LES DEPUTES EXIGENT DES COMPTES A ABDOU KARIM SALL
L’affaire des gazelles Oryx s’est invitée lundi, aux débats à l’Assemblée nationale.

La polémique sur l’affaire dite des gazelles oryx est loin de connaître son épilogue. Hier lors du passage du Ministre de l’Environnement et du développement durable à l’Assemblée, dans le cadre du vote du budget 2021, les députés en ont profité pour demander à Abdou Karim Sall d’éclairer la lanterne des Sénégalais.
L’affaire des gazelles Oryx s’est invitée hier aux débats à l’Assemblée nationale. En effet, les Parlementaires estiment que le ministre Abdou Karim doit rendre compte sur la mort de ces espèces protégées, au cours leur transfert vers une réserve privée. Pour le député Mamadou Lamine Diallo, le ministre a tout faux dans sa démarche et dans sa conscience environnementale. «C’est une ressource naturelle qui appartient au peuple. Donc, vous ne pouvez pas les gérer comme vos affaires privées», a laissé entendre le député. Mamadou Lamine Diallo invite par ailleurs la Commission de l’environnement de l’Assemblée nationale et celle de Ranérou à prendre en charge cette situation. Le Président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Serigne Cheikh Mbacké Doli dénonce «son insouciance à la gestion de l’environnement». Il estime à cet effet que personne ne peut avoir confiance à Abdou Karim Sall sur sa version de cette affaire. Abondant dans le même sens, la députée Marieme Soda Ndiaye estime que cette affaire mérite une directive pour mieux éclairer les Sénégalais. Les députés ont également soulevé la question de la forêt classée de Mbao et de la décharge de Mbeubeuss.
Pour Cheikh Seck, la situation de la forêt mérite des solutions urgentes. «Il faut qu’on trouve des solutions avant qu’il ne soit trop tard. C’est une bombe à retardement qui risque de porter gros à la population. Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne signale des meurtres ou d’autres types d’agression», a soulevé le député. Député maire de Keur Massar, Moustapha Mbengue plaide pour la déclassification d’une partie de la forêt pour rendre fluide la circulation à Keur Massar, mais aussi renforcer la sécurité au niveau de cette zone.
«147 CAS DE FEUX DE BROUSSES DECLARES POUR UNE SUPERFICIE GLOBALE DE 14570 HA»
Face aux députés, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a tenté d’apporter des réponses. Sur la question du transfert des Gazelles Oryx, Abdou Karim Sall a rappelé aux députés que ces espèces ne peuvent faire l’objet ni de transaction commerciales, encore moins d’abattage. A l’en croire, l’Etat a pris toutes les dispositions requises afin de veiller au bien être des espèces, dans les principes généraux de la conservation de la faune sauvage. «Tout acteur intéressé par la gestion durable de cette faune en captivité ou en semi captivité, peut en manifester le besoin par les services techniques et obtenir un protocole, après avoir rempli toutes les capacités requises pour leur conservation», a expliqué le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Selon Abdou Karim Sall, l’effectif totale des gazelles Oryx est estimé à plus 585 sujets localisés dans 9 sites différentes dont 3, indique-t-il, sont sous la gestion publique, plus précisément dans Gueumbeul, Katané et Parc Zoologique de Hann,1 sous gestion communautaire et les 5 autres sous la gestions privées. S’agissant des feux de brousse, Abdou Karim SALL révèle que la semaine du 16 au 23 novembre dernier, plus de 57 cas de feux de brousse pour une superficie brûlée globale 5160 ha ont été signalés dans les régions de Matam, Kaffrine Thiès et Kaolack. «A ce jour, nous sommes à 147 cas de feux de brousse pour une superficie globale de 14570 ha, contre 19 pour 899 ha à la même période de l’année dernière», a-t-il précisé.
Et à l’en croire, son département a dressé un tableau hebdomadaire renseignant sur toutes les informations relatives aux feux de brousse enregistrés dans le pays. Mieux, il informe que des mesures d’anticipation ont été prises comme la réhabilitation des camions citerne d’un montant de plus de 59 millions pour pouvoir faire face à ce phénomène de feux de brousse. «C’est pourquoi, nous avons une dotation budgétaire consistante des services des eaux et Forêt», précise le ministre. A noter que le budget du ministère de l’Environnement et du Développement durable a été arrêté à 25.612 milliards contre 25 .375 milliards FCFA.
L’augmentation de la dotation, estime le ministre, permettra l’accroissement des moyens budgétaires, humains et logistiques du département. Il renseigne à cet effet qu’un programme de recrutement de 600 agents eaux et forêts est en cours. Ils auront comme mission d’assurer la gestion durable de l’Environnement et des Ressources naturelles du Sénégal.