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21 septembre 2025
PAR DAMIEN GLEZ
AHMAD AHMAD SDF ?
Le président de la CAF cherche un hébergement pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN), afin que les supporteurs ne soient pas orphelins de compétition
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 13/12/2018
Déjà, la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football va être déboussolée par un « jet lag » de cinq mois, la phase finale débutant en juin et non plus en janvier. Déjà, elle devra s’habituer à accueillir 24 équipes, au lieu de 16 habituellement. La version 2019 de la compétition n’avait pas besoin, en plus, de bouderies et d’incertitudes…
La CAF n’aurait donc plus qu’à faire les yeux doux aux grands frères expérimentés du Caire et de Pretoria, chacun ayant déjà joué la carte de l’imbroglio apparent. Après avoir déclaré qu’il n’était pas candidat, le pays des pharaons serait désormais « prêt », « capable » et « fier ». C’est aussi après des déclarations contradictoires que l’organisateur du mondial 2010 aurait formellement exprimé son intérêt…
CAF échaudé craignant l’eau froide, Ahmad Ahmad devrait peut-être sécuriser la CAN avec un énième plan B. Solution extrême numéro 1 : revenir vers le Cameroun en paraphrasant les Ivoiriens des « Potes De La Rue » : « Faut pas fâcher hein ! nous s’amuser ». Solution extrême numéro 2 : délocaliser la Coupe d’Afrique des nations, comme le Rallye Dakar qui répond au nom d’une capitale africaine tout en se déroulant en Amérique du Sud. Et si les 24 équipes de la CAN se retrouvaient dans ce Brésil aux racines africaines et aux infrastructures encore fraîches ? Pas sûr que le président « migrophobe » Jair Bolsonaro ait envie de voir débarquer, à Rio de Janeiro, des cohortes africaines. Faut pas fâcher hein…
PAR MOHAMED DIA
LE JEU DE DUPES
Comment se fait-il que l’emploi des jeunes n'ait pas été le moteur de votre action dès votre arrivée au pouvoir ? Le gouvernement a montré ses limites durant ce mandat et je ne pense pas que cinq ans de plus puissent changer grand-chose
Macky Sall : "l’emploi des jeunes sera le moteur de mon action si je suis réélu"
Après six ans au pouvoir, le président de la République a finalement compris une des priorités des Sénégalais. Peut-être aussi, qu’il ne l’a toujours pas compris et que cette phrase tirée du livre du président de la République, soit purement politique pour essayer de gagner la confiance des Sénégalais une seconde fois. L’actuel président de l’Assemblée nationale disait du temps du président Diouf : « Il est évident et aujourd'hui amplement prouvé que ce qu’un chef d'Etat n'a pu réaliser en dix ans, il ne pourra jamais le réaliser en vingt ou trente ans". Je dis dans ce sens, que ce qu’un président n’a pas pu réaliser en six ans, ce n’est pas un autre mandat de cinq ans qui puisse régler la situation, à moins qu’un troisième mandat ne soit possible. Impossible n’est pas Sénégalais.
Similaires à la fin du président Diouf mais différents
Je respecte le président Diouf et le considère comme le président le plus méritant à cause de ce qu’il a hérité et de l’environnement économique dont il faisait face.
Après la dévaluation, la campagne du président Diouf était axée sur les améliorations économiques au Sénégal. Le président Diouf ne parlait que de la croissance, vue toutes les crises que le Sénégal venait de traverser. Les entreprises publiques furent privatisées à cause de la mauvaise gestion. Il insistait sur le fait que le Sénégal possédait beaucoup de devises avec la cession de ces entreprises à des multinationales étrangères. Le PIB grimpa jusqu’à 6 % et l’Etat commença à investir dans l’agroalimentaire et les mines entre autres. En 1993, le président Diouf avait promis 20 000 emplois par an et une croissance entre 6 et 10 %. Macky Sall avait promis 500 000 emplois et là, il nous dit dans son livre qu’avec le pétrole et le gaz, il veut relancer l’économie et atteindre une croissance de 9 %, voire même une croissance à deux chiffres. Le président Diouf disait que plus de 40 000 emplois ont été créés depuis 1993 alors que plus de 100 000 Sénégalais entraient dans le marché du travail chaque année. Cela donnait un manque à gagner de plus de 60 000 emplois par an. De 1993 à 2000, nous assisterons donc à un gap de 420 000 emplois si les chiffres fournis étaient avérés. Avant les élections de 2000, le président Diouf négociait avec le MFDC et il rencontra pour la première fois le leader du MFDC en 1999 à Ziguinchor. Une poignée de mains s’ensuivit pour des élections apaisées. Quand il lui a été reproché que depuis l’âge de 25 ans, il n’a pas payé de factures, l’actuel président du HCCT rétorquera dans Jeune Afrique de 1999 que : "Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de gênant à cela. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas payé l'eau et l'électricité qu’on ne peut pas être en phase avec son peuple". Le président Sall lui a connu les facultés de l’université Cheikh Anta Diop, les fins de mois difficiles, la location de chambres, studios et appartements. Est-il possible en six ans d’oublier cette vie, celle que la majeure partie des Sénégalais vit chaque jour ?
Il est trop tard pour s’incliner quand la tête est tombée
Mandat de 7 ans : "Il faut qu'on comprenne, en Afrique aussi, qu'on est capable de donner la leçon, et que le pouvoir ce n'est pas une fin en soi" disait Macky Sall quand il avait promis de réduire son mandat en cours de 7 à 5 ans tout en sachant que dans une République, cela ne puisse point dépendre de lui, mais plutôt du Conseil constitutionnel. M. le président, je vous assure que vous n’aviez pas besoin de cette promesse pour gagner les élections, car le Sénégal voulait d’un changement indépendamment du candidat qui serait face au président Wade.
Ingérence familiale : M. le président, vos propres mots : « Je ne mêle jamais ma famille à la gestion du pays. Si mon frère a été amené à être cité dans des affaires de sociétés privées, c’est parce que je lui avais justement indiqué très clairement, dès ma prise de fonctions, qu’il ne bénéficierait jamais de ma part d’un décret de nomination, notamment en raison de l’histoire récente du Sénégal (Wade père et fils) et parce que je ne voulais pas être accusé de népotisme ». Oui, M. le président. Vous aviez raison et le Sénégal était fatigué de la manière dont le président Wade gouvernait. Pourquoi l’avez-vous suivi sur ces pas M. le président ? Nous n’arrivons toujours pas à comprendre.
Transhumance ou CREI : M. le président, vos propres mots : « la transhumance était comme « une pathologie gangrenant notre système politique ». Durant douze ans du règne du président Wade, une seule une personne a été emprisonnée, le fils du président Wade. Un leader doit être juste M. le président, soit on emprisonne tous ceux qui ont détournés ou on continue sur la même lancée de détournement. Souleymane Ndéné Ndiaye disait : « J’ai dit et répété qu’il n’arrivera jamais, je dis bien jamais, que je rejoigne le président Macky Sall dans sa formation politique. C’est exclu. Nous n’avons pas la même vision de la gestion d’un pays, et même d’un parti politique ». Sitor Ndour lui disait : « Je préfère prendre ma retraite politique que d’être avec Macky Sall. » Aida Ndiongue disait : « Si je transhume au PDS, que tous ceux qui ont un chiot lui donnent mon nom », et d’autres exemples…
Khalifa Sall : La cour de la CEDEAO nous parle de « violations des droits de l’Homme et des droits politiques notamment le droit d’être assisté par un avocat, le droit à la présomption d’innocence, le droit de faire entendre des témoins, le droit de bénéficier d’une instruction à décharge par une mesure d’expertise tendant à établir des contestations sérieuses et le droit à un procès équitable. La cour dit aussi que M. Sall ne se trouvait dans aucun cas d’incapacités légales ou d’inéligibilité prévue par la loi électorale. Donc il a été privé de son droit de vote. La cour dit aussi que son immunité parlementaire a été violée, car il n’a jamais été entendu par la Commission et n’a pas été mis en mesure de comparaître personnellement à l’Assemblée nationale pour se défendre ou pour désigner un défenseur. Elle dit aussi que la détention de M. Sall entre la date de la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil constitutionnel c’est-à-dire le 14 août 2017, et celle de la levée de son immunité parlementaire, à savoir le 25 novembre 2017, est arbitraire. Monsieur le président, on ne peut pas faire deux poids deux mesures. Quand les décisions nous arrangent, on est avec la CEDEAO, quand les décisions ne nous arrangent pas, on devient une nation souveraine.
Il y a tant d’autres dossiers aussi importants sinon plus importants, mais nous nous en arrêterons là.
Phase I du PSE : La charrue avant les bœufs
Monsieur le président, je sais que nous sommes en politique et que votre but principal est de vous faire réélire, mais malheureusement le Sénégal n’en est pas encore à ce stade. Monsieur le président, de 500 000 emplois promis à "l’emploi des jeunes sera le moteur de mon action si je suis réélu". Maintenant que la population devient importante, car détentrice de votre destin politique, vous venez les implorer. N’est-il pas un peu trop tard Monsieur le président ?
Ila Touba électoraliste ou hôpitaux : La construction d’un centre hospitalier digne de ce nom aurait coûté un peu plus de 7 milliards de francs CFA. Avec les 416 milliards de l’autoroute Ila Touba, combien d’établissements sanitaires aurions-nous pu construire à travers le pays afin que chacun ait accès à des soins médicaux de qualité ?
Arène nationale ou salles de classe : Pendant que le Sénégal comptait 6 369 salles de classe dites « provisoires », la construction d’une arène nationale à 32 milliards était prioritaire dans votre programme. Le coût approximatif pour les transformer en véritables lieux d’enseignement se monterait à 40 milliards de francs CFA.
Un centre de conférence et un complexe sportif ou une usine de dessalement : Le centre international de conférence Abdou-Diouf et le complexe sportif Dakar Arena nous ont coûté plus ou moins 126 milliards. Une usine de dessalement de l’eau de mer coûte 135 milliards de francs CFA. Ne devait-on pas le faire avant ces infrastructures électoralistes ?
Le TER, ce fameux TER : Quel est le coût ? 750 milliards ? 1000 milliards ? Peu importe. Monsieur le président, nous sommes l’un des pays les plus pauvres du monde. Le Sénégal compte 0,07 médecin pour 1 000 habitants, affiche un taux de pauvreté de 47 % et la dette publique représente plus de 61 % du PIB. Monsieur le président, et le BRT ?
Comment se fait-il que les programmes d’accès aux services sociaux et les programmes de protection sociale ne sont pas prioritaires dans le PSE ? Monsieur le président, la santé et l’éducation au lieu des milliards dans ces infrastructures sans utilité, l’assainissement du pays, l’emploi des jeunes, le secteur agricole, le secteur primaire en général, les industries, le secteur minier avec ces mauvais contrats, l’exode urbain, le transport aérien national au lieu du TER, le transport interurbain, les contrats pétroliers et gaziers…
Parmi les réalisations dont vous vous vantez, elles dérivent pour la plupart de dons, de prêts concessionnels ou d’alliance. Notre budget ne sert pas à grand-chose à part maintenir cet extravagant train de vie, on dirait Monsieur le président. On a mis la charrue avant les bœufs monsieur le président, je vous assure. Les « bœufs » sont affamés et ont dit « qu’un bœuf affamé est un bœuf en colère ».
Monsieur le président, les priorités devaient être la santé et l’éducation tout en n’ignorant pas les autres secteurs. En 2018, pendant que nous nous vantons d’infrastructures de dernière génération, nous n’avons toujours pas de modèle économique. Le PSE est un programme et non un modèle économique. L’économie du Sénégal a été en mode auto pilote et rien n’a été fait pour changer cela à part parler de croissance. Bien sûr que la croissance sera forte à cause des investissements publics. A défaut d’investissements privés, cette croissance chutera. Monsieur le président, je conclus en disant que le PSE a été un échec et sera toujours un échec. Monsieur le président, le gouvernement a montré ses limites durant ce mandat et je ne pense pas que cinq années supplémentaires puissent changer grand-chose. Comment se fait-il que l’emploi des jeunes ne soit pas le moteur de votre action dès vos premiers jours au magistère suprême ? Ne dit-on pas "qu’il est aisé de faire des promesses, mais difficile de les tenir" ?
PAR JÉRÔME CARLOS
DE QUOI MEURENT LES DÉMOCRATIES?
Ce que nous tenons pour « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » n’est pas frappé du sceau de l’éternité - Au moins trois virus mortels peuvent sceller le sort de toute démocratie
Les démocraties sont mortelles. Elles peuvent disparaître corps et biens, tel un navire pris dans la tourmente des éléments déchaînés. Ce que nous tenons pour « Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » n’est donc pas frappé du sceau de l’éternité. Au moins trois virus mortels peuvent sceller le sort de toute démocratie. Quels sont-ils ces virus ?
Il y a d’abord l’ignorance. C’est la mère de toutes les tares. Qui ne réussit pas à prendre pied sur le théâtre du savoir et de la connaissance se condamne à être et à rester un être fantomatique. Un être qui s’enfonce, chaque jour davantage, dans les ténèbres. Celui-là ne peut se sentir concerné par les choses d’ici, étant plutôt un être de là-bas. Celui-là ne peut peser sur le cours des choses, s’étant installé dans la stérilité d’un exil qui le tient loin de l’essentiel. Celui-là ne peut compter en quoi que ce soit, étant bouché à tout.
L’ignorance des citoyens, voilà le rideau de fumée derrière lequel la plupart des politiciens jonglent et manipulent à loisir. Ils font croire aux citoyens que leur bulletin de vote ne vaut pas plus qu’un bol de riz ou qu’un modeste billet de banque. Ils font applaudir, tresser une couronne de gloire à ceux qui, pourtant, affament et assoiffent des populations entières, privent celles-ci de soins de santé ou de la chance de s’instruire. Tout ce cirque s’orchestre à coups de marches de soutien, de cultes d’action de grâce, de meetings géants pour cheptel bêlant, pour hordes gueulantes.
C’est la preuve par neuf que l’ignorance n’aide pas à voir le monde à l’endroit. L’ignorance est un mal absolu qui enterre absolument vivant celui qui en est atteint.
Il y a, ensuite, le silence. Il ne s’agit pas seulement du fait de ne pas se faire entendre, de ne pas s’exprimer. Le silence, ici, recouvre plusieurs formes et se pare de divers sens.
Le silence de ceux qui, contraints et forcés, sont réduits à devoir la boucler. En somme, on leur fait ravaler leur vérité pour que triomphe « la voix de son maître ». On le sait : le silence des cimetières n’offre même pas aux morts la possibilité d’exercer leur droit à la parole.
Le silence de l’indifférence, synonyme d’inconscience et d’irresponsabilité. On se tait dès lors qu’on limite tout à soi ; qu’on réduit le vaste monde aux frontières de son propre monde ; qu’on ne veut pas voir plus loin que le bout de son nez ; qu’on laisse tout glisser sur soi, sur son corps et sur son esprit, comme l’eau sur les plumes d’un canard.
Le silence complaisant ou complice qui confine à la conspiration du silence. Il s’agit de ce hold-up parfait opéré par certains individus, contre tous et à l’insu de tous, en se barricadant dans le couvent de leur vérité. Ces individus ferment les yeux sur tout pour plaire. Ils se bouchent les oreilles pour chérir le statu quo, synonyme de régression. Ils laissent courir et pourrir pour sauvegarder d’éphémères privilèges et avantages.
Il y a, enfin, la parodie. A définir comme une peinture fausse. C’est de l’imitation. C’est de la contrefaçon grotesque. On joue à être démocrate ou à être en démocratie. On met en place, dans un désert de démocratie, toutes les apparences démocratiques :l’appareillage, le rituel, la liturgie, les institutions, les élections, le discours… Comme on le voit, tout est formellement en place pour simuler une démocratie. Mais rien n’est substantiellement en mouvement pour vivre une démocratie ou pour être dans une démocratie.
Il ne reste plus qu’à se laisser couler dans le moule d’un dispositif démocratique en trompe l’œil. On a affaire à un contenant sans contenu, à une démocratie sans démocrates. En somme, une coquille vide.
Oui, les démocraties sont mortelles. Elles meurent quand elles sont privées des lumières de la pensée. Elles meurent quand elles sont sevrées des flux vibratoires de la parole qui libère. Elles meurent quand elles sont déconnectées de toutes réalités, de l’action efficace qui construit. C’est sûr : la guérison est à la porte de qui sait là où il a mal.
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Systjust) est décidé à obtenir gain de cause dans le bras de fer qui l’oppose à la tutelle suite aux engagements pris par le chef de l’Etat au mois d’avril dernier. Après avoir tenu de multiples sit-in, Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades ont battu hier le pavé de la place de la Nation au rond-point de la rtS.
Comme annoncé, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) est descendu dans la rue pour dénoncer le non-respect par le ministre de la Justice des engagements pris par le président de la République. De la place de la Nation au rondpoint de la RTS, Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades, en brassards rouges et certains en robes noires, ont battu le macadam. « Pour la matérialisation des promesses du président de la République» ; « Nous exigeons le respect du protocole d’accord du 17 octobre 2018» ; « Nous voulons des ministres qui font respecter les engagements du chef de l’Etat»… Ces slogans figuraient sur les banderoles et autres pancartes que portaient les manifestants. Au terme de la marche, le secrétaire général du Sytjust a accusé le ministre de la Justice d’être à l’origine de tous leurs maux. «Les travailleurs du service public de la justice sont victimes d’un mauvais plan de carrière. Ils souffrent de mauvaises rémunérations. En somme, nos préoccupations les plus sérieuses ne sont pas prises en compte par notre ministre tutelle», fulmine Me Ayé Boun Malick Diop.
A l’en croire, le mal du Sytjust découle du non-respect des engagements pris par le chef de l’Etat à l’audience qu’il leur a accordée le 5 avril dernier. Pourtant, révèle Me Diop, la loi de finances a été votée à l’Assemblée nationale et des dépenses ont été prévues. Seulement, se désole-t-il, rien n’a été fait jusqu’à présent. «Il y a une volonté manifeste de la tutelle de nuire à nos intérêts. Quelque part, il y a une main invisible animée par un esprit tordu qui nous empêche de profiter de cette volonté du président de la République.
Et c’est celle du garde des Sceaux et de ses collaborateurs qui sont animés d’une certaine méchanceté corporative. Celui qui devait être notre avocat pour prendre nos doléances en charge, c’est celui-là qui est en train de poser des actes dans le sens de pourfendre toute la volonté politique exprimée par le Président Macky Sall », martèle Ayé Boun Malick Diop qui s’en est également pris au ministre des Finances coupable, à ses yeux, d’avoir remis en cause l’exécution du protocole d’accord signé le 17 aout dernier. «Notre espoir pour une vie meilleure est hypothéqué au motif que les 5.199.000.000 FCFA qui avaient été inscrits aux dépenses du personnel ont été torpillés par le ministre de la Justice qui a expliqué au président de la République que c’était trop d’argent pour des travailleurs de la justice», affirme le leader du Sytjust. En dépit de la volonté de la tutelle qui fait obstacle à l’exécution de leurs doléances, Ayé Boun Malick Diop et ses camarades ont décidé à poursuivre le combat pour le respect des engagements pris.
ADOPTION EN CONSEIL DES MINISTRES DU DECRET SUR L’ELARGISSEMENT DE L’ASSIETTE DU FOND COMMUN Le Sytjust applaudit mais ne désarme pas
Le mouvement d’humeur du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) sanctionné, hier, par une marche de la place de la Nation au rond-point RTS est sur le point de porter ses fruits. D’autant qu’en conseil des ministres hier, le président de la République a adopté trois projets de décret relatifs à l’élargissement de l’assiette du fond commun. En effet, il s’agit de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement du fond commun des travailleurs de la justice. Selon le secrétaire général du Syjtust, Me Ayé Boun Malick Diop, cette démarche du Président Macky Sall est une réparation, puisqu’ils ont été spoliés d’un droit, en l’occurrence, les frais de nantissement, supprimés pour attirer les investisseurs. Un prétexte qui avait, en son temps, soulevé le courroux des travailleurs de la justice. Même si le chef de l’Etat a répondu favorablement à l’une des doléances du Sytjust relative au fond commun, Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades n’entendent pas enterrer la hache de guerre. Au contraire, ils comptent poursuivre le combat pour l’application effective des engagements pris par le chef de l’Etat. Ce, d’autant que le point relatif au régime indemnitaire qui a fait l’objet d’un décret n’est toujours pas appliqué. Dans ce sillage, deux autres décrets ont été adoptés depuis le 25 juillet dernier en conseil des ministres concernant le statut des greffiers et le centre de formation pour régler la revendication relative au plan de carrière n’ont toujours pas été signés. «Est-ce que le décret sur l’élargissement du fond commun ne connaitra pas le même sort», se demande le patron du Sytjust. Revenant sur le plan de carrière, Me Diop révèle que le texte adopté en conseil des ministres a été bloqué par la tutelle avant de le retourner au Comité technique alors qu’il devait être présenté au chef de l’Etat pour signature. Le comité technique, dénonce-t-il, est inférieur au Conseil des ministres. Cependant, cette démarche de la tutelle est justifiée par le patron des travailleurs de la justice comme une tentative de rendre difficile la mise en œuvre de ces décisions.
MBALLO DIA THIAM ANNONCE LA MARCHE DE «AND GEUSSEUM» LE 19 DECEMBRE
Lors de leur marche hier, les travailleurs de la justice ont bénéficié du soutien de Mballo Dia Thiam de «And Geusseum» venu leur prêter main forte. Comme Me Ayé Boun Malick Diop, le syndicaliste de la santé a dénoncé le refus de la tutelle depuis 2015 d’appliquer les engagements du président de la République. «Aucune proposition concrète n’a été faite, si ce n’est des menaces. Pire, le budget dégagé a été retiré au dernier moment. Du jamais vu dans un pays organisé», peste M. Thiam qui, dans la foulée, annonce la marche de «And Geusseum» le 19 décembre prochain à la place de la Nation pour exiger un régime indemnitaire pertinent et équitable. «Il faut que cette politique deux poids deux mesures observée cesse», lance t-il. Le leader de «And Geusseum» n’exclut pas de fédérer leurs forces pour plus d’impact dans la lutte d’autant qu’ils appartiennent à la même centrale syndicale.
A leurs détracteurs, Mballo Dia Thiam indique que les syndicalistes n’ont pas de calendrier électoral et ne sont pas des politiciens non plus. «Nous avons commencé à alerter depuis 2017. C’est le gouvernement qui a donné à tout le monde rendez-vous à la veille des élections. Il n’a qu’à assumer cette posture et se mettre à la disposition des syndicats parce que le gouvernement est là pour régler les problèmes de la justice, de la santé et de l’éducation. C’est son devoir régalien», tonne Mballo Dia Thiam qui soutient que dans un avenir proche, on ne parlera plus d’élection, contrairement au sort des travailleurs qui sera toujours d’actualité
«ON A ANNONCE LA MORT D’UN DETENU ALORS QUE SA FAMILLE IGNORAIT QU’IL ETAIT INCARCERE»
Agnes Ndiogoye, première et seule femme inspecteur
L’actuelle directrice de la Maison d’arrêt et de Correction (Mac) de Rebeuss, l’inspecteur Agnès Ndiogoye, nommée à ce poste en 2016 est non seulement la première femme à diriger cette prison mais aussi la seule et première femme de l’administration pénitentiaire à porter la casquette d’Inspecteur. Elle est entrée dans le corps en 2014 et est titulaire entre autre, d’un Master 2 en sécurité défense.
Sur la question de l’information sensible, l’Inspecteur a pris l’exemple d’une personne décédée à Rebeuss. Alors qu’ils en étaient juste aux formalités, l’Association pour le Soutien et la Réinsertion Sociale des Détenus (Asred) a annoncé la nouvelle, relayée dans la presse. Mais ce que les journalistes ne savaient pas, c’est que la famille du détenu ignorait que ce proche était en détention, ce qui a grandement perturbé sa quiétude. Cependant, l’Irap de Thiès Mohamed Lamine Diop estime que l’administration pénitentiaire doit communiquer, parce que si elle ne le fait pas, «les autres vont le faire à sa place et dire des inexactitudes». L’Irap de Ziguinchor, l’inspecteur Mbaye Sarr, a rappelé que la sortie irrégulière de correspondances est un délit en matière pénale.
«THIEP BI MO NEKH», 100 RECIDIVISTES PAR SEMAINE
Selon la directrice de Rebeuss, il y a 100 cas de récidivistes par semaine. Pour dire que la vie en prison est moins dure pour certains que celle de l’extérieur, elle a raconté qu’un détenu, qui refusait de jeûner pendant le Ramadan, interpellé par son père, a répondu : «Mais papa, ici nous avons du pain-chocolat». Certains, ajoute l’inspecteur, disent:«thiep bi mo nekh». En plus, ils disposent de matelas, ventilateurs, Canal Horizon... «Il faut comparer avec ce qu’ils ont à l’extérieur. J’ai eu un détenu qui passait la nuit dans une voiture aux Hlm».
REVELATION DE SALIOU FAYE, EDUCATEUR SPECIALISE
Un mineur maintenu au Ford B pour des soins sur sa jambe Saliou Faye, éducateur spécialisé à la prison pour mineur du Ford B, a évoqué le cas d’un mineur en situation de pré-amputation de l’une de ses jambes. S’il est jugé et libéré, il ne pourra plus être soigné par l’administration pénitentiaire et son état de santé risque de s’aggraver. Pour l’intérêt supérieur de cet enfant, il sera donc maintenu en prison. Un clin d’œil aux défenseurs des droits de l’homme pour dire qu’il ne s’agit pas d’une détention arbitraire. Le Colonel Bocandé lui demande pourquoi on ne mettrait pas l’enfant dans un centre d’éducation surveillé. «Parce qu’il ne dispose pas du plateau médical adéquat», répond Saliou Faye.
MOHAMED LAMINE DIOP, IRAP DE THIES
«Nous faisons les transfèrements à notre corps défendant» Abordant les effets pervers du transfèrement, l’inspecteur régional de l’administration pénitentiaire (Irap) de Thiès, Mohamed Lamine Diop dit que pour désengorger Thiès, ils ventilent des détenus à Diourbel, Mbacké et Bambèye. «Nous savons que cet éloignement est difficile pour les détenus et leurs familles, mais nous le faisons à notre corps défendant », explique l’Irap. En plus à leur libération, s’ils se retrouvent sans un rond pour rejoindre leurs proches ou subvenir à leurs besoins, ils récidivent et retournent en prison. Ce qui fait dire à l’Irap de Kaolack, l’inspecteur Souleymane Faye que la solution serait la construction de nouvelles prisons.
INSPECTEUR SOULEYMANE FAYE, IRAP DE KAOLACK SUR LA GREVE DE LA FAIM «ON A PARLE DE 600 DETENUS, ALORS QU’IL S’AGISSAIT DE 50»
Abordant le mouvement d’humeur à la prison de Kaolack, l’inspecteur Souleymane Faye explique : «Tout est parti d’une saisie de deux cornets de chanvre indien, le 28 novembre, au soir. Les détenus concernés ont été conduits devant le juge, placés sous mandat de dépôt, ramenés à la prison et directement conduits en cellule. Le lendemain, on a parlé de grève de la faim. Ce qu’ils voulaient, c’est poursuivre la détention de chanvre indien, ce que nous n’accepterons pas. On a parlé de 600 détenus, alors qu’il s’agissait de 50».
La conférence des leaders du Front national de résistance (FNr) s’est réunie hier en présence de nombreux candidats à la présidentielle de 2019. L’objectif de l’opposition est de prendre l’opinion à témoin par rapport à certaines incongruités telle que la présence de l’ADIE dans le travail de contrôle des parrainages. Le FNr dénonce également un parti pris du Conseil constitutionnel lors des dépôts des candidatures.
Il est difficile de reconstruire une confiance rompue. Surtout quand il s’agit d’une relation aussi heurtée que celle entre le pouvoir et l’opposition sénégalaise. Hier encore, le FNR a soutenu qu’il demeurait plus que jamais perplexe quant à la sincérité du processus électoral. Pis, il pense que le Conseil constitutionnel n’est pas neutre. C’est pourquoi, il a décidé de se rendre à nouveau au Conseil constitutionnel pour dénoncer un parti pris. Le FNR estime que la mandataire de la mouvance présidentielle, avec la complicité des forces de l’ordre et du Conseil constitutionnel, a déposé en premier la candidature de Macky Sall, alors que d’autres candidats l’avaient devancée sur les lieux au moment des dépôts. « Le Conseil constitutionnel doit être neutre. Le dépôt des candidatures devrait être transparent. Nous ne comprenons pas ce parti pris. Donc, nous allons interpeler de vive voix le Conseil constitutionnel sur cette question», a renseigné le porte-parole du jour du FNR.
A l’en croire, Malick Gakou a été agressé par les gendarmes. Ce qui est inacceptable, dit-il. «Si on avait laissé faire, de nombreux candidats fantoches, une dizaine dénombrée, allaient déposer devant les candidats de l’opposition pour leur faire barrage», souligne Moctar Sourang qui a ensuite manifesté ses craintes quant aux caisses contenant les fiches de parrainages. «On ne sait pas si elles sont scellées ou pas. On ne sait pas si elles vont passer la nuit au Conseil constitutionnel ou au Palais de la République», s’est-il interrogé. Toujours dans ses revendications, le FNR demande d’avoir accès au fichier électoral sur la base duquel le contrôle du parrainage va être fait. « Ce que nous craignons, c’est que le fichier remis au Conseil constitutionnel soit différent du fichier définitif qui devrait servir de base pour les élections à venir», affirme le président de l’UNP Moctar Sourang. En plus, le FNR récuse carrément l’ADIE qui fait partie du corps de contrôle des parrainages. «L’ADIE est un démembrement de l’Etat. Et tout le monde sait que le Directeur de l’ADIE est en même temps un membre affiché, un responsable de l’APR. Nous ne comprenons pas pourquoi l’ADIE est utilisée comme un bras technique pour faire ce travail de contrôle», s’est étonné Monsieur Sourang
UNE MARCHE PREVUE LE 20 DECEMBRE PROCHAIN
L’autre décision majeure prise hier par le FNR, c’est de tenir une journée d’actions le 20 décembre prochain, jour du procès de Khalifa Sall. La conférence des leaders du FNR dit n’avoir pas compris cet acharnement, cette course contre la montre pour juger à tout prix Khalifa Sall et l’éliminer de la course pour l’élection présidentielle. «Nous allons profiter de cette journée pour lui apporter notre soutien, mais également pour réaffirmer nos positions par rapport à l’élection à venir. Nous récusons toujours le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. Nous demandons aussi un total accès au fichier ; mais égalementla distribution des cartes d’électeurs à tous les inscrits. Nous réclamons aussi des élections transparentes et apaisées», a indiqué Moctar Sourang. Cela étant, le 20 décembre dans la matinée, rendez-vous est donné au palais de justice Lat Dior.
Dans l’après-midi, se tiendra une grande marche dont l’itinéraire n’est pas encore dévoilée. «On va changer d’itinéraire. Une commission est en train de travailler dessus. Nous allons déferler dans la rue. Nous allons mobiliser le peuple parce qu’il est derrière nous », a déclaré Monsieur Sourang. Selon le leader de l’UNP, ce sera le début d’un nouveau processus. « Nous allons maintenir la pression. On ne laissera aucun répit à ce pouvoir. Tous les leaders se sont engagés à mener le combat pour faire face à un régime qui ne cesse de se renforcer et d’équiper les forces de l’ordre pour intimider les populations. Le pouvoir veut se maintenir par la force. Mais nous allons faire face. Désormais, vous allez voir, tous les jours ce sera des manifestations. On va sortir dans la rue. On ne se laissera plus faire », a-t-il tapé du poing. A préciser qu’hier, beaucoup candidats déclarés étaient présents à la rencontre : Malick Gakou, Sheikh Alassane Sène, Hadjibou Soumaré, Mamadou Lamine Diallo, Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye, Pape Diop, Aida Mbodj, Moustapha Guirassy, Mamadou Diop Decroix, etc.
LE HAUT COMMANDANT ANNONCE DES SANCTIONS
Corruption dans la Gendarmerie
Djiby DEM (Correspondant) |
Publication 13/12/2018
Le général Cheikh Sène, haut commandant de la Gendarmerie nationale, s’est exprimé sur l’existence de caisses illicites dans certaines brigades. Il parle de fautes graves, confirme Moussa Fall et annonce des sanctions.
La note du général de brigade Moussa Fall, commandant la gendarmerie territoriale, a provoqué plusieurs réactions. En visite hier à la Foire, le Haut commandant de la gendarmerie, qui a reconnu l’existence de caisses illicites dans certaines brigades, a annoncé des sanctions. «C’est vrai qu’il a été décelé au sein de trois brigades de gendarmerie sur 120 que compte l’institution, des indices graves indiquant l’existence de pratiques illicites, a concédé le général Cheikh Sène lors d’un entretien avec des journalistes à la Foire internationale de Dakar. Ces actes constituent des fautes graves, inacceptables qui seront circonstanciées et sévèrement sanctionnées.»
Par contre, le directeur de la Justice militaire tient à préciser évidemment que tout le corps n’est pas concerné par cette affaire. «Ce que je voulais dire et le souligner avec force, c’est que la corruption n’est ni organisée ni généralisée au sein de la Gendarmerie nationale», précise-t-il en soutenant que «c’est l’une des institutions publiques qui sanctionnent le plus ces formes de déviance qui sont contraires à l’éthique et qui ne font que ternir l’image de l’institution».
Aujourd’hui, la maréchaussée multiplie les actions pour continuer à donner une meilleure image de ce corps. «Pour prévenir de tels comportements, des mesures sont prises par le Commandement. C’est le cas de la création de pelotons de surveillance routière qui sont mis à la disposition de l’inspecteur interne de la gendarmerie. Il y a aussi une meilleure optimisation du temps de présence des gendarmes sur les axes routiers», détaille le général Sène.
Pour rappel, dans une note de service publiée le 28 novembre, le commandant de la Gen¬darmerie territoriale, le général de brigade Moussa Fall, n’a pas caché sa colère pour dénoncer l’existence de 3 caisses alimentées par «un racket organisé» dans des brigades de gendarmerie. Il s’agit des caisses journalière et spéciale du commandant de brigade, la caisse hebdomadaire, qui servent à payer le planton, le décodeur ou entretenir le matériel de l’unité.
MACKY CRÉE 2 NOUVEAUX SAGES
Conseil constitutionnel - Abdoulaye Sylla et Mohamadou Diawara complètent la liste -
A 2 mois et demi de la Présidentielle de 2019, le président de la République a nommé 2 nouveaux membres au Conseil constitutionnel. Le Pr Ndiaw Diouf est devenu au passage vice-président de cette juridiction.
A 73 jours de la Présidentielle, le Conseil constitutionnel compte deux nouveaux membres, qui viennent de remplacer deux membres en fin de mandat. Il s’agit, en ce qui concerne les nouveaux arrivants, de Mouhamadou Diawara, ancien président de la Chambre administrative à la Cour suprême et de Abdoulaye Sylla, ancien président du Conseil de régulation de l’Autorité des marchés publics (Armp). Ils sont nommés par le décret présidentiel n°2018 21-26 du 6 décembre 2018 et complètent la liste des membres de cette institution rallongée à de 5 à 7 depuis le référendum du 20 mars 2016. Le magistrat Diawara trouve ainsi un confortable point de chute, lui qui a atteint l’âge de la retraite depuis quelque temps à la Cour suprême. Président de la Chambre civile et commerciale, il a fini au détour d’une crise au niveau de la haute juridiction, président de la Chambre administrative.
En effet, Mouhamadou Diawara a fait parler de lui en mai 2015. Muté à la tête de la Chambre administrative par arrêté ministériel, Diawara jugé «compétent» et «sans problème», d’après des magistrats, se heurte au refus de son collègue Fatou Habibatou Diallo de lui céder le fauteuil. Finalement la dame fut sanctionnée et priée de laisser la place. Polémique, c’est aussi dans ces circonstances que l’inspecteur général d’Etat Abdoulaye Sylla s’est fait connaître du public. Président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), il démissionne en juin 2013 à cause de bisbilles avec le Directeur général, Saër Niang. Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla débarquent pour un mandat de 6 ans non renouvelable, au moment où les candidats à la Présidentielle du 24 février 2019 déposent leurs listes de parrainage auprès des 7 «Sages».
Par ailleurs, Ndiaw Diouf, professeur titulaire de droit privé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a également été promu vice-président du Conseil constitutionnel par décret n° 2018-2127 du 6 décembre 2018. Ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad, M. Diouf, 62 ans, a intégré la haute juridiction en juillet 2015.
Avec l’arrivée des deux nouveaux membres, le Conseil constitutionnel est maintenant composé du Président Papa Oumar Sakho, de son vice-président Ndiaw Diouf, ainsi que de MM. Mandiogou Ndiaye, Saïdou Nourou Tall, Abdoulaye Sylla et Mouhamadou Diawara, ainsi que de Madame Bousso Diao Fall. M. Malick Diop, dont le mandat était terminé, quitte ainsi définitivement le Conseil, avec l’arrivée des deux nouveaux membres.
LE DIRECTEUR REGIONAL DE L’UNFPA PLAIDE POUR «UNE EDUCATION SEXUELLE COMPLETE» DES LE PRIMAIRE
Les jeunes devraient avoir accès à «une éducation complète à la sexualité dans toutes les écoles dès le primaire» et en dehors de l’école s’agissant des adolescents et jeunes non scolarisés ou déscolarisés, a plaidé, mercredi, à Dakar, le Directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), Mabingué Ngom. «Pour faire face à ces défis et pour lever les barrières à l’inclusion des jeunes dans les politiques de santé de la reproduction les concernant, il faut permettre aux jeunes d’avoir accès à une éducation complète à la sexualité dans toutes les écoles dès le primaire et également en dehors de l’école pour la grande cohorte d’adolescents et jeunes non scolarisés ou déscolarisés», a-t-il soutenu à l’Aps. Le Directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population introduisait un panel sur «les façons de briser les barrières qui limitent la participation des jeunes à l’élaboration des politiques, lois et actions qui les concernent directement». Cette initiative se tenait au premier jour de la 7ème rencontre annuelle du Partenariat de Ouagadougou, qui se poursuivra jusqu’au 14 décembre, à Dakar.
Dans cette perspective, il s’agit également, selon lui, de «former le personnel de santé à accueillir et prendre en charge de façon conviviale, anonyme et avec professionnalisme, les adolescents et jeunes en tenant compte de leurs besoins spécifiques d’une part, et d’autre part de s’assurer des dispositions législatives réellement effectives et connues pour permettre la prescription et l’utilisation des contraceptifs pour les adolescents et jeunes, de même pour le dépistage du Vih/Sida».
A en croire le Directeur régional du Fnuap, cela suppose «investir dans des solutions innovantes afin de leur fournir des services de santé adéquats et de qualité, adaptés à leurs besoins en respectant les principes fondamentaux en matière de droits et d’équité».
A terme, l’objectif poursuivi est de «garantir la réalisation du droit de ces jeunes à participer à la vie politique, économique et sociale de leur communauté et de leur pays, et à faire librement des choix éclairés concernant leur sexualité et leur santé en matière de reproduction, sans discrimination, violence ou coercition».
Le ministère de l’Education nationale, réagissant à un rapport de l’Ong Human Rights Watch rendu public en octobre dernier et portant sur «l’exploitation sexuelle, le harcèlement et les abus dans les écoles secondaires du Sénégal», avait accusé cette organisation d’avoir produit cette étude dans le seul but de forcer l’Etat du Sénégal à introduire «l’éducation à la sexualité dans ses curricula».
Dans un communiqué signé de son porte-parole, le ministère de l’Education a tenu à souligner qu’il appartient au Sénégal «de définir, souverainement, le contenu des enseignements dispensés à ses apprenants, conformément à ses orientations en matière d’éducation et de formation». De son côté, Dame Mbodj, Coordonnateur national de la Fédération des enseignants du Sénégal (Feder), a dénoncé ce rapport, qui veut «créer la polémique au Sénégal», a-t-il souligné dans des propos relayés par plusieurs médias. «Une fois leur objectif atteint, ils pourront facilement faire passer leur projet consistant à introduire l’éducation sexuelle dans les établissements, les écoles primaires. Ils veulent instaurer ce qui existe dans leur pays au Sénégal, ils ne savent pas par quel moyen passer, raison pour laquelle, ils cherchent un prétexte», a poursuivi M. Mbodj.
De l’avis du Directeur régional du Fnuap, les jeunes peuvent constituer «un énorme potentiel, si les investissements nécessaires sont réalisés en leur faveur, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la gouvernance, en leur donnant une formation appropriée et en mettant en place des réformes qui favorisent la création d’emplois décents et leur permettent d’y accéder plus facilement».
Il rappelle que l’objectif 5 des Objectifs de développement durables «reconnaît le besoin d’éliminer les pratiques néfastes telles que les mariages d’enfants». «Les filles d’Afrique de l’Ouest et du Centre connaissent le risque le plus élevé d’être mariées pendant leur enfance», a-t-il souligné, ajoutant que dans ces régions, «environ 4 jeunes femmes sur 10 ont été mariées avant l’âge de 18 ans, et parmi toutes les filles mariées, 1 sur 3 a été mariée avant l’âge de 15 ans».