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TROP DE POUVOIR POUR SONKO ?

Le projet d'augmentation des pouvoirs du Premier ministre annoncé suscite de vives réactions dans tout l'échiquier politique et interroge sur l'équilibre des institutions de la République. Cette initiative, présentée comme une modernisation du fonctionnement de l'exécutif, marquerait une rupture significative avec l'architecture institutionnelle actuelle. Paradoxalement, les critiques ne se limitent pas à l'opposition et touchent également des membres de la mouvance présidentielle, révélant des tensions internes au sein du nouveau pouvoir.

Les partisans de la stabilité institutionnelle s'inquiètent des conséquences à long terme. "Le problème est qu'après eux, il y aura toujours un autre régime", souligne un observateur, plaidant pour des institutions stables qui puissent contrôler le pouvoir "quel que soit" celui qui l'exerce.

Pour l'opposition, cette réforme relève de l'absurdité. Le Dr Samba Faillet, porte-parole de la République des valeurs, y voit une tentative de "défoncer une porte déjà ouverte". Il critique directement Ousmane Sonko, estimant que sa parole "surplombe" déjà celle du président Bassirou Diomaye Faye.

Les exemples concrets ne manquent pas selon l'opposition : nominations présidentielles bloquées par le Premier ministre, déclarations de politique générale reportées contre la volonté présidentielle. "Le Premier ministre est non seulement super fort mais il est écrasant devant un président inexistant", dénonce le porte-parole de l'opposition.

Au-delà des cercles politiques, les citoyens manifestent leur inquiétude. Certains, comme Ma Bary, réclament le report de cette réforme, craignant pour les libertés individuelles face aux "discours musclés" de l'actuel chef du gouvernement.

Cette méfiance populaire révèle une préoccupation plus profonde : celle de voir les droits de ceux qui ne partagent pas les opinions du pouvoir remis en question par une concentration excessive du pouvoir exécutif.