BARTHELEMY DIAS CRACHE DU FEU
«Les chiens aboient», «Hypocrite, j’ai peur des hypocrites», «Je suis le sacrifice qu’ils ont choisi» …

Le maire de Mermoz SacréCœur se présentera au tribunal demain suite à sa convocation dans l’affaire Ndiaga Diouf. Mais Barthélémy Dias souligne que si l’audience est renvoyée, ce sera la dernière fois qu’il se présentera à ce procès. en outre, il a apporté un démenti formel et cinglant au communiqué du procureur général, Lansana Giabé Siby
«Les chiens aboient», «Hypocrite, j’ai peur des hypocrites», «Je suis le sacrifice qu’ils ont choisi» … C’est sur ces couplets du célébrissime chanteur ivoirienAlpha Blondy que Barthélémy Dias a été accueilli par ses militants et certains membres de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) dont Moussa Tine, Cheikh Guèye et le coordonnateur de Pastef Dakar Abass Fall. Et à peine arrivé, le maire de Sacré-Cœur/Mermoz a ouvert le feu sur le Président Macky Sall, son régime et sur les magistrats. «Nous sommes dans un vaste et vulgaire complot politique. Mais, ce complot politique ne passera pas. Il ne passera pas parce que les Sénégalais ont décidé que ça ne passera pas. Et à ce titre, je demanderai aux Sénégalais de se mobiliser fortement ce mercredi et d’envahir le tribunal de Dakar, parce qu’il semble que le problème du Sénégal se trouve être cette justice. Cette justice qui doit rendre le droit au nom du peuple et qui est en train de confondre les priorités. Ces priorités ont pour nom bonne gouvernance, démocratie, lutte contre la pauvreté. Elles n’ont pas pour nom comploter contre les adversaires politiques. Ces priorités n’ont pas pour nom instrumentaliser la justice à des fins politiciennes», fulmine le candidat de Yaw à la mairie de Ville de Dakar qui doit comparaitre demain, mercredi 10 novembre, à l’audience de la Cour d’appel dans l’affaire Ndiaga Diouf.
Avec le bagout qu’on lui connaît, l’édile de Mermoz Sacré-Cœur rappelle que le régime de Macky Sall l’a trouvé en prison à la chambre 42 de Rebeuss pour l’investir pour les législatives de 2012. «J’étais le deuxième responsable socialiste sur la liste nationale à la députation. J’ai fait une législature sous le label de Benno Bokk Yaakaar. Mais le jour où j’ai souligne le principe que le PS devait avoir un candidat en la personne de Khalifa Sall, ce jourlà, j’ai commis un crime au Sénégal. Et depuis ce jour, j’ai été traqué par ce régime», se désole Dias-fils. Très en verve, il bat en brèche les propos du procureur général Lansana Diabé Siby qui, dans un communiqué, a soutenu que lui et ses avocats étaient au courant depuis plusieurs mois de la date d’audience. «J’ai entendu le procureur général dire que Barthelemy et ses avocats savaient très bien que ce dossier était prévu pour le 10 novembre. Vous me permettrez de dire que cela est un grossier mensonge », tonne Barthélémy Dias.
A l’en croire, il a déposé son dossier de candidature à la mairie de Dakar le 4 novembre, etle lendemain (5 novembre) il a reçu la convocation. «C’est cela la vérité.Que l’on ne vienne pas me dire que cela relève du hasard, parce que certains dossiers dans ce pays sont des dossiers signalés»,tranche-til. Et de soutenir qu’il n’a eu de cesse de demander que son immunité parlementaire soit levée pour qu’il puisse être jugé. «Parce que je considère que je n’ai absolument aucun reproche à me faire. Et dans un jugement objectif, je n’ai rien à craindre», indique le maire de Sacré-Coeur.
«SI ON ME CONDAMNE A PAYER UN FRANC SYMBOLIQUE A LA FAMILLE DE CE NERVI, JE TRAÎNERAI CETTE JUSTICE EN CASSATION»
«Beaucoup de gens disent que j’ai fait appel pour être éligible, c’est faux ! J’ai fait appel parce que je répète, je persiste et je signe, si on me condamne à un jour avec sursis et même à payer un franc symbolique à la famille de ce nervi, je traînerai cette justice en cassation», déclare Barthélémy Dias. Pour lui, deux options s’offrent dans ce dossier. «Ou le dossier est classé sans suite, ou on obtient un non-lieu. On n’attaque pas une brigade de gendarmerie, on n’attaque pas un commissariat de police, on n’attaque pas un cantonnement militaire, on n’attaque pas la Présidence de laRépublique, on n’attaque pas non plus la mairie de Mermoz», martèle Monsieur Dias.
«VOUS ALLEZ VIDER CE DOSSIER ! DANS LE CAS CONTRAIRE, NOUS ALLONS VIDER NOS PROBLEMES DANS LA SALLE D’AUDIENCE»
D’ores et déjà, Barthélémy Dias prévient qu’il ne sera pas au tribunal demain mercredi pour assister à un énième renvoi. «Au nom de quoi on refuse de vider le dossier Barthélémy Dias ? Depuis 10 ans, on me poursuit pour quelque chose que je n’ai pas fait. Si je sors du tribunal le mercredi 10 novembre sans avoir un jugement, que plus personne ne m’appelle dans ce pays. Il devra dire le droit mercredi et nous appelons à la résistance», clame-til devant ses partisans manifestement prêts à l’accompagner demain au tribunal. «Je demande aux jeunes qui seront dans les rues de Dakar de résister. Parce que moi, dans cette salle d’audience, je compte résister», annonce-t-il avant d’ajouter à l’endroit de la justice : «Vous allez vider ce dossier ! Dans le cas contraire, nous allons vider nos problèmes dans la salle d’audience et que personne ne vienne nous dire que nous sommes des gens violents !»