ADAPEI, L’ORGANISATION QUI MILITE POUR LA DEFENSE DE CETTE FRANGE DE LA POPULATION
L’époque où les personnes vivant avec un handicap sont de facto exclues de la vie sociale, économique et culturelle est révolue.

L’Association Départementale des Amis et Parents d’Enfants Inadaptés (ADAPEI) est née en décembre 2018 des flancs de la coopération du Conseil départemental de Rufisque avec celui de L’Ain en France. Cette association qui est en train d’étaler ses tentacules dans les 12 communes dudit département vise à promouvoir une participation active des personnes vivant avec un handicap au développement économique, social et culturel. Il s’agit par cette structure, à en croire le président Moussa Samba, de changer le paradigme de notre société envers cette frange de la population, victime de stigmatisation et d’exclusion. C’est pourquoi ils réclament une Haute autorité du handicap chargée exclusivement de ces questions.
L’époque où les personnes vivant avec un handicap sont de facto exclues de la vie sociale, économique et culturelle est révolue. C’est ce qu’a compris l’Association Départementale des Amis et des Parents d’Enfants Inadaptés. C’est pourquoi ils ont décidé d’agir en conjuguant leurs actions afin de favoriser l’insertion professionnelle des personnes vivant avec un handicap dans tous les secteurs d’activités professionnelles, sociales et culturelles. « La société sénégalaise a un problème avec le handicap. Hier, la personne vivant avec un handicap est rejetée, gardée dans les maisons et torturée parfois. Nous voulons que ça cesse », s’émeut l’ancien agent à l'inspection du contrôle économique à la retraite.
Afin de relever ce défi majeur auquel est confrontée cette frange de la population, Moussa Samba et ses collaborateurs que « L’As » a interrogés à leur siège sis à Rufisque veulent mettre en place, avec le concours des pouvoirs publics locaux notamment les mairies, des Établissements de Service d’Aide et du Travail (ESAT) chargés de recruter, de former et d’insérer d’une manière socioprofessionnelle et économique les personnes vivant avec une pathologie handicapante.
Par ailleurs, l’Association qui est en ce moment en phase de déploiement a déjà installé 3 antennes sur les 12 antennes communales identifiées à Rufisque. « Nous en avons installé pour le moment 3 et qui sont de Rufisque ville. Il nous reste celles des autres localités de Rufisque notamment à Bargny, Sébikotane, Yène, Sangalkam, Bambilor, Tivaouane Peulh, Diakhaye etc. Nous avons l’intention de finir leurs installations fin décembre 2020 », renseigne le président de l’ADAPEI, Moussa Samba qui est par ailleurs président de la commission éducation et santé du Conseil départemental de Rufisque.
Pour le bon fonctionnement de ces antennes, Moussa Samba et ses amis qui s’en sont déjà ouverts aux mairies veulent que les maires les président. Mais ils comptent suppléer le Maire, en cas d’inactivité, par son coordonnateur ou un point focal. Aux côtés de ceux-ci, les responsables de l’ADAPEI veulent inclure les Bajenu Gox, les relais communautaires, les imams, les chefs de quartiers et les conseillers et tous ceux qui concourent à travailler dans le domaine communautaire dans la gestion de ces antennes. Ainsi, une fois que les antennes seront opérationnelles, l’Association va descendre sur le terrain et sensibiliser mais aussi détecter des personnes vivant avec un handicap afin de procéder à l’éducation et à la formation de ces gens.
« IL FAUT UNE HAUTE AUTORITE CHARGEE DU HANDICAP…»
Au plan administratif, Moussa Samba et ses camarades ne comprennent pas que les personnes vivant avec un handicap ne puissent pas bénéficier des nombreux avantages mis à leurs dispositions. Il en est de même de la carte d’égalité des chances et la loi d’orientation sociale. « Il y a la loi d’orientation sociale qui a été adoptée en 2010 et qui donne beaucoup d’avantages aux personnes vivant avec un handicap dont cette carte d’égalité des chances. Malheureusement sur une dizaine de décrets, il n’y a que trois qui sont appliquées », se désolent-ils.
Ainsi pour gérer le problème des personnes vivant avec un handicap, « il faut aujourd’hui une Haute autorité du handicap logée à la Présidence qui va prendre en charge toutes ces questions », a dit le président de l’ADAPEI. Mais, dit-il, tant que le problème de handicap est révolu à la base, ça ne sera pas possible. « Dans la Fonction publique, il est prévu dans les recrutements un quota de 15 % pour les personnes vivant avec un handicap physique. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. C’est une stigmatisation et c’est désolant », termine-t-il son plaidoyer.