«SEULS LES FAUTEURS DE TROUBLE SONT TRAQUES ET ARRETES»
Pour le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, seuls les fauteurs de troubles sont poursuivis. Le Professeur de droit estime que la place qu’occupe notre pays montre que le Sénégal a une tradition de respect des droits humains

Prenant part hier à Saly à un atelier de réflexion pour une réforme institutionnelle du Comité Sénégalais des Droits de l’Homme (CSDH), le Pr Ismaïla Madior Fall a minimisé la vague d’arrestations en cours dans notre pays notamment chez les personnes réputées critiques envers le régime en place. Pour le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, seuls les fauteurs de troubles sont poursuivis. Le Professeur de droit estime que la place qu’occupe notre pays montre que le Sénégal a une tradition de respect des droits humains.
Saly Portudal a abrité hier un atelier de réflexion pour une réforme institutionnelle du Comité Sénégalais des Droits de l’Homme (CSDH). Venu présider le lancement des travaux, le Garde des Sceaux et ministre de la Justice a ouvert un champ sur la question des droits humains relativement à la série d’arrestations opérées ces temps-ci par les forces de défense et de sécurité. Des arrestations à caractère politique aux yeux d’une bonne frange de l’opinion publique.
Pour Ismaïla Madior Fall, il n’en est rien. C’est juste que les textes de notre pays obligent les pouvoirs publics à faire respecter l’Etat de droit, rétorque-t-il.
« Dans tous les pays du monde il y a des arrestations. Vous ne pouvez pas me citer un pays où il y a zéro arrestation. Je crois savoir qu’un Etat c’est le respect des droits fondamentaux...mais quand il y a des fauteurs de troubles on les arrête. Quand des individus violent la loi, troublent l’ordre public, on les arrête et on les juge. La police, la gendarmerie, la justice servent à traquer les fauteurs de troubles, ceux qui violent la loi et à les juger selon les principes respectueux des droits humains », a soutenu le ministre de la Justice.
« La place qu’occupe notre pays montre que le Sénégal à une tradition de respect des droits de l‘homme»
Pour le Pr Ismaïla Madior Fall, le Sénégal ne connaît guère un recul en matière de respect des droits humains. Pour s’en convaincre, il invite à s’en référer au dernier classement de la Fondation MO Ibrahim qui place le Sénégal parmi les pays les plus avancés en matière de droits humains et de libertés publiques. « La place qu’occupe Sénégal sur l’échiquier international, particulièrement au Conseil des Droits de l’Homme, démontre que c’est une référence en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. Mieux, le pays a bâti un Etat de droit démocratique imbu des valeurs et idéaux de paix et de justice tels que proclamés dans la Charte des Nations Unies » déclare-t-il.
Revenant sur l’objectif de cet atelier, Me Pape Sène, président du CSDH, a expliqué qu’il s’inscrit dans le cadre du processus sur les modalités de mise en œuvre des recommandations formulées par les mécanismes de gouvernance des droits de l’homme afin de permettre au Sénégal de disposer d’une institution nationale des droits de l’homme conforme aux Principes de Paris. « L’adoption d’une nouvelle loi prenant en compte toutes les recommandations formulées conformément aux principes de Paris constitue sans nul doute une étape importante pour notre institution nationale en vue de son accréditation au statut A » a indiqué le président du Comité sénégalais des droits de l’homme. La subvention annuelle de ce Comité a été doublée par l’Etat, passant de 50 millions à 100 millions de francs selon Pr Ismaïla Madior Fall.