ATTENTION AU BILAN REDDITION DES COMPTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Au rythme où vont les choses, la justice sera certainement un élément clé pour convaincre l'électorat sénégalais d'accorder son onction à Seriñ Ngundu et Koromak pour un second quinquennat

L'accession de Seriñ Ngundu à la magistrature suprême est arrivée dans un contexte marqué par plusieurs années de tensions politico-judiciaires qui ont accouché de graves violations des droits de l'homme, de pertes en vies humaines et de dégâts matériels importants qui ont rendu le climat économique et social de Ndoumbélane incertain. 54% de l'électorat sénégalais a amorcé une volonté de changement historique en élisant dès le premier tour, et pour la première fois, un candidat issu de l'opposition.
Parmi les revendications de cet électorat figurait une doléance substantielle. Celle d’amener la justice à faire la lumière sur tous ces événements qui ont secoué la république et la nation et sur la licéité des avoirs de tous ces barons et collaborateurs du Watchacha qui paraissaient trop nombreux pour être propres. Naturellement, le gros morceau de l'actualité, en dehors des "ruines", est tenu par la justice. Notamment le parquet judiciaire financier qui en est la star, l'Assemblée nationale et récemment, la Haute cour de justice. Sur ce quinquennat du duo Ngundu moy Koromak, il est inutile de dire que la matière judiciaire a déjà un important coefficient et pèsera en toute logique sur l’échéance présidentielle de 2029.
Où en sommes-nous ?
Sur les exigences de l’opinion par rapport aux évènements qui se sont déroulés entre 2021 et 2024, la législature Pastef a été prise de court par l’enquiquineur TAS et s’est retrouvée obligée de réagir avec une loi interprétative handicapée dont l’infirmité sera relevée par le Conseil Constitutionnel. Les copains à Amadou Ba sont désormais pris entre le marteau du principe de la non rétroactivité de la loi pénale plus sévère qui couvre les faits amnistiés par la loi portant amnistie de 2024 et l’enclume de la preuve de l’existence de crimes au sens du droit international dans la période ciblée. La question est devenue tellement embarrassante que l’on ne l’évoque presque plus, on préfère convoquer la reddition des comptes. Et sur cette question, c’est un balai de DAGES, d’hommes d’affaires, et de barons politiques qui s’opère devant le PJF et la Haute cour de justice. Des milliards sont consignés et des mandats de dépôts décernés. Pour les autorités politiques et judiciaires, le plus important, c’est que les deniers publics réputés dévoyés retrouvent leur chemin normal vers la réalisation du mieux vivre et du mieux-être du ndoumbélanien. Une entreprise que l’électorat ne manquera certainement pas de juger en 2029.
Quelles conséquences politiques ?
Au rythme où vont les choses, la justice sera certainement un élément clé pour convaincre l'électorat sénégalais d'accorder son onction à Seriñ Ngundu et Koromak pour un second quinquennat. L'un des grands pièges de la conquête du pouvoir, c'est la tentation de la promesse. Et des promesses, il y en a eu et beaucoup. Des individus ont été déclarés coupables par les politiques bien avant d'avoir eu affaire à la justice. Que ce soit pour les évènements qui ont occasionné le vote de la loi portant amnistie de 2024 ou pour les deniers publics réputés détournés. Si la justice confirme les politiques, ce sera un double gain pour Pastef qui gagnera en crédibilité et effacera du tableau politique bon nombre d’opposants encombrants.
Par contre, si les réputés coupables sont blanchis par dame justice, ce sera une belle dose de discrédit pour l’attelage Ngundu moy Koromak et un regain certain d’aura pour l’opposition qui aura toute la latitude d’user et d’abuser du joker de l’immaculé opposant persécuté. Il reste un peu plus de trois ans d'évaluations et de chemin à faire. Goorgoorlu observe et attend ce dont accouchera le quinquennat du duo pour lui renouveler ou non, son onction. En attendant, le président et son premier ministre qui trouve qu’il n’y a pas de problème dans le système politique, dialoguent du système politique au CICAD. Les ‘‘résidus d’opposants’’ convaincus y sont allés et le reste, contre-dialogue ailleurs.