ANTOINE FELIX DIOME CONTOURNE LE DEBAT SUR LES LOCALES
Techniquement, le gouvernement est convaincu que les éléctions ne se tiendront pas à date échue. Mais il préfère entretenir le flou

Le gouvernement refuse toujours d’éclairer la lanterne des sénégalais concernant un nouveau report des élections locales. Celles-ci devraient normalement se tenir au plus tard le 28 mars 2021. Le ministre de l’Intérieur a préféré esquivé hier la question, se réfugiant derrière l’Assemblée nationale qui, selon lui, devrait se prononcer sur la question. Or, c’est une évidence que le scrutin ne pourrait se tenir à date échue.
Techniquement, le gouvernement est convaincu que les Locales ne se tiendront pas à date échue. Mais il préfère entretenir le flou.
Interpellé sur un nouveau report des élections municipales, le ministre de l’Intérieur a fait dans la langue de bois en refusant d’admettre clairement l’impossibilité d’organiser ces élections, dans la situation actuelle, au mois de mars 2021. Pour se tirer d’affaire, Antoine Félix Diome a soutenu que lorsqu’il a fallu reporter ces élections, une loi a été votée à l’Assemblée nationale et qui a prévu ce report, suite à un consensus noté dans le cadre de la commission politique du dialogue national. «Les différents acteurs impliqués ont réclamé l’évaluation du processus depuis les élections de 2016, l’audit du fichier électoral, avant de s’accorder sur une proposition de date qui devra être actée par décret. Voilà les préalables sans lesquels il ne sera pas possible tout de suite de se prononcer sur une date fixe», a-t-il laissé entendre.
Poursuivant, Monsieur Diome a soutenu qu’en tout état de cause, le processus est en cours et que les experts qui doivent auditer le fichier sont en train d’être sélectionnés. A la fin des travaux des experts, il y aura un rapport final qui va déboucher sur une conclusion propre à retenir une date certaine, confie Antoine Félix Diome. Une manière détournée de dire que le scrutin sera, ipso facto, reporté. Réponses de Félix Antoine Diome sur la présence de la Guardia Civile espagnole sur les côtes sénégalaises
Par ailleurs, hier, toujours dans le cadre de l’évènement «Le gouvernement face à la presse », et répondant à une question sur l’émigration clandestine, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a indiqué qu’à partir du moment où on parle de clandestinité, il serait difficile d’avoir suffisamment d’éléments pour se prononcer sur le nombre de morts. Surtout que, dit-il, l’objectif du gouvernement n’est pas de dénombrer des morts, mais de trouver des solutions aux problèmes qui se pose aux sénégalais et des solutions à l’emploi des jeunes, et veiller à ce qu’ils ne prennent plus le chemin des océans qui, de toute façon, n’apporte de solution à aucun des problèmes posés.
Dans la foulée, interpellé sur la présence de la Guardia Civile espagnole sur les côtes sénégalaises, il indique que ce n’est pas quelque chose de nouveau. «Le Sénégal a signé un accord avec le Royaume d’Espagne à travers l’agence européenne dite Frontex. Cet accord prévoit une patrouille conjointe tout au long de la frontière maritime tout comme d’autres actions. Et cela a été renouvelé à plusieurs reprises. Et c’est bien dans ce cadre bien déterminé que toutes les actions sont entreprises pour mener à bout ce fléau qui d’ailleurs n’est pas spécifiquement lié au problème d’emploi», a-t-il expliqué.
Pour finir, Antoine Félix Diome est revenu sur la recrudescence des incendies dans les marchés faisant état d’environ 70 incendies dénombrés dans les cinq dernières années sur le territoire national. «Ce nombre est symptomatique du problème d’organisation qui affecte les marchés. Pour cette raison, le gouvernement a réfléchi est en train de mettre en œuvre un vaste programme de modernisation des marchés incluant la réalisation ou la réhabilitation de certaines infrastructures, mais aussi de certains ouvrages», déclare Antoine Félix Diome.
Selon lui, il faudra aussi veiller au respect strict du cadre règlementaire qui existe dans le secteur depuis un certain nombre d’années. « Il faudra faire intervenir la protection civile et la brigade des sapeurs-pompiers pour assurer les règles de sécurité et la surveillance des périmètres des marchés et tout ce qui est de nature à faire intervenir un incendie dans les marchés existants. Il faudra aussi veiller strictement à ce qu’il y ait des plans cadastraux et des plans d’aménagement», a-t-il conclu.