Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
10 septembre 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
Par Serigne Saliou DIAGNE

LE LÂCHE COMPLOT CONTRE LA VÉRITÉ

La propension à crier partout au complot est caractéristique de notre pays à chaque révélation majeure sur la vie de la Nation.

Serigne Saliou GUEYE  |   Publication 17/06/2022

Une révélation du journal Le Quotidien dans son édition en ligne sur l’arrestation de rebelles dans Dakar, parmi lesquels Ousmane Kabiline Diatta, en prélude à la manifestation de la coalition d’opposition Yewwi askan wi (Yaw), a été à l’origine d’une énorme levée de boucliers et d’une polémique sans nom pour reprocher à ce journal d’informer sur des faits non avérés. 

Une telle révélation, confirmée quelques jours plus tard par le porte-parole du gouvernement sénégalais, M. Oumar Guèye, avant d’être le point principal d’une conférence de presse du procureur de la République, Amady Diouf, a valu au Quotidien tous les procès d’intention. Cette situation, aussi regrettable qu’elle puisse être, renseigne beaucoup sur l’arrivée, dans notre pays, d’une ère de post-vérité. 

Concernant les détracteurs du journal Le Quotidien, il faut se faire à l’idée similaire émise par Ray Bradbury sur les livres. Ce canard est vu comme le «fusil chargé d’à-côté» qu’il faut décharger pour battre en brèche l’esprit.

Les faits ne comptent plus, leur réalité est discréditée tant qu’ils ne répondent pas aux convictions et logiques de penser des individus. La «post-vérité», pour reprendre la philosophe Myriam Revault d’Allones, correspond à un état où «les faits objectifs ont moins d’importance que leur appréhension subjective». Un discours est considéré vrai ou faux par sa capacité à conforter les individus dans leur conviction, quelle que soit la réalité factuelle. 
Cette tendance a gagné la scène politique et les espaces publics un peu partout dans le monde, avec l’avènement des vagues populistes dont Donald Trump est le symbole parfait. Les interprétations ont le dessus sur les faits vécus, le discours politique ne se vaut que par sa qualité à faire appel aux émotions et ressentis qui priment sur les faits. Ce qu’on a vu au Sénégal, avec l’arrestation de rebelles avant la manifestation du 8 juin de Yaw, constitue un exemple patent d’une valorisation des opinions sur la réalité. Toutes les entreprises sont bonnes pour distordre une vérité qui n’arrange pas ou qui dérange, conduisant à une posture dans laquelle on a du mal, en société, à s’accorder sur ce qui est vrai ou faux.

Les individus sont cloisonnés dans des espaces ou caisses de résonance reprenant le discours auquel ils adhèrent. Ainsi, le sens commun, à partir duquel une société repose, se perd et on laisse émerger des îlots de faits alternatifs. On tue le principe de «pitié» chez Rousseau, assimilable à une forme de «décence commune» à partir de laquelle les rapports sociaux sont structurés sur la base du réel et du faux. Les nombreuses sorties de politiciens et de médias pour tenter de discréditer l’information sur les rebelles appréhendés sont des classiques dans la transformation des vérités dérangeantes en «opinions», bien que leur ancrage sur des faits avérés ne souffre d’aucun doute. On va préférer se mentir, refuser d’accorder du crédit à ce qui est dit, que de confronter les vérités de face. 
La sortie du coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, dans la foulée de cet événement, pour se faire promoteur d’une novlangue prohibant l’usage du mot «rebelle», atteste à juste titre de notre basculement dans un monde d’interprétations qui dissout la vérité objective et tangible comme principe. Par quel autre mot peut-on qualifier Ousmane Kabiline Diatta, un ennemi domestique du Sénégal, qui ne le refuse pas ? On ne peut interdire à des politiciens d’user de la langue à la manière qui leur sied, car l’exercice continu de la politique ne s’encombre pas de la recherche de la vérité. 

Toutefois, voir des pans entiers d’une société tenter de rendre inopérant le discours vrai, pour ne pas froisser leurs convictions, est symptomatique d’un avènement de réalités alternatives. Le Sénégal est arrivé au stade où des «îlots de réalités» contraires, voire antagonistes, cohabitent dans l’espace public. 

La jonction est dure à trouver entre tous ces mondes alternatifs. Pour preuve, tous les débats publics virent aux invectives, injures, menaces et postures radicales. Un tour sur les réseaux sociaux des différentes coalitions politiques du pays ou des médias montre une fragmentation des opinions et réalités perçues par les individus de ce même pays qu’est le Sénégal. Il est assez dramatique que l’émotion ait pris le dessus sur la raison dans le discours public et la marche de notre pays, mais il est davantage plus regrettable que la vérité perde son sens ou qu’elle ne soit plus partagée. 

La propension à crier partout au complot est caractéristique de notre pays à chaque révélation majeure sur la vie de la Nation. Le vrai complot est celui contre la vérité, auquel toute la société contribue par passivité, voire par lâcheté. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, avait été conspué pour avoir souligné l’infiltration des évènements de mars 2021 par des forces occultes. On dirait qu’on n’aura pas appris grand-chose de nos ides de mars en matière de vigilance sur les questions de sécurité nationale, au vu de ce dernier épisode. Il serait bien que tous baissent leurs œillères pour regarder la vérité en face. A défaut, notre pays est à l’image d’un motard embarqué dans une course folle, pris du syndrome de «tunnel vision». 
Rivé sur son guidon, ne voyant qu’une échéance politique majeure, en perdant de vue tout ce qui l’entoure. Sa chute peut être fatale.

Articles les plus lus

capture_decran_2025-09-06_a_22.51.55.png
NON, JE NE CÉLÈBRE PAS ABDOU DIOUF
« Célébrons ensemble Abdou Diouf », disent ils ! Pourquoi devrais-je célébrer ...

capture_decran_2025-04-15_a_05.14.23_0_0_0.png
LE MIRAGE DU PANAFRICANISME 2.0
Spectacle numérique et manipulations géopolitiques On nous répète à longueur de journées que ...

capture_decran_2025-09-06_a_19.50.10.png
DORTMUND, L'ÂME DE LA RUHR
« Le BVB, c’est la Ruhr qui vibre, le noir et le jaune qui embrasent les tribunes. » Signal Iduna ...

capture_decran_2025-09-07_a_15.50.03.png
AMADOU LAMINE SALL CONFIRME SA CANDIDATURE AU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA FRANCOPHONIE
Dans l'émission JDD de ce dimanche sur iTV, l'écrivain et poète Amadou Lamine Sall a officialisé ...

bv.png
CRITIQUE DE LA RAISON ORALE DE MAMOUSSÉ DIAGNE, UN OUVRAGE FONDAMENTAL DE LA CONSTRUCTION NARRATIVE AFRICAINE
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un ...

Vos articles préférés de la semaine

cecile_t.jpg
ET SI NOS LANGUES MATERNELLES ÉTAIENT HÉRITAGE SILENCIEUX ET FORCE MONTANTE ?
Et si chaque mot transmis devenait une graine de rayonnement ? Au Sénégal comme dans la diaspora, nos ...

sq_vs.jpg
« JUSTICE PAR FORCE », UNE MENACE POUR LA RÉPUBLIQUE
« Justice par force » n’est pas un cri d’équité. C’est un mot d’ordre dangereux, un slogan ...

capture_decran_2025-09-03_a_18.36.45.png
QUAND LA QUÊTE DE MINCEUR MET LA SANTÉ EN DANGER
S’il ne s’agissait que de pratiques commerciales douteuses, nous pourrions nous en remettre uniquement ...

capture_decran_2025-09-03_a_20.57.16.png
LA JUSTICE ENTRE LÉGALITÉ ET MORALE
D’anciens détenus, bénéficiaires d’une inique loi d’amnistie, ont manifesté pour réclamer ...

capture_decran_2025-09-01_a_20.52.02.png
LES INCONGRUITEÉS DE LA PROPOSITION DE LOI DE PAPE DJIBRIL FALL PORTANT GRATUITÉ DU TRANSPORT DES ÉTUDIANTS
La proposition de loi du député Pape Djibril Fall déposée sur la table du président de l’Assemblée ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous