IL Y A UNE POSSIBILITE D’UNE DEUXIEME VAGUE AVEC UN NOUVEAU VIRUS MUTANT
Pour le moment, rien n’est clair par rapport à la survenue d’une deuxième vague de contamination au Sénégal. Mais une chose est sûre. Les cas se multiplient de jour en jour depuis maintenant plus d’une semaine

Pour le moment, rien n’est clair par rapport à la survenue d’une deuxième vague de contamination au Sénégal. Mais une chose est sûre. Les cas se multiplient de jour en jour depuis maintenant plus d’une semaine jusqu’à atteindre 66 nouvelles infections liées à la Covid-19 contre seulement trois cas positifs recensés le lundi 9 novembre dernier. Sans compter les graves qui ont doublé et les décès (presque 1 décès par jour). Pour cela, des spécialistes de santé attirent l’attention sur une possibilité de deuxième vague à prendre très au sérieux avec un nouveau virus mutant.
Après huit (8) mois de riposte, - de mars à octobre, et jusqu’à mi-novembre-, malgré les hauts et les bas, le Sénégal avait quand même réussi à « infléchir » la courbe des nouvelles infections liées à la Covid-19. Même pendant les moments où le virus a montré son vrai visage avec des cas positifs enregistrés au quotidien et qui frôlaient de très près la centaine par jour. Puis, il y a eu une stagnation avec une courbe en dents de scie. Laquelle courbe avait pris le niveau plateau. Ce, grâce à la stratégie de riposte très efficace mise en place, comme aime le dire le ministre de la santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, et qui avait fait remarquer une décrue pendant trois mois, jusqu’à la troisième semaine du mois de novembre avant de reprendre ces 10 derniers le chemin des escaliers. Depuis un certain moment, le nombre de cas de contamination journaliers à la Covid-19 est reparti à la hausse, notamment dans la région de Dakar. Cela fait plus d’une semaine que l’augmentation des nouvelles infections inquiète, et fait penser même à la survenue d’une deuxième vague de contamination. Surtout que, à côté de cette hausse de nouveaux cas constatés, on voit également la multiplication des cas graves qui doublent parfois, et en moyenne un décès par jour.
Hier, le communiqué des autorités sanitaires fait état de 66 nouvelles infections dont 29 cas contacts-suivis et 37 cas issus de la transmission communautaires. Ce, sur un échantillon de tests réalisés sur 1053 personnes de six régions (Dakar, Thiès, Diourbel, Saint Louis, Matam et Fatick). -Dakar étant toujours catonnée dans la zone rouge-. Soit un taux de positivité de 6,27%. Ce qui n’était pas arrivé depuis bientôt trois mois.
Pourtant et avec cette politique variante des tests, on ne teste presque plus. Ce, dès lors que les gens ne veulent plus se faire dépister. D’ailleurs un médecin confie qu’un ami à lui s’étonnait de n’être pas testé alors qu’il s’était rendu à l’hôpital pour des signes de Covid19. Pour cet agent assermenté de santé, « ce sont surtout les voyageurs qui sont testés. Et ce sont eux également qui respectent mieux les mesures barrières ». Par conséquent, dit-il, « si le taux augmente à leur niveau, il y a lieu de s’inquiéter ».
Ainsi donc, si ces nouvelles contaminations dont les nombres varient entre dix, vingt, trente, quarante, cinquante jusqu’à soixante et plus sont « couplées » à des décès et des cas graves, « il faut penser à une possibilité de deuxième vague à prendre très au sérieux. Surtout, si c’est un nouveau virus mutant » ! Cette alerte d’un professionnel de la santé vient ainsi confirmer la mise en garde de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), qui, dans la première quinzaine du mois d’octobre, disait que l’Afrique ne pourrait pas se préparer à une deuxième vague. Une situation bien saisie par le chef de l’Etat Macky Sall qui, à l’occasion d’une rencontre sur l’innovation numérique, avait profité de la tribune offerte pour déclarer qu’une deuxième vague serait insupportable pour le pays et son économie. « Insupportable » !
Le président Sall avait même insisté sur ce terme alors qu’on était « seulement » à 33 cas de nouvelles infections. Aujourd’hui, les cas positifs recensés par jour ont doublé jusqu’à atteindre 66 nouvelles infections. Pendant ce temps, des médecins disent s’attendre à des taux plus importants au niveau de la population du fait de cette lassitude avec comme conséquence un relâchement général. Sur ce, dira Dr Elhadj Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba, qu’il est aujourd’hui nécessaire de maintenir le système d’alerte avec un système de prise en charge hospitalière en première ligne. Donc, avec l’expérience, il pense que les structures hospitalières devraient être capables de prendre en charge des cas graves. Il ne fait pas dans la langue de bois et affirme que la réouverture des Centres de traitement de l’Epidémie (Cte) sera difficile et onéreuse. Il pense ainsi que la sensibilisation doit être maintenue. Car, « pour l’instant », précise-t-il, « rien n’est visible ou prévisible » ! Ce que préconise d’ailleurs le directeur de la prévention du ministère de la santé et de l’Action sociale, Dr Elhadj Mamadou Ndiaye, qui rappelle que les sénégalais doivent continuer à observer les mesures de prévention individuelle et collective qui ont été préconisées depuis le début de la pandémie afin d’éviter toute flambée de cas. Et c’est donc le respect du port du masque, la distanciation physique et le lavage des mains jusqu’à l’extinction totale de la pandémie. A moins qu’elle ne devienne endémique !