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5 juillet 2025
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Par Henriette Niang KANDE

COMPTE ET MÉCOMPTE DE LA SOUVERAINETÉ MILITAIRE

Va-t-on déshabiller Paul pour habiller Sergueï, comme on le constate dans certains « pays souverainistes », avec la forte présence militaire de la Russie, à travers la milice privée Wagner ?

Henriette Niang Kandé  |   Publication 06/01/2025

Le discours du président Bassirou Diomaye Faye, prononcé le 31 décembre 2024, marque un moment charnière dans l’histoire contemporaine du Sénégal. L’adresse, empreinte de solennité, s’est voulue être un pont entre des aspirations populaires et des actions concrètes, dessinant une vision claire pour un Sénégal uni, souverain et prospère. Le chef de l’Etat a annoncé la fin de la présence militaire française dès 2025, soulignant une volonté de renforcer la souveraineté nationale. Cette décision s’inscrit dans une refonte stratégique de la défense, tout en affirmant une diplomatie active, ouverte et engagée pour les causes justes à l’échelle mondiale.

La présence et l’outil militaire français au Sénégal

A son accession à l’indépendance en 1960, le Sénégal a maintenu avec la France, une relation particulière, notamment par le biais de la présence militaire française sur son sol. Cette collaboration s’inscrivait dans le cadre des accords de défense signés lors de l’indépendance, qui visaient à répondre à des objectifs stratégiques et politiques. Ils étaient censés assurer la stabilité politique et la sécurité dans une région ouest-africaine fragile. La France, soucieuse de conserver une influence dans ses anciennes colonies, considérait le Sénégal comme un point stratégique pour ses opérations en Afrique. Dakar, en particulier, avec son port en eau profonde et sa position géographique, était idéale pour établir une base militaire capable de projeter des forces dans la région. Cette présence était initialement perçue comme un gage de sécurité contre d’éventuelles menaces extérieures et un soutien logistique dans ses propres capacités militaires. Seulement, au fil des années, les fondements et l’évolution de cette présence ont été différemment perçus par les différents présidents sénégalais successifs avant Bassirou Diomaye Faye, selon leurs priorités et leurs sensibilités.

Les positions des présidents sénégalais

Léopold Sédar Senghor (1960- 1980), premier président du Sénégal, a vu dans la présence militaire française un levier de modernisation et une garantie de stabilité. Convaincu de l’importance d’une collaboration étroite avec la France, il considérait que l’autonomie politique du Sénégal ne devait pas s’accompagner d’une rupture brutale avec l’ancien colonisateur. Ainsi, la base militaire française de Dakar a été maintenue comme un symbole de cette relation privilégiée. Avec Abdou Diouf (1981- 2000), la perception évolue.

Dans un contexte de décolonisation avancée et de montée des revendications nationalistes en Afrique, Diouf adopte une approche plus pragmatique. Il conserve les accords de défense, mais travaille à renforcer les capacités militaires nationales pour réduire la dépendance vis-à-vis de la France. Sa politique a visé à équilibrer la coopération avec d’autres partenaires internationaux, tout en maintenant une relation cordiale avec Paris. C’est Abdoulaye Wade (2000- 2012) qui marque véritablement une rupture symbolique. Critique à l’égard de l’influence française en Afrique, Wade demande la fermeture de la base militaire française à Dakar en 2010. Cette décision s’inscrivait dans sa volonté de renforcer la souveraineté nationale et de repositionner le Sénégal sur la scène internationale.

Toutefois, cette fermeture n’a pas équivalu à la fin de la coopération militaire : des missions conjointes et des formations avaient continuées d’être menées. Sous Macky Sall (2012- 2024), la relation militaire avec la France a été plus coopérative que conflictuelle. Dans un contexte marqué par la montée des menaces terroristes au Sahel, Macky Sall s’est appuyé sur la France pour renforcer la sécurité régionale, tout en poursuivant le développement des forces armées sénégalaises. La coopération s’est diversifiée, s’étendant aux opérations internationales et au soutien logistique. Sous sa présidence, la présence militaire et la coopération sécuritaire avec la France ont été cruciales pour protéger le Sénégal contre les menaces croissantes venant de la région du Sahel, marquée par une instabilité croissante due à la montée en puissance des groupes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et Boko Haram. Malgré la fermeture en 2010, par Abdoulaye Wade de la base militaire française, le Sénégal est resté un élément-clé pour les opérations dans le Sahel, notamment lors de l’initiative Barkhane. Les forces françaises ont utilisé Dakar comme point de transit stratégique pour leurs missions régionales. L’une des pierres angulaires de cette coopération a été le partage d’informations stratégiques. Le Sénégal, pays relativement stable dans une région de plus en plus fragile, est devenu un acteur clé dans la collecte et le traitement des renseignements sur les activités terroristes dans le Sahel. Cette collaboration a permis d’anticiper et de prévenir d’éventuelles infiltrations de groupes armés au Sénégal.

Une stratégie française en mutation

Si les chefs de l’Etat ont eu des visions et des positions différentes quant à la présence militaire française sur le sol sénégalais, la réduction progressive des forces françaises au Sénégal et plus largement en Afrique a commencé à être envisagée dans l’hexagone, dès les années 1990. Avec la chute du Mur de Berlin en novembre 1989 entraînant avec elle celle du Bloc de l’Est, l’Afrique, à ses yeux avait perdu une partie de son importance sur le terrain de la rivalité Est-Ouest. A cela, se sont ajoutées des pressions internes de plus en plus fortes pour réduire ses dépenses militaires et les revendications croissantes d’autonome de pays africains.

En 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France procède à une réorganisation de ses bases militaires. Si au Sénégal cette décision a été motivée par la volonté politique de Abdoulaye Wade, ailleurs, elle s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à concentrer les ressources militaires françaises sur d’autres bases comme celles de Djibouti, de Libreville au Gabon et de Ndjaména au Tchad. En Afrique de l’Ouest, bien qu’ayant réduit ses bases permanentes, des opérations à l’image de Serval, en 2013, ont montré que Paris est restée engagée dans la région. Mais les observateurs ont souligné un changement de doctrine  : la France a privilégié ces interventions ciblées et temporaires en partenariat avec les armées locales. A partir de 2021, face à une montée des sentiments anti-français (lire article « Frapp France Dégage ») et aux aspirations des populations à davantage de souveraineté, marquant un changement de ton par rapport à la politique traditionnelle de la « Françafrique », la France a annoncé une réduction significative de son dispositif militaire dans le Sahel, pour ne plus être perçue comme elle l’a été pendant longtemps, comme le «  gendarme  » de l’Afrique. En 2022, Emmanuel Macron va dérouler une nouvelle stratégie pour la présence française en Afrique, axée sur la coopération plutôt que sur le maintien des troupes permanentes.

Fin du monopole français, émergence d’un multilatéralisme africain

Créé en 2014, le G5 Sahel est une organisation regroupant cinq pays sahéliens : le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad. Son objectif principal était de coordonner les efforts pour répondre aux défis sécuritaires et de développement dans cette région durement frappée par le terrorisme, l’insécurité transfrontalière et les crises humanitaires. Toutefois, le Sénégal, bien qu’à proximité géographique du Sahel, n’en est pas membre. Cette absence repose sur plusieurs considérations.

Une question géographique et sécuritaire

Le G5 Sahel rassemble des pays directement situés dans la bande sahélienne et confrontés à des menaces terroristes élevées. Ces nations partagent des frontières poreuses où opèrent des groupes armés comme AlQaïda au Maghreb islamique (AQMI) et l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). En comparaison, le Sénégal, situé sur la côte atlantique, est géographiquement éloigné des épicentres de ces conflits. Bien que vigilant face à la montée du terrorisme, le pays n’a pas été confronté à des attaques significatives sur son sol, contrairement à ses voisins sahéliens. Par conséquent, son inclusion dans le G5 Sahel n’était pas une priorité immédiate.

Un choix stratégique différent

Plutôt que de rejoindre le G5 Sahel, le Sénégal a concentré ses efforts sur d’autres cadres de coopération régionale, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Membre actif de la CEDEAO, le Sénégal participe aux initiatives de maintien de la paix et de stabilisation dans la région ouest-africaine. Cette stratégie lui permet d’éviter une association trop étroite avec les crises sahéliennes tout en jouant un rôle significatif sur le plan régional. Le 18 mars 2022, au cours d’une cérémonie sobre mais solennelle, le Général de division Usman Abdoumumuni Yusuf a passé le flambeau au Général de brigade sénégalais Moctar Diop. Avant le 8 décembre 2023, date de la conclusion du départ de la Minusma du Mali, c’est un Général-Major sénégalais, Mamadou Gaye, qui avait remplacé le Hollandais Johannes Kees Matthijssen.

Une volonté de préserver sa stabilité

Le Sénégal cultive une image de stabilité politique et de modèle démocratique en Afrique de l’Ouest. Participer directement au G5 Sahel, une organisation fortement associée à des zones de crise aiguë, aurait pu brouiller cette image. De plus, le régime de Macky Sall, à la création du G5 en 2014, a préféré concentrer ses efforts sur des approches préventives pour lutter contre la radicalisation. Si la fermeture définitive annoncée de la base française au Sénégal par le président de la République dans son discours du 31 décembre clôt un cycle de près de six décennies de présence militaire hexagonale sur le sol sénégalais, un profane peut dire que cela ne change rien qui ne relève pas du symbole. La guerre désormais n’a pratiquement plus besoin de présence au sol. Les drones peuvent jeter des projectiles sur un territoire alors qu’ils sont contrôlés à des milliers de kilomètres. L’attaque iranienne sur Israël, les frappes ukrainiennes dans la région de Koursk ont montré au monde, des drones qui traversent des pays afin de toucher leur cible. La guerre est technologique, de même que le renseignement. Ce que le Président ne dit pas en revanche, c’est quelle politique de défense le Sénégal met-il en œuvre à la suite de cette décision de faire partir les troupes françaises. On objectera que cela relève du « secret-défense ». Des questions demeurent. Qui produira les armes et les équipements militaires des soldats sénégalais ? Ou seront sont formés les officiers sénégalais si ce n’est pour beaucoup et jusqu’ présent à Saint-Cyr ou Melun ? Nos officiers les plus brillants s’enorgueillissent d’avoir fait leurs armes à l’École de Guerre en France ou à Westpoint et Paris nous appuie encore, en termes de renseignement, de surveillance des frontières dans la guerre contre le terrorisme dans la bande sahélienne. Va-t-on déshabiller Paul pour habiller Sergueï, comme on le constate dans certains « pays souverainistes », avec la forte présence militaire de la Russie, à travers la milice privée Wagner  ? Ce serait le comble du comble, puisqu’une souveraineté revendiquée et assumée, ne saurait être sous tutelle.

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