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AINSI PARLAIT CORA FALL…

Décédé ce jeudi 21 octobre 2021 à l’âge de 83 ans, Cora Fall aura marqué son époque et surtout la vie politique du Sénégal. Le Témoin dépoussière la dernière interview de l’homme datant d’octobre 2018

Abdou Karim DIARRA  |   Publication 26/10/2021

Décédé ce jeudi 21 octobre 2021 à l’âge de 83 ans, Cora Fall aura marqué son époque et surtout la vie politique du Sénégal. Le Témoin dépoussière la dernière interview de l’homme datant d’octobre 2018. Une interview qui sonne un testament d’histoire.

Pour l’Histoire et pour que ses enfants, petits-enfants qui n’étaient pas nés en 1987, ses amis, ses sympathisants et militants ne le regardent pas de travers, Cora Fall a décidé de rétablir les faits concernant sa révocation de ses fonctions de maire. Une révocation intervenue en 1987. Après la révocation du député-maire de Dakar, Khalifa Sall, Cora Fall a été cité sur la liste des maires révoqués depuis l’indépendance du Sénégal. Pour se laver à grande eau, l’ancien sénateur a donc décidé de rompre le silence, 21 ans après les faits, pour parler, pour dire ses quatre vérités. « J’ai été révoqué illégalement, d’autant qu’après, j’ai été député, sénateur, membre du Conseil économique et social. Or, un maire révoqué ne peut prétendre pendant 10 ans à un poste électif ! » tonne un homme que ce souvenir douloureux marque encore. Le maire honoraire de Rufisque dit avoir pardonné mais ne pas avoir oublié. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir rétablir les faits et, surtout, de réécrire l’Histoire.

Le Témoin – M. Cora Fall, votre nom a été cité parmi ceux des maires du Sénégal qui ont eu à faire l’objet d’une révocation. Vous souhaites, dites-vous, rétablir les faits. Que s’était-il passé, selon vous ?

Cora FALL - Sur ma supposée révocation de 1987, il faut dire qu’il y avait un contexte particulier qui a été à la base d’un malentendu. Le président Abdou Diouf m’estimait beaucoup, il n’aurait jamais pris la responsabilité de me révoquer. Mais il y a eu un complot ourdi par le ministre de la Décentralisation de l’époque, M. Moussa Ndoye, le ministre de l’Intérieur, Ibrahima Wone, le directeur de cabinet du président Abdou Diouf, Moustapha Ka. Ce trio avait des relations avec feu Me Mbaye Jacques Diop qui était mon adversaire politique. Le coup monté est parti du conseil municipal de Rufisque qui a connu un blocage pour le vote de son budget en 1986. D’ailleurs, Jean Collin avait dénoncé ce blocage. Il a cherché, par le canal du secrétariat d’Etat à la Décentralisation, à préparer un arrêté pour débloquer la situation. En 1987 quand, en tant que maire, j’ai cherché à faire voter le budget, des conseillers conduits par feu Me Mbaye Jacques Diop ont écrit au ministre Moussa Ndoye pour lui dire qu’ils ne vont pas voter le budget. Moussa Ndoye en a parlé au président Abdou Diouf qui lui a suggéré de m’appeler pour discuter avec moi de la situation. Moussa Ndoye m’a fait savoir que le conseil municipal risque d’être bloqué et m’a suggéré de démissionner. Je lui ai fait comprendre carrément que je ne démissionnerais pas et que je n’avais rien fait qui puisse me pousser à démissionner car le blocage a été causé par les conseillers. Quand je l’ai quitté, je suis allé voir le directeur des Collectivités locales à l’époque qui m’a dit que le conseil municipal ne peut pas être bloqué parce que la loi dit que quand on convoque deux fois le conseil municipal et qu’on n’a pas le quorum, la troisième fois, même si c’est avec deux personnes, on peut délibérer pour faire passer le budget. Le temps de tenir la réunion du conseil municipal, Moussa Ndoye a fait un rapport au président de la République pour l’informer du blocage du conseil municipal. Il lui dira qu’il sera difficile de faire voter le budget par la tutelle. Il fallait donc amener Cora Fall à démissionner ou prendre une sanction contre lui. C’est ça qu’avait dit Moussa Ndoye au président Abdou Diouf. Il a prôné une sanction politique contre moi. Le président a reçu le rapport contre moi, sans rien dire. Quelque temps après, Moussa Ndoye a préparé un décret qu’il a soumis au directeur de cabinet du président de la République, Moustapha Ka. Abdou Diouf signera le décret avec en-tête du ministère la décentralisation, non avec celui de la présidence de la République. Il approuvera, dans la même foulée, une proposition de révocation. Je ne sais pas si le président de la République avait fait attention à cela. Mais toujours est-il que, quand il l’a fait, je suis allé à la Cour Suprême pour voir des amis juges. Ces derniers m’ont dit que le décret n’était pas bon parce qu’il n’était pas motivé. A partir de ce moment, ils m’ont suggéré d’aller voir avec le président de la Cour Suprême, Ousmane Camara. Ce dernier, qui m’avait reçu chez lui, m’a demandé de lui montrer le décret. Immédiatement, à la 1ère lecture, il m’a dit qu’il n’est pas bon. Il m’a demandé ce que je comptais faire en me faisant comprendre que si je portais plainte, le président de la République allait dissoudre le conseil municipal pour mettre en place une délégation spéciale. Il me dit ensuite ceci : « attention Cora, le président, c’est ton ami et si tu écris, il sera vilipendé et cela va poser un problème. Entre nous, tu es son ami, tu milites dans son parti, c’est lui qui t’as investi. Si par erreur, il a signé un tel document, ce serait dommage de le vilipender au vu de vos relations. ».

Qu’avez-vous donc fait par la suite ?

Lorsque j’ai vu des amis, ils m’ont précisé que la loi dit que c’est le 1er adjoint qui doit terminer mon mandat en attendant l’élection à venir. « Mais c’est sûr que ton 1er adjoint, Mar Diouf, ne va pas te remplacer parce que le complot a été fait pour mettre ton adversaire sur ton fauteuil » m’avait-on précisé. Le conseil municipal fut convoqué pour mon remplacement, Mar Diouf pensait qu’il allait me remplacer, finalement le complot fait par des conseillers permettra d’élire feu Me Mbaye Jacques Diop en avril 1987. Les gens n’ont même pas attendu le délai prescrit d’un mois pour me remplacer. Le 04 juillet 1987, le président de la République m’a reçu avec mes partenaires suisses d’Hassler parce que j’étais toujours le président de la Commission de la Santé de l’Assemblée nationale. J’étais dégoûté de la politique. J’avais décidé de laisser tomber la politique. Mes partenaires suisses d’Hassler voulaient me confier la direction de l’Afrique de l’Ouest de Hassler qui évolue dans les télécommunications. Le président Diouf, informé de la situation, a demandé à me recevoir avec partenaires suisses. Il m’a réhabilité devant mes partenaires, en disant ce qui s’est passé est une erreur. Les Suisses lui dirent qu’ils avaient un projet pour le Sénégal dans le domaine de la téléphonie rurale. Ils avaient décidé de créer une école de formation et une usine dans notre pays. Je me suis plus occupé de la politique. Mais quand feu Me Mbaye Jacques Diop a voulu récupérer mon poste de vice-président de la Communauté urbaine dirigée par Mamadou Diop, Jean Collin, informé, a saisi le président de la République pour lui dire que Cora Fall n’a rien fait, on ne peut pas l’enlever de la communauté urbaine. Collin dira à Abdou Diouf qu’on m’a enlevé de la mairie de Rufisque alors que je n’avais rien fait, qu’on ne pouvait donc pas aussi m’enlever aussi mon poste de vice-président de la Communauté urbaine.

Il semble effectivement que, malgré votre révocation, vous ayez eu à occuper par la suite des fonctions électives. Comment était-ce possible ?

Effectivement, en fin 1987, j’étais député. Lors de la législature débutant en 1988, le président Diouf m’a mis sur la liste nationale. J’ai donc encore été élu député. En 1996, lorsqu’on a fait la réforme découpant Rufisque en trois communes, j’ai été élu maire de Rufisque Ouest. Après je suis allé au Sénat, puis au Conseil économique et social. Or, si vraiment la révocation était réelle au sens de la loi, j’aurais dû rester dix ans sans avoir un poste électif. Si le président Abdou Diouf m’a permis d’occuper ces postes, c’est bien parce qu’il s’est rendu compte qu’il y avait une erreur qu’il fallait réparer. On m’a révoqué alors que j’avais fait de très bons résultats à la mairie de Rufisque. J’avais laissé dans les caisses 26 millions de francs. Même Moussa Ndoye, dans une émission à la télé, s’était félicité de mes résultats. Mes successeurs avaient utilisé cet argent pour le fonctionnement de la mairie. Dans mon esprit, Cora Fall n’a jamais été révoqué légalement. L’opinion est d’accord que cela a été un complot ourdi par les gens qui voulaient me détruire tout simplement. Et même me détruire professionnellement. Parce que les gênant tellement à Rufisque, l’objectif était d’enlever Cora Fall politiquement et ensuite professionnellement d’Hassler.

Parlez-nous justement de cette société. Qu’est-ce qu’elle vient faire dans cette histoire ?

Hassler, c’étaient des partenaires suisses avec lesquels j’ai soumissionné à un appel d’offres pour la commutation Thiès et Kaolack, j’étais à 3,5 milliards de francs, mes concurrents étaient à 4 milliards de francs. On a filé le marché à mes concurrents avec la complicité de l’ancien ministre Alassane Dialy Ndiaye qui était un pion de feu Alioune Badara Mbengue. J’ai interpellé le président de la République qui a donné des instructions à l’inspecteur général d’Etat Moustapha Lô pour qu’il enquête sur ce dossier. Ce dernier après avoir récupéré tous les documents, a fait un rapport pour dire au président que c’est Cora Fall qui a gagné le marché. Le président Diouf demandera à Collin de s’occuper de ce dossier. Entretemps, à l’époque, Alassane Dialy Ndiaye avait quitté la Sonatel où il avait été remplacé par Cheikh Tidiane Mbaye. Jean Collin n’ayant pu régler le problème, le président Diouf a interpelé Robert Sagna en tant que ministre de la Communication pour une solution. Jean Collin demandera à ce qu’on fasse une simulation pour voir comment cela allait se passer. Cheikh Tidiane Mbaye, dans son rapport, dira que les Français seront frustrés si on leur retire le marché après leur avoir dit qu’ils étaient gagnants. Mais si on ne donne pas le marché à Cora Fall, il sera frustré lui aussi. Il fallait alors relancer l’appel d’offres. Ce dont les Suisses n’ont pas voulu entendre, ils ont revendiqué le marché sinon ils allaient porter plainte au niveau international. J’ai refusé cela en disant aux Suisses que je ne peux pas permettre qu’on porte plainte contre mon pays parce que le président Diouf est mon ami. Mes amis suisses m’ont fait remarquer que s’ils sont au Sénégal, c’est parce qu’ils étaient mes amis. Alors, je devais leur écrire une autorisation pour porter plainte. Ce que j’ai refusé de faire, alors ils m’ont dit qu’ils étaient obligés de fermer.

Quel est le fin mot de l’histoire dans ce partenariat ?

A l’époque, j’avais un salaire de 10 millions de francs par mois. Voyant la tournure des choses, le président Diouf a décroché son téléphone pour appeler directement le Dg de la Sonatel à l’époque, Cheikh Tidiane Mbaye, pour demander à ce dernier de voir le problème de Cora Fall qu’il faut aider légalement pour compenser ce qu’il a perdu. Cheikh Tidiane Mbaye m’a d’ailleurs dit plus tard que c’était la première fois que le président l’appelait directement. Il le faisait par Collin ou par les ministres. Cela veut dire que l’affaire tenait à cœur le président Diouf. Cheikh Tidiane Mbaye m’a appelé pour me mettre en rapport avec les gens d’Alcatel avec qui j’ai fini par signer un contrat.

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