DEUX CONTRE TOUS
L'ex-président Macky Sall et son ancien ministre Thierno Alassane Sall se retrouvent de plus en plus isolés dans leur boycott du dialogue national prévu le 28 mai, avec l'adhésion de la quasi-totalité des autres formations politiques

À moins d'une semaine du dialogue national convoqué par l'actuel chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain, l'ex-président Macky Sall et son ancien ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, dont les partis ont annoncé tôt leur décision de boycotter ce rendez-vous semble être seuls contre tous. En effet, la plupart des quelque 350 formations politiques enregistrées auprès du ministère de l'Intérieur et qui se sont exprimées publiquement sur le sujet, ont clairement affiché leur volonté d'y participer, à condition d'y être « officiellement invitées ».
L'ancien parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (APR) de l'ex-chef de l'État, Macky Sall, et le parti politique République des valeurs de son ex-ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, se sont-ils pris à leur propre piège en annonçant très tôt leur décision de boycotter le dialogue national convoqué par l'actuel chef de l'État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain ? La question mérite d'être posée au regard des nombreuses réactions favorables à ce premier rendez-vous de l'actuel locataire du Palais de la République avec les forces vives de la nation.
En effet, à moins d'une semaine de la tenue de cette rencontre, le boycott décrété par l'ex-président Macky Sall et son ancien ministre de l'Énergie, Thierno Alassane Sall, semble loin de faire l'unanimité. Au contraire, la plupart des quelque 350 formations politiques enregistrées auprès du ministère de l'Intérieur et qui se sont exprimées publiquement sur le sujet, ont clairement affiché leur volonté de participer à ces concertations, à condition d'y être « officiellement invitées ».
Cette tournure des événements risque d'isoler davantage Macky Sall et Thierno Alassane Sall, qui semblent se diriger vers une posture de plus en plus marginale, seuls contre tous.
Pour rappel, lors d'une conférence de presse tenue le vendredi 9 mai dernier, Seydou Guèye, porte-parole de l'APR, dénonçant les attaques répétées des responsables du nouveau régime contre l'ancien président Macky Sall, avait annoncé que l'APR ne participerait pas au dialogue national. Selon lui, ce dernier « ressemble davantage à une tentative de décapitation politique de leur parti qu'à une volonté sincère de concertation nationale ».
« L'Alliance pour la République refuse de participer à un simulacre de dialogue qui semble avoir pour seul objectif de justifier des règlements de comptes politiques. Nous ne pouvons cautionner un processus biaisé où l'arbitraire remplace le droit, où des ministres dits « indépendants » abusent de leur position pour mener une chasse aux sorcières, et où les institutions sont instrumentalisées au mépris des principes républicains », avait-il déclaré, entouré d'autres membres du Secrétariat exécutif national (SEN) de l'APR lors de cette conférence de presse.
Cette prise de position du porte-parole de l'ancien parti au pouvoir intervenait quelques jours après que Thierno Alassane Sall, ex-ministre de l'Énergie et désormais président du parti République des valeurs, a lui aussi annoncé le boycott du dialogue national. Dans un communiqué publié le 5 mai, le député non-inscrit et ses camarades avaient justifié leur refus de participer à ce rendez-vous par l'absence de conditions propices à un dialogue « utile et sincère ».