ABDOU KARIM SALL PLAIDE POUR DES APPROCHES «INNOVANTES» ET «SOUTENABLES» POUR GARANTIR…
Cop26 à Glasgow - financement de l’adaptation climatique

A l’entame de la deuxième semaine des négociations à la COP 26 de Glasgow, la Conférence des ministres africains de l’Environnement a tenu une réunion de coordination, avant-hier lundi à Glasgow, en Ecosse, sous la houlette de son président, le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, histoire d’«harmoniser la position de l’Afrique sur la question du carbone», comme elle avait parlé d’une même voix lors de la COP25, tenue à Madrid en 2019, a appris l’APS de la délégation sénégalaise. En outre, lors d’un «dialogue de haut niveau» consacré à «l’action pour l’adaptation», Abdou Karim Sall a plaidé pour que la mobilisation des financements destinés à la résilience climatique s’appuie sur des approches de partenariat «innovantes» et «soutenables» pour garantir la disponibilité de ressources à la hauteur des besoins pour la prise en charge adéquate de cette problématique.
L a mobilisation des financements destinés à la résilience climatique doit s’appuyer sur des approches de partenariat «innovantes» et «soutenables» pour garantir la disponibilité de ressources à la hauteur des besoins pour la prise en charge adéquate de cette problématique. C’est la conviction du ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, intervenant lundi à Glasgow (Ecosse), lors d’un «dialogue de haut niveau» consacré à «l’action pour l’adaptation», dans le cadre de la 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26). Pour M. Sall, de telles approches sont également à même de minimiser les pertes et préjudices liés aux évènements climatiques extrêmes dans les pays dits vulnérables.
APPEL A LA MISE EN PLACE D’UN PRELEVEMENT DANS LE CADRE DES TRANSACTIONS CARBONE, CONFORMEMENT A L’ACCORD DE PARIS
En effet, en attendant l’effectivité d’un véritable panafricanisme environnemental, pour une meilleure prise en compte des questions liées à l’environnement afin de peser au niveau international, la délégation africaine n’entend pas jouer les figurants à la COP26. Dans son intervention dont une copie a été transmise à l’APS, le ministre sénégalais de l’Environnement soutient que le processus de «planification de l’adaptation est également accompagné par les mécanismes financiers de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques notamment le FEM, le Fonds d’adaptation et le Fonds vert pour le climat». Il préconise, dans ce sens, «la mise en place d’un prélèvement dans le cadre des transactions carbone au titre de l’Article 6 de l’Accord de Paris» sur le climat. Cette disposition prévoit des mécanismes autorisant chaque pays à réaliser des échanges de réductions d’émissions afin d’atteindre son objectif national de réduction d’émissions (CDN). «L’engagement du secteur privé et des autres acteurs non étatiques, sont autant de pistes que nous devons explorer», indique-t-il.
Abdou Karim Sall, se félicitant de la participation du Sénégal à ce dialogue, a souligné que «l’adaptation aux effets adverses des changements climatiques demeure une priorité des pays en développement et particulièrement les pays africains, les moins avancés et les petits Etats insulaires». Il assure à ce sujet que le Sénégal est sensible aux impacts négatifs du réchauffement climatique, même si les secteurs d’activités sous-tendant son économie se trouvent «fortement dépendants des ressources naturelles». Et de relever que «c’est un véritable combat que notre pays mène sur tous les fronts, pour assurer la résilience de notre économie, de nos écosystèmes et sauvegarder les moyens de subsistance de nos populations».
ADAPTATION : POUR SA CDN, LE SENEGAL A BESOIN DE 4 MILLIARDS DE DOLLARS, D’ICI 2030
Abdou Karim Sall rappellera aussi que pour asseoir les bases d’une mise en œuvre effective du volet adaptation, de sa contribution déterminée au niveau national (CDN), le Sénégal doit mobiliser 4 milliards de dollars d’ici 2030. «Pour ce faire, a ajouté le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, les partenaires et les sources de financement doivent être diversifiés et renforcés». Il a de même affirmé que pour assurer la durabilité de l’action en faveur de l’adaptation, des efforts importants ont été déployés pour intégrer l’adaptation au changement climatique dans les processus de planification du développement économique et social, avec l’appui du Fonds d’adaptation et du Fonds des PMA. Ce dernier instrument, géré par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), répond aux besoins spécifiques des pays les moins avancés qui sont particulièrement exposés aux effets négatifs du changement climatique. «La question de l’adaptation figure aujourd’hui en bonne place dans le Plan Sénégal émergent, notre référentiel des politiques publiques. L’objectif visé est de prendre en charge de façon précoce le risque climatique dans tous les projets et programmes de développement.»
ALERTE AU SENEGAL : AUGMENTATION PROBABLE DES TEMPERATURES DE 1,8°C D’ICI 2035 ET DIMINUTION DES PRECIPITATIONS...
Abdou Karim Sall, qui assure d’ailleurs la présidence de la Conférence des ministres africains de l’Environnement est en outre revenu sur les prévisions climatiques disponibles, lesquelles indiquent que les températures moyennes au Sénégal vont probablement augmenter de 1,8°C d’ici 2035. Les précipitations annuelles vont dans le même temps diminuer, pendant que le niveau de la mer va continuer de monter. «Pour un pays côtier comme le nôtre, un tel scénario est plein de risques», prévient Abdou Karim Sall. Pis, ajoute-t-il, selon les prévisions des scientifiques, «l’avancée de la mer provoque une perte d’infrastructures côtières essentielles, une dégradation des terres agricoles et une salinisation des sources d’eau douce qui sont vitales pour les populations». Suffisant pour qu’il appelle au «renforcement de l’action pour l’adaptation, en vue d’assurer non seulement la résilience de nos communautés et de nos économies très vulnérables mais également la sauvegarde de la paix dans le monde».
UNE AFRIQUE UNIE SUR LA QUESTION DU CARBONE
L’union faisant la force, «l’Afrique parlera d’une même voix pour défendre ses intérêts sur la question du carbone. Nous avons la même position que lors de la COP 25, tenue à Madrid en 2019». Selon l’APS citant une source de la délégation sénégalaise à la COP26 de Glasgow, en Ecosse (Royaume Uni), à l’entame de la deuxième semaine des négociations, la Conférence des ministres africains de l’Environnement a tenu une réunion de coordination lundi, sous la houlette de son président, le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, à l’effet d’«harmoniser la position de l’Afrique sur la question du carbone». La même source de révéler qu’après cette rencontre, Abdou Karim Sall a pris part au sommet de haut niveau sur les changements climatiques, organisé par le Fonds vert climat (FVC). Il en a profité pour rappeler les efforts fournis par le Sénégal pour lutter contre la dégradation des terres et la déforestation. Il s’est également entretenu avec le directeur du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), Carlos Rodriguez, qui a pris l’engagement de mieux soutenir les pays africains, en particulier le Sénégal pour la sauvegarde de l’environnement.
Dans la même foulée, Abdou Karim Sall et sa délégation, en compagnie de Fatima Dia, ambassadeur du Sénégal au Royaume Uni, ont participé, à la réunion de haut niveau sur la Grande Muraille Verte. A cette occasion, il a porté un «fort» plaidoyer pour ce grand projet «qui va changer le visage des pays du Sahel». Abdou Karim Sall a aussi participé à la remise du prix «Solutions genre et climat» à la Guatémaltèque Mazon, sur invitation de la fondation WGC, observateur de la société civile et l’un des neuf groupes d’acteurs de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
AvEc APS