«NOUS SOMME COURANT DE TOUT CE QUI SE TRAME EN HAUT LIEU»
Barthelemy DIAS défie le régime

La volonté du Président Macky Sall et de son régime est de différer la tenue des élections locales du 23 janvier prochain. C’est ce qu’a indiqué hier Barthélémy Dias lors de son point de presse. Seulement, le maire de Sacré-Cœur souligne que ces échéances se tiendront à date échue n’en déplaise aux tenants du pouvoir. Il n’a pas manqué de réitérer son appel aux jeunes à se mobiliser pour l’accompagner ce matin au tribunal.
«Je m’adresse au président de la République Macky Sall : si vous le désirez, il y aura des élections le 23 janvier 2022 et si vous ne le souhaitez pas, il y aura aussi des élections le 23 janvier prochain. Parce que si ce n’est pas le cas, vous allez décider malheureusement de façon unilatérale d’abroger votre mandat».
Cette sentence sans appel a été lancée par Barthélémy Dias lors de son face-face hier avec la presse. Déterminé à faire face au régime de Macky Sall, le candidat de Yewwi Askan Wi (Yaw) à la Ville de Dakar estime que cette façon de vouloir diriger le pays et de se maintenir au pouvoir ne peut aucunement prospérer. Rappelant dans la foulée une déclaration faite par un journaliste et selon laquelle il n’y aura pas d’élections locales, le maire de Sacré-Cœur révèle que le Président Macky Sall a commandité des sondages qui lui sont défavorables. «Il n’y a aucune possibilité, je le dis, je le répète et avec force, que la coalition Yewwi Askan Wi perde les élections locales à Dakar. C’est impossible et le Président Macky Sall le sait», tranche Barthélémy Dias. C’est la raison pour laquelle, dit-il, Macky Sall et son régime avaient essayé de l’éliminer en orchestrant un complot politique contre sa personne. «Seulement, ce ce n’était pas la bonne option, parce qu’ils ne croyaient pas que je décrocherais cette candidature. Maintenant, ils cherchent à m’éliminer par la voie judiciaire», accuse Dias-fils.
A défaut de le liquider sur le plan judiciaire, dit-il, le pouvoir actuel va provoquer l’opposition dans l’optique de soutenir que le contexte n’est pas favorable à la tenue d’élections apaisées. Ainsi, il pourra reporter les échéances électorales. «Mais, nous ne l’accepterons pas», assène le maire de Mermoz Sacré-Cœur qui réitère son appel à la jeunesse : «Mobilisez-vous et résistez ! Parce qu’il ne reste plus rien que la résistance.»
Brandissant la thèse du complot ourdi à son encontre, le candidat à la Mairie de Dakar souligne qu’il est au courant de tout ce qui se trame en haut lieu. «Dans ce pays, nous sommes à un niveau de responsabilité où nous sommes aussi assez bien informées. Et les informations que nous détenons sont assez fiables et crédibles».
Pointant du doigt le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, le maire de Sacré-Cœur lance : «Ceux qui pensent qu’ils ont déjà liquidé des hommes politiques dans ce pays, et qu’ils ont le droit, le devoir et la responsabilité de continuer cette sale besogne, se trompent lourdement. Il semble que leur timing c’est de passer par l’étape A qui se dénomme Barthélémy Dias, en pensant que cette mobilisation du mois de mars s’est malheureusement estompée, mais ils se trompent aussi lourdement. Ils pensent que s’ils réussissent leur coup avec Barthélémy Dias, ils devront réussir leur coup avec Ousmane Sonko».
Seulement, il considère que le combat qu’il mène dépasse la personne de Barthélémy Dias et celle de Ousmane Sonko. «Il s’agit de la souveraineté du peuple sénégalais, de sa dignité, de la vitalité de la démocratie sénégalaise», affirme-t-il. Prévenant ses adversaires, il souligne: «Vous pourrez peut-être atteindre vos objectifs. Mais même si vous arrivez à éliminer d’autres adversaires politiques, vous n’aurez jamais gain de cause sur le peuple sénégalais. Ce peuple a, de façon résolue, décidé de marcher vers l’essentiel qui est le développement du pays. On ne peut pas parler de développement sans la démocratie».