Depuis son renoncement à briguer les suffrages des Sénégalais à l’élection présidentielle, l’avocat Me Mame Adama Guèye a pris l’initiative de rencontrer les opposants candidats pour constituer une vaste coalition destinée à faire face au « sale coup » que préparerait le président Macky Sall en vue de passer au premier tour. Selon l’avocat, le président sortant risque de « détruire » notre démocratie construite par des générations de Sénégalais, alors que la richesse du Sénégal n’est autre que la paix et la stabilité sociale et non l’or noir et le gaz.
A sa sortie de sa rencontre avec le candidat Ngouda Fall Kane, Me Mame Adama Gueye a tenu à prévenir les Sénégalais sur ce qu’il appelle une « tentative du président Macky Sall de faire un forcing en vue de passer dès le premier tour. Ce qui pourrait conduire à l’instabilité dans le pays alors que la richesse du Sénégal est la paix et la stabilité sociale. « Nous faisons face à un projet de forcing, à un attentat contre la démocratie en voie de perpétration. Pour cela, ou on attend sa réalisation et on essaie de réparer, ou alors on laisse passer, ou alors on anticipe en préconisant une démarche opérationnelle. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de la démocratie sénégalaise. Cette démocratie c’est notre patrimoine constitué par l’engagement, la détermination et la lutte de générations de Sénégalais », a déclaré d’emblée Me Guèye.
Selon lui, ce « forcing » est inacceptable et il est impératif de réagir. « Nous ne pouvons pas accepter et laisser faire un candidat remettre en baisse notre démocratie sur la base de son obsession à obtenir un deuxième mandat. Ce n’est pas acceptable. C’est le devoir de chaque Sénégalais de défendre la démocratie qui est notre patrimoine. La défense de cette démocratie est la condition sine qua non pour garantir la paix sociale, la stabilité sociale et la cohésion sociale. Parce que ce forcing en cours de perpétration, risque de plonger le pays dans l’instabilité. Il faut que chaque Sénégalais soit conscient que la paix et la stabilité sociale sont la richesse du Sénégal. Ce n’est pas le pétrole et le gaz. Notre richesse, ce n’est pas le pétrole et le gaz mais la paix et la stabilité sociale », a soutenu Me Gueye.
Par ailleurs, il souligne avoir l’accord de M. Fall Kane pour ne pas accepter les agissements du chef de l’Etat visant passer à cette élection dans la plus grande nébuleuse. « Nous avons discuté et heureusement, nous partageons les mêmes préoccupations et craintes par rapport à l’élection à venir. Nous partageons l’idée que si nous ne nous mobilisons pas, le candidat sortant va essayer un forcing. Et tous les indicateurs le montrent, sa volonté de neutraliser les réseaux sociaux et les mettre entre les mains d’un militant de son parti dont le zèle est connu. Ce qui s’est passé pour la première fois depuis l’indépendance, c’est le candidat Macky Sall qui a mis à la tête de la Rts et du Soleil des membres de la direction de son parti. C’est une occasion pour moi de signaler d’ailleurs le paradoxe parce que j’ai vu dans « Le Monde », il a signé une déclaration avec d’autres chefs d’Etat sur la question de la pluralité de l’information, de la diversité de l’information et de l’accès à l’information. Cela dit, les déclarations qu’il fait à l’étranger sont en parfaite contradiction avec ce qu’il pratique ici à l’intérieur du pays. Cette volonté de maitriser l’information est complétée par son souci d’avoir une mainmise sur les médias privés. C’est ce qui justifie la nomination à la tête du Cnra du collaborateur des pouvoirs en place connu pour son zèle pour ces derniers. Ce sont des indicateurs », tacle l’avocat. Insistant sur la volonté manifeste du président Sall à gagner cette élection quoi qu’il puisse lui en coûter, Me Mame Adama Guèye souligne que les dernières Législatives ont été les plus calamiteuses de l’histoire du Sénégal bien qu’on ait dépensé 52 milliards de nos pauvres milliards dans les conditions les plus opaques. « On n’a jamais vu une incurie pareille de l’administration dans son incapacité à organiser une distribution correcte des cartes d’électeurs. Mais c’était fait exprès. L’objectif, c’était de priver de cartes d’électeurs les citoyens sénégalais et favoriser les électeurs qui sont favorables au pouvoir.
Le rapport de l’audit du fichier électoral a fait 38 recommandations et proposé 38 mesures correctives. Nous n’avons aucune assurance de ces mesures correctives. Donc, il est capital d’avoir cette assurance », estime-t-il. Et de conclure parce qui suit : « Ce qui s’est passé ces derniers temps n’est pas rassurant. Ils ont essayé de tromper les gens en disant que le fichier est en ligne. Alors qu’ils ont mis une plateforme permettant aux électeurs de vérifier s’ils sont bien inscrits. Mais, cette manœuvre leur retourne à la figure parce qu’on a vu circuler sur les réseaux sociaux des Sénégalais qui montrent leur carte au recto de laquelle il est indiqué non inscrit sur le fichier électoral alors que quand ils vont consulter en ligne, ils retrouvent leur nom, carte d’électeur et bureau de vote. La distribution des cartes se fait aussi de façon illégale selon les zones supposées favorables au régime en place ou non favorables. A Dakar, où l’on produit ces cartes, le taux est plus faible. Un paradoxe ! ». La conclusion à tirer de tout cela : pour Macky Sall, cette élection, c’est sa vie qu’il joue… Par conséquent, ça passe ou ça casse !
LE PERE ADOPTIF POURRAIT ETRE SAUVE PAR MANQUE DE PREUVE
Condamné à 10 ans de prison ferme pour viol sur les 4 filles de sa défunte épouse
Alassane Wade a comparu hier devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Dakar. Il est accusé du vivant de sa défunte épouse, d’avoir violé et procédé à des actes d’attouchement sexuel sur ses 4 filles. Le prévenu, condamné à 10 ans de prison ferme pour le délit de viol sur ses filles adoptives, avait interjeté appel du jugement rendu le 03 avril 2018. Le prévenu a soutenu que c’est une cabale montée contre lui pour l’écarter de la succession. Le procureur parle de manque de preuves. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 décembre prochain.
Le prévenu peut être sauvé par le réquisitoire du procureur qui parle de manque de preuves. Accusé de viol et de pédophilie sur les quatre filles de sa défunte épouse, le prévenu Alassane Wade a comparu hier devant la cour d’appel de Dakar après avoir interjeté appel du jugement rendu le 03 avril par le tribunal d’instance de Pikine qui l’avait déclaré coupable avant de le condamner à 10 ans de prison ferme. Il devait, en plus, verser à la dame Fatou Guèye cinq millions de francs de dommages et intérêts. D’après les 4 filles, H.S. Ng, âgée de 13 ans, Diatou Ng, 14 ans, Diallo Fama Ng, 16 ans et Aissatou Ng, la fille ainée âgée de 18 ans, leur père adoptif leur faisait regarder des films pornographiques, les filmait et les caressait par la force.
En leur inspirant la peur et en les frappant, il imposait aux pauvres filles d’écrire une liste des garçons avec qui elles ont couché. « Il nous appelait « Thiaga yi ». Il prenait ses doigts pour les mettre dans nos sexes » ont expliqué les filles. « Mon beau-père m’appâtait avec de la crème glacée. Il me terrorisait, me déshabillait, me caressait et montait sur moi. Il me frappait à tel point que les cicatrices sont toujours visibles sur mon corps. Il a couché avec moi à plusieurs reprises. Je ne sais plus le nombre de fois » regrette la fille aînée Aïssatou. Lorsque cette dernière a informé sa défunte mère des attouchements sexuels de son père adoptif, le beau-père a tout nié. Le médecin et la sage-femme de l’hôpital de Thiaroye ont confirmé les viols. « Je gardais des preuves vidéo pour montrer à leur maman qu’elles couchaient avec des hommes. A partir d’une lettre d’amour trouvée à l’école, j’ai commencé à soupçonner Haby. Toute cette cabale contre moi, c’est à cause de l’héritage. Les filles ont été montées contre moi, elles ne font qu’appliquer une cabale » a déclaré le père adoptif.
Sa femme surprend son mari et la fille de sa défunte épouse nus dans sa chambre
Selon la fille ainée, son beau-père l’a déshabillée dans la chambre de sa tante, pour caresser ses seins. Mais il a été surpris par sa femme qui l’a traité de « Thiaga ». Sa femme a confirmé avoir trouvé Aïssatou nue dans sa chambre lors de l’enquête préliminaire. Selon la plaignante Fatou Guèye, tante des filles, le prévenu a trahi leur confiance. Il leur avait montré un beau visage d’un éducateur parfait. Elle croyait que la peur exercée par leur beau-père sur les filles, c’était surtout dû à l’éducation qu’il exerçait sur elles. D’ailleurs après le spectacle scandaleux, la femme du prévenu a déserté la maison. Selon la partie civile, les faits sont très graves, indécents.
Le prévenu, époux de leur mère qui s’occupait de leur éducation, s’est adonné à des activités pas du tout catholiques sur les filles. Quant à la da défense, elle a demandé la relaxe au bénéfice du doute. Selon l’avocat du prévenu, ce dernier ne cherchait que la vérité par rapport aux comportements des filles pour le repos de l’âme de sa défunte épouse. Cependant, même si la robe noire estime que son client n’est pas blanc comme neige et que son attitude n’est pas celle d’un père responsable, il soutient cependant qu’il existe un doute quant à la véracité des faits allégués. Or, s’il y a une seule once de doute, on ne peut pas condamner un prévenu. Le doute doit profiter au prévenu. D’après l’avocat général, même si l’épouse du prévenu a surpris son mari et Aïssatou dans sa chambre, la fille était en train de se rhabiller. Les faits ont beau être graves s’agissant d’actes de pédophilie et actes contre nature, il manquait des preuves pour les asseoir.
Le maître des poursuites a donc demandé l’application de la loi. Pour l’avocat de la partie civile, le dossier pose des problématiques à caractère sexuel. On doit chercher quel crédit donner à des enfants mineurs. Il déplore qu’au Sénégal, les jugements des flagrants délits ne soient pas motivés, c’est la faille de la justice. L’avocat parle d’élément objectif avec les vidéos pornos trouvées dans le portable du prévenu, la liste des noms des garçons qu’il leur imposait d’écrire et les certificats médicaux faisant état de lésions vaginales. La partie civile a demandé la confirmation du jugement de première instance. Parlant des pauvres filles, il dit que « leur enfance a été volée. Elles subissent un traumatisme qui prendra du temps à guérir », a-t-il confié. Sur ce, il a demandé au tribunal d’allouer la somme de 1 million (1.000.000) de francs pour tous causes et dommages confondus. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 novembre prochain.
DES MALFRATS AGRESSENT UNE DAME, LUI CASSENT UNE JAMBE ET UN BRAS AVANT DE S’EMPARER DE SES BIENS
Le pont Sénégal Emergence a été, avant-hier, le théâtre d’une violente agression. Une dame venue s’approvisionner au marché aux poissons de la Patte d’Oie a passé un sale quart d’heure entre les mains d’agresseurs qui l’ont dépossédée de ses biens. Ces derniers, après avoir accompli leur forfait, lui ont asséné des coups de couteau avant de lui casser une jambe et un bras. Après leur acte sauvage sur la dame, les agresseurs ont disparu dans les canalisations qui se trouvent sous l’ancien pont 92. Seuls deux d’entre eux ont été appréhendés par les hommes du commissaire Marième Diao.
Il est 17H 00. Une foule immense envahit les alentours du pont. Un grand embouteillage se crée sur les lieux. Tous les passants s’arrêtent pour satisfaire leur curiosité. Ce trait si caractéristique de nos compatriotes. La police est déjà présente sur les lieux pour entamer son enquête. Quelques minutes plus tard, les sapeurs-pompiers se présentent pour évacuer la victime qui se nomme Coura Ndiaye, âgée de 40 ans. Cette dame a eu le malheur de croiser sur son chemin des malfrats après avoir terminé ses courses dans ce marché spontané. Calmement, elle traverse de l’autre côté du pont pour prendre l’axe qui mène vers les Parcelles Assainies. C’est alors qu’une bande d’agresseurs l’a interpellée. Prise de panique, elle a pris la tangente. « Malheureusement, dans sa course éperdue, elle fait une violente chute à côté des barrières du pont Sénégal. Ce qui a permis aux bandits de l’attraper avant d’accomplir leur forfait », déclare un témoin qui a assisté à la scène.
D’après notre interlocuteur, les bandits ont tous pris la fuite. La plupart d’entre eux sont entrés dans les canalisations qui se trouvent sous le pont de l’émergence. « Les alentours du pont de l’émergence sont très dangereux. Même en plein jour, comme ce fut le cas avec cette agression, des gens subissent des attaques ». Des riverains appellent la police à faire déguerpir ces malfaiteurs qui squattent le pont et qui se cachent dans les canalisations pour rendre la vie difficile aux paisibles citoyens. « J’ai assisté impuissant à toute la scène. La dame a reçu de violents coups de poing et de couteau avant d’être dépossédée de ses biens », confie un taximan. Ces agresseurs sont des récidivistes et sont pour la plupart des sans domicile fixe (SDF). Parmi eux, des enfants de la rue qui se droguent à longueur de journée et qui passent tout leurs temps à agresser des passants. « La police est en train de faire le maximum pour démanteler ce réseau. Une fois sur place, nous avons appréhendé et conduit au poste deux malfaiteurs qui ont participé à l’agression. Quant aux autres, ils ont réussi à s’échapper. Mais nous sommes en train de tout faire pour les mettre hors d’état de nuire » nous a fait savoir Algafe, secrétaire du commissaire de la police des Parcelles Assainies, Selon l’un des agents des sapeurs- pompiers des PA, la victime a eu des traumatismes corporels après sa vilaine chute et les coups reçus de ses agresseurs.
LE «K» DIAO BALDE KEITA, UNE VRAIE BOURDE DE LA FSF
L’erreur est humaine a-t-on l’habitude de dire. Mais sur le cas de Diao Keita Baldé, la fédération Sénégalaise de Football n-a-t-elle pas montré une faille énorme qui peut être impardonnable dans le haut niveau.
Leaders du groupe A à la faveur d’une meilleure différence de buts que Madagascar, les « Lions » doivent l’emporter pour sécuriser cette première place. Un match qu’ils disputeront sans leur coéquipier Diao Baldé Keita, bloqué par son club pour une bourde de la FSF ; « Il (le secrétaire) a envoyé le mail dans le même (adresse mail) qu’elle l’avait envoyé lors du match contre le Soudan. Entre temps, l’Inter Milan avait notifié par écrit au même secrétariat de son changement d’adresse. Et par inadvertance, la secrétaire a envoyé le mail (Ndr : de la convocation de Keita Baldé) à l’ancienne adresse. Ce n’est pas la première fois qu’une personne se trompe sur un mail », a laissé entendre le vice-Président de la FSF, dans une incohérente explication. Tout compte fait, Keita Baldé ne jouera pas la rencontre de la cinquième journée entre Lions et Nzalang Nacional, au Nkoantoma Stadium de Bata, ce 17 Novembre. Bloqué à Milan, l’ancien pensionnaire de la Masia n’a pipé aucun moment dans la presse ni publier sur ses différents comptes, sur les réseaux sociaux. Un signe qui porte à croire que le joueur vit certainement mal la situation, car il a pu trouver une place de titulaire en sélection au moment où il est resté remplaçant en club. Avec aucun but avec l’Inter Milan, le fait de jouer en sélection lui aurait permis d’emmagasiner de la confiance en vue de son retour en club, lui qui était titulaire à l’aller et auteur de la passe décisive du seul but du match retour à Khartoum. A défaut de s’excuser auprès du monde sportif, le sieur Ablaye Sow défend incohérent le secrétariat de la FSF. Le football évolue et ceux qui le dirigent doivent aussi évoluer. Il est connu de l’envoi des mails une réception automatique de notification signifiant que l’adresse mail à laquelle le message a été envoyé n’existe pas. Cette notification est intitulée en anglais « failure notice ». La secrétaire a dû normalement recevoir un mail lui signifiant que son message n’est pas passé.
Quelle suite à cette affaire ?
Cette énième bourde ne révèle-t-elle pas encore les manquements notés au niveau de la communication de la FSF, souvent pointés du doigt par les amateurs et observateurs du football sénégalais. Tout porte à croire que la non venue de l’ancien monégasque ne semble pas affecter Mr Sow qui rappelle au peuple « que ce n’est pas la première fois que quelqu’un se trompe sur un mail ». Si pour l’heure, l’affaire ne fait pas tellement jaser, elle pourrait l’être en cas de contre-performance des « Lions » ce samedi face à la Guinée Equatoriale. En interne cette affaire pourrait créer un malaise si l’on sait que ce genre d’erreur administrative est rarissime dans le football de haut niveau. Le sélectionneur national, Aliou Cissé, n’a d’ailleurs pas toujours communiqué sur le sujet. Nul doute que sa réaction se fera attendre. Celle d’Augustin Senghor sera également scrutée afin de déceler les véritables causes de cette bourde qui ne contribue pas à la bonne image d’une équipe fédérale en proie à des critiques depuis son intronisation à l’image d’un El Hadji Diouf qui réclame des sanctions. En attendant de connaitre la suite de « l’affaire Keita Diao Baldé », tous les joueurs convoqués par Aliou Cissé sont actuellement à Malabo pour la préparation de ce match comptant pour la 5ème journée des éliminatoires de la CAN 2019.
Le gouvernement invoque des mesures sociales pour justifier les pertes des recettes financières qui ont commencé à inquiéter même ses partenaires. Pourtant, la solution pour se renflouer, pourrait être de ne pas fragiliser les entreprises nationales par des mauvaises politiques libérales.
En reconnaissant devant les partenaires techniques et financiers que les tensions de trésorerie que connaît actuellement le pays sont pour une bonne partie dues aux options politiques et économiques du chef de l’Etat, le ministre de l’Economie, des finances et du Plan, M. Amadou Ba, a fait un grand pas dans la bonne direction. Mais l’option qu’il a présentée n’est pas des plus rassurantes. A l’en croire, les Sénégalais n’auraient pour choix que de se morfondre dans la misère et les difficultés, afin de permettre à leur gouvernement de combler ses fins de mois. C’est ce qui ressort quand il dit : «C’est au choix. Ou bien on décide d’augmenter les prix et ce sont les Sénégalais les plus faibles qui vont souffrir, ou bien on serre, mais le temps d’ajuster tout cela, on se retrouve avec quelques difficultés qui sont passagères, voulues et souhaitées par le gouvernement du fait de la politique sociale menée».
Il est exact que le gouvernement aurait pu pratiquer la vérité des prix sur les hydrocarbures et augmenter les prix des carburants en fonction de la hausse du prix du baril du pétrole. Il aurait pu aussi annihiler les effets de la baisse des tarifs de l’électricité. Cela aurait sans doute évité de devoir à nouveau subventionner la Senelec afin d’avoir à couvrir son manque à gagner du fait de la politique des prix appliqués. Comme l’a dit le ministre avant-hier, 200 milliards de subventions diverses pour la seule Senelec, sans compter les 30 milliards dus à la Société africaine de raffinage (Sar), «c’est autant de ressources qui sont prélevées dans d’autres secteurs». Mais, on le sait, ce n’est pas la seule vérité.
Impunité fiscale
Le vrai problème de nos finances publiques, c’est que continuent de subsister de nombreuses niches d’impunité fiscale, qui font que l’Etat n’a aucune maîtrise sur son budget. Les moins-values de recettes dues aux fluctuations des produits pétroliers auraient pu être très largement compensées si les secteurs productifs de l’économie étaient encouragés à produire, dans un environnement économique sécurisé. Mais cela est très loin d’être le cas.
Combien de fois dans l’année, n’apprend-on pas que des centaines, voire des milliers de tonnes de sucre, d’huile ou de fer entrent dans le pays en contrebande ? Combien de fois n’a-t-on vu les Forces de l’ordre appréhender des délinquants économiques, parce qu’ils ont fait entrer dans le pays des produits de manière illégale ? Et combien de fois n’a-t-on vu ces mêmes personnes interpellées la veille, plastronner quelques jours après, aux côtés des plus hautes personnalités du pays, qui leur apportent ainsi leur caution, et pas seulement morale ?
Le Sénégal est en train de se transformer lentement mais sûrement, en un désert industriel du fait d’une politique de libéralisation mal assimilée. Cette situation commence même à inquiéter ses partenaires traditionnels. Le Quotidien le disait déjà avant-hier, le gouvernement «assume» sa décision d’accorder plus de 30 mille tonnes de sucre à des négociants de Sandaga et de Touba, au moment où la Css assure pouvoir combler très largement les besoins du pays. Cet acte pourrait contraindre la société nationale de mettre une partie de son personnel en chômage technique. Et ce seront alors des centaines de familles de Richard Toll et d’alentours qui ne pourront plus payer les factures d’électricité subventionnées de la Senelec, ou profiter du carburant maintenu artificiellement bas par Amadou Ba.
Au profit de «grands électeurs»
Et il n’y a pas que le sucre. Des Dipa pour l’huile et le fer ont également été distribués à tout va, pour satisfaire une certaine clientèle dont le poids politique, ou même la capacité de nuisance, restent très largement à prouver. L’illustration la plus évidente, est la mort de la filière tomate dans la Vallée, l’une des filières agricoles les plus abouties. On a fragilisé l’industriel qui était depuis des décennies, en partenariat avec les paysans, mais on n’a jamais pu lui trouver un remplacement crédible. En conséquence, depuis quelques années, la filière périclite, et les paysans tendent à se détourner de la culture de la tomate. Au point que le Sénégal, l’un des rares pays africains à posséder des usines de tomate, risque bientôt de se contenter de transformer les doubles concentrés importés de Chine.
Ce qui est pire avec cette politique de l’Etat, c’est qu’en plus de mettre à mal l’industrie nationale, elle prive le pays d’importantes recettes fiscales. La majorité des produits qui entrent grâce aux faveurs de l’Administration, sont soit exonérés d’impôts, soit passent par des circuits illégaux. Il est arrivé, sur des cargaisons de sucre entrées au moment où les Dipa étaient censés être suspendus, que l’Etat perde plus de 3,5 milliards de droits de douanes. Comment la production nationale pourrait être compétitive dans ces conditions ?
La question des pertes des recettes va, pour ce pays, bien au-delà de quelques subventions. Il s’agit de l’existence d’une économie nationale compétitive. Et puisque, contexte électorale aidant, on veut privilégier quelques «grands électeurs», les dirigeants devraient penser aussi à tous ces potentiels électeurs qui vont se retrouver au chômage parce que leurs entreprises auront fermé. Il y a aussi ceux qui, diplômés ou non, qui ne trouveront pas d’emploi, parce que le peu d’entreprises qui parviennent à subsister dans cet environnement difficile, sont trop occupées à lutter pour leur survie, avant de songer à recruter. Si le contexte pré-électoral freine la volonté des dirigeants à redresser la barre, la solution pour trouver de l’argent, pourrait consister à faire en sorte que les entreprises nationales n’en perdent pas du fait des mauvaises politiques.
Après un combat judiciaire de longue haleine, les ex-travailleurs de Bata se sont finalement installés sur le site que leur avait attribué, avant sa liquidation en 1987, l’usine spécialisée dans la confection de chaussures. «L’Etat nous avait attribué 78 mille hectares derrière la cité Bata. Mais comme cela ne suffisait pas pour tous les travailleurs, la société Bata a légué en 1986 à la coopérative des travailleurs la partie du Tf 881/ R située entre la cité Bata et la mer en guise de complément», a expliqué Ousmane Diop, président de la coopérative d’habitat des ex-travailleurs de Bata avant d’enchaîner : «A la liquidation de l’usine Bata, la Société sénégalaise d’investissement (Ssi) à qui sont revenus les 4 hectares correspondant uniquement à la cité Bata ont tenté de prendre toute la surface qui couvre 10 hectares. On a alors entrepris les démarches judiciaires et une ordonnance du Tribunal nous a rétablis dans notre droit en 2012.»
Malgré les craintes émis par M. Diop sur de nouveaux assauts de la Ssi qui, après «deux tentatives de vente du site», continue de réclamer la totalité des 10 hectares, les ex-travailleurs de Bata regardent résolument vers l’avant en s’attendant aux commodités nécessaires dans ce nouveau quartier implanté à Rufisque Ouest. «Nous avons réussi à construire notre mosquée, l’électrification du site est assurée de même que l’adduction d’eau. Nous avons des rues de 10 mètres et la cité s’agrandit de jour en jour avec l’arrivée de nouveaux propriétaires», a expliqué le président de la coopérative, devenu chef du quartier. «Nous aimerions que l’Onas viennent pour que les problèmes d’assainissement soient pris en compte dans notre cadre de vie», a souhaité le chef de quartier.
Un terrain nu à quelques encablures des maisons sert de déversoir des eaux usées et des ordures ménagères. «Ce sont des problèmes à régler parce que même le camion de ramassage des ordures ne vient pas dans notre quartier. Le résultat est que les gens jettent leurs ordures n’importe où exposant les habitants à des risques de maladies», a émis à ce propos Ndèye Niang, interpellant à ce propos la mairie pour une prise en charge de la question des ordures et de l’assainissement qui demeurent «les deux priorités du moment».
RENVOI AU 16 JANVIER 2019 POUR UN RETOUR DE CITATION
Condamné en 2017 à deux ans dont 6 mois de prison ferme dans l’affaire du meurtre du jeune Ndiaga Diouf, Barthélemy Dias était absent hier au procès en Appel. Tout comme ses avocats et ses co-prévenus. Le juge de la Cour d’appel en charge du dossier a renvoyé l’affaire au 16 janvier 2019 pour citation des parties au procès.
Le 16 Janvier 2019, Barthé¬lemy Dias va comparaître dans l’affaire du meurtre du jeune Ndiaga Diouf, tué en 2011. Le dossier a été renvoyé hier par le juge de la Cour d’appel pour un retour de citation. La requête a été formulée par Me Mbaye Sène, seul conseiller du maire de Mermoz Sacré-Cœur à être présent. Selon Me Sène, aucune des deux parties n’a reçu une citation à comparaître. Raison pour laquelle, ni Barthélemy Dias, ni ses co prévenus, encore moins les avocats n’ont effectué le déplacement. Il fallait s’attendre à ce scénario auquel la Cour a fait face. «Nous ne sommes pas concernés. Parce que notre client n’a pas reçu de citation à comparaître. Donc, il est censé ignorer cette audience», avait déclaré Me El Hadji Diouf il y a quelques jours. En revanche, Me El Mamadou Ndiaye assurait : «Nous sommes prêts parce que nous l’avions plaidé en première instance. Ce que nous déplorons par moments est que les procédures ne soient pas respectées. Mais si naturellement on suit le cours des choses normales, nous serons là le 14 novembre (hier). Et puis, nous pourrons plaider si le dossier est en état.»
En 2017, Barthélemy Dias a été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme, pour coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme. Une peine qu’il avait purgée durant sa détention provisoire en 2012. Les faits remontent à 2011 lors des manifestations contre un troisième mandat de Me Abdoulaye Wade. A l’époque, il n’avait pas hésité de dégainer son pistolet 9 mm sur des nervis du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui avaient encerclé sa mairie. Ainsi c’est dans ces circonstances que l’un des assaillants, Ndiaga Diouf, avait retrouvé la mort.
GABON, VOUS AVEZ DIT VACANCE DU POUVOIR ?
En l'absence d'Ali Bongo toujours hospitalisé à Riyad, la Cour constitutionnelle a autorisé le vice-président à gérer les affaires urgentes - Et pour cela, le pouvoir a contourné l'article 13 de la Constitution
Alors que le président Ali Bongo est toujours hospitalisé à Riyad, en Arabie saoudite, depuis le 24 octobre, le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, a saisi la Cour constitutionnelle pour statuer sur les articles 13 et 16 de la Constitution concernant la vacance du pouvoir. Sa préoccupation ? Que la Cour désigne une autorité qui préside les conseils des ministres pour évacuer les dossiers urgents en l'absence du chef de l'État.
Ce que dit la loi en cas de « vacance du pouvoir »
C'est l'article 13 de la Constitution gabonaise qui statue sur la vacance du pouvoir. Cependant, ce texte ne reconnaît pas l'indisponibilité temporaire du chef de l'État. La Cour constitutionnelle a donc décidé d'y ajouter un alinéa qui précise qu'« en cas d'indisponibilité temporaire du président de la République, certaines fonctions dévolues à ce dernier peuvent être exercées soit par le vice-président de la République soit par le Premier ministre sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle saisie par le Premier ministre ou un dixième des députés, des membres du gouvernement chaque fois que nécessaire ».
Une fois cette modification opérée, la Cour constitutionnelle gabonaise a autorisé, mercredi 14 novembre au soir, le vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, à présider un conseil ministériel. « La Cour constitutionnelle, en sa qualité d'organe régulateur du fonctionnement des institutions, autorise le vice-président de la République à convoquer et à présider un conseil des ministres qui portera exclusivement sur l'ordre du jour joint à la requête du Premier ministre », a déclaré devant la presse, réunie à la Cour, le juge François de Paul Antony Adiwa.
Parer au vide institutionnel
En clair : il ne s'agit pas d'un cas de « vacance du pouvoir. » En effet, si cela avait été le cas, la Constitution gabonaise issue de la révision constitutionnelle du 12 janvier 2011 précise clairement que c'est « le président du Sénat qui exerce provisoirement les fonctions de président de la République… » Ainsi, comme l'avait réaffirmé dimanche le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni, le « chef de l'État continue d'exercer ses fonctions ».
Rappelons qu'aucun conseil des ministres n'a eu lieu à Libreville depuis trois semaines, alors que, en principe, il y en a un chaque semaine, ou un toutes les deux semaines.
Il n'existe aussi que deux options pour gérer ces cas d'indisponibilité ou de vacance du pouvoir : c'est la première option, celle qui consiste pour le Premier ministre à saisir le Conseil constitutionnel, qui a été par la force des événements choisie. La deuxième aurait nécessité que le président Ali Bongo ait donné l'autorisation au vice-président d'organiser un conseil des ministres avant son « malaise ».
La rareté des informations sur l'état de santé d'Ali Bongo alimente fausses nouvelles et rumeurs les plus alarmistes. La présidence a reconnu pour la première fois dimanche de manière implicite la gravité de l'état de santé du président Bongo, victime d'un AVC (accident vasculaire cérébral), selon une source étrangère proche du président.
UN CAS EN DEBATS
Condamnation de Karim Wade – Le Comité des droits de l’Homme de l’Onu demande une révision effective de la déclaration de culpabilité
Une révision «effective et substantielle» de la déclaration de culpabilité prononcée contre Karim Wade, c’est l’exigence du Comité des droits de l’Homme. L’organe onusien note de multiples «violations» dans les verdicts de la Crei et de la Cour suprême contre Wade-fils en 2015.
C’est un revers de plus de l’Etat du Sénégal à l’échelle internationale. Le Comité des droits de l’Homme de l’Onu exige une procédure permettant une «révision effective et substantielle de la déclaration de culpabilité» prononcée à l’endroit de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et par la Cour suprême. Pour le comité, cela «doit permettre d’évaluer les éléments de preuve et de faits et non se borner à une révision limitée aux aspects de droit». Même si, rappelle cet organe de l’Onu dans sa décision, le Pacte des droits civils et politiques «n’exige pas un nouveau procès sur les faits de la cause».
Poursuivi pour enrichissement illicite, Karim Wade, arrêté le 17 avril 2013, a été condamné à 6 ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards de francs Cfa, le 23 mars 2015. Une peine qui sera confirmée par la Cour suprême le 20 août de la même année. «Le comité, après un examen minutieux de la décision de la Cour suprême, constate toutefois que la cour a renvoyé aux constations factuelles de la Crei et a écarté tous les moyens et arguments de l’auteur visant à discuter des éléments de preuve et faits soumis à l’application souveraine des juges de la Crei, le cantonnant à un rôle d’examen sur les seuls points de droit. Il ressort de la lecture de l’arrêt que la Cour suprême n’a pas procédé à l’évaluation des éléments de preuve et de fait par la Crei», a déploré l’organe onusien chargé de veiller au respect du Pacte des droits civils et politiques par les Etats parties.
«Violations»
Ainsi, le comité «ne saurait accueillir l’argument de l’Etat partie selon lequel le pourvoi en cassation devant la Cour suprême est constitutif d’un examen par une juridiction supérieure conforme à l’article 14, paragraphe 5 du pacte». Il rappelle au passage son observation générale No 32 selon laquelle, «une révision qui concerne uniquement les aspects formels ou juridiques du verdict sans tenir compte des faits, n’est pas suffisante en vertu du pacte». A la lumière de son argumentation, le Comité des droits de l’Homme de l’Onu «constate que les faits dont il est saisi font apparaitre des violations par l’Etat partie de l’article 14, paragraphe 5 à l’égard de Karim Meissa Wade». Ainsi, il exige du gouvernement d’assurer un «recours utile» à Wade-fils, candidat déclaré du Pds à la Présidentielle de février 2019.
Le comité reconnait l’importance de «l’objectif légitime» des Etats à lutter contre la corruption mais souligne également que ça «doit se faire dans les règles de procédure et du droit à un procès équitable». Enfin, il souhaite recevoir de l’Etat sénégalais dans «un délai de 180 jours des renseignements sur les mesures prises pour donner effet à ses constatations».
Ismaïla M. Fall : «Ce n’est pas une décision contraignante ni obligatoire»
Epinglé pour «violations» des droits de Karim Wade dans le dossier sur l’enrichissement illicite, le gouvernement a réagi hier à travers son ministre de la Justice. Selon Ismaïla Madior Fall, les recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’Onu «n’ont pas de valeur contraignante ni obligatoire».
PROMOTION D’UNE CULTURE DE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
Promotion d’une culture de prévention des risques professionnels
La Caisse de sécurité sociale (Css) et Préventica international Dakar ont lancé, ce mardi, la 2ème édition du Forum international pour la promotion d’une culture de prévention des risques professionnels. A cet effet, le Commissaire général des congrès/ salons Préventica a fait la revue de la première édition. «La première édition a donné des résultats satisfaisants et a été marquée par l’adhésion de nombreuses personnes de domaines d’activité différents», a dit Eric Dejean-Servieres. Qui rappelle que l’édition 2017 qui a enregistré 52 conférences avec 96 exposants et 3 282 participants, a largement répondu aux attentes et même dépassé les objectifs les plus optimistes. Les congrès/salons Préventica, organisés depuis 20 ans en France et au Maroc depuis 5 ans, selon les organisateurs. Qui soutiennent que ces activités faisaient étape pour la première fois au Sénégal avec pour mission, de réunir sur ces sujets les principaux acteurs de l’Afrique de l’Ouest à savoir les Etats, les collectivités territoriales, les entreprises, universitaires et professionnels.
D’après M. Dejean-Servieres, «certaines grandes entreprises au Sénégal ont, par leur association à Préventica et à la Css, soutenu la promotion de la maîtrise globale des risques professionnels. C’est l’exemple d’Eiffage, Sene¬lec, Sar etc.», énumère-t-il. Par ailleurs, le Directeur général de la Caisse de sécurité sociale annonce que la deuxième édition prévue en 2019 sera marquée par «une diversification du plateau scientifique avec des conditions liées à la santé, la sûreté et la sécurité. Mais aussi à toutes les activités thématiques à caractère scientifique qui vont converger vers la maîtrise globale des risques».
L’édition 2019 fera l’objet aussi d’innovations notamment sur «l’intensification des ateliers/solutions liés au transfert de la technologie en matière de prévention des risques professionnels et surtout le renforcement des capacités et le transfert des compétences aux entreprises», d’après Assane Soumaré. Aussi, il faut noter qu’«une attention particulière sera réservée au secteur informel qui est aujourd’hui très important dans le paysage économique du Sénégal mais qui est exposé aux risques extérieurs immédiats qui sont inhérents». «Tout cela passe par une bonne éducation, une sensibilisation mais surtout par la maîtrise des techniques liées à la prévention des risques professionnels», insiste le Directeur général de la Caisse de sécurité sociale.