LES NOUVELLES TÊTES DE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE
Ousmane Sonko n’est plus maitre du jeu à l’Assemblée. L’absence de plus en plus remarquée du leader du Pastef lors des plénières et celle d'Issa Sall, par ailleurs sur siège éjectable, ont fait émerger de nouvelles voix

L’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement a eu de fortes répercussions dans l’hémicycle. L’absence de plus en plus remarquée du leader du Pastef lors des plénières de l’Assemblée nationale et celle de El hadji Issa Sall qui est sur siège éjectable ont fait émerger de nouvelles têtes à l’Assemblée nationale. Parmi celles-ci, on peut citer Toussaint Manga, Aida Mbodji et Mamadou lamine Diallo.
Ousmane Sonko n’est plus maitre du jeu à l’Assemblée nationale. Le candidat malheureux de la présidentielle de 2019 y brille désormais par son absence. Il semble avoir laissé l’hémicycle à ses collègues parlementaires pour concentrer toutes ses forces sur la reconstitution de l’opposition qui végète.
Candidat à la dernière présidentielle, ElHadj Issa Sall se fait également désirer à l’Assemblée nationale. D’ailleurs, ses jours à son poste de député sont désormais comptés. Surtout qu’après son exclusion du Pur sous la bannière duquel il a été élu député, El Hadji Issa Sall a créé son propre parti politique. Cette nouvelle donne a eu quelques répercussions pour l’opposition parlementaire qui a du mal à faire passer sa voix au niveau de l’hémicycle. A cela, s’ajoute la nouvelle configuration politique qui a vu l’entrée d’Idrissa Seck et d’Oumar Sarr dans le gouvernement. Ce qui a fortement la capacité de nuisance de l’opposition parlementaire qui a perdu un allié de taille en la personne de Déthié Fall, ancien N° 2 de Rewmi. Une situation politique très délicate pour l’opposition qui doit s’adapter pour éviter d’être phagocytée par la majorité présidentielle, à deux ans de la fin de l’actuelle législature.
Toujours est-il que depuis le début de la session budgétaire, l’opposition arrive à exister grâce notamment à Toussaint Manga, Aida Mbodji et Mamadou Lamine Diallo. Le Parti Démocratique Sénégalais (Pds), fort de ses douze ans de règne, cherche à embêter Macky Sall et son régime.
Pour le moment, Toussaint Manga incarne bien la position de son parti et de son leader, l’inamovible Pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade. Durant chaque plénière de l’Assemblée nationale, l’ancien patron de l’Ujtl transforme ses cinq minutes en une tribune de déstabilisation et de destitution du régime. C’est ainsi que lors de l’examen du budget ministère de la Jeunesse à l’Assemblée nationale, le député libéral avait fortement décrié la politique de jeunesse et d’emploi de Macky Sall. Il avait accusé le Président Sall de multiplier des agences et des structures comme la Délégation à l’Entreprenariat Rapide/des Jeunes et des Femmes, l‘Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes. Toussaint Manga avait appelé les autorités étatiques à fusionner les deux structures afin de mettre fin à la cacophonie.
Soutenu dans cette entreprise par les députés Serigne Cheikh Mbacké, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, Mame Diarra Fam, Woraye Sarr, Toussaint Manga bataille ferme pour faire exister la formation libérale au sein de l’hémicycle, même si elle est en train de traverser des périodes difficiles, avec les départs de certains responsables comme Oumar Sarr, El Hadji Amadou Sall, Madické Niang.
AIDA MBODJ, CHANTRE DE LA CONDITION FEMININE
Compte tenu de sa carrière politique et de son vécu à l’Assemblée nationale, Aïda Mbodji conserve toujours son sobriquet de «Lionne» de Bambey de par ses formulations et ses propositions. Refusant toute offre politique venant du Président Macky Sall, l’ancienne maire de Bambey s’illustre par des attaques virulentes contre le régime. Chantre de la condition féminine et avocate engagée pour l’égalité des droits entre homme et femme, Aïda Mbodji avait soulevé et obtenue réponse sur la question de la représentation de l’opposition dans le Cos-Pétrogaz lors du passage du ministre des Mines et de l’Energie. La patronne du mouvement Alliance Nationale pour la Démocratie (And/Saxal Liguey) ne compte pas limiter son action politique à l’Assemblée nationale. «Si nous n’avions pas pu faire valider notre candidature au scrutin du 24 février, rien ni personne ne pourrait, en revanche, empêcher And/Saxal Liguey de participer aux prochaines élections locales. «Ces élections seront bel et bien les nôtres, vu notre profond attachement au leadership local», avait déclaré Aïda Mbodj lors de la célébration des 5 ans de son mouvement politique.
MAMADOU LAMINE DIALLO, L’HOMME DES HYDROCARBURES
Le leader du mouvement Tekki veut également compter dans le landerneau politique sénégalais. Seul député dans le Congrès pour laRenaissanceDémocratique qui regroupe notamment Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall et l’ancien juge Ibrahima Hamidou Dème, Mamadou Lamine Diallo est très actif à l’Assemblée nationale.
A l’image d’Ousmane Sonko, il pourrait être considéré comme l’opposant qui aborde les questions techniques notamment celles qui sont relatives au pétrole et au gaz, la fiscalité entre autres sujets. Fustigeant les lenteurs notées dans le dossier Pétro Tim, dans lequel le frère du Président, Aliou Sall est accusé de corruption, Mamadou Lamine Diallo invite donc la nouvelle ministre de l’Energie et du Pétrole, Aïssatou Sophie Gladima, à procéder à l’audit de toutes les compagnies pétrolières présentes au Sénégal pour tirer au clair cette affaire qui avait éclaboussé le régime de Macky Sall.