Hadji Sidy Lamine Niass. Et, comme j’ai eu à le dire à certains d’entre vous, le Petit peuple a perdu son porte-parole, son ardent et impavide défenseur. Hélas ! La voix des sans voix s’est éteinte à jamais plongeant dans un profond désarroi et une totale consternation des milliers de Sénégalais dont il se faisait l’écho de leurs revendications, de leurs plaintes et complaintes par rapport à toutes les formes d’injustices qui leur sont infligées par les gouvernants.
Retenez, qu’avec le défunt, vous étiez en train d’écrire un livre qui reste toujours ouvert ; tout juste une page, certes d’une importance capitale, s’est fermée, celle de Sidy Lamine Niass. Pour honorer et magnifier sa mémoire, il vous appartient d’écrire de nouvelles pages ; de très belles pages pour vos contemporains témoins d’aujourd’hui et de plus belles pages encore pour la postérité.
Vous avez un double défi majeur à relever ; d’abord maintenir à flot cette grande entreprise que constitue le groupe Walf aujourd’hui considéré comme un patrimoine national, un fleuron de la presse, ensuite conserver avec toute la rigueur qui y sied la ligne éditoriale qui vous a valu la réputation d’être un organe de vérité au service du peuple et à laquelle vous avez tous adhéré sans contrainte aucune.
Je souhaite vivement et de tout mon cœur qu’aucune entreprise maléfique ne vienne ni ne puisse briser votre élan de solidarité, de fidélité et surtout de loyauté envers votre défunt patron. Celui-là qui a toujours su faire montre de compréhension, d’altruisme et de sympathie voire d’empathie à votre endroit ; et quelquefois, pour ne pas dire souvent, dans des circonstances dont seul Allah est témoin.
Jamais de mémoire de Sénégalais, on a assisté à un tel élan de solidarité, à un tel débordement de reconnaissance et à une telle manifestation de chagrin et douleur à l’endroit d’un disparu. Seulement, il vous faudra redoubler de vigilance. Les flibustiers sont aux aguets et les vautours aux alentours ; et comme disait William Jefferson «le prix de la liberté est une vigilance éternelle». Tout le monde n’est pas animé des meilleurs sentiments ni des meilleures intentions, les mémoires ne sont pas courtes. Vous ne souffrez point de défaillance mnémonique ni de carence amnésique et vous êtes suffisamment intelligents pour comprendre que la nature humaine a sa face cachée faite d’hypocrisie, de méchanceté, de malveillance, de jalousie et d’animosité.
Peut-être que les circonstances ne s’y prêtent pas, mais permettez-moi de douter de la sincérité de certains hommages, parce que tout simplement comme beaucoup de Sénégalais, j’ai été témoin des agissements de leurs auteurs et ce, du vivant de El hadj Sidy Lamine Niass à qui on a fait voir de toutes les couleurs et fait subir les tracasseries les plus mesquines. Le dessein de ses contempteurs reste intact et inaltérable. Il vous sera accordé un répit pour observance de deuil ; mais les entreprises funestes reprendront après que les fausses sympathies funèbres auront été dissipées par l’envie incompressible de nuire et par la volonté manifeste et irrésistible de réduire au silence et de soustraire de la vue les Preux chevaliers du groupe Walf.
En bons croyants, il vous appartient, et vous en avez l’obligation, d’incarner, en toutes circonstances de temps et de lieux, les vertus de la foi, de l’endurance et de la persévérance.
Puisse ALLAH Le Tout-Puissant, Maître de l’univers et de nos fragiles destins d’êtres insignifiants et ignorants, vous donner la volonté, la force et les moyens nécessaires pour perpétuer l’œuvre d’El hadj Sidy Lamine Niass.
Je ne doute pas un seul instant que vous saurez relever le défi ; et comme disent les Anglais «never say die».
Je ne saurais terminer sans vous adresser mes félicitations pour votre comportement exemplaire durant ces moments difficiles. En effet, vous avez rempli vos tâches et missions respectives comme l’exigeaient les circonstances avec le souci constant de préserver la cohésion familiale ; vous avez fait montre d’une unité et d’une solidarité corporatistes qui vous honorent et qui, je l’espère, sauront être maintenues et confortées.
"NIASSE ET TANOR NE SONT PLUS À UN GÂTEAU PRÈS"
Le ton ferme, le discours toujours très engagé, Abou Abel Thiam, démonte les critiques contre le régime de Macky Sall, dont les réalisations du septennat, à l’en croire, seraient bien au-delà des espérances - ENTRETIEN
Comment se porte le secteur des télécommunications au Sénégal ?
Le secteur des télécommunications, de l’économie numérique en général, se porte très bien. J’en veux pour preuve le nombre de détenteurs de téléphones. On peut dire que le Sénégalais est aujourd’hui un homme connecté. Nous avons quelque chose comme 2 millions 500 mille détenteurs de comptes Facebook. Cela se traduit aussi par une présence très importante de ces Sénégalais. En même temps, l’infrastructure se développe. Les trois opérateurs sur le marché se portent très bien. Le processus d’acquisition de la licence 4G par Tigo en est une illustration parfaite. Peut-être, le troisième opérateur, aussi, ne va pas tarder à en faire la demande, si le besoin se fait sentir à son niveau. On peut donc affirmer que le secteur du numérique est en très bonne santé dans notre pays.
Les Sénégalais, souvent, se plaignent de la cherté des services de télécommunications. Que fait l’Artp pour une baisse des prix dans ce secteur ?
Cet état d’âme des Sénégalais peut se comprendre. D’un autre côté, l’utilisation des télécoms étant de plus en plus accrue, le chapitre téléphone est devenu très important dans le panier de la ménagère. Il faut désormais inclure dans le budget des ménages ce chapitre téléphone. Et compte tenu de la fréquence de l’utilisation, le consommateur, naturellement, peut être enclin à trouver le prix très cher. Ce qui n’est pas forcément le cas. Il y a, toutefois, à abaisser les prix de la communication téléphonique et de la connexion Internet, j’en conviens. De toute façon, la loi du marché forcera les opérateurs à rendre leurs tarifs compétitifs. L’Etat s’inscrit dans cette logique à travers différentes mesures.
En attendant, les opérateurs continuent de drainer des milliards sur le dos des Sénégalais. Dans un pays pauvre comme le nôtre, n’est-ce pas un peu indécent ?
On ne peut parler d’indécence. Peut-être un caractère exorbitant. Mais cela est lié à la consommation effrénée des services du numérique. Il faut se dire que nous sommes dans une révolution où il y a un changement radical de l’environnement. Aujourd’hui, le numérique touche à tout. Il a profondément changé nos habitudes. Comme je le disais tantôt, la part du numérique dans le panier de la ménagère est de plus en plus importante. C’est peut-être ce qui explique ces bénéfices importants. Avant, le téléphone était utilisé juste pour parler à quelqu’un. Ce n’est plus le cas, maintenant. Le téléphone, aujourd’hui, sert de télévision, de radio, à parler, à payer des factures, à recevoir de l’argent… Cette révolution va continuer. Et c’est quelque chose à saluer.
Parlons maintenant de la situation de la presse. Quel regard portez-vous sur les difficultés de ce secteur qui vous a vu éclore ?
Les difficultés de la presse ne sont pas spécifiques au Sénégal. La presse, dans sa compréhension traditionnelle, vit des moments difficiles, mais c’est universel. Le développement du numérique dont on parlait en est pour quelque chose. Avant, pour s’informer, il fallait avoir un poste radio ou téléviseur. Ce n’est plus le cas. L’information est maintenant en continu sur la toile. Et même la fonction de journaliste connait une profonde mutation. Avant, pour véhiculer une information, il fallait un vecteur : radio, papier ou télévision. Aujourd’hui, n’importe quel détenteur de téléphone peut s’ériger journaliste. Il est en même temps son propre rédacteur en chef, son collecteur d’informations, de publication… Et cette information est à la portée de milliers et des milliers de personnes. L’une des conséquences est que la presse traditionnelle n’est plus lue, écoutée comme auparavant. La presse, dans ce contexte, doit donc s’adapter. Mais cela veut dire aussi qu’il y a de nouveaux acteurs qui doivent avoir des responsabilités. Car l’information est éminemment importante, mais également dangereuse.
N’est-ce pas ce qui effraie le régime au point de vouloir restreindre les libertés des citoyens à travers la révision du Code des télécommunications ?
Non, il n’en est rien. C’est une très fausse querelle qui est faite au gouvernement. L’Etat n’a pas attendu la modification du Code des télécoms pour réprimer ceux qui commettent des dérives à travers Internet. Les gens, en cherchant la petite querelle, font de l’amalgame. Avec l’article 27 du nouveau code, l’Etat se dote simplement de moyens pour pouvoir réguler le trafic… Le trafic est aujourd’hui surchargé. Surchargé par des données, par des communications, par l’utilisation qui relève de la sûreté de l’Etat, de la médecine… Si le régulateur voit que des gens qui échangent des vidéos obstruent une voie de communication Internet, alors que pendant ce temps, il y a des gens qui sont dans la télémédecine qui veulent utiliser la même voie pour sauver des vies, un Etat responsable devrait se donner des moyens pour leur donner la priorité. L’Artp, c’est comme le gendarme qui régule la circulation.
Ce qui dérange, c’est surtout le fait d’accorder à une autorité non juridictionnelle cette faculté de restreindre un droit constitutionnel…
Là, vous parlez de l’article 27. Mais il n’y a aucune restriction par rapport aux libertés. En plus, avant cet article, il y a l’article 25 qui dit : ‘’L’Etat du Sénégal garantit la neutralité de l’Internet.’’ Cela veut dire que chacun d’entre nous est libre d’entrer sur Internet et de partager ce qu’il veut. A priori, il ne saurait y avoir de sanctions. Je pense qu’il n’y a pas plus fort comme engagement dans la sauvegarde des libertés. La neutralité, édictée par l’article 25, n’existe plus aux Etats-Unis avec Trump. Cela veut dire que nous sommes même en avance par rapport à des pays réputés être beaucoup plus développés. Il ne faut donc pas dire qu’il y a une restriction de libertés.
Les Etats-Unis de Trump peuvent-ils être une référence pour le Sénégal ?
Ça reste quand même les Etats-Unis. C’est-à-dire un pays de démocratie, un pays de liberté d’expression, de lobbying et d’Etat de droit. Je pense que les gens avertis devraient plutôt applaudir, parce que c’est une grande avancée que nous avons noté avec ce code. Maintenant, la liberté va de pair avec la responsabilité. Nous avons tous vu des gens utiliser Internet pour accomplir des choses malveillantes. Il ne doit pas y avoir de moyens de communication qui échappent au contrôle de l’Etat. Et comme je l’ai dit, la faculté, pour l’Etat, de sanctionner toute personne qui commet des violations a toujours existé. Vous voyez qu’il y a des jeunes qui sont en procès…
Ils ont quand même été appréhendés par les autorités policières et jugés par les tribunaux. Le problème, ici, c’est que l’Artp s’arroge une partie de ces prérogatives.
La police, c’est toujours l’Etat. Savez-vous que l’Artp est plus indépendante que ces administrations dont vous parlez ? C’est une autorité administrative indépendante. C’est pourquoi ceux qui disent que l’Artp doit être placée sous la tutelle du ministère des Télécommunications n’ont rien compris. L’Artp ne peut être sous la tutelle du gouvernement. Quand elle prend une décision, le seul recours possible, c’est la Cour suprême.
Pour en revenir à la presse, vous êtes nombreux, les journalistes, dans l’entourage du président de la République. Mais beaucoup estiment que vous n’avez pas fait grand-chose pour la profession. Pourquoi ce désintéressement ?
Je ne comprends pas ce reproche. Moi, je peux parler en mon nom personnel. Je suis un produit de la presse sénégalaise et je suis fier d’avoir fait ‘’Le Témoin’’, ‘’Wal Fadjri’’, ‘’Jeune Afrique’’ et La Voix de l’Amérique. Après cela, je suis entré dans la communication institutionnelle. Je me soucie toujours de ce qui se passe dans la presse. J’ai gardé de très bons rapports avec mes confrères. Je ne vois pas de querelle qu’on pourrait nous faire. Notre régime a quand même démultiplié l’aide à la presse. C’est sous notre magistère également que le nouveau code a vu le jour.
Un des grands noms de cette presse, en l’occurrence Sidy Lamine Niasse, vient de nous quitter. En tant qu’ancien de Wal Fadjri, comment entrevoyez-vous l’avenir de ce groupe, avec le décès de son fondateur ?
Permettez-moi d’abord de m’incliner devant la mémoire de ce grand combattant de la liberté d’expression et de la démocratie. Sidy Lamine a été mon patron pendant 17 ans. Je dois témoigner, aujourd’hui, devant l’opinion que jamais feu Sidy Lamine Niasse ne m’a demandé d’écrire ou de ne pas écrire quelque chose, dans un sens ou dans un autre. Sauf lorsqu’il me demandait de lui faire des éditos. Ou de l’aider à corriger, à lui relire quelque chose. Je n’ai donc jamais été l’objet de censure à ‘’Wal Fadjri’’ et c’est très méritoire. Maintenant, les difficultés de la presse n’épargnent aucun organe. Je souhaite, en tout cas, que l’œuvre de Sidy soit perpétuée, parce que c’est une œuvre importante pour la vie démocratique sénégalaise. Et je sais que des gens qu’il a laissés là, comme Abdourahmane Camara, le gardien du temple, peuvent bien le réussir.
Parlons maintenant politique. A quelques mois de l’élection présidentielle, pourquoi les Sénégalais devraient-ils voter Macky Sall ?
Que de raisons ! Mon seul regret est que les pages de votre journal ne pourraient suffire pour évoquer tout ce que Macky Sall a fait pour le Sénégal. Et c’est pourquoi les Sénégalais vont le reconduire au soir du 24 février 2019. Moi, je n’ai aucun doute là-dessus. Son bilan est celui d’un chef de chantier qui a reconduit un pays en ruine. Lorsque Macky Sall arrivait au pouvoir, nous étions dans une situation de rationnement de l’énergie électrique. Le Sénégal connaissait des centaines d’heures de coupure par année. Ne serait-ce que sur ce plan, il mérite largement un second mandat, parce que l’énergie est fondamentale. A partir du moment où vous donnez l’eau et l’électricité aux populations, vous avez fait un grand pas vers le développement. Je ne parle pas maintenant du bilan social, des infrastructures qui ont été construites.
LES RAISONS STRATEGIQUES D’UNE «BOUSCULADE» POLITIQUE AU SIEGE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
De la bousculade, des coups de poings, des blessures entre autres. Tels sont les faits qui ont marqué hier l’ouverture des dépôts de candidatures au siège du Conseil Constitutionnel sis à Ngor. Qu’est-ce qui est à l’origine de toute cette agitation ? Le Témoin livre les raisons de cette bousculade « politique »…
Dès l’ouverture des dépôts de dossiers de candidatures à la présidentielle dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 décembre 2018 au siège du Conseil Constitutionnel, chacun des mandataires des candidats déclarés voulait entrer le premier dans le bureau du greffier commis à la réception des dossiers pour lui remettre celui de son mandant. Et personne parmi eux ne voulait céder la priorité ou le passage à l’autre. Pourquoi tout ce tohu-bohu et cette bousculade alors que les candidats disposent de 16 jours (la date de clôture est prévue pour le 26 décembre prochain, ndlr) pour déposer leurs dossiers de candidatures au niveau du Conseil Constitutionnel ? Explications du mandataire de la coalition « Madické Président », Ibra Diouf Niokhobaye : celui qui vient en premier est avantagé par rapport à ceux qui viennent après. Pourquoi ? Parce que, quand vous déposez vos documents de parrainages, il peut y avoir des doublons. Et dans ce cas de figure, on considère, dans le cas où un citoyen aurait donné sa signature à deux candidats, par exemple, que seule celle figurant dans le premier dossier déposé est valable. « C’est la raison pour laquelle, la coalition Benno Bokk Yaakar a tout fait pour déposer en premier même si objectivement parlant elle ne devrait pas occuper le premier rang dans l’ordre des dépôts. Mais, si elle manœuvre de la sorte, c’est pour coincer les candidats qui vont déposer leurs listes de parrains après la coalition Benno Bokk Yaakar. Je pense que cela n’est pas sérieux. Nous le disons de la manière la plus ferme. Le président de la République et son ministre de l’Intérieur font actuellement tout pour passer au premier tour mais cela ne peut se passer comme ça », développe Ibra Diouf Niokhobaye. Renchérissant, le candidat de la coalition de « l’Espoir », El Hadj Malick Gakou, renchérit en soutenant que l’ordre de passage est très important d’autant plus que « comme vous le savez, par la magie du trucage et du hold-up électoral, le président Macky Sall et son régime ont crée le système de parrainage ». Et dans cette loi qu’il considère comme inique, le leader du Grand Parti soutient que Macky Sall et son régime ont introduit un certain nombre de dispositions qui peuvent être des menaces à l’expression de la démocratie.
Malick Gakou : « Ils disent que quand quelqu’un parraine Malick Gakou et Macky Sall à la fois, c’est celui d’entre eux qui dépose en premier sa liste qui bénéficie de ce parrainage »
Et l’ancien ministre de la jeunesse de marteler : « Vous savez bien que quand quelqu’un parraine Malick Gakou et qu’il parraine aussi Macky Sall, bien évidemment, celui qui dépose en premier son dossier remporté légalement ce parrainage controversé. Ce qui est d’ailleurs une incohérence d’autant plus que la loi devrait dire que c’est celui qui parraine deux candidats qui devrait voir son parrainage annulé. Malheureusement, après avoir fait exprès de créer cette confusion, les gens de Bennoo ont tout fait pour déposer leur dossier en premier lieu. Ce de manière à faire annuler le maximum de signatures des autres listes ». Ils ont tout fait pour mettre en place toute stratégie pour déposer en premier ». Mais contrairement à Ibra Niokhobaye Diouf et El Hadj Malick Gakou, la coalition ‘’Fippou’’, elle, dit n’avoir aucun problème par rapport à ces dispositions règlementaires. C’est du moins ce que soutient le directeur de campagne du candidat Boubacar Camara, Ibrahima Sylla. « On n’a aucune crainte par rapport aux doublons parce que jusqu’à aujourd’hui nous recevons des parrainages. Nous avons déposé le nombre requis tout en disposant d’un stock de sécurité. Nous avons réglé cette formalité sans faire de bruit », assure le représentant de l’ancien directeur général des douanes. Accusée de s’être imposée pour déposer en premier, la mandataire du candidat de la coalition Benno Book Yaakar soutient que son camp a juste pris ses dispositions pour venir très tôt, plus précisément à 15h42mn lundi (avant-hier, ndlr). D’après l’ancien Premier ministre Aminata Touré, elle est arrivée la première ce lundi au Conseil Constitutionnel.
Mimi Touré : « C’est une opposition qui n’a pas l’habitude de travailler et de venir à l’heure »
« Quelques mandataires de certains opposants sont venus par la suite. D’ailleurs, dès notre arrivée, nous avons pris une photo qui est une preuve qu’on a fait la queue avant eux. C’est une opposition qui n’a pas l’habitude de travailler et d’arriver à l’heure », réplique la responsable du pôle parrainage et mobilisation de la coalition Benno Bokk Yaakar. Mais, pour Malick Gakou, le président de la République et sa coalition n’avaient pas besoin de se précipiter si le peuple aime tant Macky Sall comme il le prétend et si son Plan Sénégal émergent est en train de mettre le pays sur la rampe du développement économique et social. « Pourquoi tricher ? Déjà, on lui demande de choisir un ministre de l’Intérieur en dehors de son camp, il refuse. Or, cela a toujours été le cas lors des magistères des présidents Diouf et Wade. Donc, vous savez bien que ce Président ne croit pas en lui. Et ce n’est qu’en trichant, ce n’est qu’en faisant un holdup électoral qu’il compte arriver à ses fins. Mais, je voudrais lui dire que trop c’est trop. Le Sénégal ne lui appartient pas », assène en conclusion Malick Gakou.
«JE ME SUIS RENDU COMPTE QUE JE NE SUIS PAS ASSEZ CONNU»
MACKY SALL, AUTEUR DU LIVRE : «LE SENEGAL AU CŒUR»
Le président de la République a profité de la cérémonie de dédicace de son livre «Le Sénégal au cœur» pour expliquer en détail les raisons qui l’ont poussé à rédiger cet ouvrage. Macky Sall a profité de la tribune pour répondre à Wade, déverser sa bile sur Ousmane Sonko et manifester son regain d’intérêt pour Dakar par rapport à la présidentielle à venir.
C’était hier une cérémonie de dédicace pas comme les autres. Elle a coïncidé avec le 57ème anniversaire de l’auteur qui n’est autre que le président de la République. Dès son entrée dans la salle de fête, toute l’assistance s’est levée pour chantonner : «Joyeux anniversaire». C’est par ces souhaits que le chef de l’Etat a regagné le présidium. Certainement galvanisé par ses troupes, il a parlé sans langue de bois de son ouvrage. D’abord, il a expliqué les raisons qui l’ont poussé à écrire ce livre. « Le but de cet ouvrage n’est pas de faire le récit de mon combat. D’autres le feront. (…) Mais il s’avère qu’à la fin du mandat qui m’a été confié par le peuple sénégalais, je me suis rendu compte que je ne suis pas assez connu. Pas assez connu par mes origines, mon histoire, ma personnalité, peut-être aussi pas assez connu dans ce qui fonde l’essence de mon combat politique y compris parmi mes partisans. J’ai estimé que le moment était venu de parler un peu de moi-même. J’ai voulu parler de moi, de ma famille. De par ma nature évidemment, je ne veux parler de moi. (…) Mais enfin pour une fois, il était temps de parler de moi. Il faudrait bien que je dise qui je suis. Je suis un ingénieur », a expliqué Macky Sall.
Autre chose qui l’a motivé, indique-t-il, c’est que pour des raisons politiques, on (Ndlr : Abdoulaye Wade) a voulu le présenter pour ce qu’il n’est pas. «On a dit de moi ce que je ne suis pas. Quand des gens, par la cupidité politique ou la volonté de destruction qui n’a d’égale que la haine, veulent inventer une nouvelle histoire, je dis non, mettons la vraie histoire de moi-même », a-t-il déclaré. Même s’il admet avoir été de condition modeste économiquement, Macky Sall refuse d’être considéré ainsi par rapport à ses origines. « Je ne suis pas de condition modeste socialement ou historiquement. La vraie valeur, c’est l’homme, ce n’est pas l’argent. Ce n’est point l’argent ou la richesse matérielle. Pour moi, la vraie valeur, elle est dans la manière d’être ou de se comporter. Moi, je suis issu d‘une lignée de guerrier qui préfère mourir plutôt que de perdre la face. Il fallait remettre le contexte de cette histoire à titre simplement informatif. Les gens ne vont pas dans le fond des choses. Il est bon que ceux qui savent puissent témoigner, décrire pour que nul n’en n’ignore. C’est important», a indiqué le chef de l’Etat.
Interpellé sur les qualificatifs attribués à Idrissa Seck dans son ouvrage, le chef de l’Etat rétorque qu’il n’a pas cherché à le critiquer ou à l’attaquer. « Tout ce que j’ai dit est basé sur des faits», clame-t-il avant de préciser, d’ailleurs, qu’il n’a pas conçu ce livre pour créer la polémique. «C’est pourquoi, je n’ai pas voulu entrer en profondeur sur certains sujets. Je suis en activité. Je suis obligé sur certaines choses de nuancer sur d’autres de passer dessus. Je n’ai pas besoin de faire du mal aux gens. L’essentiel, c’était d’expliquer à mes compatriotes qu’est ce qui me motive en vérité et me pousse à poursuivre le combat», affirme-t-il.
MACKY SALL S’EN PREND A OUSMANE SONKO
Macky Sall n’a pas voulu s’attarder hier sur le passage réservé à Idrissa Seck dans son livre. Pour autant, il n’a pas épargné le leader de Pastef Ousmane Sonko. Sans le citer, il a déversé toute sa bile sur ce dernier en abordant la gestion du pétrole et du gaz au Sénégal. Il a d’abord expliqué que tous les revenus du pétrole et du gaz sont non seulement publiés; mais aussi tous les actionnaires des sociétés sont connus et publiés. Tous les contrats miniers sont également publiés. «Il n’y a rien de secret. Donc, il est facile d’être là, de parler du pétrole et du gaz et de raconter n’importe quoi. Quand on dit que le Sénégal va perdre 90 milliards ou 100 milliards FCFA dans une transaction de ‘’Farm in, Farm out’’, et qu’on ne comprend rien de ce que l’on dit; qu’on ait la modestie d’aller d’abord se documenter avant de parler en public. C’est un minimum de retenue et de respect vis-à-vis du public. Il ne faut pas raconter n’importe quoi», peste-t-il en rappelant qu’avant mi-janvier, la loi sur la répartition des revenus futurs sera voté à l’Assemblée nationale.
MACKY SALL A LES YEUX RIVES SUR L’ELECTORAT DE DAKAR
Par ailleurs, le leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar a toujours le regard fixé à Dakar qui semble constituer toujours une de ses principales convoitises. Pour preuve, il a fait savoir hier qu’il voudrait que la loi des séries se poursuive dans la capitale sénégalaise après avoir reconquis le département de Dakar à 55% lors du référendum de 2016 suivi des législatives de 2017. Même si c’était de peu, admet-il. «Nous allons continuer notre combat pour encore gagner Dakar. Dans deux mois, nous verrons s’il plait à Dieu», a t-il déclaré. Macky Sall pense que c’est faux de croire que Dakar n’est pas acquis à la mouvance présidentielle. «Nous avons gagné Dakar en 2012 au premier comme au deuxième tour. Nous avons ensuite gagné aux législatives de 2012 le département Dakar. C’est aux locales de 2014 que nous avons perdu les communes», souligne-t-il. Il dit vouloir apporter aux Dakarois, une fois réélu, un cadre de vie beaucoup plus épanoui. «Les Dakarois ont besoin de bien être, de propreté. Il fait sortir Dakar de la saleté et de la pauvreté
LES REGRETS DU PRESIDENT
En outre, Macky Sall a appelé tout un chacun à son niveau à s’opposer à une certaine conception du pouvoir. «Il y a une tendance naturelle de jouir du pouvoir en mettant l’accent sur le faste, sur les manifestations externes, sur la volonté de domination. Evidemment, cette conception s’oppose à celle sacerdotal du pouvoir. Certes l’exercice du pouvoir offre des avantages, mais cela doit être secondaire», argue t-il.
Poursuivant, il indique qu’on ne doit pas profiter de la situation jusqu’à faire fi des missions pour lesquelles on a été élu. « Évitez l’arrogance. Ces genres de comportements sont contradictoires au pouvoir. Pourquoi écraser les populations grâce à qui on est au pouvoir ? C’est un combat que nous devons mener dans nos partis politiques et nos entourages.(…) Il faut que le travail soit au-dessus de tout pour aller vers l’émergence. Et non pas la proximité avec le chef de l’État ou telle ou telle autre entité», Sur ce, Macky Sall estime qu’il faudra encore réformer. Selon lui, s’il y a quelque chose qu’il n’a pas réussi, c’est de n’avoir pas suffisamment fait de réformes. C’est pourquoi, il annonce que les réformes vont marquer son deuxième mandat si les Sénégalais lui redonnent confiance. «Il nous faut réformer notre administration, notre manière de faire, agir sur l’environnement, notre environnement au quotidien. Regardez à quoi ressemble Dakar. Il y a des parkings géants de véhicules partout. On ne peut pas circuler. Les maisons sont encombrantes. C’est des garages et des espaces de vente de véhicules partout. Vous croyez que ça peut continuer dans une ville qui a l’ambition d’être une vitrine.
Evidemment, cela ne va pas plaire à tout le monde ; mais il faut assainir l’espace. On me dira qu’il ne faut pas dire ça à la veille d’une élection ; mais je le dirais quand-même», déclare-t-il. «Quelqu’un m’a offert récemment un véhicule 4x4 de marque, j’ai refusé. En tant que Président, si je conduis ça, ce n’est pas un exemple que je donne. Je lui ai dit que je ne peux pas prendre ce cadeau malgré son insistance. C’est pour montrer à nos dirigeants que nous devons faire attention à nos faits et gestes. Comme ça, les autres vont suivre l’exemple. Aussi, montrer que la réussite ce n’est pas que l’argent. C’est vrai qu’il nous faut des milliardaires, mais aussi on a besoin de savoir. Je ne suis pas un révolutionnaire, je suis un réformateur. Je suis pour l’égalité, la justice et l’Etat de droit», a-t-il conclu.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL : TOUJOURS UN SOUCI DE LEGITIMITE
Le dépôt des dossiers de candidature a débuté hier devant les sept sages. A Ngor-Almadies où est logé le conseil constitutionnel, le calme qui y régnait d’habitude a cédé la place à une cacophonie indescriptible. Hier, il a fallu l’intervention des gendarmes pour faire revenir l’ordre. Mais au delà de ces remous, il y a l’appréhension des hommes politiques vis-à-vis du conseil constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel est une juridiction suprême qui statue, entre autres, sur le contentieux électoral. Il a été institué à la faveur de la reforme de 1992 communément appelée reforme Keba Mbaye. Etant une juridiction d’attribution et statuant sur telle ou telle catégorie de litige, il est un acteur capital de la régulation du jeu démocratique. Au Sénégal, depuis 1992, l’arbitrage du Conseil constitutionnel n’a pas été de tout repos. «La mission de contrôler la régularité des élections constitue l’une des plus importantes et des plus sensibles missions de la haute juridiction.
En effet, dans nos jeunes Etats où la démocratie demeure fragile et réversible, l’élection reste souvent porteuse de tensions et de conflits, qui exigent un organe régulateur dont la mission sera de contraindre les différents protagonistes ou compétiteurs à rester dans les limites du droit», explique Mamadou Guèye, docteur en Sciences politiques à l’UCAD dans un essai intitulé «Le Conseil constitutionnel sénégalais et la vie politique». De l’avis du Dr Guèye, «le juge constitutionnel est donc l’aiguilleur comparable à l’aiguilleur des chemins de fer qui se borne à mettre les trains sur une voie ou une autre». Mais, si dans ses attributions il doit être une boussole, le Conseil constitutionnel essuie des tirs venant des acteurs politiques, notamment de l’opposition.
Ainsi la période électorale étant un moment d’effervescence, d’agitation et de tension, le recours à cette juridiction s’accompagne depuis quelques années d’intenses crises. En effet, pendant la période pré-électorale, l’’office du Conseil Constitutionnel doit recevoir les candidatures à l’élection présidentielle et publier la liste des candidats. A cette occasion, il peut accepter ou rejeter les candidatures qui ne remplissent pas les conditions exigées par la loi électorale. Revenant sur ces contentieux pré-électoraux, l’enseignant en Sciences politiques souligne dans son ouvrage que le Conseil avait rejeté, lors de l’élection présidentielle de 1993, la déclaration de candidature additive de Landing Savané. Ce dernier avait fait déposer au greffe du Conseil constitutionnel une requête aux termes de laquelle sa candidature est devenue la candidature du «Rassemblement Bokk Yaakar », incluant notamment les partis AND-Jef/Pads, le MSU, l’UDF/Mbolo-Mi.
Le Conseil avait rejeté cette déclaration de candidature pour raison portant sur «l’absence de toute mention que le candidat a reçu l’investiture de ce rassemblement. Par conséquent, la déclaration de candidature additive est rejetée ». Dans le même ordre d’idées, le juriste soutient que le Conseil Constitutionnel a eu à rejeter la déclaration de candidature indépendante de Yoro Fall. «Après vérifications faites conformément à l’article 116 du code électoral, il a été constaté que sur la liste de 10000 électeurs appuyant la candidature de Yoro Fall, seuls 8715 ont pu être identifiés et leurs signatures validées. Par conséquent, la candidature de Yoro Fall à l’élection présidentielle est irrecevable», avaient soutenu les cinq sages. Mais l’épisode qui aura certainement le plus marqué l’histoire politique du Conseil constitutionnel, et probablement du Sénégal, est celui de l’élection présidentielle de 1993. En effet pendant l’élection présidentielle, le Conseil est largement sollicité et les partis politiques ou plus exactement les leaders politiques n’hésitent pas à critiquer voire menacer ouvertement le Conseil. «Par exemple, lors des élections de 1993, le Conseil a vu l’un de ses membres en l’occurrence le vice président Me Babacar Seye assassiné. Juste avant cet assassinat, son président avait démissionné. Ajoutée à cela la tension sociale et politique du pays, le Conseil était dans une sorte de crise qui a fortement marqué sa psychologie, et peut-être une certaine peur des hommes politiques explique certaines de ses décisions», relate toujours Dr Guèye.
D’ailleurs «lors des élections de 1993, le candidat Wade, dans une de ses déclarations, manifestait sa méfiance vis-à-vis de l’institution et sur certains de ses membres, car il affirmait qu’au point où nous en sommes, une solution politique de la crise actuelle ne peut sortir de cette institution ; et il doute que l’un de ses membres, Me Sèye, malgré toute sa bonne volonté, puisse juger de manière impartiale, après avoir été pendant une bonne partie de sa vie responsable du PS».
En 2000, le leader de l’opposition à l’époque, Me Abdoulaye Wade, n‘avait pas hésité, durant la campagne à demander à l’Armée de faire respecter la volonté de changement du peuple sénégalais en cas de fraude du pouvoir. Le même souci de légitimité est noté en 2012, lors de l’élection présidentielle. Validant un troisième mandat du Président Abdoulaye Wade jugé «de trop» par l’opposition et une partie de la société civile, le Conseil constitutionnel avait mis (à travers cette décision) le pays dans une crise sans précédent. Des manifestations ont bloqué le pays pendant plusieurs mois avec un bilan très lourd. Mamadou Diop et plusieurs dizaines de manifestants sont morts.
«AVIS» OU «DECISION»
En 2016, le Conseil constitutionnel validait l’organisation d’un référendum pour trancher la réduction du mandat du président de la République de 7 ans à 5 ans. Un événement qui a tenu le pays en haleine, car l’opposition avait estimé que le Conseil constitutionnel ne donnait qu’un avis. Une thèse qui tranchait nettement d’avec celle de la majorité soutenue par le Pr Ismaël Madior Fall, qui pense que le Conseil donne une décision. Au finish, le septennat est retenu par le Conseil constitutionnel, malgré les agitations de l’opposition et des critiques à l’encontre de l’actuel garde des Sceaux. Actuellement, à deux mois de l’élection présidentielle de 2019, les heurts notés avant hier lors du dépôt des parrainages annoncent des élections qui risquent d’être tendues. Et certainement le Conseil constitutionnel ne sera pas épargné, même si de l’avis du Pr Boubacar Kanté (ancien vice président de la Haute Juridiction), un mauvais procès est fait au Conseil. Cité par Dr Mamadou Guèye dans son essai, il pense que «l’évaluation de l’activité contentieuse de ces juridictions nouvellement créées en Afrique est souvent faite à l’aide d’un seul critère : le degré d’indépendance au moment de la proclamation des résultats d’une élection présidentielle. Selon l’attitude du juge à l’occasion du contentieux électoral, la juridiction concernée sera considérée comme digne de respect ou non, un promoteur ou un fossoyeur de la démocratie».