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27 juin 2025
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journal d'une confinée, par annie jouga

BEER LA GLORIEUSE

EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Tout est propre : les ruelles, la plage. Le service d’assainissement a dix fois moins de travail. Gorée est en ces temps de Covid comme elle devait être lorsque Gorée savait transformer ses faiblesses en force

Annie Jouga  |   Publication 10/10/2021

Jour 36

#SilenceDuTemps - Jamais post n’a suscité autant de réaction, en tout cas depuis bien longtemps et tout ça pour un mot, ou plutôt deux : « femme de » … Mais pourquoi donc personne ne me croit ?

Je puis rassurer les « ceux qui doutent » que je n’ai pas commencé à romancer mes chroniques, elles restent jusqu’à présent vérité vraie.

Rappelez-vous il y a 3 ans, j’annonce que je suis prête à être totalement dépendante. Si vous l’aviez vu le Papi Viou ce jour-là, il était affolé, n’y croyant pas vraiment.

Seulement je l’ai dit et redit avec un très grand sérieux et pour seule réponse obtenue : « tu aurais dû le dire il y a 35 ans » ! Va savoir pourquoi donc cela aurait dû faire moins peur avant !

Et puis il y a les « ceux qui y croient » - peu nombreux nakk ! -, me demandant d’être patiente.

D’autres lecteurs enfoncent le clou du défi lancé au futur écrivain. Mieux, il y a comme un ultimatum solidairement lancé … merci à vous de pousser, toujours et encore, on finira par y arriver.

J’apprends ce matin que sainte Zita est bel et bien réelle. Enfin si on peut le dire comme ça. De plus elle est la patronne des gens de maison, domestiques, servantes … Celle–là et surtout par les temps qui courent, est à implorer tous les soirs ou tous les matins plutôt, tant qu’à faire, pour bien commencer la journée.

Moment magique cette journée, j’ai passé tout l’après-midi sur l’île de Gorée. J’avais envie de voir comment, en dehors de toute obligation, les heures C. s’écouler là-bas.

Pur bonheur déjà ! Dans la chaloupe moins de 30 personnes à l’aller, sans personne le sac à dos rempli de pacotille à fourguer. Aucun guide à virevolter autour d’une possible proie et à peine une vingtaine au retour ne ramenant pas les mêmes absents du matin mais les quelques travailleurs de service dans l’île habitant à Dakar. Il est 17h, c’est la dernière chaloupe ; tous les passagers portant masque.

Sur la place des Droits de l’Homme (ex-place du Débarcadère) idem : pas de guides, ni marchands pistant le chaland, aucun gosse à l’affût.

Seuls quelques jeunes volontaires aperçus et venant du quai avec des charriots remplis de vivres offerts par de généreux donateurs.

Ce calme, si rare dans l’île en temps normal, on ne le retrouve que lorsqu’il fait très froid et à partir de 19/20h où plus un chat ne traîne jusqu’au matin.

J’ai déambulé près de 5 heures. Il fait beau, ni chaud ni froid, un peu de vent ça aide à marcher. Aucun restaurant, aucun musée, aucun marché ouvert, juste quelques boutiques vendant des produits de soudure.

Tout est propre, les ruelles, les places, la plage. Le service d’assainissement a dix fois moins de travail, les poubelles ne débordent pas comme à l’accoutumée. Plus de montagne de déchets à la décharge !

Oserai-je frapper à la porte de qui que ce soit quand la consigne donnée est « Restez chez vous ». J’ai donc continué de marcher. À mon compteur santé, j’aurai fait 7,6 km en retirant les 2,5 km A/R entre l’embarcadère et la maison. Le compte est bon. En chemin, j’ai parlé avec certains installés devant chez eux, devant leur boutique pour ensemble évaluer, réfléchir à l’après C. Et toujours « ne pas recommencer comme avant » revient dans les discussions.

À méditer sérieusement.

Avant de partir je m’arrête, me couche sur une balustrade au bord de l’eau. J’attends la dernière chaloupe, personne ne me remarque et pour cause, il n’y a pratiquement personne qui passe. Seul le vent qui souffle doucement s’entend et au loin de jeunes enfants.

En fait Gorée est bien là, dans sa plus belle robe, dépolluée de tous ce qui lui fait du tort, ce qui nuit. Sûrement comme elle devait être des siècles durant, lorsqu’il n’y avait qu’une chaloupe par mois, lorsque Gorée savait transformer ses faiblesses en force. Dakar n’existant pas, la vraie vie était conçue et consommée par les Goréens, sûrement le Gorée de Rose Chatel, l’arrière-grand-mère de Mamina, Gorée que l’on appelait en ces temps-là « Beer la Glorieuse ».

Au loin, la chaloupe tourne à la bouée Tacoma et m’arrache à ma rêverie. Pas question de la rater. Je quitte avec regret cette ambiance où même la mer semble se reposer…

Jour 37

Apprendre des étudiants ! Cela fait aussi parti des équilibres de l’enseignement, même de petits rien, je comptabilise.

Cet après-midi je me suis réjouie d’apprendre d’un de mes étudiants que les cartes Google peuvent être paramétrées en fonction des dates voulues. « Mais c’est génial », me suis-je exclamée !

J’ai oublié de demander s’il est aussi possible de savoir comment était Dakar à ma naissance… ? Je suis sûre qu’entre eux, ils ont dû en douce se moquer. Bon, ils ne seront pas les seuls. Mon ami, Mamadou Jean, que j’appelle régulièrement au secours dès que j’ai un petit problème avec ma « machine », mais lui seul sait que je viens de loin … Mes premiers cours d’informatique à la rue Carnot, où nous avions notre première agence, dans les années 80, j’étais si réticente que même toucher le clavier quand il fallait passer à la pratique, je n’y arrivais pas. Comme si le fait de toucher allait me transformer.

J’ai eu le même problème avec le téléphone portable. Le même Mamadou Jean, toujours en avance sur tout le monde dans ce domaine, avait acheté un abonnement à tout le personnel et comme il me voyait très lointaine, j’ai eu droit à un portable, un numéro avec abonnement. Il pensait ainsi me ferrer à sa technique. J’ai résisté des mois et découragé, il a offert le téléphone à sa maman.

Seulement 2002 est arrivée, je ne sais ce que cela vous dit mais à moi, une année charnière, les élections municipales, et me voilà engagée, élue et tout le temps sur le front goréen quand je n’étais pas à l’agence. Combien de fois j’ai dit : « prête-moi ton téléphone, je dois régler un problème au bureau … » Et autant de fois j’ai entendu me répondre : « mais achètes-toi un téléphone quand même ». Un an après, j’avais un téléphone et paraît-il, j’en étais accro’, disent les mauvaises langues.

J’aime le cinéma, je veux parler de celui qui se passe dans une vraie salle de cinéma, comme celle de mon enfance. Et tout à l’heure, pour répondre à la sollicitation d’un ami professeur à l’Ucad, je l’ai aidé à retrouver les salles de Dakar et à les situer : un jeu sympa qui m’a rappelé cette période où je passais ma vie au cinéma.

Une fois passé l’âge où les parents vous choisissent le programme et chez nous c’étaient les films de Cape et d’Épée et les films spectaculaires du genre Ben Hur …, je me suis fait mes propres programmes et à Dakar, nous avons eu la chance d’avoir tous les cinémas du monde allant des classiques russes (Eisenstein), japonais (les Kurosawa et Cie), français (les vieux films des années avant celles de la Nouvelle Vague) et surtout Italiens y compris les Westerns. Mais aussi des films africains, peu nombreux certes. Allez au cinéma « Le Rialto » en plein air pour voir le film « Les oiseaux » d’Hitchcock… fantastique dans tous les sens. Et d’ailleurs qui se souvient de l’emplacement de ce cinéma ? Le fait qu’il soit remplacé par la Banque Centrale BCEAO (le siège) et bien plus valorisant que « El Malick » transformé en centre commercial ! Et puis, pendant longtemps la séance de cinéma commençait par un court métrage appelé « les actualités sénégalaises ». Nous n’avions pas de TV encore et Paulin Soumanou Viera, le réalisateur, nous tenait au courant des événements du pays mais aussi de l’Afrique, dans le monde et ensuite deux longs métrages. On en avait pour notre argent. Je me souviens que nous payions 250 F la séance et avec mon amie Maimouna nous avions un carnet sur lequel nous notions tous les films vus durant une année et le record battu, devinez ? 300 films dans une année, c’est à peine croyable ! Je passais vraiment ma vie au cinéma.

Où placer la bonne limite de ce qui est permis, possible, impossible, interdit en ces temps de C. ?

J’ai vraiment le sentiment de m’être déjà posée la question ! Mais apparemment pas de réponse. Ma sœur Mémé Lolo me raconte tout à l’heure qu’elle s’est offerte avec 2 ou 3 copines un bel après-midi, en respectant les barrières me dit-elle … Plaisir de siroter une, deux, trois … coupes de champagne, question d’oublier un moment cette situation tourmentée et au grand dam de son fiston passant par-là, trouvant sûrement insensé que 3 petites vieilles prennent des risques pour du champagne elles qui soit-disant, sont les premières cibles de C.

Mais bas les masques !

Jour 38

« S’appeler pour autre chose que pour dire sa compassion, son soutien à un ami lorsque la mort frappe ». Ainsi m’interpelle mon amie Marième de Jo’burg qui vient de perdre un proche. En fait elle s’interpelle elle-même. C’est vrai, notre dernier échange téléphonique, quelques mois avant celui-ci, pour partager à distance sa douleur, elle avait perdu un proche.

Oui je comprends que dans ces cas-là on a presque honte, et on se surprend même à dire : « je n’appelle pas pour dire bonjour, comment ça va, pourquoi des condoléances… ?»

Souvent aux enterrements on y retrouve ceux/celles que l’on ne voit nulle part ailleurs que là-bas et pareil, à chaque fois on se dit « on devrait faire l’effort …

Les enterrements réduits à leur plus stricte expression par temps de C. ; j’y suis confrontée de plus en plus, normal non avec l’âge.

Je me souviens, plus jeune je disais à Mamina : « Mais tu passes ton temps au cimetière à enterrer quelqu’un » et elle de me répondre : « ne t’inquiètes pas, ton tour viendra et tu en feras autant ! »

Pourtant ma tante préférée, Mame Boy, disait souvent :« celle-là, elle choisit ses morts », en parlant de ma présence très « calculée » aux enterrements ! La coquine, elle m’avait cernée ! Je choisis effectivement, sans laisser cela dit, percevoir ce qui est enfoui …

Aujourd’hui, je suis fâchée avec ma feuille de papier, elle aussi n’a pas envie d’entendre plus que ces quelques lignes « tristounettes » déjà griffonnées, mais ainsi va la vie !

En pensant quand même au jour, proche je le souhaite, où je pourrai déclencher le compte à rebours de cette chronique, je vais me chercher un petit verre de punch à la vanille. Il en reste un peu dans le placard … comme ça fait du bien !

La fête du travail de C. ne sera pas un jour comme les autres, alors attendons demain voir …

Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.

 

Épisode 1 : AINSI COMMENÇAIENT LES PREMIERS JOURS CORONÉS

Épisode 2 : AVEC LA BÉNÉDICTION DE FRANÇOIS, LE PAPE LE PLUS AVANT-GARDISTE

Épisode 3 : SOCIALISER EN TEMPS DE COVID

Épisode 4 : PREMIÈRE SORTIE EN PLEIN COVID

Épisode 5 : SOUVENIRS DES INDÉPENDANCES

Épisode 6 : LES CONSÉQUENCES INATTENDUES DU COVID

Épisode 7 : LA LUNE ROSE

Épisode 8 : POUR UN VRAI PROJET D’ÉCOLE

Épisode 9 : PÂQUES SOUS COVID

Épisode 10 : DEVOIR DE TRANSPARENCE

Épisode 11 : NOSTALGIE D'ADO

Épisode 12 : DAKAR ET LA RAOULTMANIA

Épisode 13 : UN TEMPS SUSPENDU

Épisode 14 : BELLE RENTRÉE

Épisode 15 : LA PROMENADE DU DIMANCHE

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