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DEUIL SANS FIN À MBOUR ET JOAL

Au niveau de la Petite Côte, plus d’une centaine de jeunes sont morts engloutis par l’Atlantique. Mbour et Joal, peuplées par une forte communauté de pêcheurs, sont devenues depuis quelques semaines les points de départ de ce périlleux voyage

Alioune Badara Ciss  |   Publication 10/11/2020

Ils sont nombreux à tenter l’aventure en direction de l’Europe, à bord des pirogues, en dépit des dangers, des patrouilles et mesures dissuasives prises par les marines européennes. Depuis un certain temps, ce voyage a pris une autre tournure : Si les années précédentes on avait constaté une accalmie dans ces suicidaires tentatives d’émigration, la question se pose encore aujourd’hui avec acuité et le gouvernement devrait vite mettre en place des mesures préventives avant qu’on en arrive à la situation des années 2005. Au niveau de la Petite Côte, plus d’une centaine de jeunes sont morts engloutis par  l’Atlantique. Mbour et Joal, peuplées par une forte communauté de pêcheurs, sont devenues depuis quelques semaines les points de départ pour ce périlleux voyage.

Le grand bleu est l’illusion de leur rêve d’Eldorado. Depuis quelques semaines, les populations de la Petite Côte sont figées dans la détresse, les tentes sont dressées pour faire le deuil de ces enfants perdus sur leur chemin sans doute trop chimérique et risqué d’un meilleur être. Voulant provoquer leurs chances au péril de leur vie, la plupart des jeunes migrants finissent dans les profondeurs océaniques.

Sur la baie du quartier Téfess, située à 500 m du quai de pêche de Mbour, l’horloge affiche 15h. Les mouvements sont intenses, les pirogues débarquent une à une, les vagues lèchent le sable de la plage. Aucun dispositif sécuritaire n’est visible sur la plage. Agés entre 34 et 35 ans, assis à côté d’une pirogue, trois pêcheurs, concentrés sur leur partie de jeu de dames, se considèrent comme «des rescapés» de l’émigration clandestine. Assez moqueur, Ousseynou Fall balance : «Grand frère, nous avons ici trois Espagnols. L’un d’eux caressait le rêve de devenir actionnaire au Fc Barcelone, mais son rêve s’est arrêté aux portes du Maroc.» Ici, la plupart ont tenté l’aventure ou entretiennent le rêve de rejoindre les rives européennes. Abdoulaye Seck, rescapé de la pirogue qui avait pris feu en mer il y a quelques semaines, ne renonce pas à son projet d’émigration. Il dit : «Effectivement, mon aventure remonte d’il y a plus de deux semaines. Pour embarquer, j’avais thésaurisé et réussi à avoir 300 mille francs que j’ai payés à mon passeur. Nous avons embarqué à Mbour vers 3h. C‘est par le biais d’un ami qui m’avait recommandé à un passeur qui, m’avait-il indiqué, l’avait aidé à rejoindre l’Europe un an plus tôt. Notre pirogue contenait plus de deux cent passagers et Dieu sait qu’elle devait juste prendre la moitié, d’âges divers, mais jeunes principalement. Je préfère ne même pas revenir sur les conditions du voyage, pénibles et risquées. C’est lorsque nous avons vu la marine qu’on n’a voulu se sauver. Le capitaine de la pirogue a essayé de faire démarrer le moteur qui a pris feu.» Le rêve s’est envolé en même temps que la pirogue prenait feu. Lui porte toujours les traces de ce voyage inoubliable. «Cet accident survenu en haute mer a tué plus que le coronavirus au Sénégal (sic)», dit-il.

Aujourd’hui, il est très difficile de pénétrer le milieu des passeurs. Ils recrutent des intermédiaires qui attirent les clients au voyage. «En ce qui concerne notre voyage, le convoyeur avait encaissé notre argent trois semaines à l’avance. La veille de notre départ, nous avons passé toute la journée dans une maison à Saly. C‘est dans la nuit que nous sommes venus à la plage vers 2h. Ensuite, c’est une petite pirogue qui a organisé le trajet pour convoyer les candidats vers la grosse pirogue traditionnelle qui mesure entre 15 à 23 mètres. Et c’est dans des conditions inhumaines et très difficiles que nous avons voyagé», raconte M. Seck.

Des rêves tombés à l’eau

Sur la plage, les rescapés ont décidé de vider durant cet après-midi ensoleillé leurs sacs, de conter leur mésaventure. Bakary Ndoye, 34 ans au compteur, est allé jusqu’aux Iles Canaries. Mais, il n’a pas eu la chance d’accoster, car à quelques kilomètres de l’archipel espagnol, leur pirogue a connu une panne de moteur. Tout ça finalement pour ça. Il est toujours traumatisé par ce voyage. «Ces passeurs sont des animaux. Ils crient sur les gens, les volent et les frappent quand ils embarquent. C’était une sorte de torture psychologique qui a commencé avant même de monter dans la pirogue. Une grosse pression que les candidats vivent. Après le versement de l’argent, on te demande de ne piper mot sur l’heure du départ à personne. Nous n’avons aucune information sur comment va se dérouler le voyage.» Il ajoute : «C’est un business très rentable. C‘est pourquoi ils augmentent le prix : moi j’ai dégainé 400 mille F Cfa pour ce voyage qui est tombé à l’eau. C’est à travers un ami qui m’a présenté le capitaine de la pirogue. Je lui ai fait part de mon intention de voyager à bord de leur pirogue. Il a  d’abord refusé, prétextant  qu’elle  était déjà remplie. Finalement, après une discussion avec mon ami, il a accepté. Certes ce n’est pas lui le propriétaire de la pirogue, mais il était chargé aussi de trouver des candidats à l’émigration clandestine.»

Très critique à l’endroit des passeurs, Bakary Ndoye invite les jeunes à être prudents : «Notre passeur nous avait dit que la pirogue allait contenir juste 60 personnes, mais une fois dans la pirogue, nous avons constaté qu’il y avait un monde fou. Nous n’avions plus la possibilité de descendre parce que nous ne savions pas nager et c’était déjà profond. Dans notre pirogue, il y a avait même des pêcheurs qui avaient forcé pour embarquer. C’est un voyage mal organisé et il y a beaucoup de risques», fustige ce jeune.

180 candidats à l’émigration arrêtés

Agé de 40 ans, Djiby Diagne, originaire de Mbodiène, ne regrette pas sa tentative d’être allé chercher une «vie meilleure» en Europe. Même si cela s’est soldé par un échec. «Moi, j’ai été secouru en haute mer par la Marine espagnole après que notre pirogue a erré deux jours et fini par chavirer. J’ai vu des morts entassés, j’ai cru que j’allais mourir, gagné par le froid, la faim. J’étais malade durant vingt jours parce que j’étais traumatisé. Pourtant, j’ai dû m‘adapter après avoir repris mes forces. Je suis encore très tenté par l’aventure. J’ai un cousin parti il y a cinq ans et qui est parvenu à s’installer et gagner sa vie en travaillant comme ouvrier agricole. Il a réussi à construire pour sa famille une belle villa et envoie régulièrement de l’argent à sa mère. Je pense que ma première tentative ne sera pas la dernière. Je vais repartir.» Pourquoi prendre autant de risques ? «C‘est plus facile d’embarquer à Mbour ou Joal parce que dans la mer il n’y a pas d’obstacles, contrairement à Saint-Louis où les convoyeurs ne vont pas prendre le risque de passer par l’embouchure qui est à l’origine de plusieurs accidents. Ensuite, s’y ajoute qu’à Mbour ou Joal, c’est plus facile de trouver des résidences ou maisons pour accueillir ce beau monde. Compte tenu de tous ces paramètres, les jeunes préfèrent venir à Mbour ou Joal pour embarquer», essaie d’expliquer Abdou Boye qui a vieilli en mer.
Démotivés, fatigués par le chômage, les difficultés de la vie et sans aucun espoir, les jeunes ont repris le chemin des pirogues. Mbour est devenue le point de départ des pirogues, le rêve d’un eldorado qui les gonfle d’énergie au prix de leur vie. Ces derniers jours, le phénomène a repris de l’intensité sur la Petite Côte  en dépit de quelques tentatives avortées. Au total, près de 180 candidats à l’émigration ont été interpellés ces quinze derniers jours par les forces de défense et de sécurité. Selon une source policière, la traque continue pour démanteler les réseaux des passeurs.

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