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24 septembre 2025
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"J'AI VÉCU PIRE QUE SÉGOLÈNE ROYAL"
Seynabou Gaye Touré, présidente du Conseil régional fait des révélations étonnantes sur son élection à la tête du département de Tivaouane - Une anecdote qui renseigne sur le sexisme très présent dans la politique sénégalaise - ENTRETIEN
IGFM |
Harouna Fall, Mor Talla Gaye, Bathie Gning, Cheikh Sarr et Pape Lam |
Publication 17/11/2018
Seynabou Gaye Touré, présidente du Conseil régional fait des révélations étonnantes sur son élection à la tête du département de Tivaouane. Une anecdote qui renseigne sur le sexisme très présent dans la politique Sénégalaise.
Seule femme à la tête d’un exécutif local dans la région. Seynabou Gaye Touré dit avoir vécu pire que Sègolène Royal qui a sorti un livre à succès dernièrement intitulé : «Ce que je peux enfin vous dire». Une manière pour elle de brocarder le sexisme et la violence des hommes à son égard. Regardez et tendez l’oreille…
UN CAMPUS FRANCO-SÉNÉGALAIS POUR RÉPONDRE AU DÉFI DE L'ÉMERGENCE
Le projet, porté par les présidents Emmanuel Macron et Macky Sall, verra le jour à la rentrée 2019 dans la ville nouvelle de Diamniadio
Le Monde Afrique |
Matteo Maillard et Ghalia Kadiri |
Publication 17/11/2018
Le projet, très ambitieux, va finalement voir le jour. Annoncé par le président Emmanuel Macron lors de sa visite à Dakar en février, le campus franco-sénégalais doit ouvrir ses portes en septembre 2019 dans la ville nouvelle de Diamniadio, à 30 km à l’est de la capitale sénégalaise.
Contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, il ne s’agira pas d’un ensemble de bâtiments abritant une université française au Sénégal, mais d’un hub de formations innovantes. « C’est une co-construction », a insisté Frédérique Vidal, ministre française de l’enseignement supérieur, lors d’un point presse au ministère, vendredi 16 novembre, à l’issue du deuxième comité de pilotage organisé pour ce projet.
« Le campus franco-sénégalais est la concrétisation d’une forte volonté politique des deux présidents de la République, qui permettra de réfléchir ensemble aux activités liées à la coopération universitaire, de recherche et d’innovation entre nos deux pays », a affirmé Mary Teuw Niane, son homologue sénégalais.
« Un espace qui accueillera des projets à incuber »
Concrètement, 17 formations pré- et post-bac seront proposées à la rentrée prochaine dans les domaines de l’agronomie et de l’agroalimentaire, du numérique, du renforcement de capacités et de la formation pour les entreprises, tandis que 19 autres initiatives pédagogiques sont à l’étude.
« L’idée, c’est de créer de nouvelles choses qui n’auraient pas pu exister sans cette coopération, pas de dupliquer les offres de formation qui existent déjà sur place », explique Mme Vidal, sans donner plus d’informations sur le contenu des formations. Il y aura aussi la possibilité pour les étudiants sénégalais de passer les concours des grandes écoles françaises.Les grandes orientations sont données, « il faut maintenant opérationnaliser », complète M. Niane.
« Tout cela paraît théorique, mais ça va prendre du temps à se mettre en forme, car c’est un projet complexe, explique un proche du dossier. Globalement, c’est un espace qui accueillera des projets à incuber, sans murs. Des experts français viendront en mission pour appuyer les établissements sénégalais, qui seront les porteurs de projets. »
Plusieurs établissements français et sénégalais ont d’ores et déjà adhéré à l’initiative, notamment le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), côté français, ainsi que plusieurs universités et grandes écoles sénégalaises.
Des entreprises et autres partenaires publics ou privés, sous forme de consortium, sont également parties prenantes. Le groupe Eiffage devrait par exemple assurer la formation des accompagnateurs. « Il y a au moins deux partenaires, de part et d’autre, pour chaque projet pédagogique. C’est au cas par cas », indique M. Niane.
Le modèle économique et le mode de gouvernance restent à définir. « La pression politique est là, du fait des annonces du président Macron mais aussi du côté de Macky Sall, confie un observateur. C’était très mal parti, car avec autant d’acteurs, ça prend du temps. Finalement, ça se présente plutôt bien. »
Un observatoire astronomique et un aquarium
Prévu sur deux hectares, le campus franco-sénégalais s’inscrira dans la Cité du savoir, un vaste projet éducatif en construction dans la ville nouvelle de Diamniadio. Elle intégrera plusieurs écoles et instituts, ainsi que des infrastructures de pointe, tels un observatoire astronomique, un planétarium, un super-calculateur de 537 téraflops, des laboratoires de génétique moléculaire et un aquarium.
Le Sénégal y voit un moyen de « renforcer son capital humain », dans le cadre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent, et de former des ressources humaines de qualité pour « attirer les entreprises de haute technologie et répondre aux besoins déjà existants des entreprises en ingénieurs et niveaux plus élevés », espère le ministre de l’enseignement supérieur : « Nous voulons apporter de la valeur ajoutée qui permettra aux jeunes Sénégalais de se former sur place. »
Selon M. Niane, 80 % des bacheliers qui entrent dans le supérieur ont un profil littéraire ou de sciences sociales. « Ces proportions ne sont pas en adéquation avec les potentialités d’offres d’emploi de notre économie. Nous aimerions, grâce à ce campus et à la Cité du savoir, arriver à 50 % de profils scientifiques et techniques dans quelques années », confie-t-il.
L’objectif est d’attirer des sommités internationales autant que des étudiants de toute la sous-région. « En 2017, nous avions 12 000 étudiants étrangers dans nos universités, avance M. Niane.La présence dans ce campus de filières françaises reconnues va rendre notre pays plus attractif pour toute l’Afrique de l’Ouest. »
Côté français, il s’agit aussi continuer d’attirer des étudiants étrangers, mais en les formant chez eux. Avec plus de 300 000 élèves par an, la France est le quatrième pays d’accueil d’étudiants étrangers, mais elle a vu leur nombre baisser de 8,1 % entre 2010 et 2015. Des mesures visant à « multiplier les campus franco-étrangers » offrant des diplômes français et à un « doubler les partenariats avec l’Afrique » devraient bientôt être annoncées.
UN HORIZON PAS NET
Avenir de la presse papier
BOCAR SAKHO (ENVOYÉ SPÉCIAL À TUNIS) |
Publication 17/11/2018
Avec la digitalisation, l’avenir de la presse papier tient presqu’à un fil, même si dans certains pays on essaie de prolonger le sursis en offrant des contenus plus innovants. A Tunis où se tiennent les premières Assises du journalisme, ouvertes le jeudi dernier, les experts ont du mal à s’entendre sur la fin de l’histoire.
Enveloppée dans un léger froid, Tunis est un agréable cadre pour réfléchir sur l’avenir de la presse où 500 journalistes, issus de plus de 30 pays, débattent des urgences qui menacent l’environnement des médias. C’est assez symbolique que les 1ères Assises du journalisme se tiennent dans ce pays qui vit de façon intense ses premières années de liberté offertes par la révolution de 2011. Il faut convenir que la parole est libre, mais le quotidien de la presse classique doit relever le défi imposé par la digitalisation de l’information, qui pose même le débat de l’avenir du journal papier. «Depuis plus d’une décennie, on pose la même question : Le journal papier a-t-il un avenir ? On est même devenu des oracles de notre autodisparition. On prédit la même chose au livre, mais on est toujours là», tente de convaincre Jacques Rosselin, fondateur de Courrier International. Mais il ne se veut pas naïf en rappelant qu’il a été le dernier rédacteur en chef du journal français La Tribune qui a quitté les kiosques pour poursuivre son existence sur le web. En d’autres termes, le journal papier fait une résistance, mais sera chassé de l’environnement médiatique par le numérique.
La presse écrite papier sans un avenir net
Cette reconfiguration imposée par le net devrait pousser les journalistes à s’adapter à cette nouvelle loi du marché de l’information, à réévaluer leur offre sans renoncer aux principes classiques qui régissent le métier, à savoir l’observation des règles basiques de recoupement, alors que les «fake news» polluent la toile. Il s’agit presque d’une révolution des médias perturbés par le flux d’infos en continu balancées sur les réseaux sociaux. Que faire ? «Malgré tout ça, il faut se demander quelle place occupe la presse écrite papier, parce que les ventes tendent inexorablement vers zéro. Il faut s’adapter à la consommation des citoyens», poursuit M. Rosselin.
Patron du grand quotidien algérien El Watan, Omar Belhouchet, croit toujours à cette presse imprimée qui garde intacte son attraction chez lui. Même s’il sent la menace envahir sa rédaction, il tire encore à plus 160 mille exemplaires et les taux de vente atteignent les 80%. Il dit : «Nous avons réussi à renouveler notre offre et notre contenu rédactionnel en privilégiant les investigations, parce que nous ne pouvons pas concurrencer les sites sur l’info classique. Au-delà du contenu rédactionnel, nous avons investi sur les rotatives pour baisser les coûts de production et augmenter le prix du journal, et mis en place une agence de communication pour capter la pub privée. Comme on est resté indépendant, la pub publique et institutionnelle nous est interdite. Il fallait être ingénieux pour contourner toutes les menaces.»
Emilie Sueur a autant sué au Liban pour éviter la disparition de l’unique quotidien francophone du pays L’Orient Le jour qui est centenaire. Elle a dû même sortir du cadre classique de l’information pour prolonger le «sursis» du journal : «Nous avons mis en place des évènements payants, comme des conférences économiques ou politiques. Parfois, il fallait signer des contrats avec les banques pour financer certaines rubriques. Il faut se réinventer au jour le jour sans franchir une zone grise pour maintenir son indépendance et sa crédibilité.» En évitant des conflits d’intérêts qui pourraient être fatals à l’indépendance éditoriale du journal, qui compte d’autres sources de revenus sans la pub captée sur le net par les Gafsa (Google, Amazon, Facebook, Apple). «Aujourd’hui, nous avons une vraie rédaction web qui nous maintient en vie après avoir mis en place un contenu en ligne payant. Mais plus de 60% de nos abonnements proviennent de la diaspora libanaise, établie surtout en France et au Canada.»
Zahra Iyane Thiam «ouvre» le fichier électoral pour répondre aux accusations de l’opposition. Membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr, elle estime que le Frn ne doit s’en prendre qu’à lui-même pour avoir refusé de participer aux concertations sur le processus électoral. La ministre conseillère auprès du chef de l’Etat est par ailleurs revenue sur le cas Karim Wade qui, à ses yeux, a fait son choix, celui de quitter le Sénégal.
N’est-ce pas inquiétant pour votre camp que des risques de famine soient annoncés dans le Nord du Sénégal à quelques mois de la Présidentielle 2019 ?
Il y a plusieurs choses, le commissaire à la Sécurité alimentaire, Jean Pierre Senghor, parle de «risques». Un risque ne veut pas dire un fait. Et c’est heureux que le diagnostic ait été fait pour apporter des éléments préventifs à cela. Si nous parlons de la santé, économique, nous pouvons analyser ces faits que sur des données économiques. En 2011, nous avions un taux de croissance de 1,7% alors qu’aujourd’hui, en 2018, nous sommes à 7,2%. Cette augmentation est créée par la richesse qui provient du secteur agricole, des services et de l’artisanat. Cela veut dire qu’il y a une plus-value financière que l’Etat a pu générer grâce à la rationalisation de son train de vie, mais également à cette confiance que lui vouent les autres pays. Surtout des partenaires qui s’engagent avec l’Etat à mettre en œuvre les projets et programmes qui impactent le vécu des Sénégalais. Il y a, entre autres, les bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle (Cmu), la baisse de l’impôt et de fait une augmentation sur les salaires qui ont aussi une incidence sur le panier de la ménagère. Je parle des prix des hydrocarbures, de l’électricité, etc. Nous ne pouvons, sur la base d’arguments fallacieux de l’opposition, dire que la santé économique ne se ressent pas au niveau des populations.
Peut-on parler de bonne santé financière au moment où l’on avance que le Sénégal est surendetté et sous tension financière ?
Nous avons trouvé le pays, en 2012, dans une situation où la dette était même excessive et servait plus au fonctionnement qu’à l’investissement. Aujourd’hui, le service de la dette est stabilisé au niveau inférieur parce que l’Uemoa le tolère, mais nous avons inversé la tendance de la dette qui est dorénavant une dette d’investissement dans des infrastructures et, ainsi, ramener le Sénégal vers des normes et des standards acceptables qui permettent de relever les défis parce que nous sommes dans un monde où, si on ne se met pas à niveau, on risque d’être relégué au second plan. Il y a plusieurs chefs d’Etat qui font du Sénégal un passage obligé pour discuter de questions essentielles. D’aucuns voudraient dire que le Sénégal est dans une certaine tension financière, si c’est une dette rentabilisée, c’est un investissement d’un point de vue utile.
Que répondez-vous à l’opposition qui vous accuse de manquer de transparence dans la gestion du fichier électoral mis en ligne depuis quelques jours ?
L’opposition n’a qu’à s’en prendre à elle-même ou à sa mauvaise stratégie. Une opposition doit aussi servir les intérêts des populations. Malheureusement, celle que nous avons aujourd’hui sert ses propres intérêts. Après les Législatives 2017, nous avons entendu l’opposition crier sur tous les toits pour dire que les élections ne s’étaient pas passées selon les normes démocratiques. Elle a été invitée à discuter de toutes les questions-là. Malheureusement, elle a refusé cet appel au dialogue du parti au pouvoir et s’évertue plutôt à rattraper le temps passé. Cela n’a pas empêché l’Etat d’aller vers l’audit du fichier électoral pour rassurer l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus électoral. C’est à la suite de ces concertations qu’une frange de l’opposition a toujours boycottée que des experts internationaux ont audité le fichier électoral et un Comité de suivi a été mis en place. Ce comité se réunit hebdomadairement autour des différents acteurs que sont la majorité, l’opposition, les non-alignés, l’Administration, la société civile pour suivre le contenu du fichier dont les auditeurs ont dit qu’il était fiable à 98%.
Mamadou Diop Decroix reproche au pouvoir d’avoir violé l’article L48 du Code électoral qui permet aux partis politiques d’avoir un droit de contrôle et de regard sur le fichier électoral…
L’accès au fichier électoral tel que stipulé par l’article 11, 7e tiret, dit en substance qu’on ne peut avoir le fichier qu’une fois que l’arrêté faisant état de la carte électorale est publié. Cet arrêté doit être pris à au moins quinze jours de la disponibilité de la carte électorale. Nous sommes dans une période électorale et seul le Code électoral définit les règles qui doivent prévaloir dans ce contexte-là. Et l’article 11 est parfaitement clair dans ce sens. Déjà les partis sont au début et à la fin de tout le processus électoral, car à chaque niveau, que cela soit pour les discussions autour de la carte électorale ou pour les commissions électorales, administratives, dans les périodes d’inscription, de révision, les partis politiques sont individuellement représentés. Nous ne violons pas l’article 48 du Code électoral. L’article 11 indique clairement qui sont les ayants droit et à quel moment ils doivent disposer du fichier. Au Sénégal, le processus électoral a toujours fait l’objet de discussions. Les conditions d’une élection transparente ont toujours existé au Sénégal. Il y a certaines dispositions qui sont bien identifiées au niveau de la Constitution, notamment l’article 29. Les autres lois ont leurs déclinaisons au niveau du Code électoral. Lors des Législatives, il y avait 47 listes en compétition. Pouvons-nous nous permettre cela avec tous les inconvénients que cela avait créés ? Il a fallu que la Cena fasse une proposition pour que les électeurs prennent au moins cinq bulletins. Avec une élection majeure comme la Présidentielle, peut-on permettre des légèretés ? L’Etat, étant le garant de la bonne organisation des élections, a jugé nécessaire de mettre les conditions qu’il faut pour assurer la démocratie et la transparence.
Le président de la République semble menacer de jeter Karim en prison s’il revient au Sénégal sans s’acquitter de l’amende vis-à-vis de l’Etat dans le cadre de son emprisonnement relatif aux biens supposés mal acquis…
Le président de la République n’a pas pour vocation de menacer quiconque. Par contre, il a vocation de faire respecter les lois et règlements de ce pays. Et réaffirmer ce que la loi dit relève de ses prérogatives, que ce soit Karim ou une autre personne qui a maille à partir avec la justice. Karim a fait un choix, il n’a qu’à le respecter.
Quel est ce choix ?
Je suppose qu’il a fait le choix de partir parce qu’il n’est pas resté au Sénégal.
Le président de la République l’aurait poussé à s’exiler au Qatar…
Où est la preuve de ce que vous avancez ? Si c’est l’Etat qui l’a obligé à partir, pourquoi dirait-il qu’il va revenir ? Nous avons entendu qu’il va revenir. Il le clame ces jours-ci. Nous avons vu ses partisans vouloir faire de lui leur candidat. C’est donc un choix librement fait que d’être parti. Sa candidature ne pourra plus être validée, dès lors que pour être candidat il faut être électeur, comme le stipule l’article 57. Son inscription n’a pas été validée sur la base de ce que le Code électoral en dit. Il avait la possibilité d’aller en période contentieuse lorsqu’il n’a pas vu son nom à l’issue de l’affichage provisoire, mais il ne l’a pas fait.
Que diriez-vous d’une commission d’enquête pour élucider la gestion du pétrole et du gaz jugée nébuleuse par l’opposition ?
C’est un faux débat. Le Sénégal a eu la chance de découvrir de nouvelles ressources pétrolières et gazières. Lesquelles impliquent de gros investissements. Le président de la République a eu l’humilité d’appeler à des concertations nationales sur l’orientation qu’il veut donner à cette exploitation, mais cette frange de l’opposition n’a pas voulu répondre. Et c’est la même chose avec le fer. Comment peut-on demander à l’Etat de ne pas exercer ses pouvoirs ? C’est dire que l’opposition n’est pas républicaine. Les lois et règlements nous permettent d’exercer dans la légalité nos prérogatives. Vous avez vu la démarche de Me Mame Adama Guèye – je l’aime bien – mais il sait qu’il ne peut pas avoir 0,8% du Peuple et il prétend parler pour le Peuple. Idrissa Seck, qui dit qu’il est là pour l’intérêt du Peuple, trouve des subterfuges, à chaque veille d’élection, pour arnaquer le Peuple sénégalais. Déjà en 2007, lors des Législatives, il avait effectué une campagne de levée de fonds pour ceux qui voulaient être députés. Aujourd’hui, en 2018, il propose une autre campagne de levée de fonds. Que chacun fasse ce qu’il à faire et qu’on laisse le Peuple juger !
Le premier cas de dengue détecté et qui avait affolé, il y a une dizaine de jours, la ville sainte de Tivaouane a été vite maîtrisé par les autorités sanitaires. Et pour l’édition 2018 du Maouloud qui sera célébré dans la nuit du 19 au 20 novembre, ces dernières ont renforcé la prévention, avec le saupoudrage de plus de 200 maisons de la ville. Ainsi, informe le chef de la Brigade régionale d’hygiène de Thiès, «une centaine de gîtes larvaires ont été détruites» après une intervention préventive musclée de ses agents.
D’après capitaine Falilou Sarr, «grâce à la stratégie pertinente que notre hiérarchie a pu développer, nous avons maîtrisé le seul cas de dengue auquel nous étions confrontés au début de notre séjour à Tivaouane. Et dans le quartier où il y avait le cas, nous avons découvert sur place plus de 90 gîtes larvaires dont nous avons détruit pratiquement les trois-quarts. C’est le seul cas que nous avons jusqu’à présent et nous souhaitons ne pas en enregistrer d’autres d’ici la fin de l’évènement religieux».
Pour l’heure, renseigne capitaine Sarr, «le dispositif de prise en charge et de riposte est prêt. Il est d’ailleurs inclus dans le plan de couverture sanitaire du Maouloud»
2 BUS DE DAKAR DEM DIKK CAILLASSES ET DE NOMBREUSES ARRESTATIONS
Le décore du coin des vendeurs de vêtements seconde main, connus sous le nom de «feugg diaay» (friperie), a été complètement changé hier. En effet, pour des besoins de déguerpissement du milieu, les Forces de l’ordre sont passées par-là. Auparavant, l’espace qui se trouve entre les deux voies à côté du nouveau terminus des bus de Dakar dem dikk (3D) était envahi par des tables, sacs de «feugg diaay» et certains exposaient leurs marchandises à même le sol.
L’ambiance des chansons et tapes de mains pour attirer les clients a été remplacée hier par un calme plat chez le nombre minime de vendeurs présents sur les lieux, après des jets de gaz lacrymogènes et de pierres entre policiers et occupants du milieu. Au bilan, on notera deux bus de Dakar dem dikk qui ont été caillassés et de nombreuses interpellations opérées. L’endroit a été entièrement balisé et, d’une extrémité à l’autre, il n’y avait rien qui pouvait faire penser qu’il était occupé, sinon les restes des tables et pneus brûlés. «Ça n’a pas commencé aujourd’hui (Ndlr : hier). C’est depuis vendredi passé, mais les choses sont devenues plus sérieuses ce matin (hier)», a témoigné Baye Fall Kémane, un des ex-occupants du milieu.
Cet homme âgé d’environ 35 ans a ajouté qu’ils étaient nombreux à occuper cet endroit du marché Colobane en face des Hlm. Et qu’ils s’étaient conformés au paiement des taxes. «On y était tranquillement sans perturber qui que ce soit. Seulement, on est faible et on n’a pas les moyens de les affronter, mais on ne faisait que travailler», a poursuivi Baye Fall, assis sur une table et entouré de ses camarades vendeurs. Il a également affirmé que leur situation était compliquée et qu’ils ne savaient pas qui était à l’origine de tout cela.
Mais le déguerpissement, informe une autre victime, «a été motivé par la gare routière des bus de Dakar dem dikk qui doit être inaugurée dans les jours à venir». Assis sur sa moto soigneusement stationnée près du groupe Baye Fall, ce garçon âgé presque de 25 ans et qui a préféré taire son nom a été surpris par le nouveau visage du coin des «feugg diaay», totalement vidé de son ancien contenu. Il a confié : «Cet espace qui est entre les deux voies n’est pas fait pour vendre. C’est tout à fait normal qu’on leur demande de le libérer. Mais ces opérations de déguerpissement doivent aller avec des mesures d’accompagnement, car on ne doit pas chasser des travailleurs de leur milieu de travail sans leur trouver un autre endroit où ils pourront continuer leurs activités.»
LEAD AFRICA BOUTÉ DEHORS
Le ministre de l’Intérieur a confirmé le retrait d’agrément de l'ONG spécialisée dans l'autonomisation des femmes, accusé de mener "des opérations de financement irrégulières"
«Vous dites que le ministre a confirmé. L’association étrangère Lead Africa a vu son agrément retiré». La rumeur n’a pas eu le temps de s’amplifier. Le ministre de l’intérieur a confirmé le retrait d’agrément de Lead Afrique francophone sans donner les raisons. Selon le directeur exécutif de l’ONG les autorités «ont dit qu’on fait des opérations de financement irrégulières pour une association ». Cela signifie « une cessation immédiate des activités alors que des projets sont en cour ».
L’Ong Lead Africa, ainsi que Oxfam et Osiwa sont accusées d’ingérence en finançant le mouvement Y’en a marre. Ce mardi, des responsables de ses associations ont défilé au commissariat.
Joint par seneweb, Moussa Mbaye Guèye a affirmé que le « partenariat » avec Y’en a marre n’est pas officiellement la cause du retrait d’agrément. : « Ils n’ont pas précisé que c’est Y en a marre » a-t-il dit. Avant d’ajouter : « C’est effarant de tomber sur ça (…) ils ont fait exprès de nous le notifier un vendredi, sachant que nous ne pourrons pas réagir aujourd’hui ».
Lead Africa travaille « dans tout ce qui est autonomisation économique des femmes, dans le secteur extractif, la justice sociale et fiscale »
IBRAHIMA SANE S’ELOIGNE DE ROBERT SAGNA
BIGNONA – L’ancien député du Rsd/Tds crache ses vérités
IBOU MANE (CORRESPONDANT) |
Publication 17/11/2018
brahima Sané va-t-il couper les amarres avec le Rsd/Tds de Robert Sagna ? En tout cas, dans le cadre de la relance de ses activités politiques dans le département de Bignona fortement mobilisé à Caparan, l’ex-député a signé son grand retour dans le landerneau politique en distillant ses critiques contre son parti et fait ainsi un pas vers la dissidence.
«J’ai été déchargé de mes fonctions de responsable de la commune de Bignona sans que je ne comprenne pourquoi, mais je l’ai accepté. J’ai été déchargé de mes fonctions de député sans que je ne comprenne pourquoi, et je l’ai aussi accepté. Aujourd’hui, j’attends de voir dans quelle direction les nouveaux responsables vont mener le parti», a déclaré Ibrahima Sané. Devant ses militants venus du Naran, du Buluf, de la Zone des Palmiers, du Fogny et des Kalounayes, l’ex-député social-démocrate a du coup fustigé l’hibernation qui caractérise le Rsd/Tds, un parti où il n’y a plus, selon lui, d’activités nationales, ni de prise de position politique. Pour lui, il n’est plus question de regarder faire. «Cela changera ou alors je ne serai plus membre de ce parti», avertit-il. Une manière pour ce lieutenant de Robert Sagna de préparer l’opinion et sa base à une décision inéluctable. Même s’il reste pour l’heure, affirme-t-il, membre du bureau politique du Rsd/Tds et l’un des grands soutiens de Robert Sagna qu’il qualifie de «grand homme d’Etat».
Un pas vers l’Apr ?
L’ancien directeur de la Rts n’entend plus tourner le dos au département de Bignona. «Je ne peux plus rester à Dakar à faire des réflexions sur le fonctionnement d’un parti. Je serai là avec vous et j’irai là où on me demandera d’aller. Je ne comprends pas le comportement de certains hommes politiques. Je continuerai tant que j’ai la force de soutenir ceux qui dirigent et qui le font dans l’intérêt des populations», a dit M. Sané qui dit avoir reçu des coups dans le combat politique. Il a magnifié la présence à cette rencontre de responsables de Benno bokk yaakaar de Bignona comme Aubin Sagna, Amadou Sadio et Mamadou Lamine Keïta qui, confie-t-il, a eu la «modestie» de rappeler à Macky Sall que «Ibrahima Sané est encore opérationnel et prêt à travailler pour lui». Keïta d’assurer : «Le Président Macky Sall a compris et connaît la valeur de Ibrahima Sané qu’il a déjà rencontré. Et comme le souhaitent les populations du département, il a déjà fini de régler la question de la responsabilisation avec l’honorable député. Et la nouvelle va bientôt tomber.» Tout porte à croire qu’il pourrait se rapprocher du chef de l’Etat et il le suggère dans son discours. «Macky Sall ne bavarde pas, il travaille et défend l’image du Sénégal à l’extérieur. Alors, pourquoi ne pas soutenir un tel homme qui a fait du Sénégal la 2ème économie de l’Uemoa et un pays qui, ces dernières années, a connu une croissance soutenue ? L’avenir du département de Bignona passe par la réélection en 2019 du Président Macky Sall.» Le journaliste de formation n’a pas manqué de jeter quelques pierres à l’opposition. Il dit : «C’est très facile d’être un opposant au Sénégal, car on passe à longueur de journée à spéculer sur les tenants du pouvoir en les accusant de tous les maux. Parler c’est bien, mais l’action vaut plus encore.»
Hoodi, baggy et basket étaient de sortie le vendredi, en lieu et place des babouches et autres boubous. Le rappeur Legacy a soufflé sa 29ème bougie à l’hôtel Sakhomon. Il s’est fait accompagner par le «meilleur Dj d’Afrique», Dj Dollar, le youtubeur Mahfous et plein d’autres artistes. Naturellement, quand on célèbre son anniversaire, on reçoit des cadeaux, mais ce natif de Yoff a voulu innover. Fraîche¬ment revenu des Etats-Unis, Abdourahmane Aziz Dia entend «importer le modèle d’affaire d’Hollywood». Lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant spectacle, le rappeur avait annoncé l’installation d’un label. Born a legacy aura pour principal objectif l’exportation de la musique sénégalaise au pays de l’oncle Sam. Pour ce faire, il entend s’appuyer sur le grenier à talents que constitue la jeunesse du pays. Legacy va mettre à profit son image pour tirer les jeunes talents vers les sommets.
L’installation de ce label dont les équipements sont à la pointe de la technologie est le premier acte d’une série d’investissements. En effet, une imprimerie tournée vers les métiers du numérique devrait également voir le jour. Ensuite, la première station radio 100% rap galsen s’ensuivra. L’équipe est déjà constituée à cet effet. Habib et ses collaborateurs sont à pied d’œuvre pour dénicher les talents.
Il faut noter que Legacy est un rappeur et compositeur. Il a 2 mixtapes sur le marché. C’est en 2001 qu’il atterrit dans le Queens à New York pour continuer ses études. Il avait 11 ans. «Très vite, il arrive à imprimer sa marque et ses chansons sont régulièrement diffusées sur les stations de radio aux Usa et en Europe. Durant sa carrière, il écume les scènes des villes de New York, Pennsylvanie, Washington DC, Ohio et de plusieurs autres Etats. Au cours de ses pérégrinations artistiques, ses prestations convaincantes lui permettent de partager la scène et le micro avec des artistes d’envergure tels que Fabulous, Day 26, Ron Brow, Ray J et Cherry Dennis.» C’est ce qu’affirme le document préparé pour la presse.
Document qui ajoute qu’à la naissance de sa fille aînée, il décide de prendre du recul parce qu’il lui «fallait faire une introspection pour savoir où mettre les pieds» car, a-t-il expliqué, «j’étais un enfant. Je ne connaissais que l’école, les filles et la musique. Avant la naissance de ma fille, je sentais que tout n’allait pas. Il fallait changer de mentalité. Il m’a fallu faire un break pour savoir ce que je dois faire de ma vie».
PAR IBRAHIMA SADIKH NDOUR
AFFAIRES OUSSEYNOU DIOP ET DES « THIANTACOUNES », LA DÉCHÉANCE COLLECTIVE
Le peuple sénégalais ne s'indigne plus de rien - On détourne des milliards, il ne dit rien - On prive d’honnêtes citoyens de liberté sous des prétextes fallacieux, ce n’est pas grave
« La pire des attitudes est l'indifférence » (Stéphane Hessel, 2010).
Affaire Ousseynou Diop : une frilosité et un désir de plaire à la France injustifiés
Depuis quatre (4) ans, un jeune sénégalais répondant au nom de Ousseynou Diop croupit dans les geôles de Rebeuss. Il est poursuivi pour apologie du terrorisme, suite à des commentaires formulés sur sa page Facebook, au lendemain des attentats de Charlie Hebdo. À l’époque des faits, il n’avait que 19 ans et était étudiant en deuxième année à la faculté des sciences de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il n’a pas encore été jugé. Il demeure donc en prison depuis 4 ans sous le régime de la détention préventive.
Selon DakarActu (un site proche du pouvoir), Ousseynou Diop aurait publié sur sa page Facebook, sous le pseudo « Hussein Weuz » établi à New-York, le message suivant, 3 jours après les attentats de Charlie Hebdo intervenus en janvier 2015 : « Je suis content de ses attentats parce que vous ne devrez pas oublier ce que vous avait fait avec l’œuvre de Charlie Hebdo en caricaturant le visage de notre cher prophète Mohamed (Psl) et vous êtes en train de payer l’infortune de notre cher confrère musulman Coulibaly (ndlr, Jihadiste qui avait été tué dans l’assaut à l’Hyper Carcher). Je vous dis et je vous préviens que l’autre attentat sera lors du match Nice-Lyon. » Il avait été retracé par les autorités françaises, lesquelles alertaient aussitôt leurs homologues sénégalaises qui procédèrent à son arrestation.
Au regard de tels propos, le délit d’apologie du terrorisme, compris comme le fait de décrire, de présenter ou de commenter une infraction en invitant à porter, sur elle, un jugement moral favorable, aurait été commis par Ousseynou Diop. Aussi, il pourrait être considéré comme auteur d’une fausse alerte terroriste. Vu son âge et les circonstances, est-ce que son maintien en détention provisoire, pendant 4 ans, se justifie-t-il pour autant ? La réponse est, sans aucune équivoque, NON ! En effet, pour des faits similaires, de jeunes français ont eu la sanction qu’ils méritaient et celle-ci a été proportionnelle à la faute commise. Deux exemples en lien avec les attentats de Charlie Hebdo peuvent illustrer notre propos et ils montrent, à la fois, la célérité et le sens de la mesure de la justice française. Le premier concerne un jeune français de 19 ans qui avait salué sur les réseaux sociaux, les atrocités commises par les auteurs des attentats. Ce jeune a été jugé et condamné, par le tribunal correctionnel de Carpentras pour « apologie d’acte terroriste », à une peine de 12 mois de prison avec sursis et 210 heures de travaux d’intérêt général à effectuer (https://www.laprovence.com/actu/faits-divers-en-direct/3212237/un-lyceen-condamne-pour-apologie-des-attentats.html). Vous avez bien lu 12 mois de prison avec sursis et des travaux d’intérêt général ! Le second exemple concerne un autre jeune de 24 ans qui s’était réjoui, en écrivant sur Facebook, que l'attentat à Charlie Hebdo était un «Jour de fête» en plus d’ironiser sur la vidéo de l'assassinat du policier Ahmed Merabet. Ce jeune n’a été condamné qu’à 5 mois de prison ferme (https://www.ladepeche.fr/article/2015/01/16/2030040-un-castrais-condamne-pour-apologie-du-terrorisme.html). Pour terminer, toujours en France, l’auteur d’une fausse alerte à une prise d’otages, le samedi 17 septembre 2016 au centre de Paris (dans une église), qui avait provoqué une mobilisation d’hélicoptères, de policiers, de gendarmes et de militaires, n’encourrait qu’une peine entre six mois et deux ans de prison, et entre 7 500 et 30 000 euros d’amende (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/09/19/que-risquent-les-auteurs-d-une-fausse-alerte-terroriste_4999873_4355770.html). Ce qui frappe, c’est la durée et la forme de ces peines. Elles sont à mille lieues des 4 ans de détention provisoire que Ousseynou Diop continue d’endurer. Tout en étant ferme, la justice française a pu donner une seconde chance à ces deux jeunes qui, sans doute, réfléchiront, plus d’une fois avant de se ruer dans les réseaux sociaux pour faire une apologie du terrorisme. Autre leçon à retenir, la justice française ne s’est pas montrée, non plus, comme une machine à casser des jeunes, à briser des espoirs de toute une famille. Bien au contraire, elle a su faire œuvre pédagogique compte tenu, certainement, de l’âge des prévenus en considérant, qu’en partie, ce sont des fautes commises par des personnes tout juste sorties de l’adolescence comme Ousseynou Diop. Si nos autorités, administratives et judiciaires, veulent singer la France, qu’elles aient au moins l’intelligence de le faire en recopiant des aspects positifs. Sous l’autel de la fermeté et d’une volonté aveuglante de donner des gages à leurs maîtres, elles ont pratiquement fini de détruire la vie d’un jeune et de ruiner les espoirs d’une famille. Ce qui est inacceptable et devrait nous conduire à nous mobiliser pour exiger la libération immédiate de Ousseynou Diop à défaut de son jugement dans les meilleurs délais.
Affaire des thiantacounes : la preuve d’une justice à double vitesse
Pour rappel, en 2015, deux compatriotes, Bara Sow et Ababacar Diagne, sont sauvagement assassinés et ensevelis à Médinatoul Salam, propriété de Béthio Thioune. L’enquête diligentée avait permis de mettre la main sur Béthio Thioune, comme principal commanditaire du meurtre et neuf (9) autres « Thiantacounes considérés comme les exécutants de cette basse besogne. Il s’agit des sieurs Samba Fall, Mamadou Anne, Mamadou Guèye, Demba Kébé, Moussa Dièye, Khadim Seck, Mouhamed Sène, Aly Diouf et Cheikh Faye. Ils étaient tous placés sous mandat de dépôt, y compris Béthio Thioune avant que ce dernier ne bénéficie, très rapidement, d’une liberté provisoire. Les 9 « Thiantacounes » continuent, depuis 6 ans, de croupir à la maison d’arrêt de Thiès pour « association de malfaiteurs, recel de cadavre, inhumation sans autorisation, non dénonciation de crime et meurtre et actes de barbarie ». Leur demande de liberté provisoire a été rejetée par le juge de la Chambre criminelle du tribunal de Grande instance de Mbour au motif qu’ils n’ont pas offert de sérieuses garanties de représentation, donc ils pourraient s’enfuir une fois dehors. Six (6) ans de détention provisoire pour ces sénégalais lambda dans l’attente d’un jugement ! Même le président de l’Union des Magistrats du Sénégal reconnaît qu’il n’est pas normal de tenir une personne dans les liens de la détention pendant 6 ans sans la juger. Pire, celui qui est considéré comme le principal commanditaire des deux meurtres continue de pavaner, d’être entouré de ses 5 épouses et d’organiser des « thiants » gargantuesques comme s’il était exempt de tout reproche alors qu’il est impliqué dans une affaire de crime de sang. Le cas Assane Diouf est à mettre sous ce registre. Il est maintenu en prison, sans jugement, de façon volontaire et à des fins de vengeance. Ce qui est gravissime (détournement de la justice et de pouvoir) et sape les fondements d’un État de droit !
Indifférence du peuple : perte de toute capacité d’indignation
Ce qui choque dans ces deux (2) affaires, c’est l’indifférence des sénégalaises et des sénégalais. Injustice ne saurait dépasser les peines qu’endurent les prévenus dans ces deux affaires, alors qu’ils ont droit à être jugés dans des délais raisonnables, peu importe ce qu’on leur reproche. Jusqu’ici, seules les organisations de défense des droits de l’homme sont montées au créneau pour dénoncer pareille situation, mais sans succès, car le peuple n’en fait pas une préoccupation. Les étudiants qui devaient conditionner le démarrage de la nouvelle année universitaire au jugement de leur collègue Ousseynou Diop s’illustrent davantage dans la revendication alimentaire (paiement des bourses, ouverture des restaurants, attribution des chambres, etc.). Ils donnent toutes les raisons de désespérer de notre jeunesse : pas ou peu d’engagement pour des causes nobles, pour des projets de société ou pour la construction de l’avenir de la Nation. Quant à nos femmes et hommes politiques, à l’exception d’une minorité, la majorité inscrit ses actions et préoccupations quotidiennes dans la dynamique de la quête de situations d’enrichissement sans cause pour leur bien-être personnel et celui de leur famille. Quid des universitaires ? Celles et ceux qui devraient éclairer le peuple se terrent dans un mutisme, voire une complaisance aux effets dévastateurs sur leur nécessaire contribution à la formation d’une opinion publique informée et responsable. Les universitaires ont déserté le terrain de la réflexion et de l’engagement pour s’engouffrer, en majorité, dans les dédalles du « xar maat » tout en essayant de ne pas mécontenter les tenants du pouvoir actuel dans l’espoir de bénéficier, à leur tour, de prébendes. Les marabouts ? Je suis d’avis qu’il n’en existe plus au Sénégal, car les derniers sont partis (Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, Serigne Fallou, Serigne Saliou, Thierno Mouhamadou Saïdou Ba, etc.). Donc, ce n’est pas la peine de compter sur eux où sur ceux qui se proclament comme tels !
La chose la plus grave est que le peuple sénégalais est arrivé au point qu’il ne s’indigne plus de rien. Il est devenu adepte de l’indifférence. On détourne des milliards, il ne dit rien pourvu qu’on lui en laisse quelques miettes. On prive d’honnêtes citoyens de liberté sous des prétextes fallacieux, ce n’est pas grave, car c’est la volonté divine. Le président de la République détourne les pouvoirs de nomination que lui confère la Constitution en nommant les membres de sa famille, de son clan, de surcroît des malhonnêtes et des incompétents, le peuple considère que c’est leur chance (un chanteur populaire sénégalais dit même que la chance vaut plus que la Licence !). L’indignation est importante, car étant une réaction saine qui mène, selon Stéphane Hessel, vers l’engagement. Sans engagement, rien ne changera dans nos conditions actuelles ! Il est temps d’ouvrir les yeux et de se mobiliser pour que justice soit faite et dite dans les affaires Ousseynou Diop, des « Thiantacounes » et d’Assane Diouf. Nul parmi nous n’est à l’abri de ces injustices. Elles peuvent toujours nous arriver ou tomber sur une personne qui nous est proche. Nous avons donc intérêt à nous indigner et à nous mobiliser pour que la distribution de la justice se fasse équitablement et dans des délais raisonnables. La distribution de la justice ne doit pas se faire au regard des statuts sociaux et/ou de la puissance financière ou politique. Non plus, il est inacceptable de détourner les pouvoirs que le peuple vous confie à des fins de règlements de comptes personnels. N’est-ce pas là le premier signe d’une incompétence ?