VIDEOLES SÉNÉGALAIS PLÉBISCITENT LA RÉFORME POLITIQUE
"Le dernier dialogue sur les questions électorales" : c'est l'ambition de Cheikh Guèye. Fort de plus de 11 000 contributions via la plateforme "Jubbanti", le facilitateur général mise sur une participation inédite pour réformer durablement la démocratie

Une innovation technologique majeure marque le dialogue politique national prévu du 28 mai au 4 juin : la plateforme numérique "Jubbanti" permet aux citoyens de participer directement aux débats. Avec déjà plus de 11 000 contributions, les premières statistiques révèlent des tendances surprenantes sur les attentes des Sénégalais.
Le Dr Cheikh Guèye, facilitateur général nommé par le président Bassirou Diomaye Faye, n'a pas caché son enthousiasme lundi soir sur TFM face au succès de cette participation citoyenne inédite. "C'est une vraie innovation et également une vraie réussite", s'est-il félicité, dévoilant des chiffres qui témoignent de l'engouement populaire.
Les premières données issues de la plateforme "Jubbanti" dessinent un portrait saisissant des préoccupations citoyennes. 90% des contributeurs estiment que les partis politiques doivent être reconsidérés dans leur rôle au sein du jeu démocratique sénégalais - une statistique qui devrait faire réfléchir la classe politique.
Plus révélateur encore : plus de 90% des participants sont des jeunes âgés de 26 à 35 ans, confirmant l'appropriation de ce dialogue par une génération en quête de renouveau politique. "Ce dialogue leur appartient, ils doivent s'en approprier", souligne le facilitateur général.
L'innovation va au-delà des simples chiffres. La plateforme permet aux Sénégalais de contribuer en français et en wolof, mais aussi de poster des vidéos et des contributions téléchargées. Cette approche inclusive répond à une volonté d'élargir la participation au-delà des élites urbaines traditionnelles.
"On entre dans une révolution numérique qui va nous impacter tous", analyse le Dr Guèye, qui voit dans cette initiative un "préfigure de ce que sera notre démocratie demain". Le ministère de la Communication et de la Transition numérique mobilise toute une équipe pour traiter ces contributions et en extraire les grandes tendances.
Fort de cette participation populaire massive, le facilitateur général nourrit une ambition particulière : faire de ce dialogue "peut-être le dernier dialogue sur les questions électorales fondamentalement". L'objectif affiché est de "clôturer une période où il y a eu beaucoup de disputes politico-judiciaires".
Cette ambition s'appuie sur la richesse des contributions citoyennes qui alimenteront les débats dans les différentes commissions. Contrairement aux dialogues précédents où "les gens venaient à la cérémonie d'ouverture et repartaient après", ce format mise sur une participation active et continue.
Au-delà des questions électorales, le dialogue abordera la démocratie, les enjeux socio-économiques, les droits humains et la réforme institutionnelle. Malgré le refus de participation de certains partis comme La République des valeurs ou Les Serviteurs, l'organisation mise sur "une participation très élargie des forces vives de la nation".